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Les carrières souterraines de Saint-Saulve

Ces photos datent de 1998. Elles sont un témoignage important étant donné que les lieux ont changé à ce jour. Certains sites ont subi de la dégradation, un autre a été comblé à 100%. Les photos sont médiocres, c'est malheureusement irremplaçable.

Ces carrières sont toutes situées dans la rue du Roleur à Saint-Saulve, une petite ville du pourtour de Valenciennes. La rue du Roleur correspond à un axe reliant Valenciennes à Estreux, dans une ambiance tout d'abord périurbaine, puis ensuite rurale. Il existait, de Valenciennes vers Estreux, la carrière de l'observatoire, la carrière Pouille, une carrière sans nom située sous les champs, que l'on pourrait appeler la carrière du CD350, et en dernier lieu de très larges prolongements de la carrière d'Estreux sur le territoire de Saint-Saulve.

Il fut un certain nombre d'autres carrières souterraines, toujours dans cet axe, mais soit nous ne les connaissons pas, soit elles ont été comblées à 100% avant l'établissement d'une visite.

La première carrière présentée dans cette page est la carrière Pouille. Elle existe encore. Elle est située sous un vaste terrain en état de friche à ce jour. Vu la dangerosité non négligeable des lieux, le terrain est tout simplement totalement interdit d'accès et cloturé. Cette carrière est creusée dans le sénonien inférieur. C'est une craie fort fracturée et granuleuse. La longueur développée est assez conséquente mais malheureusement non visitable. La voie principale d'accès est une série d'effondrements dangereux. On y trouve des rails et des restes d'un wagonnet. Elle est accessible via un puits énorme, à savoir très large (3 mètres ?) et très profond (40 mètres ?). Il n'y a pas d'échelons, il faut installer des cordes afin de descendre. Le puits est surmonté d'une tour et d'un chevalement un peu minimal.

Cette carrière pose une série de questions : pourquoi avoir fait un puits si large ? Pourquoi avoir dressé un chevalement ? Pourquoi l'avoir installé sur une butte de cinq mètres ? Pourquoi avoir équipé cette carrière ? Pourquoi avoir installé une pompe ? Tout cela en contradiction avec le volume exploité. Doit-on en déduire que le volume était bien plus important avant ? Il y a un tag 1952 signé Angelo - Italia. Il est donc probable que l'exploitation tournait encore à cette date. Cette exploitation aurait fonctionné jusqu'en 1962.

Cette carrière aurait servi à alimenter des fours à chaux, encore présents à l'état de ruine sur le site. La hauteur des galeries est variable. Il faut considérer de toute façon que ce souterrain est un résidus d'exploitation. Les galeries sont extrêmement dégradées et dans un état de fragilité fort avancé. Les fontis ne se comptent plus, ils sont hauts et deviennent presque inaccessibles.

De la carrière de l'observatoire, nous ne connaissons rien. Elle est accessible via le puits Challard et le puits Kaniewski. Une part non négligeable a été remblayée, mais nous ne connaissons pas l'état exact de la situation. Nous savons juste qu'elle est reprise en aléa fort dans le PPRMT. Les carrières de Saint-Saulve, ce n'est pas un long fleuve tranquille. En 1962, 1965 et 1966, des effondrements conséquents ont eu lieu, avec remontées de voutes. De nombreux travaux ont été organisés et en particulier, en 1986, une part non négligeable fut remblayée.

Le second site présenté en photos est la carrière du CD350. Elle se situait non loin de l'exploitation d'Estreux, mais creusée dans une craie différente. Ici encore, c'est du sénonien inférieur. Elle était en état terminal. Aux environs de juin 2000, elle a été remblayée à 100% et le puits démoli. Ce lieu était trop dangereux afin de pouvoir être maintenu. Lorsque j'étais descendu, j'entendais des pierres tomber toutes les 30 secondes. Je suis simplement ressorti.

Aucune de ces carrières n'est ancienne. Concernant la carrière Pouille, creusée par Monsieur Pouille lui-même, les lieux ont été ouverts en 1937. Les autres carrières sont de révolution industrielle. Bernard Bivert relève une carrière ouverte par Monsieur Simon-Lesage en 1826, une autre par Henri Breucq fermée en 1876, une déclaration d'ouverture de deux carrières en 1863 concernant Monsieur Hamoir-Boursier. Les carrières du CD350 ont été ouvertes en 1876 par Pierre-Joseph Carlier d'Estreux et Théophile Hunet, d'Estreux aussi. Une autre et aujourd'hui foudroyée, située près de la RN30, fut exploitée par Monsieur Bertout avec une déclaration d'ouverture en 1847. En 1886, il est relevé l'activité de Zéphir Liénard. La carrière de l'observatoire est ouverte en 1889 par Jules Michaux et son frère. L'exploitation est reprise en 1896 par Monsieur Frappart. En 1928, une exploitation est en cours, dirigée par Madame veuve Hecquet-Crunelle. Cette exploitation fut reprise par Edouard Douez.

Les carriers saint-saulviens ne s'appellent pas des carriereurs, comme on peut trouver le terme du côté d'Hordain ou de Lille. Ce sont des « tireurs de blancs ».

Un très grand merci à la mairie de Saint-Saulve pour l'aide documentaire qui me fut donnée, avec les plans des carrières Pouille et de l'Observatoire présentés ci-dessous.


La carrière de l'Observatoire.


La carrière Pouille.

La carrière Pouille sous-mine un terrain fermé au public au vu de l'indicible dangerosité des lieux. Quant à la carrière de l'observatoire, il nous semble comprendre que de nombreux remblaiements ont eu lieu, sans que nous ne puissions amener de précisions à ce sujet.

Les photos ci-dessous datent de 1998.


Le comité d'accueil est clair : c'est ici.


C'est un puits très profond pour une exploitation aux dimensions ridicules.
Le puits doit avoisiner les quarante mètres de profondeur pour trois mètres de diamètre.


La craie y est manifestement de mauvaise qualité.


Il traine de nombreuses fourches. Etonnant, ce n'est pas l'outil de travail d'un carrier.


Ici, c'est le vestige d'un tambour de treuil. Derrière, c'est la citerne d'air comprimé.


L'épave d'une vieille berline.


Le puits, un fameux ouvrage !


Le chevalement n'est visible qu'en hiver.


C'est un étrange système pour la région.

Ci-dessous, nous allons changer d'exploitation. Saut de puce, nous sommes toujours à la rue du Roleur, mais un petit kilomètre plus loin. C'est une exploitation qui était située sous un champ, près de l'autoroute. Elle a été entièrement remblayée en juin 2000. Lors de mon passage, 3 jours avant le remblaiement, l'exploitation était dans un état extrêmement critique. On entendait des pierres tomber en permanence. Aujourd'hui, il n'en reste plus rien, même le puits est démoli.


Le grand puits de descente dans la carrière.


Les parois sont passées en rouge afin de voir l'avancée de leur dégradation.


Ici, c'est une cloche de fontis impressionnante. Le SDICS a retiré les convergencemètres de toute part,
vu le projet imminent de remblaiement.

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