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DICTIONNAIRE DES FONDEURS DE CLOCHES EN BELGIQUE

De nombreuses notices existent sur les fondeurs de cloches, en France, en Belgique, aux Pays-Bas ou en Allemagne. Ces notices sont souvent de grand enseignement. Ces documents sont parfois épars.

En agrégeant le contenu de ces textes, le présent document se propose de faire le point sur les fondeurs de cloches ayant réalisé au moins un instrument en Belgique.

Bon nombre de ces notices biographiques sont disponibles sur le site Tchorski. Toutefois, ce sont des informations éparses et parfois lacunaires. En un seul livre, les pages qui suivent sont un essai afin de faire le point le plus précis possible sur l’état des connaissances. Ce dictionnaire liste tous les fondeurs de cloches ayant réalisé une cloche en Belgique. A chaque fondeur est donné une notice biographique.

Les fondeurs de toutes nationalités sont listés. Seuls trois caractères d’exclusion existent : * Ils ont fondu une cloche, ce qui signifie que cela exclut tous les batteurs de cuivre, dinandiers, orfèvres, étainiers, forgerons ; mais aussi tous les carillonneurs, campanologues, campanistes.

* Ils ont fondu une cloche, donc un objet dont le diamètre à la bouche est supérieur ou égal à 31 cm. Cela exclut tous les fondeurs de clochettes à main, d’appeaux, de sonnailles, de clarines, voire même de bols tibétains.

* Ils ont fondu en Belgique, considérant les frontières actuelles. C’est tout à fait stupide vu que dans les Pays-Bas espagnols ou autrichiens, les frontières étaient autres. Il faut bien se fixer une limite et donc celle-ci est arbitraire.

En de rares cas, nous citons des non-fondeurs de cloches. C’est parce que la tradition historique les répertorie comme tels et c’est une erreur que nous devons mettre en avant. Ces cas sont rares.

Les sources qui ont été utilisées au sein de ce dictionnaire sont d’une très grande variété. Elles sont environ au nombre de 500. Il faut bien voir que certaines ne comportent qu’une demi-ligne de texte nous intéressant. Il est évident que peu de littératures majeures existent. Le but de ce dictionnaire a été de regrouper le tout de manière synthétique, factuelle, méthodique et lisible.

Ci-dessous, nous listons les sources principales qui ont été utilisées.

1) Le dictionnaire des facteurs d’instruments de musique, de Malou Haine et Nicolas Meeus, éditions Mardaga. Il s’agit de l’ouvrage le plus complet, reprenant une myriade d’informations sur les fondeurs de cloches de Belgique. Le présent document en est inévitablement très largement empreint, Ce dictionnaire, abrégé DFIM, est mentionné en source à chaque fois que cela se doit. L’avantage du DFIM : La première grosse ébauche de dictionnaire existante. Les inconvénients du DFIM : Cet ouvrage traite de « tous » les facteurs d’instruments de musique, en Wallonie et Bruxelles. Cela signifie que de très nombreux artisans sont mentionnés. De ce fait, les auteurs n’ont pas forcément eu la possibilité de développer à souhait la partie cloche – cela peut se comprendre. La Flandre est exclue. C’est dommage nous concernant.

2) Le REFOND et RECIB. Inventaires. Ce sont deux documents qui listent les fondeurs de cloches (première liste) et les cloches inventoriées en clocher (seconde liste), le tout uniquement pour la Belgique.

3) Le dictionnaire des fondeurs de cloches du Bassigny, Henry Ronot. Editions Faton. Un ouvrage fabuleux décrivant avec force de détails l’activité des saintiers ambulants du Bassigny, nombreux en Belgique. L’avantage : EXTREMEMENT rigoureux ! Le désavantage : Se limite assez souvent aux seules données généalogiques.

4) Les recherches historiques de Maurice Thouvenin. Ce sont des ouvrages publiés uniquement à destination de la recherche. Elles permettent de compléter les données concernant les migrations de fondeurs du Bassigny.

5) L'ancienne industrie du cuivre à Malines de Georges Van Doorslaer. Cet ouvrage ancien fait le point sur tous les fondeurs ayant été actifs à Mechelen. L’avantage : Traite de fondeurs rares et possède des données rares. Le désavantage : Ecriture romantique peu rigoureuse.

6) Les fondeurs de cloches anversois de Fernand Donnet. Cet ouvrage ancien fait le point sur tous les fondeurs ayant été actifs à Anvers. Moins complet que le Van Doorslaer. L’avantage : Traite de quelques fondeurs rares. Le désavantage : Ecriture romantique peu rigoureuse.

7) L’IRPA a inventorié les 4500 cloches enlevées par les allemands en 1943. Ce vaste dossier permet de prendre connaissance de nombreux fondeurs et nombreux travaux. Ils ont digitalisé ce qu’on appelle le fonds De Beer. Avantages : Nombreux fondeurs rares, bibliothèque énorme. Désavantage : Grand nombre de données non identifiées (anonymes). Nous remercions ici présent l’énorme travail réalisé par les archivistes de l’IRPA.

8) Les recherches de Philippe Slégers concernant la famille Causard-Slégers.

9) Les enregistrements campanaires réalisés par l’ACW et la VBV, respectivement associations campanaires en Wallonie et en Flandre.

10) Le Cloquet et De la Grange, ouvrage ancien qui donne quelques informations non négligeables sur les fondeurs tournaisiens. Malheureusement, l’ouvrage est assez bref.

11) Le dictionnaire des fondeurs de cloches établi par André Lehr. Il a établi un panel de documents très rigoureux concernant tous les fondeurs ayant travaillé d’une manière ou d’une autre aux Pays-Bas. Avantage : De manière précise, décrit un certain nombre de fondeurs un peu rares. Désavantage : Parfois, les notices sont brèves. Avec ces onze sources, il y a déjà un flux d’information fort vaste à ordonner. Parfois les informations sont contradictoires. Dans tous les cas, ces sources majeures ont donné leur empreinte dans notre dictionnaire. Ce dictionnaire est un projet sur 10 ans, dont déjà 3 sont consommés ! Ce dictionnaire ne prétend pas être meilleur que tout. C’est un essai de synthèse, à savoir regrouper toutes les informations, exclure le faux si possible, ordonner puis informer.

 

ALLIO Adrien Maître fondeur de cloches actif en 1673 auprès de la ville de Tournai.

ANTEUNIS Jan Est un artiste sculpteur de bronze, dont les statues sont superbes, mais n'est pas un fondeur de cloches. De ce fait, il est enlevé du REFOND.

ANTOINE Antoine Fondeur provenant de Robécourt, né en 1784 et décédé en 1845. Connu en Belgique sous deux biais, la fonte de la cloche de Morialmé avec Claude-François LOISEAU, et une série de campagnes avec son père Nicolas II ANTOINE. Vu les dates de fonte, entre cinq et dix campagnes sont réalisées, s'étalant de 1803 à 1821. La quasi- totalité est identifiée sous le terme ANTOINE Nicolas & Fils. Antoine ANTOINE est le fils de Nicolas II ANTOINE. Il se marie avec Marguerite- Catherine LOISEAU, c'est ainsi qu'il deviendra le beau-frère de Claude-François LOISEAU. Cela débouchera sur la constitution d'une société nommée ANTOINE-LOISEAU. Antoine ANTOINE est un fondeur exclusivement itinérant. Sa carrière de fondeur durera une quarantaine d'années. Notons qu'Antoine ANTOINE a collaboré avec Joseph DROUOT, bien que cela ne débouche sur aucune cloche en Belgique. Il aurait aussi accompagné les campagnes de Pierre COURTEAUX. En comptant les réalisations d'ANTOINE Nicolas & Fils, cela correspond à 19 cloches. Ces réalisations sont très méconnues en Belgique étant donné qu'il n'en reste plus aucune existante à ce jour.

ANTOINE Nicolas II Fondeur provenant de Robécourt, né en 1747 et décédé à date inconnue. En première noces, il a trois enfants, dont Antoine ANTOINE, fondeur de cloches. En seconde noces, il a une fille, Marie-Thérèse ANTOINE, qui se marie avec Pierre COURTEAUX. Antoine ANTOINE est donc le demi-frère du fondeur Pierre COURTEAUX. De Nicolas II, nous ne savons rien. AUBERTIN Toussaint Inconnu du DFIM, ainsi que de Berthelé, nous nous basons sur Henry Ronot ainsi que des recherches de Maurice Thouvenin. Toussaint AUBERTIN est né vers 1649 et décédé le 11 janvier 1738. Son lieu de naissance n'est pas connu vu que les registres paroissiaux de Lanques ne sont pas antérieurs à 1683. Il décède à Lanques, où il fut inhumé. Il se marie le 8 janvier 1686, avec Marie Dufour. Il a 6 enfants, dont aucun ne sera fondeur, sauf méconnaissance de la question. Lanques-Sur-Rognon n'est pas un village de fondeurs, au contraire de Breuvannes ou Doncourt. Henry Ronot y répertorie seulement quatre fondeurs. La faible dimension du village joue évidemment en défaveur (plus ou moins 220 habitants). Le nombre de fondeurs est malgré tout un ratio faible. A noter, ce village se trouve légèrement à l'écart, à l'ouest, des grands centres campanaires actuellement connus. Les travaux en Belgique sont limités : Froyennes (1679), Oudenaarde (1690, avec Jean Aubertin), Warcoing (1679). En France sont enregistrés : Vielmanay (1676), Epineuil (1677), Roubaix (1679), Tourcoing (1686), Messigny-et-Vantoux (1695), Prémeaux- Prissey (1695), Chaumont (1701). Les enregistrements font ressortir les données suivantes : Des collaborations régulières ont eu lieu avec Jean Aubertin, fondeur de métail à Perrusse. Les liens de parenté entre Jean et Toussaint ne sont pas connus. De Jean à ce titre, il n'est rien connu. Ces enregistrements témoignent aussi d'une campagne en Bourgogne, de deux en Belgique, d'une dans le Nord de la France, groupée avec la Belgique. Les Aubertin n'étaient probablement pas des fondeurs majeurs.

BACHIN Colart Fondeur médiéval né à Tournai, originaire de Tournai, et actif en ladite ville en 1431, dans le cadre du démontage et remontage du bourdon Le Vigneron. En 1433, il effectue des travaux de campaniste à l'église Saint-Nicolas de Tournai. Il est alors nommé Maître Colart Bachin. En 1428, il est devant la justice, condamné pour propos outrageants : Colart Bachin fut condamné pour avoir prononcé des paroles séditieuses, « nommant aucuns doubles-anchois , et disant qu'on en avait trop souffert ». Cloquet et De la Grange ne nous en apprennent pas plus et du coup, nous sommes incapables de dire s'il s'agit d'un fondeur ou d'un campaniste.

BARBASAN Joseph Fondeur mentionné par le DFIM comme étant actif à Couthuin en 1760. fl. 1750-1775, et probablement originaire de Meurthe-et-Moselle (54). Nous ne savons rien de lui, jusqu’au fait de n’avoir jamais rencontré son nom dans un quelconque texte historique.

BARBIEUX Famille de fondeurs de cloches originaire de Tournai. Cette famille comporte François Barbieux, Jean-Baptiste Barbieux et Clément Barbieux. Leur période d’activité s’étend de 1713 à 1779. Ils sont connus en Recib pour 15 cloches de sonnerie et 47 cloches de carillon. En France, ils sont connus pour 6 cloches, leur période d’activité est prolongée jusqu’en 1784. Les Barbieux sont des fondeurs de très bonne réputation. L’orthographe de leur nom ne fait état d’aucune variation, ce qui est plutôt rare.

BARBIEUX François Floruit 1713-1755. Neveu et successeur des fondeurs de cloches François et Pierre Collin. François Collin attribue à son neveu François Barbieux, « les outils, ainsi que les croisures de fer servant à tourner les plats d'estainnier, et les patrons qui seront trouvés à ma mort servant a mon métier ». Ses premières activités débutent en 1713, lorsqu’il fournit des cloches destinées à l’église Saint-Brice de Tournai. En 1714, il fournit une splendide cloche au beffroi de Mons, il rate cette cloche deux fois à cause d’avaries au four. Sa biographie fait état de trous. En effet, on perd sa trace jusqu’en 1724, où on le retrouve actif à Orcq, puis en 1734 à Sainte- Marguerite de Tournai. Il ne réalisera à notre connaissance aucune cloche hors des limites administratives actuelles de Tournai. Il a un fils, Jean Baptiste. Les travaux qu’il effectue avec lui s’orientent vers du carillon. Il est actif à ce sujet entre 1743 et 1755. Au-delà de cette date, nous perdons totalement sa trace. En 1739, des travaux plus éloignés sont exécutés. Un entretien est réalisé sur 4 cloches au sein du carillon de Bapaume.

BARBIEUX Jean-Baptiste Floruit 1744-1780. Fils de François Barbieux et oncle de Jean-Baptiste-Joseph Flincon. Les premiers travaux que nous lui connaissons sont réalisés avec son père, comme évoqué supra, lors de la réalisation de cloches destinées à un ou des carillons. Une part de ces cloches existent encore à ce jour. Dans la même période (1750), il fond 14 cloches destinées à Antoing et en 1751, 35 cloches destinées au carillon d’Oudenaarde. Ce carillon doit faire preuve d’un indéniable manque de qualité, car seulement 3 cloches sont acceptées. Hormis quelques cloches de sonnerie, on le verra encore investi dans le monde du carillon, avec des travaux en France (Saint-Quentin), et un second à Izegem en 1768. Les derniers travaux que nous lui connaissons correspondent à un carillon livré à l’église Saint-Brice de Tournai en 1780. Dans l’ensemble, peu de ses travaux ne s’éloignent du tournaisis. D’après la bibliothèque Sainte-Geneviève de Paris, François Barbieux serait l’auteur d’un ouvrage datant de 1748 : L'art de fondre les cloches ; avec aquarelles et figures à la plume. Le livre apparait comme étant extrêmement soigneux.

BARBIEUX Clément Floruit 1784. Filiation inconnue, il est assez probablement le fils de Jean-Baptiste. Les seuls travaux que nous lui connaissons correspondent à un carillon à Saint-Amand les Eaux (France) totalisant 48 cloches. Ces cloches existent encore en partie à ce jour, une part est accrochée et utilisée au sein du carillon (2 cloches), une seconde part est conservée au musée abbatial (16 cloches). Ce sont des cloches de très belle facture vu l’époque de réalisation. L’attribution à Clément est pour ainsi dire indiscutable vu qu’elles sont signées CL. BARBIEUX. DE BAURE Jean Mentionné dans le Bulletin du Cercle archéologique, littéraire et artistique de Malines, 1913. A été présent en tant que fondeur le 8 mars 1551, lors d'une expertise à Mons. Véritable fondeur ou batteur de cuivre, campanologue ou musicologue ? Nous ne savons rien de ce personnage.

BAUWENS-GOOSSENS Firme développée en Belgique par Petit & Fritsen dans l’après seconde guerre mondiale. Ce sont des cloches de 1947-1955. Ce sont en réalité des Petit & Fritsen déguisées. Durant la seconde guerre mondiale et tout particulièrement en 1943, de très nombreuses cloches ont été volées par les Allemands, dans le but de les refondre et utiliser le métal pour des douilles d’obus. C’est ainsi que d’innombrables clochers ont été pillés. En vue de réparer les dommages de guerre et de recoloniser nos clochers, il a été décidé de donner une priorité absolue aux fondeurs belges. De ce fait, les fondeurs étrangers étaient exclus. C’est ainsi que quelques sociétés étrangères, malines et avides du pactole, ont créé des sociétés belges écran. C’est le cas de Petit & Fritsen, qui a créé la société Bauwens-Goossens, basée à Gent. Le calcul des profils et les moules étaient réalisés à Aarle-Rixtel, seule la fonte était effectuée en Belgique.

BECHAULT Mentionné par l'Irpa comme étant actif au cours du 18ème siècle à Eugies. Il nous est totalement inconnu. Quand bien même ce serait la déformation d'un nom existant, nous ne savons pas de qui.

BEDUWE Joseph Mentionné par l'Irpa. Connu pour une cloche à Trois-Ponts en 1867. Cette cloche est de très bonne qualité, notamment les anses. Il s'agit d'une fonderie allemande, connue sous le nom Beduwe Glockengießerei. Ils fabriquaient des voitures de pompiers (principalement des pompes à eau) et des cloches. Ils étaient basés à Aachen (Aix-La- Chapelle) et à Liège. En Belgique, la société s'appelait l'Usine Béduwé SA de Liège. La cloche de Trois-Ponts provient soit de Peter Joseph Béduwé (1805-1871), soit de Caesar Joseph Béduwé, son fils ainé (1838-1909). Les variations orthographiques sont Bedouve Joseph, Bedué Joseph. Le nom allemand ne possède pas d'accent, le belge oui. C'est simple détail. Les réalisations en Allemagne sont fort nombreuses. En Belgique elles le sont moins. On trouverait de ces cloches là dans la Friedenskirche d'Eupen. Les réalisations sont de meilleure qualité en Allemagne (essentiellement pour cause de locaux adaptés), et quelque soit le pays, les réalisations sont surtout axées sur les pompes à eau et les pistolets de pompiers. La société a existé jusqu'en 1952, mais bien avant, un déclin faisait déjà jour.

BERGHES Gil Fondeur mentionné dans Les Instruments de musique à Bruxelles et en Wallonie, inventaire descriptif, éditions Mardaga. fl 1724. Actif à Liège à ladite date en vue de fondre une clochette. Serait un orfèvre plutôt qu'un fondeur.

BERNARD Pierre I ou II - Il n'est pas clairement établi que (les) Pierre(s) BERNARD ai(en)t réalisé une campagne en Belgique, au contraire d'André BERNARD et d'Antoine BERNARD, pour lesquels quelques travaux plus conséquents sont enregistrés. Concernant un "Pierre Bernard", on enregistre uniquement une cloche, à Wavre, en 1685. Alors, est-ce Pierre I Bernard, décédé aux environs de 1680-81, ou bien Pierre II Bernard, né en 1673, et qui aurait douze ans lors de cette coulée ? Pour nous, les deux données sont incohérentes. Dans tous les cas, il faut se méfier des biographies établies par le DFIM, qui comportent des approximations. Il faut dire qu'avec un nom aussi courant, ce n'est pas évident. Il en est de même concernant Henry Ronot (gros anachronismes). Les Pierre Bernard sont de Breuvannes, André et Antoine Bernard sont de Doncourt. Pierre I Bernard est né vers 1645 et décédé vers 1680. En réalité, il pourrait avoir vécu jusqu'en 1716, étant donné qu'il est qualifié de fondeur de métail à cette date. Pourtant, il est mentionné comme décédé avant 1681. De claires confusions entre Pierre I et Pierre II peuvent exister. Pierre II Bernard est né en 1673 et décédé le 12 mai 1753, fils de Pierre I. Qualifié de bourgeois de Breuvannes.

BERNAERTS Henri Mentionné dans L'ancienne industrie du cuivre à Malines de Georges Van Doorslaer. Ce fondeur n’a rien à voir avec la famille de fondeurs Bernard provenant du Bassigny. Il est actif à Malines en 1597, dans divers travaux légers concernant le carillon. Aussi, pensons- nous qu’il est fondeur de cuivre, de laiton et batteur. D’après les registres, il s’appelait aussi Wagemans. Peut-être que nous devons y deviner une parenté avec les fondeurs du nom de Waghevens. Ce n’est pas établi pour autant. Il se retrouve à Antwerpen en 1601.

BERTOUT Jacques Mentionné par l'Irpa. A fondu une cloche à Wolvertem en 1740. Ce fondeur nous est strictement inconnu.

BEULLENS Alfons, Avec deux variations orthographiques : Beullens Alphonse, Beullens Alphonsius Engelbertus Felix. La deuxième variation est un détail de livret de naissance. Ce n'est certainement pas une liste de prénoms usuels ! Fils de Philippus Beullens (27/10/1810 – décédé à date inconnue) et de Marie- Joséphine Verstraeten (22/03/1804 – décédée à date inconnue), tous deux agriculteurs. Ils auront six enfants : Angelina, Alfons, Guilielmus-Henricus (probablement Willem), Maria, Carolus et Guilielmus-Hubertus (probablement Hubert). Seul Alfons sera fondeur. Alfons Beullens est né à Werchter le 13 février 1840 et décédé à Louvain le 22 février 1924, à l’âge de 84 ans. Vu qu’il fut habitant de Flandre durant toute son existence, l’orthographe originelle est sans doute « Alfons ». Fondeur de cloche relativement méconnu des campanologues, dans le sens où son art ne déclenche pas véritablement la passion, il est relativement difficile d’obtenir des informations le concernant. Sa fonderie de cloches est basée à Louvain. La petite sœur d’Alfons Beullens, Joanna Maria Catharina Beullens, née le 3 septembre 1845, se marie avec Séverin Van Aerschodt le 19 juillet 1865. Ce mariage rend Alfons Beullens le beau-frère de Van Aerschodt. Cette situation plongera Beullens dans l’univers des cloches, suite à l'émulation du beau-frère. Il installera sa fonderie au n°38 Diestsesteenweg à Leuven. A ce jour, il ne reste strictement aucune trace de l’activité artisanale ayant eu lieu en ce bâtiment. En 1894, il obtient une médaille d’or à l’exposition internationale d’Anvers, genre d’évènement dont l’époque était très friande. Il en obtient une autre à celle de Bruxelles en 1897 (informations provenant du DFIM, p.53). Ses cloches sont la plupart du temps de tradition néo-gothique. Les décorations sont d’assez larges rinceaux de remplages gothiques. Ces décors ne sont pas d’une grande finesse, sans pour autant manquer de soin. Malgré les médailles obtenues, tout laisse à penser que les cloches Beullens étaient d’une qualité passable. Cela pourrait expliquer qu’il n’en reste quasiment plus à ce jour (si ce n’est plus du tout, sous réserve d’inventaire complet). Lors du montage du carillon de Borgherout (Antwerpen) en 1888, dans ce qu’on appelle aujourd’hui l’ancienne maison communale, il collabora avec l’horloger Edward Michiels de Malines. Ce carillon est immédiatement décrié pour son manque de justesse. Le carillonneur de l’époque Emile Wambach n’arrive pas à comprendre comment cet instrument a pu être réceptionné par la ville. Ce carillon sera joué cahin-caha durant quelques décennies, sans que jamais il ne donnât satisfaction. Il fut plusieurs fois question de le refondre. Ce sera finalement en 1969, avec l’apparition de situations dangereuses, qu’il sera refondu et remplacé par un Eijsbouts. En RECIB, il lui est connu 142 cloches de sonnerie et 49 cloches de carillon [ en décembre 2012 ]. Il ne lui est pas connu de cloches encore visible à ce jour. Le hasard a fait que les enlèvements de cloches de 1943 ont été très cruels à son égard. En 1903, la firme est remise à Omer Michaux. Cela marque la fin de l'activité de Beullens, lequel a 63 ans. A ce jour, nous ne connaissons pas de photo ou de représentation d'Alfons Beullens. Les cloches Beullens possèdent quasiment toutes une palme sur les anses.

BILLOQUIN Guillaume Mentionné par le DFIM. Fondeur qui aurait été actif à Tournai. Nous nous bornons à citer les annales de la société historique et littéraire de Tournai (1929) : Guillaume Billoquin, fondeur, est employé en 1627 à Saint-Piat, à refondre des « marbreaux » de cloches. Il est cité dans le compte de Saint-Nicolas, de 1626 à 1640. Les comptes de la Ville en font mention de 1628 à 1636. Il entretient les cuivres de la chapelle des Halles.

BINAME Louis, BINAME Nicolas, À propos des fondeurs Binamé, nous ne savons qu’extrêmement peu de choses. Ils s’appelaient Louis Binamé et Nicolas Binamé. Ils étaient basés à Namur, et réputés être des fondeurs locaux, par là comprendre de petits fondeurs. Mis à part leur production en 1804 pour Bossière, nous ne savons rien. De plus, Binamé est malheureusement pour nous un nom répandu. Il est possible que Nicolas Binamé soit le père de Louis, le premier ayant fondu en 1738 pour Namur, le second en 1804 pour Bossière. Cependant, nous ne connaissons pas les filiations les concernant.

BLAMPAIN Plusieurs fondeurs du nom de Blampain existent ; des cloches furent réalisées en Belgique. Leur biographie est malaisée, lacunaire et problématique. L'Irpa mentionne dans ses relevés du fonds De Beer un Michel Blampain et un Joachim Blampain. Dans un second relevé du même organisme, il est relevé un J.B. Blanpain et Louis Blanpain. En France sont connus : Blampain Charles, Jean I, Jean II, et Michel. Ils sont tous originaires de Saint-Omer en France. Outre les fautes d'orthographe : Blanpain, Blancpain, il existe une forte variation orthographique. Il s'agit de LES BLAMPAIN. Nous ne pouvons pas déterminer s'il s'agit d'un ajout de type "les frères Blampain", ou si leur vrai nom est "Les Blampain" tel quel. La deuxième affirmation parait soutenable, vu que les fondeurs signent tels quel sur la cloche d'Izel. * Blampain Michel fl 1643-1659. Fondeur originaire de Saint- Omer, fils de Jean II. A fondu une cloche en 1657 à Courtrai (Kortrijk). Il est aussi connu pour une fonte en 1643 à Bergues (59) en France. La cloche de Courtrai possède l'épigraphie : ML BLAMPAIN FECIT 1657. Au cerveau, un fin bandeau gothique fleurdelysé. En pince, un blason avec une petite croix. D'après Jacques Martel : Michel, "fondeur de cloches et horloger" aurait fondu la grosse cloche de Wicres (59) en 1659. Nous le trouvons marié à Antoinette DAUSQUES, sans date connue. * Blampain Joachim fl 1632-1640. Fondeur nous étant assez peu connu. A fondu une cloche en 1640 à Loppem. Cette cloche possède l'épigraphie : (...) STORME PASTOR + ICK VVAS GHEGOETEN (...) + ENDE GHEILEN VEREECH (...) ME FUDIT JOACHIMUS BLAMPAIN. Deux médaillons soignés en robe. Au cerveau, on retrouve un fin bandeau gothique fleurdelysé. Ce fondeur est visiblement originaire de Saint-Omer. En 1632, un acte le décrit comme étant l'assistant de Jean II Blampain : BLAMPAIN Joachin, jeune homme à marier, assistant de Mre Jean BLAMPAIN Maître Orlogeur et fondeur de cloches en cv de St Omer et Jenne DE CROIX sa femme ses père et mère, de Philippe et Michiel DE CROIX marchands en cv ses oncles maternels, de Mre Charles GARSON naguère maieur des 10 Jurés pour la Communauté dcv son bon amy. Plus tard nous le trouverons marié à Anthoinette PEPIN, sans date connue. * (Les) Blampain Louis Fondeur nous étant totalement inconnu. A fondu une cloche à Izel. L'IRPA date l'objet dans la période 1801-1850, mais rien n'est moins sûr. Cette cloche est fondue avec un certain J.B. LES BLAMPAIN. Cette cloche possède visiblement une estampille carrée très chargée. Nous ne connaissons strictement rien de ce fondeur, de même que le suivant. Nous ne sommes même pas en mesure de déterminer qu'il a quelque chose à voir avec les précédents. * (Les) Blampain Jean-Baptiste Fondeur nous étant totalement inconnu. La cloche d'Izel possède l'épigraphie : J.B. ET LOUIS LES BLANPAIN MON (...). Le prénom Jean-Baptiste est simplement deviné. DE BLECKI Egide Aussi nommé Egidius DE BLECKI. Fondeur médiéval actif en 1324 à Mechelen (Malines). Un très vieux texte mentionne : Noch aene andere weghende XI II XI III ponden, ghegoten anno MIII XXIIII, daer up staed : me fecit Egidius de Blecki, vocor Maria anno domini, etc.

BOCHUMER VEREIN FÜR GUSSSTAHLFABRIKATION La fonderie nommée Bochumer Verein est allemande, elle est basée à Bochum en Allemagne. Il s’agit d’un énorme consortium horizontal et vertical, cet industriel fabrique une quantité énorme d’objets aux fonctions les plus variées, tout en allant de l’extraction minière jusqu’à la commercialisation du produit fini. Dans le panel de la production, il y eut des cloches. Fait assez spécifique, elles sont toujours en acier. Lorsque l’on parle de ces cloches, il est quelquefois évoqué des « Bochum ». Ce n’est pas faux et ça ne fait pas appel à un autre fabriquant, c’est uniquement un peu résumé car Bochum est uniquement la ville. Bochum est située dans la Ruhr. Il est connu 8 cloches Bochumer Verein en Belgique, délimitant une période d’activité située entre 1854 et 1928. Ce sont souvent des cloches mal identifiées, voire même aux identifications erronées. Ces cloches n’ont pas forcément de gros points distinctifs, elles sont très banales et dépouillées. Le simple fait d’être en acier nous fait dire que ce sont des « Bochum ». C’est probablement un bon réflexe, mais quelques autres fondeurs ont réalisé en acier, dont un influent : Jacob Holtzer. La méfiance doit donc être de mise assez régulièrement. Cet aspect est renforcé par le fait que les cloches Bochumer Verein sont assez rarement décorées et encore plus rarement datées en Belgique. Il est possible de se retrouver devant de véritables objets anonymes. En Allemagne, la plupart des cloches Bochum sont datées. La cloche en acier fut une invention de Jakob Mayer au milieu du 19e siècle. La société a été créée en 1854 sous le nom Mayer und Kühne. Par la suite, elle change de nom, elle devient Betrieb des Großkonzerns Vereinigte Stahlwerke AG en 1926. En 1965 ont lieu diverses fusions. Aujourd’hui, la société s’appelle Bochumer Verein Verkehrstechnik GmbH. Malgré un début marqué en 1854, l’entrepreneur Jacob Mayer effectue des essais bien avant cette date. Les premières cloches en acier moulé sortent des ateliers en 1847. Ce ne sont encore que des procédés expérimentaux. Les trois premières cloches commercialisées datent de fin 1853. La société acquiert sa notoriété et ses lettres de noblesse lors de la réalisation d’une cloche de 15 tonnes, en acier. Elle fut exposée à l’exposition universelle de 1867. Longtemps exposée à l’entrée de l’usine, cette cloche est aujourd’hui montée devant la mairie. Assez célèbre, elle s’appelle la Rathausglocke, c’est-à-dire la cloche de la mairie. Le développement de l’usine est énorme, et honnêtement, l’activité campanaire est tout à fait secondaire. En 1950 pourtant, la vingt millième cloche sort des usines (c’est dire si l’on est loin des travaux artisanaux ! Là n’est pas le sujet, nous sommes vraiment en présence d’une usine gigantesque). Les cloches de fort tonnages sont nombreuses, en 1951 l’usine produit même un carillon (Bochumer Rathaus, toujours en fonctionnement). D’autres existent encore. La production est stoppée en 1970, étant donné que la demande a considérablement baissé. Les cloches Bochumer Verein sont mal considérées parce qu’elles sont en acier (sonne mal) et parce qu’elles sont industrielles. Elles restent un important témoignage de la révolution industrielle.

BODOUCHE Jean Fondeur mentionné par le DFIM comme étant actif à Huy. Ayant effectué des réparations sur une cloche, rien n'indique qu'il était fondeur. Il peut s'agir d'un campaniste. Aucune période d'activité ne lui est connue.

BODRI Jean Fondeur de cloches actif dans la période baroque. Date de naissance et de décès inconnues, floruit 1594-1612. Nous ne localisons pas ce fondeur, si ce n'est qu'il parait assez actif dans l'Hesbaye. Aurait-il été localisé à Huy ou à Braives ? C'est dans le domaine des possibles et de nombreux auteurs le pensent (dont De Vos et Van Den Bergh). Son nom s’orthographie Bodri, Baudry, son prénom Jean, Ioanne, Ioannes, Iohannes et Johannes dans les versions latines et néerlandaises. Nous connaissons très peu de lui, ce d'autant plus que sa production est de faible nombre. Ces cloches sont devenues difficiles à voir à ce jour. On lui connait les cloches suivantes : Ciplet (1594), Fallais (1596), Amberloup (1597), Verviers (1598), Enines (1601), Huy collégiale mais anciennement Saint-Mort (1601), Huy Saint-Pierre (1607), Sint-Truiden (1608), Huy hôtel de ville (1612). Il semble travailler seul. On ne le retrouve pas en collaboration avec les ténors de l'époque. Ses premières activités sont en Hesbaye. Par la suite, il élargit son champ d'action. Il termine sa carrière à Huy. Assez étrangement, il existe encore à ce jour une cloche de 1603 de Ionnos Bodri (Jean Bodri) à Montreuil, France, église Sts-Pierre & Paul. Il s'agit d'une cloche de hasard. Apparemment, ce terme désigne des cloches qui ont été réalisées afin d'être placées dans une autre destination, et qui finalement se retrouvent là. Cela expliquerait la localisation franchement excentrée de cette cloche par rapport aux autres. Ce sont des cloches classiques, comportant une longue dédicace en lettres romaines, sur la panse, et une décoration de type passementerie, avec des formes un peu carrées.

BOILEAUME Nicolas Fondeur tournaisien cité par Cloquet de la Grange. « fondeur de cloches, qui, en 1532, refond les clochettes des portes de Sainte- Fontaine et de Valenciennes » à Tournai. Nous ignorons tout de ce personnage.

BOITEL Pierre Fondeur provenant d'Illoud, tout petit village mais grand fournisseur de fondeurs en campagne(s) en Belgique. Né le 4 novembre 1765 et décédé le 24 mars 1851 à l'âge respectable de 85 ans. Berthelé mentionne mars, Ronot mai. Mars est exact vu l'acte de décès enregistré : à deux heures de l'après-midi, François HUMBLOT maire, décédé à son domicile à l'âge de 85 ans. Fils de Claude BOITEL et d'Elisabeth CHEVRESSON. Il se marie avec Jeanne MICHELIN le 18 janvier 1803. Actif comme fondeur jusqu'à ses 70 ans. Il travaille essentiellement en France, mais aussi au Luxembourg et dans les régions rhénanes voisines. Ses cloches connues en Belgique sont au nombre de 4. Deux sont exécutées seules, deux autres le sont avec François DUBOIS et Claude RENAUD. Les épigraphies sont fort soignées. Les anses comportent une feuille stylisée. Après son décès, son neveu DUBOIS-DUFOUR prend sa succession.

BOLLEE Les fondeurs de cloches Bollée sont originaires d’Orléans en France. Ce sont des fondeurs tout à fait majeurs au sein des départements français. En Belgique, les Bollée ont eu une implication assez mineure. On leur connait 17 cloches, que nous détaillons comme suivant : Ernest-Sylvain Bollée : des travaux à Tournai. Assez généralement, les attributions à ce fondeur peuvent être mises en doute. Rien ne permet de déterminer à 100% que les enregistrements sont exacts. Louis Bollée : des travaux à Liège. Ces travaux assez mineurs donnent l’impression d’être correctement attribués. Dominique Bollée : aussi étonnant que ça soit, ses quelques travaux sont mal documentés. Nous sommes donc dans le flou concernant quasiment l’ensemble de ces cloches. Seule de la campanographie permettrait d’avoir plus de précisions. La dynastie des Bollée provient de Breuvannes dans le Bassigny. Nous n’avons pas décrit ces fondeurs au sein des documents concernant le Bassigny étant donné qu’ils sont un cas particulier. En effet, ils ont fondu environ 40.000 cloches de par le monde. Une telle valeur ne se retrouve pas au sein de l’activité des autres fondeurs du Bassigny, même parmi les plus influents (les Causard par exemple). La dynastie Bollée comporte : Jean-Baptiste Bollée (1715-1785), Alexis-Nicolas Bollée (1744-1815), Jean-Baptiste II Bollée (1781- 1820), Jean-Baptiste-Amédée Bollée (1812- 1912), Georges Bollée (1849-1930), Louis Bollée (1878-1954), Jean Bollée (1908-2009), Dominique Bollée (né en 1939). Ils s’installent à Saint-Jean de Braye en 1838. Cette ville est située à proximité immédiate d’Orléans. L’histoire des Bollée est d’autant plus compliquée qu’il y a des homonymes, assez connus. Ernest-Sylvain Bollée a trois fils : Amédée Bollée, Ernest Bollée et Auguste Bollée. Ils créent des entreprises florissantes, actives dans l’automobile et dans les éoliennes. Amédée Bollée père (1844-1917) est fondeur de cloches en début de sa carrière, cette lignée est appelée les Bollée du Mans. Il se tourne vers la construction automobile. Il fabrique l’obéissante en 1873, sa première voiture à vapeur. Ce fut un succès retentissant. Amédée Bollée fils (1867-1926), nous est uniquement connu comme constructeur automobile. Les Bollée actifs en Belgique sont, sous réserve d’inventaire en clochers, Ernest- Sylvain, Louis et Dominique. Les erreurs concernant la bonne identification des cloches Bollée sont très nombreuses. Il n’est pas facile de s’y retrouver. La fonderie Bollée, dirigée par Dominique Bollée, est arrêtée aux environs de 2009-2010. En 2011, l’actif de la fonderie est repris par la SAS Bollée. C’est un groupement de fondeurs et de campanistes, comprenant André Voegelé, mais aussi et encore Dominique Bollée. A Orléans, le musée de la fonderie Bollée est toujours en activité. Quant aux fontes de cloches, les travaux sont désormais continués par la SAS Bollée. Cette dernière est active en Belgique en 2012, à Gembloux.

BOTH Thomas Plutôt un fondeur d'artillerie qu'un réel fondeur de cloches, mais qui sait... Cité dans 'Archives des arts, sciences et lettres. Alexandre Pinchart. 1881'. : Maître fondeur d'artillerie, à Utrecht. Le comte d'Arenberg, au mois d'avril 1588, lui donna l'ordre de fondre quatre demi- couleuvrines que l'on envoya au magasin de Leeuwaerden. Il fut encore chargé de refondre huit vieilles pièces qui se trouvaient au château de celte même ville. En 1570, on lui paye « les moullaige, fondaige, fachon et mainœuvre d'ung demy canon thirant xxiiii libvres de fer, renvoyé et miz en provision en la ville d'Arnhem, en Geldres, au lieu d'ung aultre esvenlé quy en avoit esté ramené et de iiii demyes-culeuvrines de cuyvre, thirans v libvres de fer, remises au chasteau de Vredenbourg, au lieu de semblables iiii demyes-culevrines que l'on en avoit thiré et envoyé en provision au chasteau de Gennemuyden qu'il avoit nouvellement fondues. »

BOUDART Thibaut Fondeur de cloches belge basé à La Hulpe. Seul fondeur belge actif dans la période après l’an 2000. Après ses études, il met à profit quelques mois d’inactivité professionnelle afin de travailler avec le fondeur de cloches Dominique Bollée (Orléans, France). En cette période, il effectue son apprentissage de saintier. Depuis 2008, il effectue des cloches à la demande. Il coule au creuset et possède une capacité de four avoisinant les 30 kilogrammes. Ses travaux correspondent à des cloches pour particulier ou des cloches de chœur. En quelques lieux (Liège, Verviers), ses cloches complètent des carillons existants. Il coule à La Hulpe ou sur site. Ses travaux campanaires sont aussi orientés vers la pédagogie. Il est actif au sein de l’ACW (association campanaire wallonne) et Tintinnabulum (le carillon de Sainte-Gudule à Bruxelles). Lorsque ses cloches sont signées, elles le sont avec le nom "Bout d'Art".

BOULANGER Nicolas Il est connu comme ayant travaillé à Tournai en 1740, avec Nicolas DUBOIS, fondeur de Damblain. Nous ne gardons pas trace de ce passage en Belgique. En effet, il ne lui est connu aucune cloche inventoriée à l'heure actuelle. De ce fait, nous nous bornerons à citer qu'il s'agit d'un fondeur de Colombey-Lès- Choiseul, né en 1692 et décédé en 1770.

BOURLET Jean Signe Ioanne Bourlet sur ses cloches, aussi nommé Johannes Bourlet. Fondeur a priori originaire de Vrécourt (Bassigny lorrain), bien que des mentions contraires existent, même jusqu’ici. Il naît à date inconnue en Allemagne à Jülich (district de Düren) et décède à Bad- Honnef (district de Rhein-Sieg) le 22 janvier 1695 d’un AVC. Floruit 1657-1695, notamment en collaboration avec Pierre Michelin en début de carrière. Ce fondeur a réalisé environ 200 cloches. Ce fondeur est essentiellement actif en Allemagne (frontières actuelles) et en régions frontalières. Ces dénominations ont peu de sens étant donné que ces états nationaux n’existaient pas en cette époque. Cela permet de manière malaisée de placer le contexte géographique. Il fut fondeur ambulant lorrain, ce qu'on appelle en allemand lothringischer Wandergießer. Un nombre non négligeable de cloches existe encore en Allemagne. Connu en Belgique pour une (seule) cloche à Baelen réalisée en 1691 et encore visible à ce jour. Il s'agit d'un instrument de belle facture.

BOUVERIE Pierre, BOUVRIE Petrus Fondeur liégeois, dont on ne sait presque rien bien malheureusement. Fl 1716-1735. Il signe ses cloches selon des orthographes variables (il y en a peu de connues), avec l’orthographe Petrus BOUVRIE. L’œuvre la plus connue émanant de ses ateliers est le carillon du palais de justice de Liège, c'est-à-dire l’ancien palais des Princes-Evêques. On y trouve 17 cloches, signées PETRUS BOUVERIE LEODIENSIS ME FECIT. Aux Pays-Bas, notre fondeur est nommé Peter Bouvrie. André Lehr estime qu’il est probablement né vers 1670 à Liège. En 1704, il se marie avec Claire Stockis. Ils eurent 7 enfants, dont un assez réputé : Johannes-Petrus Bouvrie, qui fut carillonneur à Maastricht. Il semblerait qu’il y ait eu des affrontements assez brutaux avec Pierre Levache (aussi fondeur), au sujet d’un différent dont nous ne connaissons pas la teneur. Il travaille épisodiquement aux Pays- Bas, dont des travaux connus en 1734 plus particulièrement. En 1735, date probable de son décès, il s’installe à Maastricht chez son fils. Nous pouvons supposer que le fils prend en charge le père, dont la santé était déjà fort défaillante. Les travaux de Pierre Bouverie qui nous sont connus sont les suivants : Tellin (1727), Slins (1735), Palais de justice de Liège (date non connue). Indiscutablement, la cloche de Tellin provient d’un déplacement, puisque ce lieu est (ou fut) un musée.

BROCARD Jean Est supposé avoir réalisé une campagne en Belgique. Il n'en résulte pas de cloche connue à ce jour. Henry Ronot cite l'existence de deux Brocard de Breuvannes, BROCARD Jean-Baptiste l'aîné, BROCARD Jean-Baptiste le jeune. Le Jeune fut associé avec Jean Jacquot, d'où éventuellement une campagne commune... ?

BRIOT François Fondeur originaire du Bassigny lorrain, du village d’Outremécourt plus précisément. Cité par l’IRPA, il nous est connu pour une cloche enlevée en 1943. Elle était située à Kerkom (Boutersem), Sint-Martinuskerk et datait de 1720. Il s’agit d’une cloche à la décoration tout à fait banale, mais elle est de bonne facture. François Briot est né vers 1666 et décédé en 1750. Sa période d’activité s’étale de 1704 à 1720. Il est le cousin germain du fondeur de cloches Jean Perrin. Il collabore régulièrement avec ce dernier, ainsi qu’avec Joseph-Ignace Thouvenel et Jean-Baptiste Maulbon. Ce n’est pas le fondeur du Bassigny le plus prolifique, ses cloches sont rares en France et anecdotiques en Belgique.

BROCHARD Jean Ou plutôt, probablement Jehan BROCHARD, originaire de La Mothe, et actif avec les Plumère. Connu pour une cloche en RECIB : La ville de Peer en 1641, avec Antoine REGNAULT (La Mothe) et René MILLOT (Vrécourt). Il se déplace vers Doncourt lors de son mariage avec Anne COLLIN. Il est décédé avant 1685. En France, il est pour ainsi dire le seul BROCHARD connu.

BROCHARD Aumond Nous ne connaissons rien de ce fondeur. Il est répertorié en RECIB à Beverst en 1626, à Forest en 1627. Il est identifié en même année et même lieu (Forest), sous le nom : Edmond BROCHARD, avec Louis BROCHARD.

BRONDEL Charles Fondeur cité par l'Irpa, ayant réalisé une clochette à Zwevezele en 1890. Elle est signée CH. BRONDEL. Nous ignorons tout de ce personnage, quant à même savoir s'il est réellement fondeur.

BUYTENDYCK Gérard Fondeur, clocgietere, admis dans la bourgeoisie d'Antwerpen le 27 mars 1432. Eventuellement, devrait être orthographié Buytendijk. Il est cité au sein du livre de fernand Donnet, sans que nous connaissions le moindre détail supplémentaire.

CACHET Bodart Fondeur cité par l'ACW. Actif à Soignies en 1422 : En 1422, un marché est discuté avec le fondeur de cloches Bodart CACHET.

CALUWE L.I. Mentionné par l'Irpa. A fondu une petite cloche a Gent, kerk Sint-Niklaas. Il s'agit probablement de CALUWÉ Louis-Jean. Actif dans la période 1788 - 1829, serait plutôt à considérer comme un dinandier, fondeur de métal et similaire, plutôt qu'un véritable fondeur de cloches.

CAMBRON Alexius & CAMBRON Toussaint Nous possédons extrêmement peu d’informations sur ces deux fondeurs. En effectuer la biographie relève véritablement de ce que Berthelé appelle une « enquête campanaire ». Il s’agit vraisemblablement de fondeurs français, Alexius s’appellerait Alexis Cambron. Leurs fontes sont placées en Nord- Pas de Calais, et encoreL Cela a toujours une proximité avec la Flandre belge. En France, leur activité est bornée entre 1678 et 1684. En Belgique, leur activité est bornée de 1680 à 1683. Ils collaborent avec Jacques SAGEN. Ils sont connus en Belgique pour : 1 cloche de 1680 conservée au Gruuthusemuseum de brugge, 2 cloches de 1682 qui furent accrochées à Sint-Salvatoorskathedraal de Brugge, 1 cloche de 1682 à Eernegem (Ichtegem) et enfin, 2 cloches de 1683 au beffroi de Ieper (Ypres). Les rares cloches connues révèlent des décorations baroques d’une exécution assez passable.

CAUDRELIER Fondeurs médiévaux qui comprennent Jean Caudrelier et Denysot Caudrelier. Ils sont actifs à Tournai en 1447 et 1491. Ils sont probablement à considérer comme étant des batteurs de cuivre ou artisans orfèvres. Pour le premier, on ne lui connait aucun travaux, mais il lègue son matériel à son fils Denysot en 1447. Ce dernier est connu pour avoir fondu des clochettes aux sept portes de Tournai en 1491. Nous les considérons comme des fondeurs d’appeaux mais pas comme de véritables fondeurs de cloches.

CAVILLIER L’IRPA mentionne une cloche des Cavillier fondue en 1823 à l’orphelinat des garçons du Vertbois, à Liège. Ce lieu est aujourd’hui le CESW. Si l’épigraphie ne fait aucun doute quant à « Cavillier et ses trois fils », il nous est impossible de localiser avec plus de précision lequel des Cavillier nous concerne. Cela pourrait être Nicolas IV Cavillier.

CAUSARD – SLEGERS. Voir ci après, les Causard et Slégers indifférenciés, vu que les familles sont imbriquées. Les Slégers, en S, sont renvoyés vers cet article.

CAUSARD Charles est le fondateur de la fonderie Causard. Il ne lui est pas connu de père fondeur de cloches. Il est né le 19 août 1804 à 52240 Maisoncelles (Haute-Marne) et décédé le 10 octobre 1873 à Tellin. Ses parents sont Jean-Baptiste Causard et Reine Albert. Attention, Charles Causard dit "premier", ne doit pas être confondu avec Charles Causard II, de Nogent-Le-Roi (Eure & Loir). Maisoncelles se trouve juste à côté de Levécourt, village d’origine des frères Hemony, et aussi à côté de Huilliécourt, et Breuvannes. On est alors en plein dans la tradition des fondeurs itinérants du Bassigny. Il en fait d’ailleurs partie et c’est une conjonction de hasards qui le pousse à s’installer à Tellin. Il apprend le métier auprès de son cousin, Joseph Perrin, fondeur lorrain pour lequel nous ne retrouvons actuellement plus une seule cloche en Belgique, bien qu’il y en ait eu. Son apprentissage est réalisé avec son frère Jean- Baptiste (1802-1857). Certaines ressources généalogiques indiquent qu’il s’agit de son fils, ce qui est une information fausse. Il s’agit d’une confusion avec son fils Jean-Baptiste (1837-1838), décédé en bas-âge. En ce qui concerne Jean-Baptiste Causard frère, nous lui connaissons plusieurs cloches signées avec son frère, comme Patignies en 1834, Haid en 1835, Villance en 1844, Sart-Custinne en 1844, Michamps en 1845, Villers-sur-Semois en 1850, L L’apprentissage de Charles auprès de son oncle durera 10 ans. Durant cette période, il signera ses cloches sous diverses formes et parfois avec d'autres fondeurs confrères. La grande aventure Causard commence en 1832 aux pieds du clocher de Tellin, où il coule le 14 juin une désormais célèbre cloche de 806 livres et trois quarts. Certaines sources mentionnent 1823, ce qui est une faute de frappe. D’après l’inventaire Recib, cette cloche existe toujours en clocher. Il est cependant mentionné par Philippe Slégers que la première cloche fondue par le seul Charles Causard, est située au petit village de Braibant, près de Ciney. Cette cloche, dans la tour de l’église Saint-Vincent serait toujours existante à ce jour d’après le Recib.. C’est la conjonction de plusieurs hasards qui entrainent la fixation de Charles à Tellin. Philippe Slégers évoque à ce sujet : Un concours particulier de circonstances amène Charles à se fixer à Tellin ; la suppression des octrois en 1832, la création de ce qui deviendra plus tard la nationale 4, et surtout la construction de la ligne de chemin de fer Bruxelles-Luxembourg. Cela lui permettra enfin de transporter des cloches sans devoir payer des droits d’entrée dans certaines villes. D’où germera l’idée de construire une fonderie fixe à Tellin. Ainsi, le travail n’est plus tributaire des conditions météorologiques et les frais fixes d’installation, entre autres du four, sont nettement diminués. Il acquiert un atelier réalisant déjà des pièces en fer et il appelle cette usine « fonderie de cloches et de fer ». Pour éviter les droits de douane, il installe une fonderie à Diekirch et s’associe avec la famille Perrin, installée à Robécourt. Il épouse Lucienne Slégers (1814-1876) le 3 mars 1834. De cette union, il a eu 5 enfants : Félicie-Flore Causard (1834-1835), (2) Hippolyte Causard, (1836-1894), Jean-Baptiste Causard (1837-1838) précédemment évoqué, (3) Firmin Causard (1839-1897) et (4) Adrien Causard (1841-1900). Hippolyte, Firmin et Adrien seront fondeurs de cloches.

CAUSARD Hippolyte, fils de Charles, prend la succession de la fonderie. Il est né le 20 janvier 1836 à Tellin et décédé au même lieu le 3 avril 1894. Ses débuts dans la fonderie de cloches le voient travailler avec son père Charles (1) et ses deux frères, Firmin (3) et Adrien (4). Il signe ses cloches en mettant la mention : Causard Maior, ce qui signifie l'aîné. Il y a encore beaucoup de ses cloches présentes en Belgique. Le 17 juin 1863, il épouse Thérèse-Joséphine Dinsart. Il aura une enfant, Marie Causard (7), qui sera très active dans la fonderie de cloches. Il est lié au baron Alphonse-Eugène du Jacquier de Rosée. En effet, le baron possédait à Moulins (commune de Anhée) une fonderie de cuivre très renommée. Dans le but d'accroitre ses activités, il fit venir le fondeur de cloches Joseph Michel (1804-1855) avec qui il signa un contrat pour développer une fonderie de cloches sur place. A la mort de ce dernier c'est son fils Pierre-Henri Michel (1834- 1865) qui lui succéda ensuite Hippolyte Causard reprend la direction de la fonderie et la déplace en 1887, à Anhée, où il étend autant la capacité de fonte que son aura commerciale. Ce déménagement de la fonderie en bord de meuse se fera en concertation avec la famille De Rosée. La fonderie d'Anhée est démolie en 1895. Il ne reste aucune trace connue de ce lieu, au contraire de Diekirch. A Diekirch, la fonderie est représentée par un commercial, du nom de M. Mohy. Hippolyte a ainsi pu obtenir quelques commandes en concurrence contre ses deux frères Firmin et Adrien. La fonderie comportait un bureau commercial à Luxembourg Ville.

CAUSARD Firmin est né le 22 avril 1839 à Tellin, et décédé à Colmar le 3 octobre 1897. De la lignée Causard, c'est le fondeur ayant eu le destin le plus particulier, marqué par de la migration, un travail intense et un style particulier. Il reste un peu de ses cloches en Belgique, et beaucoup en France. Il est le fils de (1), Charles Causard. Il fait ses études à Dinant, puis apprend rapidement le métier de fondeur avec son père et son frère. Afin que ce dernier puisse établir son indépendance et sa renommée, il sera placé par Charles à la direction de la fonderie de Diekirch en 1865. En 1871 la destinée alsacienne de Firmin, âgé de 32 ans, commence. Il s'installe en Alsace redevenue allemande afin d'éviter les droits de douane. Durant une courte période (1871- 1873), il s'associe avec Honoré Perrin-Martin, à Colmar. Au décès de ce dernier, il reprendra l'actif de la fonderie et plus tard rachètera la fonderie Edel de Strasbourg. S'ensuit une période extrêmement faste ; de nombreuses cloches subsistent toujours dont les cloches de l'abbaye de Maria Laach en Rhénanie- Palatinat (Allemagne). S'ensuit une période d'intense collaboration entre Colmar, Strasbourg et Tellin, facilitée par la présence d'un même fondé de pouvoir itinérant, le génial Léon Wiot. Dire que "ce sont Firmin et Adrien qui lancèrent la production en Alsace" n'est pas tout à fait exact, l'impulsion provient surtout de Firmin, Adrien en assurera une renommée internationale ensuite. Les travaux entre les pays sont effectués avec beaucoup d'intelligence commerciale, ce qui permet, ce y compris avec la fonderie de Diekirch (Luxembourg) d'abolir des taxes de circulation entre les pays. En 1892, c'est encore Firmin Causard qui reprend l'actif de la fonderie Jean- Louis Edel de Strasbourg). Son travail de fondeur devient un empire commercial. Il se marie le 9 septembre 1864, à Tellin, avec Marie Joséphine Detaille. Il aura pour enfant une fille, Sidonie Causard (5), qui sera active dans la fonderie de cloches (voir infra). Lorsqu'il décède en 1897, l'actif de la fonderie est repris par Odon Dury, son beau-fils, marié à Sidonie Causard. Ces cloches sont souvent appelées des Causard / Dury. Nous en reparlerons au sujet de Sidonie.

CAUSARD Sidonie, 28 Janvier 1865 - 31 Août 1944, est un fondeur de cloches mineur, non pas en qualité (bien au contraire), mais en nombre d'instruments, étant donné que son activité va de 1897 à 1900. Elle travaille à l'actif de la fonderie de son père Firmin Causard, suite à son décès (voir supra). Elle gerera aussi l'interim de la fonderie de Tellin, suite au décès d'Adrien (4), en collaboration avec Marie Causard (6), entre février et juillet 1900. Après cette date, la fonderie passera aux mains de Marie Causard.

CAUSARD Adrien, est né le 13 mars 1841 à Tellin, et décédé le 23 février 1900, à la même ville. Il meurt célibataire et sans enfants. Comme évoqué dans la biographie de son père Charles (1), Adrien (4) apprend le métier avec son frère. Il sera assez rapidement envoyé à Diekirch. Il revient ensuite diriger la fonderie de Tellin avec son frère Jean-Baptiste, après le décès de son père en 1873. Véritable bénédictin du travail, il dirige en 1897 quatre fonderies de cloches : Tellin, Anhée, Colmar et Strasbourg. Il s'occupe de Colmar avec sa nièce Sidonie Causard et son mari Odon Dury. La fonderie d'Anhée quant à elle est dirigée temporairement, considérant la maladie de son frère Hippolyte. Durant les travaux à la fonderie de Diekirch, les cloches sont signées : CAUSARD PERE & FILS, TELLIN (Belgique) - FONDERIE A DIEKIRCH (GRAND-DUCHÉ DE LUXEMBOURG). Victor Enclin, ancien curé de Tellin, dit de lui : Le fondeur de Tellin était affable et généreux. Massif, pesant, il avait la taille au-dessus de la moyenne, la figure large, épanouie, barrée d'une forte moustache et terminée par la mouche impériale. Il avait possédé jadis une opulente chevelure blond-châtain. Réfléchi, lent à se décider, il s'entendait aux affaires. Aux instants de gaieté, un rire puissant l'agitait. Il s'entourera de personnages clé dans la conception des sonneries : Léon Wiot, fondé de pouvoir de 1873 à 1923 et dom Jean Blessing, moine bénédictin de l'abbaye de Maredsous. Ce dernier a notamment fait évoluer la question du profil des cloches. A noter pour l'anecdote qu'Adrien Causard a été bourgmestre de Tellin. Le nombre de ses cloches encore présentes en clocher est très important. Il faut savoir que jusqu'en 1923 Léon Wiot imposa que le nom d'Adrien Causard soit toujours inscrit sur les cloches tant était grande son admiration pour son patron mort en 1900 ! Suite au décès d'Adrien Causard le 23 février 1900, l'actif de la fonderie revient à ses deux nièces: Sidonie et Marie. Elles honoreront les commandes en cours, et tiendront la fonderie durant 5 mois. La succession étant réglée, la direction de Tellin reviendra à Marie, tandis que Sidonie s'occupera de Colmar.

CAUSARD Marie est née le 16 juillet 1866 à Tellin, et décédée le 11 décembre 1947 au même lieu. Le 18 mai 1901, elle se marie avec (7) Georges Slégers I. Elle apprend le métier de fondeur à son mari et gardera toute sa vie un rôle très important sur tout ce qui est campanaire à Tellin. C'est son mari qui a le titre de fondeur mais c'est elle qui a les connaissances.. A cette époque, cela ne se faisait pas qu'une femme soit à la tête d'une société, ce d'autant plus qu'un nombre important de négociations commerciales étaient réalisées avec le clergé. C'est ainsi que (8) Georges premier Slégers entre dans la course. Il n'était pas fondeur mais rentier à Ortho et avait suivi une candidature en médecine. Dans la fonderie il s'occupait de tout ce qui était des relations publiques et négociations. C'était en quelque sorte un paravent. Cela explique que les cloches soient signées Slégers - Causard. Marie Causard est une personne d'envergure, qui durant toute sa vie travaillera dans l'ombre. Ils eurent 4 enfants : Adrien (9), Joseph, (10) Georges et Pierre. Seul Georges deviendra fondeur de cloches, il nous est surtout connu sous le nom (10) Georges II Slégers.

(CAUSARD) SLEGERS Adrien participera de temps à autre aux activités de la fonderie de son frère Georges II, mais il ne sera pas réellement un fondeur de cloches.

(CAUSARD) SLEGERS Georges II est né à Tellin le 5 juillet 1907, et décédé au village le 22 mars 1970. Il apprend le métier de fondeur auprès de sa maman, Marie Causard. Durant la seconde guerre mondiale, la fonderie cesse ses activités. Les cloches, un peu partout dans la Belgique, sont victimes des enlèvements perpétrés par les allemands, en 1943. Georges II est emmené en captivité, en Allemagne. C'est à son retour que l'activité à la fonderie reprend. Les éléments biographiques à disposition décrivent l'année 1947 comme étant une date charnière en matière de reprise des activités. Suite à la circulaire "dommages de guerre", Georges II Slégers est nommé comme fondeur agrée pour remplacer, de manière subventionnée, les cloches de fabriques ayant été victimes d'enlèvements. Il fait partie des 8 fondeurs "exclusivement belges", autorisés à fondre. En l'occurrence, il est connu que deux fondeurs, Horacantus et Bauwens-Goossens, sont des sociétés écran de firmes néerlandaises, respectivement Eijsbouts et Petit & Fritsen. Il est aussi connu que Van Rie était en principe horloger et non fondeur. Ainsi, il restait en 1947 le nombre de 5 fondeurs aptes à combler un vide immense : Michiels, Sergeys, Slégers, Van Habost, Tastenoe. Soyons clairs, les deux derniers sont mineurs. Ainsi, la fonderie Causard - Slégers connaîtra une activité intense, ou même extrêmement intense, jusqu'en 1955. En 1949, la fonderie comporte une cinquantaine d'ouvriers (49 pour être précis). Georges II Slégers est à la tête d'un empire campanaire. Revenons un peu en arrière. Le 16 mai 1933, il se marie avec (11) Marie-Louise Dubois, et il aura 5 enfants : (12) Michel Slégers, (13) Thérèse Slégers, (14) Bernadette Slégers, (15) Philippe Slégers et (16) Myriam. Le style de Georges II Slégers est artistiquement parlant très marqué. Il est empreint d'une certaine part de standardisation, au même titre que les cloches de Marcel Michiels. Slégers possède une typographie particulière, une épigraphie et surtout des rinceaux relativement standardisés, surtout dans la période dommages de guerre, un nombre important de figures. Les anses sont systématiquement fort ouvragées. La fonderie sera active jusqu'en 1970. Sa disparition marquera la fin de l'épopée Causard.

(CAUSARD) DUBOIS Marie-Louise était investie à la fonderie. D'après Philippe Slégers, que nous citons : ma Maman ne travaillait pas à la fonderie de son mari, sauf qu’elle était chargée de corriger les inscriptions réalisées en cire perdue avant que le travail continue. Tous les fondeurs n’avaient pas forcément à leur disposition une personne suffisamment cultivée pour ce genre de travail.

(CAUSARD) SLEGERS Michel, né le 4 mars 1934 à Tellin, a travaillé sporadiquement à la fonderie, pour aider en certaines périodes, et il a monté des structures campanaires (beffrois, électrification + montage des cloches). Il n'est cependant pas fondeur. A ce jour, il habite en face de la fonderie, en haut du Val des Cloches, il possède le bâtiment intitulé "la forge", où l'on réalisait les battants des cloches. Passionné de cloches, il est membre de la Guilde des carillonneurs suisses.

(CAUSARD) SLEGERS Thérèse, est née le 17 octobre 1935 à Tellin, et décédée au village le 13 mars 1985. Elle exerce le métier d'interprète au conseil des ministres, et accessoirement le métier de fondeur durant son temps libre, essentiellement durant les vacances.

(CAUSARD) SLEGERS Bernadette, est née le 3 décembre 1940 à Tellin, et décédée le 6 juillet 2011 à Libramont. Elle s'est mariée avec Etienne-Benoît Carton de Tournai. Elle participera activement aux travaux de la fonderie. Elle habitait à quelques pas de la fonderie. Depuis 1970, elle était le porte-parole de la fonderie et essayait activement que ce patrimoine soit reconnu. Elle eut deux enfants : Etienne Carton et Rémy Carton. Bernadette contredit l'information précédente comme quoi il y avait 50 ouvriers au temps le plus fort. Citant les fondeurs, les mouleurs, les compagnons, les électriciens, les charpentiers. elle dit : Il y a eu jusqu'à 39 personnes ici de 1958 à 1963. Les meilleures années du temps de mon père. Une cloche de Bernadette est visible dans le sas d'entrée de la fonderie. Dans un article de Vers l'Avenir, (23/04/2011), il est donné une intéressante citation de Bernadette : La plus grosse cloche jamais coulée chez Causard-Slégers, c'est un bourdon de près de 7 tonnes : la cloche Élisabeth de Maredsous. Une masse terrible à côté de laquelle les compagnons semblaient avoir soudain rétréci. Il a fallu creuser le sol de la fonderie et dégonfler les pneus du camion pour la sortir de l'atelier. Elle a eu quatre vies, comme dit mon frère (Philippe Slégers), parce qu'elle a été recoulée quatre fois. La guerre, l'usure... La plus petite ne pesait que 1,2 kg. Elle tient dans ma main, s'attendrit la fille du dernier fondeur.

(CAUSARD) SLEGERS Philippe est né en 1937. Ingénieur civil des constructions et architecte, il participa activement à la fonderie de son papa. Aujourd'hui, il est administrateur de l'Association Campanaire Wallonne, ACW. Erudit sur les questions campanaires, il publia un ouvrage sur les Causard : Il était une fonderie de cloches. Il a déposé en 2011 aux Archives de l'État à Saint-Hubert les archives de la fonderie de Tellin soit la correspondance concernant 3801 cloches classées par village plus des papiers administratifs.

(CAUSARD) MARCHAL Arthur, mouleur. Cet ouvrier a contribué à la reconnaissance internationale de la fonderie. Au total, 3 millions de kilos de bronze ont été coulés dans l'atelier de Tellin. 13.000 cloches ont été livrées entre 1832 et 1970. Les cloches Slégers / Causard, inventoriées par Philippe Slégers, sont disponibles dans l'inventaire Recib. - Philippe Slégers, Il était une fonderie, Stavelot, 2004. - Malou Haine et Nicolas Meeus, Dictionnaire des facteurs d'instruments de musique en Wallonie et à Bruxelles du 9ème siècle à nos jours, Liège, Mardaga, 1986. - Bulletin campanaire de l'ACW, 2009/4, n°60. - Philippe Slégers, Histoire campanaire du Luxembourg belge de 1880 à 1960. - Philippe Slégers, Fondeurs de cloches du Luxembourg au XIXe siècle.

CAUTHALS Il s’agit de deux fondeurs, Jan Cauthals et son fils, Bartholomeus Cauthals. Ils sont originaires de Mechelen. Leur nom est en permanence francisé dans les littératures. Le véritable nom est Jan Cauthals. Floruit 1628-1697. Cette date va au-delà de la mort de Bartholomeus Cauthals. Tout laisse à penser que la fonderie des deux feu Cauthals fut épisodiquement reprise par un Bartholomeus II Cauthals. Jan Cauthals est décrit par Azevedo. Il est directeur de la fonderie royale d’artillerie de Mechelen (Malines) en 1639. Plus que fondeur de cloches, il nous est surtout connu en ce métier, à savoir essentiellement un fondeur de canons, mais aussi de couleuvrines. Il effectue des coulées de cloches de manière sporadique. Les travaux sont ambitieux étant donné que cela s’approche de la constitution de carillons (deux gros voorslag). C’était peut- être trop ambitieux, car ces travaux furent assez peu appréciés des contemporains. Van Doorslaer cite : Par une note additionnelle, on sait que l'ensemble de l'opération comprenait vingt-deux nouvelles cloches, dont le poids total était de 6740 livres. Onze de celles-ci ne répondirent point aux exigences des fabriciens, qui en 1646 s'entendirent avec le fils de Jean Cauthals décédé pour liquider ce différend. Au niveau des fontes d’artillerie, Cauthals est considéré comme un fondeur majeur. Bartholomeus Cauthals est décrit par Van Doorslaer. Né le 5 septembre 1614 et fils de Jan Cauthals et de Catharina Herregouts. Van Doorslaer cite : il se maria le 19 février 1648, à Catherine Van Den Hove, dont il eut six enfants, parmi lesquels on compte deux fondeurs : Seger et Bartholomé II. Bartholomé Cauthals, dont nous nous occupons ici, fut principalement fondeur d'ouvrages en laiton. Il travailla pour différentes églises de la ville, entre autres pour l'église Notre-Dame au delà de la Dyle, dont les comptes mentionnent un de ses travaux dès 1645. Il mourut le 27 octobre de l'année 1686.

CHABOTEAU Nicolas Fondeur actif dans la première moitié du XVIIè siècle, avec les Delespine. Il pourrait être originaire du Bassigny.

