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L'Ardoisière de Martelange (1/2)

Le bassin ardoisier de Martelange est constitué de trois niveaux ardoisiers différents et onze exploitations souterraines : Nanquette, Tornaco, Kuborn, Donner, Augustus, Adolphe, Angelsberg, Laura, Johanna, Carl-Edouard, Carolus.


Une ardoise de Martelange


L'ardoisière de Martelange
Minéraux : Ardoise, schistes du Siegenien supérieur.
Statut : Accès réglementé.

Martelange est une commune située à cheval sur la Belgique et le Luxembourg. Les Ardoisières de Martelange comme il est marqué sur le panneau de la société sont situées en Belgique, sous le carreau Donner.

Le carreau Donner représente une série de quelques bâtiments anciens, comportant un chevalement et une poulie d'entraînement. Les berlines, les outils de refente et les scies ne sont plus présents, revendue au fur et à mesure à l'ardoisière de Herbeumont, pour le musée. Le site a fermé dans les années quatre-vingt (d'après les habitants), suite à une dramatique rupture de voûte. Une chambre a craqué. Il n'y a pas eu de mort ni d'effondrement, mais cet événement a décidé de la fermeture du site et de l'interdiction d'exploiter. Malgré cet empêchement, le pompage n'a jamais cessé. En 2004, celui-ci est encore en grande partie actif.

C'est une exploitation discrète près de la Sûre. Le long de la nationale quatre, des milliers (millions ?) de voitures sont passées le long de ce carreau, sans se douter une seconde de ce qui se cache en dessous. Cette fosse aurait ouvert son puits au début du XIXème siècle. La production est intensive et on y sort un million d'ardoises par an. L'ardoise y est grise foncée, homogène et d'extrêmement bonne qualité. Par contre, elle est difficile à fendre, celle de Warmifontaine est bien meilleure à ce titre.

Le puits foncé à Martelange suit un pendage de 70 à 80 degrés environ. Il est équipé d'un ascenseur treuillé à partir de la surface. Il n'y a pas d'échelle dans le puits, mais à côté dans un puits de secours. Toutes les chambres sont reliées entre elles par un entremêlement d'échelles assez complexe. La machinerie du puits est encore entièrement fonctionnelle, l'opérateur agit avec une échelle de réduction lui permettant de localiser le niveau -40, le -112, le -160, qui représentent les étagements les plus importants. Il est très complexe de dire combien de niveau comporte cette ardoisière car les chambres s'enchevêtrent. Les gens parlent de sept niveaux.
L'ardoisière semble descendre jusque -170m. Certaines sources citent -200m, je n'ai trouvé aucune preuve de l'existence de ces étages inférieurs. Pour ma part, je penche pour -165m.

Le réseau souterrain s'organise de manière très régulière autour de galeries de roulage principales équipées de voie de cinquante. Ces galeries mènent à une série rectiligne de chambres en enfilade. Ces chambres ont parfois des dimensions hors du commun, dépassant l'imaginable (30 mètres, 70 mètres). Cela donne un aspect de cathédrale que l'on ne retrouve pas vraiment ailleurs. La sonorité et les réverbérations y sont très intéressantes.

Sur l'indicateur du treuil et d'après photo, on retrouve les arrêts suivants : 80m pompe (Niveau -76) 112m pompe (Niveau -112) 170m pompe (Niveau -168). Il s'agissait d'une exploitation moderne, pouvant même peut-être reprendre aujourd'hui, ce qu'on souhaite bien évidemment au propriétaire, bien que le contexte économique soit difficile, voire franchement défavorable. Les carriers étaient assistés d'un certain nombre de matériels adéquats. Les débitages se faisaient de manière légèrement inclinée. C'est à dire que la découpe suivait une inclinaison de 5 degrés. Au sol, on observe donc toute une série de gradins assez légers. Cela facilitait l'insertion des disqueuses ou des chaînes diamantées.
Les stériles étaient versés dans de grandes berlines en tôle épaisse, longues de 2m00 et larges de 50 centimètres. Accrochées à une énorme poutre IPN en hauteur, ces berlines étaient tractées avec des treuils jusqu'au puits d'extraction. Cela évitait au carrier toute manutention de blocs lourds. Ces berlines proviennent de charbonnages.

