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La cathédrale Sainte-Gudule (1/9)

La Cathédrale saints Michel et Gudule est la cathédrale de Bruxelles, elle est située à côté de la gare centrale, Sainte-Gudule est la patronne de Bruxelles. Ce reportage photographique concerne exclusivement le volet campanaire, car les autres sujets sont extrêmement bien abordés sur le site de la cathédrale. Un grand merci à monsieur Thibaut Boudart pour son accueil et pour son aide à réaliser le dossier. Merci aussi à l'association Tintinnabulum pour l'organisation des concerts de carillon. Merci à Pierre Capelle pour avoir parfois dépatouillé certains couacs. Le reportage est dédié à l'Association Campanaire de Wallonie, afin de participer à l'anniversaire des 500 ans du carillon.

Le carillon se trouve dans la tour sud, au sommet, au niveau des abat-son. La tour sud est celle de droite face à la cathédrale, du côté gare centrale. Une seule cloche se trouve dans la tour nord, il s'agit du gros bourdon.

Avant d'aborder le carillon, un peu plus complexe, nous allons parler du bourdon. Il sert exclusivement à la volée, et ne vole que dans les grandes occasions, religieuses ou civiles. Il s'agit par exemple des fêtes de noël, de Pâques, etc. Il part relativement peu en volée à cause de son grand poids et donc des vibrations qu'il entraîne dans la structure de la tour. Il pèse 6700 kilogrammes et il s'appelle Salvator. Il est rescapé de différents enlèvements de cloches durant les évènements historiques, révolution française, seconde guerre mondiale. Il date de 1481, il a été restauré en 1638. C'est une cloche Peeter Vanden Gheyn. Elle est en lancé rétrograde. Le beffroi est constitué d'énormes madriers de chêne.

Le carillon comporte 49 cloches. C'est un carillon très puissant, il a un fort volume sonore. L'étude de ce carillon a été faite en 1948 par Staf Nees. Il a été installé en 1975. Il remplace deux autres, dont un datant de 1762 et détruit à la révolution française, et un autre évacué cause mauvaise qualité sonore. Il est placé dans une armature métallique pour 42 cloches et clochettes. Les autres cloches, un peu plus volumineuses, sont placées dans plusieurs beffrois indépendants en madriers d'acier. Les cloches volumineuses sont : Fabiola (3164kg), Maria (2298kg), Michaël (1628kg), Gudula (1332kg), Philippe (975kg), Astrid (690kg), Laurent (485kg). De nombreuses cloches ont été volées, seul Salvator et Géry ont été maintenues par les Allemands, les cloches historiques ont donc pour la plupart disparu. Leurs remplaçantes ont été nommées de la même manière (encore que Maria a été rétrogradée de 2ème à 3ème bourdon). Géry a été refondue en 1956. Il reste donc seulement Salvator comme cloche historique. Les cloches de volée datent de 1967 à l'exception de Philippe, Astrid et Laurent (1975).

Les cloches de volée sont des Horacantus et Eijsbouts : 1 cloche Horacantus (1957), 4 cloches Horacantus/Eijsbouts (1967), 44 cloches Eijsbouts (1975). Les cloches sont toutes cintrées sur des moutons en métal. Pour les cloches un peu plus volumineuses, le système de volée est un Movotron de Clock-o-Matic. Ces cloches sont (étaient, changement en 2010) en rétro-mitigé. On y verra, plus loin dans le reportage, le système de battant un peu particulier que cela entraîne, il y a un baudrier supplémentaire qui sert à abaisser le centre de gravité, ça s'appelle une agraphe. Le battant frappe le bas de la pince.

Le carillon joue une ritournelle tous les quarts d'heure, à chaque fois différente. Le système de carillonnement est une horloge-mère Apollo II de Clock-o-Matic. L'Apollo II est située sous la cabine de carillonneur. La ritournelle est très-très sonore ! Comme l'explique Jean-Christophe Michallek, la tour est entièrement en pierre, il y a très peu de structures en bois, qui pourraient absorber le son. Le tintement se réverbère sur les parois, ce qui en augmente considérablement le volume sonore. Ce même genre de particularité s'observe à la collégiale de Huy.

Le carillon de Ste-Gudule, ainsi que le gros bourdon, sont l'un des plus beaux ensembles campanaires de la Belgique, notamment pour la justesse des notes.

Vous pouvez écouter le carillon ci-dessous. Interprète : Mathieu Lenaerts, titulaire du carillon de Tongeren (Onze-Lieve-Vrouwebasiliek). Merci à lui pour ces superbes prestations ! Un morceau est disponible directement à l'écoute.

https://tchorski.fr/audio/gudule14.mp3

Sources :
- ACW, dossier campanaire sur le carillon de Sainte-Gudule, site internet campano.be
- Site officiel de Sainte-Gudule, partie du dossier sur l'architecture et le carillon.


Voici la nef de la cathédrale.


Nous allons maintenant monter au carillon, l'escalier est bien long !


Le carillon (petites cloches, clavier, tringlerie)


Voici la pièce du carillonneur. Le carillon est placé au dessus, pour gagner de la place.


En ces jours d'hiver, il n'y a pas beaucoup de lumière pour voir le carillon.


Il est composé de 42 petites cloches. Les plus grandes cloches sont au sol, autour de la salle du carillonneur.


Le beffroi du carillon en détail.


Ici, on voit parfaitement le système de double tintement, les battants tirés servent pour le clavier manuel tandis que les marteaux extérieurs servent à la ritournelle électro-tintée.


La salle du carillonneur.


Le clavier vu de l'arrière, côté tringleries et renvois.


Les tringleries.


Les renvois.


Détail sur les tringleries. Elles sont superbement entretenues.


Gilles Lerouge, le titulaire du carillon de Saint-Amand-Les-Eaux, en visite à Bruxelles pour carillonner. De citation (La Voix du Nord) : Le carillon, ça commence quand on est un petit garçon de 9 ans. À l'époque, la tour abbatiale de Saint-Amand était ouverte au public. C'était un super terrain de jeux entre copains mais on a croisé le prof de carillon, qui m'avait repéré en classe de piano. Il m'a fait asseoir. Sur le moment, j'ai pris ça comme une réprimande. Je suis revenu le samedi et ça a été le déclic... Je suis devenu un fêlé de la cloche !


Son registre de jeu.


Les bâtons.


Détail sur les bâtons. En dessous, le pédalier.


Il met des gants pour se protéger les doigts.


Le pédalier, en action !


Les renvois de tringleries.

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