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La mine d'Élyne (1/2)


Ce petit documentaire correspond à des recherches menées dans un secteur excentré des carrières de tuffeau situées dans le Limbourg. Il ne sera donné aucune information précise afin de protéger le patrimoine. Etant donné que ces carrières abritent des chauves-souris, des grilles ont été installées aux entrées. Le site est un assez vaste domaine naturel qui au sein de jolies pâtures, abrite 8 carrières globalement assez méconnues. Ces carrières sont toutes de faible dimension.

Le nom véritable du site provient du patronyme d'une très ancienne famille du village, qui dans une époque reculée possédait un château. Il n'en reste à ce jour plus le moindre vestige. L'orthographe du nom est plus que variable, ce qui n'aide pas aux recherches. Quant au nom donné à la mine en cette page, c'est en mémoire d'une ancienne promenade.

Les carrières sont creusées dans le tuffeau du maastrichtien. Elles sont à faible profondeur. L'épaisseur de recouvrement est de quelques mètres ; il n'est pas exagéré de considérer que la majorité se trouve avec un toit à deux mètres de la surface. Cela constitue une très grande fragilité du toit. Quelques éboulements sont existants, mais surtout, le site est victime de comblements dus aux pipes karstiques. D'importantes épaisseurs de limon se déversent. En certains endroits il ne reste qu'un mètre de passage libre.

Une des carrières en particulier est inondée en certaines périodicités. Il en ressort des parois noircies, un sol boueux et des lacs. Un puits de très faible dimension sort au jour près d'un chemin.

Il est parfois mentionné un creusement datant des romains, mais cela me parait comme bien souvent une pure fantasmagorie. On serait ici dans un creusement assez typique du bas moyen-âge. Encore que, si cela s'avère plausible pour les voûtes rondes, dans lesquelles on imagine volontiers une exploitation de silex, les 6 carrières de la pâture sont probablement de forts classiques creusements du 18ème siècle. Les dates aux murs sont nombreuses, mais ne rassemblent que des signatures de familles locales dans un créneau de dates étagé entre 1824 et 1880. La dernière exploitation de ce site a été menée en 1835. La durée de cette extraction ne nous est pas connue.

Une mention du site a été réalisée dans une cartulaire en 1303, ce qui donnerait une grande ancienneté, mais rien ne vient prouver qu'il s'agit de ces exploitations. Cela pourrait être un autre site, à ce jour disparu. En effet en cette période, l'exploitation de la marne semblait s'effectuer plutôt par puits que par galeries horizontales. Les galeries sont postérieures et sont en réalité des travaux de reprises. Notons de surcroît que des exploitations sporadiques ont eu lieu dans le village, se traduisant par quelques effondrements de faible ampleur. Que les exploitations de 1303 se trouvent au coeur du village, via des puits de petite taille, ne serait en outre pas étonnant.

Plus tard, le site a brièvement été utilisé comme champignonnières, notamment entre 1930-1940, et 1950-1958. Cependant la catastrophe de Zichen, carrière Roosburg, le 23 décembre 1958, dans laquelle 18 champignonnistes sont décédés dans un effondrement, a semé la panique chez les populations. Les exploitations que nous présentons ont été abandonnées à cette période. Il ne subsiste aucun vestiges des meules. A ce jour les sites sont globalement peu connus, cachés au calme dans la végétation, et servant de refuge aux chiroptères.


Du fait de leurs périodes de creusement différentes, ces carrières ont des aspects variés.


En l'une en particulier, il y a beaucoup d'inscriptions.


La famille Haumont a signé de partout. En dessous, on devine une inscription qui a l'apparence d'être plus ancienne, iecobus. Le reste est illisible à cause des surcharges.


Exploitant ou visiteur en provenance du village.


Le créneau de dates est en tout cas assez serré.


Une jolie inscription de Sophie Severyns en 1874.


Du côté dates, la fin 19ème est la seule catégorie que nous relèverons.


Le soldat à l'épée et l'homme qui retire son chapeau.


Cette carrière, dite 'la grande' (elle ne l'est pas beaucoup) possède ce joli creusement.


Cette voûte donne un curieux aspect plutôt soigné. Les champignonnistes ont appelée cette voie tout à fait centrale dans la carrière la rue de Paris.


En un autre lieu, c'est du grand classique de type Mergelland.


Là encore, de belles inscriptions de la même période.


Une table de comptage.


Cette carrière quant à elle subit des noyages périodiques.


Les voûtes sont rondes, c'est un autre exploitant et une autre méthode.


La petite carrière située tout au fond a des formes rondes et un développement restreint.


J. Weichs et ses amis, 1845.

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