CHAPELLE Jean II Fondeur originaire de Damblain. Né vers 1602. Fils de Nicolas I CHAPELLE. Probablement le frère de Didier CHAPELLE. Il se marie avec Françoise HUMBERT. Les travaux lui étant attribués en Belgique : - Fleurus, en 1623. Seul fondeur. Ainsi que ceux listés avec Nicolas II-III CHAPELLE. CHAPELLE Nicolas II et III en même temps Tout laisse à penser qu'il existe des confusions dans les attributions entre Nicolas II et III, cela peut se comprendre... Fondeur originaire de Damblain. Né vers 1635, décédé vers 1690. Fils de Jean II CHAPELLE. Il se marie avec Marie THOUVENEL (et non Marthe) en première noces le 22 avril 1659, puis avec Françoise RENARD en secondes noces. Son premier mariage est réalisé à Outremécourt. Il a participé à la réalisation du bourdon Emmanuel de la cathédrale de Paris, avec Florentin LE GUAY. Dans la seconde partie du XVIIè siècle, il déménage vers Langres, tout en ayant eu une période où il logeait à Paris. On imagine sans trop s'aventurer qu'il est chassé du territoire lors du second siège de la forteresse de La Mothe. Les travaux lui étant attribués en Belgique : - Anderlecht, en 1618, avec Jean II CHAPELLE et Jean DEPOISSON. - Liège, en 1618, avec Jean II CHAPELLE et François RACLE. - Liège, en 1621, avec Jean II CHAPELLE, Didier CHAPELLE et Antoine SEUROT. - Visé, en 1625. Seul fondeur. A savoir qu'il existe des cloches d'Alexius CHAPPEL en Belgique (1683). Cela n'a pas l'air d'être lié à nos CHAPELLE ici présents.

CHAPUY Matthieu Fondeur mentionné par le DFIM. Il refond en 1692 la grosse cloche de Froyennes (Tournai). Berthelé le mentionne comme étant originaire de Kortrijk (Courtrai). Son nom s’orthographie aussi Chappius Matthieu. On lui connait également la réalisation d’une cloche en 1689 à Onze-Lieve-Vrouwekerk de Kortrijk.

CHAUDOIR Les Chaudoir sont des fondeurs de cloches réputés, provenant du bassin Liégeois. Ce nom de famille comporte nous concernant (1) Joseph Chaudoir, (2) François Chaudoir fils de Joseph et (3) François Chaudoir, le petit-fils de Joseph. Ce nom est réputé, étant donné que de cette manufacture de cloches est née l’usine Cuivre et Zinc. Considérant que les Chaudoir impliqués en métallurgie dans Cuivre et Zinc n’étaient pas fondeurs de cloches, nous citons cette anecdote ‘pour mémoire’. Les Chaudoir, tout comme les Levache, sont originaires de Dinant. Yernaux mentionne que cette famille est établie à Dinant au 15ème siècle. Elle « essaima » en bordure de la Meuse moyenne pour s’adonner au battage du cuivre. Cette situation est étonnamment similaire aux Levache. De plus, les périodes sont concordantes. Il y a, à notre connaissance, aucun lien familial entre ces deux familles. C’est toutefois une information qui peut nous manquer. Notons tout de même que ces familles n’ont pas collaboré lors de travaux campanaires.

CHAUDOIR Joseph A date de naissance inconnue, décédé à Liège le 13 janvier 1764. Il se marie avec Jeanne Bicquet. En 1754, il a une fille : Marie- Marguerite Chaudoir, et à date inconnue un fils : François I Chaudoir. La première fonderie Chaudoir fut installée à la place des Déportés de Liège. Il s’agit du lieu de l’ancienne prison Saint-Léonard. Notons avec étonnement à quel point ce lieu est proche de l’ancien domicile de Pierre Levache. De cette fonderie, nous ne savons strictement rien. Son enfant, François I, ne doit pas être confondu avec François II, son petit-fils, fondeur de cloches. L’activité campanaire de Joseph Chaudoir est peu prolixe, disons que nous n’en connaissons probablement rien. En 1731, nous savons qu’il réalise une fontaine. Une photo ancienne de l’IRPA montre un bel objet, qui était situé rue du Pont à Verviers. Cette fontaine a été démontée et nous ne savons pas ce qu’il en est advenu. De ses travaux, nous identifions les suivants : -Huy – Chapelle non identifiée – 1 cloche – 1748. -Celles – Eglise Sainte-Madelberte - 1 cloche - 1748. Enlevée en 1943. -Seilles – Chapelle Saint-Martin - 1 cloche - 1748. Enlevée en 1943. -Saint-André – Eglise Saint-André - 1 cloche - 1749. Enlevée en 1943. -Saint-Georges-Sur-Meuse – 2 cloches – 1751. Présence à vérifier. Inscriptions : 1/ Campana decimalis Chaudoir et Lamyne fuit an 1751 - 2/ In honorem divae Virginis prius fusa posterius ad quadruplum adanete sum ex beneficenti commum an 1751 Chaudoir et Lamyne fuit. / Nous n’avons aucune idée de qui est « Lamyne ». -Liège, Eglise Sainte-Véronique – 1 cloche - 1755. Enlevée en 1943. -Faimes – Chapelle Saint-Lambert - 1 cloche - 1755. Enlevée en 1943. -Ombret-Rawsa – Eglise Saint-Sauveur - 1 cloche - 1762. Enlevée en 1943.

CHAUDOIR François Né à Liège le 12 décembre 1759 et décédé en même lieu à date inconnue. Sa période d’activité semble s’étaler de 1778 à 1790. Il fond en 1774 ( ? incohérent ?) et 1785 deux cloches pour Saint-Barthélémy de Liège. Nous nous étonnons d’office qu’à 15 ans, on coule une cloche de qualité majeure. Nous y reviendrons par la suite, peut-être serait-ce l’œuvre de François I. Par la suite, ces cloches se retrouvent à la cathédrale de Rouen. C’est pour ces deux cloches qu’étonnamment, les Chaudoir sont les plus réputés. En ces termes, nous savons : En 1810, le Cardinal Cambacérès fit acquisition de deux autres cloches, dont la plus grosse, fondue en 1785 par Chaudoir, pèse 6500 livres, et l’autre, fondue en 1774 par le même artiste, 3500 livres. Pourquoi le transfert de Saint-Jean vers Rouen fut si rapide ? Nous ne le savons pas. Ces deux cloches sont actuellement détruites. La cloche de demi-heure située au palais des Princes-Evêques est signée Chaudoir. Cette cloche provient, d’après le DFIM, de Saint- Jean l’Evangéliste de Liège. Cette cloche est toujours présente à ce jour. Une cloche dont l’histoire est assez étonnante fut fondue en 1781. Elle a une hauteur de 50 cm et un diamètre de 47 cm. Elle a été installée dans la chapelle de Méry, près d’Esneux. Suite à la construction d’un édifice plus grand, cette cloche fut achetée en 1908 par la société liégeoise d'affrétage Gilman. Elle sera dès lors posée sur un bateau : l’Atlas. Déposée en 1930, elle sera installée au mur d'angle de l'enclos St-Joseph, au sanctuaire marial de Banneux. Elle comporte les inscriptions d’origine : CHAUDOIR F LEO (II) 1781 ; et de l’autre côté, un ajout : ATLAS IV - Gilman Frères - Liege – Belgique. Cette dédicace est retraduite en ces termes : Chaudoir François, Leodii (Liège), 1781. En 1782, il est mentionné des travaux effectués par François Chaudoir, à Tongeren (Tongres) : Enfin après avoir fait refondre, le 22 avril 1782, par Joseph et Nicolas Simon, de Mons, la grande cloche et traité le 27 août de la même année avec Henry Donnay de Gland pour de nouvelles ligatures à attacher aux cloches, le chapitre fit confectionner par François Chaudoir de Liège un nouveau carillon très sonore et harmonieux de trois octaves, avec ses demis tons excepté le ré dièse et le mi bémol dans la basse de la pesanteur de cinq mille livres ou environ. L'une de ces cloches comporte la dédicace suivante : Exurens lurrim calvo prodegit et aéra Chaudoir Leodiensis FabrICa at eXUstUM DUpLICat aerls opUs. Josepho Virginis Sponso Capitulais Tungrense gratuito refudit. Cela correspond probablement au carillon de Tongeren (Tongres) daté de 1783. De ses travaux, nous identifions les suivants : -Liège – Eglise du Saint-Sacrement (boulevard d’Avroy 132) – 1 cloche – 1778. Probablement détruite (??). -Retinne – Sainte-Julienne - 1 cloche - 1778. Présence attestée. BC2004/2. -Rijkhoven – Kerk O.L.Vrouw - 1 cloche - 1779. Enlevée en 1943. -Waret-l'Evêque – Eglise Saint-Nicolas - 1 cloche - 1780. Enlevée en 1943. -Hannêche – Eglise Saint-Lambert - 1 cloche - 1780. Enlevée en 1943. -Richelle – Eglise Saint-Firmin - 1 cloche - 1781. Enlevée en 1943. -Mery (Esneux) – Chapelle – 1 cloche – 1781. Cloche Atlas. -Tongeren – Onze-Lieve-Vrouwebasiliek – 35 cloches - 1783. Présence attestée. -Mortier, Eglise Saint-Pierre - 1 cloche - 1783. Enlevée en 1943. -Couthuin – Eglise Nativité de Notre-Dame - 1 cloche - 1786. Enlevée en 1943. -Vierset-Barse – Eglise Saint-Martin - 1 cloche - 1686. !! Date !! Enlevée en 1943. Probablement 1786. -Remicourt – Eglise Saint-Jean-Baptiste - 1 cloche - 1788. Enlevée en 1943. -Waret l'Evêque – Saint-Martin - 1 cloche - 1789. Présence attestée. BC2004/2. -Hollogne-sur-Geer – Eglise Saint-Brice - 1 cloche - 1790. Enlevée en 1943. -Antheit – Eglise Saint-Martin - 1 cloche - 1790. Enlevée en 1943. -Haneffe – Eglise Saint-Pierre - 1 cloche - 1814. !! Date !! Enlevée en 1943. -Rienne – Eglise Notre-Dame - 1 cloche - 1832. !! Date !! Enlevée en 1943. -Esneux – Eglise Saint-Hubert – 1 cloche – Date non connue. Enlevée en 1943. Il nous reste un paquetage de cloches attribuées à aucun des Chaudoir : En effet, (1) Joseph Chaudoir décède en 1764, (3) François nait en 1759. Entre les deux, des cloches sortent des ateliers. De qui sont-elles ? Pouvons-nous nous permettre de citer qu’il s’agit de travaux émanant de (2) François Chaudoir ? -Donceel, Eglise Saint-Cyr et Sainte-Juliette - 1 cloche - 1769. Enlevée en 1943. -Saive, Eglise Saint-Pierre - 1 cloche - 1769. Enlevée en 1943. -Evegnée-Tignée, Eglise Saint-Lambert - 1 cloche - 1771. Enlevée en 1943. -Beyne-Heusay, Eglise Saint-Laurent - 1 cloche - 1776. Enlevée en 1943. -Oupeye, Eglise Saint-Remy - 1 cloche - 1777. Enlevée en 1943. Afin d’évaluer qui est le fondeur de ces cloches, nous avons analysé chacun de ces instruments. Notons une fois de plus que ces travaux sont réalisés grâce à la fameuse base de données de l’Irpa. Il en ressort la brève analyse suivante : -Donceel : pas de photo, attribuée à François par l’IRPA. -Saive : RESTAURATIA, 7 JUIL 1769. CHAUDOIR LEODIO. -Evegnée : pas de photo, Inscription CHAUDOIR LEODII. -Beyne-Heusay : pas de photo, attribuée à François par l’IRPA. -Oupeye : pas de photo, attribuée à CHAUDOIR N. par l’IRPA. Cela signifie qu’avec la documentation en notre possession, nous ne pourrons rien affirmer. Soit il existât un fondeur nommé (2) François CHAUDOIR, ce qui n’aurait rien d’étonnant, soit il existât un fondeur Nicolas CHAUDOIR, mais nous n’en trouvons strictement aucune trace. Il existe un certain Nicolas-Joseph Chaudoir, mais né en 1810, celui-ci est anachronique. Nous ne savons donc pas amener la moindre précision. De futures visites en clochers permettront certainement de lever le voile sur ce secret. Bibliographie -Dictionnaire des facteurs d'instruments de musique en Wallonie, Malou Haine, Nicolas Meeùs. -Jean Yernaux, les Chaudoir, retour sur notre passé industriel. 1962. -Annales de l'Académie d'archéologie de Belgique ; 2ème série, tome deuxième, 1866. -Archives de N. D de Tongres. : Liber diversorum negotiorum inceptus, 1719-1785, f° 256.

CHEVALIER Thomas & CHEVALIER Jacques Fondeurs cités dans le Cloquet et De la Grange. Ils seraient originaires de Douai d’après le DFIM. Ils ne sont pas connus en France. Thomas est actif au sein du carillon du beffroi de Tournai en 1544 et 1563. Ce fondeur de cloches habitait rue de la Ture, et était marié à Anne de Vanestin. II eut pour enfants : Michel, Thomas, Simon, Suzanne, Marie et Jeanne Chevalier. Nous pouvons penser qu’à un moment ou un autre, Maistre Thomas s’est installé à Tournai, engagé en ce sens par la ville.

CHEVRESSON Il n'est pas aisé d'établir une biographie des Chevresson. Ils portent souvent les mêmes prénoms. De nombreuses confusions existent, auxquelles d'ailleurs nous aurons peine à apporter des réponses. Nous y reviendrons souvent. Si quelques productions des Chevresson se trouvent éparses au travers de la France, une large part est réalisée en Belgique. Certains Chevresson s'y installent, ou en tout cas a priori y décèdent. Nous étudierons principalement la partie belge de leurs réalisations. Au travers de ce document, nous détaillerons les brèves biographies de Nicolas 1er Chevresson et Joseph Chevresson, tous deux frères, Nicolas II, le fils ou neveu de Joseph et un Joseph-Nicolas, inconnu au bataillon. Nous excluons d'office Jean-Baptiste Chevresson de Blévaincourt, actuellement très peu connu en Belgique, une cloche à Anlier avec Cochois et éventuellement une à Bouillon. En matière de confusions concernant les Chevresson : on trouve un Joseph, deux Nicolas, un Joseph-Nicolas, mentionnés comme fondeurs par Ronot. A cela s'ajoute une foule d'homonymes. Il est très malaisé de savoir à combien de fondeurs nous avons affaire. Dans bien des cas, nous devrons avouer ignorer beaucoup. La biographie des Chevresson est très étroitement liée à celle de Claude Deforest et des frères et fils Simon. Un indispensable document complémentaire à ce sujet existe ici. Le Chevresson que nous étudions ci-dessous sont originaires du village d'Illoud, hameau du Bassigny, au même titre que les autres fondeurs que nous venons de citer. Les productions avec Deforest et Simon sont listées dans le documentaire les concernant, autrement ce serait trop redondant.

CHEVRESSON Nicolas 1 Date de naissance et décès sont inconnus. Serait connu comme fondeur de cloches à Illoud en 1719, 1722, 1725, en collaboration avec Joseph Chevresson. Il lui est [ serait, en fait ] connu une période où il habite à Naives-En-Blois, ce d'après Henry Ronot. La durée n'est pas précisée. Il nous semble que cela relève d'une erreur d'homonyme et nous pensons que cette localisation n'est pas fondée. En effet, il y a eu une famille complète de Chevresson au sud- ouest de Commercy, ces derniers n'auraient aucun lien avec nos fondeurs. Le 11 janvier 1718, il se marie avec Marguerite Julliot et a une fille : Marguerite Chevresson. Cette dernière se marie le 26 janvier 1751 avec Joseph Simon. Les Julliot étaient une famille très influente à Illoud.

CHEVRESSON Joseph Date de naissance et décès inconnus. Le 22 novembre 1724, il se marie avec Anne Julliot et a une fille : Elisabeth Chevresson. Cette dernière serait née le 06 octobre 1733. Une seconde, homonyme, est née le 13 juillet 1735, une troisième, homonyme, est née le 2 octobre 1736. Tout ça à Illoud, hameau de 300 habitants !! Elisabeth se marie le 18 février 1760 avec Claude Deforest. Le centre généalogique de Haute-Marne relève la naissance d'un second Joseph Chevresson le 12 septembre 1730. Cela se situe bien à Illoud mais c'est un homonyme, la date de naissance étant beaucoup trop tardive. Une seule conclusion : mais qu'est-ce qu'ils ont à tous s'appeler pareil !!! Les deux fondeurs Joseph et Nicolas se révèlent être des itinérants. Tout laisse à penser qu'ils n'ont pas d'atelier fixe. Il est donc très difficile d'établir une démarcation quant au moment précis où ils quittent le Bassigny. Il est possible de dire que ce fut graduel et fortuit. Leur cheminement ne suit pas le schéma habituel des fondeurs itinérants du Bassigny. Assez souvent, les fondeurs partaient en campagne, à la recherche de commandes à exécuter. Ils laissaient femme et enfant(s) sur place. De retour en Bassigny, ils étaient accueillis comme des héros. C'étaient souvent les familles les plus riches du village. En hiver, ils s'occupaient de travaux en principe plus simples : agricoles, bâtiment, etc. Comment se fait-il donc que les Chevresson s'expatrient ? Qu'est-il advenu de la famille, a-t-elle suivi ? Nous n'en avons aucune idée, ce d'autant plus que nous ne sommes même pas certains que nos fondeurs sont inhumés en Belgique. Ces données sont régulièrement annoncées en littérature, mais où et sur quelle base ?

CHEVRESSON Nicolas 2 Date de naissance et décès inconnus. Selon le centre généalogique de Haute-Marne, nous relevons un acte de naissance d'un Nicolas second, le 8 octobre 1726 et un troisième le 8 mars 1740, tout ça encore à Illoud... Cette personne serait, d'après Jean-Pierre Félix, le fils ou neveu de Joseph. Il aurait été actif en Belgique aux alentours de 1779.

CHEVRESSON Joseph-Nicolas Berthelé se pose la question à savoir si Joseph-Nicolas est un surnom pour Nicolas 2. Si Joseph-Nicolas Chevresson est ce même individu, il est alors actif à Illoud en 1754. Il est aussi clairement envisageable d'avancer que les documents mentionnant Joseph-Nicolas peuvent simplement nommer les deux frères Joseph et Nicolas, ce n'est rien d'évident... Pour compliquer encore, nous relevons l'acte de naissance d'un Joseph-Nicolas le 7 septembre 1735, et un Nicolas-Joseph le 6 octobre 1732. Au secours !! Cette personne pourrait être le gendre de Jean-Baptiste Henriot, fondeur de cloches à Clinchamps. Donc en conclusion, si vous vous y retrouvez, vous êtes très fort. Vous comprenez pourquoi les campanologues rechignent à étudier ces fondeurs ! Les Chevresson ne sont pas des fondeurs majeurs mais profitent en Belgique d'une très bonne réputation. Dans les listes du RECIB, certaines cloches sont identifiées (prénom), d'autres non. C'est si compliqué que nous présentons l'ensemble dans un tout. En France, il leur est connu des cloches à : Voillecomte (1769) ; Essey-Et-Maizerais (1772) ; Nepvant (1789) ; Neuvilly En Argonne (1787) ; Varennes en Argonne (1765, 4 cloches) ; Buhl-Lorraine (1778) ; eincheville (1778) ; Niederstinzel (1778) ; Bouchain (1719) ; Bischtroff sur Sarre (1778) ; Sarrewerden (1778) ; Amagne (1766) ; La Besace (1747) ; Les Grandes Armoises (1788) ; Mairy (1758) ; Mouron (1772) ; Savigny-Sur-Aisne (1773). En Belgique, le RECIB leur connaît des cloches à : Antoing (1718) ; Berzée (1717) ; Bonlez (1768) ; Bouffioulx (1764) ; Bouillon (1824 ??) ; Bruxelles (1744, 3 cloches) ; Charleroi (1760) ; Dadizele (1715) ; Dampremy (1798) ; Dour (1771) ; Eizeringen (1749) ; Enines (1762) ; Florennes (1765) ; Fontaine l’Evêque (1778) ; Gosselies (1777) ; Grand- Leez (1764) ; Grimbergen (1728) ; Hyon-lez- Mons (1760) ; Ittre (1764) ; Jumet (1772) ; Kerniel (1780) ; Laeken (1728) ; Lambusart (1782) ; Leuze (1743) ; Loupoigne (1753) ; Loupoigne (1766) ; Mainvault (1738) ; Mainvault (1771) ; Mévergnies (1718) ; Mons (1760) ; Mont-Sainte-Aldegonde (1779) ; Petit- Hallet (1762) ; Petit-Roeulx-lez-Braine (1789) ; Rebaix (1779) ; Saint-Ghislain (1750) ; Saint- Remy-Geest (1774) ; Sombreffe (1739) ; Tarcienne (1739) ; Thorembais-Saint-Trond (1768) ; Villers-Perwin (1753) ; Walhain-Saint- Paul (1756) ; Wisbecq (1727). Il en ressort que les Chevresson sont des fondeurs emblématiques du 18ème siècle. C'est une période réputée catastrophique pour la qualité, pourtant leur cloches sont formidables, ce surtout vu les techniques de l'époque de coulée en plein air. Bref, il faut le faire... Ce qui n'est pas mentionné, c'est que Jean-Baptiste Chevresson (pour rappel exclu de cette étude) est majoritairement placé en début du 19ème siècle. Fidèle collaborateur de Cochois, il pourrait être le fondeur de la cloche de Bouillon, mais nous ne pouvons l'affirmer sans voir l'instrument. Sur les cloches de Varenne-En-Argonne, il est mentionné en plus du nom Chevresson : fondeur ducal à Bourmont. Ce village est le gros bourg situé à côté d'Illoud. Il nous semble que cela mentionne le Bassigny ducal, du diocèse de Toul et du Duché de Bar. Le chef lieu de bailliage était La Mothe puis fut passé à Bourmont. Cela n'a rien à voir avec un titre de noblesse touchant les Chevresson. Bibliographie -Dictionnaire des facteurs d'instruments de musique en Wallonie, Malou Haine, Nicolas Meeùs. -Dictionnaire des fondeurs de cloches du Bassigny, Henry Ronot. -Base de données de l'IRPA reprenant le fonds De Beer. -Cloches et carillon de l'abbaye puis paroisse St-Jacques sur Coudenberg, Jean-Pierre Félix, BC2011/3-n°67. -Centre généalogique de la Haute-Marne.

CIEGELER Hans Mentionné dans le Bulletin du Cercle archéologique, littéraire et artistique de Malines, 1913. Il pourrait s'agir de HeinrichCIEGELER, un fondeur allemand de Naumburg an der Saale, ou éventuellement Erfurt, actif entre 1499 et 1556. Parfois nommé Hinrich van Campen ou Heinrich NEGELER. Le sujet est difficile à aborder car il y avait manifestement Heinrich CIEGELER père et fils. Un atelier de fonderie a été réalisé à Erfurt. Nous ne lui connaissons aucune cloche en RECIB.

DE CLERCK Les De Clerk sont des fondeurs de cloches médiévaux. Ils sont majeurs dans l’histoire campanaire de la Belgique. Leur nom peut s’écrire selon diverses variations orthographiques : De Clerq, De Clerc , De Clerck etc. Cela ne porte généralement pas à confusion. La dynastie comporte un nombre non négligeable de prénoms bien identifiés, mais tous ne sont pas fondeurs. Nous retenons comme fondeurs majeurs : Jacob De Clerck, Peeter De Clerk, Jan De Clerk. Nous faisons l’impasse sur les autres prénoms. En effet, ils étaient probablement fondeurs vu que le métier se passait de père en fils, mais nous n’avons ‘strictement’ aucune preuve de leur établissement. Ces fondeurs ont été basés à Mechelen (Malines) et ont collaboré étroitement avec les Vanden Gheyn. La dynastie est issue de Peeter I De Clerck (1555-1642), que nous ne connaissons pas comme fondeur de cloches, bien que, comme évoqué supra, ce métier soit probable. Il se marie avec Johanna Vanden Gheyn le 13 janvier 1590, ce qui lie les famille Vanden Gheyn aux De Clerck. De cette union naissent deux enfants : Peeter II De Clerck et Jacob De Clerck. Au sujet de Peeter II De Clerck, le numéro 2 ne figure que dans cette courte notice. Lorsque nous parlons de Peeter De Clerck, il s’agit toujours de Peeter II (1591-1642). Il est un fondeur de cloches réputé et fondeurs de mortiers. Il ne réalise en contrepartie aucun matériel d’artillerie. Il collabore régulièrement avec le fondeur Peeter IV Vanden Gheyn. Il a un enfant, Jan De Clerck, qui sera fondeur de cloches. En de nombreux documents anciens, il est avant tout qualifié de fondeur de laiton. Jan De Clerck (1624-1663) reprend la fonderie de son père, probablement située dans Hanswijkstraat, ou à forte proximité. A son décès, sa veuve se remarie avec Jan IV Vanden Gheyn. Jan De Clerck est considéré comme un fondeur mineur vu que nous ne lui connaissons que très peu de travaux. Il a un fils, Jacob II De Clerck, qui est sporadiquement fondeur. Son industrie périclite étant donné qu’il se trouve en très forte concurrence avec les fondeurs originaires du Bassigny lorrain. Jacob De Clerck (1604-1665) est fils de Peeter I De Clerck et frère de Peeter II De Clerck. Son atelier est situé à Graanmarkt, dans une maison appelée « de drie cloxhens », c'est-à- dire, les trois cloches. Proche collaborateur de Peeter IV Vanden Gheyn, ses réalisations campanaires sont très soignées.

COCHOIS Dominique Les Cochois sont une dynastie de fondeurs de cloches, originaire essentiellement du petit village de Champigneulles-en-Bassigny. S'ils ont eu une influence non négligeable sur le patrimoine campanaire français, le parcours en Belgique de Dominique est anecdotique. En effet, nous lui attribuons les deux réalisations suivantes, sans que d'autres cloches COCHOIS existent : - Anlier, date non connue, en compagnie de Jean-Baptiste CHEVRESSON. - Carlsbourg en 1818. Né le 23 novembre 1756 et décédé le 23 novembre 1842 à l'âge respectable de 86 ans. C'était le jour de son anniversaire. Il est originaire de Champigneulles. Fils de Dominique COCHOIS et de Marie HEURION (l'orthographe Henrion de Ronot est une erreur). Frère des fondeurs Pierre-François I COCHOIS, Jean-Baptiste I COCHOIS et Jean- Nicolas COCHOIS. Il est apprenti chez son oncle Jean-Baptiste I COCHOIS de 1778 à 1780. Il se marie le 23 février 1791 avec Catherine BARRARD. Sa production est assez limitée, les collaborations avec Jean-Baptiste CHEVRESSON sont fréquentes.

DE COCK Ignatius Fondeur mentionné par l'IRPA pour une cloche fondue à Hoogstade (Alveringem) en 1716. Nous ne savons rien de ce fondeur, si ce n'est qu'il 'pourrait' avoir coulé des statues en bronze. Si tel est le cas (s'il ne s'agit pas d'un homonyme), il est de très grand talent.

COLLIN Pierre, François et Jean Fondeurs de cloches tournaisiens. François Collin est l’oncle de François Barbieux et lui lègue son matériel, à son décès survenu en 1691. Jean est aussi l’oncle de François Barbieux. Il lègue à son tour ses « ustensils et instruments a tourner cuivre » à son neveu. Hormis quelques fontes, 1670 à Saint-Sauveur de Tournai pour Pierre et François, 1723 à l’hôtel de ville de Tournai pour Jean, nous ne savons rien de ces fondeurs.

DE CROISILLES Famille de fondeurs médiévaux, originaire d'Artois. Cette famille comporte les fondeurs suivants : Jacques I, Jacques II, Guillaume I, Guillaume II, Robin. Les variations orthographiques ne sont pas nombreuses, ce qui en serait quasiment étonnant. Nous relevons surtout une variation sur le prénom de Robin, qui s'écrit Robins et dont cette variation orthographique semblerait être la bonne. Les De Croisilles sont des fondeurs majeurs en période médiévale. Leur période d'activité s'étend de 1251 à 1416. En ce qui concerne les fontes réalisées en Belgique, nous estimons que seuls deux fondeurs sont à lister : Robins et Jacques II. Les autres fondeurs se sont limités à des travaux en France - tout en considérant que c'est uniquement basé sur l'état très lacunaire de nos connaissances et c'est donc inévitablement restrictif. En France, Guillaume I De Croisilles collabore avec Egide De Blecki, qui est nommé Gilles De Blecki en littérature ancienne. Nous supposons que le nom de Croisilles fait référence au nom de village éponyme, situé au sud d'Arras. Cela n'aurait franchement rien d'étonnant. Jacques II : En 1365, il refond la grosse cloche de la collégiale Saint-Ursmer de Binche. Robins : Il est originaire de Montdidier en Picardie, en France. C'est plus au sud que Croisilles. Sa période d'activité est bornée de 1387 à 1398. Il nous est connu pour la fonte de quatre cloches au beffroi de Tournai, dont existent encore à ce jour. Ces cloches s'appellent : la Bancloque (5 tonnes, encore existante), le Timbre (2 tonnes, encore existante), le Vigneron et la Cloche des Ouvriers. Ces cloches sont très célèbres. Le Vigneron est fêlé en 1416 et sera refondu par le remuant Michel de Gand. Le Vigneron avait pour vocation de sonner l'heure de fermeture des cabarets. On l'orthographie parfois le Wigneron. Les deux cloches encore existantes comportent les dédicaces suivantes : 1) Je fais haultement mon debvoir ; Pour cascun les heures savoir ; Quant je dore j'ai qui me resveille ; Si resveille tel qui someille ; Nonante II CCC et M ; Me fondit Robin de Croisille. 2) Bancloke suis de commugne nommée ; Car pour effroy de guerre suis sonnée ; Ci fu celi qui fondy devant my ; Et pour le cas que dessous je vous dy ; Robins de Croisilles c'est cler ; Me fit pour justice assembler ; L'an mil trois cent nonante deux ; Pour sonner à tous fais piteus ; De mort d'oreille ou d'ortauls ; De caiche et flastrir tesmoins fauls. Vu l'ancienneté des travaux évoqués et la qualité de ceux-ci, les fondeurs De Croisilles sont à considérer comme des fondeurs majeurs.

CROCKAERT Philippe Il nous est totalement inconnu, ce jusque ne pas réussir à localiser la source bibliographique.

CRONEN Jean Fondeur cité uniquement par le DFIM, qui reprend l’information du fonds Terry (nous étant inconnu concernant ce fondeur). Son nom peut s’orthographier aussi CRANEN Jean. Il accompagne Roch Grongnart lors d’une fonte réalisée à Tongeren en 1598. Ce fondeur de cloches serait allemand et originaire d’Aix-La-Chapelle. En Allemagne, nous n’identifions aucun Johann Cronen ou Cranen.

COURTEAUX Pierre Est né à Auzainvilliers dans les Vosges (France) le 11 juillet 1782, fils de Charles Courteaux, laboureur, et de Marie Boulanger. Il se marie avec Marie-Thérèse Antoine le 20 avril 1813 à Urville. Par ce mariage, il sera proche par des liens familiaux avec le fondeur français Nicolas Antoine, avec lequel il travaillera régulièrement. Comme Pierre Courteaux est de tradition itinérante, exportant les connaissances de fonte du Bassigny Lorrain, il y a peu de traces écrites le concernant. On sait que par certaines saisons, il parcourt la Belgique en recherche de commandes. Il aura des collaborations régulières avec Joseph Drouot. Son fils, Jean- Nicolas Courteaux sera lui aussi fondeur de cloches, mais de manière plus épisodique, on ne lui connaît pas de travaux en Belgique. Ce dernier est né le 5 octobre 1825. Pierre Courteaux est décédé le 30 mai 1857 à Urville. Il est alors relevé comme étant rentier.

DAEMS Jan-Frans Fondeur cité par le DFIM, qui tire sa source du Van Doorslaer. Il ne nous fut pas possible de localiser cette information au sein dudit ouvrage. Le DFIM nomme aussi ce fondeur Daems Jean-Baptiste. Cela nous parait étrange car s’il fallait traduire le prénom, ce serait Jean-François. De ce fait, nous ne savons pas déterminer s’il y a erreur de traduction, ou bien deux fondeurs distincts. Connu en Belgique pour une cloche qui existait à Lier au sein de Sint-Gummaruskerk, et datant de 1703. Né à Mechelen le 26 mars 1647, fils de Nicolas Daems et de Marie Van Den Broucke. En 1689, il établit ses locaux de fonderie à Leuven. En 1693, il fond une cloche destinée à Braine-Le-Château. La même année, il refond une petite cloche destinée au carillon de Sainte-Gudule de Bruxelles.

DAQUOT Clément Mentionné par l'Irpa, pour une cloche à Remicourt en 1815. Ce fondeur nous est totalement inconnu. Suite à une visite à Remicourt, nous affirmons qu’il s’agit d'une cloche émanant de Clément Drouot. De ce fait, le nom Daquot est à considérer comme inexistant.

DE BACKER Josse Mentionné dans L'ancienne industrie du cuivre à Malines de Georges Van Doorslaer. Il nous est très essentiellement connu comme étant batteur de cuivre, auteur de beaux fonts baptismaux. Les travaux campanaires sont quant à eux fort limités en nombre. Il est présent à Malines en 1539. En matière de cloche, il est connu pour une fourniture de bourdon à La Haye (Den Haag, NL).

DEBEVFE Les Debefve représentent une petite dynastie de fondeurs. Ils sont fort méconnus et à juste titre, car ils n'ont réalisé aucun travail de grande ampleur, tout du moins en matière de cloches. D'un point de vue d'horlogerie et de tambours, leurs travaux sont légèrement plus considérables. Cette dynastie comporte Gilles I Debefve, Gilles II Debefve fils de Gilles I, et Jean Debefve, frère de Gilles I. L'orthographe du nom est parfois indiquée comme étant De Beef, Debeure, Debeurre. Ils sont originaires de Thimister-Clermont. Debevfe Gilles I Né le 4 octobre 1694 et décédé à date inconnue. Floruit 1720-1756. Arrière-petit-fils de Cloes-Polis Debefve, horloger petit-fils de Cloes Debefve, horloger, fils de François- Franck Debefve. Aussi nommé (et probablement plus justement) : Frans-Frank. Sa mère : Clémence Jamin Le père de Gilles I mérite une citation. (François-Franck) était sculpteur et bon horloger mécanicien. Il construisit la première horloge pour l'église paroissiale de son village. Il sculpta en bois de tilleul et de grandeur naturelle un St-Antoine avec un cochon et une Ste-Barbe. Ces deux morceaux n'étaient pas sans mérite au dire des connaisseurs. Maître François n'était jamais sorti de son village, son atelier était la nef de l'église. C'était là qu'il rabotait et polissait son cochon sur le modèle vivant qu'il y avait attaché. Gilles Debefve est étrangement lié à Mafra et à Lisbonne, tous deux au Portugal, tout comme les homologues Pierre Levache et Guillaume Witlockx. En 1720, Gilles I Debevfe livre un carillon destiné à la ville de Lisbonne. Plus tard en 1756, l'installation du tambour et du jeu automatique du carillon de Mafra sont installés par ce même personnage. On y lit une relation commerciale privilégiée, ainsi qu'une inévitable collaboration avec Levache. Les travaux de Lisbonne furent, d'un point de vue d'horlogerie monumentale, particulièrement soignés. Il est marié avec Marie Groutaers (ou Groutars), originaire de Tongeren. En 1726, il agit à un niveau plus local nous concernant, puisqu'on le retrouve sur le site de la cathédrale Saint-Lambert de Liège. Il livre à cette date 8 cloches destinées au carillon. Plus tard en 1754, il complète le jeu par la livraison de 40 cloches destinées au carillon et à l'horloge. Ces cloches n'existent plus à ce jour. Ainsi, nous n'en savons malheureusement rien. Au début de ses travaux liégeois, il est en conflit avec un vieil horloger local : Michel Burquet. Ce concurrent a été, selon certaines littératures, "indigne". Nous citons Gobert : (Gilles Debefve) a été attaqué vis à vis de la porte du sieur Frérard, notaire en la Haute Sauvenière par le sieur Burquet, père, qui, enveloppé dans son manteau, fit un demy cercle pour le fermer contre la muraille en luy disant « Il faut mort Dieu, chien, que tu passes de mes mains et que je te tue comme un chien ». (...) le nommé Burquet fils l'a attaqué de paroles en luy disant : « Gemy Diau, chien, il faut que je te tue et que tu passes à ce moment », et ensuite en vient aux coups de cannes ou bâtons selon les déclarations icy jointes des témoins occulaires qui en ont déduit le fait mieux qu'il n'aurait pufaire luy même, ce qui paraît être un guet-apens, puisqu'il y avait avec luy deux ou trois personnes (...) Les cloches du carillon actuel sont des Andreas Josephus Vanden Gheyn datant de 1751. On peut d'office se poser la question à savoir si les Debefve n'ont pas simplement (et seulement) réalisé l'installation campanaire de ce beau matériel. Les nombreux autres travaux réalisés, dont certains prestigieux, sont tous des horlogeries. Debefve Gilles II Fils de Gilles I. On le retrouve lors de l'installation du carillon de la cathédrale Saint- Lambert à Liège en 1756. Autrement, nous ne possédons strictement aucune trace de son activité. Debefve Jean Né le le 26 juillet 1697 et décédé à date inconnue. Frère de Gilles I, jumeau d'Anne Debefve. Il participe à l'installation de Lisbonne et à celle de Liège. Il reste plusieurs années à Lisbonne, probablement célibataire, tandis que Gilles I retourne en Belgique. Autrement, nous ne possédons strictement aucune trace de son activité. En RECIB, il ne leur est connu aucune cloche. Nous nous posons la question quant à savoir si cette petite dynastie ne s'investissait pas uniquement dans la fonte de matériel campanaire (tambour, horloge), à l'exclusion des cloches. Il est bien évoqué des fontes de cloches, mais chaque auteur paraphrase Becdeliève. De ce fait, nous jugeons comme loin d'être établi que les Debevfe sont fondeurs de cloches. Par contre, il subsiste à la cathédrale de Liège une exceptionnelle horloge réalisée par Gilles I Debefve. Bibliographie - Antoine-Gabriel de Becdelièvre-Hamal, Biographie liègeoise: ou précis historique et chronologique de toutes les personnes que se sont rendues célèbres par leurs talens, leurs vertues ou leurs actions dans l'ancien diocèse et pays de Liège, les duchés de Limbourg et de Bouillon, le pays de Stavelot, et la ville de Maestricht. 1837. - Théodore Gobert, Chronique archéologique du pays de Liège, 1924. - Bulletin de l'institut archéologique liégeois, 1868.

DEBOISSES Pierre Fondeur mentionné dans Annales de la Société royale des beaux-arts et de littérature de Gand, notice sur les carillons d'Audenarde, Edmond Vanderstraeten. En tant que simple citation, Pierre Deboisses est mentionné comme "Maître" et actif en 1235.

DECHANGE Joseph Fondeur de cloches, dont le nom est orthographié Déchange ou Dechange. Nous ne savons rien le concernant. Edmond De Vos le mentionne comme ayant été actif à Tihange et à Rochefort. Nous savons qu'il fond une cloche en 1741 pour Meeffe, à l'église de l'assomption de la Sainte- Vierge. Cette cloche est fondue en collaboration avec Ganard Félix, duquel nous ne savons rien. Nous pouvons supposer que notre fondeur ci-nommé est Jean Joseph Toussaint Dechange, baptisé à Ben-Ahin le 1er novembre 1707.

DEFOREST Claude Fondeur de cloches dont le nom a subi de très nombreuses variations orthographiques, dont les principales sont : DE FOREST, DUFOREST, DEFÔRET. La véritable orthographe semble être Deforest, c'est en tout cas ce qui est mentionné sur son acte de naissance. Son nom n'a rien à voir avec la ville de Forest située à proximité de Bruxelles, ni le village de Forest près de Tournai. Pour Forest situé en région bruxelloise, les mentions anciennes sont souvent indiquées "Vorst", en flamand. Le nom Deforest pourrait signifier que les ancêtres de l'intéressé vivaient à proximité d'une forêt. Son acte de naissance est très clair et nous savons le placer géographiquement et temporellement. Né à Illoud en Haute-Marne le 17 février 1726 (et non pas 1725) et décédé après 1788, sans que nous sachions ni la date ni le pays. Décédé en 1803 d'après Henry Ronot. Il s'agit donc d'un fondeur du Bassigny. Nous apprendrons qu'il appartient à ce titre à la plus pure tradition de fonte du Bassigny lorrain : travail collégial, qualité, itinérance. Illoud est le village d'origine de certains fondeurs connus en Belgique : les Regnaud, Boitel, Chevresson, Simon, Bernard. Sa mère se nomme Anne Simon. Gaston Van Den Bergh suppose qu'elle est la soeur des fondeurs Joseph Simon et Louis Simon. Il épouse Elisabeth Chevresson à Illoud, le 18 février 1760. Elle est la fille de Joseph Chevresson. Il aura deux enfants : Marguerite et Anne, qui se marieront elles-aussi "en interne" : aux Regnaud et Simon. Deforest ne fondra pour ainsi dire jamais seul, ses travaux sont des collaborations. On relève principalement : les Chevresson, les Simon. Des collaborations sont supposées avec les Regnaud, Habert. D'importants travaux sont signalés au beffroi de Mons en 1759. Nous en trouvons quelques traces, dont un contrat pour 11 cloches en 1760. Simon était à cette époque résident à Mons. En Belgique, nous relevons des cloches à : Brye (1782), Buzet (1776), Fleurus (1788), Lesve (1780 ?), Ophain (1761), Bonlez (1768), Charleroi (1760), Gerpinnes (1766), Piéton (1783), Wihéries ( 1772). Il fond à Sévigny-Waleppe en Ardennes françaises en 1756 (en 1856 d'après le DFIM !!),. Autrement, des cloches lui sont connues à Moisenay en Seine-&-Marne, en 1792. Certaines collaborations sont réalisées avec Clément Drouot. Le DFIM mentionne une cloche fondue à Bavikhove, village de Harelbeke, en 1784. Nous pensons qu’il s’agit de Bavinchove et ce serait donc en France que cette fonte se réalise. Un texte (annales) nous apprend : Les cloches anciennes furent enlevées par les Français. La plus petite est actuellement à Beveren (Roeselare). On en trouvera ci-après l'inscription. Beveren : AD USUM HABITANTUM IN D'EERLYCK ME FECIT D.J.VANDALE, TORNACENSIS, ANNO 1774. [ Il s'agit donc d'une cloche de Denis-Joseph Van Dale, que fait-elle dans ce texte concernant Deforest ? ] et Bavichove : ECCLESIA ME (?)IT PASTOR BENEDIXIT 1784. J. ET N. SIMON ET C. DEFOREST M'ONT FONDU. On serait donc tenté de croire que l'enregistrement de Bavinchove est erroné. Ce fondeur est un itinérant mais aussi un migrant par nécessité. Certains fondeurs : les Regnaud, Habert, Drouot, quittent la France lors des évènements liés à la révolution et à la Terreur ; d'autres arrêtent leur activité, sombrant dans la misère ou bien des activités tout à fait accessoires, comme l'agriculture de subsistance. Si l'on borne l'activité de Deforest, cela donne : 1756-1792. La production semble nettement attisée de par le mariage avec une Chevresson. les collaborations seront fréquentes avec les Chevresson en début de carrière. Par la suite, il semble clairement marquer une préférence pour les itinérance avec les Simon. La date de 1792 est très étonnante, vu les intenses problèmes révolutionnaires que connait la France en cette année. Si l'on doit placer Deforest dans une case, il est de ceux qui auront stoppé les fontes avec la révolution. Il stopperait son activité aux alentours de 66 ans, c'est plus que très honorable ! Il décèderait à l'âge de 77 ans. Il ne lui est pas connu de fils fondeur de cloches. En matière de biographie, Henry Ronot a pris pour choix de l'oublier, étant un fondeur mineur le concernant (rapidement expatrié). En Belgique, il s'agit d'un fondeur mineur, directement assimilé aux Chevresson et aux Simon. Ses travaux sont qualitatifs. Il est le fondeur rendant Illoud célèbre. Deforest n'étant pas noble, mais un artisan itinérant, il ne lui est pas connu de portrait (au contraire des Dumery, De Haze, etc). Il est loisible d'imaginer qu'il voyageait léger, avec une planche à trousser, quelques compas... et surtout un immense savoir-faire. Nous conclurons par une note d'humour, n'ayant rien à voir avec Claude Deforest mais un homonyme, un texte relevé lors des recherches et bien sympathique : Malgré ces précautions en 1680, la grosse cloche fut cassée. (...) Le service du clocher laissant toujours à désirer, les mambours congédièrent les sonneurs le 8 août 1680, et les remplacèrent par Nicolas Duforest, à la charge par lui de pourvoir à ses frais de sonneurs assistants, capables, non ivrognes, ni femmes ; qu'il tiendra le clocher fermé, de sorte que les enfants ne puissent y aller, qu'il fera rapport aux mambours de ce qui manquera aux cloches et à leurs bélières, pour y remédier. Le 10 septembre de la même année, ils décidèrent qu'on ne sonnerait plus la grosse cloche que les grandes fêtes, les processions et dans quelques autres cas.

DE LA CHAIRE H.B. Mentionné par l'Irpa. A fondu une cloche, actuellement conservée aux Musées Royaux d'Art et d'Histoire. Elle date de 1644. C'est une cloche de fort belle facture, mentionnant un blason de la famille Barbençon. Le nom H.B. DE LA CHAIRE ne fait aucun doute, mais nous ne connaissons pas ce fondeur.

DELCOURT, DELECOURT Les Delcourt sont des fondeurs de cloches médiévaux. Leur nom est aussi bien orthographié Delcourt, Delecourt ou De Le Court. Il n'y a pas spécifiquement d'orthographe prédominante. Ce sont des fondeurs d'origine française, bien que les chahutées frontières de l'époque n'aient rien à voir avec celles d'aujourd'hui. Le nom comporte les fondeurs : Nicolas Delecourt, Jean Delecourt, Florent Delecourt. Les liens de parenté ne sont pas forcément tous établis. Jean et Florent sont frères, c'est tout ce que nous savons. Il ne serait pas plus étonnant que ça que Nicolas soit le père, mais ce n'est pas prouvé. Leur établissement semble se situer aux alentours de Douai en France. Ils ne sont donc en principe pas originaires du Bassigny lorrain. Leur activité les amène à avoir une assez forte itinérance. Ils s'établiront aussi bien en Wallonie qu'en Flandre. Sous les Pays-Bas des Habsbourg (1482-1549) et les Pays-Bas espagnols (1549-1713), ces délimitations n'avaient aucun sens. Ainsi, ils passèrent de l'Artois au Comté de Flandre sans rencontrer le moindre souci, ou tout du moins, nous le supposons.

DELECOURT Nicolas Connu comme fondeur entre 1549 et 1553. Sa carrière fut probablement plus étendue, mais nous n'en gardons aucune trace. Il est fils de Jehan De Le Court, né en 1523 à Cambrai. Il déclare être né à Cambrai dans un acte pour lequel nous n'avons pas de référence, et en déclare de même sur la cloche Aubéron. Par la suite, il est établi qu'il travaillait à Douai. Actif en France à : Douai (1549), En France il n’est connu aucune autre réalisation. Nicolas De Le Court est reçu bourgeois de Douai le 8 novembre 1549. Il était un maître fondeur de cloches, comme nous l'apprend cet acte de la ville de Douai : A maistre Nicolas Delecourt, fondeur de cloches demeurant en ladite ville de Douay ... avoir fait et fondu 9 appeaulx de metal pour servir d'orloge du beffroi d'icelle ville, pesans les 8 appeaulx au nombre de 2811 Libvres et pour ung petit appeau qu'il a refondu pesant 681 Libvres, la somme de 702 (... suite illisible). Il nous est connu en Belgique uniquement à Mons, où il réalise le bourdon "Aubéron" en 1553. Il travaille aussi sur le sujet de la cloche de la porte, au sein de la même ville (en réalité le même lieu car le beffroi était à cette époque fortifié). Toutefois, nous ignorons la date de cette fonte. La cloche Aubéron nous est partiellement connue. Elle possédait l'inscription suivante : Je suis Auberon, lequel pour mes exploits ferai entendre heure, feu, effroids, de par Nicolas Delecourt, né de Cambray, sert à chacun mon son horrible, aussi ferai ouïr, quand, jusques au sang, crime on voudra punir, suis faite en mars à dire Cour, en l’an 1551. On y voyait les armes de Charles V, de la maison d’Epinoy, des États et de la Ville.

DELECOURT Jean Connu comme fondeur entre 1596 et 1628. En 1609, il signe un contrat afin de fondre pour la collégiale Saint-Germain de Mons. C'était un édifice contigü à Sainte-Waudru, aujourd'hui démoli. Il s'agissait d'une réalisation de carillon. Il le coula au sein de son établissement de Douai, ce qui signifie que ce fondeur n'était pas tout à fait itinérant. Il pouvait se sédentariser lors de plus grosses commandes. En 1599, il réalise une cloche à Leernes (Fontaine l'Evêque). Actif en France à : Béthune (1596), Béthune (1598), Valenciennes (1626), Floyon (1628). La cloche de Valenciennes nous est intéressante par sa dédicace : Nous avons este fait pour l'orloge de Valenciennes par moi Jean Delecourt et ses fils 1626. Cela signifie que deux, au minimum, de ses fils étaient actifs en tant que fondeur. On lit encore, dans Bibliothèque de l'école des chartes, année 1843, volume 4, pp. 395-400, la description suivante : Deux cloches portent le millésime de 1597, et ont pour marque distinctive cygne valenciennois. La septième présente le même emblème et l'inscription suivante : Nous avons été fait pour l'orloge de Valenciennes, par Jean Delcourt et ses fils, en 1626. Il n'y a pas de date apparente sur la huitième et dernière cloche, mais elle est entourée d'ornements parmi lesquels on distingue des fleurs de lys, une madone, un saint Michel à cheval et des armoiries flanquées de deux bâtons en croix de Saint- André. La description est nettement plus floue (dédicace approximative), mais nous apprend quelle était la décoration.

DELECOURT Florent Connu comme fondeur entre 1612 et 1643. En 1604, il serait déjà connu comme maître fondeur de cloches, c'est en tout cas un terme qui lui est affublé. En 1634, il fond un carillon de 19 cloches destiné à Courtrai (Kortrijk). En 1636, il fond un carillon de 25 cloches destiné à Gand (Gent), Sint-Baafskathedraal. En 1643, il fond un carillon de 25 cloches destiné à Sainte- Gertrude de Nivelles. Hormis ces commandes, on ne sait quasiment rien de lui. Actif en France à : Marpent (1629), Solre-le-Château (1612).Au sujet de Gand (Gent), une courte mention existe dans Les églises de Gand, volume 1, par Philippe-Augustin-Chrétien Kervyn de Volkaersbeke : Aujourd'hui Saint Bavon possède cinq cloches. Le gros bourdon appelé Bavon est bien certainement un des plus beaux de la Belgique. Il existe dans les archives de la cathédrale un acte passé le 19 novembre 1635 entre les dignitaires du chapitre et le fondeur Florent Delcourt de Douai, acte par lequel celui ci s'engage à couler deux nouvelles cloches. L'une devait peser jusqu'à 9500 livres et l'autre 6400 livres, la première répondant au ton de UT et la seconde au ton de RÉ. Le gros bourdon, décoré des armoiries de l'évêque Triest et de celles du chapitre, porte l'inscription suivante : BAVO. VOCOR MEOVE CUM TOTO HOC CAMPANARU CONCENTU QUAE INSIGNIBU EPALIBUS ET CAPLARIB, PARITER ADORNAMUR AERE PROPRIO FUNDI FIERIQUE CURARUNT ET PERIL : Rdus D. ANTONI TRIEST EPUS GAND. On y lit donc que cette cloche fut payée sur les fonds d'une donation faite à cette église par l'évèque Antoine Triest et son chapitre. Une cloche de Florent Delecourt est connue au musée du Vieux Cimetière à Soignies. Elle date de 1618, ce qui nous fait soupçonner une activité assez précoce le concernant, en tout cas plus précoce que celle citée par le DFIM. En France, il est connu comme ayant fondu en 1612 à Solre-le-Château. La cloche de Solre possède la dédicace suivante : Isabelle, c’est son nom, en perfection belle. Ma voix sonnera toujours en faveur d’elle. Nous avons été fait par Florent Delcourt demeurant à Douai en l’an 1612. Albert et Isabelle Clara Eugénie, infante d’Espagne, archiduc d’Autriche, duc de Bourgogne. Comte de Flandre et de Hainaut en l’honneur de Dieu, par oeuvre de charité et en faveur de Mr Philippe de Cröy, comte de Solre, chevalier de la toison d’or, Grand écuyer qui ont donné trois mille florins ou aumone pour réédifier l’église, dudit Solre, brûlée par fortune de feux, advenu le X mai 1611. Il est intéressant de constater que de nombreux traits font état de la situation politique de l'époque. Là encore, il est fait mention que Florent Delcourt était établi à Douai. Un acte de juridiction passé à Douai nous apprend que Florent et Jean sont frères. L'acte porte ce titre : 1 G 236. Juridiction. Douai. Actes passés devant l'échevinage et le tabellionnage (1603-1626). Pièces 1460 à 1467. Pièces concernant la famille des frères Jean et Florent Delecourt, fondeurs de cloches à Douai, Grande rue Notre-Dame, à l'enseigne de la Cloche d'Or. Il pourrait s'agir de l'actuelle avenue Roger Salengro (anciennement Faubourg Notre-Dame). Conclusion Les seules cloches qu'il est encore possible de voir de ces fondeurs se situent à Gand (Gent), sont au nombre de deux, et sont remarquables, ainsi que celle de Soignies au musée du Vieux Cimetière. Bibliographie - Dictionnaire des facteurs d'instruments de musique en Wallonie, Malou Haine, Nicolas Meeùs. - Archives départementales du Nord, Anne- Marie Pietresson de Saint-Aubin, Série G, Tome 1, 1G, 2G, 6 G à 22G, fascicule 1.

DELECROIX Michel Aussi nommé DE LE CROIX. Il s’agit d’un tout petit fondeur basé à Tournai et actif entre 1535 et 1538. Il est uniquement connu comme étant un aidant d’Estienne Laloé, lorsque celui-ci fond les cloches destinées au beffroi de Tournai. Il est plus à considérer comme un ouvrier aidant qu’un véritable fondeur de cloches.

DELESPINE François et Nicolas Tous deux originaires de Doncourt. Ces deux frères ont une production de bonne réputation, ils fondent pour des cathédrales, quelquefois des cloches de tonnage relativement important. Actifs dans le milieu du XVIIè siècle, ils agissent assez tôt dans le Bassigny. Ils peuvent être considérés comme des précurseurs. Leur nom peut s'orthographier DE L'ESPINE, DE LESPINE. Ils partent régulièrement en campagne avec un certain Nicolas CHABOTEAU, que nous pensons pouvoir inclure dans la liste des fondeurs du Bassigny. Toutefois, nous ne possédons strictement aucune information le concernant, pas même un acte. En France, ils collaborent aussi avec François MICHELIN. En France, ils sont connus pour 7 cloches, s'étalant de 1633 à 1664. Cette période est parfaitement concordante avec les activités en Belgique (1628-1643). * François est né à date inconnue (début XVIIème siècle) et décédé aux alentours de 1676. Il se marie avec Anne BRETON. * Nicolas est né à date inconnue. Fils De François Delespine, de Graffigny-Chemin. En principe, frère de François Delespine. Serait décédé après 1683. Il se marie le 15 février 1649 avec Anne DHOUÉ. Cela pose question car il devait être marié avec Nicole DELAPAIX, le 18 janvier 1643. Il existe deux actes contradictoires. En ce second acte, il fut marié par Nicolas GAY, curé de Liffol, frère de Anne DHOUÉ. Une question reste donc ouverte. Nous leur attribuons : - Avelgem, Kerkhove, 1643. A deux. - Brugge, 1643. A deux. - Gent, 1628. François DELESPINE et Nicolas CHABOTEAU. - Ieper, Boezinge, 1639. Nicolas DELESPINE. - Roeselare, 1631. Nicolas CHABOTEAU, François DELESPINE. - Tielt, 1640. A deux. - Irchonwelz, 1642. Nicolas seul.

DELVAULX Nicolas Il nous est totalement inconnu, nous pensons qu'il s'agit d'une faute d'orthographe.

DEPOISSON Jean Fondeur originaire de Levécourt. Aurait été actif en 1618, avec avec Nicolas III, Jean II et Didier CHAPELLE. A priori, il fait partie de la même équipe qu'Antoine SEUROT. A fondu avec les CHAPELLE à Anderlecht en 1618, à Liège la même année. Ce fondeur nous semble être un aidant et non un indépendant installé.

DE ROUSSILLON Jean est Maître fondeur de cloches originaire de Dinant et actif à Mons en 1390. Le DFIM mentionne un certain DE ROUSSILLON Henri, actif au 14ème siècle.

DIETRICH Paul Mentionné dans L'ancienne industrie du cuivre à Malines de Georges Van Doorslaer. Il s’agit d’un fondeur étranger (vu le nom, probablement luxembourgeois), qui s’établit à malines entre 1750 et 1774. Nous connaissons de son activité un assez important contrat signé en 1753, avec l'église Notre-Dame au delà de la Dyle. La signature latinisée en épigraphie comporte le nom : « Paulus Ditrich ».

DORMOIS Ils sont connus par l'Irpa pour une cloche à Musson en 1859. Elle possède le texte à la pince : LES DORMOIS MON FAITES. Serait- ce Dormois Frères, un établissement à Beauvais, à priori légèrement antérieur ? Seraient-ce les Dormois du Bassigny, plus nombreux, tous nettement antérieurs, et basés en Robécourt ? Nous n'en savons rien...

DROUOT Réaliser la biographie des Drouot n’est pas compliqué, comme peut l’être l’établissement des notices concernant les Chevresson. En contrepartie, c’est dense. Les fondeurs sont d’une part nombreux et d’autre part, le nombre de cloches est très important. Il n’est pas toujours établi qui des Drouot a coulé telle ou telle cloche. Les Drouot sont originaires du Bassigny. Ils sont très nombreux en ces quelques villages. Ceux qui ont réalisé des cloches en Belgique et qui nous intéressent sont les suivants : - Clément 1 Drouot, Romain sur Meuse. - Jean-Baptiste Drouot, Romain sur Meuse. - Martin Drouot, Romain sur Meuse. - Joseph Drouot, Harréville-Les-Chanteurs. - Charles Drouot, Hâcourt. - Clément-Vital Drouot, Hâcourt. - Paul Drouot, Maisoncelles, Clefmont. - Clément 2 Drouot, Huilliécourt. De nombreux autre Drouot existent, qu’ils soient ou non fondeurs. Nous allons décrire ceux listés ci-après. Des passages anecdotiques d’autres fondeurs Drouot ont existé en Belgique. Cela sera cité pour mémoire. Les Drouot sont des fondeurs de la fin du 18è siècle et du 19è siècle. Ce sont des fondeurs majeurs pour la Belgique, autant en nombre qu’en qualité. Le plus gros bourdon de Belgique (Tournai) est une œuvre des Drouot, principalement Jean-Baptiste. Les cloches Drouot sont parfois qualifiées de qualité inégale. C’est notamment le cas de Joseph Berthelé. Une chose qui est certaine, c’est qu’il y a beaucoup de fondeurs Drouot, dont certains ont exécuté un nombre incalculable de cloches, d’autres des quantités minimes. Il y a eu aussi un certain nombre de collaborations, avec des fondeurs de renom : Regnault, Deforest, Simon ; d’autres sont des jeunes, on pense à Clément Habert qui avait 15 ans à sa première cloche. Les cloches Drouot, c’est donc une vaste entité disparate, il est difficile de juger l’ensemble. Nous ne pouvons contredire Berthelé quant à la qualité inégale, c’est un fait probable. Signalons à simple titre d’information que jusqu’ici, toutes les cloches Drouot qui furent analysées étaient de très bonne qualité, autant du point de vue métallurgique que du décor et de la sonorité.

DROUOT Clément 1er Né à Romain sur Meuse le 20 mai 1756 et décédé en même lieu le 27 avril 1820. Fils de François Drouot, meunier et non fondeur de cloches. Il représente nous concernant l’origine des cloches Drouot en Belgique. Ses travaux sont assez peu répandus et de fait, peu connus. Il n'est pas le premier des fondeurs Drouot, mais le premier à avoir réalisé des campagnes en Belgique. Le 16 novembre 1779, il se marie avec Anne Garnier, la sœur du fondeur François Garnier. Il collaborera de temps à autre avec Garnier et Simon. Il n'est pas étudié par Henry Ronot.

DROUOT Clément II Né en 1770 à date et lieu inconnus, décédé le 2 décembre 1821 à Huilliécourt. Fils de Joseph Drouot (un autre) et d’Anne Noël. Le 31 janvier 1792, il se marie avec Catherine Cornevin. Il a quatre filles, qui se marieront toutes avec des fondeurs de cloches. Ses travaux campanaires sont très mal identifiés et quasiment impossibles à distinguer de son homologue Clément I Drouot.

DROUOT Jean-Baptiste Né à Romain sur Meuse le 18 septembre 1785 et décédé à Willemeau (Belgique) le 17 octobre 1845. Fils de Clément I Drouot et de Anne Garnier. Il se marie avec Anne Dauvoin le 17 février 1813, à Hâcourt, où il s’installe. Il travaille en collaboration avec Martin et Joseph, ses deux frères, au gré de travaux itinérants. Ce sont ce qu’on appelle des fondeurs ambulants, qui passent de lieu en lieu à la recherche de commande. Il leur est connu des travaux magistraux en Belgique. Au fil de commandes de plus en plus régulières en Belgique, il finira par s’installer en Belgique, à proximité de Tournai. Cet emplacement est probablement le lieu-dit appelé Pic-Au-Vent, à côté de Willemeau et de Tournai. Il ne reste à ce jour strictement rien d’époque en ce lieu. Il était en effet réputé y avoir une auberge. De celle-ci il ne reste rien de reconnaissable. Nous recueillons aussi l’information (d’après le DFIM), que l’intéressé loge par périodes dans un établissement appelé « Le Lion d’Or », situé rue des Sept Fontaines à Tournai. Ce lieu ne nous est plus connu à ce jour, la rue en question, située à côté de la Rue Saint- Eleuthère, est uniquement résidentielle. Nous pouvons imaginer qu’il s’agit d’un hôtel, dont il ne resterait rien à ce jour vu la destruction majeure de Tournai durant la seconde guerre mondiale. Comme nous le verrons plus loin (Chapitre 'Charles'), il travaille en collaboration au gros bourdon de la cathédrale de Tournai. Berthelé, dans ‘Campanographie ancienne et moderne’, nous apprend que : Jean-Baptiste Drouot a été enterré dans le cimetière de Willemeau. Berthelé dans le même ouvrage le décrit comme : Fondeur ambulant pendant au moins 35 ans ; vraisemblablement élève de son père Clément Drouot et de son oncle François Garnier. Travailla en société, mais pas d'une façon régulière, d'abord avec son frère Martin, ensuite quelque peu avec son frère Joseph. Il n'est pas étudié par Henry Ronot.

DROUOT Martin Né à Romain sur Meuse le 26 octobre 1788 et décédé en même lieu le 2 octobre 1831. Fils de Clément 1. Le 7 février 1821, il se marie avec Marguerite Dauvoin, la soeur de Anne Dauvoin, femme de Jean-Baptiste Drouot. A noter pour l'anecdote combien les mariages hivernaux peuvent être fréquents chez les fondeurs du Bassigny. En hiver, on n'a pas le temps de s'occuper de la famille, on se trouve dans les voyages campanaires. A cette occasion, il se domicilie à Hâcourt, comme son frère, lieu où il restera jusqu'à son décès. Mort à 42 ans, ce qui est encore jeune. Il travaillera essentiellement en association avec son frère Jean-Baptiste, on lui connaît assez peu de travaux : Mons (1820), Tournai (1825), éventuellement Merelbeke. Une note est mentionnée à ce sujet dans les carnets de Joseph Drouot.

DROUOT Joseph Né à Harréville-Les-Chanteurs le 28 janvier 1797 et décédé à Maisoncelles le 14 juin 1864. Il s'agit du fondeur Drouot ayant eu l'activité la plus prolifique en Belgique. Le nombre de cloches est énorme. Joseph Drouot se marie le 7 avril 1823 avec Marie Perrin, la sœur de Joseph Perrin, au village de Maisoncelles. Il est domiciliée à Maisoncelles toute la durée de sa vie. Fondeur de grande réputation, à la production intense, il « partira en campagne » durant 45 ans, se consacrant à l’itinérance et à la fonte des cloches. Entre 1821 et 1823, il effectuera des collaborations avec Clément Habert, dit le Clémentin. Celui-ci est encore jeune. 1823 sera la fin de la collaboration, inopinée, par le décès de Clémentin, lequel a 33 ans. Il n’est pas connu la cause de ce décès, si ce n’est que cela se situe en Belgique. Par la suite, Joseph Drouot collaborera avec Pierre Courteaux. Il est notamment connu une période de collaboration entre 1824 et 1827. Entre 1842 et 1845, celui-ci s’installe à Saint- Martin au Laërt, à côté de Saint-Omer, à la limite entre le Nord et le Pas-de-Calais. « Il est fait élection de domicile chez le sieur Beauchamp, aubergiste à Saint-Martin au Laërt ». Plus tard, il migre vers Leuze en Hainaut, « où il fait élection de domicile chez le sieur Leclercq, menuisier et cabaretier rue du Bois-Blanc à Leuze ». Cette déclaration date de 1850. A ce jour, il ne reste absolument plus rien d'époque à la rue en question à Leuze. Encore plus tard, on le verra dans l’actif de Paul Drouot, dans la fonderie de Sin-Le-Noble. Il abandonne le métier en 1862. Durant ses activités, il a tenu à jour un (ou des) carnet(s), qui permettent d'apprécier très précisément les fontes réalisées, seul ou avec ses frères ou en collaboration. Un élément qui permet de reconnaître une cloche Drouot est l’utilisation quasiment systématique de ce qu’on appelle dans le jargon « la palmette Drouot ». Les échanges de matrices étaient plus que fréquents, mais disons que la présence de cette palmette est déjà un élément favorable.

DROUOT Charles Né à Hâcourt le 15 octobre 1814 et décédé en même lieu le 2 décembre 1847. Sa production est peu importante. En cause inévitablement, son décès à l’âge de 33 ans. La seule chose que nous relèverons à son sujet nous concernant : il participe à la fonte du bourdon Marie-Pontoise de Tournai.

DROUOT Clément-Vital Né à Hâcourt le 24 novembre 1821 et décédé à Saint-Thiébault le 6 août 1870. Fils de Martin Drouot et de Marguerite Dauvoin. Il se marie le 28 janvier 1845 avec Marie- Anne-Antoinette Damian (ou Damont), à Insming et a un fils, Charles-Ferdinant Drouot. D’après le DFIM, il est l’élève de son oncle Joseph. Peu de temps après, il prendra le métier de fondeur ambulant, ses campagnes se situent essentiellement en Lorraine. Il collaborera de temps à autre, les épigraphies en témoignent, avec Antoine-Joseph Hémery. Il abandonnera très rapidement le métier de fondeur, quittant les fontes à l'âge de 32 ans. Un point nous intéressant : c’est lors d’une coulée à Deux-Acren, en 1849, qu’il initiera Léopold Marquebreucq au métier de fondeur. Ce dernier est non-fils de fondeur. N’est pas un fondeur majeur. Il a collaboré à la coulée du bourdon de Tournai, avec Jean- Baptiste et Charles. Il décède lui aussi assez jeune, 48 ans.

