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UN VOYAGE AUX COULEURS DE L'HOSPITALITÉ
RANDONNÉE EN ARMÉNIE
CETTE TERRE OÙ L'EAU EST GRATUITE

Cette page propose un compte-rendu de randonnée en marche ultra-légère dans les terres steppiques de l’Arménie. Ce voyage a été réalisé durant la première quinzaine de septembre 2018. Au sein de ce documentaire, on nage dans le pléthorique. Les valeurs sont notables : 500 heures de préparation et de diverses prises de contact, 1700 photos avant le tri et sans ambages la base de 14 heures d’enregistrements sonores bruts. C’est pour ainsi dire du jamais vu nous concernant, mais quelque part tant mieux (et ça ne dérange personne). Reste que, cette préparation a été bien utile lorsque le samedi matin aux quelques quatre heures trente du matin, nous nous sommes retrouvés à poil dans Erevan, du fait que l’Aeroflot avait paumé nos sacs à dos.

Ces valeurs ne sont pas là afin de déterminer quelle est l’ampleur de l’héroïsme. A vrai dire il n’y en eut aucun. En bien des embûches, nous avons été aidés par des locaux. Ce fut d’ailleurs touchant et ce documentaire y reviendra sans discontinuer. Je dirais plutôt que ce compte-rendu est destiné à aider de futurs voyageurs dans l’organisation d’un séjour : donner envie d’y aller (il est clair que ça ne laisse franchement pas indifférent), décrire certaines spécificités locales peu abordées sur les forums divers et variés.

Ainsi, cette page se structure en trois sections.

- Premièrement, et c’est là le plus important, le compte-rendu de voyage. Ce récit de 45 pages décrit le séjour sans négliger quelques documentations spécifiques. En effet en Arménie le réseau de transports est globalement anarchique. On a d’ailleurs réussi à se planter de gare, mais tout du moins ça valait le coup ! Bien que ça soit un peu lourd à la lecture, ces informations détaillées permettent à tout un chacun de se forger une première idée. En fin de compte ce ne sera jamais l’intégrale ni un guide de voyage, mais plutôt une piste permettant de décrire globalement comment ça fonctionne.

Le compte-rendu est complété, assez traditionnellement désormais, par une liste pesée du matériel en sac à dos. Cela permet d’estimer ce qui a été embarqué, de critiquer et d’essayer d’alléger. C’est là toute la vertu de la mul.

- En second lieu, les photos. Au vu du nombre, elles ont été classées par jour de voyage. Cela permet au voyageur de puiser dans ce qu’il a besoin en matière d’organisation d’un séjour. Reste que, les grands spots de l’Arménie n’ont pas été visités. En effet, nous n’avons pas été à Khor Virap, nous n’avons pas abordé le traditionnel séjour Erevan-Tbilissi, que 90% des touristes réalisent. Le voyage a été orienté sur les grandes steppes, sur l’Arménie traditionnelle des paysages ruraux, et surtout en fin de compte sur une lenteur agrémentée de partage avec les populations locales. Plus que de foncer à droite à gauche entre deux pays, le but était de prendre le temps et d’aller dans l’authenticité, même si dans le fond c’est vrai, en Shirak Marz, il n’y a rien de monumental. Quelque part c’est très bien et on en a profité.

- En troisième lieu, la documentation sonore. Elle occupe une place prépondérante, du fait que sur les plateformes collaboratives de partage, l’Arménie se trouvait absente de la carte. La construction documentaire qui a été réalisée a cumulé 9 heures de sonorités validées, ce qui a permis de jolies constructions.

C’est de la sorte que je vous invite à vous promener dans la première partie de ce documentaire, le compte-rendu. L’image est celle de Samo, ce bourru agriculteur nous ayant protégé lors d’un orage. L’image est un lien.

