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Les cloches de Bonlez (1/2)

Bonlez est un hameau de l'entité de Chaumont-Gistoux. L'église Sainte-Catherine, joliment placée sur un tertre au milieu du village, est un édifice de style classique érigé en 1771. Elle comporte deux cloches.
- Une Jacques Feraille de 1698.
- Une Nicolas Chevresson et Claude De Forest de 1768.
Vu les dates, au minimum une cloche provient d'un édifice antérieur. Ce sont deux cloches qui méritent de l'attention toute particulière vu leur ancienneté.
Un très grand merci à Pascale Boudart, qui a organisé cette visite.

Le relevé est le suivant :

Cloche 1 : Nicolas Chevresson et Claude De Forest, 1768. Diamètre : 93 cm. Inscription : L : M : I : R : A : GRANT BAILLI / MESSIRE P : R : DE WARICK COMTE DE SART BARON DE BONLEZ CHAMBLAN ACTUEL. GRAND BAILLI DU WALLON BRABANT ET POUR **** MADAME LA BARONNE DE BONLEZ. CLOCHE DE SIMALE N. CHEVRESSON ET C. DE MONT FAIT EN L'AN 1768. Le comte mentionné est le comte de Sart-Messire-Guillaume.

Cloche 2 : Jacques Feraille, 1698. Diamètre : 71 cm. Inscription : MVNFICENTIA PAROHIANORVM ECCLESIAE DE BONLEZ. JACOBVS FERAILLE DE NAMVR ME FECIT ANNO 1698.

Jacques Feraille est un petit fondeur originaire de Namur. Les cloches de ce fondeur sont très rares du fait de sa faible production en nombre et aussi, malheureusement parce qu'elles ont beaucoup été détruites. C'est donc une aubaine de pouvoir analyser une rescapée.

Nicolas Chevresson et Claude De Forest sont tous deux des fondeurs itinérants originaires du Bassigny lorrain. Ils ont régulièrement collaboré ensemble. La cloche ci-présente est d'une qualité moyenne, mais elle mérite d'être protégée au titre des monuments historiques vu son ancienneté.

Ces deux anciennes cloches présentent expressément le mot "Bonlez" dans leur dédicace. Elles sonnent un mauvais Do (Feraille) et très mauvais La (Chevresson).

Les deux cloches sont dans un état lamentable à cause des salissures dues aux pigeons. Lors de notre passage, d'épaisses couches de guano recouvraient les cloches, au point d'en ternir le son. Aux alentours, il y avait la totale : épaisse couche de fientes, volatiles, juvéniles, oeufs... Un vrai plaisir. Les deux cloches sont donc en danger. La cloche Jacques Feraille notamment a sa robe attaquée par l'acidité du guano. Certaines traces maculent la faussure définitivement. Quel gâchis...

Au niveau des enlèvements de guerre, nous relevons un enregistrement de l'IRPA concernant la cloche Jacques Feraille. Cela signifie qu'elle est partie, puis revenue. Déjà à l'époque, elle était dégueulasse ! Cet enregistrement est curieux, car pourquoi avoir décroché 1) la plus petite des deux cloches ? 2) une cloche historique alors que ce n'était pas autorisé ? A cela bien évidemment nous n'avons aucune réponse.

Les deux cloches ont été mises en volée séparément. Pour cause, nous avons estimé que le système électrique était hors service depuis des lustres. La volée n'est du coup pas très bien calibrée, mais il n'y avait pas de corde. Les vidéos sont disponibles ci-dessous.


La volée à Bonlez, la petite cloche


La volée à Bonlez, la grosse cloche

Vous pouvez écouter la volée de ces deux cloches ci-dessous.


Voici l'église de Bonlez, juchée sur son tertre et entourée d'un vieux cimetière.


La nef est austère.


Jeux de lumières avec les vitraux.


L'escalier possède un curieux amoncellement de pierres. Serait-ce le vestige d'un édifice primitif ?


Nous voici arrivés à la salle des cloches.


Le spectacle de saleté est apitoyant.


Il faut enlever d'épaisses plaques de guano.


Après un sévère frottage, les données épigraphiques commencent à apparaître.


Même après frottage, certaines parties restent maculées.


Jacobus, soit le mot Jacques.


Le mot Feraille. Jacques Feraille était un petit fondeur originaire de Namur.


Bonlez. Nous y sommes !


Détail sur le joli rinceau sommital, végétal et fleuri.


La frise est élégament installée.


Malgré tout de ce côté, l'épigraphie est une misère à lire...


De l'autre côté c'est un peu moins maculé.


En latéral, la date : 1698.


On voit bien ici la frise.


C'est moins abîmé et on devine dès lors des fruits de type framboise.


L'épigraphie n'est pas très adroite mais cela reste ordonné tout de même.


Dernier regard sur cette cloche.

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