DROUOT Paul De son véritable prénom Paul-Denis Drouot, il naît à Maisoncelles le 8 avril 1832 et décède à Clefmont le 4 janvier 1906, alors âgé de 73 ans. Fils de Marie Perrin (les Perrin étaient eux aussi fondeurs de cloches), il montera au cours de sa vie deux fonderies transfrontalières et constituera discrètement la bagatelle de 200 et quelques sonneries de cloches. Les Drouot perpétuent depuis l’aube de la tradition campanaire en Bassigny une coutume de fonte en itinérance, comme les Hemony, les Causard, les Farnier. Ils passent de village en village à la recherche de commandes auprès des fabriciens et des évêchés. C’est ainsi que Paul commence le métier, alors âgé de 17 ans, aux côtés de son père Joseph Drouot. Ces voyages s’établiront jusqu’en 1855, où des cloches d’assez faibles tonnages voient le jour. L’avènement des chemins de fer le poussera au choix judicieux d’établir une fonderie à Douai, au faubourg Notre-Dame. Auparavant, son père y avait acheté un lopin de terre, dans le clair espoir de sédentariser un atelier. Cette petite usine sera finalement assez rapidement installée à Sin-Le-Nôble, une petite ville du pourtour de Douai, pour des raisons de praticité. Sans pour autant posséder d’acte écrit, il est certain qu’en 1857, cet atelier était fonctionnel. Joseph Drouot abandonnant le métier en 1862, les travaux mèneront par nécessité vers une courte collaboration avec son frère Charles- Clément ; Par la suite et dès 1863, la fonderie sera dirigée seul et de main de maître jusqu’en 1883. Les années s’échelonnant au gré de commandes toujours plus pressantes, d’autres collaborations auront lieu de manière éparse, dont celle avec son neveu Charles Drouot. L’activité sans cesse grandissante provoque un certain nombre de bouleversements majeurs imminents, la fonderie de Sin-Le- Nôble devant peu à peu exigüe. En 1886, une succursale est crée à Tournai, elle était située à la rue du Nord. Pleinement investi en ce projet, c’est en cette période que la fonderie de Sin-Le-Nôble sera cédée à Charles Drouot. La fonderie de Tournai, pleinement établie en 1893 et par suite de diverses contributions, verra naître l’activité de très grande réputation des Marcel Michiels, père et fils. C’est en 1895 que Paul Drouot, encore assez jeune, cessera toute activité. Du côté de la fonderie de Douai en pleine effervescence, Charles Drouot s’associera avec le fondeur Georges Thurin, sous le nom Drouot & Thurin. Après des années d’effervescence et au décès de Charles Drouot, l’atelier sera repris par Charles Wauthy Junior. Afin de conclure sur les Drouot, nous pouvons avancer les affirmations suivantes : - En RECIB, il est connu 307 cloches Drouot, à l'exclusion de celles fondues avec Habert, Regnault, Courteaux, Gaulard, c'est-à-dire beaucoup. Au total avec eux, la somme 36 avoisine les 500. Ce sont donc des fondeurs importants en nombre. - Les Drouot ont fondu des bourdons importants, ce sont donc des fondeurs prestigieux. - Ces valeurs sont à l'exclusion des cloches suspendues en France ou en Allemagne, innombrables. - En Belgique, les Drouot ont collaboré avec : Clément Habert, Pierre Courteaux, Etienne- Louis-François Regnault, François Lainville, Louis Lainville, Louis Simon, Joseph Simon, Jules Bastien, Jean-Baptiste-Nicolas Gaulard, Joseph Perrin, Nicolas-Bonnaventure Thouvenel. - Si l'on doit résumer : Joseph Drouot était dans tous les coups, Clément II dans de nombreux. Paul-Denis a fondu les plus récentes. Bibliographie -Dictionnaire des facteurs d'instruments de musique en Wallonie, Malou Haine, Nicolas Meeùs. -Dictionnaire des fondeurs de cloches du Bassigny, Henry Ronot. -Base de données de l'IRPA reprenant le fonds De Beer. -Joseph Berthelé, Mélanges, Campanographie ancienne et moderne. 1906. Belgique et Prusse rhénane. -Maurice Thouvenin, relevés généalogiques sur les fondeurs du Bassigny. Edité au profit des chercheurs.

DUBOIS François-Anathase Fondeur provenant de Damblain, né le 9 septembre 1744 et décédé le 3 janvier 1817. Est connu comme ayant réalisé une campagne commune avec Pierre BOITEL et Claude RENAUD. Les dates mentionnées sont 1793 et 1798. Nous imaginons qu'un problème de lecture affecte ces données, il s'agit probablement de 1793, les numéros 3 étant parfois difficiles à lire. Connu sous le prénom seul de François et non François-Anathase. L'analyse ne laisse que peu de doutes quant à un doublon (le François DUBOIS de Damblain né en 1693 est décédé en 1756). Fils de Nicolas II DUBOIS, fondeur et frère de Joseph-François DUBOIS, fondeur. Ses travaux campanaires semblent largement appréciés. Il est qualifié de Maître-Fondeur. Ses travaux se retrouvent dans les départements voisins, mais partent aussi jusqu'en Suisse. Non évoqué par Berthelé, nous ne saurons que très peu de ce fondeur.

DUBOIS Joseph Fondeur provenant de Maisoncelles, né le 19 janvier 1784 et décédé le 10 avril 1846. Beau- frère de Pierre BOITEL d'Illoud. Lors de ses campagnes, il favorise les départs vers l'Allemagne, en compagnie de Pierre BOITEL. Très peu connu en tant que fondeur, il semble avoir eu une activité limitée. Il accompagne BOITEL et RENAUD dans une (ou deux) campagne(s) vers Burg-Reuland. Maire de Maisoncelles de 1831 à 1846.

DUVIVIER Fondeur mentionné par l'IRPA sous le nom DUVIVIERS Maurice, ayant réalisé deux cloches en Belgique : Chassepierre en 1810 et Bleid en 1811. Ce sont des cloches d'une facture assez banale. En France, il est connu des fondeurs du nom de Duvivier (sans S), plutôt antérieurs et pour certains basés à Metz. Sur la cloche de Bleid, le mot "Metz" est sûr. Nous pensons qu'il y a erreur dans l'identification de l'IRPA. Il s'agit de cloches de DUVIVIER Nicolas et MORICE Louis. Ces deux fondeurs ont souvent collaboré ensemble. Le premier s'appelle Duvivier le Fils.

EDEL Louis Fondeur originaire de France, Alsace. Fondeur cité par l’IRPA pour avoir réalisé une seule cloche en Belgique, à Leuze (Eghezée) en 1856. Aussi Appelé Ludwig Edel dans la version germanophone, il s’agit d’un fondeur qui était installé à Strasbourg et qui faisait partie d’une dynastie de fondeurs. Les Edel sont des fondeurs majeurs en France. En 1892, Firmin Causard reprend l’actif de la fonderie Jean-Louis Edel de Strasbourg. La firme Edel a très majoritairement fondu des objets en Alsace.

EIJSBOUTS La firme Eijsbouts est un établissement d’importance majeure implanté à Asten aux Pays-Bas. C’est une ville (16.440 habitants) située en Noord-Brabant, tout à fait au sud des Pays-Bas. Aujourd’hui, la fonderie se trouve à Driehoekstraat 3 à 5721 Asten. Il s’agit de locaux modernes et sans charme particulier ; le déplacement de la fonderie en cet établissement date de 1905. Le nom complet de la fonderie est Koninklijke Eijsbouts Klokkengieterij en Fabriek van Torenuurwerken b.v. La firme Eijbouts a une influence importante sur le patrimoine campanaire belge. Les cloches de ce fondeur sont répandues, elles représentent actuellement 1050 cloches en Belgique. Cette valeur figure de très nombreux carillons et ne tient pas compte des Horacantus. La firme Eijsbouts a été fondée par Bonaventura Eijsbouts (1847-1920), dans un tout petit atelier situé derrière sa maison. Avant tout, cette personne était un horloger. C’est en fabriquant et en plaçant des horloges qu’il se trouve en contact avec le milieu campanaire. Peu à peu, ses travaux dévient vers la fabrication des cloches. Toutefois, les réalisations resteront de l’ordre du confidentiel, peu de cloches sont fondues. L’expansion magistrale de la société sera réalisée par le fils de Bonaventura : Jan Eijsbouts (1878-1943). Il débute son apprentissage campanaire en 1893 et donc à l’âge de 15 ans ! Les premiers travaux conséquents font leur apparition, dont l’installation de carillons. Vu le manque de locaux auquel Jan doit faire face, un contrat est signé avec Taylor de Loughborough (Royaume-Uni). Les cloches étaient coulées chez Taylor au compte de Jan Eijsbouts, mais aussi sporadiquement chez Gillett & Johnston. Cela permet à notre fondeur de tisser des liens commerciaux en ce pays. Ce n’est qu’en 1905 que Jan arrive à trouver son autonomie par rapport aux fondeurs étrangers. A la mort de Jan Eijsbouts, la firme est continuée par ses deux fils, les demi-frères Tuur Eijsbouts (1908-1994) et Max Eijsbouts (1922-1976) – tout en sachant que Tuur prend déjà ses fonctions à la fonderie en 1924. Par rapport à 1943, date de décès de Max, un délai existe malgré tout, vu les affres de la seconde guerre mondiale. L’activité ne reprend véritablement qu’en 1947. Le premier gros carillon à sortir des ateliers date de 1949. Grande nouveauté pour cette époque, il s’agit d’un carillon ambulant, ce qui n’existait pas jusqu’ici. Pour Tuur Eijsbouts, le carillon est un sujet de passion, auquel il vouera un culte. Véritable chercheur, il fera progresser la recherche scientifique et musicologique à ce sujet. L’activité des années 1955 – 1960 sera intense. Il faut repeupler les clochers suite aux enlèvements réalisés par les allemands. Cela conduit la firme a réaliser d’innombrables cloches de sonnerie. En 1962, des désaccords existent entre Max et Tuur. Le second quitte la société. En 1976, Max décède. La direction de la fonderie est léguée à André Lehr (1929-2007), qui dirigera l’établissement jusqu’en 1991. Employé de la fonderie depuis 1949 puis devenu directeur, André Lehr était un expert campanaire qui amena la fonderie à la perfection, effectuant des recherches conséquentes sur le contrôle électronique des volées. En cette période, il prend l’initiative de créer le musée Eijsbouts, c'est-à-dire le Nationaal Klok & Peel Museum Asten. En 1991, André Lehr quitte la direction de la fonderie. L’établissement est repris ad interim par Ger Minkman. En 1996, la direction revient dans le giron de la famille Eijsbouts. La fonderie sera dirigée par Joost Eijsbouts (1961-x), fils de Max Eijsbouts. L’activité de la période 1947 à 1980 est du plus intense. Les carillons sortent par dizaines de l’établissement, les exportations sont légion. Dans les années 1955 est réalisée une succursale Eijsbouts à Lokeren en Belgique : la firme Horacantus. Plus épisodiquement, suite au décès de Marcel Michiels JR, l’actif de la fonderie de Tournai a été repris par Petit & Fritsen et Eijsbouts en 1962. Cependant, Eijsbouts se séparera rapidement de cette affaire délicate. Petit & Fritsen ne tardera pas non plus à prendre une décision semblable. Eijsbouts est une firme ayant une influence importante sur le patrimoine campanaire mondial. Des cloches se trouvent dans une très large gamme de pays. Le plus lourd bourdon au monde est sorti des ateliers Eijsbouts. Cette cloche s’appelle la Gotemba Bell. Elle date de 2006 et elle est placée au Japon. Elle pèse 36,25 tonnes. La fonderie a aussi réalisé la cloche des jeux olympiques en 2012 à Londres, elle pèse 23 tonnes. Ces dernières années, la fonderie s’est rendue célèbre pour avoir fondu le second bourdon de la cathédrale Notre-Dame de Paris, 5830 kg. Les activités actuelles de la firme Eijsbouts sont très larges et balaient toute l’activité campanaire possible et imaginable : cloche de volée, avec ou sans couronne, campaniste (installation), carillons, horloges, automatisation. De manière un peu moins courante, ils coulent de la fonderie d’art. De manière rare, ils coulent des bols tibétains, des cloches orthodoxes et tout à fait exceptionnel, c’est la seule firme à notre connaissance réalisant des bilos, c'est-à-dire des cloches plates. Eijsbouts a aussi la capacité de reproduire à l’identique des cloches médiévales, ce fut notablement le cas avec les cloches historiques du beffroi de Bruges (Brugge).

ENGELS Pierre Aussi nommé Inghels Pierre. Nous pensons sérieusement qu’il s’agit du même fondeur que Ingles Pierre, voir à ce nom. Les lieux et périodes d’activité sont plutôt concordantes. Avec l’orthographe Engels, nous connaissons ce fondeur comme étant actif à Mons en 1553. Il livre un tambour. Il serait originaire de Geraardsbergen. Nous ne fusionnons pas les données avec la biographie de Ingles Pierre dans le douteL

ERICX Arnold Mentionné dans L'ancienne industrie du cuivre à Malines de Georges Van Doorslaer. Fondeur actif à Mechelen (Malines) en 1536. Aussi nommé STALLE Arnold. Il est nommé bourgeois de la ville le 22 décembre 1518. Il acquiert plusieurs biens immobiliers dans la ville, ce qui témoigne d’une situation financière confortable. De ces biens, nous savons qu’il fait l’acquisition d’anciens locaux de fonderie appartenant à Feu Jan I VAN DEN EYNDE. Ses travaux campanaires sont inconnus. A ce titre, Van Doorslaer relève une seule cloche, réalisée en collaboration avec Jan I VANDEN GHEIN en 1536.

FALISE Jean Fondeur namurois connu pour avoir coulé la bancloche de la collégiale Saint-Pierre-au- château de Namur en 1371. Cette cloche fut détruite en 1695 lors du siège de Namur.

FERAILLE Jacques Fondeur de cloches établi à Namur. Les dates de naissance et de décès sont inconnus. Il est actif en tant que fondeur local au moins de 1698 à 1725. Il est parfois enregistré en tant que Jacques Ferraille (2R), c'est une faute d'orthographe. A possédé un frère nommé Joseph FERAILLE. Ce dernier aurait été fondeur aussi étant donné qu'il participe à la fonte de la bancloque destinée à la tour de la collégiale Saint-Pierre- au-Château. Il est cité que tous deux sont maître-fondeurs. Cela témoigne donc d'un savoir faire établi et d'une réputation. Pourquoi n'avons-nous pas enregistré Joseph FERAILLE en tant que fondeur dans le Refond. La réponse est simple, nous n'avons aucune référence bibliographique comme quoi il a signé une cloche. Nous estimons probable qu'il n'ait participé aux réalisations qu'en tant que manoeuvre aidant durant les opérations difficiles. De Joseph Feraille, il est connu deux chandeliers destinés à l'église Saint-Loup de Namur, datant de 1677. Cette datation (de l'IRPA) nous parait totalement anachronique. La ville de Namur commande cette bancloque le 9 avril 1698. Il s'agit d'une refonte de la cloche de Jean Falise, qui avait été réalisée en 1371. Cette cloche a été détruite lors du siège de Namur en 1746 (et non 1795 cité erronément dans le DFIM). Lors de cette opération de coulée, ils réalisèrent aussi une petite cloche pour le carillon. Pour ce travail, ils reçurent 160 patacons (« patagon ») : monnaie en argent, écu liégeois valant 8 escalins. La relation familiale entre Joseph et Jacques est traditionnellement établie comme frères. C'est en tout cas ce qu'on lit à peu près partout. Toutefois, cela n'est pas clairement établi. Le DFIM apporte la nuance comme quoi il peut s'agir de père et fils. Cette nuance est fondée, car de ces deux personnes, il n'existe pas d'acte d'état civil connu. Les cloches que nous connaissons de Jacques Feraille sont : Namur, bancloque (1698) ; Namur, carillon (1698) ; Bonlez (1698) ; Lathuy (1713) ; Grand-Leez (1718) ; Bioul (1722) ; Fontaine l'Evêque (1725). La cloche de Bioul mérite une attention particulière. Enlevée en 1943 par les allemands, on possède malgré tout le détail de son inscription. Elle est la suivante : (cloche est éventuellement un mot manquant ?) DECIMALE APPARTENANT AU VILLAGE DE BIOUL. JACK FERAILLE M'A FAIT. PHILIPPE II ROI D'ESPAGNE M'A FAIT FAIRE L'AN 1586. PHILIPPE V M'A FAIT REFONDRE L'AN 1722. Cette cloche a longtemps été enregistrée comme datant de 1586 et étant de Jacques Feraille. C'est un anachronisme et une simple erreur. Elle date de 1722. L'orthographe Jack nous étonne beaucoup, étant donné que le K était très peu utilisé à l'époque. La cloche de Grand-Leez existe encore. Elle possède parait-il une inscription en latin. Sa traduction est : Le très révérend et très noble Seigneur Bernard de la Perle abbé de Floreffe s'occupa de la fonte de cette cloche pour l'église de Grand-Leez, pendant le pastorat du vénérable Seigneur Edwige Lambollon suivant le canon de la règle de l'abbaye de Floreffe. Jacques Feraille me fabriqua en l'an 1718. Il est très probablement à ajouter à la liste une cloche pour Jambes en 1713. En effet, il existe un contrat entre la ville et Jacques Feraille, dont l'archive est nommée : 24 novembre 1713. Acte du notaire Borge contenant accord entre la communauté de Jambes et le sieur Jacques Feraille, fondeur de cloches à Namur, pour la fourniture d'une cloche pesant environ six cents livres, à livrer pour la Noël suivant. Cette archive n'existe plus de nos jours. Les cloches de Jacques Feraille ne manquent pas de soins. Elles possède souvent un rinceau sommital, généralement végétal. Par contre, l'orthographe est désastreuse et certaines lettres sont à l'envers. Quoi qu'il en soit, ce sont de belles cloches. Bibliographie - Dictionnaire des facteurs d'instruments de musique en Wallonie, Malou Haine, Nicolas Meeùs. - Jean-Louis Antoine, Ce que les lieux disent, cloches et carillons de Namur. - Site grand-leez-petit-leez.be, partie 'le clocher'. - Stanislas Bormans, Cartulaire des petites communes, analyse des pièces.

FIEVET Dominique Fondeur français de l'époque renaissance. Fait partie d'une éventuelle dynastie : Daniel, Nicolas, François et Dominique. Le nom est parfois orthographié Fiévé. Ils sont originaires de Lille et ont fondu à diverses époques. fl 1618-1623-1649-1662-1676. Il nous semble qu'il existe un certain nombre de confusions car la période est extrêmement longue. Fievet est le type de fondeur mineur dont on ne sait rien et on ne saura jamais rien. Il a peu marqué l'histoire de son empreinte. On sait tout de même qu'il fondit une cloche en 1676 à Tournai, au profit de l'abbaye Saint-Martin. La date parait tardive par rapport à son activité générale en France.

FLINCON François-Bernard-Joseph & FLINCON F-J, C’est une petite famille de fondeurs originaire de Tournai. Elle est composée de François-Bernard-Joseph Flincon et F-J Flincon, que nous supposons s’appeler François-Joseph. Il est le fils du premier cité. Le premier des Flincon est le neveu de Jean-Baptiste Barbieux, fondeur local de Tournai assez bien connu. François- Bernard-Joseph Flincon est né le 20 août 1722 à Tournai et décédé en même lieu le 4 avril 1809, il serait le fils de Simon Flincon. Il est décédé à l'âge de 87 ans, ce qui en fait un âge fort respectable. Nous ne savons rien ou presque de F-J Flincon, le fils. Il est uniquement connu qu'il s'associera sporadiquement en 1751 avec le fondeur Joseph Vandaele. La production des Flincon est limitée. Nous leur connaissons une trentaine de cloches tout au plus. En existantes : une à Wasmes (1765), une à Lanquesaint (1778). Celle de Lanquesaint est enregistrée de toutes parts du père, soit FBJ. Il s'agit en réalité d'une production du fils. Comme il y a collaboration entre les deux et la situation pouvant engendrer des confusions, nous laissons tel quel. En déposées (De Beer) : deux à Marquain (1748), une à Leuze (1748), deux à Brasmenil (1750), une à Oudegem (1770), deux à Lanquesaint (1778), une à Gaurain-Ramecroix (1778), une à Herquegies (non datée). En déposées (sources littéraires diverses) : une à Tournai - St-Jean-Baptiste (1756), quinze pour un carillon à Mons (1770), quelques cloches à Ninove (1770), quatorze à Tournai - St-Brice (1806). A propos de ce dernier lieu, il n'est pas certain qu'elles soient déposées. Qu'apprend-t-on de cette liste ? Deux cloches encore existantes, au moins treize cloches de sonnerie à ce jour déposées, deux carillons totalisant 29 cloches. La production reste localisée sur les environs de Tournai. Il n'est pas connu de cloche fondue par les Flincon en France. Nous apprenons aussi qu'il aurait été fondu un carillon de 35 cloches à Oudenaarde en 1751. Archives de Tournai, cartons varia, n°880. Ce carillon a été réalisé en association avec le fondeur Barbieux. Traduction du contrat en flamand, qui fut remis aux entrepreneurs : Aujourd'hui, le 19 juin 1751, sont convenus et accordés les bourguemestre et échevins de la ville d'Audenarde d'une part, et Jean-Baptiste- Joseph Barbieux, fils de François, et François- Bernard-Joseph Flincon, fils de Simon, maîtres fondeurs de cloches, demeurant dans la ville de Tournay. A scavoir que lesdits maîtres fondeurs s'engagent de fondre un nouveau carillon dont toutes les cloches doivent être, toutes en elles-mêmes et chacune en particulier, sonores, harmonieuses, mélodieuses, consonantes, solides, bonnes, belles et bien conditionnées, et de plus toutes ensemble respectivement à l'égard les unes des autres bien proportionnées, d'un juste et agréable accord selon un tempérament du meilleur goût et selon les règles de la musique. Qu'ils livreront ce nouveau carillon avec les qualités susdites, composé de trente cinq cloches dont la plus grosse, qui sera environ ut-mi-la du ton des orgues, pèsera environ quinze cens livres, et dont toutes les cloches ensemble pèseront environ six mille livres. Ces trente cinq cloches formeront trois diapasons ou octaves complètes, exceptés l'ut dièse et le mi bémol de la plus grosse octave, dans l'ordre suivant à scavoir : ut#, ré, mi, fa, fa#, sol, sol, ?, la, si bémol, si, ut, ut#, ré, mi bémol, mi, fa, fa#, sol, sol#, la, si bémol, si, ut, ut#, ré, mi bémol, mi, fa, fa#, sol, sol#, la, si bémol, si, ut. Les mêmes entrepreneurs livreront aussi un tambour d'horloge de bronze, capable de jouer, pour l'heure, une pièce composée de quatre vingt seize mesures de trois temps qui sont trois noires ou six croches à chaque mesure ; pour la demie heure, une pièce de soixante quatre mesures ; et pour les quarts d'heure et avertissement tous ensemble, trente deux mesures. Ils livreront de plus un clavier neuf, ajusté au susdit tambour, composé de quarante huit touches ; et livreront aussi la quantité de deux mille notes neuves. Comme aussi les roues, arbres et lanternes, piliers et châssis, battants, marteaux, ressorts, abrégés, bascules et toutes les autres machines qui en dépendent ; comme il sera à leur charge le travail du charpentier et de simple ferronnier comme les ferrailles servant à pendre les cloches, ainsi que le tout doit être pendu et posé, à leurs frais. Lesdits entrepreneurs seront obligés de livrer et ajuster toutes les susdites pièces et points bien proportionnés, au point d'exécuter, comme sus dit, les airs dans leur goût, propreté et agrément, avec justesse de mesure, bien distinctement articulés et sans confusion, comme aussi le nouveau carillon tel comme cy-dessus exprimé, détaillé et conditionné, et de ce qui en dépend pour le pendre, pour la somme de trois mille cinq cent florins argent courant, la ferraille du consistant dans l'état présent revenant au surplus au profit desdits entrepreneurs, lesquels garantiront tous les susdits ouvrages, tant du carillon que ce que regarde le tambour, bien et duement exécuté au dire des experts à ce connaissant, pendant l'espace d'un an à compter du jour que le tout sera entièrement fini, complété et ajusté. Les payemens de la somme ci-dessus contractée de trois mille cinq cens florins, argent courant, se feront pendant un au après que les susmentionnés ouvrages seront entièrement finis, complétés et ajustés, en quatre payemens égaux à scavoir le premier payement immédiatement après l'ouvrage fini et complété, et lors de suite. Lesdits entrepreneurs reprendront le vieux carillon, compris la grosse cloche, au prix de douze patars et demi la livre, poids d'Audenarde, dont l'import servira de payement. A condition cependant de ne rien ôter, à moins que le nouveau carillon soit en ville, livré à leurs frais, comme aussi le tambour et autres ouvrages. Pour éviter l'équivoque du susmentionné article pénultième, on entend que lesdits entrepreneurs reprendront le vieux carillon, compris la grande cloche, poids pour poids, en échange du nouveau, et l'excrescence dudit vieux carillon servira en payement à douze patars et demi par livre, poids d'Audenarde, à compte de la susdite somme dont on est convenu. En foi de quoi ils ont signé ce contrat et de la part des bourguemestre et échevins, par notre premier conseiller pensionnaire à notre assemblée, le jour mois et an comme dessus. Etoit signé J. B. Bamvens, J. B. J. Barbieux et F. B. J. Flincon. L'épigraphie des cloches Flincon est assez standardisée. Ce sont des cloches dont les décors sont relativement peu nombreux. Nous leur connaissons des cloches avec des dédicaces en lettres romaines capitales, des chiffres arabes, enserrées entre filets et posées sur guide ligne. Souvent : un rinceau supérieur de palmette ou de végétation. La plupart du temps, il n'y a rien de plus. La qualité d'épigraphie est moyenne, ce n'est ni spectaculaire ni mauvais. Les dédicaces sont en français, jamais de latin. Il est connu une dédicace en flamand (Oudegem) : En ben nu in 't accord de eerste van de dry - De Backer den Ballieu is heden mynen Peter - De vrouw van den greffier Francisor Knudde meter - Als men my met fatsoen maer luyd en met bedacht - 'K staen tot publyken dienst by dagen en by nacht - Fondue par F.B.J Flincon et F.J. son fils de Tournay. Cette dédicace a l'avantage inestimable de bien nous dissocier FBJ Flincon de son fils, car il serait aisé de dire que le fils n'a jamais fondu de cloches...

FLORENT Jean Fondeur a priori originaire de Tournai. D'après Cloquet de la Grange, il est actif en 1626, sans aucune autre précision.

DE FRANCHIMONT Servais Fondeur mentionné par le DFIM comme étant actif à Huy. Cité le 26 avril 1627 dans les archives de Huy. Nous ignorons tout de ce personnage. Il pourrait s'agir de 'Vénérable Maistre Servais De Franchimont, dit du Cullot'.

FRANSQUIN Lambert Mentionné dans L'ancienne industrie du cuivre à Malines de Georges Van Doorslaer. Il s’agit très essentiellement d’un fondeur de canons, originaire de Luxembourg, directeur de la fonderie royale d’artillerie de Malines. A quelques rares occasions, il a réalisé des travaux campanaires. Les quelques cloches connues se situent dans le pourtour de Malines et bornent une période d’activité allant de 1737 à 1750. Les épigraphies mentionnent une version latinisée du nom : Lambertus Fransquin. Son fils Pierre Fransquin fut brièvement fondeur de cloches, mais aucun de ces travaux ne fut d’envergure.

FRANSSEN Johannes Fondeur allemand, ayant réalisé une cloche en Belgique selon l'état d'inventaire actuel : Entité de Plombières, village de Gemmenich, 1 cloche datant de 1726. Son nom s'écrit Johannes Franßen en allemand. Il est connu à Düren, Langerwehe, hameau de Schlich, 1 cloche datant de 1721. Aussi à Aachen-Kronenberg, 1 cloche de 1721, puis à Aachen-Laurensber, 1 cloche de 1721. Glockenbuecherbaac.de mentionne qu'il pro- vient de Koblenz. André Lehr estime quant à lui que ce fondeur provient de Aachen, avec une période d'activité s'étalant de 1702 à 1731. Il y aurait deux cloches de ce fondeur dans le Limbourg néerlandais. Vu les répartitions géographiques de ses productions, une localisation sur Aix-La-Chapelle serait assez probable.

FREMY Mammès Ou "Mammes" sans accent. Fondeur originaire du Bassigny nous étant très peu connu. Il serait nommé, d'après André Lehr, Mamertus Fremy, ou dans la version latinisée, Formica Fremy. Son nom peut prendre la forme Frimigey. Il est cousin germain des frères Hemony. Cela pourrait expliquer pourquoi l'on retrouve des productions des Fremy aux Pays- Bas, notamment Amsterdam. En effet, nous y connaissons Claudius, Claudy, Claude Fremy, proche des fondeurs Hemony. Une source douteuse (Wikipedia), mentionne que Claude Fremy (1646-1699) et Mammès Fremy, beaucoup plus compétent (1651-1684), cousins au second degré des Hemony, étaient élèves au sein de la fonderie Hemony. Mammès serait actif en tant que fondeur dans le milieu du XVIIè siècle, serait décédé en 1669 d'après André Lehr. En Belgique, serait connu pour une cloche à Niel en 1713. Problème de datation ou de bonne identification ? Rien n'est aussi peu évident. En effet, Mammès a trois enfants : Jean II, Claude et Mammès II, tous trois fondeurs de cloches. De ce fait, il est préférable de dire que nous ne savons rien de ce fondeur, d'autant plus que nous ne possédons aucun acte.

FRITSEN (Petit & Fritsen) Voir au nom PETIT.

FRONMAGE Nicolas Nous ne connaissons strictement rien de ce fondeur. Il est actif en 1517 à l’église Saint- Barthélemy de Liège.

GANARD Félix Fondeur mineur. A été enregistré en tant que [Canard F.] dans l’IRPA, ce qui a longtemps valu de le considérer comme fondeur nous étant inconnu. Il existe en réalité Ganard Félix I et son fils, Ganard Félix II. Félix I est né à Germainvilliers, Haute-Marne 24/10/1661 et décédé avant 1725. Il s’agit donc d’un fondeur du Bassigny. Henry Ronot ne le répertorie pas. Il est marié avec Moriamé Marie-Anne. L'acte est passé à Silenrieux. Cette dernière est née à Bousignies-sur-Roc le 23/04/1688. Félix II est né à Silenrieux le 07/07/1705 et décédé en lieu inconnu en 1756. Le Bassigny était en proie à la terreur dans la période approchant la date de naissance de Félix I. Bien des artisans ont émigré, Germainvilliers n'en fut pas épargnée. Une trace a été trouvée que Félix I a quitté le Bassigny en 1693. Il a remplacé un certain François Baisir, laboureur à Silenrieux, et a pris le même métier. Il s'agissait éventuellement d'un établissement temporaire. Dépouillé de tout bien matériel, il a probablement pris ce qu'il lui tombait sous la main. Félix I paye l'impôt local à Silenrieux en 1696. En 1697, un certain "Félix Ganar" de Silenrieux a livré du métal pour refondre une cloche afin de la grossir et la remettre à sa place. En date du 12 novembre 1725, Anne-Marie Moriamé, (veuve de Félix I), se porte garante pour Nicolas Chevresson d'Illoud, qui a fondu la cloche décimale de la paroisse de Rognée pour le compte du chapitre Saint-Théodard de Thuin, décimateur du lieu. Félix I est actif à Ath en 1703 (2 cloches), à Pesche en 1715 et à Fontaine-l'Évêque (Leernes) en 1713. Nous ne savons rien d’autre de lui. Félix II est associé à Pierre Guillemin en 1741. Il lui est connu une cloche à Castillon (Walcourt) en 1737 et une cloche à Villers-Deux-Eglises (Cerfontaine) en 1737 aussi. En France, Félix I est connu à Bérelles (1700), avec comme inscription sur la cloche : M'ONT APPELE NICAISE DE MALDONADE PRESTRE SEIGNEUR DE BERELLES ARCHIDIACRE D'HAYNAUT CHANOINE DE LA METROPOLE DE VAMBRAY ET DAME FRANÇOISE DE MALDONADE ET DAME DE MOLEMBAIX DU TEMPS DE MAISTRE NICOLAS DEPRY CURE DUDIT BERELLES NATIF D'AVESNES. FAIT PAR FELIX GANARD, LE 22 D'AOUST 1700. Poids 229 kg. Diamètre : 80 cm. A Pesche, le contrat mentionne les termes suivants (source : Cerfontaine, bulletin du Musée n° 192, qui source lui-même : Jean- Louis JAVAUX L’église Saint-Hubert à Pesche (1756-1757). En Fagne et Thiérache, n° 154, 2007, pages 26-27). Contrat pour la fonte de deux cloches (à Pesche), 21 janvier 1715 - Ce jourdhuy 21 janvier 1715, devant nous Jacq(ues) Lescail, mayeur, eschevin luy meme, ensemble Jacques Ducar, Jean Bastin, Tilquin et Anselme Gérard et H. Simon, eschevins de la court et justice de Peschez, furent présents en personnes Modeste Destrée et ledit Gérad bourgmestres modernes de ce lieu, d'une parte, et Fœlix Ganard, clocmant fondeur de profession de résidence à Silenry, d'aultre parte, lesquels premiers comparants ensuitte de la proposition faite à la com(munau)lté le iour des plaids généraux derniers par ledit Lescail notre mayeur au suiect de faire refondre la cloche cassée app(artena)nte à cette com(munau)lté et mesme d'en faire faire une deuxième d'environ de six cents pesante, ont fait venir le deuxième comparant à cet effect, de manière qu'en p(rése)nce de nous, lesdits justiciers, du consentement mesme du sieur de Lisbonne et de la pluralité des bourgeois, ont convenus avec ledit Ganard pour refondre celle cassée et d'un mesme contexte en faire une deuxième du poid cy- dessus, parmy et aux moyen de quarante-un patagons pour les faire chez luy audit (S)ilenry, prenant ledit Ganard à sa charge de furnir toutes choses requises pour couler lesdites deux cloches, s'obligeants seulement lesdits bourgmestres luy furnir audit Silenry le métaille et rien de plus.Et au cas que la com(munau)lté trouve à propos de faire fondre lesdites cloche icy dans ce lieu de Peschez, lesdits bourgmestres promettent luy furnir tant le métaille que touttes aultres choses nécessaires pour les couler; ne s'obligeant ledit clocmant à aucune chose jusque de faire et rendre lesdites cloches achevez pour les Pasques prochains et de manière telle que lesdites cloches eussent un son réglé, mesme sy par malheur quelque chose venoit dans le coulement à manquer, il s'oblige et promet les refondre à ses fraix et dépens et les rendre de mesme poid, en prenant lesdits bourgmestres ou leurs principaux de les faire couler en ce lieu et comme est cy-dessus stipulé, ils promettent payer audit fondeur trente sept patagons, parmy tout quoy ledit clocmant promet guarantir lesdites cloches bonnes et recepvable un an entier deate du jour de la fondation». A l'égard de ses despens de bouche, les bourgmestres les laissent à sa charge. Et pour asseurance de tout quoi, lesdits comparant ont promis accomplire le premis hinc inde souz obligation in forma, constituant pour le prémis réalizer en cas de besoingt p(ar)d(eva)nt tous juges compétants tous porteurs et mis en garde par nous lesdits justiciers souz les signatures desdits comparants avec ord(onan)ce à n(ot)re greffier soubsignez pareillement. Félix Ganard - François-Modeste Destrée - [Marque] (X) Anselme Gérard pour ne scavoir escrire. Par ord(onnan)ce de la cour, Louiz Baillet, greffier. Finalement, le 14 avril 1715, Félix GANARD touche 148 florins pour ce travail. Le doyen du concile de Chimay, curé de Fagnolle, vient bénir les cloches le 4 août suivant. A Castillon, nous disposons par André Lépine de l'inscription et de quelques détails. Iscription : J’appartiens au village de castillon - pierre guillemin & felix ganard m’ont fait l’an 1737 - Au-dessus : Christ en croix ; Vierge à l’enfant ; saint Martin, évêque. Hauteur : 62 cm ; diamètre : 45 cm au sommet ; 80 cm à la base. Poids : 458 kg. Ton : le si bémol. Le co-fondeur est Pierre Guillemin. En cette époque, les U s'écrivaient V. Pierre Guillemin est un fondeur originaire de Breuvannes, dans le Bassigny. La date de 1737 correspond à des travaux possibles (pas d'anachronisme). La vie ne devait pas être facile car Guillemin souffrait du syndrome de Korsakoff. Ceci explique d'ailleurs que Guillemin ne fondait jamais seul. Concernant la cloche de Leernes, l'enregistrement de l'IRPA est extrêmement lacunaire. On ne sait rien, sauf hauteur diagonale : 109 cm et diamètre : 130 cm, pour une date de fonte en 1713. Le type d'enregistrement de l'IRPA fait savoir d'expérience qu'il est probable que la cloche soit encore présente en clocher. Concernant la cloche de Meeffe datant de 1741 avec Dechange Joseph, l'info provient de l'IRPA, mais la détermination provient de l'inventaire de Joseph De Beer en 1944. Pour information, on connait la hauteur diagonale : 100 cm et le diamètre : 116 cm. Une info partielle aussi : don de Grégoire Lambor, abbé de Saint-Laurent à Liège. Le type d'enregistrement de l'IRPA fait savoir d'expérience que cette cloche n'existe plus. Ci- joint la photo d'époque. L'épigraphie, très partielle, ne permet aucune déduction supplémentaire.

GARNIER François II Fondeur originaire de Romain-Sur-Meuse. Né en 1749 et décédé en 1833. Il fait partie d'une assez importante lignée de fondeurs. Il quitte le Bassigny en 1809 et s'installe à Saint-Omer. Quelques années plus tard, il déménage vers Etaples, en 1816. Attention à ne pas confondre avec François GARNIER de Levécourt (XVIIè siècle). Il collabore régulièrement avec Clément 1 et François DROUOT, Charles BAUDOIN, François GORLIER et Jean-Baptiste DROUOT. Il est le beau-frère de Clément DROUOT, par sa soeur Anne GARNIER, mariée à Drouot. Nous lui attribuons : - Ath, Ligne, 1807, avec Clément I DROUOT. - Velaine, 1803. - Wasmes, 1804. - Frasnes-lez-Anvaing, Hacquegnies, date non connue. - Papignies, 1803. - Chapelle-à-Wattines, 1804. - Esplechin, 1806. - Mourcourt, 1803. - Thimougies, 1803. Visiblement, les campagnes en Belgique se sont bornées à 1803-1806, puis une petite promenade en 1807. Cette période a été fort courte, vu la carrière de l'auteur.

GAULARD Établir la biographie des Gaulard n'est pas l'affaire la plus compliquée qu'il soit. Quelques auteurs s'y sont attelés, voir à ce titre l'article d'Axel Bonaparte dans le DFIM et celui de Berthelé. Les recherches généalogiques d'Henry Ronot complètent bien. Dans ce bref article, nous nous attacherons à décrire brièvement les Gaulard ayant réalisé des cloches en Belgique. La dynastie Gaulard du Bassigny est assez large. Ils furent nombreux. ceux qui nous intéressent sont provenant des villages de Romain-Sur-Meuse et Audeloncourt. Si à Romain, de très nombreux fondeurs de renom ont officié (dont des Drouot), Audeloncourt est nettement plus anecdotique. Les Gaulard qui nous intéressent sont Jean- Baptiste-Nicolas Gaulard, Augustin Gaulard, François-Alexandre Gaulard et Charles Gaulard. Du DFIM, nous excluons Martin Gaulard, parce que nous estimons comme non prouvé qu'il ait fondu en Belgique. Du DFIM, nous excluons aussi E.A. Gaulard, qui relève d'une mauvaise lecture de F-A. Gaulard, et E Gaulard, qui relève d'une mauvaise lecture de C. Gaulard. A cela, nous ajoutons Nicolas 1er Gaulard, homonyme de JBN Gaulard, uniquement cité pour clarifier le propos. Les fondeurs ayant officié en Belgique, à notre connaissance, sont au nombre de quatre. Henry Ronot relève quant à lui sept Gaulard "fondeurs de cloches" en Bassigny, hormis les ciseliers et autres métiers. L'aire de répartition de *tous* les Gaulard en Belgique est vraiment large. Martin Gaulard a enfanté Jean-Baptiste- Nicolas Gaulard (1774), François-Alexandre Gaulard (1791), Augustin Gaulard (1806). Nous avons donc affaire à trois frères, dont 32 ans séparent le premier et le dernier, ce n'est pas triste... Augustin Gaulard a enfanté Charles Gaulard (1809).

GAULARD Nicolas Ier Né à Huilliécourt le 13 mars 1698 et décédé en même lieu le 29 mars 1758. Huilliécourt était un grand village de fondeurs de cloches. Fils de François Gaulard, non fondeur de cloches. Il eut 10 enfants, pas un ne sera fondeur. Lui le sera par contre, en France. Il s'agit d'une erreur d'homonymie, car Berthelé évoque un Nicolas Gaulard provenant de Romain-Sur- Meuse. De ce fait, nous mettons sa biographie entre parenthèses.

GAULARD Nicolas II et GAULARD Jean-Baptiste-Nicolas Né à Romain-Sur-Meuse le 23 juin 1774 et décédé le 9 septembre 1849 à Zurlauben. Ce village de Zurlauben est aujourd'hui entièrement intégré à la ville de Trier, Allemagne. De Zurlauben, il ne reste que le nom de quelques rues et pour ainsi dire, plus rien de reconnaissable de l'époque. JBN. Gaulard bénéficiait d'un atelier en cette ville. Fils de Martin Gaulard, fondeur de cloches, beau-frère de Claude Charton, fondeur de cloches. De sa vie, nous ne connaissons pour ainsi dire quasiment rien. Un acte du 31 août 1834 le mentionne comme fondeur de cloches à Romain-Sur-Meuse. De TRÈS nombreuses confusions existent dans les actes entre Nicolas 1er Gaulard et Jean-Baptiste-Nicolas Gaulard, ce qui rend les hypothèses compliquées et fragiles. Ses cloches sont souvent signées JAN BTE NAS GAULARD, ce qui nous fait un élément particulier facile à reconnaître. A l'école de Romain-Sur-Meuse, d'après Henry Ronot, une inscription est encore visible à ce jour : Cette pierre a été posée pour conserver - La mémoire de MR Jan Bte Nas Gaulard, fondeur - de cloches, fondateur de l'école gratuite - de garçons le 8 mai 1888, né à Romain - Sur-Meuse le 23 juin 1774 et décédé - A Trèves (Prusse) le 9 septembre 1848. Ronot précise encore que l'année de décès est fausse. Axel Bonaparte décrit qu'à partir de 1816, une fréquente collaboration aura lieu avec Clément II Drouot, Louis-François Regnault (et non BLF Reynaud comme mentionné par erreur) et Joseph Perrin. Il est par la suite établi à Tongeren de 1818 à 1834. Il sera le maître de fonte de son frère cadet François Alexandre Gaulard en 1822, et vers 1832, de son frère Augustin et de son neveu Charles.

GAULARD François-Alexandre Né le 14 novembre 1791 à Romain-Sur-Meuse et décédé en même lieu le 24 septembre 1863. Fils de Martin Gaulard et de Anne Henriot. Frère de JBN Gaulard et d'Augustin Gaulard. Il se marie avec Marie-Françoise Gouvenot en 1820. Certains Gouvenot furent des fondeurs de cloches. Henry Ronot le décrit comme étant ciselier jusqu'en 1822 au moins, la suite des évènements le verra en apprentissage campanaire auprès de JBN Gaulard, tout du moins cela est supposé par Berthelé. Il sera actif de la sorte jusqu'en 1849. Au décès de Jean-Baptiste-Nicolas, il continuera l'activité durant une dizaine d'années, mais de manière un peu plus sporadique. En cette dernière période, il aurait été domicilié à Aix-La- Chapelle (Aachen). Il décède à Romain à l'âge de 72 ans.

GAULARD Augustin Né à date inconnue, et décédé le 19 avril 1866 à Audeloncourt. D'après Axel Bonaparte, il est né le 1er octobre 1784. Fils de Martin Gaulard, fondeur de cloches, et de Anne Henriot, née à Romain-Sur-Meuse. Martin Gaulard n'a pas exercé en Belgique d'après nous. Il aura quatre enfants : Elisabeth-Mélanie ; Charles ; Marie-Rose et Jeanne-Adèle. Charles, né à Nogent-Le-Roi, sera fondeur de cloches. Il est d'abord ciselier avant d'être fondeur. A titre d'information, la tradition de cisellerie était fortement implantée en Bassigny, un ouvrage y est d'ailleurs consacré. Il se localise durant cette activité à Nogent-Le-Roi en Haute-Marne [ à ne pas confondre avec Nogent-Le-Roi en Eure-&-Loir, qui a aussi comporté un fondeur ]. Il épouse Geneviève Chaudron en 1806. Dès lors quelques-unes de ses cloches seront signées "Gaulard-Chaudron". Axel Bonaparte précise que les prospectus publicitaires, ils prient la clientèle de ne pas confondre avec JBN Gaulard et F-A Gaulard, fondeurs à Tongres, non associés bien qu'apparentés. Est-ce par défaut de qualité des cloches de JBN Gaulard ? Est-ce par mésentente ? Evidemment tout est envisageable, puisque nous ne le savons pas. En 1832, il part à sa première campagne avec son fils Charles. Cela se stabilisera avec la création d'une société en association avec son fils : les Ets GAULARD. Cette société nous est bien connue en Belgique, étant donné qu'elle fut située faubourg de Sainte-Marguerite à Liège. Cela semble correspondre aujourd'hui à Jonfosse- Hovémont, et plus particulièrement la rue Sainte-Marguerite. Cette société semble être implantée aux alentours de 1834, et aura perduré au minimum durant quinze ans. Berthelé affirme que l'atelier était actif entre 1845 et 1846. Ses campagnes le mèneront souvent en Allemagne proche : Aix-La-Chapelle (Aachen), Koblenz (Coblence) et à Trèves (Trier). Les dernières traces d'activité le concernant se situent en 1856. Cela signifie l'âge supposé de 72 ans, c'est beaucoup...

GAULARD Charles Né le 15 septembre 1809 à Nogent-Le-Roi et décédé le 31 mai 1890 à Audeloncourt. Petit- fils de Martin Gaulard et fils d'Augustin Gaulard et de Geneviève Chaudron. Il se marie le 16 novembre 1836 avec Jeanne- Clémentine Simon. D'après Ronot, il commencerait le métier de saintier à partie de 1832. D'après ce même auteur, il aurait eu une influence décisive quant à la mutation professionnelle de son père, de ciselier vers saintier. Parfois ses cloches sont simplement signées "Gaulard Fils". Il réalisera des fontes durant 35 ans, durant lesquelles il sera installé à Liège, Aix-La- Chapelle et Malmédy. En 1834, Berthelé le situe à Liège. De 1841 à 1855, Axel Bonaparte le localise à Aachen. En 1855, Ronot le localise à Malmédy, où il travaillera durant 15 ans. Charles Gaulard a livré en Belgique, Pays-Bas, Luxembourg (rare et intéressant), Allemagne. Son retrait en pension sera dans le village de son père : le hameau de Audeloncourt. Il y tenait une distillerie, où il passait ses mois d'hiver. Sa retraite le verra actif en cette production, ainsi que dans le commerce de vins et de liqueurs. Il décède à 80 ans. L'ensemble des biographes reprend la description de Joseph Berthelé. EN RECIB, il est dénombré 144 cloches des Gaulard, le plus souvent de manière indifférenciée faute de bon inventaire. Il y en a probablement bien plus vu que nombre d'anonymes, non reconnues, sont probablement des Gaulard. Ce sont des cloches qui pour la plupart ont un aspect manifestement soigné. Ce ne sont pas des travaux réalisés à la va-vite. Pour autant, bien des histoires nous parviennent concernant des fontes désastreuses, des procès et de multiples refontes. Nous ne savons pas juger les cloches Gaulard in-situ, n'en connaissant pas. Elles sont majoritairement localisées en Lorraine belge et en Ardenne. En France, il est connu 69 cloches. Cette valeur est à prendre avec des pincettes étant donné qu'elle inclut des résultats de Nicolas Ier Gaulard, de François Gaulard, etc... Bibliographie -Dictionnaire des facteurs d'instruments de musique en Wallonie, Malou Haine, Nicolas Meeùs. -Dictionnaire des fondeurs de cloches du Bassigny, Henry Ronot. -Base de données de l'IRPA reprenant le fonds De Beer. -Joe Labonde, Glocken im Rheinland aus der Glockengießerfamilie Gaulard. Annalen des historischen Vereins für den Niederrhein.

GERARD DE LIEGE Fondeur de cloches médiéval, maître fondeur, actif entre 1275 et 1324. Il est cité dans le fonds Terry concernant deux cloches : la cathédrale Saint-Paul de Liège en 1275 et l’abbaye Saint-Laurent de Liège en 1324. Ces deux cloches sont aujourd’hui disparues.

GILLETT & JOHNSTON Fonderie de cloches anglaise, majeure en ce pays, mineure en Belgique du fait du faible nombre de cloches réalisées. Il est connu en Belgique un carillon de 32 cloches à Leuven (1928, Universiteit Centrale Bibliotheek) et une partie de carillon à Liège, 13 cloches, (1930, 1934, Saint-Jean l’Evangéliste). Cette fonderie fut basée à Croydon, au sud de Londres. Elle a été active entre 1844 et 1958. Les premières activités démarrent en 1844, sous l’impulsion de William Gillett. Il est avant tout un horloger. Assez rapidement, il collabore avec Charles Bland, la firme est alors appelée en cette époque Gillett, Bland & Co. Le nom Gillett & Johston est utilisé depuis 1877, lorsque Arthur Johnston rejoint l’équipe. Il est le personnage qui oriente l’activité vers la fonderie de cloches de sonnerie. Il mène des travaux intenses en ce sens, jusqu’à devenir le leader de la société. Entre 1902 et 1907, il est graduellement rejoint par son fils Cyril Johnston. En cette époque, des recherches actives sont menées, notamment sur les questions d’accordage des cloches. Cela ne fait pas de Gillett & Johnston un pionnier en la matière, mais ils s’impliquent tout de même fortement dans le développement de ces questions. Cela leur forge une bonne place en tant que fabriquant de carillon, dont des années de forte activité, la période de 1920 à 1935. Les exportations vont principalement vers les pays anglophones, mais comme on le voit, la Belgique fait aussi partie de l’épopée. Durant leur activité, l’atelier Gillett & Johnston a réalisé environ 14.000 cloches. Ils sont auteurs de la Wanameker bell, une cloche de 16 tonnes datant de 1925. Ils sont aussi auteurs du Rockefeller memorial carillon, Riverside Church, New York City. Ce carillon très large (72 cloches) et très lourd possède une cloche de basse qui pèse 20 tonnes (c’est énorme !). La fonderie de Croydon a été démolie en 1997. Le nom Gillett & Johnston est continué à ce jour au travers d’une firme de campanistes et d’horlogers.

GONTHIER Joseph Fondeur mentionné par l'IRPA sous le nom raccourci GONTHIER JOS, c'est-à-dire de la même façon que sur les épigraphies. Le véritable nom est GONTHIER Joseph. Fondeur assez peu connu et d'ailleurs assez peu prolixe, dont la période d'activité semble se borner entre 1905 et 1907. Ses cloches ne sont pas des foudres de guerre mais restent dans l'ensemble soignées et relativement originales. Au regard rapide, elles peuvent être confondues avec des Beullens. Nous pensons que ce fondeur est originaire de Malines (Mechelen). Ses dates sont souvent précédées des mots "an de grâce" ou "anno domini". GOURY Mathieu fl 1504. Fondeur a priori originaire de Tournai. D'après Cloquet de la Grange, il livre une cloche à l'église de Pecq en 1504 : Mathieu Goury livre en 1504 une cloche de 3000 livres à l'église de Pecq. Son oeuvre est examinée par Gérard du Hem, « caudrelier » et Jehan Marchand, fondeur de laiton.

GOUSSEL Frères Il s'agit d'un établissement de Metz en France, identifié comme étant la fonderie de Metz. Cette atelier fut tenu par Jean-Baptiste III Goussel, Nicolas Goussel et Joseph II Goussel. La fonderie est démarrée en 1850, lors de la reprise de l'établissement Dosse- Watier, 3 rue des Minimes et 5 rue des Allemands à Metz. Elle a été transférée 30 rue des Jardins puis 11 rue des Clercs. Elle ferme en 1888. Concernant la France, plus de 3100 cloches ont été coulées dans cet atelier. La fonderie Goussel Frères est connue pour la fonte de 3 cloches en Belgique : Heinsch (Arlon), 2 cloches en 1864 et Aubange, 1 cloche en 1868. Ce sont des cloches de très belle qualité, possédant des rinceaux de médaillons et une estampille très claire mentionnant la fonderie. Les rinceaux peuvent aussi être constitués de galerie de saints. Les anses sont exceptionnelles, dont notamment des têtes de lutin. Bref, un travail excellent.

GOUVENOT Claude Nous connaissons extrêmement peu ce fondeur. Il pourrait s’agir de Claude GOUVENOT « le jeune ». Né le 9 février 1705 à Romain-sur-Meuse. Décédé le 25 mars 1777 en même lieu, à l’âge de 72 ans. De parents : Claude GOUVENOT « l’aîné » et Jeanne BERNARD. Marié avec Anne MOREL en 1732. Importante campagne en Pas-de-Calais, en compagnie de Pierre GUILLEMIN et Raymond GOUVENOT ; Accessoirement aussi avec Charles BAUDOUIN. Son filleul Claude Gouvenot « Junior » est né en 1736. Il ne peut convenir à notre recherche. En effet, en Recib, nous ne connaissons Gouvenot que dans le cadre d’une seule cloche : Deftinge en 1736. A distinguer aussi de Claude Gouvenot « l’ancien », 1630-1691 et Claude Gouvenot « l’aîné », 1670-1750.

DE GRAVE Jan-Albert Fondeur originaire de Celle, au nord de Hannover (Hanovre), en Allemagne. Le 10 juillet 1699, il se marie avec Catharina Ten Wege, la veuve du fondeur de cloches Claude Fremy. A cette occasion, il s’installe à Amsterdam. Il est notamment connu pour avoir réalisé un certain nombre de fontes d’artillerie. Les travaux sont menés en collaboration avec Claes Noorden, un élève des Hemony. Attention, le DFIM mentionne les noms Jean- Albert De Grave et surtout Nicolas Van Noorden. Cela nous semble des approximations hasardeuses. Les deux fondeurs réalisent ça et là des carillons, où l’on ressent une influence de l’art des Hemony (une recette qui marche). Ce fondeur dont on ignore la date de naissance est probablement décédé dans l’année 1734, ou peu avant (jusqu’en 1729), vu qu’en 1734, les locaux de sa fonderie sont mis en location. Claes Noorden et Jan-Albert De Grave travaillent au carillon de l’église Saint-Nicolas de Bruxelles en 1714. Ce sont les seuls travaux inventoriés en Belgique. Ces travaux sont à mettre entre parenthèse. L’information provient du DFIM. A priori, nous aurions tendance à dire que ce carillon était placé à l’abbaye d’Heverlee près de Leuven, littéralement « voor de Abdij van Heverlee bij Brussel ». Ce carillon a été déplacé par la suite vers l’église Saint-Pierre de Louvain, littéralement « Later verhuisde dit spel naar Leuven, in de vieringtoren op de St. Pieterkerk ». Peut-être que les deux informations sont justes. En effet, l’église Saint-Nicolas reçoit en 1714 un carillon, la tour s’effondre la même année sous le poids des 13 cloches. Les deux informations seraient-elles complémentaires ? Nous n’en avons aucune idée, c’est plausible.

GRONGNART Les données provenant du Dictionnaire des facteurs d'instruments de musique de Malou Haine, assez nombreuses, sont annotées (dfim). Celle de l'Irpa sont aussi annotées, avec le numéro d'inventaire. En France, il n’est actuellement pas inventorié d’instrument Grongnart. Cependant, dans Mémoires de la Société des lettres, sciences et arts de Bar-le-duc, nous relevons la courte phrase : Il existe, au presbytère d'Herzerange, une cloche, hors d'usage, qui porte pour inscription : Grongnart me fecit, 1590. Serait- ce Herserange (54400 ?), peu d’autres références semblent relevantes géographiquement. Quant aux autres sources, une non identifiée se lit en ces termes : Grongnart, seizième siècle, fondeur de cloches qui en fit une pour l'église d'Herserange (Lorraine), datée de 1590. C'est bien tout pour la France.

GRONGNART Jean I (tout DFIM, sauf mention contraire) – Connu sur Dinant et Mons. A épousé Jeanne de Vergnies. A eu trois fils : Jean II, Christophe et Nicolas. Travaux connus : -1579, Marchienne Au Pont. Plusieurs cloches, pour un poids de 4541 livres. Non répertorié par nos services en clocher, donc disparues ? -1583, Mons, Sainte-Elisabeth. Un carillon et une cloche de 460 livres. -1587, Gosselies, église Saint-Jean Baptiste. Irpa 10035237. En collaboration avec Isaïe Herwin. -1589, Nivelles. Sainte-Gertrude. Grosse cloche. Disparue. -1590, Nivelles. Sainte-Gertrude : 17 cloches pour le carillon, en collaboration avec Blaise Heuwin. -1590. Jumet, église Saint-Sulpice. Irpa 10048181. Possèderait en épigraphie le nom de donateur Micael Willelmus. Rinceaux typiques de la cloche Rochus Grongnart de Soy. -1591, Lessines, beffroi. Une cloche. -1592, Enghien, Saint-Nicolas. Refonte de plusieurs cloches du carillon -1593, Mons, cloche de la Porte, de 1125 livres. Inscription : MARIE AY NOM. MON OFFICE ET DEBVOIR EST D'ANNONCER ET DE FAIRE SAVOIR LE CLOS DE MONS ET SON OUVERTURE AUSSY JE FUS FONDUE L'AN QU'ON VOIT ICY 1593 – JEAN GRONGNART M’A FONDUE. -1593, Enghien. Saint-Nicolas : cloche Petrus. -1593. Heppignies, église Saint-Barthélémy. Irpa 10035445. Possède en épigraphie le nom de Anne d’Ophem. Documentée en cette page. -1596, Gand. Sainte-Pharaïlde. Cloche Marie -1598 Bruxelles. Sainte-Gudule : deux cloches pour le carillon. -1598, Ligne. Une cloche. -1598, Binche. Cloche de l’heure. Nommée : L'Indépendance, poids de 1700 kg. Inscription : J’ANNONCE L'HEURE ET NON LE TORT - CHACUN SE GARDE DE LA MORT - JAN GROGNART M'A FAICT A MONS 1598. -1603, Ath, cloche de la porte, sonnant le mi bémol. -1604, La Thure, abbaye. Refonte de la moyenne cloche. -1605-1606 Bruxelles. Saint-Nicolas. Dix cloches pour le carillon. En collaboration avec Thomas Tordeur. -1605, Chimay. Saints-Pierre-et-Paul. Cloche pour le carillon. Irpa 10064725. Rinceaux gothiques, supérieur et inférieur, très fins. -1606, Villers-La-Ville, église Notre-Dame de la Visitation. Irpa 10001125. -1607, Ypres. 21 cloches pour le carillon. En collaboration avec Blaise Heuwin. -1609, Frasnes-lez-Buissenal. Refonte d'une cloche. -1609, Nivelles. Sainte-Gertrude, quatre petites cloches. -1615, Toumai. Athénée royal, cloche de la cour. Peu de références existent, et c’est pourtant celui de la dynastie où nous avons le plus de renseignements. Une cloche est décrite en ces termes : Une cloche fut fondue, en 1605, par Jean Grongnart de Mons pour compte de l'église Saint-Jacques à Anvers. (Bulletin académique royal des Archives de Belgique, 1913. F. Bonnet). Une seconde référence décrit des travaux exécutés à Sainte-Elisabeth de Mons : En 1583, la fabrique fil poser au clocher un carillon et une cloche du poids de 460 livres, qui fut fondue par maître Jean Grongnart. Bertrand Piermont, couvreur d'ardoises, fit quelques réparations au clocher vers la même époque. (Mémoire sur l'église et la paroisse de Sainte-Elisabeth à Mons). Il est intéressant de mettre l’accent sur ce terme de Maître / Magister. C’est un titre honorifique assez rare en ce qui concerne les fondeurs de cloches. Cela explicite une haute reconnaissance vis-à-vis de ses travaux : savoir-faire, expertise, etc. Il est probable que Grongnart fut appelé, comme les Vanden Gheyn, à juger des contentieux. Dans les Annales du congrès, Volume 17, Fédération archéologique et historique de Belgique, c’est la cloche d’Enghien qui est brièvement décrite : En 1593, Théodore Planeau fit refondre plusieurs petites cloches de l’église Saint- Nicolas, à Enghien, par Maître Jean Groygnaert (Grongnart), fondeur à Mons. La cloche « La » qui s’était fendue, fut refaite à raison de 2 sous 6 deniers la livre. Une intéressante variation d’orthographe nous est donnée ! Une plus longue description existe concernant le carillon d’Ath (Annales, Volume 7, Par le Cercle archéologique de Mons) : Au mois d’avril 1603, la cloche au ton de mi bémol servant à annoncer l’ouverture et la clôture des portes de la ville, fut remise en fonte par Jean Grongnart, Maître fondeur à Mons. Il lui fut payé deux sols tournois pour chaque livre de métal mis en œuvre, la ville fournissant le bois et le charbon nécessaires, ainsi que les briques pour la construction du fourneau. Le reste de la main d’œuvre était à la charge de l’entrepreneur. Le même fondeur entreprit également cette année au même prix et aux mêmes conditions, la refonte de la 2e, de la 3e et de la 4e cloche de l’église Saint-Martin, au ton de fa mi ré, ou de mi ré ut. Deux mille livres de métal vendues au prix de 40 florins le cent, par Hendric Snaitte, Maître chaudronnier à Ath, furent employées au parachèvement de cet ouvrage. Cette documentation est complétée par une courte mention dans les Mémoires de la Société historique et archéologique de Tournai, Volumes 19 à 20 : Jean Grongnart, fondeur de cloches, fait en 1620 la quinzième cloche du batillage du Beffroi. Ce fondeur était- il tournaisien ? Etait-il parent de Pierre Grongnart, fondeur montois, qui coule dès 1598 deux des trois cloches de l'église de Ligne ? A notre connaissance, la cloche de l’église de Ligne a effectivement été réalisée par Pierre, sur lequel nous n'avons aucune documentation. Un texte très intéressant nous concernant existe dans « l’église Saint-Barthelemy d’Heppignies. Mme Henriet-Etienne. 1989, Fleurus ». En effet, dans ce texte dont nous reproduisons la totalité, il est clairement mentionné qu’il subsiste une cloche Grongnart. Ceci nous fut confirmé en juillet 2012. Heppignies peut se targuer de posséder une cloche très ancienne : Anne. En effet, cette cloche, fondue par Jean Grongnart, a été offerte à notre église par Anne (ou Jeanne) OPHEM (OPEN), 22e abbesse de l‘Olive qui prit son abbatiat après le décès d'Antoinette d'Oignies le 15 décembre 1583 et qui gouverna prudemment son monastère pendant environ dix-neuf ans. Elle quitta ce monde le 1er novembre 1602. La cloche porte les armoiries de l'abbesse et la date de 1593 (sur le souvenir de baptême des nouvelles cloches en 1961, il a été imprimé erronément 1393). Elle est en bronze et mesure 90 centimètres de hauteur pour un diamètre de 1,05 mètre. Elle porte l'inscription suivante : ANNE d'OPHEM par la Grâce de Dieu, Madame l'abbesse de l'Olive et HUME abbé de l'Eglysse. Jean GRONGNART m'a faite 1593. S'y trouvent les armoiries de l'abbesse et sa devise : Espoir en Dieu. Une troisième cloche fut installée en 1788. L'an 1788, le 27e jour d'août a été bénie la troisième cloche d'Heppignies pesant 1054 livres 3/4 (491 kg environ) sous l'invocation de Marie dont j'ai été parrain et ma soeur Marie Joseph Dame des Forges à Namur, marraine. Tel est le texte que fait figurer le curé dans les registres paroissiaux (p. 10 recto du volume III). C'est cette cloche qui a été refondue (ou remplacée) par une autre, fondue par N. Antoine fils, portant la Vierge et l'Enfant et datée de 1803. Installée en 1805 par le curé CANVA, elle mesurait 80 centimètres de hauteur pour un diamètre de 95 centimètres. La deuxième, la grosse cloche, a été, quant à elle, refondue le 10 juin 1835 par Pierre Jos. Courteaux et pèse 1870 livres (poids Brabant soit 875 kg environ). Elle portait le Christ en croix et mesurait 1 mètre pour un diamètre de 1,15 mètre. Des pièces d'or y furent incorporées, raconte-t-on, lorsqu'elle fut fondue. Ces pièces avaient été offertes par les demoiselles Carpent, filles de Jean-Louis et Marie-Françoise Dupuis. Ces deux dernières cloches furent enlevées par les Allemands au mois d'août 1943. Elles furent remplacées par deux nouvelles cloches qui ont été baptisées et consacrées par Monseigneur Thomas, vicaire général de Tournai le 20 août 1961, sous le pastorat de l'abbé Van Loon. Toutes deux furent fondues par Van Habost, de Coutrai. La première se nomme VALERIE ayant pour parrain Roger Thévenier et pour marraine Valérie Heine. La seconde porte le prénom de MARIE-ALCIME, son parrain étant Léopold Janssens et sa marraine Soeur Marie Alcime.

GRONGNART Roch (tout DFIM) – Connu comme fondeur local à Tongeren entre 1586 et 1598. A refondu le carillon de ladite ville en 1586. A travaillé, d’après le fonds Terry, sur diverses cloches de ladite ville en 1598. Aurait fondu en collaboration avec Jean Cronen. -1597. Fize-Le-Marsal, église Saint-Martin. Irpa 10015099. Signée Grongnart Rochus, production à Dinant. -1681. Viemme, église Notre-Dame. Irpa 10019537. Visiblement un problème de date, nous y verrions plutôt 1581. -1776. Retinne, église Sainte-Julienne. Irpa 10072003. Dédicace : Rochus Croegnaert me fecit 1776. Visiblement un problème de date, nous y verrions plutôt 1576. -1663. Heure-Le-Romain, église Saint-Remi. Irpa 10094624. Dédicace : Rochus Grongnart : Had honorem et gloriam ss trinitatis dei (...) Rochus. Visiblement un problème de date, éventuellement 1563 ? Rinceaux typiques de la cloche Rochus Grongnart de Soy. Superbe blason en haut de faussure. Notons aussi la référence bibliographique : -Couillet, église Saint-Basile. En 1920 la paroisse fut morcelée par suite de la création de celle de N.D. du Rosaire. Pendant la dernière guerre, les Allemands enlevèrent deux cloches, laissant la plus petite « trop vieille » fondue par Roch Grongnart en 1654, cédée par la paroisse Saint-Laurent. (Notice historique sur Couillet, par Alfred Bolle). Quasiment aucun renseignement n’existe sur ce fondeur, si ce n’est qu’il est lui aussi considéré comme Magister, notamment dans la Chronique archéologique du pays de Liège : Le registre 372 de l'abbaye renseigne encore la livraison, en janvier 1644, de bronze fourni par Roch Grongnart, maître-fondeur de cloches. Il livre XIe XLV (1145) livres de matière de cloche à XLV (45) florins les cent livres ou IX (9) pattars la livre. Autrement, dans le Cartulaire de Dinant, nous relevons la courte mention : Roch Grongnart, fondeur à Dinant, s'engage à livrer une cloche au chapitre de Moustier-Sur-Sambre, le 18 septembre 1600. Aussi il faut mentionner l’existence d'une cloche Rochus Grongnart à Arthies. Citation : Une autre cloche "belge" de la première moitié du XVIIe siècle a été acquise à Pontoise peu après la Révolution pour l'église d'Arthies (Val d'Oise). Elle est signée "Rochus Grongnart me fecit" ; son diamètre est de 0,75 m.

GRONGNART Jean II (tout DFIM) – Connu comme fondeur local à Gand entre 1618 et 1620. Travaux connus (tout dfim) : -1618, Namur, porte de Hoyoul. 17 cloches pour le carillon. -1618, Malonne, abbaye. 6 cloches pour le carillon. -1618, Jambes, abbaye. 1 cloche. -1620, Mons, Notre-Dame de Cambron. 1 cloche. -1620, Tournai, 15ème cloche du beffroi. N’existe plus à ce jour. -1620, Gand, Saint-Michel. 11 cloches pour un total de 4064 livres. Nous savons peu de choses sur Jean Grongnart, si ce n’est que son prénom est assez souvent mentionné en flamand : Jan. On relève dans Handelingen der Maatschappij van Geschiedenis en Oudheidkunde te Gent, Volumes 6, la mention : Jan Grongnaert, fondeur de cloches, fixé à Gand depuis deux ans avec sa femme et ses enfants, se fait inscrire, par procuration, comme bourgeois de Gand. Un instrument semble encore exister. Dans Les Instruments de musique à Bruxelles et en Wallonie, inventaire descriptif, à la page 399, il est relevé : Musée archéologique, rue du Pont à 5000 Namur. Cloche Grongnart Jean II, à Gand, 1618. Inscription : Anthoine de Marbays, chevalier SR de la Haye et Mayeur de Namur Ao 1618. Magister Johannes Grongnart Gandensis fusor totam harmoniam fecit 1618. Cloche portant les armoiries de la ville et du seigneur de Marbais. Cloche principale provenant du carillon de la porte Hoyoul.