CR rando Arménie
Le compte-rendu

Comme évoqué, un nombre conséquent de photographies a été réalisé. Un élagage a permis d’en diminuer le nombre et un classement a donné l’occasion d’en restreindre l’aspect étouffant. La démarche ainsi réalisée permet de se promener au gré des envies. Une sélection de 1118 photos est présentée ci-dessous. Chaque vignette mène aux balades d’une journée de randonnée. Jour 1 - Arrivée mouvementée, Erevan - (47 photos). Jour 2 - Erevan - (110 photos). Jour 3 - Noratus, le village, le cimetière de khatchkars, le Lac Sevan - (135 photos). Jour 4 - Hayravank, Erablur, les fermiers hospitaliers - (71 photos). Jour 5 - Geghama mountains, les yézidis, le Lac Akna - (146 photos). Jour 6 - Gekmaghan, Azhdahak - (132 photos). Jour 7 - Geghard, Garni, Erevan - (32 photos). Jour 8 - Erevan, Gyumri - (48 photos). Jour 9 - Gyumri - (72 photos). Jour 10 - Le lac Arpi - (61 photos). Jour 11 - Le lac Arpi, Amasia, Bandivan, Hovtun, Tsoghamarg - (84 photos). Jour 12 - Torosgyugh, Lernagyugh, le Kayl Lich - (93 photos). Jour 13 - Arpeni, Pokrashen, Keti, Gyumri - (75 photos). Jour 14 - En train, Erevan, au revoir - (15 photos).


Jour 1

Jour 2

Jour 3

Jour 4

Jour 5

Jour 6

Jour 7

Jour 8

Jour 9

Jour 10

Jour 11

Jour 12

Jour 13

Jour 14

Ci-dessous, ce sont les promenades sonores, qui permettent de se faire une idée de ce à quoi peut ressembler l’Arménie. Etant donné que c’est réalisé exclusivement en binaural, l’écoute au casque est une immersion. Les trois grands axes de notre voyage sont représentés : la ville d’Erevan, les campagnes rurales de Gyumri, les steppes dépouillées des Geghama mountains.

Pour les plus absolus de l'écoute, l'entièreté des sonorités ont été déposées sur Aporee (lien) avec un géoréférencement et une datation des sources. Les seules exclusions sont les sonorités où apparaissent des musiques commerciales, car Aporee devrait payer des droits. Au vu de la maigre écoute des paysages sonores, je m'en suis permis l'inclusion dans le document sur Gyumri ; c'est d'ailleurs fort représentatif du lieu.

EREVAN - Paysage sonore d'Erevan (Armenie) - Soundscape of Yerevan (Armenia).

Etant donné que Erevan est une ville arménienne ayant par nature une destination internationale, la description est rédigée en anglais.

Traveling around Armenia, it was a good opportunity to record the streets and remote districts of Erevan. It's undeniable that it's a quite middle of nowhere capital city on a world map. The country knew a huge revolution, four months ago. A new government gives a lot of hope to people. Armenia lives during this recording a hinge period. Streets were empty before, now happy people, especially children, invade squares and parks every evening.

