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Carcoke, la cokerie du Marly

Ces photos et investigations datent de 2001. Il s'agit d'une visite dans les ruines de l'ancienne cokerie du Marly, qui était aussi appelée la cokerie de Buda, ou bien Buda-Marly. Cette cokerie était localisée à Neder-Over-Henbeek, au nord de Bruxelles, le long du canal de Willebroeck. Notre investigation a été réalisée en septembre 2001 et janvier 2002. Les gros travaux de démolition ont été opérés en 2003.

Les cokeries de Belgique, à cette époque, étaient Carcoke Tertre, Carcoke Zeebrugge, Carkoke Marly, Anderlues, Sidmar, Seraing, Marchienne. Etaient déjà démolies l'Espérance Longdoz et Vilvoorde. La cokerie est une usine où l'on produit du coke, une roche carbonée qui sert dans le processus de fabrication du métal, comme comburant dans le haut-fourneau.

Buda Marly a ouvert ses portes en 1930. Si dans la totalité des usines de cokéfaction que 'nous' connaissons, la cokerie est une usine carbochimique qui a pour but de produire du coke et se trouve confrontée à une batterie de sous-produits, le but de la cokerie du Marly était de produire du gaz. Il faut bien se dire qu'on est dans un processus de cokéfaction tout à fait ancien par rapport aux autres usines que nous avons eu la chance de visiter (même les opérations de défournement en sont méconnaissables).

Donc au Marly, le but était le gaz de fours, en vue d'alimenter la ville en gaz domestique. Il existait 3 cokeries dans le pourtour de Bruxelles, le Marly, celle de Vilvoorde et Bruxelles ville. Nous nous étions rendus à Vilvoorde, il s'agissait déjà à l'époque d'une friche rasée. De Bruxelles nous ne savons rien. Il en fut 4 complémentaires plus petites dédiées au gaz d'éclairage. De ces petits établissements très anciens, nous ignorons tout, mais tout du moins nous pouvons dire qu'il s'agissait de fours de modèles anciens et pour sûr rien à voir avec des batteries Coppee.

Les cokeries du Marly sont formées dans les années 30, au fil du développement industriel ayant lieu le long du canal. Ce choix judicieux permet l'approvisionnement en charbon directement depuis la voie d'eau. Bien que plusieurs fois modernisée, l'usine peine à survivre au vu de l'extension de la ville, qui peu à peu vient englober le site chimique. De plus les crises du gaz réorientent l'usine en 1969. En cette année la production de gaz de ville cesse, le gaz devient sous-produit et l'usine s'oriente vers une structure classique de cokéfaction.

Déjà en difficulté durant les années 80, c'est finalement en 1993 que le site s'effondre économiquement. Il est donc à voir en ce lieu un site industriel au fonctionnement globalement antique. La cokerie est basée sur 4 batteries indépendantes, totalisant 130 fours.

Nous possédons peu de traces du personnel, étant arrivés sur le site trop longtemps après la fermeture. Le directeur lors de la fermeture de l'usine était J. DE BROUWER, l'ingénieur principal J. FIRKET. Les surveillants et ouvriers étaient R. JANSSENS, Mr BAKELAND, Mr VAN ROOSE, A. RENIERS, Mr TUCCI, Mr ALVAREZ, Mr RENSONNET, Mr ALVARCA, T. JANSSENS, Arthur JANSSENS, Mr GILLARD, Mr SAMUEL, Mr GUICHART, Mr DE CONNINCK, Mr GUICHART, Mr TIELMAN, Mr ISTACE, Mr HIJETTE, Jean-Bernard DRUART.

La société carolorégienne de cokéfaction (Carcoke), était constituée de trois sites : Carcoke Zeebrugge, Carcoke Tertre et Carcoke Marly. Le Marly est le plus petit site et a toujours causé des problèmes du fait de sa proximité avec la capitale. Le principal fait reproché était celui de la pollution, notamment les fumées, car en aucun lieu les fours n'étaient filtrés. Cela vous laisse imaginer l'ampleur du désastre.

En décembre 2003, une entreprise intervenait au compte de la Spaque en vue de démolir les vestiges de l'usine. Les opérateurs ont donné des coups de disqueuse thermique dans la colonne de dénaphtalinage. Avec l'échauffement et les étincelles, les goudrons et les résidus goudronnés + naphtalinés se sont enflammés. Cela a provoqué un incendie catastrophique, une fumée très épaisse et intensément noire s'est dégagée durant une semaine. Le nuage a été jusqu'en Allemagne. Le marché de démolition avait été attribué à des entreprises conjointes : Katoen, Jan de Nul, Envisan. Durant l'incendie, une grue élévateur de haute taille a été massacrée. Ils ont voulu l'enlever, mais ils n'ont pu à cause du danger. Les colonnes ont explosé à plusieurs reprises. A la fin de l'incendie au bout d'une semaine, ils ont abattu les colonnes, ce qui a provoqué une reprise de l'incendie avec l'appel d'air, mais dans des conditions beaucoup plus maîtrisables.

La pollution sur le site était importante. Hormis les vestiges de coke et de charbon, on peut citer : goudrons, benzol / benzène, huiles minérales, hydrocarbures aromatiques monocycliques et polycycliques (HAM et HAP), métaux lourds, cyanure, phénols. 200.000 tonnes de terres auraient été évacuées vers Anvers.

Aujourd'hui , le terrain est dépollué, rasé de ses installations et voué à une activité économique.


Les photos de la cokerie

La cokerie en feu

Documents récupérés dans la cokerie

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