GRONGNART Pierre (tout DFIM) – Connu comme fondeur local entre 1598 et 1656. Se fixe à Mons et se marie avec Jeanne Lozenge. Travaux connus (tout dfim) : -1598, Ligne. 2 cloches. -1622, Thieusies. Refonte de la petite cloche. -1630, Binche, carillon de l’hôtel de ville. 3 cloches. -1632, Mons. Maison d’abbaye de Notre-Dame du val des Ecoliers. Refonte de 3 cloches. -1641, Enghien, église des Capucins. 1 cloche de 42 livres. -1645, Ath. Refonte de la seconde grosse cloche. -1656, Thieusies. 1 cloche.

GRONGNART Paul (tout DFIM) – Connu comme fondeur local en 1703 à Tongeren. Deux grandes cloches pour le carillon. Le dfim mentionne qu’elles existent encore aujourd’hui.

GRONGNART Henri – Son prénom francisé est Henri, latinisé Henricus. Peu de travaux sont connus nous concernant. -1612. Zonhoven, kerk Sint-Kwinten. Datée éventuellement de 1617. Irpa 77752. Rinceaux typiques de la cloche Rochus Grongnart de Soy. -1624. Heverlee, abbaye van ‘t park. Pot et broyeur. Possède l’inscription : GVILIELMVS VANDEN DRIESSCH PHARMACOLA ANNO 1624 - HENRICVS GRONGAERT ME FECIT. Dans le bulletin de la Société d'art et d'histoire du diocèse de Liège, volume 26, une phrase semble préciser le prénom francisé : D'autre part, Henri Grongnart reçut, en 1617, 66 florins de Brabant pour métal mis « autour des cloches » et les journées de travail. En 1620, l'administration du mobile paya 428 florins à Nicolas Chapelle, fondeur de cloches. Henri est probablement un ouvrier (un artiste ?), lié à la dinanderie. Ce mot peu répandu se définit comme suit : La dinanderie est la technique du dinandier. Elle consiste à mettre en forme les métaux en feuille comme le cuivre, le laiton, l'argent ou encore l'étain au moyen de différents outils dont principalement les marteaux. Ce mot désigne l'ensemble des ustensiles de cuivre et de laiton fabriqués à l'origine dans la ville de Dinant, en Belgique. Dans la référence 269 de la base de donnée Prométhée de l’ULB, il est écrit : Grongnart, "clockman" de Dinant, relève en 1609 le Métier des fèvres de Liège par l'intermédiaire de sa femme. Ce terme fèvres, peu répandu aussi, s’applique à la dinanderie. De manière accessoire, en 2261 de la même base de donnée, nous relevons : En 1617, Grongnart reçoit 66 florins Brabant pour métal mis "autour des cloches" et journées de travail à la cathédrale Saint-Lambert à Liège. Une longue référence, dans Latijn van toen tot nu, par Andries Welkenhuysen, décrit la Mariaklok, 1612, de Henricus Grongnart : De Mariaklok van 1612, die — zoals ter inleiding werd gezegd — sedert het einde van de 18de eeuw, dank zij Jan Bielen, het halfuur aangaf, is een relatief grote klok, van 103 cm hoogte en een slagrand-doormeter van 118 cm. Ze is een produkt van de Luikse bronsgieter Henri Grongnart. Dat leert ons het opschrift, dat onder een decoratieve fries van bladeren en ranken over de klokkraag in twee registers verloopt. Wij trachten een getrouwe natekening van deze inscriptie te geven. Om redenen van duidelijkheid spreiden wij elk register over twee regels : SANCTA MARIA ORA PRO NOBIS ME FECIT HENRICUS GRONGNART A° 1612 PASTORE EXISTENTE. D AC M PAULOX CHARLIERS STL SIMONE LEONARDI ET GETRUDE A LAPIDE SUSCEPT Het is meteen klaar dat de bovenste tekst van deze inscriptie (onze regels 1-2) met zorg is uitgevoerd, in een duidelijk kapitaalschrift (behalve het jaartal, in Arabische cijfers van de tijd), een behoorlijk goede imitatie van de Romeinse capitalis monumentalis. De onderste tekst daarentegen (onze regels 3-4) werd er vrij onverzorgd bijgeplaatst, in kleinere onregelmatige kapitalen, met enkele vergissingen in de orthografie. De verklaring voor dit contrast lijkt ons de volgende. Henri Grongnart had voor de veel gevraagde Mariaklok inscripties goede matrijzen in voorraad, die voor meer dan één klok bruikbaar waren, en die hier het bovenste register hielpen samenstellen. Maar de tekst van het onderste register, die de plaatselijke pastoor en de susceptores memoreert, en die hier het bovenste register hielpen samenstellen. Maar de tekst van het onderste register, die de plaatselijke pastoor en de susceptores memoreert, en dus uiteraard alleen voor dit éne exemplaar kon dienen, voegde hij er bepaald nonchalant aan toe. In het bovenste register lezen we: SANCTA MARIA ORA PRO NOBIS. ME FECIT HENRICVS GRONGNART Ao 1612 = Heilige Maria, bid voor ons. Henri Grongnart heeft mij gemaakt in het jaar 1612. De Onderste tekst voegt daaraan toe : PASTORE EXISTENTE D(OMINO) AC MAGISTRO) PAULOX CHARLIERS S(ACRAE) T(HEOLOGIAE) L(ICENTIATIO), SIMONE LEONARDI ET GETRUDE A LAPIDE SUSCEPT(ORIBUS). We kunnen vertalen als volgt : toen de Eerwaarde Heer Meester Paul Charliers, Licentiaat in de Heilige Godgeleerdheid, pastoor was, met als peter en meter Simon Lenaerts en Geertrui van [de/den/der] Steen. We merken op dat de letter N twee keer (van de drie) in spiegelschrift staat, een eigenaardigheid die ook elders dikwijls voorkomt. Maar bovendien staat er PA VLOX in plaats van PAVLO (de X heeft, menen wij, niets te maken met b.v. een tweede voomaam van de pastoor) en is de eerste R van GERTRVDE vergeten. Dit laatste hangt mogelijk samen met iets dat we alleen bij autopsie van het klokopschrift kunnen opmerken : de lettergroep GETRVDE is blijkbaar over andere lettertekens heen uitgevoerd. Wij menen eronder A LAPIDE te ontwaren, hetgeen zou betekenen dat de voomaam GERTRVDE eerst gewoon was overgeslagen en dan gauw gauw over A LAPIDE heen werd uitgevoerd. Uit dit alles, alsook uit het ontbreken van decoratie, buiten de sierringen en de reeds vermelde fries (een opvallend contrast met de Quintinusklok), kuntnen we opmaken dat de bronsgieter niet van het niveau was van een Zeeltsman of een Waghevens. Hij behoorde tot het geslacht Gro[n]gnart, van Dinant afkomstig, maar uitgezwermd naar Bergen (Mons), Gent en Luik. De Gro[n]gnarts zijn als bronsgieters (ook van kanonnen) en koperslagers werkzaam geweest van de 15de tot een stuk in de 18de eeuw. Van Henri Grongnart, in Luik, zijn ons vijf bewaarde werken bekend: de Zonhovense Mariaklok van 1612, een andere Mariaklok in de Sint-Lambertuskerk van Gleixhe (onder Awirs, ong. 15 km ten westen van Luik), gedateerd 1621, en drie vijzels, waarvan de jongste met opschrift FAICT A LIEGE PAR HENDRIC GRONGNAR LAN 1633. Het opschrift van de klok van Gleixhe luidt S. MARIA ORA PRO NOBIS - HENRICVS GRONGNART ME FECIT A° 1621 (ook hier is de N tweemaal in spiegelschrift gezet) : zo goed als identiek dus, op het jaartal na, met de Zonhovense inscriptie. Henri Grongnan heeft dus inderdaad zijn Marialdok-matrìjzen nog gebruikt. Cette description nous fixe la fonderie d’Henri Grongnart à Liège. La cloche y est décrite comme étant un instrument d’un grand volume. Il est évoqué que le début de la dédicace est réalisé avec beaucoup de soin. Par contre, la seconde partie possède des lettres capitales plus petites et de moins bonne qualité, avec un certain nombre de fautes d’orthographe. L’auteur explique que le texte du haut est classique et pouvait resservir à d’autres cloches, tandis que le nom du prêtre est chose variable selon les cloches – donc non réutilisable. Cela explique d’après lui le manque de soin. Il note aussi qu’assez souvent, les N sont à l’envers. L’auteur estime, jugeant les autres éléments de décor, que la qualité est relativement faible et que les instruments d’un Waghevens ou d’un Zeeltsman sont supérieurs. Notons en dernier lieu qu’il mentionne brièvement une autre cloche, signée Hendric Grongnart. Cette longue description est complétée par l’Irpa. En effet, cette Mariaklok de Zonhoven est décrite et plusieurs fois photographiée, objet 77752.

GUILLEMIN Pierre Est l'auteur supposé de quatre cloches au musée ducal de Bouillon, 1768. Marqué sur la panse : J'APPARTIENS A LA VILLE DE BOUILLON, PREGUILLEMIN NOUS A FAIT. Seul Pierre Guillemin semble correspondre à cet enregistrement. Les dates sont concordantes. Né vers 1694 d'après Henry Ronot et décédé après 1780 de même source. D'après le centre généalogique de Haute-Marne, décédé le 6 avril 1781 à l'âge de 85 ans. A commencé le métier de fondeur à l'âge de 19 ans. A souffert de gros problèmes d'alcoolisme et de manière liée, du syndrome de Korsakoff. Citation d'Henry Ronot, l'auteur le plus complet sur ce fondeur : Depuis longtemps, il avait pris l'habitude de boire beaucoup et son caractère était devenu égoïste, taciturne, irritable, violent même. C'est pourquoi il ne trouvait plus ni associé ni compagnon et partait seul en campagne. Paresseux et dépensier, à la fin de la campagne, il s'attardait à dissiper au cabaret et à l'auberge l'argent qu'il avait gagné. Il vint un temps où il ne rentrait plus à Breuvannes qu'à la fin de l'hiver au moment où les autres fondeurs s'apprêtaient à ouvrir la campagne suivante. Certaines années, il oubliait même le chemin du retour. A Breuvannes, tout son temps était consacré au jeu et à la boisson. Plusieurs fois il fut ramené au logis dans le coma alcoolique. Enfin à la suite d'une chute d'un arbre au cours de la cueillette des fruits de septembre 1779, il présentât des troubles mentaux: un état confusionnel, composé d'amnésie, de fabulation et d'agitation nocturne, connu des psychiatres sous le nom de syndrome de Korsakoff. Il laisse derrière lui de nombreuses dettes mais aussi des cloches légendaires, dans le sens où elles n'ont existé que dans son imagination : Verdun, vingt mille livres...

GULDENBORCH Thierry fl 1532. Fondeur originaire d'Antwerpen (Anvers). D'après la VBV, il fournit une cloche destinée au carillon de la cathédrale Sainte- Gudule de Bruxelles en 1532.

GULLIET Il existe deux cloches Gulliet en Belgique. Comme nous l’évoquerons, leur parcours est particulier et leur présence anecdotique. La fonderie Gulliet (et non pas Guillet) était établie à Lyon, elle fut fondée en 1850. Il s’agissait de l’établissement de Claude Gulliet (fl 1851- 1883) et de son fils (fl 1877-1882). Nous ignorons le prénom du fils, qui est nommé « Gulliet Fils » en épigraphie. La fonderie était située au n°23 rue de Penthièvre à Lyon. A noter, cette rue n’existe plus à ce jour, nous n’avons pas réussi à la localiser. La fonderie Gulliet fut un établissement relativement modeste, en France il leur est connu 150 cloches. Un nombre non négligeable de cloches se trouvent en Isère. Leur œuvre majeure est le bourdon de Lalouvesc, d’un poids de 6 tonnes. En Belgique, leurs travaux sont bien entendu très peu répandus. Les deux cloches connues sont accrochées au carmel de Floreffe. Nous supposons que ces cloches sont là du fait de relations privilégiées avec le carmel de Fourvière.

HABERT Clément, Son nom complet est Clément-Joseph-Nicolas Habert. Dans certaines sources, il est mentionné son nom raccourci comme étant Joseph Habert. Nous estimons que c’est un facteur d’erreur, bien qu'il signe parfois (et ici cas présent) de la sorte. Il est souvent appelé « Clémentin ». Enregistré en Refond français car originaire du Bassigny, nous constatons que sa production est essentiellement belge, ou pour ainsi dire exclusivement. En effet, il n’est enregistré aucune cloche de sa part en France. Reste que c’est compliqué à établir étant donné qu’il a collaboré avec Louis-François Regnault, que nous connaissons, Nicolas Thouvenel, Joseph Drouot, soit la belle équipe du Bassigny. De plus, épousant Marie-Rose Bastien, il est le beau-frère du fondeur Jules Bastien, que nous appelons parfois James Bastien. Vu la mixité, autant dire qu’il s’agit plus d’un travail d’équipe qu’une production autonome. Louis-François Regnault est l'oncle d'Habert, il fut son apprenti de 1808 à 1810. Il nait à Huilliécourt en Haute-Marne le 8 avril 1790. Il décède en Belgique en 1823. Sa vie aura été brève étant donné qu’il décède à 33 ans. Il se marie le 18 novembre 1817 avec Marie-Rose Bastien, ses cloches seront dès lors signées Habert-Bastien. En apprentissage auprès de Regnault provenant du village voisin d’Illoud, il constituera une sonnerie de trois cloches pour Saint-Elisabeth de Mons en 1808. La plupart de ses collaborations seront effectuées avec Joseph Drouot, dont nous retrouvons une cloche (Drouot seul) à Isières. Une cloche de Bouvignies est une collaboration Drouot-Habert. Mis-à-part de dresser une liste de cloches existantes et enlevées, nous ne savons pas grand-chose de plus au sujet de ce fondeur, si ce n’est qu’il sera maire d’Illoud.

HANNOT Antoine Fondeur cité par l’IRPA, nous étant connu pour avoir fondu une cloche en 1721 à Buissenal (Frasnes-lez-Anvaing). Nous ne connaissons absolument pas de fondeur de ce nom, ni en France ni aux Pays-Bas. La cloche de Buissenal étant extrêmement sale, nous ne pouvons y lire l’épigraphie. Ce fondeur restera donc un mystère.

HAZAERT Jean Mentionné dans L'ancienne industrie du cuivre à Malines de Georges Van Doorslaer. Fondeur médiéval actif à Mechelen (Malines) en 1399. La probable bonne orthographe du nom serait Jan Hazaart ou Hazaert. En 1425, il est contacté par les marguilliers de Zandvliet (Antwerpen) afin de réaliser une cloche destinée à l’église villageoise. La cloche en question devait peser entre 3000 et 3500 Livres. Jan Hazaert était aussi probablement maître forgeron, dinandier et batteur de cuivre. C’est ainsi qu’il est contacté en 1443 afin de réaliser un bassin en laiton.

DE HAZE Melchior Fondeur de cloches anversois. Date de naissance inconnue, mais baptisé le 5 juin 1632 ; sa date de naissance est forcément proche et très peu antérieure. Décédé le 22 octobre 1697 à Antwerpen (Anvers). Il est fils d’un négociant anversois, Pierre De Haze (probablement Peter De Haze), marié avec Anne, (probablement Anna). Sa biographie est relativement bien connue si l’on compare l’état des connaissances avec les autres fondeurs de cette époque. Il est toutefois fait état de nombreuses erreurs ou approximations (non pas dans le DFIM, mais surtout dans les littératures anciennes). Son portrait est connu. Ce portrait donne le visage de quelqu’un de simple, calme et avenant. Il a les cheveux longs, soignés, et porte un chapeau moulant. Son nom ne fait l’objet d’aucune variation orthographique. Melchior De Haze est issu d’une famille nombreuse, 12 enfants, dont le statut social était élevé. La plupart des De Haze qui nous sont connus ont eu des positions professionnelles respectables. Avant 1661, date à laquelle les biens sont partagés, la maison familiale des De Haze était située à Kipdorp, une rue du centre d’Antwerpen. Il est supposé qu’il effectue ses études campanaires auprès des frères Hemony à Amsterdam. De nombreux auteurs l’affirment, mais en réalité, on ne sait pas d’où Melchior De Haze tire son enseignement. Quoi qu’il en soit, il arrive rapidement à une situation d’excellence, que cela soit par la qualité de son enseignement ou son habilité – ou qui sait, peut-être les deux. Très vite, les commandes affluent vers son atelier. Si l’on ne sait pas dater le début de son activité, on sait que la cloche la plus ancienne qu’il ait réalisée date de 1659. A 27 ans, le fondeur réalisait déjà de très belles cloches. Le 25 octobre 1650, il se marie avec Anne Janssens Van Dyck (probablement Anna Janssens Van Dijk). Il a une enfant, appelée Marie-Anne-Elisabeth De Haze, née le 10 décembre 1658. Dans les années qui suivirent 1659, De Haze se lança dans la conception de carillons. En 1686, il conçoit un carillon destiné à Den Haag (La Haye). Au fil des mois, il rencontre de nombreuses difficultés avec les commanditaires. Alors qu’à Antwerpen, ses cloches sont jugées bonnes, elles sont deux fois considérées comme étant mauvaise à La Haye. Ces jugements peuvent prendre l’aspect de péremptoire, vu que de partout ailleurs, les travaux de Melchior De Haze sont adulés. Les pourparlers se sont poursuivis jusqu’en 1692, où De Haze en arrive quasiment à la proposition de reprendre ses cloches, de ne plus en parler, puis de s’expatrier en France, où là au moins, on ne serait pas aussi pénible avec lui. Les correspondances, parfois animées et parfois même houleuses, s’éternisent pour devenir à force, sans queue ni tête. Il semblerait que les échanges s’éteignent sans que les conflits ne soient vraiment apaisés. Les années qui suivirent furent principalement dédiées à la conception de carillon, de constitutions assez diverses. Cela fut réalisé sans refus notoire, signe d’un certain succès commercial. Une des œuvres majeures de De Haze est la refonte de la cloche Karel du beffroi de Brugge, en 1696. Cette cloche pesait 12.295 livres. Elle existe encore à ce jour. Au cours de ses travaux, Melchior De Haze s’occupe de la formation campanaire de Guillaume Witlockx. En octobre 1697, Melchior De Haze est enterré à la cathédrale d’Anvers.

DU HEM Famille de fondeurs de cloches vaguement citée dans le Cloquet et De la Grange. Il s’agit de fondeurs de cloches basés à Tournai, qui comporte Gérard Du Hem, Jehan Du Hem et Guillaume Du Hem. Ils sont actifs entre 1517 et 1572. On suppose que l’activité de Gérard Du Hem, premier du nom, est antérieure. En effet en 1504, il examine une œuvre du fondeur Mathieu Goury. Il est alors qualifié du terme de « caudrelier », soit chaudronnier. Il est marié avec Jehanne Genois. Gérard décède en 1541. Actif jusqu’en 1530, nous ne sommes pas persuadés que ce personnage soit réellement fondeur de cloches. Il nous semble être surtout un marchand de métaux, bruts ou finis, et un batteur de laiton. En 1530, il s’engage avec son frère Jehan à fournir 8 cloches à l’église Saint-Piat de Tournai. Van Doorslaer évoque à ce sujet : Vers 1530, le même fondeur, en compagnie de son frère Jehan du Hem, s'engage à fournir à l'église de Saint-Piat, huit cloches « bonnes et belles, accordées pour faire un bon battelage et armonieuses, rendant son, chacune selon leur poix, aussi bon que les cloques de Saint-Martin » Probablement ces promesses magnifiques furent-elles mal tenues, car des artistes furent nommés pour trancher un différent qui surgit à leur sujet entre les égliseurs et nos fondeurs. En 1538, on retrouve Jehan Du Hem associé avec Thomas Chevalier. Ils fondent Sint- Elisabeth van Hongarije, une cloche encore présente aujourd’hui à Onze-Lieve-Vrouwekerk de Kortrijk (Courtrai). Nous supposons que Jehan, fondeur d’artillerie, avait des capacités plus développées à couler un certain volume de cloches que Gérard. En 1564, Guillaume Du Hem, fils ou neveu de l’un ou l’autre, livre une cloche destinée au beffroi de Tournai. En 1572, on retrouve ce fondeur dans une difficile affaire de refonte à Gent (Gand). Dans les Mémoires sur la ville de Gand, de Charles Louis M. Diericx, figure l’intéressant texte suivant : Bertolf se fêla de nouveau en 1572 et il lui fallut subir la refonte. On appela à cet effet Guillaume du Hem, établi à Tournay, qui le trouva de la taille de quatre pieds, ayant quatre pieds et demi de diamètre mai comme on ne jugea point cette proportion convenable, les Echevins convinrent avec l’artiste qu’il lui donneroit dans la refonte la hauteur de quatre pieds et demi et un diamètre de cinq pieds dix pouces, qu’au surplus la nouvelle cloche seroit sans aucun défaut et beaucoup phis sonore que la plus grande cloche de l’église de Saint- Jean. Le contrat est stipulé dans son entièreté et donne une intéressante vision de comment les fabriciens menaient l’affaire : Den 20 Novembre 1572 heeft Guillielm du Hem, clocgieter van style residerende binnen de stede van Doornycke aenghenomen jegen Schepenen van der Keure det stede van Ghendt te vergieten de Wercklocke der selve stede die nu ghescheurt hanghende es up het belfrot deser stede (e) ende de nieuwe ghetrauwelic te gietene binnen deser stede eenen halven voet langhere ende vier duymen en half wyder dan d’oude clocke de welcke hevonden es te wesen vier voeten lanc ende vier voeten en half breed ofte wyt : sulcx dat de nieuwe clocke syn moet van der lengde van vier voet en half ende van der breede ofte wyde van vyf voeten ende thien duymen (e) dat de selve nieuwe clocke moer syn van beteren ende meerderen toon dan de meeste clocke van Sente Jans kerke deser stede, ende insgelyckx van betere stoffe ende materialen : al sonder eenighe fauten, coupuren, schroden, scairduren ofte vicien, nemaer gheheel gaeve, heffene, ende sulcx datter geene contradictie up en valt, ende bovendien dat men de selve nieuwe clocke bi merckelicken jugemente, eene halve meyle voorder hooren mach dan de voorseyde meeste clocke van Sente Jans,e dat hy de voorseyde clocke in den voornoemden toon ende duecht sal houdene ludene een jaer lanc tsynen peryckele, ofte indien t’enden van den selven jaere in de voornoemde nieuwe clocke eenighe fracture, scrodure, gheborstenede, schaerden, verlies van toonen ofander merkelic ghebrec, wat dat waere, bevonden wierde, dat hy aennemer ghehouden sal zyn de selve clocke t’synen coste te ergieten (e) dat Schepenen aen den voornoemden Guilliaume sullen betaelen voor elc hondert pont ghewichte van den vergoten stoffe de somme van XVI schellinghen VIII grooten, ende van sulckx als de nieuwe clocke meer sal weghen dan de aude VIII grooten van elcken ponde, etc.

HÉMERY Antoine-Joseph Fondeur originaire du Bassigny lorrain. Né à Saint-Thiébault le 12 juillet 1811 et décédé en même lieu le 13 juin 1872. Ce village est voisin d’Illoud. Hémery est postérieur aux illustres fondeurs d’Illoud ayant mené des campagnes en Belgique. Il se marie à Maisoncelles le 9 février 1835 avec Adrienne Perrin. De par ce mariage, il devient le gendre du fondeur de cloches Joseph Perrin, que nous connaissons bien en Belgique. Il est aussi le beau-frère d’Honoré Martin-Perrin de Robécourt. Hémery effectue son apprentissage campanaire auprès de Joseph Perrin. Il travaille aussi avec Vital Drouot (le DFIM mentionne Paul, ce qui est erroné, le fils d’Antoine-Joseph Hémery, Florent Hémery, travaille quant à lui avec Paul Drouot). Actif entre plus ou moins entre 1835 et 1853, date à laquelle il abandonne le métier. Il signe Hemery-Perrin, ce qui peut amener parfois des confusions quant aux identifications.

HEMONY Les Hemony sont originaires du Bassigny, de Levécourt plus précisément. Ils représentent une petite lignée de fondeurs, qui comporte : Blaise HEMONY, François HEMONY, Pierre I HEMONY, Pierre II HEMONY (dit Pieter), Gérard HEMONY. Les relations entre eux ne sont pas toujours faciles à établir. En Belgique, seuls François et Pierre II ont été actifs. Dans les Pays-Bas Espagnols, l’étendue a été beaucoup plus grande. Blaise et Pierre I sont frères. Il est probable que François et Pierre II sont fils de Pierre I. Leur nom s'orthographierait en principe HEMONIN. C'est en tout cas comme ça qu'ils sont connus dans différents actes. Quant au village de Levécourt, les personnes connues sont Hemonin et non Hemony. Pour autant, la totalité des cloches sont signées HEMONY. Faut-il s'en formaliser ? Probablement pas. On sait que les variations orthographiques sont nombreuses en cette époque. Les deux frères Hemony qui nous intéressent ne sont pas néerlandais. Nombreux sont ceux qui les considèrent comme étant des fondeurs d'Amsterdam. C'est en partie faux. Les Hemony, originaires de Levécourt, se sont expatriés et fixés aux Pays-Bas, notamment à Amsterdam concernant la ville la plus célèbre. Les destins de François et Pierre HEMONY sont souvent indistincts. Nous allons évoquer en quelques lignes ce qui est connu actuellement les concernant.

HEMONY François Né aux alentours de 1609 à Levécourt. Nous ne disposons pas de son acte de naissance. Il fait partie d’une famille de fondeurs. Il est assez probable qu’il côtoie l’univers campanaire dès son plus jeune âge. Il coule sa première cloche en 1636, en Allemagne. Cette coulée est réalisée lors d'une campagne, en compagnie de Joseph MICHELIN, qui s'occupe assez probablement de son écolage. De manière indépendante, la première cloche est coulée en 1641, dans la ville de Goor (NL), faisant partie de la commune actuelle de Hof van Twente, dans la province d'Overijssel. Peu après, en 1642, les deux frères reçoivent une commande à Zutphen (NL), une commune située en province de Gueldre. Ils s’établissent en ce lieu, ce qui semble témoigner d’un abandon définitif du Bassigny lorrain cette année là. Nous ne connaissons pas la justification de l’abandon du Bassigny, mais deux paramètres sont à prendre en compte. D’une part la région est en guerre, 1642 marque le siège de la ville de La Mothe. D’autre part, il exista très nombreux fondeurs en Bassigny. La concurrence était très rude et la seule solution qui existait afin de trouver du travail, c’était de s’expatrier ou partir en campagnes incessantes. Cette commande à Zutphen est importante étant donné qu’il s’agit d’un carillon. Seul ennui, les fondeurs du Bassigny possèdent une médiocre expérience en matière de coulée de carillons. C’est cette année là qu’ils s’allient avec Jacob Van Eyck, carillonneur de la ville d’Utrecht. Ils effectuent des recherches mathématiques assez poussées sur les questions de profilage, ce qui vaut au carillon de Zutphen la mention d’être une réussite éclatante. Une fonderie est fondée à Zutphen, treize carillons sortiront de cet établissement. Probablement avant l’établissement en Pays- Bas espagnols, François se marie avec Marie

MICHELIN. Son prénom est parfois orthographié Maria, probablement du fait d'une néerlandisation du prénom. Nous ne connaissons pas la date de mariage, toutefois les MICHELIN représentent une lignée importante de fondeurs en Bassigny. Nous savons que la période d’établissement à Zutphen n’était pas celle d’une grande richesse. Cela s’ajoute au fait que les Hemony étaient catholiques, tout en se retrouvant dans une province majoritairement protestante. Cela leur valut certains écartements des milieux publics – toutefois sans importance majeure. En 1657, soit 13 ans après l’établissement à Zutphen, François Hemony déménage à Amsterdam. La ville lui propose depuis deux ans des conditions avantageuses afin qu’il s’établisse en ce lieu. En cette date, les destins de François et Pierre se séparent. En effet, Pierre choisit de déménager vers Gent (Gand), afin d'établir un registre de fonte à son propre compte. En cette période (1661), François reçoit le mathématicien Christiaan HUYGENS. Les questions des profilages sont abordées à nouveau, puis affinées. Cette période débouche sur la constitution de plusieurs écrits et l'élaboration de théories. La période d’installation à Amsterdam est très fructueuse. Vingt carillons sont coulés. Des collaborations intéressantes ont lieu, notamment avec Claudy FREMY et Mammès FREMY (ce dernier est le cousin de François et Pierre). Les deux fondeurs FREMY semblent être inféodés à HEMONY, bien qu’ils agissent à plusieurs reprises comme fondeurs tout à fait indépendants, certains documents les mentionnent comme étant des élèves. L’atelier d’Amsterdam est connu par une célèbre représentation d’époque. C’est un rare document permettant de découvrir l’apparence d’une fonderie à poste fixe en cette époque. Le plus souvent, ces installations nous restent complètement mystérieuses. Les réalisations de carillons à Amsterdam sont globalement bonnes. Elles ne sont pas toutes parfaites, mais relèvent d’une qualité supérieures par rapport aux autres réalisations de l’époque. Ces réussites sont une importante manne financière. En 1661, l’épouse de François décède. Il est connu qu’en 1664, alors que François a 55 ans, ce dernier traverse une période de maladie. Il décède peu avant le 24 mai 1667 et est enterré ce jour là. En 1664, le frère de François est probablement appelé en renfort, vu le nombre de commandes. Ceci n’est pas prouvé (la question du renfort), si ce n’est que rapidement, Pierre viendra s’établir définitivement à Amsterdam. Trois carillons sont encore réalisés dans les trois ans de maladie. En 1667, Pierre prend la succession de l’établissement. La biographie de Pierre ne se focalise que sur quelques éléments, étant donné que nombreux aspects sont déjà cités au sein de la biographie de François.

HEMONY Pierre (Pieter) Né aux alentours de 1619 à Levécourt. Nous ne disposons pas de son acte de naissance. Pierre Hemony demeure célibataire tout le long de sa vie. Il réalise de nombreuses cloches, avec une particularité : il garde plus que son frère une certaine tradition d’itinérance. Il se fixe malgré tout en certains endroits, notamment en venant aider à Zutphen aux moments adéquats, puis nettement plus tard, il se fixe à Gent (Gand) et Amsterdam. Durant sa période d’établissement à Gent (Gand), Pierre acquiert de la célébrité lors d’une très bonne réalisation : le carillon du beffroi en 1659-1660. Malgré tout, les réalisations de carillons ne sont pas infiniment nombreuses, et cela pourra valoir un sentiment de déception à Pierre HEMONY. De plus, le carillon de Gent est l’objet de disputes incessantes et relativement lassantes quant à la qualité sonore de l’instrument. Des discussions sans queue ni tête existent quant à savoir s’il faut frapper la cloche à l’intérieur ou à l’extérieur. Le carillon étant ici à battant tiré, les argumentations sont que cela ne s’entend pas très bien de dehors. Comme on le sait à ce jour, il s’agit d’inepties. Il est clair que ces querelles stériles auront un impact, notamment à cause des poursuites judiciaires, alors que le carillon est excellent. Dans l’attente et contre tout, Pierre est nommé bourgeois de la ville et réalisera encore des carillons par la suite, mais en 1667, il quitte Gent définitivement. En 1672, il est contacté par Brugge (Bruges), qui souhaite la réalisation d'un nouveau carillon. Il se déplace d'Amsterdam en 1673 afin de défendre sa proposition. Il est toutefois décidé à l’issue de cette rencontre que les cloches seraient fondues à Brugge en coulée sur site. Pierre HEMONY, disposant d'une fonderie à poste fixe et aucune possibilité d'itinérance pour un volume de la sorte, est écarté. Le contrat n'est pas signé et la situation reste sans suite. Il décède le 17 février 1680. Entre 1667, la date de décès de François, et 1680, sept carillons sont réalisés par Pierre. Cela témoigne, une fois de plus, d’un travail intense. Durant leur carrière, les Hemony ont réalisé 53 carillons, cela sans compter les nombreuses cloches de sonneries. Fait assez intéressant quant aux migrations des fondeurs du Bassigny : les lettres de François Hemony nous apprennent qu’il ne s’exprimait pas dans un bon néerlandais, mais assez souvent en allemand. C’est assez étonnant pour un fondeur qui migra dans une zone néerlandophone dès ses 32 ans, puis y resta jusqu’à la fin de son assez courte vie. En contrepartie, Pierre Hemony parlait un meilleur néerlandais. Cela rejoint finalement le trait comme quoi Pierre a traduit son prénom par Pieter, tandis que François ne le traduisit jamais par Frans. Pierre publie en 1678 un traité : De On- Noodfakelijkheid en ondienstigheid van Cis en Dis in de Bassen der Klokken ; Le superflu et l'inutilité de do dièse et de ré dièse dans les basses des cloches. Cet ouvrage a été rédigé suite à l'expertise du carillon de Gouda. Ce pamphlet conteste l'opinion de Quirinus VAN BLANCKENBURG, qui lui avait conseillé de couler, pour ce carillon, une cloche en do dièse et une cloche en ré dièse à l'octave inférieure. Il est envisageable de penser que ce pamphlet n'émane pas totalement de Pierre HEMONY, mais d'un téléguidage de la part de Dirk SCHOLL, pour de simples questions de musicologie relatives aux goûts du moment. De toute sa vie, il semblerait que Pierre ait vécu dans l’ombre de son grand frère François. Les évènements de Gent n’ont certainement pas travaillé en faveur d’un équilibre. Pierre HEMONY traversa des périodes d’état dépressif. La succession des HEMONY serait plus ou moins reprise par Mammès FREMY. Pour des raisons que nous ne comprenons pas très bien, cela n’est pas couronné de succès. D’après ce que nous comprenons, il pourrait s’agir de cas de débauches. C’est évoqué sous toutes réserves. Il aurait aussi été qualifié d’imposteur, ce qui administrativement parlant est très grave. Il décède en 1684. La suite n’est pas bien meilleure, où un carillon de Claude FREMY est considéré comme étant d’une justesse sonore déplorable. Ce dernier décède en 1699. Les HEMONY laissent à ce jour un patrimoine morcelé et grandement disparu, mais ce qu’il reste témoigne d’un grand talent. Le DFIM mentionne que ces deux fondeurs auraient réalisé un volume de cloches situé entre 3000 et 4000 au total (faisant fi de toute frontière). [Cet article qui suit est polémique à l'encontre de Wikipedia.] Lorsqu'il est écrit dans Wikipedia : Les frères François et Pierre Hemony, les plus illustres des facteurs de carillons qu'aient connus les Pays-Bas, furent les premiers à produire un jeu de cloches au timbre pur, et surent par là convertir le carillon en un instrument de musique de plein droit. A cela, nous contestons ? Qu'en est-il des Waghevens ? Des Vanden Ghein ? De Melchior De Haze ? De tous les fondeurs médiévaux de voorslag ? En quoi sont-ils supérieurs aux dynasties ou fondeurs précités ? Il est cité encore qu'ils furent les premiers à produire un jeu de cloches au timbre pur. Faux ! Les Hemony étaient TRÈS soigneux quant à leurs profils, mais déjà, le fondeur médiéval Geert Van Wou l'était, et pas qu'un peu. Cela nous parait d’une part surestimé, d’autre part l’objet de négligences vis-à-vis d’autres fondeurs. Il n'est pas inutile de mentionner que les Hemony étaient de très bons fondeurs, mais bien d'autres contemporains ou antérieurs avaient leur niveau : Florentin Le Guay, François Delespine, Bartholomeus Cauthals, etc. Lorsqu'il est évoqué qu'ils étudient l'accordage des cloches avec Jacob van Eyck en 1642, c'est faux ! Ils étudient en profondeur toutes les questions relatives au PROFILAGE et à l'expression des HARMONIQUES. La notion d'accordage a été évoquée par Amédée Bollée du Mans, mais surtout mise en pratique la première fois par les Paccard en 1914. Sur les cloches Hemony, il ne fut pratiqué aucun accordage. Le profil était bon à la sortie de coulée, sauf quelques questions relatives à l’ébarbage, minimes et normales. A ce titre, il est intéressant de signaler que les Hemony ont travaillé sur des profils expérimentaux, notamment en collaboration avec Claudy Fremy et (supposé pour ce second) Mammès Fremy. Ces expérimentations de l'époque mènent à des travaux passionnants, quoique relativement ubuesques. Les procédés sont copiés à toute vergogne par les fondeurs de carillons qui suivront le courant, tandis que les Hemony s'inspirent aussi des recherches existantes, voir à ce titre notamment le très étrange profil du timbre de la cathédrale d'Amiens. Lorsqu'il est cité les Pays-Bas, lesquels ? Les actuels, les Pays-Bas Espagnols ? L'article renvoie sur les frontières des Pays-bas actuels. Cela ne veut rien dire ! Suite de citation : L’on ne saurait surestimer le rôle joué par les fondeurs François et Pierre Hemony dans l’art campanaire et, plus particulièrement, dans l’art du carillon. Ils surent dégager ce dernier de l’état primitif dans lequel il se trouvait au XVIe siècle et le transformer en un instrument de musique à part entière. Réponse pourrait tenir en un mot : pitié ! Lisez la biographie des Waghevens... Il est clairement établi, et notamment dans le cadre de la biographie d’Alexis JULLIEN (voir l’ouvrage d’André Lehr à ce sujet) que l’art du carillon était souffrant à cet époque. Notamment, les cloches n’étaient pas assez justes. Bien des carillons ont fait l’objet de disputes, parce que les cloches étaient dissonantes. Mais cela ne revient pas à dire que l’art du carillon était dans un état primitif ! Pitié, pitié ! Les fondeurs de l’époque faisaient des efforts conséquents. Il serait loisible de citer nombreux fondeurs, dont encore une fois les Waghevens (à ce titre toujours utilisés à Enghien), les Delapaix (toujours utilisés à Mons). Et si le carillon de Mons sonne faux, c’est en très large partie dû aux Félix Van Aerschodt. Les propos de Wikipedia sont à nuancer. Les Hemony ont réalisé des apports importants en matière de carillon, vu qu’ils ont étudié le profilage, ils ont aussi partiellement raté des coulées. A savoir également qu'ils coulaient en grande capacité. Du coup, une livrée de cloches de carillon se retrouve « concordante » car coulée en une seule livrée. Quand on voit qu’Alexis Jullien livre le carillon de Lier entre 1703 et 1707, avec de plus encore des apports ultérieurs, d’office on sait qu’il existe des différences de profilage, ce d’autant plus que l’accordage n’existait pas à l’époque. Les travaux des Hemony en matière de carillon sont à estimer, oui les apports furent importants. De plus, ils se sont placés comme précurseurs. Mais de loin, ils ne furent pas les seuls. C’est le profil de la cloche Gloriosa de Erfurt (1497), de Geert Van Wou, qui a servi à établir une partie des profils des Causard par dom Jean Blessing, largement postérieurs.La question du profilage est à considérer dans un ensemble, une époque, et avec une certaine modestie. A ce titre, nous rejoignons totalement le contenu de l'étude d'André Lehr, De Klokkengieters François en Pieter Hemony. Il évoque cette question, avec les distinctions qui s'imposent. Bibliographie -André Lehr, De Klokkengieters François en Pieter Hemony. -Dictionnaire des facteurs d'instruments de musique en Wallonie, Malou Haine, Nicolas Meeùs. -Base de données de l'IRPA reprenant le fonds De Beer. -Centre généalogique de la Haute-Marne. -Maurice Thouvenin, relevés généalogiques sur les fondeurs du Bassigny. Edité au profit des chercheurs.

HEUWIN Isaac Maître fondeur de cloches originaire de Lille, et actif à Ath en 1402. Aussi orthographié HEUVIN, HOVIN, HEVIN, HEWENS, HEWIN, HUWIN, HUVIN, SAHUWYN, ZEWYN. Le DFIM prend pour base la dernière orthographe. Aurait été aussi actif à Ath en 1587, sous le nom Isaïe Heuwyn. Doublon, mauvaise datation, autre personne ? Nous ne possédons aucune réponse.

HEUWIN Blaise En France, il est connu des fondeurs du nom de HEUWYN Blaise (de Saint-Omer), HEUWIN Isaïe et HEUWYN Obert, tous trois actifs au 16ème siècle.

HOERKEN Jan & Willem Ils sont deux fondeurs médiévaux originaires de ‘s Hertogenbosch aux Pays-Bas. Leurs noms sont Jan Hoerken et Willem Hoerken. Il semblerait que la bonne orthographe du nom soit HOERNKEN, c’est en tout cas tel quel que les inventorie le campanologue André Lehr. Jan et Willem sont fils de Lijsbeth Van Hynthem et Wouter Hoernken. Leur grand père est le fondeur de cloches Goderfridus Van Hynthem, ou Hyntim. Les deux frères ont une période d’activité qui semble être bornée entre 1444 et 1471. Ils ont une réputation d’excellence, au même titre que Geert Van Wou. Les travaux les plus connus les concernant sont le gros bourdon de la cathédrale d’Antwerpen. Cette cloche, datant de 1459, est encore présente aujourd’hui. Elle pèse 5300 kg. On leur connait quelques autres travaux en Belgique, dont une seconde cloche à Antwerpen (3000 kg), un carillon non daté de 28 cloches à Bruxelles (disparu) et une cloche de 1458 à Leuven, disparue elle-aussi. Jan Hoernken décède aux alentours de 1471, Willem décède quant à lui aux alentours de 1474. Entre ces deux dates, Willem Hoerken effectue quelques collaborations avec Gobelinus Moer. En 1471, sans que nous sachions si Gobelinus Moer était impliqué, il fut coulé la bancloche de Douai (France). Les deux frères ont disparu sans qu’il n’y ait de successeur connu. Luitgart, la veuve de Willem, tenta de léguer la fonderie au tout jeune Geert Van Wou, mais cela ne fut pas couronné d’un succès commercial, pour une raison que nous ignorons.

HOLTZER Jacob Jacob Holtzer est un fondeur français qui fut implanté dans la Loire, dans le village d’Unieux (village à l’époque, ville aujourd’hui), à proximité de Saint-Etienne. Il est l’un des rares fondeurs à avoir travaillé sur la caractéristique technique de réaliser des cloches en acier. Le seul autre que nous connaissons actuellement est Bochumer Verein en Allemagne. Les cloches Holtzer sont rares en Belgique, elles sont au nombre de trois. Les identifications peuvent faire l’objet de réserve, étant donné que la plupart du temps, c’est basé sur des photos anciennes de qualité médiocre. Les Holtzer ont des similitudes avec les Bochumer verein. Reste que ces dernières sont très majoritairement plus nombreuses et possèdent un caractère industriel plus affirmé – bien qu’autant concernant Holtzer et Bochum, les périodes d’activité sont comparables. Lorsque l’on parle de Holtzer, il s’agit des cloches réalisées par Jacob Holtzer, mais aussi par la société J. Holtzer, Dorian & Cie, créée en 1873. La période d’activité totale est 1857 à plus ou moins 1873. La date de fin est difficile à déterminer vu les innombrables fusions, dont celle avec Creusot-Loire. En France, il est mentionné la date de fin de manière nettement plus factuelle, en citant la dernière cloche sortie des mains de Jules Holtzer en 1873. Il est clair que la suite des activités nous est nettement moins connue. Alsacien d’origines, Jacob Holtzer est né le 19 mars 1802 et décédé le 9 janvier 1862. Son père était un forgeur de lames de sabres et de baïonnettes, à la Manufacture d’armes de Klingenthal. Les jeunes années de Jacob Holtzer sont fort modestes. Ayant perdu ses parents très tôt, il fait le voyage afin de rejoindre son cousin Jean Holtzer, qui travaille à la Manufacture d'armes de guerre de Saint- Étienne. Assez rapidement, Jacob Holtzer progresse. Alors qu’il a à peine 23 ans, il fonde sa première entreprise. A la suite de ces activités, une seconde entreprise est montée en 1835, en collaboration avec Jean Holtzer. L’usine est mise en place. Cette usine connait une progression énorme, avec un tonnage grandissant de manière exponentielle les années passant. Très grand technicien, il fond sa première cloche en acier en 1857. La technique est mise à l’épreuve et semble bien fonctionner. Cela vaudra à la France de connaître environ 200 cloches de ce type là. Jacob Holtzer décède en 1862, épuisé d’une vie de labeur intense. Déjà en 1860, il se retirait des affaires. La suite de l’activité est reprise par son gendre Pierre-Frédéric Dorian. Des essais sont réalisés afin de fondre des cloches en aciers spéciaux. L’activité stoppe en 1873, lorsque l’usine est absorbée par Creusot-Loire. Il semble que la cloche n’est pas une priorité pour cet industriel, préférant se faire une place dans le matériel très lourd (cages de laminoirs par exemple). Les cloches Holtzer ont mauvaise réputation du fait qu’elles sont en acier. Il est vrai que bon nombre sont dissonantes et dans un état catastrophique. Elles sont, tout comme les Bochumer Verein, un intéressant développement des recherches campanaires dans une époque donnée : la révolution industrielle.

HORACANTUS Il s’agit d’une représentation belge de la firme Eijsbouts des Pays-Bas. Durant l’année 1943, d’innombrables enlèvements de cloches ont été réalisés par l’occupant allemand, afin de refondre le bronze et transformer ce métal en matériel d’artillerie. Après la seconde guerre mondiale, les clochers sont largement dépeuplés de leurs cloches. Le gouvernement décide à ce moment là de subsidier selon certaines conditions l’installation de nouvelles cloches. Les fabriques d’églises sont très demandeuses. L’une des conditions, c’est que le fondeur de cloche soit belge. Or en cette époque, il y en avait trois : Michiels, Sergeys et Slégers. Deux firmes hollandaises se débrouillent habilement afin de contourner la restriction. Petit & Fritsen constitue la firme Bauwens-Goossens. Quant à Eijsbouts, ils constituent la firme Horacantus. La période d’activité d’Horacantus se situe entre 1951 et 1969. Peu de cloches sont réalisées en 1951. La firme étant plus tardive que Bauwens-Goossens, les premiers vrais travaux d’ampleur débutent en 1955. La firme était basée à Lokeren. Les cloches se distinguent légèrement des Eijsbouts. De très bonne qualité artistique et sonore, si ce n’est de la réalisation d’excellence, elles ne sont pas forcément signées. Elles possèdent souvent une estampille avec une petite cloche stylisée. Les réalisations les plus connues (et emblématiques) à ce jour sont les cloches du carillon de Bruxelles, à la cathédrale Sainte- Gudule. Horacantus n'était pas qu'une société écran. En effet, la fonderie avait une capacité beaucoup plus lourde que l'établissement d'Asten. Ainsi, des cloches de tonnage important ont été réalisées.

HOUZEAU Jean Fondeur originaire de Mons. Il nous est connu pour la fonte d’une cloche à Wasmes, probablement en 1569. Cette cloche est appelée « Le Dindin ». Nous possédons encore l’information qu’il fondit une certaine « cloche-porte » aux alentours de Sainte- Waudru de Mons. Il est qualifié des termes : ouvrier des grandes forges demeurant à Mons. Cette cloche pourrait dater de 1540. Il s’agit probablement de ce qu’on appelle la cloche de la porte. Une dernière information confirme l’état montois de notre fondeur. Un contrat le lie à la paroisse Saint-Germain de Mons le 27 février 1540, afin de fondre une cloche destinée à cet emplacement.

HUART Joannes-Jacob Aussi nommé HUART Joannes-Jacobus, probablement dans les versions latinisées d’épigraphies. Nous ne savons rien de ce fondeur, si ce n’est qu’il déclare être originaire d’Antwerpen. Il nous est connu pour les travaux suivants : Antwerpen (1717, la date est visiblement fausse), 2 cloches à Lier en 1781, une cloche à Aartselaar en 1802. Sur cette dernière, il déclare que c’est sa 102ème cloche. Cela démontre à quel point nous pouvons ignorer un bon nombre de fondeurs et d’autant plus l’étendue de leur production. Un fait assez particulier concernant ce fondeur, ses rinceaux sont de style grec. C’est un indice assez intéressant permettant d’identifier des anonymes. Nous pensons que sa période d’activité est bornée à 1780-1802, nous n’en savons guère plusL

HUMBLOT Claude Nous ne savons rien de ce fondeur, dont les variations de nom sont Claude HUMBLOT, Claude HUMBELOT et Claude HUMBERT. Pour chacune des variations, il y a une foule d'actes... En Belgique, il est connu pour deux cloches bien identifiées, délimitant une période de 1661 à 1667. En France, les enregistrements sont plus flous. La période est bornée à 1641 à 1661. Henry Ronot l'identifie sous le nom Claude Humbert, de Levécourt. Les enregistrements de cloches réalisées semblent concordants.

INGLES Pierre A ne pas confondre avec Pierre Jugle. Fondeur local actif à Tournai en 1550. Il effectue des réparations à la cloche des ouvriers du beffroi de Tournai en 1548. Cité dans les mémoires de la société historique et littéraire de Tournai (1929) : A maistre Pierre Ingles, orlogeur, pour avoir ouvré à la cloche des ouvriers de ceste ville, et la fait sonner au pied pour la commodité, 12 lb. (C. d'ouv. de 1548). Il est aussi cité un Jehan Ingles : A Jehan Ingles, orlogeur, pour avoir renouvelé le clavyer de l'orloge de ceste ville au Belfroy, par ce que ledit clavyer estoit trop faible pour la pesanteur des appeaulx, 37 lb. 2 s. (C. d'ouv. de 1550). A notre sens, Pierre Ingles n'est probablement pas fondeur mais campaniste.

DE JACQUIER DE ROSÉE Alphonse-Marie-Eugène, (baron de) Homme industriel, né le 27 septembre 1797 et mort à Moulins le 30 novembre 1854, fils d’Antoine-Laurent de Jacquier, Baron de Rosée, et d’Elisabeth-Marie-Josephe d’Incourt, baronne de Frèchencourt. Il s’est marié avec Marie de Goër de Herve de Forets. Il fonde un établissement nommé la fonderie d’Anhée, qui sera repris par après, en 1865, par Hippolyte Causard, d’où des similitudes épigraphiques entre les cloches Baron De Rosée et Hippolyte Causard. Le Baron de Rosée n’est pas un fondeur de cloches mais un industriel sous- traitant ses travaux. Les exécutants sont Joseph MICHEL et Pierre-Henry MICHEL (voir biographies à ces noms là). Il est certain que les Michel père & fils fondaient pour luiL mais quant à d’autres artisans ? Une référence bibliographique note que : En 1787, l'empereur Joseph II supprima l'abbaye de Moulins qui fut remplacée par une forge puis, par une fonderie. Le quartier abbatial est devenu l'actuel château de Moulins, toujours habité par la famille de Rosée. Cette fonderie, bâtie sur l'abbaye par le baron de Rosée est devenue une usine qui occupe maintenant, 150 à 250 ouvriers. Une autre source mentionne : il exploite la fonderie de cuivre et le laminoir d'Anthée de 1825 à 1832. Une dernière source mentionne l’exploitation : d’une batterie, tréfilerie de fil de laiton, et laminoirs, de Jacquier de Rosée, Damoiseau et Gédéon de Contamine, entre Landrichamps et Givet, au lieu-dit Vieux-Pré, de 1787 à 1820. Nous avons donc affaire à un établissement de grande envergure. Les cloches de Rosée sont toutes extrêmement soignées du point de vue de leur décor. Elles mentionnent absolument toutes « aux usines de », puis des mentions variables, comme : de Moulins près de Dinant, du baron de Rosée, d’Anhée près de Dinant, etc. Après 1854, les cloches mentionnent parfois « par la baronne De Jacquier De Rosée ». Peu de cloches ne mentionnent pas les noms des exécutants, de ce fait les Michel sont des fondeurs bien connus. Le baron est aussi fondeur de canons. Hormis les cloches des MICHEL, bien identifiées, les cloches moins bien identifiées, sortant des usines, sont au nombre de 31. Elles bornent une période allant de 1850 à 1859. C’est finalement assez restrictif. Avec les Michel, nous pensons étendre la partie antérieure à 1845 et avec la reprise par Causard, la partie postérieure à 1865.

JANSSENS Cornelis Aussi orthographié Jansens avec un seul S. Fondeur connu pour une cloche conservée au museum Vleeshuis d’Antwerpen. L’objet date de 1595. L’épigraphie comporte le texte suivant : CORNELIS IANSENS HEEFT MY GEGOTEN / HIS / S. ANNA MCCCCCXCV. L’objet proviendrait de la Sint-Annakapel.

JORIS Charles Fondeur actif dans les environs de Liège entre 1700 et 1750. Il est assez difficile à identifier. Le plus souvent, il signe sous la forme CAROLUS JORIS, mais quel est le nom et quel est le prénom. De nombreuses confusions existent, sans que nous puissions déterminer quelle version est la bonne. Le DFIM en établit la biographie sous la forme que nous prenons ici, à savoir le nom de Joris et le prénom de Charles. Une cloche citée par l'IRPA : Eglise Saint- Remacle à Liège en 1738. L'épigraphie ne laisse aucun doute. On retrouve une autre cloche en 1717, à Saint-Jean-L'évangéliste de Liège. Cette identification est déjà plus délicate. D'après le DFIM, il fond la sonnerie de l'abbaye de Saint-Hubert, ouvrage qui sera détruit à la révolution. Le 3 septembre 1735, on le retrouve en travaux à l'église paroissiale de Tellin. Cette cloche est refondue en 1818 par les Gaulard. En 1737, il fond une cloche pour Stavelot. L'instrument est détruit par la foudre la même année. Là encore, la cloche est signée Carolus Joris. JORIS Joseph Fondeur cité par l'Irpa, ayant réalisé une cloche à Bras (sous-commune de Libramont- Chevigny), en 1693. Nous ignorons absolument tout de ce fondeur, quant à même savoir s'il est réellement fondeur. La cloche de Bras est belle mais reste somme toute assez banale. Elle possède une grosse estampille rectangulaire. Dedans figure un chandelier à cinq branches, formant le mot IHS. Le nom de ce fondeur nous parait plus que douteux. Il pourrait s'agir d'une Joris-Joseph Du Mery mal datée.

JACQUES Meester Jacques fond plusieurs cloches à Antwerpen peu après 1400.

JACQUOT Jean Étrange individu que ce fondeur ! ... et en tout cas, un casse-tête sans nom pour les campanologues. En cause, il est aussi relevé sous les noms : JACO Jean, JACOB Jean, DEMARTIN Jean ainsi qu'une foultitude de fautes orthographiques approchant les Jaco, Jacqot, Jaco Ian, etc. Henry Ronot le relève sous le nom JACQUOT Jean. Il précise en note de bas de page que soudainement, en 1744, il se mette à signer JACOB, ce y compris dans les actes de mariage et de décès. Ces actes fantasques ne sont pas expliqués. La mention de DEMARTIN est une erreur. En effet, Jean Demartin est un autre fondeur. Les corrections adaptées ont été données aux divers documents présents en ce site. Jean Demartin et Jean Jacquot ont collaboré ensemble pour une cloche réalisée à Ath en 1697, d'où l'erreur car la signature n'est pas très claire. Le texte de dédicace est : IEAN DEMARTIN IEAN IACQUOT MAFET FAIT AHT 1697 - IEANNE CECILE CHAPLEN. Jean Jacquot est né aux environs de 1694 et décédé en 1762. Son acte de naissance n'a pas été retrouvé dans les dépouillements du cercle généalogique de Haute-Marne. Henry Ronot suppose qu'il est né ailleurs. Il décède à Breuvannes le 2 mai 1762. Il se marie en première noce avec Françoise Petitfour, décédée à l'âge de 26 ans. Le cercle généalogique de Haute-Marne mentionne 23 ans, ce qui semblerait être une erreur. Il se marie en secondes noces avec Sébastienne Decharme, décédée à l'âge de 33 ans. Il se marie en troisième noces avec Nicole Bailly. Il aura au total 12 enfants, dont 4 sont décédés en bas-âge. Le moins qu'on puisse dire, c'est que Jean Jacquot n'aura pas été entouré par la chance... Pendant son premier mariage, il habite aux Gouttes-Basses, un hameau de Breuvannes. A ce jour, c'est une énorme exploitation agricole, une départementale et une voie ferrée ! Durant son second mariage, il habite dans une maison de la rue du Bois. Les numéros n'existaient pas, donc nous ne savons pas la localiser ; tout en gardant à l'esprit que le paysage a inévitablement énormément changé. A l'époque, ça devait être un petit écart, au même titre que Gouttes-Basses et le Dardu. Les cloches de Jean Jacquot nous sont peu connues, vu le faible nombre. De ce qui est connu, le style est un peu maladroit mais dénote une volonté de réaliser un objet esthétique : belle frise, décor soigné, le tout malgré des décalages d'épigraphies indéniables. L'orthographe est totalement désastreuse, ce qui nous fait penser que Jean Jacquot était partiellement illettré. Cela devait probablement l'handicaper. Une cloche (Ath, 1717) possède des feuilles de sauge, symbole de prospérité et de longue vie... Ce dont l'entourage de Jean Jacquot aurait bien eu besoin. Les cloches qui lui sont connues en Belgique : Ath (1697), Ath (1717), Beloeil (1701). En France: Kernouès (1759), Lanrivoaré (1748), Plougastel-Daoulas (1756), Plougonven (1756), Plounéour-Tréz (1748, avec DECHARME François), Plounéour-Tréz (1758, idem), Poullaouen (17..), Saint-Benoit-sur- Loire (1764, 2CL, avec MICHEL Jean), Boissy- aux-Cailles (1733), Garlan (1760), Laz (près de Chateauneuf du Faou, 1771), Saint- Thegonnec (1769), Saint-Pierre de Guiclan (1771). Il est relevé comme fondeur en 1730 et 1743. Il a manifestement réalisé une campagne majeure en Bretagne. Actif de 1697 à 1764, le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il s'agit d'une longue carrière. Les dates belges sont début 18ème, les françaises de 1730 à 1771. L'on peut se demander s'il n'y a pas là un cas d'homonymie. Vu les difficultés rencontrées sur les noms, ce ne serait pas étonnant... La cloche de Saint-Pierre de Guiclan mentionne : L'AN 1767, MATHURIN HIACINTHE AUTHEUIL, PROMOTEUR GENERAL DU LEON, RECTEUR DE GUICLAN, HERVE L'HERROU, PAREIN, MARIE POULIQUEN MAREINE, LOUIS ET JEAN JACOB M'ONT FAIT. Or, nous ne connaissons pas de Louis Jacob ni Jacquot. Ceci étant, nous ne connaissons pas le prénom de son frère, de Maisoncelles. Dans le même espace, il est mentionné à Laz : L'AN 1771 JEAN JACOB FONDEUR LOREIN. De ce fait, il ne s'agit certainement pas d'un fondeur breton, mais bel et bien d'une campagne d'un fondeur lorrain.

JEAN DE LIEGE Fondeur de cloches médiéval, maître fondeur, dont les synonymes sont assez nombreux : Maistre Jean, Magister Johannis de Leodio, Jan uit Luik, Meester Jan uit Luik. Il est actif à notre connaissance entre 1275 et 1288, mais il est fort probable que la période d’activité réelle est plus longue – tout simplement nous en ignorons tout. Il est cité à deux reprises dans le Fonds Terry pour avoir fondu deux cloches à la cathédrale Saint-Paul de Liège, en 1275, en collaboration avec le fondeur Gérard De Liège. L’inscription de la cloche, donnée par le DFIM, nous apprend que la seconde cloche était une stormklok, ou bien une cloche d’orage. Ces deux cloches ont été refondues respectivement en 1854 par les Van Aerschodt et 1881 par les Causard. En 1283, on retrouve à nouveau la fonte d’une stormklok, placée à l’église Saint-Denis de Liège. Fait assez rare, la dédicace est écrite en wallon médiéval liégeois.

JEHAN Meester Jehan le Clocghieteur, cité comme étant fondeur en 1380, éventuellement à Leuven ou Antwerpen.

JEROME ET Cie, DUTÔT D. Mentionné par l'IRPA, pour deux cloches à Saint-Nicolas de Namur en 1870. A existé à Paris sous le nom Dutot D., Jérôme & Cie' 1855-1875. Société de l'eucodoncine. Ce fondeur nous est assez largement inconnu. Fait très particulier, la terre de la fausse cloche a reçu l'impression d'une dentelle ! C'est unique. Le mot eucodoncine nous a intrigués. Il s'agit visiblement, sans que nous n'en connaissions le détail, d'un procédé de suspension révolutionnaire. Un seul homme peut sonner une cloche de 3 tonnes à la corde. Malheureusement, nous n'en savons pas plus. Les cloches sont signées Jerome et Cie, mais nous pouvons douter qu'il s'agit d'un fondeur. Il nous semble qu'il s'agit d'un (ingénieux ?) campaniste. Il pourrait s'agir en fait de cloches sortant des établissements Holtzer. Les cloches sont aussi notées (Vaux- Marquenneville) : fondues par Dutot et Cie. Joseph Berthelé nous en dit : "Dutôt, personnage de tempérament assez aventureux qui ne coula jamais une cloche de sa vie, mais qui ne s’intitulait pas moins fondeur de cloches en bronze et seul fondeur en France de cloches d’acier". Il habitait à Paris au 9 rue des Trois Bornes. Il était gérant d’une société au nom prétentieux, la société de l’Eucodoncine (qui signifie en grec : bien cloche mouvoir) qui possédait un système spécial de mise en mouvement des cloches.

JOSÈS Colard Fondeur médiéval cité principalement par le DFIM. Attention, répertorié totalement par erreur dans le DFIM comme COLARD (nom) Josès (prénom). Le véritable nom est JOSÈS (nom) Colard (prénom). Actif entre 1386 et 1390. Il ne nous semble exclusivement pas fondeur en Belgique, bien qu’il lui fut connu une période de domiciliation à Dinant. De ce fait, nous ne répertorions aucun travail particulier nous concernant vivement. Ce fondeur semble être un « maître » tel qu’on les appelait à l’époque. Attaché à la cour du Duc de Bourgogne, il est qualifié de fondeur de cloches, canonnier, armurier, dinandier et étainier. Il est essentiellement actif aux abords de Dijon, où il possède un terrain spacieux ainsi qu’une belle demeure. Nous pouvons supposer que son passage à Dinant correspond à une période de formation professionnelle, notamment parce que cette ville était un pôle d’excellence en matière de dinanderie à cette époque (d’où le nom de la pratique d’ailleurs, qui est originaire de Dinant). Son oncle Jehan Josès livre un splendide aigle-lutrin datant de 1370 à Houffalize, toujours existant à ce jour.

JUGLE Pierre Fondeur cité par le DFIM. fl 1553-1558. Actif à Mons. En 1553, il fournit une horloge à carillon destiné au château de Mons (actuel beffroi). En 1558, il livre une cloche destinée à l'église Saint-Nicolas de Mons. Cité par Léopold Devillers, 1830. Il est originaire de Geraardsbergen (Grammont). Maître horloger de grande réputation. Cité par Christian Duprez : Le mercredi 5 septembre 1548, la Tour, appelée, alors, « de l’horloge » fut enveloppée dans l’incendie qui réduit en cendre l’Eglise St-Germain et un grand nombre de demeures. Il fallut la reconstruire et faire faire une horloge à carillon. Ce travail fut confié à Pierre Jugle, horloger à Grammont, qui en fit la livraison en 1553.

JULLIEN Alexis Date de naissance et de décès inconnus, fondeur actif dans la seconde moitié du XVIIème siècle et au début du XVIIIème siècle. Il pourrait être né en 1662 et décédé en 1734. Si la date de décès ne laisse que peu de doutes, nous ne possédons aucun acte concernant sa naissance. Il est originaire du village de Damblain. Il pourrait être le fils de Nicolas JULLIEN, lui- même fondeur établi à Damblain, mais les filiations ne sont pas établies. La soeur d'Alexis JULLIEN, Marie-Christine JULLIEN, se marie en 1688 avec Jean-François PETIT, fondeur de bronze ayant été a priori actif en Belgique. Des PETIT proviendra une dynastie conséquente, qui elle-même débouchera sur la constitution de la société PETIT & FRITSEN. Quant à Alexis JULLIEN, il possède une série de mariages compliquée. Il se marie avec Elisabeth VERVERS en première noces, Elisabeth KHAPPEN en secondes noces (probablement KNAPPEN), Marai DEMERIX en troisième noces (probablement Marie), Maria STOBAERTS en quatrième noces. D'après la même base documentaire, il serait originaire de Champigneulles-en-Bassigny plutôt que Damblain. Il existe 6 km de différence, nous pouvons d'office imaginer que les deux ont existé. Il est qualifié, d'après Henry Ronot, de "maître fondeur de cloches à Verte Peyis en Geltre". Cette citation date de 1702. Si l'on passe outre l'orthographe épique !, cela signifie probablement qu'il est situé en province de Gueldre aux Pays-Bas (Gelderland en néerlandais). De notre côté, nous ne le localisons nulle part d'autre qu'à Lier, et son registre de fonderie semble témoigner en ce sens... Maître-fondeur est un terme à aborder avec précautions. Les cloches des fondeurs du Bassigny n'ont jamais été merveilleuses. Elles ne sont pas spécifiquement médiocres, mais elles ne cassent pas trois pattes à un canard non plus. Alexis JULLIEN fait manifestement de gros efforts en vue de la qualité. On voit bien que les décorations sont soignées (bien que minimes). En réalité, c'est surtout sur les questions des profilages que de grandes difficultés existent. Les cloches de JULLIEN sont modestes, honnêtes, sympathiques, mais dont la sonorité est un peu passable. Il obtient un certain nombre de certificats de bonne exécution et de recommendation, ce qui témoigne tout de même d'un certain talent. Il n'est pas établi le pourquoi de la migration définitive d'Alexis JULLIEN vers les Pays-Bas Espagnols. Peut-être est-ce à mettre sur le compte des ravages de la guerre de trente ans en Bassigny (1618-1648). Encore que, 40 ans après la fin de la guerre séparent Jullien des dévastations... En 1689, il coulerait son premier mortier et de petites cloches, probablement sous l'enseignement de Nicolas II JULLIEN. Dès 1691, on le localise en Belgique, notamment à Maaseik. Dans les années qui suivent, tout laisse à penser que les collaborations entre Alexis et Joseph deviennent éparses. Le second se consacre beaucoup à des campagnes en Allemagne. Le contact n'est pas rompu pour autant, puisque quelques collaborations auront encore lieu. En 1692, il se fixe à Weert, une ville des Pays- Bas (frontières actuelles), dans le Limbourg, entre Hasselt et Eindhoven. Toutefois, cela ne désigne pas le lieu d'installation d'une fonderie à poste fixe. Alexis JULLIEN reste itinérant, comme en témoignent les contrats des fontes de cette époque. Dans le courant 1700 et les années qui suivent, quelques indices laissent à penser qu'il commencerait à s'établir en fonderie. Il collabore avec un certain C. KNAPEN, probablement une aide familiale. Ce dernier pourrait agir en tant qu'ouvrier. Nous ne le connaissons pas établi comme fondeur. Les premières années du XVIIIème siècle semble éminemment difficiles, notamment d'un point de vue financier. En cette période, le mariage avec Elisabeth KNAPPEN parait dicté par des raisons financières. En ce même temps, une très importante commande tombe, le carillon de Lier. En ces années et sans qu'il ne soit possible de fixer la date, Alexis JULLIEN déménage vers Lier. A Weert, il ne laisse rien de spécifique. En cette période de début 1700, signifiant une certaine effervescence, des collaborations semblent avoir lieu avec Jean FREMY, fils de Mammès FREMY, et Claude FREMY. En même temps, les FREMY sont de talent et il est envisageable de considérer qu’ils constituent une concurrence du plus rude. Le départ de JULLIEN vers Lier pourrait être considéré comme une répartition zonale. Chacun se délimite une zone d’action. Le tout s’est probablement déroulé à l’amiable, si ce n’est amicalement, car les contacts entre fondeurs restent réguliers. En 1702, il se marie en troisième noces. L’état de ses dettes semble arrangé, car les ardoises sont effacées. Le carillon de Lier, œuvre majeure d’Alexis JULLIEN, est coulé de 1703 à 1707. Celui-ci démontre des problèmes de justesse sonore, ce qui existera à ce titre, et comme déjà mentionné, dans toutes les cloches émanant des fondeurs du Bassigny. Il est de plus à signaler que les fondeurs du Bassigny avaient très peu (si ce n’est pas du tout) d’expérience en matière de réalisation de carillon. En cette période, il réalise aussi un imposant tambour, destiné aussi au carillon. Ensuite, JULLIEN semble occupé à des coulées aux Pays-Bas (frontières actuelles), dont un bourdon de 7500 kg, aujourd’hui disparu. Les années qui suivent sont moins claires du point de vue biographique, si ce n’est qu’aux alentours de 1720, il est à nouveau endetté. La même année, il se marie avec Maria DE MERIX. Par la suite, des contrats sont signés, en vue de cloches de sonneries ou d’un carillon (Postel). Les qualités d’exécutions sont parfois discutées, avec en quelques lieux, les refus de plusieurs cloches, appelées à la refonte. Les années 1730 voient l’existence de collaborations avec Ignatius Stephanus Roelant. En effet, des cloches sont coulées à la Chapelle de Bruxelles. En cette même période, Jullien travaille aussi à Bruxelles, à Saint-Gery. La collaboration avec les Roelant est épisodique. Pour une raison inconnue, ça ne tourne à rien, car plus aucun contrat similaire n’est signé. Quant à la coulée réalisée pour la cathédrale Sainte-Gudule de Bruxelles, les résultats sont parait-il désastreux, à ce point que la cloche est refondue en 1959. Il forme Georges Du Mery au métier de fondeur. Cet écolage est au minimum daté de 1733 et se situait à Lier (Lierre, sud-est d'Antwerpen). Il se marie en quatrième noces le 17 Février 1733 avec Maria STOBBAERTS (indiqué avec 2B par André Lehr). Il décède à Lier le 11 Décembre 1734. Les cloches d'Alexis JULLIEN sont signées : ALEXIUS JULLIEN. D'un point de vue décoratif, ce sont des cloches simples, voire austères. Ces cloches peuvent posséder une estampille, assez compliquée. L'impression de feuilles de sauges peut aussi figurer en pince. En dernier lieu, signalons que le fondeur utilisait de temps à autre une matrice afin d'imprimer une grenouille. C'est assez rare. De voir une grenouille en posture de nage sur une cloche, cela fera dès lors rapidement penser à une cloche d'Alexis Jullien. Il ne laisse pas derrière lui une carrière monumentale mais comme l’évoque André Lehr, il a fait partie de ces précurseurs qui ont travaillé sur la question du carillon avec beaucoup de cœur. Ce seront ses successeurs qui amèneront l’instrument comme étant un art musical reconnu, notamment en perfectionnant les aspects de justesse sonore.