Audio Track Listing:
1- Cascade artistic park (6:00). 2- Children playing between collective buildings (6:00). 3- France square fountains (6:00). 4- Mesrop Mashtots sign for pedestrians (6:00). 5- Early on the morning a woman cleaning an office (6:00). 6- People walking around on evening and street musicians (6:00). 7- Children playing football on a Lada car (6:00). 8- Circulation problems (6:00). 9- Children playing in a park (6:00). 10-Erevan metro (6:00). 11- One Way hostel (6:00). 12- Republic square on a late evening (6:00).
1- September 2, 2018 - 19:30. Cascade park is an enormous artistic complex, posed on a hill. During the afternoon there's a few tourists. But above all during the evening and since the revolution, people come here and along the Republic square. They simply walk around, discuss with each other, they are euphoric.
2- September 2, 2018 - 14:30. In the courtyard of a colossal new building, a lot of children are playing. The square courtyard and high walls induce reverb. Moms discuss during the children football in a building site. A young girl is playing with special Armenian roller skates.
3- September 2, 2018 - 20:00. Along the France park, there's some fountains. It works randomly detecting people crossing. Especially young children love to go into this fountain, because it's impossible to know when it will begin and stop. It's more than a shower, it's a bath ! Many moms are waiting, looking their child with love.
4- September 2, 2018 - 10:15. The Mashtots avenue is one of the main road crossing Erevan. Near Opera, other big roads are incoming. For a pedestrian, it's especially impossible to cross, above all it's especially wide because it was built during the USSR : so it's wide. Pedestrian signal indicates it's possible to go. It's a very specific sound you can find only in Erevan.
5- September 2, 2018 - 6:00. In Armenia, everybody must sweep in front of its house. The brooms are made with plants. It's so much that, very often, the earth ground of the parks is swept. In front of an office, two persons are discussing, early on the morning. Before people arrive, a woman will clean everything.
6- September 2, 2018 - 22:00. The North avenue is a new street, coming from Republic square and going to Opera. It's a very important road because it's pedestrian, all others are drowned with traffic. Yerevantsi call it Tasmir. On evening people transit between Republic and Cascade. In aim to earn a few moneys, some old persons play bad music. They come from villages around and they are extremely poor.
7- September 2, 2018 - 17:30. Lost in the Erevan suburbs, it's a different feeling. Houses are small, poor, a lot of degraded collective habitats close the streets. Inside the courtyard, it's generally quiet, with extremely kind people waiting on a small wall, and discussing when you pass. Here a band of young pranks play football on an old Lada, which alarm is ringing every time. Also, they deflate the tire of an Opel.
8- September 14, 2018 - 16:00. The traffic is very dense in Erevan. A lot of people has small Lada cars, also there's a lot of marshrutni, some very good minibuses, going everywhere ! Today it's complicate because police close a road. Half an hour is needed for 200 meters. It's a good occasion to listen to the horns, as in a normal time, everybody horns to say hello.
9- September 2, 2018 - 16:30. Erevan suburbs are extensive as the city is growing. Into the Kanaker district, apartment buildings are poor but simple and quiet. In an unfinished park, some young people are playing on a lumpy street. There're children everywhere in this city, as the family is something very important for Armenian nation.
10- September 14, 2018 - 11:50. Erevan has only one metro line. It's an old Soviet metro, extremely cheap and working well. We transit here between the old railway station, on the south of the city, to Republic square, the center of Erevan.
11- September 1, 2018 - 22:30. The One Way hostel is a cheap and extremely friendly hostel, in the center of Erevan called Kentron, only five minutes to walk to the Republic square. It’s good for backpackers. During this late evening, a concert is occurring on Charles Aznavour square. The friendly receptionist is explaining the day to the substitute doing the night.
12- September 1, 2018 – 21:54. A walk along the Republic square. Since the revolution, people go out on evening and talk to each other’s. During this time, children play with the fountains, or play with strange blue light small boomerang. Euphoria is especially palpable. Happiness is everywhere, it's a pleasure.

Total lenght : 72:00 mn.

GYUMRI - Paysage sonore de Gyumri (Armenie) - Soundscape of Gyumri (Armenia).

Etant donné que Gyumri est une ville arménienne ayant de grandes affinités avec le français, la description est rédigée en langue française.

 

