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La cathédrale du Mans (14/20)

Ce bestiaire, ce sont des contreforts de la toiture, disposés à l'extérieur de la cathédrale de chaque côté de la nef. Ce sont des sculptures d'apparence très variée, et d'inspiration hétéroclite. A leur sujet, il est écrit sur wikipedia : Bon nombre de statuettes représentatives sur l'édifice n'auraient jamais du s'y trouver. En effet, taillées dans la pierre, certaines représentations sont des « manifestations d'artisans ». Ces derniers, alors qu'il travaillaient sur le projet, recevaient le strict minimum. Ils étaient logés et nourris par l'église. Lorsque leur statut leur déconvenait ou qu'ils souhaitaient se rebeller, ils créaient des petits personnages dans la pierre. On voit par exemple des oiseaux, symboles de liberté voulue... Éléments décoratifs, ils montraient la contestation artistique de beaucoup d'ouvriers.

Nous contestons ce point de vue.

Lorsqu'une cathédrale est conçue, si des éléments ne doivent pas y figurer, les remaniements sont suffisamment nombreux pour qu'on les ôte. De plus, le fait que cela soit un bestiaire un peu fantasmagorique, des chimères, des grotesques, ça n'a rien de bien contradictoire. A ce titre, il suffit de se référer aux chimères de Sens, Autun, Vézelay, pour se faire une idée. Les grotesques les plus étranges sont nombreux et prennent place dans une certaine culture de l'époque. Les oiseaux ne sont certainement pas le symbole de liberté. Dans l'imagerie médiévale, bien qu'il y ait beaucoup de cas par cas, l'oiseau est souvent un élément négatif. Les oiseaux qui picorent sous souvent des dévorateurs. Les oiseaux qui picotent des êtres humains sont souvent des symboles d'écartement de la foi. Les chouettes, hibous, sont assez souvent des signes de malheur. Ils sont aussi le symbole de l'aveuglement, de ne pas voir le chemin de la foi. les oiseaux du Mans ne sont pas des symboles de liberté. Ils sont tête-bèche et ils picorent. On comprend aisément ce point de vue médiéval aussi négatif sur l'oiseau. C'était celui qui dévorait les semailles...
En dernier lieu, on signalera qu'un artisan peu payé ne se plait pas à tailler des chapiteaux, il ne travaille pas, point à la ligne...

Ce qui nous interpelle un peu plus, c'est le fait que certaines statues sont très évoluées, d'autres médiocres (quasiment non achevées, comme à Decize). Bien que ça soit contestable, Sandy suppose que cette série de chimères est un banc d'entrainement pour sculpteurs, qui laissaient libre court à leur inspiration débridée. A noter par exemple que nombreux renards proviennent probablement du même auteur, on voit leurs visages évolutifs, mais toujours de la même inspiration.




















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