JULLIEN Joseph Frère d'Alexis JULLIEN. Fils de Nicolas II. Il aurait été établi à Champigneulles-en- Bassigny. Des campagnes communes ont été réalisées avec Alexis en Belgique et en Allemagne. La période d'activité est bornée de 1687 à 1724. En France, il a existé une cloche en 1684, à Rosières-aux-Salines. Fondue avec Nicolas II JULLIEN, il s'agit éventuellement d'une campagne d'écolage. C'est la seule cloche connue en France concernant ce fondeur. En Belgique, il est connu 40 cloches de sonnerie de ces deux fondeurs et 49 cloches de carillons. Entre Joseph et Alexis, les travaux sont indistincts, mais visiblement, Alexis est extrêmemement majoritaire.

KAEIWAS Wouter Fondeur originaire de Hoogeloon (NL, Bladel, Eindhoven). Enregistré en tant que citoyen de Mechelen en 1476. Serait décédé après 1508. Il est connu pour quelques réalisations échelonnées entre 1478 et 1495. Trois cloches lui sont connues en Angleterre. Une cloche lui est connue à Steensel aux Pays-Bas, fondue en 1495 et une seconde à Riethoven (Bergeijk) en 1478. Mentionné dans L'ancienne industrie du cuivre à Malines de Georges Van Doorslaer sous le nom QUAEYWAS Gauthier.

DE KAUSAERT Pierre Fondeur originaire d'Arras en France et ayant travaillé à l'église Saint-Servais de Schaerbeek en 1597. Nous ne savons rien de ce fondeur, si ce n'est qu'il n'a strictement rien à voir avec la famille de fondeurs nommée Causard.

DE KOUDENBERGHE Egidius Fondeur médiéval mentionné par l'IRPA. Auteur d'une splendide cloche conservée à Neerwinden. Cette cloche, dont l'épigraphie au cerveau est onciale, date de 1394.

LAGASSE Nicolas Fondeur connu pour avoir réalisé une cloche en 1866 à l'église de la place Kuborn de Seraing. Mis à part que cette cloche existe, nous ne savons strictement rien de ce fondeur.

LAINVILLE François, LAINVILLE Louis Dans le Bassigny, les Lainville sont nombreux. Seuls deux nous intéressent : François Lainville, l'aîné et Louis Lainville, le cadet - Ce sont deux fondeurs ayant beaucoup réalisé en Belgique. Ils sont tous deux fils d'Antoine Lainville. Nous possédons quelques rares relevés de cloches pour Antoine Lainville. Nous avons peine à considérer qu'il était fondeur, étant donné qu'il était agriculteur. Nous pensons qu'il a ponctuellement aidé ses enfants. Nous n'en dresserons pas la biographie. Les cloches des deux frères Lainville sont assez rarement différenciables. Ils ont travaillé ensemble le plus souvent, allant jusqu'à signer parfois : les Lainville frères. Ils ont collaboré avec les Drouot et Regnault. En Belgique, ce sont des cloches nombreuses. Elles sont souvent d'une qualité passable. Quelquefois même, la qualité est franchement mauvaise. L'épigraphie est peu soignée et monotone. Les fautes d'orthographe sont légion. Dans l'ensemble, il n'est pas exagéré de dire que ce furent des fondeurs médiocres. Ils devaient par contre être de bons commerçants. Nous allons passer en revue l'état des maigres connaissance sur les deux frères Lainville. Ce sont des fondeurs exclusivement itinérants, ils ne possèdent aucun atelier fixe. Leurs campagnes sont assez fortement orientées sur la Belgique et notamment le Namurois. La pleine période d'activité se situe aux alentours de 1820-1830. François et Louis Lainville sont les enfants d’Antoine Lainville et d'Agnès Michel. Si l'on doit les placer quelquepart, ils sont à rattacher au village de Huilliécourt plutôt que Levécourt, ce dernier village étant relativement anecdotique dans leur existence. Un déménagement a eu lieu entre la naissance de François et de Louis. Quoi qu'il en soit, il faut minorer les propos, les deux villages ne sont distants que de 3 kilomètres. Huilliécourt est un impressionnant village de fondeurs, Henry Ronot en relève la bagatelle de... 100 fondeurs ! Aujourd'hui, le village compte 127 habitants.

LAINVILLE François Né à Levécourt le 28 avril 1795 (9 Floreal an III) et décédé à Huilliécourt le 9 août 1869, à l’âge de 75 ans. D’après Berthelé, son surnom était « Fanfan ». Les fondeurs du Bassigny avaient souvent des sobriquets. Le DFIM mentionne comme date de décès 1865, ce qui semble être une faute de copie. Il se marie avec Anne-Marie Drouot le 29 novembre 1820. Les premières coulées de cloches semblent dater de cette période là, (1816, 1819 puis 1820). En 1816 notamment, on lui connaît une période d’apprentissage avec Clément II Drouot et Regnault. Cette période sera relativement courte vu que Clément II Drouot décède en 1821. Dans les registres de départ vers l’étranger (voir actes52.fr), il est qualifié de fondeur de métail et de fondeur de cloches.

LAINVILLE Louis Né à Huilliécourt le 14 janvier 1797 (25 nivôse an V) et décédé en même lieu le 30 janvier 1856. Il se marie avec Elizabeth Drouot le 18 janvier 1826. Elle est la sœur d’Anne-Marie Drouot. C’est de cette manière que les deux frères Lainville ont pour beau-père le fondeur de cloches Clément II Drouot, domicilié lui aussi à Huilliécourt. Cela les rapproche de la même manière (beaux-frères) des fondeurs Joseph Perrin et Louis-Etienne-François Regnault. Les collaborations seront fréquentes. Louis débute son apprentissage de la même manière que François, avec Drouot à Anvers. Il deviendra rapidement autonome et dès 1820, les cloches sorties des coulées nous semblent être exclusivement Lainville, elles sont signées « Lainville Frères ». Les campagnes s’orienteront surtout sur le Namurois. Il ne leur est pas connu de cloches après 1852 ; il est probable qu’ils se retirent du métier pour s’occuper de travaux moins itinérants. Sur l’acte de décès de Louis, il est qualifié de cultivateur. Leurs cloches sont parfois honnêtes, voir à ce titre la photo en tête de page, mais sont le plus souvent peu soignées. Les Lainville possédaient très peu de matrices. On retrouve quasiment toujours les mêmes. En matière de figure, un petit Saint-Nicolas est très souvent présent, et permet de posséder un bon indice de reconnaissance. 47 cloches leur sont connues en RECIB. Ce nombre assez faible est à augmenter de manière probable par de nombreuses anonymes, que nous n’arrivons simplement pas à reconnaître. En France, 4 cloches leur sont connues, dont des mentions d’Antoine Lainville. Serait-ce dès lors si sûr que ça que les Lainville n’étaient pas fils de fondeur ? C’est difficile à déterminerL Ils n'ont réalisé aucune cloche exceptionnelle en tonnage. Les cloches actuelles de Huilliécourt sont des Honoré Perrin de 1869, date de décès de François Lainville. Des deux frères Lainville, il n'est connu aucune représentation. D'après divers relevés, ils n'eurent pas d'enfants.

LALOE Etienne Fondeur français originaire de Frelinghien (France, près d'Armentières, frontalier avec Comines en Belgique). Cela semble avoir une importance toute relative étant donné que ce fondeur est itinérant. Il possède toutefois un logis de sédentaire, vu que "Gabriel Venche alla requérir en sa maison à Frelinghien". Il lui est connu une période d'activité entre 1535 à 1546. Le nom Laloé peut aussi s'orthographier Lalolé. Une graphie ancienne de son nom est Estienne Laloé. Il a eu un fils Ambroise, qui a réalisé des travaux campanaires (clavier de carillon, horlogerie), mais il ne nous est pas spécifiquement connu comme fondeur de cloches. Il y eut aussi un fils du nom de Jean, mais on en ignore tout. Les Laloé nous sont très peu connus. Cela se retraduit inévitablement par un nombre de cloches inventoriées fort faible. Il est connu qu'il travaille aussi pour Béthune (France) en 1546, en principe sur des travaux d'horlogerie. On connait à Etienne Laloé essentiellement des travaux de fonte à Tournai, on va le rechercher parce qu'à cette époque, les fondeurs tournaisiens ne sont plus légion. Il réalise 8 cloches destinées au beffroi en 1535. Ces cloches n'existent plus à ce jour. Ces cloches pesaient ensemble 4320 livres tournoises. La livre de Tournai valait à cette époque 431 grammes. En 1536, il y ajoute 3 cloches. Suite à ce travail, il est nommé horloger de la ville. Il reçoit dès lors ce qu'on pourrait appeler un logement de fonction. Malgré tout, les cloches de 1536 sont jugées décevantes du point de vue de leur harmonie. Il est demandé au fondeur François Legrand de se charger des modifications au niveau des harmoniques. Quels furent ces travaux ? Nous ne le savons pas. Les travaux de 1535 ne sont guère plus brillants. En effet, d'après Christian Patart, les travaux ont nécessité de mobiliser un nombre considérable d'ouvriers et de s'y reprendre à plusieurs fois. Son fils prendra la suite de l'activité à Tournai, en tant que 'orlogeur', tandis que Laloé retourne à Frelinghien.

LANGUE Maximilien Mentionné par l'Irpa. A fondu une cloche pour Aubel en 1753. Le nom Maximilien LANGUE ne fait aucun doute, mais nous ne connaissons pas ce fondeur avec force de détails. Est connu comme maître-fondeur en 1751 à Liège. Le 10 juin 1751, il lui est commandé une volumineuse porte en laiton. La cloche d'Aubel, bien que d'épigraphie banale, est de bonne qualité. Serait peut-être à considérer comme fondeur de metail, dinandier, etc...

LAVALLOIS Fondeurs baroques. Ils sont difficiles à identifier vu les innombrables variations d’orthographe de leur nom, dont nous listons l’essentiel : Lavallois, Levallois, Lavalloys, Lavalois. Nous ne savons pas quelle est l’orthographe principale. La famille comporte Jehan Lavallois, Adam Lavallois, un certain F. Lavallois. D’autres données existent mais elles nous paraissent douteuses. Ils sont connus dans les comptes de Nivelles en 1539. On les retrouve aussi à Liège en 1589, où il(s) fonde(nt) la cloche de Saint-Pierre en Outremeuse (qui a priori n’existe plus aujourd’hui). Ces fondeurs nous semblent être tout à fait mineurs.

LECOCQ Jean Fondeur médiéval cité dans le Cloquet et De la Grange. Ce fondeur de cuivre est cité dans les comptes communaux de la ville de Tournai en 1465 et 1475. Nous pouvons nous demander s’il n’est pas seulement un dinandier, estainier ou batteur de cuivre. Son activité semble se limiter à de la clochette.

DE LEENKNECHT Les "De Leenknecht" sont une dynastie de fondeurs de cloches. Ce sont des fondeurs médiévaux. Ainsi, cette notice biographique se bornera-t-elle à lister des noms et des réalisations. De ces fondeurs, en réalité nous ne savons rien. Entre 1365 et 1436, il est connu de leur part une cinquantaine de cloches. C'est assez exceptionnel concernant des fondeurs médiévaux, pour lesquels nous ne connaissons habituellement plutôt un à deux ouvrages. Les noms sont assez peu variables. On observe les variations De Leenknecht, De Leenknecht van Harelbeke, De Leenknecht van Kortrijk. En réalité, c'est à quelques kilomètres près la même chose, les deux villes se touchent. Quelquefois, les signatures sur les cloches sont des devinettes, mentionnant : les deux frères Daniel et Roger, les trois frères de Courtrai, etc. Du nom de DE LEENKNECHT, les prénoms de fondeurs connus sont : Andries, Clais, Colaert, Daniël, Geeraard, Heynderic, Jan I, Jan II, Jeroen, Michiel, Olivier, Pieter, Rogier, Willem. Les liens entre eux sont rarement établis. La liste est si longue et les réalisations si peu précises, nous avons choisi de ne mentionner que les deux plus importants en Refond. Nous possédons un enregistrement d'un certain Van Haerlebeke Joris. Nous supposons qu'il fait partie de la dynastie, mais nous ne l'identifions pas. Il est actif en 1393 à Heusden. La plus ancienne cloche encore existante qu'il est possible de voir se trouve à Hal. Elle date de 1390. Elle est suivie de celles de Damme, datées de 1392 et 1398.

* DE LEENKNECHT Jan I - Présent et actif à Brugge (Bruges) en 1307.

* DE LEENKNECHT VAN HARELBEKE Daniël en Rogier - Ils sont nommés les frères Daniel et Roger de Courtrai (Daniël en Rogier van Kortrijk). Il est connu d'eux qu'ils fondent une cloche pour Pencran, à côté de Landerneau (Finistère), en 1365. Ils fondent pour l'église Sainte-Mélaine de Morlaix. Cette cloche serait signée "Daniel et Roger N. frères, fondeurs à Courtrai en Belgique". L'auteur de la notice sur la cloche rapporte qu'elle serait de 1345 ou 1365. Nous pouvons imaginer qu'il s'agit de 1365 et d'une campagne en Bretagne...

* DE LEENKNECHT Willem I - Fils de Daniel, né vers 1350 et décédé en 1391 à Brugge (Bruges). Nommé bourgeois de Brugge le 18 décembre 1369. Il fond en 1379 le bourdon de l'église Sint-Niklaas à Veurne. En 1383, il fond une cloche destinée à Bergues en France. Suite à l'électrification des cloches, la "Bomtje" de Veurne se fissure. En 1955, Marcel Michiels Jr la refond à l'exact identique. La cloche de Damme possédait (possède...) l'épigraphie suivante : ARMA VOCO SIGNIS PER ME CLAMATUR ET IGNIS ET PERCUSSA FORIS DISTINGO TEMOUS IN HORIS ANNO DOMINI MCCCLXXIX MAGISTER WILLELMUS DE HAERLEBEKE ME FECIT IN HONORE DEI MARIA VOCOR XPS VINCIT XPS REGNAT XPS IMPERAT O MATER DEI MTO MEI. ici apparait pour la première fois le terme déformé Haerlebeke, que l'on peut rencontrer régulièrement.

* DE LEENKNECHT VAN HARELBEKE Jan II - Fils d'Andries, serait né aux alentours de 1435, actif en 1370 et décédé aux environs de 1435 (la date nous parait tardive). Il a été domicilié à Gent (Gand) en 1380. En collaboration avec ses frères Daniël et Clais, il fond pour Damme deux cloches en 1370 et 1376. En 1377, il fond une cloche destinée au beffroi de Ieper (Ypres). En 1388, il fond la cloche Marie destinée au beffroi de Mons. En 1395, il fond une cloche destinée à Sint- Martenskerk de Kortrijk (Courtrai) et deux autres destinées à Sluis (NL), à l'hôtel de Ville. En dernier lieu, il lui est connu une cloche réalisée à Diest (église Saint-Sulpice) en 1401. La cloche de Kortrijk possède l'épigraphie suivante : VICTOR ES MINE NAME MIIN LUUT SI GODE BEQUAEME VAN TEMPEESTE BEHOET GOD AL ALSO VERRE MEN MIIN LUUT HOEREN SAL IAN DE LEENKNECHT MAECTE MI ANNO DOMINI M CCC XCV. L'on voit assez clairement qu'il s'agit d'une stormklok ou d'une cloche de tempête. La cloche de Damme possède l'épigraphie suivante : DRIE GEBROEDERS MAEKTEN MY VAN HARLEBEKE WAREN ZY MARIA IS MYNEN NAEM ENDE MYNEN KLANK IS WEL AENGENAEM. Il est assez amusant de voir que la cloche est signée sous forme de devinette : les trois frères d'Harelbeke.

* DE LEENKNECHT Daniël - Fils d'Andries, actif en 1370 et décédé aux environs de 1418. Il 1390, il dirige la corporation des fondeurs de Gent (Gand). Avec son frère Michiel I, il réalise en 1390 une cloche destinée à Notre-Dame de Halle. Cette cloche existe toujours à ce jour. En 1400 est réalisée une cloche destinée à la Chatellenie d'Oudenaarde (une chatellenie est une division administrative, en néerlandais kastelnij). De 1401 à 1414, dix cloches sont réalisées et accrochées à Sint-Pietersabdij (Gent). Entre 1406 et 1412, il livre plusieurs cloches au Danemark. Les exportations témoignent d'un très grand savoir-faire. Daniel De Leenknecht était très certainement un "meester". La cloche de Halle possède l'épigraphie suivante : + II : GHEBROEDERS : MACTTEN : MI : DANEL EN MICHHIL : VAN : HARLEBEKE : ANNO : DNI : MCCCXC : MARIA : EST : NOMEN : MEUM. Les deux frères Daniël et Michiel m'ont faite en 1390. Maria est mon nom. L'épigraphie est en textura quadrata, très soignée. A la même date, les De Leenknecht fondent une petite cloche des heures, éclatée en 1936. Elle est gardée au musée Torenmuseum. Elle s'appelle Katharinaklok. La petite cloche du Torenmuseum comporte l'épigraphie suivante : + ECQUNC : GOESWINUS : HEINRIC : PETRUS : FIERIME : JUSSERUNT : PARITER : APELLOR : SED : KATHERINA : SITER. ADDIS : HORA : TIBI : VENIT : HIIS.

* DE LEENKNECHT VAN HARELBEKE Michiel I - Fils d'Andries, né à Harelbeke en 1370. Outre les collaborations avec ses frères, mentionnées supra (Halle, Oudenaarde, Gent, Danemark), il travaille en 1416 à Gent (Gand), en 1418 au Danemark, en 1423 au beffroi de Tielt et en 1429 à Bourbourg (France). La cloche d'Oudenaarde possède l'épigraphie suivante : MARIA ES MYNEN NAME MYN GHELUYT ES GODE BEQUAEME MICHIEL DE LEENKNECHT HEEFT MY GHEMAECT INT IAER ONS HEEREN M CCCC. Le nom de Michiel est mentionné seul. Les cloches de Damme possèdent les épigraphies suivantes : Stadsklok (1392) + (...) DOMINI M.CCC.XCII (...) Uurklok (1398) + ANNO DOMINI MCCCXCVIII TRES FRATRES MICHI FECERUNT HARELBEKE. Là encore, la mention des trois frères.

* DE LEENKNECHT Pieter - Il fond une cloche en 1413, actuellement présente à Kerk O.L.Vrouw de Kortrijk. Elle provient de la chapelle du cimetière (klok van de Gravenkapel).

* DE LEENKNECHT Willem II - Il fond avec DE LEENKNECHT Jeroen une cloche à Moerbeke en 1435.

* DE LEENKNECHT Geeraard - Fils de Daniel, il fond deux cloches destinées à Sint- Jacobskerk de Gent en 1436.

* DE LEENKNECHT Olivier - Non identifié, il fond pour Waregem à date inconnue. Bibliographie - Antoon-Jozef Deschrevel, Tijdschrift Biekorf 1959. - Antoon-Jozef Deschrevel, Het klokkengietersgeslacht de Leenknecht. - Harold Van De Plasse, genealogie van de Plasse/Leenknecht. - Charles-Louis Diericx, Mémoires sur la ville de Gand. - André Lehr, Register van klokkengieters.

LEFEBVRE Hendrick Fondeur baroque cité par la VBV. Il serait originaire d'Antwerpen. En 1666, il existait 4 cloches de ce fondeur au sein du carillon d'Aalst.

LE FEVER Johannes Mentionné par l'Irpa pour une cloche à Wortel en 1677. Inscription : JOHANNES LE FEVER HEEFT MY GHEGOTEN. Ce relevé semble être correct. Toutefois, nous ne connaissons pas ce fondeur. Il nous est connu qu'un certain Jean Lefevre a coulé en 1669 deux cloches de 9.600 et 3.300 livres pour la cathédrale de Brugge, et ce fondeur est originaire du Bassigny.

LEGAY Jean Fondeur connu pour la fonte de deux cloches à Ath, en 1682 et 1683. Il refond au moins une Pierre Grongnart à cette occasion. Ces deux cloches sont détruites en 1716. Le DFIM mentionne ce fondeur comme étant originaire de Saint-Quentin en France. De notre côté, nous estimons que ledit fondeur est originaire de Givenchy-en-Gohelle (sud de Lens). Il est fils de Jean, homonyme. Il fond au moins une cloche destinée à Douai. Aussi, son nom pourrait s’orthographier aussi « Leguay ». Il est fils de Florentin 1 Le Guay. Il est installé à Douai en 1702. Nous estimons que tout cela a un rapport avec le fondeur Florentin Le Guay ayant réalisé le bourdon Emmanuel de Paris.

LEGRAND Fondeurs de cloches actifs à Tournai durant le 16ème siècle et cités dans le Cloquet et De la Grange. La famille comporte François I Legrand, François II Legrand et Matthias Legrand. François I Legrand a été actif en 1535, année dans laquelle il fournit deux cloches destinées au carillon de Tournai. Il signe ses objets avec les termes « Legrand l’Ainé ». François II Legrand a été actif en 1588, date à laquelle il fournit une cloche destinée à la porte Morel de Tournai. Cela se situe à proximité du boulevard des déportés, à la gare de Tournai. Le secteur est très chamboulé d’un point de vue architectural étant donné que c’est l’actuelle gare de Tournai. Vu la date de réalisation, François II est forcément distinct de François I, mais nous ne connaissons pas les liens de filiation. Matthias Legrand est actif en 1628, où il livre une clochette de 6 livres destinée à la chapelle des « infectézs ». Il est probablement à considérer comme étant un batteur de cuivre, dinandier et estainier. Ses liens de parenté avec les autres Legrand ne sont pas connus.

LEGROS Famille de fondeurs de cloches, qui comporte Nicolas, Martin et Pierre. Martin est le petit frère de Nicolas. Différentes versions existent quant à frère et fils. André Lehr estime qu'il est le frère, le Guetteur Wallon estime qu'il est le fils (en 1928), ce dernier donne le nom de la mère. Pierre est le fils de Martin. Concernant Pierre, ce n'est que déduction. En effet, il n’est connu – uniquement – que par une courte citation sur une épigraphie de cloche, où il est mentionné comme étant un aidant et fils de Martin. Concernant les Legros dans l’ensemble, leur nom de famille ne fait l'objet d'aucune variation orthographique. Martin Legros signe le plus souvent avec son prénom latinisé : Martinus Legros. Pierre est mentionné en version latinisée aussi : Petrus Legros.

LEGROS Nicolas Floruit 1737-1772. Il est le premier des Legros à nous être connu. Nous ne savons rien de lui, si ce n'est qu'il est père ou frère de Martin. Il s'agit d'un fondeur de très bonne réputation, réalisant des cloches de sonnerie qui sont en principe toutes antérieures à celles de Martin. En 1752, il est auteur d'un carillon à l'hôtel de ville de Liège. Celui-ci n'est pas répertorié en RECIB car nous n'en connaissons rien.

LEGROS Martin Né à Bouvignes-sur-Meuse le 30 août 1714 et décédé à Malmedy en 1784. Fils de Nicolas Legros et de Anne Bajot. Certaines sources allemandes placent le décès de Martin Legros en 1789. Bouvignes est un ancien village qui fait aujourd'hui partie de l'entité de Dinant, le village est situé immédiatement au nord de Dinant. Floruit 1782-1784. Après quelques études au collège de Dinant, Martin Legros est placé dans un couvent comme orphelin, à Liège. Il se distingue par son intelligence et sa conduite exemplaire, il est dès lors placé comme apprenti chez un fondeur de cloches qui plus tard, l'adopta (nous ne savons pas de quel fondeur il s'agit). Après la mort de son père adoptif, Martin Legros dirige l'atelier durant quelques années. A la suite de cela, il s'installe à Malmédy ; il y est domicilié en 1747, donc relativement tôt dans son existence. Signalons à toutes fins utiles qu'en cette époque, Malmedy ne faisait pas partie de la Belgique mais de l'Allemagne. Il n'y a donc aucun étonnement à ce que Martin legros ait beaucoup fondu en Allemagne. Martin Legros nous est surtout connu pour le carillon de 35 cloches qu’il réalise à Malmedy. Caricaturalement d’ailleurs, il est connu uniquement pour ces travaux là ; c’est un peu triste car les autres réalisations ne manquent pas d’intérêt. D'après certaines littératures, ce carillon fut donné et non vendu, deux ans avant sa mort. D'après encore une littérature ancienne : Malgré son art, Martin Legros n'était pas riche. C'est ainsi que lorsqu'il fondait les cloches du carillon de Malmédy, il allait d'une maison à l'autre recueillir l'étain, le cuivre et... l'argent nécessaire à son ouvrage, et il était parfois si embarrassé qu'il menaçait de prendre par force l'étain que les ménagères ne voulaient pas lui donner de bon gré. Il est un fondeur fort actif en Allemagne. Ces réalisations se trouvent à Köln et à Trier notamment. Ce travail en Allemagne mérite une étude à part entière. A la fin du 18ème siècle, la ville de Köln lui accorde le droit de bourgeoisie, étant donné qu'il coule les meilleures cloches des cinq paroisses de la ville. C'est une manière de le remercier. Il est considéré comme un fondeur majeur en Allemagne, mineur en Belgique (surtout du fait du faible nombre). Ses cloches sont caractérisées par un son argentin et une pureté harmonique. D'après la littérature ancienne : il possédait un secret qui donnait aux cloches un son argentin. C'est ce qui le rendit célèbre. Nous soupçonnons qu'il demandait régulièrement aux nobles du coin de jeter leurs cuillères et fourchettes en argent dans le four. C'est ce qui se faisait souvent en Russie. Presque toutes les cloches de Martin Legros sont des stormklok. Elles mentionnent très souvent qu'elles font fuir les tempêtes.

LEGROS Pierre Probablement le fils de Martin. André Lehr estime que ses dates de naissance et de décès sont 1752-1808. Il est mentionné par l'IRPA comme ayant fondu une cloche à Tintange en 1805. Cette donnée est à considérer avec beaucoup de précautions. Nous pensons qu'il s'agit d'une cloche de Nicolas Legros et mal datée, sans pouvoir l'affirmer pour autant. Il est aussi connu, comme évoqué supra, pour avoir fondu à Stavelot avec son père en 1781. La dédicace de la cloche ne laisse que peu de doute quant au fait que Pierre est fils de Martin, la fin comporte le texte : me refunderunt Martinus Legros et Petrus, filius ejus, anno 1781. Il fond une cloche à Echtz-Düren (Allemagne) en 1791. Les travaux qui leur sont connus sont : En Belgique : Membach (1732), Tilff (1737), Hasselt (1741), Piringen (1744), Burg-Reuland (1747), Sint-Truiden (1752, nombre non connu), Liers (1753), 's Herenelderen (1758), Neerglabbek (1761), Vielsalm (1772), Malmedy (1782) - (1786), Esneux (non datée), Polleur (1783), Tintange (1805). Un carillon de 35 cloches et 12 cloches de sonnerie. En France : 85 Péault (1742), 63 Clermont- Ferrand (1742), 76 Rouen (2 cloches, 1766), 57 Thionville (1768), 76 Vénestanville (1768). Soit 6 cloches de sonnerie. En Allemagne : Walberberg (1745), Paffendorf (1747), Kerpen (1750), Flerzheim (1751), Brenig (1754, 1776), Bonn (1756, 1780), Elsdorf (1764), Köln (1756, 1771, 1773), Lechenich, Liblar, Dirmerzheim, Walberberg (dates non connues), Mechernich (1774), Düren (1791). En ce qui concerne l'Allemagne, il est estimé qu'ils ont coulé environ 250 cloches. Elles sont majoritairement disséminées en Eifel, Rhénanie, Sarre et Westphalie.

LEVACHE Pierre, LEVACHE Nicolas Les Levache sont des fondeurs de cloches et batteurs de cuivre du XVIIIe siècle. Ils sont semble-t-il originaires de Dinant, leur production se concentre pourtant assez rapidement dans la ville de Liège. Ce court article est une biographie de cette petite dynastie de fondeurs. En matière de fondeurs, nous relevons l’existence de : (1) Nicolas Levache ; (2) Pierre Levache, frère de Nicolas ; (3) Jean-Baptiste Levache ; (4) Nicolas II Levache. Ces deux derniers (3) et (4) sont les fils de (2) Pierre d'après le DFIM. En ce texte, je conteste la filiation de (4) Nicolas. De multiples noms complémentaires existent : jurés, bourgmestres, religieux. Nous éluderons ces personnages, lesquels ne seraient pas fondeurs. Le nom Levache est parfois mentionné Le Vache. On relève aussi Levage. Cela n’a rien d’étonnant étant donné qu’en wallon, le G est prononcé CH.

LEVACHE Nicolas Né le 28 août 1658. Fils de Jean Levache, originaire de Dinant. Nous ne savons quasiment rien à son sujet. Rien n'atteste qu'il soit fondeur, on lui attribuerait volontiers (et plutôt) le titre de dinandier, batteur de cuivre. Dans "Diverses généalogies, etc., deuxième série, tome XIII, manuscrit des Archives de l'Etat à Liège", Lefort cite un court passage mentionnant la fonction de dinandier : Collar, Collas ou Nicolas Le Vache, maître de batterie de cuivre à Dinant, ayant épousé Marie Rénaux, fille de Henry Rénaux et de Jeanne de Wespin, en eut cinq fils et deux filles, Jean, Henry, Pierre, Jacques, Collas, Marie, qui épousa Pirard Pinsemaille, et Jeanne qui épousa Jean du Culot. On y apprend que Nicolas I est le père du personnage principal nous intéressant : (2) Pierre Levache. Dans un autre extrait du même document, il est mentionné que Jean (fils de Nicolas) devint maître de batterie de cuivre. La fonction de dinandier fut transmise et on peut le supposer, l'atelier fut poursuivi en lieu et place.

LEVACHE Pierre Né le 18 avril 1669 et décédé aux alentours de 1734, sans plus de précisions. Sa biographie est assez peu précise. Nous savons qu’il est le cousin de Perpète Renson, abbé de Leffe en 1722. En effet, nous apprenons que le 8 avril 1722, un contrat est passé afin de refondre une grosse cloche, destinée à une nouvelle église abbatiale en cours de construction - la filiation est mentionnée, ainsi que le nom des témoins. Cette cloche devait être d’un poids de 2075 livres. Cette cloche n’est plus présente aujourd’hui, elle a disparu dans la tourmente de la révolution. De Pierre Levache, on sait qu’il réalise la fontaine des Savetresses à Liège, en date de l'année 1719, dont nous donnons une photo en entête de ce document. En effet, une des trois fontaines du grand marché de liège est signée : FAITTE PAR PIERRE LEVACHE. Cette fontaine est ainsi dénommée étant donné qu’il y avait en lieu et place un marché aux vieux souliers, où les femmes fabriquaient et vendaient des savates. Le travail de sculpture, exécuté par Pierre Levache, à l'aide de la technique de la cire perdue, comporte les armoiries du prince Joseph-Clément de Bavière, ainsi que les Bourgmestres régents de l’époque : Lambinon et Trappé. Les trois autres panneaux de la fontaine datent de 1930 et n’ont rien à voir avec les travaux de Levache. Par contre, Levache fit les quatre têtes de coins, ou en tout cas on le suppose fortement. Ce n’est pas un travail de fondeur de cloches mais de fondeur de bronze sculptural. Pierre Levache reçut 3433 florins pour la partie métallique, tandis que 1200 florins étaient adjugés au constructeur. Dans des littératures très anciennes, cette fontaine est attribuée à Nicolas Levache. Tout laisse à penser que c'est une erreur d'appréciation. Il refond en 1726 la grosse cloche du couvent des Récollets à Liège (actuellement l'Auberge de Jeunesse Simenon). On ne sait rien à ce sujet, la cloche semble ne plus exister. En France, il est connu une cloche Pierre Levache. Elle est située à Murol dans le Puy- de-Dôme. Elle date de 1723 et a un diamètre de 34 centimètres. Nul ne sait si Levache se rendit là, mais Craplet le suppose. On sait aussi qu’il se marie à une certaine Catherine Lambert, et qu’il eut plusieurs domiciles dans le centre de Liège. Laquelle est veuve en 1734, donc Pierre Levache est nécessairement décédé cette année là ou avant (le DFIM mentionne 1735). Il a 6 enfants, dont nous donnons le détail ci-dessous : - Pierre Levache, né le 8 juillet 1707. Nous ne le notons pas Pierre II, étant donné qu’il ne fut pas fondeur. - (3) Jean-Baptiste Levache, né le 24 juin 1708. Noté (3) car fondeur. - Joseph, né le 21 janvier 1710. - Joseph, né le 15 janvier 1711. - Albert, né le 8 janvier 1712. - Dieudonné, né le 30 août 1717. A propos de sa localisation dans le centre de Liège, celle-ci pose des questions. Jorissenne évoque : Les recès du conseil de la cité, registre 1735-1738, fol.228, font connaître l'existence à Liège, en 1738, d'un Levage, fondeur, installé sur le balloir Saint-Léonard ; le prénom manque. [ Il puise sa source d'après Théodore Gobert, Eaux et fontaines publiques à Liège, 1910, p. 348 ]. Etrangement, cela ne se situe pas au centre de Liège. Le balloir, un nom d'origine germanique (bolwerc), désigne les terres-plein qui longeaient les remparts. Cela nous place plutôt du côté de la place Sainte-Barbe et effectivement, Saint-Léonard. Cela signifie un déménagement de Pierre Levache, ou l'existence d'un autre fondeur Levache en cette période ? Mystère... Il figurait dans la liste des jurés, le 7 septembre 1699, pour représenter les batteurs. On apprend aussi qu'il fabriquait des mortiers. En effet, une très courte citation nous apprend l'existence d'un mortier de pharmacien, comportant l'inscription : Pierre Dutz m'a fait faire par Pierre Levache, 1722. Nous ne savons rien d'autre à son sujet, ou bien les informations sont contradictoires, se rapportant d'après nous à d'autres Pierre Le Vache.

LEVACHE Jean-Baptiste Né en 1708 et décédé en 1742. Il réalise un carillon en 1735, pour Nijmegen aux Pays-Bas. Cet instrument semble lui causer beaucoup de difficultés. En effet, ces travaux sont qualifiés comme étant un échec spectaculaire. C’est à tel point que les cloches sont liquidées, remplacées par des travaux provenant de Peeter Vanden Gheyn et Matthias Vanden Gheyn. Il se trouve alors dans une situation très délicate, étant endetté et poursuivi. Il décèdera quelques années plus tard, à l’âge de 34 ans.

LEVACHE Nicolas II Il est notablement connu comme étant le fondeur du carillon pour le palais royal de Mafra, au Portugal. Cet instrument a été monté en 1730 en association avec Guillaume Witlockx, de la ville d’Anvers (DFIM), bien que diverses informations existent à ce sujet (toutes autres sources). Ce carillon est réputé être encore existant aujourd'hui (internet) et d’une qualité désastreuse. Une seconde source (A. Lehr) mentionne que ce carillon fut si pitoyable qu’il dut être remplacé par Witlockx. Cette information est légèrement différente... De manière certaine, le tambour de ritournelle automatique, pour le carillon Levache uniquement, est fourni par Gilles Debefve premier en 1756. D'abord habitant de Dinant, il ne serait pas né à Liège. De Dinant, il migrerait à Liège après 1722 (pour des raisons professionnelles ?). Jorissenne explique : A Dinant, un Nicolas Le Vache s'y rencontre, (Ndlr : en qualité de juré des batteurs de cuivre), le 13 septembre 1700, le 27 août 1702, le 6 septembre 1705, (cette année-!à, il est en même temps député aux enquêtes), le 5 septembre 1717 (député encore), le 2 septembre 1719 (tiers) et le 6 septembre 1722 (tiers). Ce batteur est-il venu à Liège quelque temps et fournit-il, en 1730, les horloges et les cloches de Mafra ? Le document que j'ai reproduit plus haut, dit qu'il est de Liège. La disparition de son nom sur les listes des jurés dinantais donne à croire que c'est bien de lui qu'il est question. Dinant faisant partie de la principauté de Liège, ce type de migration n'aurait rien de bien étonnant, surtout que Dinant était part intégrante des Bonnes Villes. Par la suite, il s’établit définitivement au Portugal à l'occasion de la construction du carillon de Mafra. Là-bas, on lui donne sans sourciller la provenance d'Anvers, alors que sa provenance de Liège ne fait aucun doute (voir ci-après, l'épigraphie des cloches du carillon). Nicolas II Levache est cité (ainsi que le carillon) dans les des Ephêmérides campanaires de Joseph Berthelé : Ces deux horloges sont accompagnées chacune d'un carillon monumental... Sur les 57 cloches de chaque tour, 48 servent aux sonneries du carillon correspondant et 9 aux sonneries de l'horloge et aux besoins du culte. La cloche des heures mesure 2 m 40 de hauteur et 2 m 80 de diamètre à la base. Elle pèse de 12 à 13000 kilos. C'est à Nicolas Le Vache, de Liège, que Jean V s'adressa pour la fourniture de ces horloges, de leurs carillons et de leurs cloches. Le nom de Nicolas Le Vache est gravé sur un certain nombre de cloches, avec la mention de l'année 1730. Sur d'autres de ces cloches, on lit le nom plus connu de Guillaume Withluks [sic], d'Anvers, qui ne se gênait pas pour se proclamer le premier fondeur du monde. La World Carillon Federation enregistre seulement un carillon de 53 cloches à Mafra. Les documents portugais (Oa carrilhões de Mafra) enregistrent deux carillons, dont un au nom de Nicolau (sic) Levache. Une dernière source met un point final aux incertitudes quant au nombre : Comme on faisait observer au roi qu'un carillon coûterait deux millions et demi de francs : c'est bien peu dit-il, faites m'en venir deux. Et voilà comment, sans que le monarque s'effrayât le moins du monde de la dépense, il y eut un carillon pour chaque clocher. A priori, tout laisse à penser que les deux carillons sont encore existants. Toutes ces cloches portent l'une des mentions suivantes: GUILHELMUS WlTHLOCKX ME FECIT ANTVERPIAE ANNO 1730 ; ou bien : NICOLAUS LEVACHE LEODIENSIS ME FECIT ANNO 1730. (Donnet). Nicolas II Levache fond aussi en 1730 des cloches pour le beffroi de Douai. Ces cloches ne sont plus présentes à ce jour. Avant ou après Mafra, cela reste mystère ! Il est réputé être le fils de Pierre par le DFIM. Il me semble qu'il y a deux Nicolas Levache en cette même période, je ne suis pas certain que l'on puisse affirmer cette filiation, ce d'autant plus qu'aucun acte de naissance ne le reprend comme tel et voir supra, les données sont a priori claires. Il existe une information, pouvant comporter à confusion : le cadet s'appelait en réalité Nicolas-Dieudonné. Toutefois, né en 1717, on l'imagine mal fondre un carillon pour le Portugal à 13 ans... Les cloches de ces fondeurs qui nous sont connues comme encore existantes : - Une cloche du carillon de Liège, Saint-Jean l’Evangéliste est signée Levache, sans que nous sachions de qui elle provient. Elle comporte l’inscription : LE VACHE ME FIT A LIEGE EN 1726. Elle provient de Saint- Adalbert de Liège. Il est possible d’imaginer que c’est une Pierre Levache, ce ne serait pas anachronique. Nous nous demandons si de Saint-Adalbert, elle ne proviendrait pas plutôt des Récollets. -Tellin, musée des cloches - 1 cloche. 1734. Présence attestée. LE VACHE M’A FAICTE. -Stavelot, Musée de la principauté de Stavelot- Malmedy - 1 cloche - 1724. Objet 10153419 réputé provenir de Pierre Levache. Les cloches de ces fondeurs qui nous sont connues comme détruites en 1943 : -Berlingen, Kerk Sint-Agatha - 1 cloche - 1726. Objet 80052. FAITE PAR LEVACHE. Réputée provenir de Pierre Levache. Attention, Berlingen et non Beringen, deux villages différents. -Ans, Eglise Saint-Martin - 1 cloche - 1717. Objet 10004083. LEVACHE LEODIENSIS ME FECIT. Réputée provenir de Pierre Levache. -Frasnes-lez-Gosselies, Eglise Saint-Nicolas - 1 cloche - 1725. Objet 10034840. PPLEVACHE. Provient de Pierre Levache. -Sint-Martens-Voeren - Kerk Sint-Martinus - 1 cloche. Objet 72961. LE VACHE VAN LUYCK GEGOTEN. Voilà qui clôture sur cette famille. Les renseignements sont très épars. Il a existé fort probablement une activité intense, dont nous ignorons tout ou presque aujourd'hui. Bibliographie -Dictionnaire des facteurs d'instruments de musique en Wallonie, Malou Haine, Nicolas Meeùs. (DFIM). -André Lehr, Biographie des fondeurs, Register van klokkengieters. -Gustave Jorissenne, Inventaire archéologique de l’ancien pays de Liège, applique en laiton coulé. -Théodore Gobert, Liège à travers les âges: les rues de Liège. -Joseph Berthelé, Ephemeris Campanographica. -Journal de l'architecture et des arts relatifs à la construction, collectif, Vol.1, 1848. -Bulletin de la Société d'art et d'histoire du diocèse de Liège - Volume 58 - Page 221. -Bulletin des commissions royales d'art et d'archéologie - Page 158, 1929. -Fernand Donnet, Variétés campanaires - Page 86. -Notice historique et généalogique sur la famille de Wespin, originaire de Dinant-sur- Meuse.

LIENART Constantin Mentionné par l'Irpa pour une cloche à Aalbeke en 1808. Nous ignorons tout de cette cloche et de ce fondeur. LOISEAU Claude-François Fondeur provenant de Robécourt, né le 30 mai 1789 et décédé le 20 avril 1843. Il ne se doutait certainement pas qu'il serait suivi d'un Claude François plus célèbre que lui ! Beau-frère d'Antoine ANTOINE, il prend son écolage en matières campanaires auprès de ce fondeur à peine âgé de 5 ans de plus que lui. A partir de 1809, les collaborations deviennent fructueuses. Deux jeunes gens de 20 et 25 ans parcourent la Belgique à la recherche de commandes. De Claude- François LOISEAU exclusivement, il est connu deux cloches en Belgique. Ce sont des cloches à l'épigraphie proche de celle de Courteaux. Ce sont des cloches honnêtes, simples et franches.

LOMBARD, LOMBARD, PERSEAUX ET AUBRIX Que sait-on de Lombard ? La réponse est simple, quasiment rien ! Nous ne connaissons pas son prénom pour les inventaires belges. Il provient de Montignies- sur-Roc, ce qu’il orthographie parfois Rocq. C’est un sympathique hameau des Honnelles. Géographiquement parlant, ça se situe à proximité de Valenciennes, mais du côté Belge. En France, il est identifié deux fondeurs du nom de Lombard : - Edme Lombard. - Nicolas Lombard, provenant de Robécourt (Bassigny), fils de Edme Lombard. Ce dernier aurait collaboré avec Pierre-François Cochois. Il est mentionné en France que ce dernier aurait effectué des travaux en Belgique. Nous pouvons suspecter que nous sommes en présence des bons fondeurs, sans pour autant avoir de base solide pour l’affirmer. Il est mentionné dans une monographie de Montignies-sur-Roc l'existence d'une fonderie de cloche (sédentaire), sans information complémentaire. En contrepartie, nous sommes amenés à penser qu’il existe des sources de confusion dans la généalogie des Lombard. En effet, nous relevons pour notre part que : Un certain Edmé Lombard (avec un accent é) est né le 27 juin 1681 à Everly, décédé le 26 février 1743 à Jutigny. Notons (voir ci-après) que c’est extrêmement proche de Sognoles- en-Montois et de Lizines. Ce dernier, aura 5 enfants, dont un Nicolas Lombard et un Edmé Lombard : Nicolas Lombard : né en 1704 et décédé le 13 février 1772 à Jutigny. Profession : vigneron et laboureur. Edmé Lombard : né le 19 avril 1717 à Jutigny. Il est assez probable que des descendants de ces personnes soient les fondeurs des cloches de Seine-et-Marne. Il serait par contre plus scabreux d’affirmer que ces personnes sont celles qui nous intéressent en Belgique. Au sujet de Perseaux et Aubrix, nous ne savons strictement rien, aucun inventaire ne les mentionne. Il est mentionné sur une seule cloche le nom Perseau, sans X. A propos de Perseau sans X, mentionnons pour mémoire que de très nombreux fichiers généalogiques mentionnent une famille Perseau à Audregnies, village voisin de Montignies. Curieusement il n'y a quasiment pas de Perseau ailleurs. Les personnes qui pourraient nous intéresser sont Perseau Jacques et Perseau François. Vu le nombre de Perseau dans le secteur et l'absence de PerseauX, nous pouvons penser que le sans X est la bonne orthographe. De ces fondeurs, les cloches connues sont les suivantes, (Perseaux ; Perseau = aucune, Aubrix = aucune). Les Lombard sont ci- dessous. Pour les cloches françaises, certaines épigraphies mentionnent que Edmé Lombard est originaire de Champigny (89340). La grande question est : est-ce que les fondeurs français sont de la même famille, du genre père et fils ? Il serait aventureux de répondre oui. Ce serait plutôt... pourquoi pas ! Belgique -Mons, Eglise Saint-Denis - 1 cloche - 1807. Déposée en 1943. -Masnuy-Saint-Pierre, Eglise Saint-Pierre - 1 cloche - 1766. Déposée en 1943. -Elouges, Eglise Saint-Martin - 1 cloche - 1803. Déposée en 1943. -Erquennes, Eglise Saint-Ghislain - 1 cloche - 1783. Déposée en 1943. -Gottignies, Eglise Saint-Léger - 1 cloche - 1780. Déposée en 1943. -Casteau, Eglise de la Sainte-Vierge - 1 cloche - 1804. Déposée en 1943. -Montignies-Lez-Lens – 1 cloche – 1806. Déposée en 1943. -Herchies – Eglise – 1 cloche – 1805. Déposée en 1943. -Strépy – Eglise Saint-Martin – 1 cloche – 1804. Présence certaine. -Strépy – Eglise Saint-Martin – 2 cloches – 1804. Refondues par Drouot en 1887. Une de ces deux cloches n'est pas identifiée avec précision comme étant Lombard. France -La Motte-Tilly (10) – Eglise – 1 cloche – 18.. – Edme Lombard. -Lizines (77) – Eglise Saint-Georges – 3 cloches – 1805. Edme Lombard. -Sognoles-en-Montois (77) – Eglise – 1 cloche – 1805 – Edme Lombard. -Courlon-Sur-Yonne (89) – Eglise Saint-Loup – 1 cloche – 1794 – Edme Lombard. A ces cloches, il faut ajouter les informations suivantes, qui nous sont données par Gilles Mesnil, de Paris : - Frasnoy (59) à 5 km du Quesnoy – 1 cloche non datée – Inscription : PAR MSR ET MRE DE ROBILLARD BOURGOIS L'AN 1782, J'AI ÉTÉ NOMMÉ MARIE JOSEPH & PAR DAMME MARIE ROBILLIARD ÉPOUSE DE MISSIR DESFONTAINES DE ST DNE ESCUYÉS, SEUR DE COMBLESIR COUPIGNY DE FRASNOY. FAIT PAR LES LOMBART. - Anor (59) – 1 cloche (qui n'existe plus à ce jour) – 1788 – Inscription : L'AN 1788 J'AI ÉTÉ BÉNITE AU NOM DE DIEU ET DE LA STE VIERGE AYANT POUR PARRAIN ET MARRAINE LA JEUNESSE D'ANOR REPRÉSENTÉE PAR LE SSR NICOLAS MARTIN MAYEUR ACTUEL QUI M'A NOMMÉ JESUS MARIA. AU CULTE DIVIN J'APPELLE LES FIDÈLES / JE CHASSE LES DÉMONS LE TONNERRE ET LA GRELE / LES LOMBARDS DE MONTIGNIS SUR ROCQ M'ONT FAICT ET MA SŒUR. - Wallers (59) – 1 cloche – 1784– Inscription : IAPPRTIEN A WALLERS IE MAPPELLE DE ST HILAIRE IAI POUR PARRAIN ET MARAINE LA COMMNUNAUTÉ IE SUIS POUR APPELER LES CRÉTIENS AU SERVICE DIVIN ET POUR LEUR FAIRE SOUVENIR DE LEUR DERNIÈRE FIN. FAIT PAR LES LOMBARD DE MONTIGNIES LAN 1784. Caractéristiques des cloches Lombard de Belgique : elles possèdent souvent des anses très élancées. Nombreux filets et lignes de dédicace. Rinceau fleurdelysé. Inscription Montignies-sur-Rocq à la fourniture. Jolies cloches de belle facture. Les anses élancées ne sont pas systématiques. Caractéristiques des cloches Lombard de France : les anses ne sont pas aussi élancées mais forment un bel ovale. Nota : ça correspond exactement à la forme des cloches de Gottignies et Erquennes, datées de 1780 et 1783. Nombreuses lignes de dédicace. Strépy - Inscription de la cloche refondue en 1887, et Lombard de manière certaine : L'an 1804, j'ai été nommée Marie Norbertine par Norbert Durieu, abbé de Saint-Feuillien, chanoine honoraire de Tournai, recteur de Strépy, parrain et par Marie Catherine Delattre, épouse de Godefroid Waucquez, censier à Bracquegnies. J'ai été faiteainsi que mes deux soeurs, sur les dons volontaires des habitants de Strépy, à qui j'appartiens. J'ai été faite par Lombard et Aubry de Montignie-sur-Roc. Strépy - Inscription de la seconde cloche refondue en 1887, Lombard de manière incertaine: L'an 1804, j'ai été nommée Alexandrine Amélie par Alexandre Dassonville, gardien des Récolets à Mons, parrain et par Amélie Deneubourgépouse de Jean Joseph Huart, censier à Strépy, marraine.

LOVINFOSSE Jean-François Fondeur de cloches cité par le DFIM. Il s’agit surtout selon nous d’un campaniste qui s’est improvisé fondeur de cloches en diverses périodes. Il réalise en 1818 une cloche destinée au Couvent des Filles de la Croix, rue Hors-Château, à Liège, et conservée au Trésor de la Cathédrale de Liège. En 1819, la fabrique d’église de Herve lui passe une commande de 3 cloches, lesquelles sont coulées et installées par ses services en 1821. Les travaux sont immédiatement décriés par certains des commanditaires. Dans l’attente, un jugement du tribunal donne ces cloches pour bonnes. Les cloches qui lui sont connues sont : Angleur (1818), Liège (1818), Couthuin (1819), Herve (1821), Huccorgne (1831), Uikhoven (1832). Ces cloches ne semblent pas spécialement manquer de qualité, l’épigraphie est banale mais correcte. Il semble trainer dans tout cela un certain H. Lovinfosse, qui pourrait bien être un fils et successeur de l’établissement. Jean-François Lovinfosse (ou éventuellement De Lovinfosse) pourrait être originaire du Liégeois.

MABILON Johann Fondeur cité par l’IRPA, auteur d’une cloche existante à Amel (Amblève), hameau Deidenberg, datant de 1864. Ils nomment le fondeur Mabillon (2L) Johannes. Cette cloche était en plein air et semble ne plus exister aujourd’hui. Nous pensons qu’il s’agit d’un objet provenant de Mabilon (un seul L) Johann, ou encore Mabilon Jean. Pfarramt Burg-Reuland cite aussi Johannes Mabillon avec 2N, auteur de 3 cloches dans des hameaux de l’entité, Dürler en 1901 et Lascheid en 1907.

MABILON Glockengießerei Fonderie de cloches allemande implantée à Saarburg, active entre 1639 et 2002. Il s’agit d’une famille de fondeurs de cloches originaire de Saumur, en France, et qui a migré vers Sarrebourg en Allemagne en 1590. L’orthographe de leur nom à cette époque était Mabilleau. Les données sont brouillés par le fait que certains Mabilon se sont implantés à Metz en France. Ces familles sont pour ainsi dire exclusivement itinérantes durant de longues périodes, ce qui leur simplifie les questions de transports des cloches. Plus précisément, ils ne sont pas à considérer comme des fondeurs ambulants se déplaçant en quête de commande, mais comme des artisans fondant sur place. La fonderie connait un essor fort limité en comparaison à certains autres établissements allemands. Ils fondent tout de même un nombre de cloches non négligeable, dont certaines sont en acier. En 1920, la fonderie est menée par Wilhelm Hausen et Johann Mabilon. Les cloches Mabilon qui sont connues en Belgique correspondent à des travaux à vérifier. Il s’agit de Villers-Le-Temple (1777), certainement existante mais dont l’identification est sous réserves et Chevetogne, en 1983. La cloche de 1777 pourrait être une Mabilon Maurice. L’établissement Mabilon ferme en 2002. Les locaux, inchangés, sont désormais un musée.

MAGRET Simon Aussi orthographié MAIGRET. Fondeur de cloches tournaisien actif en 1457 à Leuven. Le DFIM le place comme étant actif entre 1453 et 1463. Il est natif de Haillicourt dans le Pas-de- Calais, ou de Huilliécourt en Haute-Marne. A des dates aussi éloignées, nous ne possédons de toute évidence aucun acte dans les archives de Huilliécourt. Simon Magret est connu comme étant actif à Tournai en 1457 et 1462. En 1453, il fond la cloche nommée "la bouchère" à Dijon. En même lieu, un bourdon en 1457. Il lui est connu en France : une cloche disparue, datant de 1462, à la cathédrale Saints Pierre et Paul de Troyes, une cloche à l'église des Cordeliers de Dijon, datant de 1463. Une cloche de 1453 aurait été conservée et déplacée vers Meursault.

MAGRET Dominique Fils de Simon Magret. Connu comme étant actif entre 1457 et 1462, avec son père Simon. En 1462, il livre à carillon à Leuven.

MAITROT Charles Il n'est pas évident de dresser une biographie de Charles Maitrot, les documents le concernant sont en nombre limité. De plus, les enregistrements d'actes sont difficiles à exploiter, du fait que plusieurs homonymes (bucheron, fermier), possèdent les mêmes noms en mêmes lieux. Charles Maitrot est né à Thol-Les-Millières le 7 décembre 1848 et décédé à date inconnue, après 1891. Dans le cadre des fondeurs du Bassigny, il est assez tardif. Il est le fils de François-Martin Maitrot et de Marguerite-Désirée Perrin. Il effectue son apprentissage auprès de son oncle Honoré Perrin-Robinet. Plusieurs collaborations auront lieu. En 1873, il coule les premières cloches en son nom propre. Notons que trois cloches, localisées à Pussemange en Belgique, sont de beaux témoignages en tant que démarrage d'une activité de fondeur. Ces cloches comportent la dédicace : PERRIN ET MAITROT A MEZIERES CHARLEVILLE. Elles ont été coulées à Mohon, dans l'atelier de Perrin-Robinet. Elles pèsent 873, 603 et 440 kg. En 1874, il s'expatrie. Nul ne sait s'il s'agit d'une campagne sans retour au pays ou d'un départ volontairement définitif. Quoi qu'il en soit, il sera présent deux ans à Muno, en Belgique, d'où il réalise les principales cloches qui lui sont connues en ce pays. Par la suite, on le retrouve à Blombay en Ardennes. Ces déplacements sont assez limités (70 km). Plus tard et toujours en saut de puce, il sera domicilié à Charleville, avant d'être à nouveau enregistré à Blombay. Berthelé évoque qu'à Charleville, il est marié. Nous n'avons retrouvé aucun acte à ce sujet. Notons qu'il est identifié comme étant Defoin- Maitrot dans le fonds De Beer. Nous n'identifions pas l'identité de ce "Defoin". La dernière activité qui lui est connue est 1891. Le lieu de son décès est Blombay. Joseph Berthelé précise le concernant : N'a eu, en somme, comme fondeur de cloches opérant à son compte, qu'une carrière assez courte. Henry Ronot le considère plus comme un expatrié qu'un réel fondeur du Bassigny, d'où il n'aura finalement, qu'un rapport d'origine. Les cloches de Maitrot, peu nombreuses, sont difficiles à caractériser. Pour ce qui est connu, c'est de grande qualité, notamment de belles frises végétales fleuries. L'art campanaire est extrêmement similaire aux Drouot, ce qui n'est nullement étonnant étant donné qu'il est le neveu de Joseph Drouot. En RECIB, les cloches qui lui sont connues sont : Martilly (1873), Pussemange (1873), Lambermont (1874), Muno (1874), Florenville (1875), Mabompré (1891). Avec 13 cloches, ce n'est pas le fondeur le plus prolixe de la Belgique ! En France, les cloches qui lui sont connues sont : Aubigny-les-Pothées (1877), Adon (1882), Bourg-Fidèle (date non connue), Etalle (date non connue). Deux périodes se dessinent : une de 3 ans au démarrage de l'activité, assez nette, puis une activité éparse et malingre jusqu'en 1891. On ne peut pas qualifier ce fondeur de professionnel à temps complet.

MALDEURET Jean Fondeur médiéval cité dans le Cloquet et De la Grange. Il est actif à Tournai entre 1503 et 1518. Il décède en 1532. Il s'agit surtout d'un dinandier de grand renom. Il n'est pas réellement fondeur de cloches. En 1518, il fournit des clochettes destinées aux sept portes de Tournai.

MARCHAND Jehan Fondeur de cloches médiéval mentionné dans les comptes de la ville de Tournai en 1504. Nous ignorons tout de cet auteur.

MARICHAL Claude Aurait été le fondeur des cloches de Rosières (Rixensart) en 1633. Nous ignorons tout de cet auteur.

MARINELLI, Pontificia fonderia di campane Marinelli Fonderie italienne, implantée à Agnone, Via Felice d'Onofrio 14 – 86081. Agnone fait partie de la région de Molise, au centre-sud de l’Italie. Cette fonderie a une présence anecdotique en Belgique, étant donné qu’elle n’a livré qu’une seule cloche au sein du pays. En contrepartie, il s’agit d’une symbolique forte. Cette cloche a été livrée ‘a priori’ en 2002. Nous n’avons pas réussi à avoir la date exacte. Elle est placée au Bois du Cazier. Elle se nomme 'Maria Mater Orphanorum'. Est tintée 262 fois tous les 8 août, en mémoire de l'accident de Marcinelle. Cette cloche est décorée de mineurs, d’éléments miniers et de nombreux détails concernant la vie du Bois du Cazier. La fonderie est un établissement très ancien. Elle est le successeur d’une fonderie qui existait déjà en 1040. D’un point de vue historique, il n’est pas réellement possible de parler de fonderie à cette date, car c’est très précoce dans l’art campanaire. Les premières mentions de la fonderie Marinelli en tant que tel remontent à 1339, où l’on rencontre un fondeur nommé Nicodemo Marinelli, "Campanarus". A cette date, il reprend donc une fonderie ancienne, qui était implantée à Agnone. Au niveau des dynasties campanaires, il s’agit d’un des établissements qui a la lignée la plus longue (sinon l’établissement détenant le record de longévité). En 1924, le terme pontifical est accolé au nom de la fonderie, ce suffixe est donné par le Vatican. A ce jour, la fonderie est tenue par Armando et Pasquale Marinelli, deux frères. La fonderie produit environ 50 cloches par an et emploie une douzaine de personnes. Les méthodes employées restent fidèles aux traditions ancestrales. La fonderie est aussi une fonderie d’art, avec la réalisation de portes en bronze, de mobiliers religieux, panneaux et statues. Leurs cloches sont presque toujours décorées de très grandes figures religieuses, occupant presque toute la robe. Les décors peuvent être assez modernes et ne manquent pas de charme.

MARQUEBREUCQ Léopold Est un fondeur belge ayant réalisé un nombre mineur de cloches. Non fils de fondeur de cloches. Lieu et date de naissance inconnus, décédé à Deux-Acren le 11 août 1869. Cette petite ville se situe à quelques pas du nord de Lessines. Nous pensons qu'il est né le 9 septembre 1807 à Deux-Acren, mais nous ne pouvons l'affirmer. Malgré tout, Marquebreucq est un nom rare et Deux-Acren un petit village. Il aurait vécu 62 ans. Il est initié à la fonte des cloches par Vital Drouot, en octobre 1849, lors de la coulée d'une cloche à Deux-Acren. Léopold se sera probablement pris de passion pour le métier. Il est présent à l'exposition de Mons en 1851. Les cloches qui lui sont connues sont : Hoves (1856), Molenbaix (1860), Estinnes (1860), Rebaix (1862), Lens (1863), Enghien (1863), Sint-Genesius-Rode (1864), Petit-Enghien (1866), Ollignies (1867), Dour (1868), Ogy (1872), Petit-Roeulx-lez-Nivelles (1872). Les campagnes s'étalent donc de 1856 à 1872. Vu nos connaissances très partielles de ce fondeur, il en manque probablement de nombreuses. Il a principalement rayonné dans un environnement proche, voire très proche, de chez lui. Il est quasiment exclusivement en région wallonne. Il ne lui est connu aucune cloche en France. La cloche du carillon d’Enghien a été refondue par Michiels en 1955. Elle était (aurait été) la plus facile à voir, c’est dommage... Conformément à la tradition campanaire de certains des Drouot, les cloches de Marquebreucq sont toutes à tête plate. Sur les faussures, il figure une superbe estampille : Léopold Marquebreucq, fonderie de Deux- Acren, le tout dans un liseré de laurier. Ce sont des travaux soignés. Sans voir l'estampille, il existe un risque 'énorme' de confondre avec des Vital ou Charles Drouot, les rinceaux sont typiques et identiques. L'estampille semble être d'une utilisation systématique chez Marquebreucq. Assez étrangement, il semblerait qu'il figure toujours en dessous le mot "breveté". Serait-ce l'utilisation de la tête plate. Ce serait étonnant, mais qui sait... A son décès, son fils Gustave Marquebreucq reprend les travaux de fonderie, à laquelle il travaillera jusqu'en 1889. Nous ne lui connaissons pas de travaux.

MATTAGNE Pierre Fondeur (?) mentionné par le DFIM. Actif en 1737, il effectue des réparations aux cloches de l'église Saint-Jacques sur Coudenberg. Or en ce lieu, de nouvelles cloches Chevresson arrivent en 1744. Nous pouvons supposer que ledit Mattagne n'est pas fondeur mais un campaniste.

MEIRE Louis Est visiblement un horloger, actif en début 1900. Aucune source bibliographique ne le mentionne comme fondeur de cloches. Alors fut-il sporadiquement fondeur ? Nous sommes amenés à en douter.

MELLIAERT Paschier Fondeur originaire de Houtem (Veurne), dont le nom fait l’objet d’innombrables difficultés. Son nom de famille est Melliaert et son prénom est Paschier. Le plus souvent, il y a une inversion, car les patronymes sont devenus peu fréquents. Les variations orthographiques peuvent être Melliart, Helliaert, Pachier, Paschiasus, Paschase, Passchier. Il est nommé bourgeois de la ville d’Anvers en 1677, il habitait alors Sint-Janstraat (Borgerhout). Les cloches qui lui sont connues sont : Hoves-Les- Enghien (1679), Antwerpen (1690), Lede (1700), Antwerpen (1708, en musée). La cloche de Hoves est encore visible à ce jour. Il est surtout connu pour des cloches livrées à Breda (Pays-Bas) en 1694. Le poids total des travaux correspondait à 27300 livres. Toutefois, le travail a été décrié par les commanditaires et un conflit a éclaté à ce sujet.

DU MERY Georges Né à Hoves-Lez-Enghien quelques jours avant le 4 mars 1715, décédé à Bruges le 1er août 1787. Du Mery est un fondeur majeur en Belgique. Sa biographie peut être le sujet de controverses ou de difficultés. L'orthographe de son nom est variable. Il existe Du Mery, Dumery et Duméry. Ces variantes sont les plus fréquentes, sans qu'il existe réellement de dominante. Les autres variations sont : Du Meri, Du Merri, Du Merye. Il en existe encore bien d'autres, inévitablement. Ces variantes relèvent de fautes d'orthographe. Quant au prénom, on observe Georges, mais aussi la variante néerlandophone : Joris. L'ensemble de ces variantes ne provoque pas de confusions. En effet, Du Mery est un nom suffisamment rare pour que l'on ne se trompe pas avec un autre fondeur. Certains le font naître à Anvers. C'est inexact. Cela relève de témoignages qui ne sont donnés que parce que ça arrange les gens qui le disent. Du Mery est né à Hoves-Lez- Enghien, parfois orthographié Hooft dans les anciens textes. Il se marie avec Maria De Hondt, fille d'un fondeur de cloches originaire de 's- Hertogenbosch (Pays-Bas), parfois nommé Bois-le-Duc dans d'anciens documents. C'est probablement cette rencontre qui l'amena à devenir lui-même fondeur de cloches. Il est très probable qu'il effectua son apprentissage en ces lieux. Par la suite, il s'installe à Anvers, sans que nous sachions à quelle date il déménage. Il habitait alors à la rue au sucre. C'est aujourd'hui Suikerrui dans le plein centre d'Antwerpen. Chose sûre, la ville était extrêmement différente en 1743 (ou approché), mais la cathédrale était déjà bel et bien là. Le DFIM a une approche fondamentalement différente. Du Mery apprend le métier chez Alexius Jullien à Lier (Belgique). Cela se situerait en 1733. Par la suite, il reprend la fonderie de Guillaume Witlockx à Anvers en 1736. Cette reprise lui lègue le bâtiment de la Suikerrui. Bien que les deux versions puissent être complémentaires, la description du DFIM est fondée. On sait en effet que Witlockx était en ce lieu, et que Du Mery en repris la fonderie. Il resta peu de temps en cette ville, car plusieurs facteurs réunis le firent déménager à Bruges. En 1741, un violent orage détruisit le carillon de cette ville, il fut appellé, ainsi que son oncle De Hondt, en vue de fondre un nouvel instrument. Les travaux sont conséquents, c'est pourquoi la ville lui propose gratuitement un atelier. Il s'agit aujourd'hui de Hendrik Consciencelaan, à proximité des anciens remparts. La version du DFIM est toute différente. Il logeait vers la rue du Miroir, aujourd'hui Spiegelrei. Les versions sont peut-être complémentaires... Nous ne le savons pas. La première fonte du carillon fut un échec, probablement du fait des impuretés ; le vieux métal avait été utilisé. La seconde fonte fut jugée bien meilleure, voire même excellente pour nombreux chroniqueurs de l'époque. C'est à ce titre que la ville de Bruges lui offrit le logement à perpétuité. A partir de ce moment là, les commandes allaient affluer. Durant sa carrière, il réalisa 370 cloches (en tout cas celles qui nous sont connues), et non seulement des petites cloches de carillon. Certaines avaient des poids magistraux, d'autres existent encore à ce jour. De Maria De Hondt, il a sept enfants, dont un seul devient fondeur, sans pour autant atteindre la renommée de son père. Il s'agit de Guillaume Du Mery (1745 - 1793). Lui-même aura un fils fondeur : Jacques Du Mery (1773 - 1836). Sauf inventaire complet, il ne leur est pas connu de cloches en Belgique. D'après Fernand Donnet, il décède le 8 avril 1784 (au lieu du 1er août 1787 fréquemment annoncé).

