Merci au curé
Marcel
Hauben pour l'accueil à l'église de Chastre.
Un très grand merci à monsieur Stéphane
Colin pour l'organisation de l'inventaire et à monsieur
Thierry Henkart pour sa présence.
L'église Notre-Dame-Alerne de Chastre
L'église de Chastre est placée sous le patronage de Notre-Dame Alerne. Cet édifice est situé au centre du hameau rural de Chastre. C'est une assez vaste église, flanquée d'une tour large et imposante. Cette tour est bâtie de briques, avec un chaînage de pierre de taille gris-clair. L'église est de style classique, homogène, dont la construction remonterait à 1780. Le corps d'église, assez esthétique, comporte trois nefs, sur cinq travées. Le plafond est plat et le chevet polygonal. La tour comporte une flèche ardoisée, dont certains pans commencent à vivre un peu de dégradation. Une importante colonie de choucas utilise la toiture et la charpente de flèche pour nicher. Cela entraine des dépôts volumineux, dont des dépôts de branchages conséquents. Nous avons aussi retrouvé une chouette hulotte récemment décédée. De plus, une fuite en toiture provoque un pourrissement de la structure du beffroi. Une action afin de colmater le trou s'avère indispensable, car autrement, la structure du clocher va rapidement se trouver inaccessible et fortement corrompue. Une part du plancher est déjà à considérer comme condamnée, tant le plancher est en mauvais état. Une partie du mur de tour, côté cure, possède aussi une dégradation, probablement le gel. Des dispositions indispensables sont à prendre afin de réparer le chaînage, car des morceaux de brique tombent au sol. La tour ne peut être visitée qu'avec de nombreuses précautions.
A noter que dans l'escalier d'accès à la tour, il se trouve un vitrail illustrant deux cloches. Bien que de confection récente, ça vaut tout à fait la peine de signaler son existence, étant donné que c'est plutôt rare.
A propos
du campanaire :
L'église de Chastre possède trois cloches. Deux sont des
A.L. Vanden Gheyn, de 1854. Une est une Michiels de 1949. Elles sont placées
dans un assez large beffroi, en bois de résineux, qui ne possède
pas de signes d'altération.
Vous
pouvez écouter chacune des cloches ci-dessous :
https://tchorski.fr/9/audio/chastre-01.mp3
https://tchorski.fr/9/audio/chastre-02.mp3
https://tchorski.fr/9/audio/chastre-03.mp3
L'analyse des harmoniques
est la suivante :
Chastre1
Hum : 262 Hz. Prime : 533 Hz. Tierce : 629,5
Hz. Quint : 784,5 Hz. Nominal : 1054 Hz. Superquint : 1589,5 Hz. Oct. Nom. 2190,5
Hz. Note : C(2)+31. Nombre d'harmoniques détectées : 11.
Chastre2
Hum
: 325 Hz. Prime : 636,5 Hz. Tierce : 770 Hz. Quint : 966,5 Hz. Nominal : 1287,5
Hz. Superquint : 1930 Hz. Oct. Nom. 2668 Hz. Note : Eb(2)+39. Nombre d'harmoniques
détectées : 20.
Chastre3
Hum : 207 Hz. Prime : 420,5 Hz. Tierce
: 506,5 Hz. Quint : 619 Hz. Nominal : 838,5 Hz. Superquint : 1257 Hz. Oct. Nom.
1738,5 Hz. Note : Ab(1)+21. Nombre d'harmoniques détectées : 25+.
Cela
nous fait donc une sonnerie en lab1, do2, mib2. C'est une sonnerie
du plus bancale, mais par chance, ça donne un arrangement assez satisfaisant.
La
Michiels est tout à fait classique. Elle possède une jolie figure
mariale, bien réussie.
Les deux Andreas Vanden Gheyn ne
sont pas à proprement parler des raretés, mais sont suffisamment
peu répandues pour qu'on s'y attarde. Elles sont de facture identique,
sauf les médaillons. Comme à l'habitude de ce fondeur, les
numéro un sont faits avec une lettre J, la datation est donc J854.
