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L'Orne souterraine


Cette petite page est un documentaire sur la partie souterraine de la rivière Orne. Ce lieu n'a rien à voir avec le département de l'Orne du même nom. L'Orne serpente en méandres à Mont-Saint-Guibert puis Court-Saint-Étienne, avant de se rejeter dans la Thyle au sein du parc du château.

Il s'agit d'une visite qui est qualifiable de "pas la plus facile du monde". Les fosses profondes sont nombreuses. Avec le courant fort et le fond bosselé de caillasses, ça amène une déstabilisation incessante. Les innombrables araignées regardent le curieux spectacle avec espoir et délectation : tombe mon vieux et entre en putréfaction, on va adorer ! Malheureusement pour beaucoup de monde, ce ne fut pas le cas et j'ai réussi à regagner la sortie.

Le milieu du parcours est émaillé d'un abaissement de voûte qui est pour le moins pénible à parcourir. L'espace libre n'est pas bien épais.

Initialement l'Orne serpentait dans les pâtures à proximité du site ancestral des Hayeffes. Lors de la construction des papeteries par Auguste Lannoye, la rivière a été couverte, comme ce fut le cas dans un nombre important de sites industriels. Mont-Saint-Guibert offre un paysage de vallées profondes. Il n'était pas possible d'ériger une usine sans couvrir le cours d'eau, manque de place oblige. Notons de surcroît que dans le cadre de l'industrie papetière, l'Orne permettait une importante prise d'eau, ainsi que le rejet direct des effluents pollués. Il en fut exactement de même pour la Lasne souterraine, un site Auguste Lannoye aussi, que j'ai pu documenter dix ans auparavant à Genval. Autrement dit, l'Orne a bien morflé de par le passé, ça ne fait de mystère pour personne.

Aujourd'hui l'Orne serpente majoritairement en secret. Enfouie dans les bois, elle ne se révèle qu'aux pêcheurs. Elle est sur la majorité de son parcours bucolique et champêtre. La partie sous les papeteries est glauque, le tunnel est peu documenté voire même pas du tout. Les usines ont été rasées et font place aujourd'hui à un lotissement.

La fin du parcours débouche sur une chute très bruyante, qui reprend aussi bien les eaux de l'Orne que de l'étang des Hayeffes. De la sorte, je vous invite en pleine glauquie. Ces photos vous permettent de visiter en toute quiétude.


L'Orne est champêtre avant d'entrer dans sa partie souterraine.


L'entrée est banale et ne donne que peu d'espoir : ça va être glauque et insipide. Dans l'obscurité naviguent des milliers de moustiques, ça promet bien du bonheur tout ça !


L'aspect de l'entrée annonce immédiatement la couleur, le paysage a été remanié au cours des décennies.


Les dernières lumières s'éloignent, on va plonger dans le noir.


La galerie suit les méandres et de ce fait, elle est ponctuée de plusieurs tournants.


En cette partie rectiligne, c'est plutôt facile à parcourir.


Comme le montrent les blocs, ça a été remanié à foison. Le site de la papeterie a été occupé ultérieurement par des entreprises, comme Solétanche-Bachy. Dès lors il n'est pas étonnant que des modifications ou réparations aient été opérées.


Ca tourne encore et peu à peu ça va se compliquer.


Des rejets antiques ont provoqué des concrétions de limons.


Une longue partie rectiligne offre un paysage morne.


Apparaissent alors des dalles, quelquefois percées de trous.


Et là ça devient vraiment oiseux à parcourir. Au fond c'est un abaissement de voûte. Il reste si peu de passage libre que je me suis seulement demandé si le moindre parcours était envisageable. Mais je voulais voir le grand spectacle du fond.


Passé l'abaissement, c'est une merde d'avancer là-dedans. L'eau est propulsée à toute vitesse, on manque de perdre l'équilibre à tout bout de champ.


Il faut affronter à nouveau un abaissement de voûte, mais moins sévère.


Au fond tonne un vacarme assourdissant.


L'Orne se déverse en chute dans une chambre en impasse.


Le fracas est terrible, mais c'est de toute beauté.


Ayant profité de cet idyllique paysage souterrain, je ferai tout le parcours en sens inverse, sous le regard malicieux des araignées.

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