MICHAUX Omer Omer Michaux est un fondeur assez reconnu en Belgique, mais il nous en reste un nombre de cloches plutôt faible vu l'ample production qu'a connu sa carrière. Né le 25 mars 1877 à Jambes, il devient par la reprise de l'établissement l'apprenti du fondeur Alphonse Beullens, à Louvain. Il reprendra la succession de l'atelier en 1903. Les cloches sont alors signées (au moins en 1904) : O.Michaux succ. A. Beullens Louvain. En signant 'successeur de Beullens', Michaux espère profiter de la réputation de ce dernier. C'était chose courante de pratiquer ainsi dans l'univers des productions campanaires. De nombreuses légendes circulent au sujet de la reprise de l'atelier de Beullens ; on imagine notamment une belle histoire d'amitié entre les deux hommes - une information dont j'ai participé à la dissémination. Il n'en fut rien, ou tout du moins rien de particulier. Beullens arrivait à l'âge de la pension et cherchait à remettre son affaire. Si ce fut Michaux qui en pris la suite, ce ne fut pas sans difficultés. En effet, Jean Debuyst mentionne que cette affaire était fort couteuse pour le jeune Michaux. Notre conteur campanaire explique alors que, les parents ne sachant aider en suffisance, une tante vint en aide ; Elle était nommée Flore Fitjens. C'est elle qui permit l'entrée d'Omer Michaux dans l'univers des cloches. A 26 ans et très motivé, tout juste fiancé, il reprend ainsi les ateliers de fonderie et la maison d'habitation, le tout à Louvain à l'adresse mentionnée supra (voir Beullens). Le vieux fondeur accepte de participer à un stage de quelques mois auprès du jeune homme, afin de permettre l'apprentissage. De cette période, il ne fut rien d'autre qu'un contrat et une succession a priori froide. Une touche de chaleur tout de même : l'ouvrier expérimenté (40 ans de maison) restait en place. Il se nommait Liévin. Ce fut lui qui probablement permit à Michaux de progresser, car l'art des cloches est difficile à surmonter. Les débuts sont qualifiés de difficiles. Michaux est toutefois opiniâtre. Par le fruit d'une publicité incessante et de nombreux voyages, il décroche de multiples contrats. On lui connaît comme oeuvre de jeunesse en priorité le carillon d'Arlon, totalisant 14 cloches ; celui de Braine-Le- Comte n'existe plus (remplacé par un Petit & Fritsen). En 1913, à l'occasion de l'exposition de Gand, il restaure et complète le carillon du beffroi. Les gloires passagères seront rapidement assombries par la première guerre mondiale. Quasiment pourchassé, il s'enfuit en Angleterre en 1914, où il travaillera alors dans une usine de munitions. Lorsqu'il sera de retour, Jean Debuyst décrit que la fonderie est ravagée. Cela explique probablement le fait que le n°38 Diestsesteenweg est un bâtiment moderne sans charme. Toujours d'après Debuyst, il est relaté que Liévin, l'ouvrier de Beullens, avait enterré les trente cloches du carillon de Ninove, afin qu'elles ne soient pas volées. Par chance, il fut ainsi possible de les récupérer. L'atelier sera peu à peu reconstruit en 1919 et opérationnel en 1920. L'année 1921 sera faste en commandes. Les années 1922-1928 représentent une part de mystère, on ne sait rien si ce n'est que nous disposons d'une liste de réalisations. La suite de sa carrière l'amènera auprès de Marcel Michiels Jr où en 1929, il partagera certaines fabrications de ce fondeur, ce plus ou moins jusqu'en 1939. Cette collaboration fut initiée sur le conseil de Jef Denijn. Il n'est pas clairement établi le pourquoi de cette mise en relation. Serait-ce pour faciliter le travail de Michiels ? Peut-être cela ferait suite aux tensions entre Félix Van Aerschodt et Michiels ? Nous ne pouvons le préciser. En 1935, il obtiendra un grand prix en compagnie des fondeurs et fabricants Somers, Pauli et Michiels Jr. Ses bureaux étaient alors situés au 211 avenue Rogier à Schaerbeek. De ce bureau, il ne subsiste rien de spécifique à ce jour. Cette adresse nous parait étonnante étant donné qu'il était lovaniste, mais pourquoi pas. Les fabrications de carillon sont délicates, nécessitant un accordage au cent près. A la suite de refus de carillon ou de refontes, la production vacille. Ces difficultés de réalisation plongent Michaux dans des situations financières compliquées, il s'endette. L'affaire est peu à peu remise à Michiels, de manière globalement informelle nous semble-t-il. Michaux ne maitrisait probablement pas assez l'accordage afin de se permettre la livraison de carillon. Aucun autre fondeur ne maitrisait cette technique à cette date, mais certains s'en sortaient mieux par le profilage le plus exact possible. Il est de fait que les cloches Michaux ne sont pas forcément très justes entre elles ; isolément elles sont agréables, mais les partiels sont variables. Cela a certainement joué en défaveur. Michiels se trouvera lui-même rapidement dans les difficultés, la seconde guerre mondiale plongeant l'Europe dans la récession et la guerre. Nous ne saurons plus grand chose de Michaux, si ce n'est qu'héroïquement, il cachera des cloches intéressantes durant le conflit, suite aux conseils de Joseph De Beer. Ces actes étaient punis de mort en cas de découverte. Il s'agit donc d'actes courageux. Il décède à Louvain le 22 octobre 1956. Certaines sources bibliographiques mentionnent qu'il s'agit de 1955. Au cours de sa carrière, il sera nommé chevalier et officier de l'ordre de Léopold II. En RECIB, nous lui connaissons 246 cloches en décembre 2012. Au moins 89 sont des cloches de carillon. Nous percevons très mal quelle est l'ampleur de sa production. Un nombre impressionnant de cloches a été emporté par l'occupant en 1943. Ses cloches sont le plus souvent de décoration néo- gothique. La plupart de ses cloches ont des décors identiques aux Beullens, Omer Michaux a visiblement utilisé ses matrices. En fin de carrière, des nouvelles lettrines ont fait leur apparition, d'une typographie un peu étrange et très reconnaissable. Bien que soignées, la plupart des cloches de Michaux sont aujourd'hui de piètre qualité.

MICHEL DE GAND Ce nom est une transcription littérale médiévale correspondant au fondeur Michel LEMAIRE. Il est uniquement connu selon cette transcription, le nom Michel Lemaire n’évoque pas grand-chose (si ce n’est rien) aux campanologues, même les plus aguerris. Il peut aussi être appelé Maistre Michiel, notamment dans les deux périodes où il est domicilié à Brugge (1430 et fin de sa vie). Ce fondeur médiéval a une période d’activité que nous soupçonnons débuter en 1406, et qui se termine en 1446, date de son décès. La date de départ n’est pas bien identifié, la première balise sûre et peu discutable se situe en 1416. La seule base de biographie sur laquelle nous pouvons nous baser est Berthelé, étant donné que Cloquet et De la Grange ne font qu’effleurer le sujet. Ce fondeur est né à Tournai et décédé en même lieu. Cela nous parait étonnant car nous l’aurions bien vu naître à Gent (Gand), d’où son nom éponyme. Berthelé nous décrit le personnage comme étant certes un fondeur de cloches, mais il est aussi un « politicien remuant » et un « personnage important de la ville de Tournai ». Il est nommé Bourgeois de la ville en 1406 et il est nommé doyen des febvres en 1424 (y lire, le patron des « orfèvres », fondeurs, batteurs, dinandiers, étainiers, forgerons, etc.) C’est donc un poste important. Il avait des fonctions de police, de juré, de taxation, voire même de saisie de produits, le tout concernant la guilde dont il avait la charge. Outre des travaux d’artillerie, on lui connait surtout de célèbres travaux au niveau du beffroi de Tournai. Le Vigneron, cloche précédemment fondue par Robins De Croisilles en 1392, se fêle en 1416. La même année, Michel De Gand refond cette cloche. Toutefois, les travaux sont engagés avec des difficultés, étant donné que ladite cloche ne sortira des ateliers qu’en 1417. La cloche est réputée n’être réussie qu’après la quatrième coulée. Si ce n’estL que 12 ans plus tard, la cloche est à nouveau fêlée. Il la refond à nouveau entre 1429 et 1430.

MICHEL Les fondeurs du nom de MICHEL sont assez mal identifiés du fait que leur patronyme est très répandu. Ils ont fondu nombre de cloches relativement peu élevé si l’on compare aux Causard : 21 cloches. Reste que certainement, nombreuses reconnaissances d’épigraphie attribuent à tort à du Omer MICHAUX (anachronique en plus). De ce fait, il est soupçonné un nombre de cloches plus important.

MICHEL Joseph Né le 29 novembre 1804 (le 8 frimaire an XIII) à Rozières et décédé le 30 juin 1855 à Warnant, sous-commune d’Anhée (Belgique). Fils de Henry MICHEL, charpentier, ce qui peut causer certaines confusions orthographiques. Il est d’abord ciselier, un métier qui était très répandu dans le bourg de Romain (fabrication de couteaux, ciseaux, etc, à vocation professionnelle). Cette activité a disparu à la fin du XXè siècle. Ce n’est qu’assez tardivement, en 1840, qu’il devient saintier. La rencontre avec Honoré PERRIN-MARTIN est déterminante. Durant une période assez longue, au moins jusqu’au moment où Perrin- Martin déménage vers Robécourt (1848), des collaborations ont lieu. Ces voyages ne se déroulent pas en Belgique, mais plutôt dans le nord de la France et la Lorraine. Les collaborations des trois dernières années sont nettement plus éparses. Il se marie en premières noces le 11 avril 1825 avec Philiberte Fèvre (version du DFIM) (ou confusion possible, Elisabeth Fèvre d’après un double-acte), cette dernière décédée en 1842, puis en secondes noces avec Marie Aubertin. Le mariage a lieu le 20 février 1845. Le lendemain, il quitte définitivement Romain-Sur- Meuse afin de se fixer à Moulins (Annhée), où le baron de Rosée exploite une fonderie. Joseph MICHEL y réalisera des cloches pour le compte du baron. Ce sont des cloches extrêmement ouvragées et d’une qualité d’épigraphie remarquable. Il a un fils, du nom de Pierre-Henri MICHEL. Les cloches qui lui sont connues à l’heure actuelle correspondent à : Geel (1844), Scherpenheuvel-Zichem (1845), Etalle (1846), Florenville (2 cloches, 1848), Anderlecht (1850), Mont-Gauthier (1851), Bouge (1853), Mechelen (1854), Hermalle-sous-Huy (1855). MICHEL Pierre-Henri Né le 31 mai 1834 à Romain-Sur-Meuse et décédé le 13 mai 1865 à Warnant, sous- commune d’Anhée (Belgique). Il ne connaîtra que peu le Bassigny, puisqu’il le quittera à l’âge de 11 ans. Il effectue son apprentissage campanaire auprès de son père. La production des MICHEL est indistincte jusqu’au décès du père. Les cloches seront alors signées du prénom Pierre-Henri. A la suite du décès de son père, Pierre-Henri MICHEL reprend la direction de la fonderie du baron de Rosée. A la mort de Pierre-Henri MICHEL, la fonderie sera reprise par Hippolyte CAUSARD. Les cloches du fils MICHEL ont une décoration un peu plus sommaire que celles de son père, tout en gardant une grande qualité, aussi bien épigraphique que sonore. Les cloches qui lui sont connues à l’heure actuelle correspondent à : Lommel (1853), Floreffe-Soye (1856), Maasmechelen-Leut (2 cloches, 1847), Stembert (1859), Cour-Sur- Heure (1860), Sart-Saint-Laurent (2 cloches, 1861), Cherain (1862), Sinaai (1864), Tourinnes-Saint-Lambert (1864).

MICHELIN Pierre Il nous est totalement inconnu. Il travaille à Malmedy en 1657. En France, il est connu comme étant actif en 1657 et 1671, associé avec Jean BOURLET.

MICHIELS Les Michiels sont des fondeurs de cloches basés essentiellement à Tournai et à Mechelen (Malines). C'est une famille de fondeurs qui est BEAUCOUP trop méconnue. Je suis dans une infinie désolation de voir si peu de descriptions de leur art. Les deux fondeurs Marcel Michiels SR et JR sont des fondeurs majeurs en Belgique, autant en nombre qu'en qualité. Cet article est une donc biographie des Michiels. Cette biographie compulse et collationne nombreux documents accessibles sur le sujet, bien que ces derniers soient épars et difficilement consultables. Cette famille comprend (1) Edouard Michiels, horloger / son frère (2) Louis Michiels, horloger / le fils d'Édouard : (3) Marcel Michiels père, fondeur / son fils (4) Marcel Michiels fils, fondeur. Notons le nom de (5) Prosper Michiels, frère de (3) Marcel senior, et (6) Arthur Michiels, le cadet. Ni l'un ni l'autre n'auront d'activité en tant que fondeur de cloches, mais horlogers. Notons aussi le nom de (8) Luc Michiels, fils de (7) Edward Michiels, horloger campaniste. En matière de généalogie, nous ajoutons les noms suivants, l'origine de la famille : Franciscus Michiels (1792-1879), père de Louis, Édouard et Frederika Michiels. Il était marié à Theresia Mertens (1796-1873). Il était localisé dans le village de Baal, à Tremelo. Je prends une notation toute particulière, que je suis le seul à utiliser (par facilité) : Marcel Michiels Sr (senior) pour le papa de Marcel Michiels Jr (junior). La notation Jr est extrêmement répandue sur les épigraphies de cloches. L'ajout concerne donc le Sr, qui facilite la distinction et évite les (nombreuses) confusions.

MICHIELS Edouard ou Edward (1831-1910) est en quelque sorte le fondateur de la fonderie. Il n'aura pas d'activité en tant que fondeur de cloche mais il sera horloger et de campaniste. Dans un nombre non négligeable de documents, son prénom est orthographié Edward Michiels. Afin de décrire ses débuts, nous devons d'abord évoquer le destin de (2) Louis Michiels.

MICHIELS Louis ou Lodewijk (1828-1904), frère d'Édouard, est l'ainé de la famille. Louis était professeur de sciences, d'astronomie et de musique. Passionné de précision et de sciences, il mettra au point en 1861 ce qu'on appelle aujourd'hui l'horloge Michiels : un mécanisme de régulation de l'échappement par un électro-aimant. Des impulsions électriques étaient données par un régulateur. Jusque dans des temps récents, la mesure du temps était un énorme problème. Les gens n'avaient pas de montre et devaient se fier aux horloges des villes. Or, vu les conditions climatiques et les inévitables déglingues de matériels, de sérieux décalages étaient fréquemment observés. Cet horloger passionné y mettra un terme par son système électrique. C'est à ce titre Louis qui propulsera son frère vers le métier d'horloger. D'après Edmond De Vos et Gaston Van Den Berghe : Edward Michiels était doué dans un autre domaine, il devint sculpteur, mais il fut ridiculisé à l'académie de Louvain pour sa provenance paysanne. Il obtint quand même un premier prix le 10 septembre 1857, avec un buste de lui-même. De retour à Baal, il commença une école du soir, y enseignant des villageois illettrés, dans le café "Op't Hoekske", et où la science acquise à chaque leçon se terminait par une solide chope de bière. Le chanoine Lodewijk, son frère, ne voyait pas grand salut dans cette carrière artistique, et l'attira à Malines. Il lui apprit la construction d'horloges, à laquelle il devint vite habile. On verra dès lors Edward s'installer professionnellement en 1860, il se mariera avec Mathilde Moeremans. L'entreprise d'Édouard est alors appelée Édouard Michiels- Moeremans. Le début de son activité est basée à Malines (Mechelen). Il s'installe Onze- Lieve-Vrouwstraat, sans que l'on ne connaisse le numéro, puis déménagera rapidement vers la Graanmarkt n°6. En 1861, il conçoit un appareil permettant de faire fonctionner les horloges de tours d'églises par l'électricité [ Est-ce doublon avec l'invention de Louis ? ]. Cela lui construira une solide réputation, ce qui l'amènera au cours des collaborations à rencontrer des fondeurs de cloches. L'atelier de Malines se révèle trop petit en 1890. Quatorze ouvriers y travaillent quotidiennement. En 1893, il rachète partiellement l'actif de Paul Drouot. Ce dernier était un fondeur de cloche de grande réputation, basé à Douai. Dans le cadre l'extension de son activité de fondeur, Paul Drouot avait monté une succursale à Tournai, boulevard du Nord n°53 (aujourd'hui boulevard Eisenhower, 51-53, en face de l'Intermarché). Suite à diverses collaborations et un accord entre eux deux, ces lieux furent repris par Edouard Michiels et réaffectés. C'est ainsi que l'activité prend encore plus pleinement de l'essor. En 1909, il y aura un peu plus de 400 horloges exportées de par le monde et quasiment 4000 cadrans, ce qui est absolument énorme. L'atelier s'appelait alors : Atelier Carillons & Horloges de Tour Michiels. Au cours de ses installations diverses et variées, dont certaines aux États-Unis, il collaborera avec Séverin Van Aerschodt, fondeur de cloches. De Mathilde Moeremans, il aura onze enfants, dont deux décédés en bas-âge. Trois fils seront concernés par l'épopée campanaire : (3) Marcel Michiels senior (1868-1924), (5) Prosper Michiels (1874-1930) et (6) Arthur Michiels. Marcel Michiels senior est le fils ainé d'Edouard. Il reprendra l'actif de l'atelier en 1895 et sera rapidement indépendant. Après la mort d'Édouard en 1910, les travaux de continuation de l'atelier, hors activité indépendante de Marcel Michiels Sr, seront effectués par (5) Prosper, (6) Arthur étant délégué commercial de la firme. En 1914, l'atelier sera anéanti par la prise de Malines, la famille est alors réfugiée à Baal. L'atelier est reconstruit après la première guerre mondiale, en 1920. De 1930 à 1955, la société est dirigée par (7) Edward Michiels (1907-1979). En 1985, c'est le fils de (7) Edward, qui reprend l'atelier, il s'appelle (8) Luc Michiels. Basé à Korenmarkt 6, cet atelier est inchangé depuis 1920. (7) Edward Michiels est fils de (3) Marcel Michiels SR.

MICHIELS Marcel Senior (30 juillet 1868 - 11 mars 1924). Né à Malines, son activité professionnelle sera totalement basée à Tournai. Il se marie avec Maria Bols, provenant de Aarschodt. Ils auront quatre enfants : Anna Michiels, Jeanne Michiels, Alice Michiels et Marcel Michiels Jr. Il apprend le métier auprès de Séverin Van Aerschodt, qui le prend comme apprenti dans la fonderie de Louvain. Cette pré-orientation lui vaudra précocement de s'orienter vers le métier de fondeur plutôt qu'horloger, Van Aerschodt n'étant pas du tout impliqué dans l'horlogerie. A 20 ans, il sortira sa première cloche de cet atelier, mais ce n'est qu'en 1895 qu'il s'installera à son compte. C'est de cette manière qu'on le voit prendre ses effets dans l'atelier de Paul Drouot, en 1895, cet espace était alors dirigé par Édouard Michiels. Parmi les premières cloches qui sortent, on peut noter une sonnerie imposante de 13 cloches, pour Baal, la ville où est situé son grand-père Franciscus Michiels. Il tire ainsi une belle révérence au patriarche, malheureusement décédé. Ses cloches sont très finement décorées et d'une finition impeccable. Elles ne sont pas empreintes d'un style Van Aerschodt mais marquées par une touche propre. Ce carillon de 9 cloches sur base 50 kg, comporte des dédicaces assez particulières, vu qu'elles sont 'familiales'. Chaque cloche reprend une allusion à un des enfants d'Edward Michiels. Dont un exemple : Wanneer ik in mijn bronzen taal - aan 't luiden val in 'dorp van Baal - komt allen in 't huis des heren - de heilige Moeder Anna eren - Ik ben die Moeder toegewijd - en zing haar glorie wijd en zijd - Edward Caytan was mijn peter - Frederika Michiels mijn meter. La plus lourde cloche pèse 138 kg. Cette qualité lui verra décrocher des commandes prestigieuses, dont un bourdon de 4100 kg pour la cathédrale de Tournai (n'est plus présent en clocher à ce jour, la Marie Etienne de 4600 kg est de MMJr). Cette cloche est complétée par Eleuthère de Tournai, 1100 kg, plus présente non plus (enlevée en 1943). Il réalisera un carillon de 31 cloches pour Bonsecours, toujours existant à ce jour. Ses productions sont actuellement chiffrées à 164 cloches en RECIB.

MICHIELS Marcel Junior (13 mars 1898 - 17 février 1962). Né à Tournai, son activité professionnelle sera totalement basée en cette ville. De la même manière que son père, il apprend le métier dans la fonderie Van Aerschodt. Il ne sera pas présent auprès de Séverin, mais de Félix Van Aerschodt. Sans que ces apprentissages soient occasionnels, il effectue son écolage en grande partie à la fonderie de son père. Cette période est toutefois marquée par des perturbations importantes ainsi que des arrêts, étant donné que la première guerre mondiale est aux portes de l’Europe. Ses premiers travaux que nous enregistrons sont 27 cloches pour le carillon de Tirlemont (Tienen), en 1920. Nous n’avons pas été en mesure de prouver qu’il s’agit d’une œuvre provenant exclusivement de MMJr. Nous pouvons supposer qu’il s’agit d’une collaboration avec son père, ce dernier n’était pas décédé à cette date. La première véritable œuvre de Marcel Michiels Junior, indépendant, est le carillon « Jan Donnes », situé au musée du vin et des campanes de Magalas, dans l’Hérault. En 1924, cet habitant de Kapelle-Op-Den-Bos, passionné de carillon et élève de Jef Denyn, passe commande auprès de MMJr d’un instrument. Ce carillon sera exposé lors d’un salon sur les métiers d’art à Malines. Par la suite, il sera installé dans l’habitation de son propriétaire. Au décès de ce dernier, le carillon sera démonté, puis remonté à Keerbergen, chez le fils de Jan Donnes. L’histoire ne s’en arrête pas là car en 1992, François Granier, fondeur de cloches, fait l’acquisition de l’instrument et le revend à la ville de Magalas en 1996. Restauré, il est depuis exposé au musée campanaire. C’est le plus grand carillon de l’Hérault. Par la suite et surtout après le décès de son père, la production sera très importante. MMJr enchaîne les commandes : carillon sur carillon, sonnerie sur sonnerie. Les cloches des débuts comportent souvent un simple rinceau d’olivier au cerveau. Parmi les commandes de carillons les plus notoires de cette époque, notons : Grimbergen, Harelbeke, Ypres, Dixmude, Charleroi, Verviers, Thuin. Entre 1928 et 1932, des collaborations auront lieu avec Félix Van Aerschodt mais cela ne sera pas couronné de francs succès. En effet, suite à certains propos tenus par MMJr aux Etats-Unis, Félix Van Aerschodt rompra définitivement le dialogue. Des collaborations auront lieu dès 1929 avec Omer Michaux. Ce dernier a un âge certain, par rapport au jeune Michiels. Sur l'initiative de Jef Denyn, les deux se rencontrent et fondent ensemble nombre de carillons. Des exportations sont faites vers les Etats-Unis et des progrès notoires sont réalisés en matière de métallurgie, notamment sur la question de la restauration des cloches anciennes. En 1930, suite à l’insuccès de ses ventes de carillons, Michaux se retrouve dans une situation délicate. Il stoppe ses fabrications de sa propre initiative et passe des commandes auprès de Michiels. En 1935, à l’exposition universelle de Bruxelles, MMJr gagnera un grand prix en tant que membre du groupement des constructeurs et fondeurs de carillons. Cette période là verra aussi apparaître une drôle d’énigme, le carillon de l’université d’Alfred (New-York), aux Etats- Unis. Michaux et Michiels ont vendu des cloches pour le carillon d’Alfred, le contrat concernait la revente de 18 cloches Pieter Hemony de 1674. Or en réalité, c’étaient des répliques sortant de la fonderie Michiels. L’énigme ne fut levée que récemment. Si l’atelier a une activité qui bat son plein dans la fin des années 20 et 30, la seconde guerre mondiale ne tardera pas pourtant à ralentir, puis stopper l’activité. Signalons tout de même que MMJr est le seul fondeur ayant une activité (très réduite) entre 1939 et 1942. Il installe les carillons de Brugge, Izegem, Geraardsbergen et Roeselare. Harelbeke sera le premier carillon de Michiels à être détruit à cause de la seconde guerre mondiale. L’activité reprendra, d’après nos enregistrements, calmement en 1946. C’est véritablement en 1947 qu’un essor aura lieu. En effet, on voit dès lors des commandes monumentales sortir des ateliers : la cloche de la libération à Malines (3000 kg), la Marie- Etienne de Tournai (4600 kg), la Roeland de Gand (6000 kg). Ces cloches sont splendides. L’activité ne s’en limitera pas à ces commandes prestigieuses. Outre les carillons (Dendermonde, Mol, Meise), une circulaire allait bouleverser la vie de MMJr. Entre 1951 et 1953 se met en place une économie de remplacement des cloches volées par l’occupant allemand en 1943. La circulaire dite « dommages de guerre » accorde une prééminence des fondeurs belges sur les étrangers concernant les fabrications de cloches de remplacement. C’est ainsi que les Slégers, Michiels et Sergeys allaient être littéralement submergés de commandes. Ces trois fondeurs réaliseront entre 1952 et 1957 un nombre ahurissant de cloches. Pas un ne déroge à la règle artistique qui prédomine en cette période : les décorations sont standardisées. Considérant l’énorme profusion de production, c’est on sans doute inévitable. Les cloches sont produites selon des modèles prédéfinis, les textes de parrainage restent personnalisés. Malgré cette standardisation, il est important de mentionner que la production reste, pour les trois fondeurs, très qualitative. Dans le courant 1957-1958, les commandes vont peu à peu s’estomper. Dans les dernières réalisations, nous pouvons signaler Hoogstraten et Veurne. Le dernier carillon, été 61, se trouve à Veurne (Furnes). La dernière cloche que nous enregistrons pour MMJr est celle de Villeroux (Brabant-Wallon), en 1961 aussi. Durant l’hiver du début 1962, Marcel Michiels Junior nous quittera à l'âge de 64 ans. Plusieurs sources concordantes mentionnent des difficultés financières. Il repose à Rumillies, un village de Tournai. Sa tombe comporte l'épitaphe : En mémoire de / Marcel Edouard / MICHIELS / Fondeur de cloches / 1898-1962. Son actif sera repris par une joint-venture entre Petit & Fritsen et Eijsbouts. Ces fondeurs hollandais commercialiseront les cloches sous le nom de M.Michiels Successeurs. Nous enregistrons quelques réalisations en 1962, 63 et partiellement 64. Rapidement, cela périclitera. Il semblerait qu’Eijsbouts se soit retiré et que par suite, Petit & Fritsen ait été dans l’obligation de revendre. Nous ne pouvons confirmer cette dernière information. Les levées de commandes et de dettes effectuées par M.Michiels successeurs (donc en résumé, Petit & Fritsen), sont les suivantes : Horlogerie, vis-à-vis des établissements Tordoir, Bruxelles : Charleroi, église Saint Antoine ; Bruxelles, Saint-Jacques sur Coudenberg ; Couillet, Saint-Basile. Cloches, commandes non honorées : Everbeek, Sint-Jozef ; Fraiture-Bihain, fabrique d’église ; Gent, Sint-Baafs ; Hoboken, Sint- Jozef ; Muar Johor, Malaisie ; Juprelle, fabrique d’église ; Kortrijk, Sint-Martinus ; Langemark, fabrique d’église ; Martenslinde, fabrique d’église ; Neufmaison, Saint-Martin ; Odeur (Villers-l’Evêque), Saint-Séverin ; Roselies, fabrique d’église ; Pamel, église ; Peronnes lez Antoing, fabrique d'Eglise ; Sint- Lievens-Esse, fabrique d’église ; Sint- Pieterskapelle, fabrique d’église ; Sommière- Dinant, Eglise Saint-Hubert ; Tisselt, Sint-Jan Baptist ; Seraing, Fabrique d’église du Val Saint-Lambert ; Wallerode (Sankt-Vith), fabrique d’église ; Warmifontaine, Eglise ; Floreffe, fabrique d'église (abbé Molitor) ; Wervik, fabrique d’église ; Willemeau, Eglise ; Wijchmaal, Institut medico-pédagogique Sainte-Elisabeth ; Arquennes, Eglise Sainte- Vierge ; Bekkevoort, Sint-Pieter ; Berendrecht, Sint-Jan-Baptist ; Beveren aan de Leie, Sint- Jan de Doper. Cette liste est presque intégrale et fait exclusion des firmes sous-traitantes. Une très grande quantité d’archives « Michiels » ont été récupérées par Petit & Fritsen, et sont soigneusement classées à Eindhoven (Pays-Bas). En 37 ans de travail, Michiels aura abattu un travail considérable et réalisé un nombre impressionnant de cloches magistrales. Ses productions sont actuellement chiffrées à 1764 cloches en RECIB. Il est d'une grande évidence de dire que nous ne connaissons pas tout, de très loinL Bibliographie -Koen Cosaert, VBV, décembre 2000. -Dictionnaire des facteurs d'instruments de musique en Wallonie, Malou Haine, Nicolas Meeùs. -André Lehr, Biographie des fondeurs, Register van klokkengieters. -Anne Baas, La Fonderie de Cloches Michiels de Tournai. -Le fondeur de cloches Marcel Michiels, Edmond De Vos, Gaston Van Den Berghe. -Photos : http://www.beeldbankmechelen.be

MILLOT René Il est le seul fondeur connu originaire de Vrécourt, actif dans la première moitié du XVIIè siècle. Actif en France en tant que fondeur en 1619, 1622 et 1640. Berthelé le nomme René MILLION, cela semble être une erreur d'appréciation. En Belgique, actif à Peer en 1641, avec Antoine REGNAULT et Jean BROCHARD.

MOER Gobelinus Fondeur de cloches originaire de 's Hertogenbosch aux Pays-Bas, dont le nom francisé est MOER Guillaume. Ce nom ne correspond à aucune réalité. La cloche qui lui est connue en Belgique correspond à : Eksel (1478). D’après les enregistrements d’André Lehr, tout laisse à penser que ce fondeur est originaire de Köln (Cologne, Allemagne), avant de venir s’installer à Maastricht. Il serait actif en tant que fondeur dès 1452. Il collabore avec Geert Van Wou (célèbre !) et Willem Hoernken (célèbre !). Gobelinus a eu 7 enfants, dont 2 sont des fondeurs de cloches : Jaspar et Willem. Gobelinus Moer décède en 1504, sans que la date exacte ne soit connue.

MOER Jaspar Fondeur de cloches originaire de 's Hertogenbosch aux Pays-Bas, dont le nom francisé est MOER Gaspard. Ce nom ne correspond à aucune réalité. Les cloches qui lui sont connues en Belgique correspondent à : Hamont-Achel (1502), Poppel (1506), Antwerpen (1507), Kleine-Brogel (1510 et 1511). Jaspar et Willem sont tous particulièrement connus pour avoir fondus Sint-Servaas, le gros bourdon de Maastricht, encore existant à ce jour, et dont le poids avoisine les 9 tonnes. C’est tout à fait remarquable pour l’époque. Fils de Gobelinus Moer, il établit avec son frère Willem une fonderie au sein de 's Hertogenbosch. Il est assez probable qu’il s’agit d’une division de l’établissement de son père, voire même une reprise de l’établissement, vu que les dates d’activité ne se chevauchent pas. Ils sont des fondeurs prolifiques. Leur réalisation majeure en Belgique est la cloche Karolus, encore existante à ce jour, et dont le poids faisait 12.000 livres. Ce poids actuel se situe entre 5500 et 6000 kg. Ils travaillent aussi à l’abbaye d’Averbode, où un frère des deux Moer était abbé. Ils livrent en 1503 et 1504 le nombre de 6 cloches de sonnerie, complétées ensuite par une seconde coulée de 5 cloches. Willem décède en 1519. Il semblerait que suite à ce décès, peu de cloches soient coulées, bien que la fonderie ne soit pas stoppée pour autant. Jaspar décède vers 1541.

MOER Willem Fondeur de cloches originaire de 's Hertogenbosch aux Pays-Bas, dont le nom latinisé est MOER Willelmus. Il fond exclusivement en association avec Jaspar. Willem décède en 1519.

MOER Jan Fondeur de cloches originaire de 's Hertogenbosch aux Pays-Bas. La cloche qui lui est connue en Belgique correspond à : Herentals (1547). Fils de Jaspar, il est né à date inconnue, il décède en 1566. Les premiers travaux qui lui sont connus sont une collaboration avec son père Jaspar en 1541, où ils fondent une cloche imposante (6 tonnes), destinée à Den Haag (La Haye). Il est réputé être un fondeur médiocre en certains cas, ce qui lui vaut de refondre trois fois le bourdon de Delft. Ces ratés ne sont toutefois pas des évènements exceptionnels, loin s’en faut. Il obtient tout de même un certain succès commercial, surfant surtout sur le fait que ses concurrents de l’époque, les Vanden Gheyn et Waghevens, étaient complètement débordés. Il s’essaie à la fonte de deux carillons : Gdansk en Pologne et Amsterdam, mais ces deux réalisations sont des échecs notoires.

MOLITOR L'abbé Molitor a été cité comme étant fondeur de cloches. En réalité, il eut des contacts rapprochés avec Marcel Michiels Jr afin d'installer un carillon à Beauraing, il fut aussi mécène, mais il ne fut jamais fondeur de cloches.

DU MOLLIN Josse Fondeur de cloche supposé, qui aurait été actif à Tournai au XVIème siècle.

MONAUX (Pierre ?) Souvent qualifiés de Monaux Frères, fl 1620- 1787. Nous supposons que la date de départ d’activité est plutôt 1720. Les frères Monaux sont originaires de Givet en France. En France, il est estimé que leur activité se situe aux alentours de 1711. De notre côté, nous possédons des données lacunaires et contradictoires : Une cloche en 1620 à Treignes (Viroinval) et une cloche en 1787 à Fairoul (Walcourt). Nous ne possédons aucune information nous permettant d’ajuster les dates. Vu la longue période d’activité, nous pouvons supposer que les travaux des Monaux s’étendent sur plusieurs générations. Les travaux n’étaient peut-être pas réalisés en continu. Il se pourrait encore qu’il y ait de l’activité campanaire en 1765 à Lessive, mais ce n’est que supposition. L’un des Monaux a un prénom commençant par P, nous pouvons supposer qu’il s’agit de Pierre. Un lutrin est attribué à un certain P. Monaux en 1763, il s’agit de Marche-en-Famenne. En plus d’être fondeur de cloches, notre Monaux était peut- être aussi un orfèvre. Aussi, notons qu’il existe au beffroi de Thuin deux cloches d’un certain Petrus Monaux, ce qui confirme l’hypothèse d’un prénom Pierre. La première cloche de 1766 comporte l’inscription : Maria Vocor et me expensis civitatis fuderunt Petrus Monaux et filii ejus, anno J766. Consulibus DD Petro Josepho Warolus et Eugénie Dagnelie. La seconde cloche (même date) comporte l’inscription : Expensis civitatis Paula. refusa sum anno 1766 a. Petro Monaux, consulibus Andréa Gorlier et Guillelmo Massart. Le J témoigne qu’il s’agit d’un junior, et le fait probable qu’il y eut un Pierre Monaux sénior, homonyme. En 1771, les Monaux sont jugés à Givet car ils sont en cessation de paiement (tout du moins, nous ne savons pas pour quelle activité. Sont cités Alexis, Louis et Pierre Monaux. A Avioth (Ardennes, Montmedy), un registre de spoliation des cloches lors de la révolution mentionne deux instruments réalisés en 1771, destinés à Breux et Thonne-Le-Thyl, deux hameaux d’Avioth. Les Monaux frères sont indiqués comme habitant encore à Givet à cette date.

MORLET Jean A longtemps été enregistré dans le REFOND belge comme Jean-Baptiste MORLET, accompagné d’un Joseph MORLET. C’est faux ! Car vu les cloches enregistré en RECIB, c’est anachronique de 200 ans (rien que ça !!). La personne nous intéressant signe Joannes MORLET, nous supposons qu’il s’agit d’un certain Jean MORLET. Nous n’en connaissons aucun avec précision. Tout juste pouvons nous dire qu’un certain Jean MORLET se marie avec Françoise DOUÉ le 28 janvier 1716. Il demeure à Germainvilliers. Information nous concernant ou pas, nous ne le savons pasL Nous identifions un Jean MORLET qui travaille systématiquement avec les PLUMERE de La Mothe. A ce Jean MORLET, nous attribuons : Haneffe, 1701. Huy, 1700 et 1709. Sluizen, 1709. Turnhout, 1700.

MUISSART Eustache Nous ne savons rien de ce fondeur, si ce n’est qu’il existât une épigraphie dont le texte mentionne : SI DEVS EST PRO NOBIS QVIS CONTRA NOS. FONDVE A MONS L’AN 1574 PAR EUSTAS MUISSART. Il semblerait qu’il décède en 1631. Son nom s’orthographie à l’ancienne : Eustache Muyssart.

NATALIS Mentionné par l'Irpa. Ce fondeur nous est totalement inconnu. Visiblement originaire de Trier (Trèves, Allemagne), connu pour une cloche à Longchamps (Bertogne). Elle possède l'inscription : Natalis Treverensis me fecit anno 1579.

NOORDEN Claes Fondeur originaire d’Amsterdam aux Pays- Bas. Il nous est connu comme étant un collaborateur de Jan-Albert De Grave lors de l’installation d’un carillon de 13 cloches, soit à l’église Saint-Nicolas de Bruxelles soit à l’abbaye d’Heverlee, le tout en 1714. Ce fondeur est bien connu du point de vue de sa biographie. Vu que son action en Belgique est minime, nous ne nous attarderons que peu sur sa biographie. Ce fondeur est né en 1633 à Dithmarschen, une ville de Schleswig-Holstein, tout à fait au nord de l’Allemagne. En 1662 ou plus tôt, il est élève de François Hemony et ouvrier au sein de ladite fonderie, à Amsterdam. Après la mort de Claude Fremy, Jan-Albert De Grave se marie avec Catharina Wege, la veuve de Fremy. A cette occasion se créée un partenariat entre Noorden et De Grave. Cette association sera relativement fructueuse. Plusieurs carillons sont coulés, pour lesquels parait-il on ressent l’influence des Hemony. On y retrouve aussi, parait-il, le manque de rigueur des Fremy. Le partenariat dure jusqu’en 1716, année où Claes Noorden décède. Assez étonnamment, ces deux fondeurs ont réalisé trois carillons à Moscou. Le fait est suffisamment rare pour que cela soit signalé.

PACCARD Les premiers pas de la fonderie Paccard datent de 1796. Ils marquent ainsi à ce jour, date de rédaction, 217 ans d’activité campanaire. Nous allons en réaliser un bref historique, afin de replacer la visite de la fonderie dans le contexte. Entre 1796 et aujourd’hui, ce sont environ 120.000 cloches qui sont sorties des ateliers Paccard. La dynastie comprend (1) Antoine Paccard, (2) Claude Paccard, (3) Jean-Pierre Paccard, (4) Francisque Paccard, (5) Georges Paccard, (6) Victor Paccard, (7) Louis Paccard, (8) Joseph Paccard, (9) Alfred Paccard, (10) Henri Paccard, (11) Jacques Paccard, (12) Pierre Paccard, (13) Philippe Paccard, (14) Cyril Paccard. Cela représente actuellement sept générations de fondeurs. La fonderie est actuellement dirigée par (13) Philippe Paccard, (15) Anne Paccard, (16) Philippe Suscillon, (17) Bernard Leroux et (14) Cyril Paccard. Les artisans fondeurs sont (18) Miguel Lopez et (19) David Ughetto. L'accordage est réalisé par (24) Khaled Oujani. L’histoire de la fonderie Paccard débute quelques temps après la fin de la première Terreur. Cette période historique est assez particulière en France. A la suite de la révolution française, les églises catholiques sont persécutées voire tout simplement interdites de culte. Le matériel est réquisitionné, les nefs pillées. En ce qui concerne les cloches, elles sont réquisitionnées en deux vagues principales, afin de les refondre en canons. L’appel à la volée est banni, les cloches sont justes tolérées afin de convier la population aux manifestations civiles, ceci étant que le tambour est encore préféré à la cloche. Des arrêtés d’exécution sont passés et des représentants de l’état, souvent impitoyables, mettent en exécution les enlèvements. La période de la Terreur fut tout particulièrement dramatique pour le patrimoine campanaire français, 1793 représentant une apogée des enlèvements. C’est à Quintal que commence cette histoire. C’est une toute petite commune à proximité de Saint-Jorioz. Comme le fait remarquer (15) Anne Paccard, le nom de ce village était une prédestination pour (1) Antoine Paccard, cela fait penser immanquablement à de grosses cloches. (1) Antoine Paccard était maire de ce hameau, lorsque la question du remplacement de la cloche se pose. Il est né le 22 novembre 1770 au même lieu. Le 30 avril 1789, il épouse (22) Françoise Gruffy, il aura huit enfants. Il décède à Lyon le 6 juin 1830. D’après la fonderie Paccard : A cette époque, la commune de Quintal (Haute-Savoie) réclamant à l'évêché un prêtre pour sa paroisse, s'entendit répondre par l'évêque : vous aurez un prêtre, quand vous aurez une cloche à votre clocher. La commune s'adressa alors à un maître-fondeur de Carouge, près de Genève, nommé (21) Jean-Baptiste Pitton. C'était encore le temps où la fonte des cloches se faisait à pied d'œuvre. (21) Jean-Baptiste eut besoin d'un apprenti, le syndic de la commune s'offrit et c'est ainsi que (1) Antoine fit son apprentissage, son métier initial étant de forger des fers à chevaux et des bandes de roulement pour les roues des chars. Cette cloche « historique » comporte comme inscriptions : Si je survis à la Terreur (terfeur), c'est pour annoncer le bonheur. Elle date de 1796 et elle est classée MH:6-11-1942. Elle n'a été montée dans le beffroi du clocher qu'après le Concordat de 1801. C’est avec cette réalisation toute nouvelle que (1) Antoine Paccard se lance dans l’industrie campanaire. Le premier four sera construit à Quintal. A sa mort, ses fils (2) Claude et (3) Jean-Pierre Paccard continuèrent l'exploitation de la fonderie. Une collaboration fut effectuée avec (23) Gédéon Morel, ancien contremaître d'Antoine Paccard, lequel s’installa à Lyon en 1833. (1) Antoine abandonnera la fonderie de Quintal en 1816 pour s’installer à Lyon. Il ne subsistr à ce jour plus rien de la fonderie de Quintal. Le four de Quintal à aujourd'hui disparu. En 1857, ce sont les frères Beauquis, beaux frères de Jean-Pierre Paccard (la sœur Beauquis était marié avec ce dernier) qui reprirent l'activité et la fonderie jusque dans les années 1880. Ces fondeurs ont laissés beaucoup moins de cloches que les frères Paccard, mais d'une grande qualité. L’abandon de la fonderie de Quintal par Antoine Paccard est effectué pour des raisons d’économie et de praticité. En effet, le chemin de fer est en cours de finition à Annecy, c’est ce qui entraine la troisième génération de fondeurs à déplacer les installations vers Annecy-Le-Vieux. Ce déplacement a lieu en 1857. De plus, la fonderie fait face à un certain essor, un agrandissement est nécessaire. C’est dans cette seconde fonderie que vont être réalisées des cloches nettement plus lourdes et monumentales. Cette fonderie, située au n°15 chemin de l'Abbaye, existe toujours à ce jour. (5) Georges Paccard est l’artisan campanaire qui fit évoluer le plus profondément la question des profils. C’est grâce à lui que la fonderie acquit une réputation mondiale. Il supervisa la coulée d’un peu plus de 10.000 cloches. Il fut assisté par (4) Francisque. En 1891, ils réalisèrent la plus grosse cloche de France, la Savoyarde, un bourdon imposant qui sera installé au Sacré-Cœur de Paris. Ce bourdon pèse 18.835 kg, mesure 3,06 m de hauteur pour 9,60 m de circonférence extérieure, avec une épaisseur à la base de 22 cm, et un battant de 850 kg. En 1914, ses fils (7) Louis et (8) Joseph ont présidé la coulée de la Jeanne-d'Arc de Rouen, un bourdon de 16 tonnes. Avec ce dernier est mis au point le système d'accordage par alésage qui permet aux cloches de sonner justes. Ce bourdon disparaîtra dans l'incendie de la cathédrale après le bombardement de juin 1944. Il sera refondu à nouveau en 1959, mais en plus petit (10 tonnes), et accompagné d'un carillon de 50 cloches. Après la fin de la première guerre mondiale, la production est intense. La fonderie sort environ 700 à 800 cloches par an, ce qui est énorme. Le développement du carillon prend un essor considérable, ce qui fait qu’aujourd’hui encore, Paccard est un leader dans le domaine ; un très grand nombre de carillons en France et une majorité écrasante d’entre eux sont Paccard. C’est en particulier (9) Alfred Paccard qui guidera la fonderie dans l’essor du carillon. Il était assisté de (10) Henri et (11) Jacques. En 1950, le gouvernement américain commande 54 cloches, répliques de la « Liberty Bell », c’est-à-dire une pour chaque capitale d’Etat. Une réplique en ½ est visible au musée Paccard. La fonderie a pris le soin anecdotique et amusant de reproduire la fêlure sur la surface de la robe, tout en gardant une cohésion dans le matériau, la fêlure est décorative. En 1986 aura lieu une coulée exceptionnelle, la plus grosse sonnerie du monde constituée par un ensemble de trois cloches (19 tonnes, 10 tonnes, 6 tonnes), installées dans la cathédrale de Markham dans l'Ontario. Au musée Paccard, un film retrace l’avènement de cette imposante sonnerie. A ce jour (2012), la sonnerie n’est plus en fonctionnement, pour cause de panne des moteurs de volée. Les cloches sont cependant intactes. C’est une sonnerie très méconnue, malheureusement. Réaliser ces bourdons aura pris un an et demi, ce qui signifie bien que c’est un travail de longue haleine. En 1998, c’est encore une réalisation exceptionnelle : La World Peace Bell, un bourdon de 33.285 kg, installé au Kentucky, à ce jour la deuxième plus grosse cloche en volée du monde après la Gotemba (Eijsbouts) installée au Japon. La World Peace Bell fut longtemps la plus lourde cloche en volée au monde. Elle est à ce titre juste en harmoniques, ce qui n’est pas le cas (et de très loin) de la Gotemba. On pourrait ainsi qualifier le bourdon de « plus belle plus lourde cloche en volée au monde », si cela peut se dire ! Elle est en rétro-lancé, tout comme les Markham Bells. Cette réalisation splendide s’accompagne de bonheur, mais aussi de soucis orageux. En effet lors de cette réalisation de (12) Pierre Paccard, il n’est pas constitué d’assurance sur le cours du dollar. Les fluctuations vers le bas entrainent un coup dur pour la fonderie, qui doit se restructurer. L’atelier est alors déménagé d’Annecy-Le- Vieux vers Sevrier, une petite ville en bordure du lac d’Annecy. Cela permet de regrouper le site de la fonderie avec le musée Paccard, créé en 1984. Ce déménagement est évidement une difficulté, mais cela permet à la fonderie de rebondir et rationnaliser les processus de fabrication. Le musée est à front de rue tandis que la fonderie se trouve immédiatement derrière. A ce jour, la fonderie emploie une vingtaine de personnes. Bibliographie -Paccard, site internet, partie historique de la fonderie. -Christian Sorrel, Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine : La Savoie.

PAUWELS Johannes, PAUWELS Jan Ce fondeur nous est très mal identifié vu la fréquence de son nom de famille. Fondeur cité par l’IRPA, ayant réalisé des cloches toutes situées à Gent, fondues entre 1713 et 1725. André Lehr mentionne quant à lui deux éléments : notre fondeur pourrait s’appeller F.J. Pauwels ; il signale localiser un Jan Pauwels, fondeur à Gent aussi. Johannes Pauwels signait parfois avec "Fudit Johannes Pauwels", alors que sur d'autres cloches on trouve "F. J. Pauwels". Le F n'est-il pas simplement l'abbreviation de "Fudit" ? Nous ne savons rien de plus. Les cloches de Jan Pauwels, rares, se situent dans une période allant de 1713 à 1719.

PEERMANS Jean Horloger, qui effectue des travaux sur l'horloge monumentale d'Enghien en 1598. A cette occasion, il ajoute plusieurs petites cloches au carillon. Il n'est probablement pas à considérer comme un véritable fondeur de cloches. Il nous est en réalité totalement inconnu.

PEETERS Petrus Fondeur de cloches qui signe PEETERS

PETRUS. Signalé par l'IRPA pour des objets datant de 1738 et 1755. Ces objets n'appellent pas de remarque particulière. Une cloche de 1743 est existante dans une sculpture à Ronse / Renaix. Nous considérons ce personnage comme un fondeur mineur.

PERDRY Recherche réalisée par Jean-Paul Cousin. Famille de fondeurs de cloches originaire de Valenciennes en France, aux Pays-Bas Espagnols dans la période les concernant. Jacques PERDRY (père) né à Valenciennes, le 26 mars 1612. Il épouse, le 26 mars 1632 Marguerite PONSART, à Valenciennes. Directeur de la fonderie de canons du Roi d’Espagne, à Valenciennes et en même temps fondeur de cloches et de statuaires. Ils eurent un fils Henri Jacques PERDRY (dit Jacques Perdry, le fils) qui continua les activités de son père. Lors de la prise de Valenciennes par les troupes de Louis XIV, en 1677, le père refusa le titre de fondeur breveté de sa Majesté (fidèle à son serment de servir le Roi d’Espagne). La fonderie de canons sera transférée à Douai pour revenir à Valenciennes quelques années plus tard. Il existe encore des vestiges de cette fonderie le long du cours d’eau traversant la ville de Valenciennes. Jacques Perdry, père, décéda le 10 janvier 1683, à Valenciennes, au n°1 de la rue de la Salle le Comte. Le 2 août 1635, il refont la grosse cloche de l’abbaye de Saint-Dieu, à Valenciennes. Elle fut coulée d’un seul jet et replacée à l’abbaye, le 19 du même mois (dit le registre de population de Valenciennes) La famille Perdry portait les armoiries suivantes : de gueule à trois tours d’argents, écartelés au un et quatre et, en deux et trois, de trois chevrons d’argents pointes vers le haut. Il fit également le fameux Christ en bronze, en 1654, plus grand que nature, et placé sur le pont Neron ou pont du Grand-Dieu, jusqu’en 1794, pour ensuite être placé, en 1804, dans l’église Saint-Géry, ancien couvent des Récollets, près du pont. Il est toujours visible à l’heure actuelle et porte l’inscription suivante : « Le Sieur Pierre Le Preux, licencié es droit, eschevin de ceste ville, fils du Sieur André, seigneur du Fayan, aussi 1er Conseiller de ceste ville, et de demoiselle Françoise Hardy, fille du sieur de Rengy, zéleux de l’honneur de Dieu, devant sa mort échue le 17 avril 1654, a ordonné que fut plantée ceste croix, afin que Jésus crucifié fut salué et adoré des fidèles passans. Priez Dieu pour son âme. Jacques Perdry et son fils m’ont fait. » Henri-Jacques PERDRY, dit Jacques Perdry comme son père, est né le 10 janvier 1633 et épousa Catherine FOURNIER., en 1652. Fondeur de sa Majesté. Adrien I PERDRY, fils de Jacques (le fils) 1657 – 1719. Fondeur de sa Majesté. Une cloche connue à Braine le Comte en 1709. Claude-Noël PERDRY, fils du précédent (1685 – 1744) fut « apprenti par plaisir » sous Pierre Roger en 1701 – 1702. Jean-Claude - Joseph PERDRY, fils du précédent (1725 – 1804). Aura 7 enfants dont 2 seront maires de Valenciennes. Adrien-Dominique - Joseph PERDRY, dit Adrien II PERDRY, fils du précédent (1749 – 1833). Avocat – président des Académies en 1791. Maire de Valenciennes de novembre 1790 à novembre 1791. Président du Tribunal civil le 15 août 1810. Il fut lieutenant prévôt en 1789 et 1790 puis président du Tribunal du District jusqu’en 1800 (date ou furent créés les tribunaux dits de 1ère Instance) et le resta jusqu’à sa mort en 1833. Mentionné par l'Irpa sous le nom seul de PERDRIX. Jean-Claude Alexis-Joseph PERDRY, fils du précédent (1757 – 1812). Avocat – président des Académies en 1792. Maire de Valenciennes de novembre 1791 au 23 novembre 1792. En conclusion : les deux Jacques PERDRY, Claude et Adrien appartiennent tous à la même famille et fondirent beaucoup de cloches d’église pour les villes et communes du Hainaut jusqu’à la fin de la fonderie en 1744 à la mort de Claude PERDRY.

PERNER gmbh, Glockengießerei Rudolf Perner La fonderie Perner est allemande. Elle est encore active à ce jour. Elle est située à Stephanstraße 18/20, 94034 Passau. Les fondeurs Perner sont peu présents en Belgique, en comparaison avec d’autres fondeurs (Eijsbouts, Petit & Fritsen). Cela s’explique probablement du fait de l’éloignement, Passau est au sud de l’Allemagne. Ils sont connus en Belgique pour une réalisation, assez originale : un carillon en plein air à Temse, près de l’hôtel de ville. 14 cloches Perner datant de 2009 sont présentes en ce carillon. Certaines sources varient et en mentionnent 15, la version à 15 semblerait être juste. Elles complètent 23 cloches Paccard datant de 1976. Les Perner ont exporté leur cloches dans d’assez nombreux pays. Les cloches Perner sont assez représentatives de l’art campanaire allemand, avec des décorations plutôt sobres, et une réalisation d’une rigueur élevée. Ils ont quelques réalisations prestigieuses, comme une Pummerin de 8 tonnes à Passau et un bourdon de 10 tonnes à Scheyern. La fonderie Perner a débuté ses activités en 1703 aux alentours de Brixen (Bressanone en nom francisé). Le premier fondeur du nom était Johann Perner, qui s’installe à Pilsen. L’établissement réalisera des cloches jusqu’en 1904, ou le dernier Perner de cette lignée stoppera son activité. Un second établissement est bâti à Budweis (Ceské Budejovice est le vrai nom, en république Tchèque), sous les ordres de Johann-Josef Perner en 1760. Tout ça, dans un pays de trois frontières, n’est pas bien éloigné. La fonderie réalisera d’assez nombreux travaux. Elle est reprise par le père de Rudolf Perner, actuel fondeur, qui la déplace à Passau en 1947. La fonderie existe encore à ce jour. En plus d’être fondeur de cloches, Perner a une large activité de campaniste. Il semblerait (si nous comprenons bien) que l’activité de coulées de cloches ait été stoppée en 2013, Perner et son entreprise se consacrent désormais exclusivement à des activités campanistes. Ainsi, il est probable que l’on puisse écrire Floruit 1703-2013, soit un joli petit 310 ans d’activité !

PERRIN Charles Fondeur originaire de Maisoncelles. Né le 5 ventôse An V (23 février 1797) à Maisoncelles et décédé en même lieu le 15 juin 1849. Fils de Jean-Baptiste PERRIN, aubergiste et/ou charron, Il est le frère de Joseph II PERRIN, avec qui il apprend le métier de fondeur. Beau- frère du fondeur Joseph DROUOT. Le 7 février 1827, il se marie avec Marie-Marguerite BERTRAND et a cinq enfants. Il est notablement connu pour avoir effectué la fonte du gros bourdon de Trier (Trèves) en Allemagne. Toutefois, il n’exerce le métier de fondeur que durant un temps limité. Dès 1825, il est qualifié de propriétaire, aubergiste en 1835 et cultivateur en 1849. Ses travaux en Belgique sont limités, et ne correspondent qu’à une seule cloche, Florenville en 1821. Il collabore toutefois avec Joseph II PERRIN dans le cadre de quatre coulées.

PERRIN Joseph I Fondeur originaire de Doncourt. Aucune activité ne lui est connue en Belgique.

PERRIN Joseph II Fondeur originaire de Maisoncelles. Né le 23 novembre 1788 à Maisoncelles et décédé en même lieu le 8 décembre 1859. Il est le frère de Charles PERRIN. Il se marie à Huilliécourt avec Thérèse DROUOT le 27 janvier 1813. Dès lors, il devient le gendre du fondeur de cloches très réputé Clément II DROUOT. Beau-frère par alliance de Louis et François LAINVILLE et d’Etienne-Louis-François REGNAUD. Beau-frère de Joseph DROUOT par le mariage de sa sœur Marie avec le précité. Henry Ronot le localise à Huilliécourt, nous aurions tendance à dire qu’il est basé à Maisoncelles, bien qu’il faille garder à l’esprit que tout est relatif, vu qu’il conserve une forte tradition d’itinérance lors de sa carrière. Il mène des campagnes en France, Belgique, Luxembourg, Allemagne et Pays-Bas. Il mène son apprentissage auprès du fondeur de cloches Clément II DROUOT et lors de cette période, il se domicilie dans le village de Huilliécourt. Dès qu’il acquiert son indépendance, il retourne à Maisoncelles. Joseph II PERRIN n’a pas fondu un grand nombre de cloches en Belgique. Nous le connaissons surtout du fait qu’il a effectué la formation campanaire de Charles CAUSARD, ce dernier originaire aussi du petit village de Maisoncelles. Il formera aussi son petit frère Charles PERRIN, son fils Honoré PERRIN, son gendre Antoine HEMERY. Par ces activités d’enseignement et vu les répercussions que cela aura en Belgique, à ce titre Joseph II PERRIN peut être considéré comme un fondeur majeur. Les réalisations qui lui sont connues correspondent à 14 cloches : Riemst (1818), Genoelselderen (1818), Ciney (1818), Fauvillers (1819), Grumelange (1819), Ortho (1821), Villance (1822) Beausaint (1823), Houyet (1823) Etalle (1825), Baillonville (1825), Sainte-Marie sur Semois (1840) et Saint-Mard (1841).

PERRIN-MARTIN Honoré Fondeur qui fut basé en tant que fondeur principalement à Robécourt. Né le 23 août 1816 à Huilliécourt et décédé le 17 décembre 1873 à Robécourt. Fils de Joseph II PERRIN. Il effectue son apprentissage campanaire auprès de son père. Ses premières campagnes se situent en Allemagne et en Belgique. Il collabore avec Joseph MICHEL, lequel effectue son apprentissage. Il se marie le 28 janvier 1746 avec Appoline-Eugénie MARTIN ; il transforme son nom en PERRIN-MARTIN à cette occasion. Dans le courant de l’année 1840, il établit une fonderie à Romain-Sur-Meuse. En 1847, il déplace ces locaux vers Robécourt. En 1873, ladite fonderie est reprise par Ferdinand FARNIER, pour lequel étonnamment, on ne connait aucune cloche en Belgique (ce étant vérifié par son registre de fonte). Par la suite, Honoré PERRIN-MARTIN dirige une fonderie à Colmar, qui sera reprise par Firmin CAUSARD en 1871.

PERRIN Honoré II, dit PERRIN- ROBINET Honoré Fils de Charles PERRIN. Il est né le 5 juin 1829 à Maisoncelles et décédé le 18 avril 1896 à Mohon. Il établit tout d'abord une fonderie à Mohon (08, Ardennes), puis à Charleville- Mézières (08). Son estampille est connue comme étant "Perrin-Robinet", du nom de son épouse. Il est l'oncle de Charles MAITROT, avec qui il collaborera régulièrement. Les réalisations connues en Belgique correspondent à deux cloches, fondues en collaboration avec Charles Maitrot : Martilly (1873) et Pussemange (1873). Il est à considérer comme fondeur mineur en Belgique, bien que ça n’ait pas du tout été le cas en France.

Dynastie PETIT, Dynastie FRITSEN, PETIT & FRITSEN Les PETIT représentent une dynastie de fondeurs de cloches. En tant que telle, cette dynastie a eu une influence très faible sur le patrimoine campanaire belge. En contrepartie, il faut signaler que de cette dynastie sont issus les Petit & Fritsen, qui ont eu une grande influence en Belgique. De cette lignée est aussi issue la fonderie Petit & Gebr. Edelbrock, basée à Gescher en Westphalie. Nous allons explorer cela en détails. La dynastie des PETIT & FRITSEN comporte : - Jean-François PETIT, originaire de Montigny- Le-Roi. - Jean PETIT, fils de Jean-François. - Joseph I PETIT, fils de Jean-François. - Alexius I PETIT, fils de Joseph. - Joseph II PETIT, fils d'Alexius. - Henri PETIT, fils d'Alexius. - Everardus PETIT, fils d'Alexius. - Alexius II PETIT, fils d'Alexius. - Marie-Aldegonde PETIT, fille d'Alexius, mariée à Izaac FRITSEN. - Henricus I FRITSEN, petit-fils de Izaac FRITSEN. - Alexius I FRITSEN, fils de Henricus I. - Everhardus FRITSEN, frère de Alexius I. - Henricus II FRITSEN, neveu de Alexius I, fils de Everhardus. - Hein FRITSEN, fils de Henricus II. - Frank FRITSEN, fils de Hein. Montigny-Le-Roi est un ancien nom de commune, n'existant plus aujourd'hui. A la révolution française, l'entité a changé de nom afin de s'appeler Montigny-Source-Meuse. En 1966, le village de Meuse est absorbé. Il y a alors à nouveau un changement, le village s'appelle : Val de Meuse. L'entité se trouve au sud de Breuvannes. Nous ne considérons pas Jean-François PETIT comme faisant partie du grand ensemble de fondeurs du Bassigny. En effet, le Bassigny a eu une influence nulle sur ses productions. Etant orphelin, il est parti très jeune de cette région. Afin de préciser le propos, les parents de Jean-François PETIT décèdent tandis que l'enfant est encore jeune. Il a trois ans alors que son père décède, 9 ans concernant sa mère. Il est pris sous la tutelle d'Alexius JULLIEN dès 1703, qui le déménage vers la ville de Lier en Belgique. En cette époque, Jean-François apprend le néerlandais. JULLIEN s'occupe de la formation campanaire de l'enfant au cours de nombreuses campagnes partiellement itinérantes. Jean- François PETIT n'est pas connu comme ayant été fondeur en Belgique. De ce fait, sa biographie - bien que relativement connue - ne sera pas développée. Ce s'ajoutant au déménagement forcé de Jean-François PETIT, il est envisageable de penser que la migration des PETIT, aussi bien vers les Pays-Bas et l’Allemagne, correspond aux périodes de persécution des huguenots. En 1715 et les années suivantes, les troubles religieux sont très importants, ce allié à une détérioration de l’économie. Nous connaissons de Jean-François PETIT deux enfants fondeurs de cloches. Jean et Joseph I PETIT, fils de Jean-François, sont initiés au métier dès leur plus jeune âge. Ils mènent des campagnes communes dans les Pays-Bas, la Rhénanie et la Westphalie. Cela se retraduit par un nombre non négligeable de fontes, dont des cloches encore existantes à ce jour. En 1743, une fonderie de cloches à poste fixe est réalisée en Allemagne. En Belgique, les seuls fondeurs du nom de Petit à avoir été actifs sont Alexius I PETIT et Alexius II PETIT. Autrement concernant les autres fondeurs, la situation nous est moins connue : ils sont entre autres actifs aux Pays- Bas et en Allemagne. Plus loin dans l'histoire (voire dans le développement de la dynastie), Marie-Aldegonde PETIT (Aldegonda Petit) se marie en 1776 avec Izaac FRITSEN, à Eindhoven (NL). Son arrière petit fils, Henricus FRITSEN créera la fonderie PETIT & FRITSEN. Le prénom Alexius ne provient pas spécifiquement d'une latinisation du prénom Alexis. Il s'agit visiblement de prénoms néerlandophones.

PETIT Alexius I Né en 1723 et décédé en 1801 d'après le DFIM, né en 1720 à Someren d'après André Lehr. Il a 14 anfants. En 1745, Alexius PETIT se joint à Jean et Joseph I en vue de la réalisation de campagnes communes, visant les Pays-Bas, essentiellement en Overijssel, la Wesphalie et la Rhénanie. La fonderie d'Aarle- Rixtel est fondée par Alexius I PETIT en 1787. Ce fondeur est connu pour ses échecs en matière de réalisation de carillons, ce qui le pousse à une terrible ruine financière. Entre 1786 et 1790, la famille s'installe à Aarle- Rixtel.

PETIT Alexius II Né à Someren en 1765 et décédé en 1843. Il passe une part non négligeable de son existence à Gescher, une ville de Westphalie presque frontalière avec les Pays-Bas. Après quelques campagnes itinérantes, Alexius II PETIT s’occupe essentiellement de l’actif de la fonderie de Gescher. En 1790, il est le premier fondeur à proposer une garantie de quatre ans sur ses cloches. Il s’établit définitivement au sein de cette fonderie en 1806. En décembre 1806, il se marie avec Maria-Theodora- Catharina-Agnes-Elisabeth EDELBROCK, d’où le nom actuel de la fonderie : Petit & Gebrüder Edelbrock. Quelques mois après ce mariage, de nouveaux locaux sont construits, dont un four ayant une capacité de 5 tonnes. La fonderie de Gescher devient dès lors un établissement d’importance majeure.

PETIT & FRITSEN Il s'agit d'une fonderie encore active à ce jour, basée à Aarle-Rixtel. Cette firme est très active en Belgique. Leur historique nous est malheureusement assez mal connu. La fonderie revendique l'héritage de Jean- François PETIT, et mentionne dès lors que ses fondements datent de 1690. Cela en fait la troisième plus ancienne fonderie des Pays- Bas. [A ce titre, nous ne comprenons pas pourquoi la fonderie Petit & Fritsen mentionne parfois 1660]. Au niveau de la fonderie à poste fixe, Alexius I PETIT s'installe à Aarle-Rixtel en 1787 et y implante un établissement, en tous points différent de l'actuel. De ce que nous savons, ses enfants Henricus, Everardus et Alexius II prennent le relai ; Henri sera le dernier fondeur du nom de PETIT. Au décès du dernier des Petit : Henricus I FRITSEN (1784-1875) reprend l'actif de la fonderie. Lorsque la fonderie est sous sa direction, la firme change de nom et s'appelle désormais PETIT & FRITSEN. Par la suite, l'actif de la fonderie est repris par Alexius FRITSEN (1822-1903), fils de Henricus I. Les cloches ne sont pas forcément signées du nom de la firme, mais le sont régulièrement du fondeur. Il décède sans descendance. La suite de l'actif est reprise par Henricus II FRITSEN, fils de Everhardus FRITSEN. Henricus II FRITSEN est né en 1874 et décédé en 1950. Les premières cloches fondues par ses soins datent de 1899. Les années noires durant la première guerre mondiale sont assez chaotique, ce d'autant plus que les deux fonderies familiales sont aux Pays-Bas et en Allemagne, ce qui ne manque pas de créer des tensions. Dans la grande grise de 1929, les années sont très difficiles, c'est à la limite de la faillite en 1934. En 1952- 53, après la seconde guerre mondiale, la fonderie livre des cloches en Belgique sous le nom de firme Bauwens-Goossens. Depuis 1907, la fonderie est implantée à Klokkengietersstraat n°1 à Aarle-Rixtel. Elle est actuellement dirigée par Frank FRITSEN (né en 1956). La firme PETIT & FRITSEN a livré un nombre magistral de carillons, dont nombreux en Belgique. Les travaux sont de grande qualité.