0:00 - 9 septembre 2018, 10h37 - Mayakovsky street, devant un magasin de jouets nommé Detski Mir (le monde des enfants), il est diffusé à tue-tête une petite musique russe totalement désuète. Oh Mon Dieu qu'elle s'accroche en tête cette satanée mélodie ridicule. Et elle est diffusée en boucle toutes les heures en plus. En tant que parfait masochistes, nous avons pris un repas à proximité !
2:52 - 9 septembre 2018, 10h20 - Tsulukidze street, au centre de Gyumri se tient un marché quotidien. Il est étendu, les vendeurs sont nombreux et les fournitures variées. Etant donné qu'il concentre très malheureusement les fournitures destinées aux populations les plus pauvres, les problèmes de salubrité sont nombreux. Cela reste malgré tout un élément central de Gyumri.
13:44 - 9 septembre 2018, 9h30 - Haghtanaki avenue, dans une boulangerie. Le cuisinier est un vieil homme ayant vu passer de nombreuses épreuves. Lorsqu'on le regarde, on peut en déduire sans trop en douter que le chien Droopy est un plaisantin à côté. Le boulanger est immensément triste et lent. Au fil de la cuisson, il discute avec un de ses clients.
19:06 - 9 septembre 2018, 8h32 - Shahumyan street, les cloches. La coptée est monotone et désagréable. Reste que suite au tremblement de terre du 7 décembre 1988, Gyumri a perdu toutes ses cloches. Il en ressort qu'on fait donc ce qu'on peut, la pauvreté est encore très présente dans les rues. C'est une sonorité typique de Gyumri, vu que les coptées ont lieu de nombreuses fois par célébration.
22:12 - 9 septembre 2018, 8h45 - Yot Verk Church, la proscomedie, représentant la préparation des offrandes. C'est une prière très monotone et discordante du diacre.
27:50 - 9 septembre 2018, 14h00 - Gayi street, une fontaine. L'Arménie est appelée Land of free water par Nuseir Yassin (Nas Daily), du fait des dizaines de milliers de petites fontaines disséminées au fil des rues. Il est vrai que ces fontaines permettent de s'hydrater partout, au revoir les bouteilles. Les Arméniens en sont extrêmement friands, quelquefois on fait la file pour boire. Cet aspect illustre profondément l'esprit arménien, orienté sur le partage et le don.
30:04 - 9 septembre 2018, 11h40 - Yot Verk Church, la Liturgie des Fidèles. C'est le grand moment de la célébration. L'église est bondée. Elle est marquée par une grande ferveur. Malgré cela, les gens sont debout, en mouvement permanent. Ils discutent entre eux, téléphonent, prient, vont allumer des cierges, vont et viennent sans arrêt. Même si la célébration est bien entendu dominante dans cet enregistrement, on entend bien ce mouvement incessant dans l'église.
35:06 - 9 septembre 2018, 17h00 - Central Park, la pluie est de passage, elle arrose les allées de ce vieux parc soviétique.
38:20 - 9 septembre 2018, 16h00 - Vahan Cheraz street, des mômes viennent à nous. Vous êtes français, disent-ils. Physionomistes, ils nous ont bien reconnu ! Ensuite, au sein de ce parc défoncé, grande place bétonnée dans laquelle des nids de poules sont énormes - un gamin creuse dedans avec un pot de yaourt pour probablement jouer à la pelleteuse - d'autres enfants jouent au foot avec une vieille bouteille de soda.
40:30 - 9 septembre 2018, 17h30 - Central Park, le parc d'attraction. Il date de l'URSS et il est totalement déglingué. Il fait mal au cœur tant il respire la pauvreté et la tristesse. Au sein de cet univers bringuebalant et grinçant, une gamine de 6 ans s'éclate comme une baleine dans un banc de sardines. Gros pincement au cœur durant cet instant, même si c'est vrai la population avait l'air heureuse.
44:42 - 9 septembre 2018, 19h05 - Ghandilyan street, la gare ferroviaire. C'est un milieu peu accueillant, nous avons été embêtés plusieurs fois par le chef de gare. Arrivée du train à destination de Batumi (Géorgie), pluie assez forte et annonces tonitruantes.
48:48 - 13 septembre 2018, 19h30 - Rijkov street, un arbre est terriblement envahi de moineaux. Ils doivent être un millier là-dedans et ça gesticule de partout. Quel bonheur ça peut être de chanter en bande comme ça !
53:18 - 9 septembre 2018, 15h22 - Abovyan street, à l'école de danse. Une vingtaine d'adolescents apprennent à danser le qochari, une danse traditionnelle arménienne. Un tout grand merci à Ashkhen Mkrtchyan pour l'accueil.

Durée totale : 59:18 mn.

GEGHAMA RANGE - Paysage sonore du Azhdahak (Arménie) - Soundscape of Geghama mountains (Armenia).

 

Aborder cette collection d'enregistrements est délicat. Comment qualifier l'ensemble ? On est à la fois dans le souvenir de vacances, du fait que les sonorités sont particulièrement brutes de décoffrage (on ne se comprend pas, on cherche nos mots dans un maigre dictionnaire) ; on est de l'autre côté dans l'hyper-précieux, le témoignage lui-même brut de décoffrage de la vie rude des nomades dans les hauteurs des Geghama mountains. C'est sans hésiter que j'ai monté ce paysage sonore. En contrepartie sa structure est totalement différente des habitudes. On est dans la très grande lenteur. Comme la montagne, en fait. Puis on est dans le 'sans fioriture'. Comment serait-ce autrement ? Austère sera le terme : austère est leur vie, austère est la construction de cet album dépouillé.