Les deux comportent un rinceau de feuilles d'acanthe enroulées,
ce qui se retrouve sur une majeure partie de ses fontes. La première
a une figure d'évêque. Cette figure, assez étrangement,
mentionne Saint-Gérard. Nous ne pouvons établir de rapport
entre ce saint et la présente église. La seconde figure
mentionne une vierge à l'enfant dont la réalisation est
splendide, complétée par une mention au verso Saint-Joseph.
Le rinceau de cerveau avec les angelots est du plus réussi. Il
est clair que ces deux cloches ont une assez forte valeur patrimoniale.
On notera non sans étonnement une faute d'orthographe, le nom de la ville est marqué CHSATRE. Quand le fondeur s'en est rendu compte, il a dû se mordre les doigts...
L'épigraphie relevée est :
Michiels
ME
FUDIT MICHIELS JR TORNACI
AB HOSTE TEUTONICO ANNO MCMXLIII
ACRITER EREPTAM
ME
MARIAM
DENUO CONFLATAM
UT ITERUM PER ANNUM
GAUDIA LUCTUSQUE PERSONEM
ANNO
MCML SANCTO
BENEDIXII JESEPHUS ERNESTUS CARDINALIS VAN (...)
ARCHIEPISCOPUS
MECHLINENSIS
PASTORE MARCELLO MATON
BURGMAGISTRATI WERNERO MARCHAND
PATRINOSQUE
ACCEP DEVOTISSIMOS
LEONEM DETRY ET ELISABETH FREMY
Andreas
Vanden Gheyn 1
MAIN - ANDREAS VANDEN GHEYN ME FUDIT LOVANII ANNO
J824
SANCTO GERARDO
ECCLESIAM A CHASTRE ME DITARUNT SUB PASTORE LUDOCO
MARIA
DONYN UNOR EJUS ANNO J824 - PATRINUS PER (...) ESTAM A CHASTRE ME DITARUNT
Saint-Gérard
en figure.
Andreas
Vanden Gheyn 2
MAIN - ANDREAS VANDEN GHEYN ME FUDIT LOVANII ANNO
J824
SANCTO JOSEPHO
JOANNES LE GARDIEN PAROCHE ET PRAETORE JOANNE
DONYN
DE CHSASTRE (sic), ET MATRINA MARIA D'ONYN DE CHASTRE UXOR EJUS ANNO J824
MAIN
- SUB PASTORE LUDOCO
LE GARDIEN PAROCHI
PATRINUS PERII I S DNS
ET MATRINAM
MARIA DONYN
Vierge à l'enfant en médaillon.
La particularité de cette sonnerie, c'est de ne pas être électrifiée. Si cela est fréquent dans l'entité de Chastre, il faut bien noter que c'est la plus part du temps uniquement la volée qui est manuelle (à cordes). Ici, deux cordes supplémentaires sont installées, afin de tinter le glas. Le système est malheureusement hors service, vu l'usure très élevée. A la question posée à Marcel Hauben, est-il tinté un glas pour homme, un glas pour femme ? la réponse est négative.
La sonnerie est en rétrograde à joug arqué. Les battants sont d'époque. Pour une tout particulièrement, ça grince terriblement ! Les montants arqués des moutons sont datés au fil de soudure : 1972. Les volants sont métalliques, de facture classique et n'appellent pas de remarque particulière.
Bibliographie
- Le patrimoine
monumental de la Belgique, 2, Arrondissement de Nivelles. Mardaga.
Nous allons maintenant voyager dans la tour...
L'église
de Chastre sous la grisaille.
La
nef.
Nous
nous élevons...
Le
dragon est sympa !
Fait
un peu exceptionnel, un vitrail entier est dédié aux cloches. Il
est placé dans l'escalier du clocher.
Même si c'est de confection
récente, ça mérite vraiment d'être signalé !
En
entier.
Nous
allons atteindre la salle des cloches.
Nous
y voici !
Une des deux Andreas Vanden Gheyn.
Le
nom est très clairement inscrit, entre un rinceau d'angelots et un autre
d'acanthe enroulée.
La
main indicatrice, un signe fréquent chez A.L. Van Aerschodt.
Le
médaillon est SUPERBE !!