PETITFOUR Adam Est l'auteur d'une cloche à Isières, chapelle Notre-Dame de la Cavée, datant de 1651. Ce saintier est totalement inconnu. Le village de Breuvannes a comporté une sacrée dynastie de Petitfour : André, Claude I, Claude II, Jean-Baptiste-Hippolyte, Michel, Paul-François. Cela nous fait supposer qu'Adam Petitfour était originaire de ce village, mais nous n'en savons pas plus.

PETITFOUR Large dynastie de fondeurs originaire du Bassigny lorrain (essentiellement Breuvannes). Nous intéressent Hippolyte Petitfour et Paul- François Petitfour, tous deux frères. Le nom peut s’orthographier : PETIFOUR, PETITFOUR, PETITFOURT. L’orthographe la plus exacte, en tout cas celle de l’état-civil est Petitfour. En France, les réalisations sont nombreuses et prestigieuses. En Belgique, les travaux consistent en une seule campagne, Brugge (Bruges) en 1847. Des cloches furent réalisées pour la cathédrale, d'autres pour le couvent des rédemptoristines de la même ville (Klooster van de zusters redemptoristinnen). PETITFOUR Jean-Baptiste Hippolyte Né le 2 septembre 1824 à 9h00, à Breuvannes. Fils de Michel PETITFOUR et Marguerite-Solange LAMBERT. Frère de Paul- François. Michel est fondeur de cloches. Le 02/09/1824, il est déclaré absent du logis. La déclaration d’état civil est faite par GIRARDIN Geneviève, sage-femme demeurant à Breuvannes. Le 15/06/1836, il est recensé, ainsi que sa famille, il habite toujours à Breuvannes. Le 14/06/1841, il est encore recensé et habite toujours à Breuvannes. Son adresse est déclarée : rue de la Gravelle. Il est déclaré comme étant fondeur de cloches. Le 30/06/1846, il est encore recensé et habite toujours à Breuvannes. Son adresse est déclarée : rue du Pont. Il habite avec son père et sa mère, ainsi que sa sœur Joséphine. Les voisins sont les mêmes noms (les Curt). La rue de la Gravelle n’existe plus à ce jour tandis que la rue du Pont, oui. Nous pensons qu’il n’y a pas eu de déménagement mais un changement de nom de rue. La rue du Pont est simplement celle qui enjambe le ruisseau : le Flambard. Le 30/04/1851, il est à nouveau recensé rue de la Gravelle. Une donnée intéressante nous informe que c’est au n°6. Le n°6 actuel n’a plus rien de concordant avec les bâtiments de l’époque. La maison fait le coin avec la rue des Deux Coqs. Hippolyte a 27 ans, est déclaré comme fondeur. Sa sœur est gantière. Le 01/06/1866, il est à nouveau recensé rue de la Gravelle, au n°7 cette fois-ci. Il s’agit d’un long corps de bâtiment présentant un vaste porche ancien. Quant à dire que cela correspond à l’habitation des Petitfour, ce serait osé ! Joséphine n’habite plus au logis. Hyppolite est toujours déclaré comme fondeur. Le 23/08/1867 à 18h30, Michel Petitfour décède, à l’âge de 81 ans. A son domicile de la rue de la Gravelle. Hippolyte PETITFOUR décède le 10 novembre 1869 à Breuvannes, à l’âge de 45 ans. Il est déclaré comme étant célibataire. Il décède à 6 heures du matin chez sa sœur, domiciliée rue de la Grande Fontaine. Dates d’activité connues : 1841-1847. Il collabore souvent avec son frère Paul- François. Les cloches s’appellent dès lors des « Petitfour frères ». Berthelé le qualifie de : fondeur très habile mais très bohème. PETITFOUR Paul-François Né le 24 janvier 1810. Fils de Michel et frère- aîné d’Hippolyte. Floruit 1837-1872. Les archives d’Arbot étant très lacunaires, nous connaissons peu de ce fondeur. Élève de son grand-oncle, Isidore Cornevin. Dès 1830, il mène des campagnes itinérantes, dans le Cher et dans la Nièvre. En tant que fondeur de cloches, il collabore en cette période avec : Jean-Baptiste Bollée, Isidore Cornevin (directeur) et Nicolas Mollot. Recensé le 15/06/1836, à Breuvannes, au domicile de Michel son père. Plus aucun recensement ne suivra ensuite. Paul-François quitte le Bassigny entre fin 1836 et début 1837. Le 9 mars 1837, il se marie à Arbot avec Reine DESALLE. A la suite de son mariage, il établit un atelier de fonderie dans le village d’Arbot. A ce titre, Arbot est un très petit village, à la lisière de la Côte d’Or (69 habitants). Il s’agit de locaux partagés avec Abel RICHEBOURG, son gendre. Les fontes étaient réalisées en collaboration avec Hippolyte PETITFOUR. Le petit frère apprend le métier dans ces locaux et en campagnes. Hippolyte reste domicilié à Breuvannes toute son existence. L’ornementation des rinceaux en dents de scie semble être un élément récurrent et typique des productions de cette fonderie. Suite au décès de Paul-François, la fonderie sera reprise par Abel Richebourg. Il décède à Arbot le 24 août 1872, à l’âge de 62 ans et demi. Le gros piège Il est régulièrement mentionné en épigraphie de cloches : PETITFOUR FRERES L. CHICOT CADOMENSI. Louis CHICOT n’a jamais été fondeur. C’était un artisan campaniste. Cela signifie que les cloches étaient montées par ses soins dans l’église, mais cette personne n’a jamais fondu une cloche. PIREIT Johan Fondeur (?) mentionné par le DFIM. Actif en 1554. Il effectue des travaux à l'église Notre- Dame de Dinant en 1554, où il pend deux cloches dans le clocher. Ces cloches sont détruites la même année lors du siège de Namur. Nous pensons en fait qu'il s'agit des cloches de Lambert Tabolet et que Johan Pireit était campaniste. Nous ne trouvons trace de lui nulle part ailleurs.

PLACE Jacques-François, PLACE Arnould, PLACE Erasme Les fondeurs du nom de Place sont fort méconnus. Heureusement qu'Adrien Dupont (Archives de la ville d'Ath) a fait un article les concernant, sinon il n'y aurait rien... Inconnus du DFIM, seules quelques courtes mentions biographiques existent dans de vieux livres, éparses et lacunaires. Les Place sont probablement une dynastie, bien qu'aucun élément probant ne nous permette de l'affirmer avec force. En tant que dinandier, batteurs de métail, étainiers, ils sont nombreux. En tant que fondeurs de cloches, ils le sont nettement moins. Trois fondeurs sont répertoriés : Jacques-François PLACE, Erasme PLACE et Arnould PLACE. Jules Dewert dans une de ses études nomme JFP : Jean-François Place. Nous estimons qu'il s'agit d'une erreur d'attribution, car nous ne connaissons aucun fondeur de ce nom. Il existât de nombreux Arnould Place, ce qui ne facilite pas les recherche. Dans les archives, ces fondeurs sont appelés Place, mais aussi Deleplace, De La Place. En tous les cas, ces fondeurs sont originaires de la ville d'Ath et basés en ce lieu. En France, il est connu un fondeur du nom : Adrien DE LA PLACE, actif dans le Nord en 1735. Une petite cloche de ce dernier est connue à Bergues. Du fondeur Arnould PLACE, nous ne savons rien, si ce n'est qu'il reçoit un marché visant à la refonte d'une cloche en 1608. Du fondeur Erasme PLACE, nous ne savons rien. Une cloche existe encore dans le clocher de Saint-Martin d'Ath. Cette cloche est assez simple dans son décor, mais reste de bonne facture. Jacques-François PLACE est le moins méconnu de la lignée. Descendant d'Erasme PLACE, il est né en 1684 et décédé en 1770. Il est le plus tardif des fondeurs du nom de Place. Il est fils de François Place, petit-fils de Nicolas Place, arrière petit-fils de Pierre Place, lequel est le frère d'Erasme Place. Ses fontes se concentrent dans la période allant de 1741 à 1748. Il se marie avec Alexandrine Duhot à une date que nous ne connaissons pas. Sans nul doute il y eut de nombreuses réalisations, qui nous restent inconnues à ce jour. Actuellement, il est connu 4 cloches existantes et une cloche disparue. - Ath, Eglise Saint-Martin. Erasme Place. 1635. Inscription : SANCTA MARIA ORA PRO NOBIS ERASME PLACE MA FAICT ANNO 1635. - Belœil, Musée du château des Princes de Ligne. Jacques-François Place. 1741. Inscription : ATH. JACQUES FRANCOIS PLACE M'A FAIT. 1741. Cette cloche appartenait aux Princes de Ligne. - Mons, Musée (lequel ?). Jacques-François Place. 1748. - Ath, Musée du Cercle Royal d'archéologie et d'histoire. Jacques-François Place. 1748. Inscription : S. M. T. B. C. PRIEUSSE I. F. P. HAT 1748. - Ath, Couvent de Nazareth, Jacques-François Place. 1748. Cette cloche est disparue. Au sujet de la cloche du musée d'Ath, l'inscription signifie : Soeur Marie-Thérèse Berlant, dame prieure du couvent de Nazareth. Ces données sont fort limitées, malheureusement. Il n'existe pas mieux et tout du moins, remercions Adrien Dupont, lequel a réalisé une large part des recherches ici citées.

PLUMERE Le cas des fondeurs Plumère est très particulier. Ils sont mal connus, ce que l’on sait ou déduit d’eux est intéressant. L’orthographe de leur nom est variable. Nous relevons : PLUMERE, PLUMERET, PLUMEREL. Le DFIM mentionne Plumier, nous n’avons jamais croisé cette orthographe où que ce soit. Un petit souci existe quant à ces variations de noms, c’est que personne ne s’accorde quant à une orthographe de référence. Henry Ronot évoque PLUMEREL, ainsi que Maurice Thouvenin. Edmond De Vos évoque PLUMERET et/ou PLUMEREL. De notre côté, nous utilisons PLUMERE, étant donné que c’est ce qui figure le plus souvent en épigraphie, le DFIM en fait de même. Une chose est certaine : il ne faut pas se mettre martel en tête concernant ces variations d’orthographe. Personne ne sait quelle est la réelle, les intéressés ne le savaient peut-être même pas. Les Plumère sont au nombre de quatre à nous être connus : Claude Plumère, Joseph Plumère, Jean Plumère, Georges Plumère. Leurs travaux sont la plupart du temps indistincts. Ce sont des fondeurs du 17è siècle. Des collaborations ont lieu régulièrement avec Joseph Thomas. Cela engendre parfois des possibilités de confusions, ce qui est probable, c’est que Plumère Thomas n’existe pas. Le DFIM mentionne que Claude serait le père des trois autres fondeurs, le tout sous réserves. Berthelé voit en eux des relations de « tous frères », voir à ce titre « Les Fondeurs de cloches de la Sénéchaussée de Bourmont du XVIIè au XVIIIè siècle ». Cela nous semble peu probable vu les dates d’exécution de cloches. En RECIB, il est connu 61 cloches des Plumère. Ce sont donc des fondeurs mineurs ; il est utile de préciser 'à ce jour' car nul ne sait quelle fut l'ampleur de la production. Ce sont des cloches de qualité fort moyenne. Ils sont originaires du Bassigny lorrain et ont rapidement migré vers Huy, en Belgique. En Bassigny, ils sont originaires de La Mothe. Il n’a pas été possible de retrouver le moindre acte de naissance les concernant. Au sujet de La Mothe, ce village n’existe plus à ce jour. Il reste quelques ruines. D’après l’article Wikipedia sur ce lieu, nous apprenons que le village a été entièrement dévasté par divers épisodes de guerre : Au XVIIe siècle, pendant la Guerre de Trente Ans, le duc de Lorraine prend parti pour son suzerain l'Empereur, contre son cousin le roi de France. Charles IV de Lorraine perd rapidement toutes ses possessions excepté la Mothe, qui ne se rend au cardinal de Richelieu que le 26 juillet 1634, après cent quarante et un jours de ce premier siège de La Mothe. C'est le Marquis de Villeroy qui, en prenant le commandement des forces royales le 24 juin 1634, réduit en quatre jours le bastion Sainte- Barbe. Rétrocédée au duc en 1641, la ville est à nouveau soumise à un siège, du 25 juillet au 31 août 1642, puis libérée par Charles IV qui écrase l'armée française à Liffol-le-Grand. La ville est de nouveau assiégée dès décembre 1642, jusqu'à la mort de Louis XIII en mai 1643. Dès qu'il sent son pouvoir suffisamment affermi, Mazarin poursuit l'œuvre de son prédécesseur et ordonne à Magalotti de reprendre le siège le 4 décembre 1644. La ville se défend vaillamment et Magalotti est tué sous le bastion de Vaudémont d'un coup de mousquet tiré par le chanoine Héraudel. Les bombes (utilisées pour la première fois dans un conflit en Europe), le froid, puis la famine ont cependant raison des assiégés qui se rendent le 1er juillet 1645, après deux cent cinq jours de résistance. Contrairement à ce qui avait été convenu lors des accords de reddition, Mazarin fait démolir non seulement les fortifications, mais aussi tous les bâtiments : la ville est entièrement rasée. La population qui est chassée de la ville-forte est alors évaluée à 3000 personnes. Après une existence de trois cent quatre-vingt- sept ans, La Mothe qui, de 1634 à 1645, a résisté à quatre reprises à l'armée du roi de France, n'est plus qu'une vaste ruine. Cela marque la fin de la Lorraine en tant qu'État pleinement souverain. De plus, nous savons que le village est terrassé par la grande peste, de 1630 à 1636. Tout laisse à penser que les Plumère ont pris la fuite, à la suite de conditions extrêmement défavorables. Il n’est pas connu la date de leur migration. Pour tous les fondeurs, date de naissance et de décès inconnus.

PLUMERE Claude Actif à Huy entre 1663 et 1672. Il est connu comme ayant signé un contrat avec la collégiale de Huy concernant la fonte d’un carillon de 20 cloches, en 1662 et exécuté l’année suivante. Il est enregistré des cloches en RECIB, aux lieux suivants : Les Waleffes (1663) ; Huy, collégiale (1663) ; Thys (1691). L’enregistrement de la seconde est à date douteuse et serait certainement à verser dans l’activité de ses enfants, dont assez probablement Jean.

PLUMERE Joseph Actif à Huy entre 1679 et 1718. Il est enregistré des cloches en RECIB, aux lieux suivants : Borlo (1699) ; Namur (1714) ; Burdinne (1677) ; Haneffe (1701) ; Huy (1666) ; Liège (1717) ; Othée (1718) ; Thisnes (1710) ; Tongerlo (1698) ; Vreren (1681) ; Andenne (1709) ; Huy (1700) ; Huy (1709) ; Turnhout (1700) ; Bas- Oha (1707) ; Mehaigne (1714) ; Zolder (1709). La cloche de Huy (1666) est très certainement à verser dans l’activité de son père Claude. Il travaille en collaboration avec Jean Morlet, lui aussi fondeur du Bassigny. La cloche de Turnhout pesait 7392 livres. Cela correspond en livres hollandaises à environ 3,6 tonnes. PLUMERE Jean Actif à Huy entre 1679 et 1691. Il est enregistré des cloches en RECIB, aux lieux suivants : Arendonk (1683) ; Berlaar (1679) ; Heist-Op- Den-Berg (1679) ; Huy (1691) ; Meerhout (1684) ; Mol (1682) ; Westerlo (1679). 101

PLUMERE Georges Actif en 1682. Il lui est connu une cloche à Neerlinter en 1682. Edmond De Vos évoque certaines étapes de la vie des Plumère dans certains numéros de l'Organiste (voir UWO) : Fondeurs de cloches au pays de Huy.

PLUVINAGE Père et Fils Société de fondeurs très peu connue. Comporte au moins PLUVINAGE Edmond, actif en 1920. Il est encore précisé : fonderie belge de Tournai ayant un établissement à Baisieux (59). Ce dernier pourrait être cet inconnu né en 1874, dans le département du Nord, et décédé en 1936. Il était négociant en détail de charbon à Cambrai (pas concordant avec notre fondeur...). La seule cloche connue, Villers-Poterie en 1922, révèle un objet de très bonne qualité.

POIGNARD Charles Carillonneur à Namur. Né le 27 mars 1662 et décédé en 1712 ou 1713. Jorissenne estime que l’individu a livré des cloches aux communautés religieuses du gouvernement d’Espagne. Nous ne sommes pas en mesure d’infirmer l’information. En tout état de cause, nous pensons que l’individu n’est pas à considérer comme un fondeur de cloches ayant été actif en Belgique.

POLARD Adolphe Mentionné par l'Irpa. Connu pour une cloche à Chapelle-Lez-Herlaimont en 1907. Ce fondeur nous est totalement inconnu. Il pourrait s'agir de l'inconnu né en 1826 à Hasnon (59) et décédé en 1907 à Billy-Montigny (59). Aurait été ouvrier mineur, donc c'est peu concordant. La cloche connue ne comporte aucune épigraphie.

PONT DU ROY Thierry Fondeur médiéval, cité par Cloquet et De la Grange. Le fondeur est actif à Tournai en 1431. Il est cité dans les comptes pour avoir travaillé à la cloche des ouvriers.

POPPENRUYTER Hans Il est un fournisseur d’artillerie allemand extrêmement reconnu, originaire de Nuremberg. Installé à Mechelen (Malines) en 1506, il fournit des canons, de la poudre et des munitions. Reçu comme bourgeois de la ville en 1514, il devient le fondeur de canons le plus célèbre d’Europe. Il décède en 1533 ou 1534. En certaines sources, il est mentionné comme fondeur de cloches. Cela reste fort incertain. Il pourrait y avoir eu des collaborations sporadiques, notamment du point de vue des locaux de fonderie, avec Wilhem Vanden Gheyn. Aussi, nous pouvons supposer qu’il fut simple donateur et non fondeur.

LE PREVOST Jehan Connu pour une cloche présente à Schendelbeke (Geraardsbergen), qui en réalité est plutôt une clochette. L'objet date de 1399. L'inscription : Jehan le Prevost me fit faire l'an 1399, nous fait penser que notre Jehan n'est absolument pas fondeur de cloches. Nous pensons qu'il s'agit de "Jean", le prévôt, soit le supérieur hiérarchique. Nous avons considéré que ce personnage est fondeur par erreur.

RACLE François I Fondeur originaire de Damblain, fils de Nicolas I RACLE. Date de naissance et de décès inconnus. Il se marie avec Catherine BRIOT. Il est le beau-père de Claude VOILLOT. Il participe à une coulée de 20 cloches à Liège en 1621, avec Nicolas III et Jean CHAPELLE. En 1618, il se trouve en procès avec Antoine REGNAULT et Nicolas BROCHARD. En 1628, il est en procès avec François CHEVILLOT.

REGNAULT Louis-François Bien qu’étant un fondeur à la production relativement soutenue, sa biographie nous est peu connue. Son nom est parfois orthographié Regnaud, la bonne orthographe semble être avec LT à la fin. Fils de Joseph 1er Regnault, il est né à Huilliécourt en Haute-Marne en 1770. Il décède à Illoud le 23 décembre 1856, à l’âge respectable de 86 ans. Dans la tradition séculaire du Bassigny lorrain, il s’installera comme fondeur de cloche jusqu’en 1836. Il s’occupera ensuite sporadiquement de travaux de tuilerie. Il ne fond pas seulement des cloches mais aussi des canons et des statues. Comme évoqué, il s’occupera de l’écolage de Clément Habert, son neveu. Les Regnault sont nombreux en Bassigny, en diverses périodes d’activité. Concernant Louis-François Regnault, il ne lui est pas actuellement connu de cloche en France. En Belgique, ses travaux sont épars et souvent le fruit de collaborations, avec Habert, Thouvenel ou Drouot. Il travaillera en itinérance en Bavière, en Allemagne.

REMY Pierre Fondeur cité dans le Cloquet et De la Grange. Fondeur actif à Tournai en 1660, où il livre quelques cloches à la ville. Nous ignorons tout de ce personnage.

RENAUD Claude Fondeur provenant de Goncourt, petit village du Bassigny, et d'ailleurs seul fondeur connu en ce village, ce qui est rare concernant le Bassigny. Né le 21 janvier 1786 et décédé le 22 mars 1863. Fils d'Henri RENAUD et de Jeanne ROLLET. Il se marie le 18 novembre 1811 avec Anne JULLIOT. Berthelé le décrit comme réalisant de nombreuses campagnes en Allemagne. Il était surnommé "l'abbé Sieyès" ; nous ignorons si cela a quelque chose à voir avec Emmanuel- Joseph SIEYÈS. Au sujet de Claude RENAUD, Berthelé le situe systématiquement à Doncourt, ce qui est une erreur. Les actes nous renseignent une vie à Goncourt. Quasiment inconnu en Recib, on le rencontre lors d'une campagne à Burg-Reuland, avec Pierre BOITEL, François DUBOIS. Serait-ce parce qu'il parlait allemand ? Nous l'ignorons. De ce fondeur discret, nous ne savons rien d'autre.

RENIER Mentionné dans L'ancienne industrie du cuivre à Malines de Georges Van Doorslaer. Fondeur médiéval actif à Mechelen (Malines) en 1347. Aussi nommé Renerus clocghietere, Renierus ou Renier.

RICHET Louis Fondeur français originaire de Metz. Il nous est connu pour la production d’une cloche destinée au hameau de Battincourt à Halanzy, en 1763. En France, leur période d’activité est balisée dans une période allant de 1750 à 1772. Fils du fondeur Claude Richet, il concentre sa production en lorraine française. De ce fait, la présence d’une cloche à Halanzy n’a rien d’excentrique. Il réalisa aussi des mortiers. Associé à Duvivier (ou Duviviers) Nicolas, pour lequel il existe aussi quelques productions anecdotiques en Belgique. RITTER Pierre Ce fondeur nous est totalement inconnu. Il fond une cloche en 1732, destinée à l’église Saint-Antoine de Boeur (Houffalize). Cette cloche est refondue par Alfons Beullens en 1907. Il pourrait s’agir d’un fondeur luxembourgeois, originaire de Esch-sur- Alzette.

ROELANS La famille Roelans est pratique afin de remplir une liste de fondeurs de cloches ; ils sont nombreux ! Par contre du point de vue biographique, on ne sait pour ainsi dire rien d'eux. C'est relativement étonnant étant donné qu'ils ne représentent pas une lignée médiévale. Peut-être est-ce dû à un nombre de cloches réalisées fort faible. Ainsi, cette biographie sera-t-elle fort limitée. Leur nom peut s'orthographier Roelans, Roelants, Roelant, Roelandts. Les Roelans son originaires de Bruxelles, c'est suffisamment rare pour que ça soit mentionné. Plus précisément, nous pouvons affirmer qu'ils sont originaires de Saint-Josse ten Noode, comme en témoigne l'épigraphie d'une cloche de 1721 à Sainte-Gudule de Bruxelles : IGNATIUS ROELANS heeft my gemaeckt tot S. JUDOKUS TEN NOODE in het jaer 1721. Nous ne savons pas s'ils étaient néerlandophones ou francophones, nous pouvons pencher vers le caractère flamand de la famille, vu que nous n'avons découvert aucune épigraphie en français. La lignée contient les fondeurs suivants : Alexis-Julien Roelans, Ignace Roelans, Etienne Roelans, Nicolas Roelans, David Roelans, Jean Roelans. Alexis-Julien, Ignace et Etienne sont frères. David et Jean sont fils d'Etienne. Concernant Nicolas, sa filiation n'est pas établie. Nous savons qu'en 1806, un certain F. Roelans liquide les comptes de la famille, dont les dépenses de son père David Roelans. Nous supposons que F. correspond à Filip Roelans, qui serait lui-même fondeur de cloches. Les travaux qui leur sont connus sont les suivants : Bruxelles, cloître des dominicains (1721), Bruxelles, Notre-Dame de la Chapelle (1730), Forest, abbaye Saint-Denis (1731), Bruxelles, église Saint-Gery (1731), Sint- Kwintens-Lennik (1756), Nossegem (1757), Lippelo (1759), Sint-Martens-Lennik (1780), Heist-Op-Den-Berg (1805), Lippelo (1805), Heffen (1806), Leest (1806), Wezembeek- Oppem (1806), Hallaar (1806), Oostmalle (1808). Ces travaux totalisent 20 cloches échelonnées sur une période d'activité allant de 1721 à 1808. Il est extrêmement difficile de se faire une idée de ce qu'était l'art des Roelans. En effet, il n'est pas possible d'affirmer que ces cloches ont toutes disparues, mais il est possible de le supposer. En effet, nous ne sommes pas en mesure de citer un endroit où elles seraient encore présentes. En 1730 et 1731, des collaborations ont lieu avec Alexius Jullien. Il est à ne pas confondre avec Alexis-Julien Roelans, qui est un presque homonyme (d'ailleurs, n'y aurait-il pas là une source d'erreur ? Il est à penser que des raccourcis ont pu être faits). Des cloches conjointes sont réalisées (ou nous le redisons, seraient réalisées) à l'église Notre-Dame de la Chapelle et à l'église Saint-Gery de Bruxelles. Pour une raison que nous ignorons, cette collaboration n'est pas un fructueuse. Un différent opposerait les fondeurs, car plus aucune fonte conjointe n'est réalisée après 1731. La cloche de la Chapelle possède la dédicace : ALEXIUS JULIEN ET IGNATIUS (...) ROELANS ME FUNDERUNT 1730. Nous n'y lisons pas la présence d'un Alexius Jullien mais bien celle d'un Alexis-Julien Roelans. Donc erreur probable... Les quelques cloches qu'il est possible d'apercevoir au sein du fonds De Beer (6) laissent apparaitre de belles cloches de décor baroque, lourdement chargées de décors et d'assez bonne qualité épigraphique. Les rinceaux, variés, ne permettent pas de reconnaître des cloches anonymes au premier coup d’œil. Les dédicaces sont majoritairement en flamand. Il est quasiment systématiquement imprimé des feuilles de sauge.

DE ROESBEKE Albert Que savons-nous sur Albert De Roesbeke ? Comme bien souvent sur les fondeurs médiévaux, nous ne savons rien ou presque. Les suppositions que nous pouvons avancer sont très limitées. Comme assez régulièrement en période médiévale, le nom de famille n'est pas mentionné, il s'agit du prénom, suivi de la localisation (Marie-Hélène de Méhaigne, par exemple). Si l'on suit cette formation, cela signifierait qu'Albert vient de Roesbeke. Existe- t'il un Roesbeke en Belgique ? Il y a un hameau Roosbeek à côté de Sint-Truiden (Kortenbos). Il y a un hameau Roosbeek à côté de Boutersem, entre Leuven et Tienen. Est-ce que le changement d'othographe est pénalisant ? A priori pas trop, car en 670 ans, ça a pas mal changé. Cependant, ça ne reste qu'une supposition que rien de bien fondé ne peut soutenir. Dans le livre de Edward Van Even, Louvain dans le passé & le présent, 1895, on trouve la mention suivante : La ville possédait en 1327 deux cloches : l'une appelée la cloche des Tisserands ou Campana Textorum, l'autre le Bourdon ou Stormcloke. En 1345, la tour renfermait encore deux autres cloches, à savoir la cloche aux prières ou Bedecloke et la cloche de retraite ou Slaepcloke. Ces cloches avaient été coulées à Louvain par maître Albert Van Roesbeke, qui était établi dans la rue de Tirlemont, hors la porte Saint-Michel. Cet artiste avait un parent, Renier Van Roesbeke, dit Ceursgat, qui était également fondeur de cloches et travailla en notre ville pendant les années 1367-1368. Ni Renier Van Roesbeke ni Ceursgat ne sont connus de la littérature. La dénomination Van Roesbeke nous apparait comme nettement plus probable (que De) et la localisation à Leuven, ville de haute tradition campanaire, comme un fait assez compréhensible. A noter que la VBV relève effectivement une cloche Van Roesbeke à Sint-Pieterskerk : Bijna honderd jaar later, in 1327, is er sprake van een weversklok (Campana Textorum) en een stormcloke, die in 1345 worden aangevuld met een "Bedecloke" en een "Slaepcloke", beide van gieter Albert Van Roesbeke uit Leuven. Cela se traduit par : Presque cent ans plus tard, en 1327, a été fondue la cloche des Tisserands et une cloche d'Orage (Ndt, probablement un braillard ou une cloche de superstition destinée à éloigner les orages, pratique médiévale qui était courante à l'époque, de sonner une cloche durant l'orage pour éloigner la foudre). En 1345, ce travail sera complété par une cloche de prière (Ndt, probablement une cloche de Matines) et une cloche de Sommeil (Ndt, probablement une cloche de fermeture des portes de la ville, ou moins probablement une cloche pour les Vêpres). Le fondeur était Albert Van Roesbeke de Louvain. On relève qu'à cette époque, la laïcisation de la fonte des cloches était à peine naissante. Notamment dans la période romane, Thierry Gonon exprime assez clairement dans sa thèse (Les cloches en France au Moyen Age, archéologie d'un instrument singulier) que la fonte des cloches était réservée à des personnalités religieuses. Ici, nous avons affaire à une cloche gothique, et donc probablement à un fondeur itinérant laïc - cependant la transition religieux / laïc était graduelle. Si l'hypothèse d'un fondeur religieux doit être avancée, cela nous placerait alors Albert Van Roesbeke dans les alentours de Grimbergen. On relève effectivement dans une période fort proche l'existence de Walterus De Roesbeke, abbé à Grimbergen. Cette hypothèse est cependant très peu probable, du fait que la fonte n'était pas réservée à un abbé mais à un moine fondeur. Les variations d'orthographe médiévale possibles sont : Van Roesebeke, Van Roosebeke, Van Roosbeke. Nous y voyons une très claire analogie avec la cloche Roeland de Gent (1315, aujourd'hui déposée au pied de la tour), fondue par Jan Van Ludeke et Jan Van Roosbeke. C'est en tout cas ce qu'avance aussi la VBV (Jos D'hollander, Klokkenspellen in de Middeleeuwen) : De oudst gekende uurklok die nog steeds haar initiële functie vervult is de bancloque van 1315 in de toren van de Sint-Pauluskathedraal van Luik. Het is de "Paula", gegoten door A. de Roesebeke (van Roesbeke, van Roosebeke), wellicht een verwant van de klokkengieter Van Roosebeke die in 1314 in Gent samen met Jan van Ludeke de banklok (Roeland) goot. De klok vormt de bas van de Luikse beiaard. Dans ce cas, Jan serait un parent. Cela peut nous faire penser que les Van Roesbeke étaient une dynastie de fondeurs. La cloche de Liège mentionne Magister. Le fait que nous ayons affaire à un maître fondeur soutient l'hypothèse de la dynastie. Est-ce que notre fondeur de cloche aurait quelque chose à voir avec Jan van Ruusbroec à Hoeilaart ? A priori non. Son nom vient de la ville de Ruisbroek, ce qui n'a en principe rien de commun avec notre cloche. Voilà donc un peu tout ce que nous savons, c'est léger... mais c'est déjà ça. Quelquefois nous ne savons rien. L'épigraphie en détail ne nous apprend rien de plus sur le fondeur. Bibliographie : -Charte du chapitre de Saint-Pierre de 1327; Armoire aux chartes, n° 68; Cleyn Charterboeck, folio 49, et Cuypers, t. 3, folio 23. -Leuven, Actes des Echevins des 5 août 1367 et 24 avril 1368, in-1a.

ROMULUS Henri Cité par l'IRPA, pour une cloche réalisée en 1923 à Heist-Op-Den-Berg. Cette cloche donne l'apparence d'être médiocre. La cloche en question possède une épigraphie minimale et n'est pas signée. Nous ne connaissons strictement rien de ce fondeur. Tout laisse à penser qu’il s’agit de Romulus Henri, longtemps enregistré par erreur Blauwput Romulus. Blauwput était en fait le nom de rue de sa fonderie.

ROSSEEUW Gaston Est un ferronnier et non un fondeur de cloches. De ce fait, ce nom d’artisan est évacué du REFOND.

ROY & GURY Association de fondeurs de cloches originaires du Bassigny lorrain. Ils sont connus pour une cloche qui fut présente à Sugny (Vresse-Sur- Semois), datant de 1786. Le nom ressemble à celui d'une firme. Il s'agit en réalité d'un raccourci réalisé par des campanologues, afin de désigner trois fondeurs en campagne : GURY Jean-Baptiste, né en 1745 et décédé le 25 décembre 1813, fl 1781-1790, domicilié à Gonaincourt. Il se marie avec Marie Roy, fille du fondeur de cloches Charles Roy. GURY Nicolas, né en 1748 à Illoud et décédé à date inconnue. ROY Joseph-Hubert, né en 1754 et décédé le 2 janvier 1814, né à Saint-Thiébault et domicilié à Gonaincourt, beau-frère de Jean- Baptiste Gury, fils de Charles Roy3 L'élément fédérateur entre ces fondeurs semble être celui d'avoir été localisés à Gonaincourt, village situé à côté de Saint- Thiébault et Illoud.

SAGON Jacques Ce fondeur nous est totalement inconnu. Il fond 23 cloches destinées au carillon de Diksmuide en 1672. Ces cloches sont démolies en 1696. Cité par la VBV, nous ne trouvons aucun document citant ce fondeur. Dans la base Palissy, il est répertorié comme étant SAGEN Jacques. Fondeur français originaire du département du Nord, probablement dans le secteur de Bergues, qui collabore avec Toussaint Cambron.

SAWERAIN Antoine Fondeur dont le nom est à géométrie variable, et qui dans le fond à cause de ça, reste mal identifié. Nous le localisons aussi sous le nom SCAVERIN, SCAVERAIN, SAWERIN, SCAWERAIN. Il est connu pour deux cloches encore existante à ce jour, placée à Havinnes (Tournai) et datant de 1644. D’après Cloquet et De la Grange, il s’agit d’un fondeur originaire de Tournai. Il est actif au moins entre 1631 et 1653. En 1631, il exécute 3 cloches destinées au beffroi de Tournai, dont deux petites. En 1653, il est payé pour la refonte d’une cloche de l’église de la Madeleine à Tournai. En littératures anciennes, il est considéré comme fondeur de laiton.

SCAILLE Denis A propos de Dionysius Scaille, nous ne trouvons aucune référence dans notre Refond, ni en France pour le patronyme Scaille. Nous relevons qu’en 1698 ou à une date proche, le fondeur Jean Scaille a entrepris la refonte d’une cloche pour Leffe afin de la rendre "bonne et saine". Une seconde cloche fut réalisée par un certain Denis Scaille. Pesant 285 livres, on la sonna pour la première fois, le 22 avril de la susdite année. Le mot Dionysius nous semble être une latinisation du prénom Denis. Une référence à un certain Denis Scaille existe dans : Mémoires pour servir à l'histoire littéraire des dix-sept provinces des Pays-Bas, de la principauté de Liège et de quelques contrées voisines (Paquot Jean Noël, 1763). Il y est mentionné que Denis a eu un fils nommé Henri Scaille, qui a été théologien. Nous relevons de manière très intéressante qu’il fut marié à Martine Perpère. Or, Perpète Wespin le Jeune fut le précédent fondeur de cloche à l’abbaye de Leffe. Nous supposons que le nom Perpète est une erreur, c’est Perpère. Le fait qu’il y ait une filiation ne serait nullement étonnant. Dans les annales de la société archéologique de Namur (1881), il est mentionné que Denis Scaille est lié à des troubles de l’ordre public et des désordres politiques. Il était lié à un certain « Perpète de Saint-Hubert » avec un T. Ces familles semblent localisées à Dinant. De plus, nous relevons l’existence d’un acte de transport de Denis Scaille et Nicolas de St- Hubert, mambours a la fabrique d’église de la Collégiale de Dinant. Mambour signifie administrateur. Le nom Scaille quant à lui, en wallon, signifie celui qui est lié à l’ardoise, un couvreur, un fendeur. Un scailleteur, c’est un couvreur d’ardoises.

SCHLAERT Adriaen Fondeur mentionné par l’IRPA. On y découvre une cloche (ou plutôt clochette, diamètre 17 cm, bien que n’étant pas clochette à main), conservée au Bijlokemuseum de Gent. Elle est datée d’une période située entre 1500 et 1600. Ce fondeur nous est tout à fait inconnu et pourrait être considéré comme un énième fondeur de clochettes.

SEIGUIER Jean-Baptiste Fondeur nous étant totalement inconnu, cité par la VBV. Il réalise une cloche en 1698, destinée au beffroi de Diksmuide.

SERGEYS Cet article est une biographie des fondeurs de cloches du nom de Sergeys. Cette petite dynastie comporte Constant Sergeys, François Sergeys et Jacques Sergeys. Les Sergeys ont toujours affirmé provenir de la très vaste dynastie de fondeurs du nom de Vanden Gheyn et Van Aerschodt. Ce sont les fondeurs les plus respectables de Belgique. Cette affirmation est exacte. Nous y reviendrons au sein de la biographie de Pierre Sergeys. Cet exposé se divise en quatre parties, une introduction concernant Pierre Sergeys et ensuite chronologiquement, la biographie de Constant, François et Jacques. Vu que ces fondeurs sont récents et vu les nombreux renseignements fournis par Jacques Sergeys auprès de divers intervenants, les Sergeys sont bien connus.

SERGEYS Pierre Né à Louvain le 6 janvier 1827 et décédé en même lieu le 19 février 1901. Il n'est pas établi que Pierre Sergeys était fondeur de cloches, bien qu'il se présente de la sorte sur un papier à entête de sa firme. Il possédait un four et quelques documents font état qu'il aurait fondu quelques petites cloches ça et là. Il aurait aussi fondu pour la ville de Leuven, mais cette (ou ces ?) cloche(s) ont subi les dégradations liées à la seconde guerre mondiale. De ce fait, nous ne savons pas établir s'il est fondeur ou non. Le grand aspect qui nous intéresse dans son parcours, c'est qu'il se marie avec Reine-Barbe Van Aerschodt en 1850. C'est cet évènement qui implantera la lignée Sergeys dans la dynastie Vanden Gheyn et Van Aerschodt. En effet, les Van Aerschodt sont les descendants des Vanden Gheyn. Reine-Barbe Van Aerschodt est la soeur de Séverin Van Aerschodt et de ALJ Van Aerschodt. De leur union nait Constant Sergeys, nous intéressant directement, car premier fondeur Sergeys.

SERGEYS Constant De son vrai nom Dominique-Constant-Irénée Sergeys. Né à Louvain le 12 mai 1855 et décédé en même lieu le 2 juillet 1935. Constant Sergeys reçoit sa formation de saintier auprès de Dominique Van Aerschodt. Ce dernier était chef responsable de la fabrication aux fonderies de Séverin et de André-Louis Van Aerschodt. Notamment il était au courant des tracés de cloches, du moulage, de la fonte et de l’accordage. Quelques années plus tard, il met Pierre et Constant Sergeys au courant du métier. Le 29 septembre 1893, Constant quitte Louvain afin de s'établir à Chênée, section de la ville de Liège. Il s'installera d'abord n°30 rue Large et ensuite rue de la Coopération. De ces deux lieux, il ne reste plus rien de reconnaissable à ce jour. A noter, la rue Large est sur Chênée, la rue de la Coopération sur Liège. Ce sont deux petites rues à deux pas l'une de l'autre. (Attention, rue Large mentionné parfois rue Large Voie dans des documentaires sur les Sergeys, c'est une erreur car c'est à Herstal). Ses cloches sont d'une décoration néo- gothique très finement mise en oeuvre. Il y a un talent indéniable dans ce luxe de décoration, le détail et les fioritures. Des confusions sont fortement possibles avec des cloches ALJ Van Aerschodt, les aspects sont proches. Il se marie avec Maria Verbeek le 24 août 1893 et aura pour enfants Gabrielle Sergeys et François Sergeys. Des mentions existent comme quoi il s'agit de Barbara Verbeek. C'est une erreur ; peut-être est-ce une confusion avec Reine-Barbe Van Aerschodt. Dans le courant du début du XXème siècle, il deviendra inévitablement un concurrent direct de Félix Van Aerschodt. En 1927, il retourne à Louvain, afin de s'installer dans des locaux de fonderie déjà existants. Il s'installe en tant que domaine d'habitation dans le n°37 Andreas Vesaliusstraat à Leuven. En d'autres sources, les n°37-39 sont enregistrés en tant qu'atelier au minimum jusqu'en 1935. En réalité, il s'agit des deux, car Constant loge et travaille en cet endroit. Les mentions rue Vésale n°59 (Wikipedia) ne sont pas une erreur. C'est un simple fait de renumérotation de la rue. C'était 37 à l'époque, 59 aujourd'hui. Il remet ses activités à son fils François, graduellement, entre 1922 et 1928.

SERGEYS François De son vrai nom Fernand Sergeys. Il est appelé François Sergeys. Cela ne correspondait pas à l'état civil, mais il se faisait appeler comme cela. Peut-être son deuxième prénom. Peut-être Fernand était-il dur à prononcer en néerlandais. Quoi qu'il en soit, tout le monde l'appelait François. Parfois néerlandisé Frans Sergeys. Ce n'est pas spécialement une erreur, il était bilingue. Toutefois, ce nom Frans ne correspondait à aucune réalité. Ce fut inscrit sur une cloche sur requête spécifique d'une fabrique d'église, mais il n'y tenait pas plus que ça. Né à Chênée le 11 février 1896 et décédé à Louvain le 21 septembre 1983. François Sergeys effectue son écolage à Chênée. Il ne sera jamais actif comme fondeur indépendant à Chênée mais uniquement à Louvain. Si sur une cloche, il est indiqué Chênée, alors il s'agit d'une Constant Sergeys et c'est imparable ! De plus, Constant Sergeys a été le seul fondeur belge à s'installer à Chênée. Nous ne savons pas dans quelles conditions François Sergeys commence son écolage, si ce n'est que son nom apparait sur les cloches de son père à partir de 1922 - il s'agit toujours de travaux partagés. Dans le courant de l'année 1928, nous savons qu'il s'installe à Louvain, dans la fonderie fraîchement déménagée de son père. Il gardera son activité en ces locaux jusqu'en 1970. Ses activités sont florissantes. Elles sont toutefois ralenties puis stoppées, comme pour tous les fondeurs, durant la seconde guerre mondiale. Il met à profit cette période afin d'améliorer ses techniques d'accordage. Ses cloches sont d'une décoration soignée, gothique ou néo-gothique. Au premier coup d'oeil, elles peuvent être confondues avec des Beullens ou des Michaux. Malgré tout, il appert vite que les motifs, bien que semblables, sont d'une qualité de fonte beaucoup plus aboutie. Un élément de reconnaissance est assez souvent existant, en quelque sorte une signature du fondeur : une tête d'ange ailée, en dessous du rinceau de cerveau. Ce cas assez unique permet de déterminer qu'il s'agit d'une François Sergeys sans grande crainte ! Après la seconde guerre mondiale, il est appelé à une immense tâche, repeupler les clochers suite aux enlèvements réalisés par les allemands. De 1945 (date précoce par rapport aux autres fondeurs) jusqu'en 1955, il réalisera un grand nombre de cloches d'appel. Il a un fils : Jacques Sergeys, qui sera lui aussi fondeur de cloches. Ils s'installeront en collaboration sous le nom Sergeys père & Fils. Cette collaboration est bien plus qu'un écolage. Les travaux de fonte seront conjoints durant 24 ans.

SERGEYS Jacques Né à Louvain le 26 juillet 1933. Attention, le DFIM mentionne 28 juillet par erreur. Après des études d'ingénieur industriel, il s'installe dans la fonderie de son père en 1956, une activité conjointe qu'il gardera jusqu'en 1970, année marquant l'arrêt d'activité de son père. Durant cette période, nombreuses sont les cloches qui sont signées FR et J SERGEYS. Elles peuvent l'être aussi par la simple mention : SERGEYS PERE & FILS. Par la suite, il travaillera de manière indépendante jusqu'en 1980. Il a été le dernier fondeur de cloches belge actif en Belgique ; Michiels JR est stoppée en 1962 et Causard- Slégers en 1970. Son activité est assez conséquente, les cloches Sergeys sont nombreuses. En sus, il travaille régulièrement à la restauration de carillons historiques - ce que de nos jours on appellerait un expert campanaire. Il réalise aussi des cloches à l'aspect particulier, notamment dans le cas de la fourniture des 7 cloches destinées à l'église orthodoxe d'Uccle. Ses cloches ont un style assez reconnaissable, mettant en oeuvre des formes géométriques plutôt épurées (notamment les tuyaux d'orgues). En 1979, il passera des commandes auprès de Pierre Paccard. Certaines de ces cloches en question possèdent une inscription SERGEYS d'un côté, PACCARD de l'autre. On trouve de ces travaux au sein du carillon de Namur et celui de Nivelles. Inlassable défenseur de la cause campanaire, Jacques Sergeys a fourni d’innombrables informations à l'ACW et à l'Organiste. Il a reconstitué une fonderie de type 'début 1900' au museum Vleeshuis d'Anvers, dans une salle intitulée De klokkengieterij Sergeys. Il a été initiateur de la rédaction d'un livre sur le campanaire à Louvain : het klokkenpatrimonium van Groot-Leuven. Il est membre très actif de Campanae lovanienses. Après fermeture de l'atelier Sergeys en 1980, Clock-O-Matic a repris l'affaire. Il s'agit d'une firme basée à l’époque à Herent près de Louvain et actuellement à Holsbeek. Jacques Sergeys a été confirmé dès lors comme expert campanaire indépendant. Concernant une grande majorité d'instruments, il est aisé de distinguer des cloches Sergeys, vu les périodes d'activité. En résumé, cela peut se borner comme suit : Avant 1880, en principe une erreur de datation. 1880 à 1927 = Constant Sergeys. De 1927 à 1956 = François Sergeys. De 1956 à 1970 = Sergeys Père et Fils. De 1970 à 1980 = Jacques Sergeys. Quelques courtes périodes de chevauchement peuvent exister vu les activités d’écolage.

LE SERRE La Dynastie LE SERRE fait partie de celle qui est la plus injustement méconnue. Elle est l'affaire de quelques spécialistes (et encore ?), alors que les réalisations furent extrêmement qualitatives. En regard à leur époque, elles furent aussi exemplaires que celles de Peter I Vanden Ghein. Mais voilà, l'histoire fut ainsi faite, ils sont tombés dans l'oubli. Nous allons revenir autant que possible sur les détails biographiques qui nous sont connus. Leur nom est assez variable et peut s'orthographier : Serre, Ser, Fer, Ferre, Fere. L'orthographe la plus correcte est Le Serre. La dynastie comporte : Jean I Le Serre, Jacques Le Serre (fils de Jean I), Pierre Le Serre (fils de Jean I), Marc Le Serre et Jean II Le Serre. Concernant ces deux derniers, les liens de parenté ne sont pas établis. Concernant Jacques et Pierre, il n'est pas établi qu'ils soient fondeurs de cloches. * Jean I Le Serre Fondeur originaire de Tournai, il habite la paroisse Sainte-Marguerite. Il lui est connu une période d'activité s'étalant de 1558 à 1600. En 1558, il réalise 10 cloches destinées au carillon de Cambrai. La même année, il en livre 15 destinées à l'hôtel de ville de Ninove. En 1563, il réalise un bourdon destiné à la cathédrale d'Antwerpen. Cette grosse cloche, nommée "Thomas", pesait 9662 livres. En cette même année est adjoint un carillon, pesant 7534 livres. En 1565, il livre deux cloches destinées à Sint-Jacobskerk d'Antwerpen. Il est parfois nommé Maître Jean. Nous possédons plusieurs mentions historiques au sujet d'un Meester Jean, et sans précision supplémentaire, nous sommes amenés à nous demander si cela concerne notre fondeur. Il est évident que les 'Jean' et 'Jan' sont extrêmement fréquents, ainsi des précautions sont nécessaires. Il n'existe plus à l'heure actuelle de cloche Jean I Le Serre visible en clocher. Il a deux fils : Jacques et Pierre. Ces deux derniers sont supposés être fondeurs de cloches, mais nous n'en possédons aucune trace. Il est aussi supposé que Marc Le Serre est fils de Jean I, bien que les actes nous manquent. * Marc Le Serre Fondeur partiellement originaire de Brugge (Bruges), aussi périodiquement domicilié à Bergues en France. Fondeur dont la période d'activité connue se situe entre 1559 et 1603. En 1559, il est domicilié à Tournai. Il réalise en cette année 6 cloches destinées à Diksmuide. En 1603, il travaille pour Brugge. On le trouve encore à la réalisation de 20 cloches destinées à Poperingue en 1602. 109 Ses travaux suivants se situent dans le nord de la France. Il fond 12 cloches destinées à Esquelbecq en 1586 et 11 cloches destinées à Hondschoote en 1595. Les travaux de Hondschoote correspondent à un voorslag. En Belgique, il nous est aussi connu pour les travaux suivants : - Westkerke, une cloche en 1577. - Gaurain-Ramecroix, une cloche en 1578. En France, il est connu pour une réalisation à Bierne (59), en 1598. Cette petite ville est accolée à Bergues. Aussi, des travaux de refonte à Wormhout (59) en 1588. Ses cloches se reconnaissent du premier coup d'oeil étant donné que la signature se trouve le plus souvent entre liserés, à la patte (partie de la cloche située immédiatement au dessus de la bouche). C'est très rare ou pour ainsi dire exclusif. A noter que cette spécificité n'est pas systématique concernant les cloches françaises. Les cloches françaises possèdent parfois des épigraphies en ancien flamand. Malgré la très grande qualité de fonte, l'orthographe est assez douteuse ! De manière assez anecdotique, la cloche de Bergues (1598) a été cachée dans le fumier afin d'échaper la la fureur révolutionnaire, surtout synonyme de réquisition des cloches afin de refondre en matériel civil. A Loos (59) se trouvait un petit sanctuaire élevé sur l'emplacement de l'ancienne chapelle Notre-Dame de la Grotte. Au sein de cette petite chapelle se trouvait une cloche de Marc Le Serre, datant de 1602. * Jean II Le Serre Fondeur a priori tournaisien et mentionné dans un acte en 1631. A cette date, il livre des cloches à destination de Brugge.

SLEGERS – Voir Causard.

SEUROT Antoine Fondeur originaire de Levécourt. Aurait été actif en 1616. En procès avec Jean et François SIMON, fondeurs de cloches de Damblain. Connu pour une cloche à Liège en 1618, avec Nicolas III, Jean II et Didier CHAPELLE. Connu en France pour une cloche dans l'Oise. Probablement un lien familial avec Blaise SEUROT de Levécourt. A priori il est aussi lié aux SEUROT de Clermont-Ferrand et Brioude (dont Blaise SEUROT de Clermont, postérieur, Claude SEUROT, François SEUROT et Jacques SEUROT).

SIMON Trier les cloches Simon des Deforest relève souvent de l'arbitraire, étant donné qu'ils ont énormément travaillé ensemble. Dans les relevés qui suivent, il ne faut pas se mettre martel en tête quant aux démarcations. Il est très difficile de trouver des informations sur les Simon, vu que leur nom de famille est fréquent. Les quelques précisions que nous donnons sont bien maigres par rapport à l’ampleur de la production. En effet, un nombre non négligeable de cloches sortent des mains des Simon, le plus souvent en collaboration avec les deux fondeurs Deforest et Chevresson. Les décrire revient d’ailleurs à écrire l’histoire des Simon, tant les destins sont mêlés. Les Simon ne représentent pas une dynastie, mais plutôt un ensemble de quelques fondeurs, reprenant Louis Simon, Joseph Simon son frère et Nicolas Simon, fils de Joseph. De nombreux autres Simon ont existé en Bassigny et ils furent fondeurs, mais ils n’ont pas eu d’activité en Belgique, ou tout du moins, cela ne leur est pas connu.

SIMON Louis Né en 1724 à Illoud et décédé le 17 juin 1792 à Lombise, un village situé entre Soignies et Ath. Il est le fondeur actif au beffroi de Mons avec Deforest et Chevresson en 1760. Il est réputé décéder le jour même de sa dernière cloche (d’après le DFIM). Serait-ce un accident de coulée ? Nous ne le saurons jamaisL En France, il lui est connu des cloches à : Sévigny-Waleppe (voir Deforest) ; éventuellement une cloche à Vervins (adjudication, date non connue, avec Nicolas Regnaud et François Villotte). En Belgique, le RECIB lui connaît des cloches à : Arquennes (2 cloches, 1763 & 1764) ; Fontaine-l'Evêque (1778) ; Piéton (1783, voir Deforest) ; Racour (1778) ; Lesve (1762) ; Anderlues (1781) ; Anvaing (1783).

SIMON Joseph Dates de naissance et de décès inconnues, actif entre 1751 et 1791. Il se marie avec Marguerite Chevresson le 26 janvier 1751, la fille de Nicolas 1er Chevresson. A cette occasion, il s’installera comme résident de la ville de Mons, ce qui peut expliquer certaines facilités à travailler sur le carillon du beffroi de Mons, à l’époque ‘tour du château’. En France, il lui est connu des cloches à : Varennes-en-Argonne (4 cloches, 1765) ; Brieulles-sur-Bar (1751) ; Mairy (1758) ; Rocroi (les Simon, 1751). En Belgique, le RECIB lui connaît des cloches à : Gerpinnes (1766, voir Deforest) ; Wommelgem (1773) ; Wechelderzande (1774) ; Waarmaarde (1791). Celle de Waarmaarde est faite avec Claude Foissey, un fondeur originaire du Bassigny. Ce dernier n'est pas connu dans le Henry Ronot, bien que deux autres Foissey soient connus. Vosselaar (1774) ; Bilzen (1782) ; Eigenbilzen (non datée) ; Ville-en-Hesbaye ( 1778) ; Irchonwelz (1759) ; Wavre (1788) ; Mélin (1779) ; Marchienne-Au-Pont (1772).

SIMON Nicolas Dates de naissance et de décès inconnues. Il « serait » décédé à Zwevegem en 1803. Il se marie avec Anne Deforest, la fille de Claude Deforest. Un fondeur homonyme et antérieur existe à Clermont-Ferrand, il ne nous concerne pas. En France, il lui est connu des cloches à : Moisenay (voir Deforest) ; Gambaiseuil (1772) ; Garancières (1730). Eventuellement une cloche de 382 kg à Fessanvilliers, 1751, refondue en 1890 par Georges Bollée. La date parait bien précoce... En Belgique, le RECIB lui connaît une cloche à : Kasterlee (Sint-Willebrordus, Joseph et Nicolas Simon, père et fils, 1786) ; Tongeren (1782) ; Feluy (1789) ; Seneffe (1788) ; Houdeng-Aimeries (1780).

SITHOF Jean Mentionné dans L'ancienne industrie du cuivre à Malines de Georges Van Doorslaer. Floruit 1628-1638. La probable bonne orthographe du nom serait Jan Sithof. Essentiellement connu comme directeur de la fonderie royale d’artillerie de Malines, de 1634 à 1638, et donc comme un grand fondeur de canons. Une activité accessoire consistait à couler des cloches. C’est ainsi que fut réalisée une cloche en 1628, à destination de Vilvoorde, et une en 1630 destinée à Wezembeek-Oppem. Son fils Albert Sithof fut brièvement fondeur de cloches. Originaire des Pays-Bas, Jan s’installe à Malines sur demande des archiducs Albert d’Autriche et Isabelle. Jan Sithof décède à Malines le 3 septembre 1638.

SLOUCK Henri Fondeur cité par le fonds Terry pour avoir réalisé des clochettes à Tongeren en 1598 et cité en même lieu dans Le Chapitre de Notre- Dame à Tongres de Thys, Charles Marie Théophile. Ces instruments ont été incorporés au carillon. Son nom peut aussi s’orthographier Slonck. Nommé Slouck De Dormund dans le DFIM. Nous pensons qu’il s’agit d’une erreur d’appréciation du nom. Henri Slouck était visiblement originaire de Dortmund en Allemagne, comme en témoigne un bulletin et annales de l'Académie d'archéologie de Belgique, datant de 1847.

SMETS Jourdain Mentionné dans L'ancienne industrie du cuivre à Malines de Georges Van Doorslaer. Une cloche présente à Sint Marteenskerk, Halle, comportait l’inscription JORDAEN SMETS ANNO 1711. Van Doorslaer le qualifie avant tout de batteur de cuivre et de laiton. Eventuellement né le 4 mai 1636 et décédé le 8 avril 1723. La date de naissance est fort hypothétique. Il a occupé la fonderie de feu Jan IV VANDEN GHEYN. STEYLAERT Adriaan Fondeur originaire de Mechelen. Né aux environs de 1530 et décédé en 1581. Son nom-prénom peut s'orthographier Adrien Steylaert en version francisée. Il ne semble pas exister d'autre variante, si ce n'est Adriaen, qui est probablement une faute d'orthographe. Notons aussi Stylaer, Steiilaert, mais ce n'est que faute d'orthographe. Steylaert est un nom plutôt connu et réputé en matière de campanologie, pourtant sa production est très faible (5 cloches en Recib). Fils de Jean et de Claire Wouters. Il se marie avant 1565 en premières noces avec Marie Van Den Dycke. De cette union, il a 5 enfants : Catherine, Adrien, Jacques, Elisabeth et Maria. Seule la dernière survit, tous les autres semblent être décédés en bas-âge. Il se marie en 1580 en secondes noces avec Clara Van Middeldonck. Cette union sera de courte durée car Steylaert décède l'année suivante. Il est de par ses liens familiaux le petit neveu de Jacob Waghevens. Elizabeth Fierens sa grand-mère avait une soeur, Catharina, mariée au fondeur Waghevens (à la précision près que dans les doutes de traduction, elle est mentionnée en tant que Cathelijn dans la biographie des Waghevens). Il est sans grand doute qu'Adriaan Steylaert a appris le métier de fondeur auprès de Waghevens, mais ces deux fondeurs n'ont jamais travaillé ensemble. Steylaert était domicilié Sint-Katelijnestraat, probablement à proximité des habitations des Waghevens. Notre fondeur prend visiblement possession de la fonderie de Jacob Waghevens après le décès de celui-ci. Il s'y trouve en location, au prix de 25 florins par an, à payer aux héritiers de feu Waghevens. Les locaux ne semblent pas être bien entretenus, ou sont déficients. En effet, en 1590, Henricus Vanden Ghein s'y installe. Ce dernier renonce assez vite (1595), vu les travaux à effectuer dans la fonderie, notamment la toiture. Steylaert parait avoir été un personnage remuant, il était particulièrement visé par les experts officiels dans toute les procédure menées à l'encontre des fondeurs de cette époque. Van Doorslaer cite à ce titre : Dans une requête du 9 février 1572, rédigée par les experts ou contrôleurs communaux de Malines et relative aux protestations dont se faisaient l'écho Adrien Steylaert et consorts, les premiers font état d'une cloche fondue en 1570, par Steylaert, pour l'église de Merxem, près d'Anvers, et dont il aurait faussé le poids en coulant du plomb dans un interstice resté ouvert près de l'attache. En 1575, il est encore impliqué dans des procès collectif au sujet des taxes sur le cuivre. Outre son nombre limité de cloches, il fondit aussi des clochettes (assez jolies) et des pièces d'artillerie. Les travaux qui lui sont actuellement connus sont : Antwerpen, Maagdenhuismuseum, 1 cloche à date non connue et inévitablement le fruit d'un déplacement - Mechelen, 1 cloche Gielis en 1564 - Merksem, 1 cloche en 1570 - Opvelp, 1 cloche de 1572, Diest, 1 cloche de 1577. Quelques cloches sont également existantes aux Pays-Bas : Hulst (1562), Amsterdam (1566) cette dernière semble être une oeuvre de Jacob Waghevens, s- Hertogenbosch (1574), Hees (1574). Assez étrangement, il s'est trouvé une cloche Steylaert à Tranent (Ecosse), datant de 1577.

TABOLET Lambert Fondeur local connu à Dinant en 1554, où il fond une cloche de 420 livres destinée à l’église Notre-Dame de Dinant. Cette cloche sera détruite la même année lors du siège de Namur. Fut bourgmestre de Dinant.

TASTENOE Henri Fondeur local basé à Sint-Pieters-Leeuw. D'après les fiches d'état civil consultées : Né le 18 janvier 1890 à Ruisbroek. Décédé le 4 avril 1960 à Sint-Pieters-Leeuw. Fils de Tastenoe Joannes et Van Koekenbeek Jeanne. Marié à De Coster Euphrasie. Enfant : Tastenoe Justine, 22 novembre 1913 à Halle - 27 juillet 1966 à Schaerbeek. Atelier basé à Sint-Pieters-Leeuw. Activité semble minimale. Autorisé à agir en réparation de dommage de guerre le 17 novembre 1953. Cloches répertoriées : Sint-Pieters-Leeuw, (kerk Sint- Pieter) et Mont-Saint-Guibert. Il existe un curieux monument intitulé "Den Bonmo", à Ronse, qui utilise une cloche de 1743, du fondeur Petrus Peeters (fondeur connu dans mon Refond, malgré son nom banal). Pour l'inventaire, c'est un peu intermédiaire entre cloche et sculpture... Il est précisé qu'Henri Tastenoe a fourni le métal au sculpteur Florent Devos pour une somme de 10.000 francs, la cloche Peeters quant à elle fait 135 kg. Il est aussi mentionné que " een lokale klokkengieter genaamd Tastenoe en Cie uit Sint-Petersleeuw " souhaitait rénover le carillon de Hal, OLV. Aucune autre information n'est disponible...

TEIRLINCK G.I. Mentionné par l'Irpa. Connu pour une cloche datant de 1730, conservée à l'Openbaar Centrum voor Maatschappelijk Welzijn de Geraardsbergen. Nous pouvons émettre des doutes quant au fait qu'il s'agit d'un nom de fondeur. Il pourrait s'agir d'un nom de réparateur. En effet, il existait un certain Charles Teirlinck, réparateur de fissures de cloches, qui réalisait de la soudure. Il provenait de Zegelsem (Brakel). Or, la cloche de 1730 comporte le mot Segelsem. En plus, l'estampille comporte le mot "brevet", ce qui ne fait pas terriblement 1730. De ce fait et sous réserves, nous pensons que Charles Teirlinck n'est pas un fondeur nous concernant.

TER STEGHE Jean Mentionné dans le Bulletin du Cercle archéologique, littéraire et artistique de Malines, 1913. Nous est totalement inconnu. Il se nommerait Johannes STEGHE ou Jan TER STEGHE. Il est en tout cas ci-nommé en épigraphie (version latine) sur une cloche de Sneek (NL). La cloche date de 1543. A été collaborateur de Geert VAN WOU JR et serait décédé en Campine aux alentours de 1553. La période d'activité semble se borner entre 1534 et 1553. Nous ne lui connaissons aucune cloche en RECIB.

THOMAS Joseph Fondeur pour lequel une foultitude d’enregistrements campanaires faux ont été réalisés. En effet, dans la plupart des enregistrements, il fut considéré comme étant DAWIR (nom) Thomas (prénom). Si cela correspond à un nombre non négligeable d’épigraphies campanaires, il faut malheureusement dire que dans la réalité généalogique, ces enregistrements ne correspondent pas à la réalité. Le fondeur en question est Joseph (prénom) Thomas (nom). Les erreurs proviennent du fait que le nom complet, supposé, et nous ne savons pas pourquoi, est Joseph Thomas Dawir. Lors de certaines fautes d’orthographe, le nom est orthographié « Tomas ». Notre fondeur est né en 1686 et décédé en 1757. Au niveau historique, ce n’est pas le fait d’être fondeur qui se retrouve le plus, mais surtout qu’il fut bourgmestre de Huy. En 1617 et 1618, il collabore avec les Plumère / Plumeret / Plumerel originaires de La Mothe en Bassigny. Ils fondent des cloches destinées à Saint-Jean l’Evangéliste de Liège, dont on trouve encore de la représentation à l’heure actuelle en ce clocher. En 1724, il refond la grosse cloche de Huy, on le retrouve aussi d’après le DFIM à Latinne (Braives, 1723) et Envoz (Couthuin, 1728). Les autres travaux que nous lui connaissons sont Rukkelingen- Loon (Heers, 1718) et Liège (1728).

Les THOUVENEL Concernant les Thouvenel ayant réalisé une ou des cloches en Belgique, ils sont mal connus et des surprises peuvent exister. En France il est connu THOUVENEL Ignace Joseph, THOUVENEL Jean, THOUVENEL Jean-François, THOUVENEL Michel, THOUVENEL Nicolas Bonaventure et THOUVENEL Pierre. Henry RONOT connaît quant à lui : THOUVENEL Jean 1, THOUVENEL Jean 2, THOUVENEL Jean- François. A priori, seuls deux fondeurs nous intéressent ici : THOUVENEL Nicolas Bonaventure d'Outremécourt et THOUVENEL Pierre. THOUVENEL Pierre Nous ne possédons strictement aucune trace biographique le concernant. Nous lui attribuons : - Arendonk, en 1806, avec Louis-François REGNAULT et Clément Clément II DROUOT. - Gingelom, Mielen-boven-Aalst, en 1810, avec Louis-François REGNAULT et Clément HABERT. - Lessines, en 1811, avec Louis-François REGNAULT et Clément HABERT. - Verviers, en 1810, avec Louis-François REGNAULT. - Jodoigne, en 1812. THOUVENEL Nicolas Bonnaventure Nous ne possédons quasiment aucune trace biographique le concernant. S'il s'agit de la bonne personne, nous localisons dans les actes qu'il serait fils de Joseph SIMON, fondeur de cloches, et Marguerite CHEVRESSON. Il se marie le 4 mars 1788 à Illoud, avec Jeanne SIMON. Nous lui attribuons : - Mechelen (Malines), en 1807, avec Clément II DROUOT. - Tienen, Oplinter, en 1808.

DE TOLLENAERE M. Firme ou personne physique enregistrée en tant que fondeur de cloches dans le DFIM, sur la base d'une source bibliographique intitulée "Poswick", que nous ne localisons pas. Floruit à Limbourg en 1830, sans plus de complément d'information, si ce n'est que l'individu se déclare comme "ayant un secret pour réparer les cloches fêlées". Nous pensons qu'il ne s'agit pas spécialement d'un fondeur de cloches, mais éventuellement un campaniste, voire même éventuellement un charlatan.

TORDEUR Thomas Les Tordeur représentent une famille de fondeurs de cloches originaires de Nivelles. Ils sont très profondément méconnus. C'est à ce point que nous parlons de famille et non de dynastie. En effet, nous ignorons quelle est la ramification des fondeurs nous occupant. Le DFIM mentionne des fondeurs Tordeurs nommés : Thomas Tordeur, Jean I Tordeur fils de Thomas, Thomas-François Tordeur fils de Jean I, Jean II, probablement fils de Thomas- François. De notre côté, nous n'avons inclus que Thomas et Jean I en Refond, les autres nous sont totalement inconnus. Les cloches peuvent être signées : IAN TORDEUR, IOANNES TORDEUR. Notre fondeur est souvent appelé 'Maistre Jean Tordeur'. Thomas Tordeur est le fondateur de la fonderie implantée à Nivelles. Il lui est connu une assez large période d'activité, allant de 1589 à 1644. Cette période est à débattre, nous ne sommes pas certains qu'elle correspond à la réalité. En effet, c'est long et le nombre d'instruments qui nous est connu est faible. De 1617 à 1633, il travaille avec son fils Jean. Nous pensons que lors de la passation de pouvoir en 1633, Thomas abandonne le métier.

TORDEUR Jean S'établit comme fondeur indépendant en 1633. Floruit 1617-1650. Les travaux des Tordeur qui nous sont connus sont les suivants : Hekelgem (1589), Sart- Dames-Avelines (1590), Saint-Amand (1592), Geraardsbergen (1601, 1632, 1637), Soignies (1602, 1626), Braine-Le-Château (1608), Ghlin (1617), Bois-Seigneur-Isaac (1619), Saint- Vaast (1621, 1636), Namur (1624), Wavre (1633), Lede (1634), Nivelles (1642), Mons (1650), Steenokkerzeel (date non connue). A Nivelles, le carillon est effectué après l'incendie de 1641. Ledit instrument pèse 23.748 livres.

URBAIN Fondeur originaire de Lille, connu pour une cloche au musée de Tellin, en 1769. Ce fondeur nous est totalement inconnu.

