Tchorski
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Vertus, La Faloise

(10 septembre)
Avec une demi-heure en retard sur l'heure qui était prévue (6h30), nous partons sur les routes jusque Bergère les Vertus, dans la Marne. Pas grand chose à signaler pour le trajet, mis à part des douaniers qui font le piquet au lieu-dit Le Piquet. Nous en recroiserons encore plusieurs fois par la suite, ils "attendaient" manifestement quelqu'un. Sur place, nous retrouvons François avec une synchronisation étonnante. Pour la seconde fois dans nos aventures, nous arrivons PILE au même moment. Je ne sais pas, ça doit être une question d'invocation du Dieu des Chats. Le lieu de rendez-vous est nul, c'est le terrain de foot. C'est un chemin complètement poussiéreux et hostile. Nous partirons donc manger dans les vignes. Nous sommes dans la Côte des Blancs. Il y a de la vigne tout partout, le paysage est extrême. C'est quasiment chaque mètre carré qui est consacré au Dieu Raisin.

Dans le Bois de Cormont, commune de Vertus, nous allons prospecter les points indiqués comme "ancienne carrière". Nous retrouvons dans les broussailles quelques vestiges de marnières en très mauvais état. Le lieu n'a pas d'intérêt particulier. De ce fait, nous entamons le chemin du retour, avec un petit détour prévu à la "grotte" de Faloise.

Dans cette forêt, ce sont de larges chemins en herbe. Soudainement, François bute dans une planche, l'objet tourne un peu avant de s'arrêter près d'un bourbier. Une personne a planté des clous tout le long de la planche, les pointes dépassent franchement. Des forestiers ont probablement planté ça dans le sol afin de désembourber un véhicule. Le truc est quand même dangereux, alors nous le balançons dans les bois.

Nous décidons d'aller prospecter le lieu intitulé "Pierres de Faloise". Des livres historiques décrivent le site comme ce qui fut un très vaste lieu d'extraction de pierre à bâtir.
Il paraît que c'est François qui a crié le premier, suivi quasiment immédiatement d'un hurlement bien plus prononcé, le mien. Tous les deux un pied planté dans une planche à clous.

Et bien non, nous étions naïfs. Pas de véhicule à désembourber. Il s'agit bien d'un piège, d'un vicieux stratagème planqué dans les herbes, avec manifestement "l'intention de nuire à autrui" (je cite le gendarme). Je suis plus touché que François. Je pisse le sang. Erreur à ne pas faire en ce genre de situation (selon le gendarme, pas le médecin) : comprimer la plaie. Bien au contraire, comme c'est une plaie profonde, il faut presser pour tenter de faire sortir tout ce qui est sale. Je ne sais dire de combien c'est rentré, les clous dépassaient de 4 ou 5 centimètres, le pied n'a pas été traversé par le clou.

Nous redescendons vers les vignes. Au passage, François et Les Astres vont repérer la Faloise, qui est un site d'escalade accompagné d'une carrière souterraine. Rien de plus pour aujourd'hui, direction le médecin.

Celui-ci semble vraiment sous la pression du diktat du raisin. Quant à soigner, pas de problème, il a été très correct. En contrepartie, lorsqu'il a fallu rédiger la description de l'accident afin d'avoir les papiers nécessaires pour la gendarmerie, il a pris mille et une précautions, un peu du genre : je me décharge autant que possible de toute responsabilité, je le fais parce que vous me le demandez, je ne juge pas votre décision mais... (mais je me demande si je vais me prendre une balle dans la jambe ou dans la tête si je mets telle ou telle phrase).

A la gendarmerie, c'est épouvantablement long. En quelque sorte, c'est l'administration. Je ne sais pas si la plainte aboutira. Comme le dit le médecin, ici certaines choses se payent en bouteilles de champagne. Je me doute bien de l'immense vacuité de la démarche, mais bon, ça pourrait être des gosses qui se font planter, ou un vieux, ou un gars qui se fait transpercer le pied...

Au soir, la plaie est vraiment douloureuse.
On ira manger et dormir au Mont-Aimé. C'est un lieu assez agréable. C'est le site d'une ancienne place forte, dont il ne reste que quelques misérables ruines. Il subsiste notamment un petit souterrain-refuge, sans grand intérêt.


11 septembre

Au matin, le brouillard sème une curieuse impression sur le Mont-Aimé. Lors de notre promenade sur le Chemin des Carriers, on se croirait presque dans les bois bosniaques de Hussigny. Très agréable, cela va sans dire.

Nous partons visiter le site souterrain de la Faloise, repéré la veille. Ce qu'ils appellent grotte est en réalité (devenu ?) une carrière de pierre à bâtir, de texture grossière mais plutôt solide. A l'origine, c'étaient de gros volumes carrés. De nombreux remblayages et des recoupes de réseaux naturels font penser à l'aven phosphatier de Tavel. Il y a un puits étrange, deux cheminées (dont une comblée), et un développement demandant une heure de visite - un parcours assez intéressant dans l'ensemble. Les cinq étages et les spéléos perdus qu'on nous a décrits, je pense que c'est de l'affabulation.

Le pied fait mal, rudement mal, mais la marche est tolérable, tant que l'attention se porte à ce que la plaie ne touche pas de cailloux par terre. En fait, tant que c'est plat, c'est faisable.

Nous quittons le secteur de Vertus sans aucun regret !


L'entrée d'une ancienne marnière complètement défoncée.


La galerie d'accès fontissée ne permet plus la visite. De toute façon, ça devait être très petit.


Dans les bois, on trouve des petites falaises de marnes et caillasses.


Ca donne un aspect assez esthétique.


Au Mont-Aimé, plus au sud (Bergère les Vertus), l'ancien souterrain refuge.

Tchorski
D'une longueur avoisinant les 20 mètres, il n'est pas bien passionnant.


Dans le chemin de la carrière au Mont-Aimé, les impressionnantes falaises.


L'entrée de la Faloise.


A l'intérieur, ce sont de grands volumes en chambres et piliers.


Il y a une cheminée de dimension assez importante.


Par contre, on se trouve à faible profondeur.


Vue de l'entrée de la cheminée, avec ses grandes griffures.

Tchorski
Le graffitis de visiteurs, probablement dans les années cinquante au vu du style.


Un puits dont nous ne comprenons pas trop l'affectation.
Puisqu'il est placé en hauteur dans un étage supérieur, ça ne peut pas être un puits à eau...


François à côté de ce puits.

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