Afin d'éviter la schistose, les galeries en activité sont systématiquement équipées de vent-tubes.
Les carriers extrayaient les stériles ou les déchets de taille à l'explosif, on trouvera donc des appareils de forage classiques comme des piqueurs et des marteaux de foration. Ils débitaient aussi au "Darda", un marteau-piqueur équipé d'une lame permettant de découper le schiste dans le sens du fil. Mais surtout, c'était la découpe au fil diamanté qui était omniprésente.

Les blocs les plus gros pesaient environ 500 kilos. Ils étaient treuillés et remontés par le chariot suspendu le long du puits. En haut au carreau, ils subissaient la disqueuse, la fente, la refente, le fendage et le façonnage.

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Coupe schématique de l'ardoisière de Martelange.
Recopié et mis au propre d'après les schémas d'un habitant. Il se peut donc que ce soit faux.


L'ardoisière du Haut Martelange
Minéraux : Ardoise, schistes du Siegenien supérieur.
Statut : Accès impossible.

Cette ardoisière est située au Luxembourg. Elle est également intitulée Ardoisière de Rombach le Haut ou Ardoisière Adolphe.

Le carreau Adolphe est une série de beaux bâtiments situés au bord de la Sûre. Les verdoux viennent pratiquement plonger dans ses eaux. Le chevalement est encore présent et il possède toujours ses deux molettes. Le câble est cylindrique, en parfait état de conservation. La cage est située en haut du puits, collée contre des tôles interdisant l'accès au puits. Des matériels de guidage et de treuillage, il ne reste rien sinon la poulie Koepe assez impressionnante. Hormis cela, le carreau est entièrement vidé, mais pas dégradé.

Le puits est vertical, carré, d'une largeur de quatre mètres. Il est équipé d'échelles en forme d'escalier, parfaitement conservées. Malheureusement, ce puits est noyé au bout de quinze mètres. Il est très difficile de rentrer dans le puits. Il n'est pas envisageable d'y plonger. L'accès au carreau a été rendu interdit par la commune le 23 mai 2000. Il n'existe pas de dérogation à l'arrêté de police.


L'ardoisière de Perlé
Minéraux : Ardoise, schistes du Siegenien supérieur.
Statut : Accès réglementé.

L'ardoisière Carl-Edouard est protégée cause présence de chauve-souris. Il n'est donc pas possible d'y rentrer. L'ardoisière Carolus est noyée. Il n'est pas possible d'y plonger sans autorisations.

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Martelange, une ville au sentiment Ardennais.

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Le carreau Donner.

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Le petit bâtiment en hauteur, c'est le renvoi de câble du puits.

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La cheminée d'aération de l'ardoisière, plongeant apparemment 200 mètres en quasi vertical.

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Les bois bosniaques de Martelange (c'est juste pour la collection !).

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Vue générale de l'atelier.


L'atelier mécanique. Pratiquement tout est en place.


Cette machine, avec plusieurs roues dentées, est une cisaille-emboutisseur, actionnée par un arbre de transmission avec poulie folle et fixe, embrayage par levier. Cette machine a été achetée avec beaucoup d'autres en Allemagne dans les années 20, quand le mark n'avait plus beaucoup de valeur, par l'ingénieur Carl Donner, fils du fondateur.


Le compresseur et sa poulie d'entrainement.


Une très belle pièce, n'est-ce pas !


La roue d'entrainement du câble. Ce n'est pas un câble plat mais comme à Rombach, un câble rond.


La porte d'entrée du puits.


Vue d'une galerie qui mène aux chantiers.
Le gros rail au plafond sert au transport des berlines (voir photo suivante).


Le puits au -40.


Le puits au -112.


Les chambres sont tellement grandes que des tirants sont mis pour retenir les parois. Impressionnant...


L'un des multiples treuils à berlines encore présent sous terre.


Vue d'une galerie longeant les chambres.


Vue d'une petite chambre en cours d'exploitation (enfin, laissée comme telle).


Photo d'une chambre. Lourdement photoshopée. Mais c'était ça ou une photo complètement noire.

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