0:00 - Le paysage commence par un orage terrible, qui nous a traversé. Sous un petit pont auprès d'un ruisseau, nous sommes en mauvais état. En fait simplement, l'histoire des Geghama mountains, elle a débuté de la sorte : une montée rude et un climat radicalement hostile, comme la montagne sait le fabriquer si vite.
5:16 - Alors que les terres sont balayées d'une pluie glaciale, mêlée de grêle, un pick-up vient à notre rencontre. Il s'agit de Merto, diminutif de Martin. Il vient nous chercher, afin de nous protéger. Il nous place dans une caravane en métal ayant traversé cent fois mille orages de la sorte. Dedans, nous sommes onze dans quelques mètres carrés seulement. Un personnage tonitruant, Samo, en fait des tonnes. Il est rude comme ces terres glaciales, mais avec un cœur grand comme l'Aragats. Nous partageons de la vodka, des légumes, du fromage. Chacun des agriculteurs se moque de nous, on ne se comprend pas un gramme, mais on est tellement bien ensemble.
19:16 - Après l'orage, les fermiers ont ressenti le besoin d'aller prier. Du coup, nous avons pris le pick-up et nous sommes montés au sommet de l'Erablur, un volcan coiffé d'un monastère orthodoxe. L'enregistrement est ce moment tout simple. Pas de prosternation ou de silence révérencieux. Les gars simplement allument des cierges, nettoient l'édifice, chantonnent une prière à la Vierge Marie. Cet instant est beau comme les terres pelées des Geghgama.
24:40 - Il faut se quitter. Le beau temps revenu, un criquet tout seul chantonne (lui-aussi) dans les prairies. Un vent puissant balaie les hautes herbes.
29:12 - En marche entre les volcans, nous sommes pris en stop par le conducteur d'un très vieux camion citerne. L'agriculteur, Saqo, amène l'eau aux vaches. Il nous présente sa famille. Dans un espèce d'antique bunker ravagé par des siècles d'hiver, nous sommes invités à prendre le yoghourt (le tan) et le café (le sourj). Dans un environnement de nomadisme et de pastoralisme, c'est un enregistrement extrêmement précieux : la vie des fermiers dans cette montagne rude et sobre.
52:16 - Les eaux calmes du lac Akna s'écoulent au gré d'un petit ruisseau.
54:40 - Dans la yourte, nous rencontrons les nomades Yézidis. Meher nous présente sa famille. Du fait de leur persécution incessante, les yézidis sont distants et timides, mais d'une gigantesque gentillesse. Ils nous ont offert des gâteaux, ce qui en fin de saison est remarquablement précieux pour eux. On entend aussi le sourj, le café qu'ils préparent avec un goût intense.
56:56 - Nous quittons les montagnes sur les vagues apaisantes du lac Sevan.

Durée totale : 59:29 mn.

Les sonorités d'une heure

Lernagyugh river field recording
Lernagyugh
Sheremetyevo airport soundscape
Sheremetyevo
Plane take off soundscape
Aeroflot
Train Armenia Soundscape
Gyumri-Erevan

Afin de former un complément – c’est tout à fait subalterne mais pas forcément inutile – il est mis à disposition ci-dessous quatre enregistrements d’une heure, développés soit sur un fondement ASMR, soit sur l’idée du voyage immersif. En ce second aspect, c’est notamment le cas pour le train arménien et l’aéroport Sheremetyevo. Ces paysages sonores construits sur une idée d’une heure sans interruption de l'enregistrement permettent de prendre le temps, un moment s’arrêter, et de partir pour un voyage auditif dans un milieu que l’on classera comme peu habituel.

Cet ensemble documentaire est pléthorique. Je peux comprendre que le lecteur se sente assailli de tant d’informations concentrées en quelques pages seulement. L’Arménie demande de prendre le temps ; aller vite de lieu en lieu c’est y perdre quelque chose, notamment l’ineffable gentillesse de la population. Si un seul message est à passer, c’est celui-ci : l’Arménie c’est 20% de paysages et 80% de gens. Quelque part, faites vos rencontres, elles seront riches et belles. Si tout ce verbiage ne peut servir qu’à une chose, que vous partiez et profitiez à votre tour, alors le but – et c’est bien là le seul – sera atteint. Bon voyage à vous !

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