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La mine de Beringen (1/7)

En 1901, le premier puits de mine de charbon était foncé dans le sous-sol de la Campine. Après une longue période de rodage, cette découverte a mené à la fondation de 7 mines : Winterslag, Beringen, Eisden, Waterschei, Zwartberg, Zolder et Houthalen. La production charbonnière a atteint son maximum après la seconde Guerre Mondiale. Elle fondait une part non négligeable du développement économique belge.

A la fin des années cinquante, le charbon a commencé à subir la concurrence de sources énergétiques moins chères. En 1967, afin de limiter les pertes, les différentes mines ont fusionné en NV Kempische Steenkoolmijnen, mais la fermeture des mines était inévitable. C'est le 30 septembre 1992 qu'est sorti le dernier morceau de charbon, à Zolder.

Au Limbourg, l'industrie minière a laissé un patrimoine unique. A Beringen, la majorité de ce patrimoine est conservé et préservé comme monument. Des chevalements aux terrils, mais aussi sales de douches, laverie, quartier de jardin, cathédrale minière, et même une mosquée. Le lavoir est aussi conservé, seules quelques rares parties ont été amputées. C'est un immense bloc de béton rempli comme un oeuf de machines extravagantes, en très mauvais état pour la plupart. Cet état de dégradation date très probablement de la période d'exploitation. Antonin nous avait décrit un lavoir comme étant un gigantesque monstre vibrant et tonitruant. Les structures résistent mal aux vibrations, c'est une évidence.

L'ambiance de cette visite n'est pas totalement à la détente. Il n'y a pas de sol ferme, tout est en plaque d'acier. Les escaliers s'enchainent les uns après les autres, tous ou presque dans un état plus que déplorable. La rouille, la corrosion, les torsions et les trous donnent vraiment un aspect chaotique et une sensation de danger omniprésent. De ce fait, nous ne parcourons pas les lieux sans de nombreuses précautions. La visite du lavoir est intéressante, surtout au vu de l'ampleur démesurée de la machine à trier, mais deux points négatifs viennent assombrir le tableau. Premièrement, sans connaissance technique très poussée sur les triages-lavoirs, chaque machine se ressemble (centrifugeuse, tableau vibrant, convoyeurs, comparateurs...) il en résulte une impression de lassitude. Autrement, à l'inverse du défunt lavoir de Péronnes, ici toutes les machines sont présentes. C'est bien entendu très intéressant, mais ça donne une impression d'étouffement très forte. Le lavoir est extrêmement condensé. Seule la recette du puits vient donner une sensation agréable de respiration. C'est d'ailleurs un des plus beaux vestiges, à ne rater sous aucun prétexte.


Voici un aspect général du carreau minier. On y perçoit immédiatement un gigantisme rare.


Un peu en retrait de la mine, les tours de refroidissement. Nous entrerons à l'intérieur en page 6.


Le second chevalement, dont on verra quelques détails plus tard .


Le premier chevalement. C'est le plus connu et le mieux préservé.
Au contraire de son confrère, dont les montants sont en béton, il est entièrement en acier.


L'orthographe ancienne mentionne Beeringen. C'est peut être un vestige d'une présence francophone. Comme dans de nombreux endroits de Belgique, les noms sont adaptés selon la langue (Bergen-Mons, Kortrijk-Courtrai, Aalst-Alost, etc...) Dans tous les cas, l'orthographe Beeringen semble manifestement obsolette.


Ceci est une part du lavoir que nous avons appelée "le gros cube".


L'entrée officielle des anciens charbonnages.
Nous allons maintenant commencer la visite.


La recette du puits pour le personnel. Elle n'est pas très impressionnante parce qu'elle est située au niveau 0. C'est un endroit sans grand relief. La partie à l'étage, pour les berlines, est beaucoup plus belle.


Les portes de deux cages. Comme je l'expliquerai plus tard, chaque puits comportait 4 cages.


Le niveau zéro, ce sont surtout les piliers de soutènement du lavoir.


A l'intérieur du lavoir, c'est tout noir. Mes photos ne donneront rarement autre chose que ça, une ambiance sombre et pesante, sans couleurs pour égayer le paysage.


Dans la réserve mécanique, enfin ce que j'appelle comme ça bien qu'il s'agisse d'un bête magasin, on trouve de très multiples rouages, dont certains sont proches de faire effondrer le sol de par leur poids. Bien entendu, tout cela est condamné depuis des lustres.

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