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Maastricht, le bunker OTAN


Cette page est un compte-rendu de visite dans le bunker de l'Otan situé à Maastricht. Les lieux possèdent de nombreux noms, comme bien souvent dans le Mergelland. Ainsi on trouve les dénominations de Bosberg, Boshberg, Boschberg, Cannerberg, et bien-sûr NATO Maastricht. Il s'agit d'une carrière souterraine de tuffeau, attenante au Jezuïetenberg.

Selon un plan de mauvaise qualité, les deux exploitations ne sont plus jointives mais accolées. Un seul tunnel de jonction existe. Cet unique tunnel entre le Bosberg et le Fallenberg fut obturée avec une porte en métal en 1904, dans le but d'éviter les situations de vandalisme, qui arrivèrent de temps à autre. Cette fermeture fut financée par la famille Poswick, propriétaire des terres de surface au-dessus du Cannerberg. En 1957, l'OTAN prenant possession du site et réalisant un accord avec les moines jésuites, la jonction est fermée avec un mur de béton, une nouvelle entrée vers le Jezuïetenberg est percée, légèrement au nord de celle de l'OTAN.

Les galeries du Bosberg sont médiévales, tout comme le Jezuïetenberg.

Durant les années 40, l'occupant nazi prend possession du lieu. Les tunnels du Cannerberg sont utilisées en vue de mettre en place une usine d'assemblage des missiles de type V1. Cette usine est en grande partie montée en 1944. Lors de l'offensive des Ardennes, l'occupant allemand est chassé du site. Les militaires sont évacués, le commandement armé de l'occupant américain prend possession des lieux.

Après la seconde guerre mondiale et surtout à l'orée de la guerre froide, l'occupant américain y installe un poste de contrôle. En 1949 le site est évalué par le commandement, qui trouve agréable que les voies d'accès soient déjà bétonnées, l'électricité installée. De plus comme il s'agit d'un lieu reculé, cela s'avère en quelque sorte parfait. La carrière est dès lors retransformée en bunker. En 1956 les travaux d'aménagement sont mis en oeuvre et le site classé comme top-secret.

Il en ressort que l'ensemble de galeries est très profondément transformé. Une ville entière s'installe sous terre, avec notamment le bétonnage de certaines galeries, en particulier dans le secteur de l'entrée dite 'officielle'. Les accès sont strictement contrôlés. Des infrastructures militaires sont mises en place : poste de commandement, salle des machines, salle de téléphones, citernes, cuisine, wc et douches, bar, etc.

Au cours de cette installation, tous les murs de la carrière sont systématiquement et strictement raclés, ce qui provoque la disparition pure et simple, totale, de toutes les inscriptions médiévales. A la place sont installées des signalétiques directionnelles. Les axes principaux sont transformés en rues, qui portent les noms de l'alphabet OTAN, à savoir Alphastreet, Bravostreet, Golfstreet, Foxtrotstreet et autres de A à G + Mainstreet.

Durant toute l'occupation du site, l'activité est secrète. Le personnel OTAN n'avait aucun droit quant à révéler son métier. Il en ressort que si la population se doutait que l'occupation était de type militaire, personne ne savait qu'il s'agissait d'une base de l'OTAN. Il est de fait que ce n'était pas particulièrement choquant à l'époque, considérant que d'abondantes fortifications de tout âge existent autour de Maastricht, ville inévitablement stratégique.

Etaient employées 400 personnes de divers grades militaires, en provenance des Pays-Bas, de Belgique, des Etats-Unis, d'Angleterre et d'Allemagne. Un personnel de garde de 40 personnes était actif de nuit et lors de grands exercices, il y eut jusque 1000 personnes présentes.

Le site est déclassé durant les années 90. A lieu en cette période un fort démantèlement des infrastructures. Le moindre matériel est enlevé, à l'exception des infrastructures de la salle des machines - il s'agit des gros moteurs diésel qui pouvaient maintenir l'électricité en cas de chute du réseau électrique public. Etant donné que le site est isolé à l'aide d'amiante, un démantèlement ultérieur a lieu, avec un énorme chantier de retrait des matériaux amiantés. A nouveau le souterrain se trouve raclé de toutes parts. De nombreuses parois sont arrachées, évacuées ; le site est décontaminé, aspiré, balayé. La décontamination a pris 10 ans, a couté 40 millions d'euros, 9000 tonnes d'amiante sont évacuées.

De ces diverses strates d'élimination : le retrait des traces d'occupation médiévales, le retrait du matériel OTAN, le retrait des matériaux amiantés, il en ressort à ce jour que le site est totalement vide. L'intérêt historique des lieux a été annihilé. Le parcours dans ces galeries s'avère insipide et sans intérêt. Au vu de cet aspect pénalisant, l'exploitation touristique met en oeuvre des reconstitutions. Dans les salles vides se trouvent de grandes photos d'époque, qui montrent comment c'était avant.

Une galerie technique sortait sur le canal Albert. Elle possède à ce jour un énorme portail d'acier qui a été soudé. Les installations sont condamnées. Les photos ci-dessous représentent un compte-rendu de la visite. Au vu de la situation, ce sont des photos extrêmement médiocres. Il n'est guère possible de faire mieux.


Derrière l'entrée.


Le couloir principal.


C'est une architecture militaire très morne.


Au bureau de l'accueil, le plan du site et toutes les clés.


Le couloir qui s'enfonce dans le bunker.


L'entrée était solidement protégée.


Le bunker est implanté dans les carrières de tuffeau.


Toutes les rues sont indiquées, Mainstreet, puis Alphastreet, Bravostreet, Foxtrotstreet, etc.


Le symbole de l'OTAN peint au mur.


Quelques photos rappellent les temps passés.


Le site a été désaffecté en 2013.


Le poste de commandement central.


La carte des Pays-Bas.


La carte du Limbourg hollandais du secteur de Maastricht.


On a parfois du mal à imaginer qu'on est en carrière de tuffeau.


Les vestiges des générateurs.


Ce qui termine notre visite.

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