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Le tunnel de Lanaye

Cette page décrit un double tunnel situé entre Lanaye (Visé) et Eben-Emaël (Bassenge). Sa longueur est de 1650 mètres. Ce tunnel possède une entrée (refermée avec une grille), deux longues galeries parallèles reliées de temps à autre par de petits goulots, un double trou d'effondrement dans les champs. Ce tunnel ne présente aucune autre spécificité, sinon celle d'avoir les parois noircies, ce qui fait penser à l'utilisation de véhicules diesel. Une troisième galerie existe au-dessus, accessible par le côté Canal Albert. Nous ne connaissons pas l'aspect de ce tunnel.

Parfois, on peut noter la présence de restes de champignonnières, ces vestiges datent des années cinquante. A la suite d'inondations, les travaux furent abandonnés.

L'historique de ce lieu fait l'objet de controverses. Nous-mêmes avons diffusé des informations fausses durant plus de dix ans.

Hypothèse 1 : Au vu de la géographie des lieux, tout laisserait penser que le tunnel a été réalisé dans les années trente en vue d'évacuer les déblais du fort d'Eben-Emaël. Ce n'est pas le cas. Cette hypothèse largement répandue est fausse. La construction du fort a été réalisée en cachette de manière totalement indépendante. Ce tunnel a effectivement été créé dans les années 30, cependant ce fut lors du creusement de la tranchée de Caester, qui éventre la montagne Saint-Pierre en deux sur 1300 mètres de longueur, afin de laisser place au canal Albert.

Hypothèse 2 : Le double tunnel a été réalisé en but d'obtenir des déblais de qualité pour le canal Albert. En effet, durant le creusement de cette immense tranchée, il fallait retenir les eaux de part et d'autre et il a fallu utiliser des remblais. Le personnel des travaux de la tranchée était en provenance des charbonnages et « les tunnels, ils savaient bien faire ». Il n'est donc pas question de transport de matériaux depuis la Meuse pour le fort d'Eben, mais bel et bien d'une exploitation de remblais. Cette hypothèse est partiellement fausse.

Hypothèse 3 : Les deux tunnels ont servi à l'évacuation des déblais du canal Albert, avec un sens aller et un sens retour, d'où la présence d'un tunnel double. Cette hypothèse est partiellement fausse.

La réalité de tout cela, c'est que le canal devait être construit en totalité sans écluse. Dès lors, il a fallu constituer des digues énormes en amont et en aval, de plus de 10 mètres de hauteur. Les tunnels, s'ils ont bien servi à fournir de la matière en vue d'ériger les buttes, n'étaient pas creusés pour cela. Ils ont été réalisés à des fins de transport. Des déblais énormes ont transité par ces tunnels, d'Emaël à Lanaye. Les terres provenaient de Vroenhoven, de Kanne et de Kesselt.

Le premier tunnel (supérieur) était chargé d'amener les terres en provenance de Vroenhoven et Kesselt et les deux autres (inférieurs) destiné à fournir la connexion entre le Eben et la vallée de la Meuse. Du côté de Kanne, le tunnel transportait les terres destinées à la construction de la digue sur la rive est (du côté de Kanne Avergat). L'autre tunnel, côté Eben, était destiné au transport des matières déposées du côté Meuse, donc à proximité de l'écluse.

Nous allons ainsi visiter ce tunnel, qui est assez monotone.


Les parois sont noircies de diesel, cela offre un paysage oppressant.


Quelques sections sont propres.


Les jonctions entre tunnels sont nombreuses.


Le tunnel ouest est fermé par des murets, ce fut l'oeuvre des champignonnistes.


Une jonction entre les deux tunnels.


Au sein des champignonnières. Il n'en reste plus le moindre vestige.

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Du côté sud, c'est glauque.

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Le paysage est invariablement noir.

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A l'extrémité sud.

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Une vieille carcasse.

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