VAN AERSCHODT Cet article est une biographie des fondeurs de cloches du nom de Van Aerschodt. Cette petite dynastie comporte André-Louis-Jean Van Aerschodt (dit ALJ), Alphonse Van Aerschodt, Dominique Van Aerschodt, Séverin Van Aerschodt et Félix Van Aerschodt. Les Van Aerschodt ont toujours affirmé provenir de la très vaste dynastie de fondeurs du nom de Vanden Gheyn. Cette affirmation est exacte. Cette lignée comporte les plus importants fondeurs de Belgique. La base structurante de cet article repose sur les textes de Paul-Félix Vernimmen, vu que peu (voire pas) de personnes ont effectué des recherches au sujet des Van Aerschodt. Qu'il en soit ici remercié. Introduction Avant d'évoquer la personnalité des Van Aerschodt, il est nécessaire de parler d'André- Louis Vanden Gheyn (1727-1790). Ce fondeur de cloches, dernier du nom de Vanden Gheyn (en matière campanaire) se marie avec Marie- Isabelle Rochet. De leur union naquit Anne- Maximilienne Vanden Gheyn. Leur fille épouse Thomas Van Aerschodt, non fondeur de cloches. De leur union naquit André-Louis-Jean Van Aerschodt, en 1814, et Séverin-Guillaume Van Aerschodt, en 1819 ; de nombreux frères et sœurs seront non fondeurs. Afin de s'y retrouver, les biographies de cette étude abordent les personnalités suivantes : * André-Louis-Jean Van Aerschodt. * Séverin Van Aerschodt, frère de André-Louis- Jean. * André-Louis-Charles Van Aerschodt, fils de André-Louis-Jean. [Uniquement citation]. * Alphonse Van Aerschodt, fils de Séverin. [Uniquement citation]. * Félix Van Aerschodt, fils de Séverin. * Dominique Van Aerschodt, frère de André- Louis-Jean et Séverin. [Uniquement citation].

VAN AERSCHODT André-Louis-Jean Né le 3 juin 1814 à Leuven (Louvain) et décédé le 13 juin 1888 en même lieu. Sur les cloches, il est nommé Andreas Van Aerschodt, ou Andreas Ludovicus Van Aerschodt, ou plus souvant ALJ Van Aerschodt. Nous privilégions systéma- tiquement la notation ALJ Van Aerschodt, car cela simplifie. A ne pas confondre avec Andreas-Lodewijk Vanden Gheyn, son grand- père. André-Louis Vanden Gheyn, son grand-père, s'occupe de son écolage. Cette période correspond assez certainement à 4 ans, de 1829 à 1833. Elle s'interrompt à la suite du décès d'André-Louis Vanden Gheyn, en 1833. Durant cette période et même au-delà, les cloches seront signées avec des mentions pouvant porter à confusion : ALJ VAN AERSCHODT VANDEN GHEYN, ou similaires. ALJ Van Aerschodt utilise le nom de Vanden Gheyn afin de profiter de la réputation de ses ancêtres. Entre 1829 et 1833, les travaux sont conjoints. De ce fait, il est impossible de distinguer qui fait quoi : maître ou élève. De 1833 à 1839 par contre, aucun doute ne persiste. A l'issue du décès de son grand-père, ALJ Van Aerschodt s'installe à son compte. Il installe la fonderie au numéro 206 Tiensestraat à Leuven (Louvain). Il ne reste rien de reconnaissable de ce lieu à ce jour. Les locaux sont probablement exigus ou inadaptés, car l'installation ne dure guère. Quatre ans plus tard, ALJ Van Aerschodt déplace la fonderie au numéro 125 Namsestraat à Leuven (Louvain). Il ne reste non plus rien de reconnaissable de ce lieu à ce jour. Ces deux installations sont à quelques pas l'une de l'autre. Si la production d'avant 1843 était déjà importante, celle d'après sera intense. Il réalise quasiment uniquement des cloches d'appel. On ne lui voit qu'une faible activité en matière de carillon, de campaniste et à ce titre aucune en matière de sculpteur. Ses carillons sont Namur, Herentals et Aalst. Ses cloches, extrêmement nombreuses, sont d'une exécution parfaite. Elles possèdent une épigraphie très riche, le plus souvent d'une inspiration néo-gothique. Le mystère de la lettre J pourrait être celui qui entoure ALJ Van Aerschodt. En effet, les dates de ses cloches sont systématiquement données sous la forme ANNO J836, J841, etc. Cela pourrait quasiment servir de reconnaissance, car très peu de fondeurs ont fait appel à ce lettrage. D'après Philippe Slégers, interrogé sur la question, cela signifie Junior. Il dit aussi que cette annotation peut servir en outre à différencier deux fondeurs de même nom, dont l'un est junior et l'autre sénior. Nous ne connaissons que Marcel Michiels JR pour avoir sporadiquement utilisé cette notation. En notre mystère concernant ALJ, cela aurait-il servi à distinguer André- Louis Vanden Gheyn d'André-Louis-Jean Van Aerschodt ? Nous ne le savons pas. ALJ Van Aerschodt aura un fils : André-Louis- Charles Van Aerschodt. Ce dernier ne sera pas réellement fondeur. Père et fils collaborent ensemble de 1878 à 1888, épisodiquement. Les cloches seront parfois signées ALJ VAN AERSCHODT & FILIUS CAROLUS. A la suite du décès de son père, ALC Van Aerschodt ne poursuivra pas l'activité. Peu de cloches de cette collaboration existent encore. On les appelle des "Carolus" en jargon campanaire. Elles sont signées ALJ Van Aerschodt, mais possèdent une épigraphie grossière, proche des Beullens. Longtemps cela a posé question. Comment un fondeur de réputation comme ALJ Van Aerschodt pouvait régresser vers une qualité aussi médiocre, alors qu'il était en fin de carrière ? La réponse est là... ALJ Van Aerschodt décède en 1888. VAN AERSCHODT Séverin Né en 1819 et décédé en 1885. De son véritable prénom Séverin-Guillaume Van Aerschodt, frère de André-Louis-Jean Van Aerschodt, fils de Thomas Van Aerschodt. Il signe Severinus Van Aerschodt sur ses cloches. La personnalité de Séverin est un peu moins mystérieuse que celle de son frère ALJ. Il ne suit pas d'écolage chez son grand-père Andreas-Lodewijk Vanden Gheyn. En effet, ce dernier décède en 1833, Séverin n'a alors que 14 ans. Séverin suivra des cours à l'académie des beaux arts de Louvain, puis auprès du sculpteur Antoine Etex à Paris. Cela donnera à Séverin une culture campanaire assez différente de celle de son grand-frère ALJ. Séverin est en effet pluridisciplinaire. Il aborde à de nombreuses reprises la question du carillon, de la musicalité et des montages campanaires. A œil averti, il est possible de distinguer une cloche ALJ d'une cloche de Séverin. Les cloches de Séverin sont (peut-être) plus austères, bien que d'une grande qualité d'épigraphie. Il est par contre plus difficile de distinguer, stylistiquement parlant, des Félix Van Aerschodt - si ce n'est que les dates aident, bien évidemment. Les anses de Séverin sont très souvent à godrons. On retrouve aussi régulièrement une fine frise de croisillons. Ces deux éléments peuvent aider à la reconnaissance. En 1848, lors de la seconde révolution française, Séverin quitte la France, il revient à Louvain. Ses premières années d'activité professionnelle le verront assez investi dans les sculptures, que ce soit en France ou en Belgique. Il se marie avec Marie Beullens le 19 juillet 1865 et a (au moins) trois enfants : Alphonse Van Aerschodt en 1869, Félix Van Aerschodt en 1870, José Van Aerschodt en 1875. Alphonse sera fondeur sur une courte période, puis s'installera avec un très vif succès dans l'artisanat d'art de la lampe et de l'éclairage. Ces travaux seront menés en collaboration avec José Van Aerschodt. Séverin, collaborant avec son frère ALJ (qui vu le volume de commandes a probablement besoin d'aide), s'investit dans le domaine campanaire. Il ne quittera plus ce domaine. C'est à cette issue - probablement - qu'il décide de se fixer définitivement en Belgique. Il établit un bâtiment de fonderie Koning Leopold I-straat à Leuven. Le numéro des locaux ne nous est pas connu. Par contre, le bâtiment touche la rue de la Station et sur son entête de papier à lettres, il s'agit du numéro 18 bis. Nous n'identifions pas la rue de la Station. Ce serait éventuellement Bondgenotenlaan. Ces locaux ont été démolis à la demande de Marie Beullens, veuve de Séverin Van Aerschodt en 1885, et remplacés par de beaux immeubles d'habitation. Ces immeubles semblent encore exister à ce jour. La fonderie possède un four réverbère d'une capacité de 7 tonnes, allié à un deuxième four de 3 tonnes. On est donc dans du lourd. Il est en effet connu un certain nombre de bourdons sortant des ateliers (dont Liège, 8190 kilogrammes). Quant à lister le nombre de carillons qui sortent de la fonderie, on est dans le considérable. Voir à ce titre le fichier RECIB. Durant cette période (aux alentours de 1880), un ouvrier s'occupe de l'écolage de Constant Sergeys. Il s'agit de Dominique Van Aerschodt (né en 1822), frère de Séverin et ALJ. L'activité intense n'est pas sans nuisances. Paul-Félix Vernimmen cite l'extrait suivant, provenant d'une plainte du voisinage : Dans les dernières années, les coulées ont été hebdomadaires et quelquefois bi- hebdomadaires. Chaque fois que les fours fonctionnent, une pluie de cendres et de suie couvrent leurs propriétés dont les fenêtres doivent rester hermétiquement closes. Les cheminées laissent échapper des colonnes de flammes, qui s'élèvent à plusieurs mètres de hauteur et constituent un réel danger pour les populations. Notons que ce type de plainte ne vise pas seulement les Van Aerschodt. Nombreuses furent les plaintes de la sorte, concernant les risques d'incendies (surtout dans les périodes médiévales), les fumées, les cendres, etc. Certains fondeurs ont même été contraints de déplacer leurs locaux (notamment à Anvers et à Malines). Séverin Van Aerschodt se forge une réputation très considérable. Au contraire de son grand- frère, il va vers l'international, ce qui implique déplacements et exportations. A signaler, aucune cloche Van Aerschodt ne semble exister en France. Durant cette période, il s'occupe de l'écolage de Marcel Michiels Senior, qu'il prend comme apprenti à la fonderie. Séverin Van Aerschodt décède en 1885. La fonderie comporte en 1896, d'après Paul-Félix Vernimmen, 3 contremaîtres et 18 ouvriers. Ceux-ci seront probablement transférés vers la fonderie de Félix Van Aerschodt en 1898, bien que nous n'en ayons trace.

VAN AERSCHODT Félix Né le 4 novembre 1870 à Louvain et décédé le 23 juin 1943 à Veltem (Herent). Fils de Séverin Van Aerschodt. La période allant de 1885 à 1888 marque de très grands bouleversements au sein de la lignée Van Aerschodt. ALJ et Séverin décèdent. En 1885 lors du décès de Séverin, Félix n'a que 14-15 ans. Il est trop tôt pour reprendre la destinée de la fonderie. Le joséphite Félicien Bachmann se chargera de la période d'intérim, la société temporaire s'appelle alors "Fonderie Séverin Van Aerschodt". [Les Joséphites constituent une Congrégation religieuse catholique vouée à l'éducation des jeunes]. C'est à 16 ans que les activités campanaires de Félix Van Aerschodt débutent, si ce n'est qu'officiellement, sa fonderie est fondée en 1898. Il y a donc toute une période d'incertitudes. En son jeune âge, Félix Van Aerschodt reçoit une formation artistique ressemblant à celle de son père, notamment en matière de sculptures. Son écolage se situe auprès du sculpteur en bronzes Jozef Lambeaux, dit Jef Lambeaux. Cette période d'écolage influencera fortement sa carrière. En effet, Félix Van Aerschodt ne se contente pas du campanaire. Il créée un empire, qui va de la statuaire à la gestion de diverses entreprises aux fonctions variées. Outre les très nombreuses cloches d'appel, c'est sans citer les carillons, l'activité de campaniste, etc. Il fait fermer la fonderie du 125 Namsestraat, les locaux étant devenus éventuellement inadéquats pour cause d'ancienneté et d'usure, nous ne connaissons pas la cause mais pouvons l'imaginer. Il fait rapatrier une part du matériel à la fonderie de Koning Leopold I-straat. Les lieux sont les témoins d'une énorme effervescence culturelle et artistique. Des parts sont prises dans l'atelier d'art d'Alphonse et José Van Aerschodt. Jef Denyn devient conseiller technique, conseiller campaniste, et proche de la fonderie. La situation se détériore gravement avec l'arrivée de la première guerre mondiale. Félix est fait prisonnier par les Allemands. Leuven (Louvain) subit des dégâts énormes, la ville est ravagée. La fonderie de Koning Leopold I- straat est détruite. Libéré à Anvers, Félix s'expatrie temporairement en Angleterre, où on lui confie des missions liées à la fabrication d'armement. Après la première guerre mondiale, la situation est celle d'un désastre. La fonderie ayant été mise à sac, les différentes pièces nécessaires à la fabrication des cloches sont disparues. Cela concerne aussi (et quelle perte) l'ensemble des matrices en buis historiques (500 matrices auraient disparu), les planches à trousser, etc. Tous les calculs doivent être refaits. La fonderie est reconstruite au même lieu en 1920. En cette période, un papier à entête nous apprend que cela se situe aux numéros 33-35 de ladite rue. Il ne reste rien de reconnaissable de ce lieu à ce jour. Il achète du matériel auprès de Camille Bollée au Mans. Les activités seront intenses à partir de 1921, essentiellement liées à la reconstruction suite à la guerre. Durant cette période, il s'occupe de l'écolage de Marcel Michiels Junior. Cette activité se verra malheureusement à nouveau touchée par la crise, dès 1928-1929. Diverses collaborations ont lieu. Elles impliquent de près ou de loin Marcel Michiels, Omer Michaux, Alfons Beullens (beau-frère de Félix) et Constant Sergeys. Plus solidement, des collaborations ont lieu avec Marcel Michiels Junior. Toutefois, cela se désagrègera en 1931. En effet, divers éléments sont polémiques, dont un principalement. Marcel Michiels Junior s'est prétendu descendant des Vanden Gheyn Van Aerschodt aux Etats-Unis. En effet d'après Paul-Félix Vernimmen, l'Organiste 84/1 : Mon grand-père maternel, le fondeur Félix Van Aerschodt, et Monsieur Marcel Michiels Jr, s'étaient définitivement brouillés dès 1932, notamment parce que ce dernier s'était présenté aux États-Unis comme le successeur de l'ancienne fonderie Van Aerschodt (...). En 1937, les affaires se gâtent encore plus pour Michiels Jr et Michaux, notamment avec la virulente polémique du carillon d'Alfred University. En 1929, Félix Van Aerschodt transfère ses ateliers au numéro 78 Diestsevest à Leuven. Il ne reste absolument rien de reconnaissable de ce lieu à ce jour. Ses travaux sont multiples et de très grande qualité. A noter que Beullens est installé au 38 Diestsevest. Du point de vue stylistique, les évènements de la première guerre mondiale vont le forcer à recréer des matrices. Il restera proche de ses ancêtres d'un point de vus stylistique : décoration néo-gothique, figures baroques. Les cloches possèdent une profusion d'ornements de grande qualité. Une différence peut-être : les dédicaces sont en lettres romaines, tandis que celles de ses ancêtres seraient plutôt - mais pas systématiquement - dans une textura quadrata assez lisible (disons pour simplifier, du gothique). Il décède à Veltem (Herent), dans sa maison de retraite, le 23 juin 1943, alors que la guerre ravage la Belgique. En RECIB, il est connu 1481 cloches des Van Aerschodt, sous réserve d'inventaires complémentaires. C'est dire comme ils peuvent être des fondeurs majeurs.

VAN BERGEN La fonderie Van Bergen est un établissement qui fut implanté à Heiligerlee aux Pays-Bas. Leur période d'activité s'est étendue de 1795 à 1980. Si cette fonderie fut influente aux Pays- Bas, avec la réalisation d'un nombre de cloches non négligeable, les travaux exportés vers la Belgique sont tout à fait subalternes. Nous ne connaissons que 3 cloches. Elles sont (étaient ?) exposées au musée des cloches de Tellin. De ce fait, il n'est pas envisageable de parler d'une fonderie à l'influence majeure. Cela peut se comprendre d'un certain côté vu que la fonderie fut tout sauf frontalière avec la Belgique. Heiligerlee est un village se situant à proximité de Groningen, tout à fait au nord des Pays-Bas. Il reste à ce jour un joli musée des cloches, nommé Museum, Klokkengieterij van de gebroeders Van Bergen. La fonderie a été créée par Andries Heero I Van Bergen (1768-1847). André Lehr estime que son implication dans l'univers campanaire date de 1791. Alors menuisier, notre dit fondeur rencontre Claudy Fremy (1729-1792) et Mammès Fremy (1748-1806) dont nous avons évoqué le parcours au sein de la biographie des Hemony. Ces deux fondeurs réalisent des travaux au sein de la petite ville de Midwolda, située juste à côté de Heiligerlee. La formation au métier de saintier débute probablement graduellement. Tout du moins savons nous que des collaborations vont se former avec les Fremy, notamment et surtout avec le fils de Claude Fremy. Sa première cloche est réalisée en 1795, ce qui date le lancement de la fonderie, et tel qu'il est désormais glorieusement inscrit sur le frontispice du musée. Ce fondeur réalise un nombre non négligeable de cloches, à savoir 148. Relatif à l'époque, ce sont des travaux conséquents. Après sa mort en 1847, la fonderie est reprise par Udo Andries Van Bergen (1800-1879). Les travaux s'éloigneront toutefois assez rapidement des aspects campanaires. Au même titre que Joseph Beduwe en Allemagne, ce fondeur réalise un nombre non négligeable de lances de pompiers. En pleine révolution industrielle, la demande était inévitablement forte, d'où un certain succès commercial. La prospérité est malgré tout entravée. En effet, Udo Andries Van Bergen souffre d'alcoolisme. L'établissement ne périclite pas mais souffre de lacunes. Bien avant le décès d'Udo Andries, la fonderie est reprise en 1853 par son fils, Andries Heero II Van Bergen (1835- 1913). Ce dernier est un artisan entreprenant. Les travaux deviennent rapidement conséquents. Par la suite, la fonderie évolue, avec deux locaux existants. L'activité est suivie par Udo Andries II Van Bergen (1883-1970) et Jacobus Van Bergen (1886-1976), les deux petits-fils de Udo Andries. En une certaine période, Jacobus poursuit les travaux seul, puis fort âgé, il vend la fonderie en 1956. A l'âge de 70 ans, il estime ne plus devoir tenir l'établissement. C'est à cette date que la fonderie quitte le giron familial afin de rejoindre l'entreprise d'une personne extérieure : Jacob Wolbert. Cette passation a marqué le début de la fin. En effet, les travaux campanaires sont estimés comme étant d'une qualité passable, autant du point de vue artistique que sonore. La fonderie finira par fermer une quinzaine d'années plus tard. L'activité cesse définitivement en 1970, bien que la période d'activité des Van Bergen soit souvent décrite comme allant jusqu'en 1980. En effet, Andries Heero V Van Bergen coule sporadiquement quelques cloches. Si nous comprenons bien, les derniers actifs de la fonderie Van Bergen sont repris par la fonderie Simon Laudy, située à Beerta, une petite ville située à quelques kilomètres de Heiligerlee. Les trois cloches présentes en Belgique sont des Jacobus Van Bergen.

VAN BOECKEL Lodewijk Cité par l'IRPA. Période d'activité située entre 1860 et 1920 environ. Il s'agit d'un très habile forgeron d'art mais pas d'un fondeur de cloches.

VAN CAMPENHOUT Nicolas Firme ou personne physique enregistrée en tant que fondeur de cloches dans le DFIM, sur la base d'une source bibliographique intitulée "Poswick", que nous ne localisons pas. Floruit 1943-1944. A fourni deux cloches à Leefdaal en 1944. Sa période d'activité est très courte et les cloches sont réputées être d'une qualité exécrable. Le DFIM le mentionne comme originaire de Haren et des Pays-Bas. Nous pensons de notre côté qu'il est originaire de Haren-Noord, Haren-Nord uniquement. Parfois mentionné comme originaire de Machelen (attention, pas Mechelen). Semble être un fondeur qui s'est improvisé. Vu le contexte politique de l'époque, cela peut se comprendre. Il est très actif dans le cadre du démontage des cloches, lors de la réquisition des allemands. Cela lui fait évidement une réputation plus que détestable. A la suite des enlèvements et de la collaboration avec l’occupant, Nicolas Van Campenhout a été jugé et condamné.

VAN CASBROEC Jean Mentionné dans L'ancienne industrie du cuivre à Malines de Georges Van Doorslaer. Fondeur médiéval actif à Mechelen (Malines) en 1383. La probable bonne orthographe du nom serait Jan Van Casbroeck.

VAN CASTREN Gillis Connu pour une cloche, actuellement placée au château Burbant d'Ath. Datation approximative : 1340-1380. La forme est intermédiaire entre le pain de sucre et la cloche gothique. L'onciale est au cerveau, typique des travaux du 14ème siècle. Les anses ont une décoration assez proche du cordon (on imprime un cordon dans la terre du moule). Inscription : GIL-LIS-VAN-CAS-TREN- MA-RE-DE-MIE. On peut y deviner : Gillis Van Castren m'a faite, sans que les mots puissent correspondrent. Eventuellement, ce serait MAKT ME. Les seules données en notre possession apparaissent dans une étude de l'archiviste communal Emmanuel Fourdin, en 1866. Fourdin précise qu'on l'appelait la « cloche des pendards » ou « cloche codaque ». C'est elle qui sonnait au moment des exécutions de justice. L'auteur, Gillis Van Castren, nous est totalement inconnu, comme la grande majorité des fondeurs médiévaux.

VAN DALE Denis-Joseph Aussi orthographié Van Daele ou Vandaele. L’orthographe principale et correcte est van Dale. Fondeur tournaisien dont la période d’activité est bornée de 1761 à 1776. Ce fondeur étant mineur, nous ne le connaissons qu’extrêmement peu, si ce n’est par les annales de Desmons en 1905. Il y est notablement évoqué qu’il est le successeur de Barbieux, ce qui est tout de même une certaine lettre de noblesse. Cela fut probablement peu suivi, car la production est faible en nombre et en qualité. On le trouve en tant que collaborateur du fondeur Flincon, à Auderghem en 1770. En Belgique, il nous est connu pour quatre cloches. - Eglise de Boisieux à Tournai. 1 Cloche en 1761, selon Jana Pilna. Seul souci, il n’existe aucune église de Boisieux où que ce soit. Nous pensons qu’il s’agit de Baisieux, sous- commune de Quiévrain. - Auderghem en 1770, avec Flincon et son fils. - Beveren en 1774. Elle possède l’inscription : AD USUM HABITANTUM IN D'EERLYCK ME FECIT D.J.VANDALE, TORNACENSIS, ANNO 1774. - Charleroi en 1776. Les palmettes sont visiblement issues d’une matrice de Barbieux.

VAN DEN BRONCHE Antoine Mentionné dans L'ancienne industrie du cuivre à Malines de Georges Van Doorslaer. Impliqué dans un procès et cité comme étant fondeur en 1565.

VAN DEN EYNDE Jan I Fondeur médiéval, dont on ne sait quasiment rien. Floruit 1466 à 1483, à Mechelen (Malines). Le plus important dans sa biographie consiste à identifier clairement les très nombreuses variations dont font l’objet son nom. Notamment, cela a un intérêt fondamental dans le sens où des variations conséquentes font penser à plusieurs fondeurs, alors qu’il ne s’agit que d’un seul et même individu. Les variations qui nous sont connues sont : Jan VAN DEN EYNDE, Jan VAN EYNDE, Jacob VAN DEN EYNDE, Jacques VAN DEN EYNDE, Jan COPPENS, Jacques JANCOPPENS, Jacop COPPEN, [Johannes A FINE, Johan A FINE, sous réserve des remarques ci-dessous]. Aussi, Jacob die Clockghietere, ce qui est une dénomination bien typique des fondeurs médiévaux. Nous ne connaissons pas actuellement de dénominations : Meester Jacob, Magister Jacob, mais elles sont de l’ordre du possible. Johannes A FINE fait nécessairement référence à Jan II VAN DEN EYNDE, fils de Jan I. Ces variations posent de nombreuses questions. Le prénom, Jan ou Jacob, Jean ou Jacques ? Le sujet est d’office confus. Aucune variation n’est prédominante. C’est si développé que nous nous demandons si l’individu ne s’appelle pas simplement Jean-Jacques. Le nom, quel est le bon ? Le sujet est confus aussi. Il semblerait que le vrai nom soit COPPEN, car notre fondeur est identifié comme étant « Jans Coppen soon », soit le fils de Jan Coppen. Les Jancoppens et orthographes assimilées sont à notre sens des mauvaises lectures d’épigraphies, avec le prénom-nom accolés. Quant au VAN DEN EYNDE, nous ne l’expliquons pas. Le seul fait probant à ce sujet, c’est que la plupart des dictionnaires se réfèrent à ce fondeur sous ce nom. Aussi, des actes administratifs existent à ce nom, avec des adresses concordantes. Le « Johannes A FINE » est fort important à mentionner. La plupart des épigraphies mentionnent ce surnom, sans mentionner tout ce qui précède. Il est indiscutable que nom et surnom font référence à Jan II VAN DEN EYNDE, vu que les objets datent d’une période située aux alentours de 1540. Voilà ce qui concerne les noms. C’est déjà beaucoup ! Au sein du Van Doorslaer, il est évoqué que ce fondeur est natif de Reusele. Nous ne connaissons pas de lieu de ce nom. Par contre, il existe aux Pays-Bas une ville du nom de Reusel-De Mierden, frontalière avec la Belgique et proche de Turnhout. Il s’installe à Mechelen (Malines) et il y acquiert le droit de bourgeoisie le 6 août 1466. Il est fils de Jan (Zéro), notre fondeur est Jan I ; à la précision près que Jan Zéro n’est pas connu comme étant fondeur de cloches. De ce fait, nous n’opérons aucune distinction Jan I, Jan II et Jan III, car nous n’appliquons cette méthode qu’aux fins de différentiation de fondeurs homonymes. Notre individu est connu comme étant fondeur et forgeron. En 1468, il a été domicilié dans une maison de la rue d’Hanswijk, Hanswijkstraat, comme de nombreux autres fondeurs. Il y étend ses propriétés par l’achat d’autres maisons, en 1470, 1473 et 1479. Il se maria avec Marie Van Den Pannese (ou Panyser), dont il eut quatre enfants : Jean, Jacques, Elisabeth, et Cécile. Cette dernière se maria avec le fondeur Pierre Waghevens. En néerlandais : Jan, Jacob, Elisabeth et Cecile sans accent, cette dernier mariée avec Peeter Waghevens. Nous n’identifions aucunement les variations de prénom de notre fondeur Jan I avec l’activité de son fils Jacob. En effet, les dates ne permettent pas cette confusion.

VAN DEN EYNDE Jan II Fils de Jan I. Tout laisse à penser que Jan II est « Johannes A FINE », et non pas son père Jan I, vu les dates d’exécution des travaux. Le fondeur Jan II VAN DEN EYNDE nous est très mal connu, dans le sens où il n’est pas visualisé clairement l’étendue de sa production. Tout du moins pouvons nous dire que régulièrement, nous prenons connaissance que ce furent des réalisations de très bonne qualité. Ce sont surtout les clochettes Johannes A FINE qui possèdent une réputation d’excellence. Ces clochettes sont appelées des sonnettes. Elles ont visiblement parcouru des kilomètres, puisqu’on en retrouva en France à Montauban et à Barbonvielle. Floruit 1540-1556, sans qu’il soit véritablement possible d’identifier aussi bien les lieux de production que les lieux de destination. Une cloche connue à Astaffort, église Sainte- Quitterie (France). Il ne serait pas étonnant outre mesure d’apprendre que ce fondeur se serait expatrié en Tarn et Garonne, Lot et Garonne ou similaire. Bien que réputé pour ses clochettes, il ne se limite pas à ce seul travail. L’épigraphie de ses cloches est assez étonnante, de qualité d’un point de vue technique, mais les lettrines sont maladroites, relevant presque d’un travail lointainement médiéval. Il est aussi connu à Casteil (66), à Elne (66), à Epinal (88). A noter, la fin de quelque chose se dit « einde » en néerlandais. En latin, c’est finem. Doit-on considérer que Den Eynde (ancien flamand), A Fine, et similaires, mentionnent la fin de quelque chose ? C’est étonnant mais pourquoi pas...

VAN DEN EYNDE Pierre Mentionné dans L'ancienne industrie du cuivre à Malines de Georges Van Doorslaer. Nous supposons un lien familial avec Jan II Van Den Eynde. Impliqué dans un procès et cité comme étant fondeur en 1565.

VANDEN GHEYN Les Vanden Gheyn sont des fondeurs de très grande réputation. Ils représentent une part non négligeable de l'histoire du patrimoine campanaire belge. Ils peuvent être pris à titre exemplatif sans que cela constitue une déformation quelconque. Ils ont été si prolixes et si qualitatifs, le tout dans des périodes variées, qu'il n'est pas déplacé de les placer au titre de référence. Les Vanden Gheyn sont une vaste dynastie compliquée à étudier. Les sources de confusions possibles dues aux prénoms similaires ou identiques, ou volontairement modifiés (Jan = Jean, Peter = Pierre ; ça ne simplifie pas les choses...), sont extrêmement nombreuses. Il n'est pas beaucoup de lignées autant confusantes que celles des Vanden Gheyn. Les superpositions de noms sont si nombreuses que les erreurs sont quasiment inévitables. A savoir, la dynastie n'a rien à voir avec le célèbre peintre Jacob De Gheyn. L'orthographe du nom est très variable. Nous nous basons sur la plus communément répandue selon les époques (surtout selon la classification d'André Lehr). Les variations d'orthographe sont : Vanden Gheyn, Vanden Gheyn, Vanden Ghein, Gheyne, Gheijn... Les autres orthographes sont probablement des erreurs d'écriture, bien que ce soit difficile à déterminer. Willem Vanden Ghein (1450 - 1533) s'est établi comme fondeur de cloches à Malines en 1506. Nous ne connaissons pas ses ancêtres comme étant des fondeurs de cloches, bien que ce soit possible. Il est né en 1450 à Goirle, un hameau de Tilburg aux Pays-Bas. C'est un village entre Turnhout et Tilburg. Il est donc à considérer que Willem provient d'une culture flamande bien ancrée. Il est décédé en 1533, à 83 ans. On lui connait l'achat de la maison Gulden Leeuw à Malines en 1511. Il resterait une seule cloche de ce fondeur, à Notre-Dame au-delà de la Dyle. Sa pierre tombale serait dans le mur de l'église, ainsi que celle de Pierre De Clerck, côté rue Notre-Dame (Onze- lieve-vrouwekerkhof). Peter [I] Vanden Ghein (1500 - 1561), fils de Willem, s'est établi comme fondeur à Malines en 1528. Il aura deux fils, Peter [II] et Jan [II]. Parfois noté en épigraphie : Peeter Vanden Ghein. Il s'installe dans une propriété appelée De Swaene, ou De Swane, répertoriée par Van Elewyck. La tombe répertoriée par Van Doorslaer, dans le flanc de l'église Notre- Dame au-delà de la Dyle, aurait disparu après 1910. Il faut croire que le tombeau familial, y- compris Willem, fut concerné. Il fond un nombre assez important de cloches et elles sont plutôt réputées pour leurs qualités acoustiques. Il est réputé avoir fondu la cloche de La Mary Rose, qui était le navire emblème des Tudor et faisait partie du programme naval du roi Henri VIII d'Angleterre. Jan [I] Vanden Ghein (15xx - 1543), aurait fondu une cloche en 1534. Il a eu un fils, Anton Vanden Ghein, qui aurait été fondeur, mais nous ne possédons aucune trace de cette activité. Il décède de manière prématurée (Haine, p419) et laisse sa famille dans une situation précaire. Peter [II] Vanden Ghein (15xx - 1598), a travaillé comme fondeur entre 1561 et 1593 à Malines. Il aura trois fils : Peter [III], Hendrick et Jan [III]. Tous sont devenus fondeurs de cloches. Sa situation est très prospère. Fin acousticien, il travaillera sur un nombre important de fontes, allant même jusqu'à proposer des travaux expérimentaux de cloches hémisphériques (Van Doorslaer, 1910). Cependant, malgré l'excellent travail fourni, il vivra dans une certaine misère, la ville de Malines étant touchée par une forte récession de 1585 à 1595. Ses cloches fort soignées sont visibles à Hal par exemple, mais aussi au carillon de Veere. Jan [II] Vanden Ghein (15xx - 1573), aurait fondu une cloche en 1546, mais on ne lui connait peu d'autres activités. Hendrick Vanden Ghein (1560 - 1602), connu comme ayant fondu 4 cloches dans la période 1587-1599. Peter [III] Vanden Ghein (1552 ou 1553 - 1618), a travaillé dans la fonderie de son père jusqu'en 1596. La fonderie a été très prospère, bien que les cloches n'aient pas eu une réputation de qualité si fondée que ça. De ce fait, à son décès, la fonderie ne se revendit pas avec facilité (les données sont floues sur la question). Malgré tout, surtout à la fin de sa carrière, il est souvent appelé à être juré dans des cas de litiges entre forgerons. Pour un fondeur de cette époque, on notera le fait que nombreuses cloches sont exportées, ce qui donne quand même un certain signe de reconnaissance de sa production. Jan [III] Vanden Ghein (15xx - 1626), a fondu des cloches à Malines en 1588. N'a fondu que peu d'instruments et est surtout connu auprès de nous pour ses difficultés financières. Il laissera de nombreuses dettes à son décès. On le relève aussi sous le nom de Hans Vanden Ghein, ce qui amène un certain nombre de confusions importantes, car il a été notamment inventorié en tant que fondeur indépendant de Jan [III] en Refond. Sa production de cloches est connue comme étant assez médiocre. A priori, on ne lui connaitrait plus de cloches en Belgique, sauf dans quelques musées. Elles nous sont toutes signées 'Hans'. Peter [IV] Vanden Ghein (1607 - 1654 ou 1659, incohérences de sources, a priori plutôt 1659), a fondu le bourdon Salvator pour Sint- Romboutskerk à Mechelen, en 1638, en partenariat avec le fondeur Peter De Clerck, qui par mariage était son oncle. Assez souvent répertorié comme étant Peeter Vanden Ghein, il signe ses cloches sous ce nom. Le bourdon Salvator de Sainte-Gudule de Bruxelles est de lui. On ne sait quasiment rien de ce fondeur, si ce n'est qu'en association avec De Clerck, il était déjà actif à 19 ans. Jan [IV] Vanden Ghein (1642 - 1697), fils de Peter [IV]. C'est le dernier fondeur à orthographier son nom Ghein. A fondu un nombre important de cloches d'assez bonne qualité. On le répertorie aussi comme étant fondeur de laiton. On ne répertorie pas de fonte de mortiers. A priori serait un fondeur assez artisanal. Sous réserve d'inventaire, on ne lui connaitrait pas d'instruments en Belgique. Andreas Vanden Gheyn (1634 - 1683), fils de Peter [IV], émigré à Sint-Truiden en 1655 puis à Tienen en 1661.On ne connait rien de lui, sinon que c'est par lui qu'on trouve une branche Vanden Gheyn à Tienen. A ne pas confondre avec Andreas-Frans, Andreas- Josephus, et Andreas-Lodewijk, dont les instruments sont répandus. Peter [V] Vanden Gheyn (16xx - 1717), fils d'Andreas, a travaillé comme fondeur à Tienen. Sa fonderie était située à Groote Berghstraat. Sa fonderie était artisanale, on ne lui connait pas d'instrument en Belgique, sous réserve d'inventaire. Andreas-Frans Vanden Gheyn (1696, quelquefois faussement inventorié en 1699 - 1730), fils de Peter [V]. A déménagé à Leuven en 1727 pour la fabrication d'un carillon dans cette ville. Deux fils : Matthias et Andreas- Josephus. D'après Malou Haine, que je cite : il décède prématurément à l'âge de 34 ans, laissant des enfants en bas-âge. Sa veuve Elisabeth Peeters reprend la gestion de la fonderie, assistée de son beau-frère Peter VI Vanden Gheyn. En 1740, elle fait au nom de celui-ci et de ses deux fils (...) une demande auprès de la ville de Malines pour y établir une fonderie. Ce projet restera sans suite. Peter [VI] Vanden Gheyn (probablement Tienen, 1698). Fils de Peter [V]. En 1732, il reprend la fonderie, et essaie d'initier Matthias au métier. Cependant après quelques fontes, celui-ci se tourne vers l'univers de la musique : compositeur, organiste, carillonneur. En 1751, la fonderie sera transmise à son neveu : Andreas-Josephus. On répertorie dans certaines littératures qu'il est frère cellite, c'est à dire de la congrégation des Alexiens. Cela s'écrit souvent 'cellebroeder' en néerlandais. Sa production est très importante. Elle est assez difficile à identifier étant donné qu'il ne mentionne pas son prénom. Il faut déterminer avec les dates... Il constitue un nombre assez important de carillons, mais aussi des tambours de ritournelles automatiques. Andreas-Josephus Vanden Gheyn (1721 - 1793), deuxième fils d'Andreas-Frans. C'est le fondeur Vanden Gheyn le plus prolixe, très importants travaux en quantité. Il a fondu une vingtaine de carillons, de très bonne réputation, qui avaient l'avantage d'être plus légers que les Hemony ; il se forge une très grande réputation en matière de fonte de carillon. Ses travaux de sonneries quant à eux se trouvent dans nombre d'églises de campagne. Ce sont des instruments simples en épigraphie, souvent de très bonne qualité acoustique. Matthias Vanden Gheyn (1753 - 1807), fils d'Andreas-Josephus, a fondu un carillon en 1774, pour le Val-Saint-Lambert. Cependant, il se tourne vers le métier d'organiste et compositeur. Andreas-Lodewijk, le petit frère, prendra la succession de la fonderie. Une statue de Matthias se trouve sur l'hôtel de ville de Leuven. Andreas-Lodewijk Vanden Gheyn (1758 - 1833), fils d'Andreas-Josephus, a été le dernier fondeur à porter le nom des Vanden Gheyn. Il s'est marié en 1783 à Nivelles avec Maria Rochet et y a vécu une longue période. Sa fille, Anne-Maximilienne (1792 - 1875), s'est mariée en 1813 à Nivelles avec Guillaume ou Thomas Van Aerschodt (1769 - 1831). Je précise les deux car j'ai des incohérences de sources. Ci-dessous, voici une table de reconnaissance des fondeurs Vanden Ghein, Vanden Gheyn, en cas de rencontre d'une de ces cloches en clochers. Ce tableau est un aide-mémoire mais ne peut pas remplacer une analyse de l'instrument observé en clocher, indispensable étant donné qu'il y a des périodes de chevauchement. Willem Vanden Ghein - En principe introuvable. Peter [I] Vanden Ghein - Rare. Très chargées en épigraphie. Magnifiques. Jan [I] Vanden Ghein - En principe introuvable. Peter [II] Vanden Ghein - En principe introuvable. Jan [II] Vanden Ghein - Assez rare, a tendance a être signé Hans Vanden Ghein. Hendrick Vanden Ghein - En principe introuvable. Peter [III] Vanden Ghein - Daté entre 1595 et 1617. Quelquefois signé Petrus. Jan [III] Vanden Ghein - Daté entre 1598 et 1626. Peter [IV] Vanden Ghein - Daté entre 1627 et 1654. Quelquefois signé Peeter. Jan [IV] Vanden Ghein - Daté entre 1666 et 1696. Andreas Vanden Gheyn - En principe introuvable. Peter [V] Vanden Gheyn - En principe introuvable. Andreas-Frans Vanden Gheyn - En principe introuvable. Peter [VI] Vanden Gheyn - De 1732 à 1751, signe Vanden Gheyn avec un y, sans prénom. Andreas-Josephus Vanden Gheyn - Signe Andreas Vanden Gheyn. Matthias Vanden Gheyn - En principe n'a que peu ou pas fondu. Andreas-Lodewijk Vanden Gheyn - Signe AL Vanden Gheyn. Mentionne Lovanii. Donc si on résume les difficultés : Peter : Si 1595-1617, Peter III. Si 1627-1654, Peter IV. Si Gheyn avec Y, Peter VI. Ian : Si 1598-1626, Jan III. Si 1666-1696, Jan IV. Andreas : Si A. Vanden Gheyn, ou AJ. Vanden Gheyn, ou Andreas Vanden Gheyn daté entre 1750-1790, alors Josephus. Si AL + Lovanii, alors Lodewijk. A ne pas confondre avec les ALJ Van Aerschodt, qui est aussi un Andreas- Lodewijk Van (+nom). VAN DE PUTTE Petrus Mentionné par l'Irpa pour une cloche à Neigem en 1806. Nous ignorons tout de cette cloche et de ce fondeur.

VAN DER LINDEN Pierre Mentionné dans L'ancienne industrie du cuivre à Malines de Georges Van Doorslaer. Fondeur actif à Mechelen (Malines) en 1697. La bonne orthographe de son nom est Peeter Van Der Linden. Ouvrier actif dans l’atelier de Jacob II DE CLERCK, il est connu de l’épigraphie d’une seule cloche qui fut fondue à Malines, et qui comportait le texte : PEETER VAN DER LINDEN ME FECIT TOT MECHELEN ANNO 1700. Van Doorslaer pense que ce fondeur est le neveu de Jan IV VANDEN GHEYN. VANDERLINDEN Joannes Fondeur mentionné par l'IRPA, qui lui connait une cloche réalisée à Heurne en 1806. Si la signature est indiscutable, bien que VANDER LINDEN soient en deux mots, nous ignorons tout de ce fondeur.

VAN DER PUTTEN Johannes Mentionné par l'Irpa pour une cloche à Afsnee, en 1834, non photographiée. Nous ignorons tout de cette cloche et de ce fondeur.

VANDER WEENHAGEN Jorys Fondeur qui est cité en 1420 dans un acte scabinal d'Antwerpen. Nommé de clocghietere. Aussi nommé Meester Jorys.

VAN DE WYELE Jean Mentionné dans L'ancienne industrie du cuivre à Malines de Georges Van Doorslaer. Fondeur actif à Mechelen (Malines) en 1500. La probable bonne orthographe du nom serait Jan Van De Wyele. Il fut connu pour une cloche réalisée à Moerzeke (Hamme). Toutefois, les données archivistiques très lacunaires nous font difficilement affirmer que l’intéressé était fondeur de cloches. Tout du moins pouvons nous dire qu’il était batteur de cuivre et de laiton et représentant de commerce.

VAN DORMEN Peter Fondeur médiéval originaire d’Antwerpen, floruit 1437-1460. Il habitait une maison qui s’appelait « De Klokke », c’est-à-dire la cloche. Il est surtout connu comme fournisseur de cloches aux Pays-Bas, relativement moins dans la Belgique des frontières actuelles. Il collabore avec Willem Sloterdiic, que nous ne connaissons pas, et Johannes van Dormen, qui est peut-être son fils. Notre fondeur peut aussi signer : Petrus DE DORME, ou Petrus Johannis A Dormen.

VAN DORMEYDE Pierre Fondeur, clocgietere, cité comme habitant Antwerpen en 1400.

VAN ESPEN Félix Né en 1817 à Herent et décédé en 1857 à Leuven. Parfois mentionné Van Espen Felice, sans que l'on sache trop pourquoi. Visiblement un ami de Séverin Van Aerschodt, avec lequel il collabore notablement entre 1851 et 1856. Van Espen est un sculpteur et un peintre, ceci est connu de source sûre. Quant à savoir quel était son travail campanaire, ou était-il réellement fondeur ? La question reste posée. Si ce n'est que tout de même 15 cloches mentionnent des collaborations, avec des épigraphies de type : SEVERINUS VANAERSCHODT ET FELIX VANESPEN ME FUDERUNT. Nous supposons qu'il fut un partenaire temporaire. L'environnement et l'éducation des Van Aerschodt étaient empreints de sculpture. Dès lors, il y a une certaine cohérence dans la présence de Van Espen.

VAN GEYSEGHEM Victor Fondeur (?) mentionné par le DFIM, comme ayant été actif à Tournai au 20ème siècle. Nous ne connaissons strictement pas ce personnage comme fondeur. Tout au plus nous le voyons comme gradué à Malines (Mechelen) à l'école de carillon en 1926, carillonneur et ancien professeur à ladite école de carillon. Nous pensons sérieusement qu'il s'agit d'un campanologue et non d'un fondeur.

VAN GOES Fondeur médiéval. Il est connu pour une cloche fondue en 1428 à Geraardsbergen. D’un prénom commençant par la lettre J, nous pouvons supposer que son prénom est Jan.

VAN HABOST Marcel Il pourrait être cet inconnu né le 12 mai 1894 à Antwerpen et décédé le 22 septembre 1968, à l’âge de 74 ans. Nous ne savons pas déterminer si nous avons affaire au bon Marcel Van Habost. Il est autorisé à fondre des cloches en remplacement des dommages de guerre, en 1953. Il fait partie de la liste restreinte des fondeurs belges pouvant fondre ou refondre à cette occasion. En ce document, il est mentionné comme étant basé à Kortrijk (Courtrai). Il lui est connu deux cloches de 1961, à Heppignies. Etait-il réellement fondeur, ou bien campaniste ? Nous l'ignorons. Quoique... Lorsqu'on lit au sujet de Wijchmaal : werd waarschijnlijk door de West-Vlaamse installateur Van Habost geplaatst in de periode 1939-1940. Il y a de quoi douter.

VAN HYNTIM Godwart Fondeur cité en 1428 dans un acte scabinal d'Antwerpen. Il est originaire de ‘s Hertogenbosch aux Pays-Bas. Son nom s’orthographierait plutôt VAN HYNTHEM. On retrouve aussi trace de VAN HYNTAM, à considérer comme simple variation orthographique. Il est le frère du fondeur de cloches hollandais Jan Van Hynthem. Il décède aux alentours de 1450. De nombreux travaux médiévaux lui sont connus, uniquement aux Pays-Bas. Sa fille Lijsbeth Van Hynthem s’est mariée avec un certain Wouter Hoernken. Ils auront deux enfants, les réputés Jan et Willem Hoernken.

VAN KERSSEVOORT Jean Mentionné dans L'ancienne industrie du cuivre à Malines de Georges Van Doorslaer. Fondeur médiéval actif à Mechelen (Malines) en 1389. La probable bonne orthographe du nom serait Jan Van Kerssevoort. En 1389, il réalise une cloche assez imposante, d’un poids de 2200 Livres. Cette cloche était destinée à sonner les heures.

VAN LAER Les Van Laer sont identifiés comme N. & B., mais nous ne connaissons pas les prénoms exacts. Nous identifions aussi un Jan, mais nous ne connaissons pas les liens de parenté. Ils sont parfois identifiés comme "Jana Pilna Van Laer" et parfois aussi "Vanlaer". Ces fondeurs nous sont très peu connus. N. et B. sont bruxellois. Le dictionnaire des facteurs d'instruments de musique (Haine, Mardaga), identifie qu'ils ont fondu pour Notre-Dame du Bon-Secours à Uccle-Stalle en 1781, deux cloches qui ne nous sont plus connues à ce jour. Jan Van Laer quant à lui est tournaisien. On relève fréquemment sur leurs instruments la lettre F:. Il est assez probable que ça ne soit pas une initiale de fondeur, mais plutôt une abréviation du mot Fecit. Les distinctions entre les instruments de Jan et les instruments de N. et B. ne sont pas faciles à réaliser. Nous identifions donc une période d'activité les concernant allant de 1773 à 1787.

VAN LAEREBEQUE Jacob Fondeur cité par la VBV, ayant réalisé une cloche à Lede en 1592. Ce fondeur est mentionné comme étant originaire de Gent (Gand). Il pourrait être le même « Jacques Van Laerbebeke » (bien noter le changement d’orthographe du nom), qui fond deux cloches à Gent en 1638, et une pour les Riches Claires de Bruxelles la même année.

VAN LUDEKE Jan Fondeur médiéval. Il serait connu pour avoir aidé Jan Van Roosbeke à Gent (Gand) lors de la coulée de la klokke Roeland, datant de 1314. Toutefois, nous pouvons douter de la chose. Il ne serait pas étonnant qu’il soit l’évêque ayant chapeauté la coulée.

VAN OBERGHE Jean Fondeur médiéval. Il réalise 5 cloches au beffroi communal d’Ath en 1481. Hormis cela, nous ne savons rien du personnage.

VAN ORQUE Jean Fondeur de cloches originaire de Tournai, dont la période d’activité s’est étendue de 1532 à 1576. Son nom s’orthographie aussi Van Orc, Van Horc, Van Horcque. A notre sens, il s’agit non pas d’un fondeur en tant que tel, mais un bon débrouillard réalisant des clochettes et des petits travaux de fonderie.

VAN RIE Léon Horloger originaire de Quaregnon et bien connu dans le domaine de l’horlogerie (XXème siècle), notamment par ses collaborations régulières et fructueuses avec Marcel Michiels Junior. Van Rie n’est aucunement connu comme fondeur. Toutefois, de régulières polémiques le citent comme fondeur. Bien des témoignages concordants finissent par faire penser que c’est fondé.

VAN ROOSBEKE Jan Fondeur médiéval. Auteur de la klokke Roeland à Gent, magnifique cloche datant de 1314. L’art campanaire de ce fondeur est très abouti. Hormis cette prestigieuse cloche, nous ne savons rien de ce personnage.

VAN SPIERE Jan Originaire d’Oudenaarde. Il réalise le clavier du carillon en 1510. Il pourrait aussi avoir travaillé à l’installation de marteaux et de battants. Nous l’avons considéré comme fondeur de cloches à tort.

VAN THIENEN Renier Fondeur médiéval. Auteur d’un grand chandelier en 1483 et de splendides statues religieuses en 1476. Il est à considérer comme un sculpteur de très grand talent, mais pas comme un fondeur de cloches.

VAN TRIEPAS N. Fondeur mentionné par l'IRPA, qui lui connait une clochette réalisée en 1696 et actuellement conservée à Turnhout. Nous voyons en lui plutôt un habile forgeron, voire un batteur de metail, mais probablement pas un réel fondeur de cloches.

VAN WICK Jan Fondeur mentionné par l'IRPA, qui lui connait une clochette réalisée en 1581 et actuellement conservée à Antwerpen. Il serait originaire de Malines (Mechelen). Nous voyons en lui un habile fondeur de petits instruments, mais probablement pas un réel fondeur de cloches.

VISCRE Arnoul Il ne s'agit pas d'un fondeur. C'est une erreur de l'Irpa. La cloche visée par ce nom est une Marc LE SERRE. De ce fait, ce nom d’artisan est évacué du REFOND.

VOEGELE André Est un fondeur de cloches français, dont la société est en activité. Il est basé à Strasbourg-Koenigshoffen. Il est un descendant d’une dynastie d'installateurs campanaires bas-rhinois, il représente la quatrième génération de travailleurs de la cloche. La société Voegelé en tant que telle a été fondée par Auguste Voegelé en 1908 à Koenigshoffen, l’atelier est installé dans une maison à colombages typique d’Alsace. En Alsace dans les années 1920, c'étaient surtout les Causard-Dury qui fournissaient la plupart des clochers de la région. Elle occupait le créneau dans lequel s'était distinguée auparavant la fonderie Jean-Louis Edel. Aujourd'hui, c’est la fonderie Voegelé qui occupe le haut de la place. Il fond de nouvelles cloches et rénove certains systèmes campanaires : restauration et électrification de cloches, construction de beffrois et de carillons, création et restauration d'horloge d'édifice et de cadrans. Par exemple, à la cathédrale de Strasbourg, la cloche mi bémol 3 s'est fêlée au printemps 2006 et a été refondue par ses soins. Il a aussi largement participé au campanile du Mas Rillier à La Dombes, l'un des plus précieux carillons d'Europe. Il perpétue également la tradition des fondeurs itinérants, il lui arrive de fondre des cloches au pied des tours. L’épigraphie de ses cloches est souvent particulière, ce qui nous fait dire qu’André Voegelé est un artisan d’art.

Les VON TRIER Cet article est un document sur les fondeurs de cloche Gregor et Heinrich VON TRIER. L'ortographe est comme bien souvent très variable. Pour le nom, il est relevé : VON TRIER, VAN TRIER, DE TRÈVES, DE TREVERIS, DE TREVERENSIS. La seule orthographe correcte est Von Trier. Les autres noms relèvent de flamandisation, de francisation, de latinisation. Aucune de ces variantes ne représente la réalité, bien que les auteurs eux-mêmes l'utilisent ! Du côté des prénoms, l'on relève : Grogor, Grégorius, Grégoire, Heinrich, Henri, Henricus, Hendrick. Les versions allemandes, si connues, sont probablement les seules bonnes. Quant à ce point, nous ne pouvons avancer aucune affirmation. Les trois fondeurs qui nous intéressent sont Gregor I et II Von Trier et Heinrich II Von Trier. Quant à les nommer, nous sommes perpétuellement hésitants entre les versions latines (les plus fréquentes en épigraphie) et les versions allemandes, probablement les plus justes. Les Von Trier sont des fondeurs de cloches médiévaux. Ils ont fondu des bourdons très conséquents pour l'époque considérée. Leurs cloches sont la plupart du temps « vieillies ». Cette description assez impropre correspond au minimum à Gregor I, Gregor II et Heinrich I. Ce sont des cloches qui ont un aspect et un profil très peu évolués par rapport aux techniques de l’époque. Elles sont un aspect de cloches de début 1400, tandis que Geert Van Wou et Peter I Vanden Ghein faisaient déjà des merveilles à la même époque. Le profil des Von Trier est rude, austère, dépouillé. Les épigraphies sont toutes en textura quadrata, ne possédant aucune fioriture, aucun style, aucune fantaisie. On retrouve même des décorations d’anses au cordon, comme au 14ème siècle. Les Von Trier réalisaient donc des cloches « en retard » par rapport à leur époque. Ils utilisaient probablement de vieilles matrices et des techniques ancestrales. Cela n’empêche pas ces cloches d’être de très bonne qualité. Il faut simplement s’attendre à des profils ascétiques. D’énormes confusions existent de manière incessante quant aux cloches Gregor 1 et 2, Heinrich 1 et 2. C’est sans mentionner les mélanges dans les Jan 1 à 4. Il est certain que notre texte est au même titre touffu de confusion(s), des efforts sont réalisés afin que ça soit le moins possible le cas. Au même titre que les Vanden Gheyn, dès qu’une dynastie comporte des prénoms identiques, ça devient la croix et la bannière – déjà que sans ça, ce n’est pas forcément facile ! Le dictionnaire des facteurs d'instruments de musique les connait très peu, voire pas du tout (simples citation, confusion). Il n’est pas rare de rencontrer de courtes citations évoquant de manière diffuse que ces fondeurs réalisaient aussi des canons. Cela n’a rien d’anachronique. Les Von Trier auraient eu à ce titre des contacts réguliers avec Alessandro Farnese (Alexandre Farnèse), qui essaya même de les attirer en Espagne. En 1589, nous retrouvons Jan III Von Trier à Lisbonne, à la direction d’une fonderie de canons. Les commandes de cloches se profilent très essentiellement en Rhénanie. Les exportations ne sont pas rares : duché de Limbourg, Principauté de Liège, duché de Luxembourg, Gueldre et Utrecht. Rien en France. Il est évoqué, pour l’ensemble de la dynastie, 200 cloches existantes. Lors de grands troubles de l’époque, les Von Trier s’expatrient à Nijmegen, Zevenaar, Huissen, Middelburg et Liège. Les Von Trier représentent une dynastie de fondeurs. Ils ont un actif assez similaire aux Vanden Gheyn en Belgique (période d'activité, pratique commerciale). Leur actif se situe très essentiellement en Allemagne. Leur présence en Belgique est entièrement accessoire au sein de leur pratique commerciale. En Belgique se trouvent une dizaine de cloches tout au plus, sur base d'estimations. C'est complètement anecdotique lorsque l'on considère la lignée de cette famille. Ce n'est pas pour autant une erreur de parcours, c'est simplement que ça possède un intérêt d'un point de vue belge, mais très peu (si ce n'est pas) lorsque l'on considère la lignée dans son entièreté. Quel contexte historique ? A cette époque là, nous sommes dans les Pays-Bas espagnols. La Belgique du territoire actuel est distincte de l’Allemagne du territoire actuel. On se rend compte que Gregor noue des relations commerciales avec le duché de Luxembourg, la Principauté de Liège, le duché de Limbourg. Ce sont essentiellement les contrées proches de l’électorat de Trier qui sont concernées. Dans cette période historiquement fort perturbée (guerres incessantes), il existe donc une relation commerciale entre le Saint-Empire d’Allemagne et les Pays-Bas espagnols. Notons que ça a une importance non négligeable. Les Von Trier sont à quelques petites exception près, les seuls fondeurs allemands à s’être commercialement implantés en Belgique, que ce soit de Trier ou de Aachen. En cette époque, l’influence commerciale de la France et des Pays-Bas (territoire actuel) étaient encore fortement prédominante. Qui sont les Von Trier et qui a été actif en Belgique ? La dynastie des Von Trier est bien connue, dans le sens où elle a été étudiée avec beaucoup de rigueur en Allemagne. De ce que nous comprenons, les Von Trier sont les suivants : * Gregor I VON TRIER et Gregor II VON TRIER, nous intéressant. * Peter I VON TRIER, Peter II VON TRIER, Peter III VON TRIER, Peter IV VON TRIER, Petrus V VON TRIER. * Christoph VON TRIER, Christoffel VON TRIER (meme fondeur). * Johan un seul N VON TRIER. * Jan I VON TRIER, Jan II VON TRIER, Jan III VON TRIER, Johann IV VON TRIER, VAN TRIER, VON TREER. * Franz VON TRIER, Franziskus VON TRIER. * Jakob VON TRIER. * Heinrich I VON TRIER et Heinrich II VON TRIER, le premier nous intéressant. Nous estimons (devinons ?) que Johann et Jan VON TRIER sont les mêmes fondeurs. Il s’agit simplement du réel prénom allemand et d’une version néerlandaise du prénom. En Belgique ont été actifs : * Gregor I VON TRIER, sous très haute réserves. C’est une estimation uniquement basée sur la date. * Gregor II VON TRIER. * Heinrich I VON TRIER, bien que ses travaux furent apparemment peu nombreux. * Jan I VON TRIER, sous réserves. * Jan II VON TRIER, sous réserves. * Jan / Johann IV VON TRIER. Au sujet des travaux des « Jan », toutes les cloches ont disparu, sauf surprise d’inventaire. Il n’existe plus de cloche visible à ce jour. Considérant ce fait et considérant les réserves émises quant aux bonnes identifications, nous ferons quasiment l’impasse sur la biographie de ces fondeurs. Les biographies des Von Trier

VON TRIER Gregor 1 Une cloche connue en Belgique, unique représentante d’ailleurs, Andrimont sur le territoire de Dison. Dates de naissance et de décès inconnues, il aurait une activité de fondeur s’étalant de 1486 à 1514. L’Allemagne quant à elle évoque une période plus large (et probablement adaptée) allant de 1472 à 1518. Il existe des cloches datant de 1424. Soit elles se réfèrent à un Grégorius Zéro, si l’on puis dire, soit il s’agit de probables erreurs de lecture, le numéro 2 et le numéro 8 étant proche en quadrata. Notons à décharge que la plupart des cloches de cette époque sont notées en chiffres romains (M CCCC XX IIII) et il n’y aurait là aucune confusion possible. Il existe des cloches de 1530. Elles nous paraissent tardives et se rapprochent assez probablement de fontes d’un Jan Von Trier. Nombreuses cloches sont connues en Allemagne. Assez étonnament, on peut aussi le retrouver nommé : Gorgus von Aichen, c'est-à-dire Grégoire d'Aix-La-Chapelle. Originaire de Trier (Trèves), ce qui n’est que pure supposition, nous le trouvons localisé à Aachen (Aix-La-Chapelle) en 1492. Il est décrit actif comme maître-fondeur entre 1501 et 1512. Nous insistons sur le fait qu’il n’est aucunement établi que les Von Trier proviennent de Trier.

VON TRIER Gregor 2 Quasiment aucune cloche connue en Allemagne (c’est plus qu’étonnant). Quelques cloches assez représentatives connues en Belgique. Dates de naissance et de décès inconnues, il aurait une activité de fondeur s’étalant de 1558 à 1574. Vu l’assez faible nombre de fontes, cette période pourrait se trouver élargie. Il serait décédé avant 1580. Il est connue la livraison d’une cloche à Havelange en 1546, par un « Grégoire De Trèves ». Nous ne possédons aucune indication quant à savoir s’il s’agit ici de notre fondeur. Il en est de même pour Marneffe en 1549. Actif au Val-Saint-Lambert de Seraing en 1561. D'après le DFIM, aurait été actif à Rocourt- Lez-Landen en 1573. Nous ne connaissons pas cette ville, nous supposons que cela fait partie de 3400 Landen. Quand-est-ce que ces francisations de noms flamands seront bannies ?!! Cette cloche a été refondue en 1924. Elle portait l'inscription : SACTE (sic) GABRIEL ORA PRO NOBIS, GREGORIUS TREVERENSIS ME FECIT ANNO XVCLXXIII. En réalité, nous nous rendons bien compte que le DFIM n'identifie pas Von Trier...

VON TRIER Heinrich 1 Né en 1520 à Aachen et décédé en 1598 à Middelburg (nl). Une cloche connue en Belgique, datant de 1551. Il s’expatrie aux Pays-Bas considérant les importants troubles religieux de l’époque. Il aurait livré une cloche en 1555 à Maastricht (Pays-Bas). Actif à Olzheim (Allemagne) en 1555 aussi.

VON TRIER Heinrich 2 Dates de naissance et de décès inconnues. Aucune cloche présente en Belgique. Quelques instruments connus en Allemagne, bornant une période allant de 1653 à 1657. Nous citons ce fondeur, non actif en Belgique à notre connaissance actuelle, uniquement pour signaler son existence et sa période d’activité postérieure à Heinrich 1. VON TRIER Jan ou Johann Jan II est actif en Belgique en 1523, 1526, 1531 et 1533. Jan IV ou plus souvent Johann IV est actif en 1620. Jan II aurait livré un carillon à la cathédrale Saint-Lambert de Liège en 1525. Il aurait aussi livré deux cloches en même lieu en 1533. Il s’établit à Liège en 1534. Quels sont les travaux connus ? *** En Belgique : Tilff, Gregor II Von Trier, 1574. Disparue. Saint-Séverin, Gregor II Von Trier, 1560. Disparue. Hermalle-Sous-Argenteau, Gregor II Von Trier, 1574. Disparue. Andrimont, Gregor I Von trier, 1497. Présente. Hoeselt, Gregor II Von Trier, 1573. Disparue. Liège (Saint-Pholien), Gregor II Von Trier, 1558. Disparue. Ellignies-Sainte-Anne, Heinrich I Von Trier, 1551. Présente. Hasselt, Sint Quintinuskathedraal, Jan II Von Trier, 1526 + 1531. Disparues. Schönberg, Sankt-Vith, Johann IV Von Trier, 1620. Disparue. Virton, Jan II Von Trier, 1523. Disparue. * GREGOR I Düren (de), 1424. La date semble être à prendre avec certaines précautions, vu qu’elle est trop ancienne. Aachen, Sankt-Michael (de), 1424. Identification de Gregorius sous réserves, l'auteur principal serait Johan Von Trier. Aldenhoven (de), 1486. Baesweiler (de), 1486. Stolberg (de), 1493. Gangelt (de), 1495. Selfkant (de), 1495. Erkelenz (de), 1496. LAMBERTUS HEISCHEN ICH, IN DIE ERE GOTZ LUDEN ICH, GREGORIUS VAN TRIER GOUS MICH ANNO DOMINI MCCCCXCVI. Niederzier (de), 1498. Heimbach (de), 1499. Hückelhoven (de), 1499. Eschweiler (de), +/- 1500 + 1530 sous réserve de bonne identification. Hellenthal (de), +/- 1500. Aachen, Sankt-Jakob (de), 1502. Merzenich (de), 1503. Aachen-Burtscheid, 1503. Aachen, Sankt-Michael (de), 1504. Elsdorf (de), 1504. Manderfeld (de), 1504 + 1512. Deux cloches dont l'épigraphie est la suivante : SANCTA ANNA, SANCTE LAMBERTHE HEISCHEN YCH – DIE LEVENROFEN YCH – DIE DODEN BEKLAGEN YCH – GREGORIUS VAN TRIER GOIS MYCH – ANNO DOMINI MVCIIII. + S. MARIA S; ANTHONIUS S; SEBASTIANUS HEISCHEN ICH – TSO DEN DIENST GOTS LUDEN ICH - DEN DUVEL VERDRYVEN ICH + GREGORIUS VAN TRIER GOIS MICH ANNO DOMINI MVCXII. Linnich (de) 1504 + 1513. Nettersheim (de), 1505. Dahlem (de et pas Dalhem be), 1508 + 1511. Jülich (de), 1508. Niederzier (de), 1509. Merzenich (de), 1510. Nettersheim (de), 1510. Marmagen (de), 1510. - GREGORIUS VON TRIER GOUS MICH ANNO DNI MCVCV. Geilenkirchen (de), 1511. Immendorf, 1511. Prummern (de), 1511. Kall (de), 1513 + 1514. * GREGOR II Mühltal, Odenwald (de), 1572. * PETER I Hoensbrook (nl), 1414. Aachen, Sankt-Jakob (de), 1401. * JOHAN (un seul N) Heinberg (de), 1434. * JAN I Frelenberg (de), 1522. Aachen, Sankt-Adalbert (de), 1535. Erkelenz (de), 1535. Aachen, Marienstift (de), 1535. * JAN II Lessenich (de), 1532. STEPHANI HEYSCHEN ICH IN DYE EHRE GOTZ LVDEN ICH DEN DONRE VERDRYVEN ICH JAN VAN TRYER GOVS MYCH ANO XXXII. * HEINRICH I Lorch (de), 1559. Delft (nl), 1570. Groningen (nl), 1577. Gorinchem (de), 1581. * HEINRICH 2 Brüggen (de), 1653 + 1657. Nettetal (de), 1657. * PETER II Montabaur (de), 1578. Sonsbeck (de), 1619. Bergen (nl), 1616. Helden (nl) 1616. * PETER III Rees (de), 1641 + 1646. Apeldoorn (nl), 1648. * JOHANN IV Ueden (de), 1650. Kaarst (de), 1651. Dinslaken (de), 1654 * PETER IV Haldern (de), 1678. Kleve (de), 1679. Geldern (de), 1680. Gladbach (de), 1693. * JAN III Aachen, Sankt-Peter (de), 1582. * FRANZ Aachen, Sankt-Jakob (de), 1640. Aachen, Dom, (de), 1659. Aachen Burtscheid, (de), 1659. Aachen Burtscheid, (de), 1672. * JAKOB Urmond (nl), 1688. Nideggen (de), 1700. *** En France : aucune cloche répertoriée. *** Au Luxembourg : la situation, probablement intéressante, nous est inconnue.

VOUCET Jehan Ou éventuellement, Voucet Jean. Auteur d’une cloche à la chapelle de Revogne (Beauraing) en 1502. Nous ne savons rien du personnage. La cloche est encore existante à ce jour.

VRANE Jan Fondeur médiéval. Connu pour avoir réalisé une cloche à Geraardsbergen, Sint- Bartholomeuskerk, en 1428. Cette cloche est encore existante.

WAGHEVENS Les fondeurs du nom de Waghevens furent des ouvriers de très grande réputation. Moins connus et moins emblématiques que les Vanden Gheyn, ils produisirent pour des périodes comparables des travaux de très grande qualité. Ils furent basés à Mechelen (Malines). L'activité campanaire des Waghevens s'étend sur une période large : de 1462 à 1574. La dynastie comporte : Henri Waghevens, Simon Waghevens, Pierre Waghevens, Georges I Waghevens, Gilles Waghevens, Georges II Waghevens, Jean Waghevens, Jacques Waghevens, Corneille Waghevens, Médard Waghevens. Nous estimons que tous ces noms sont des adaptations de noms qui en réalité étaient néerlandophones. Nous pensons que les bonnes orthographes sont respectivement : Henricus Waghevens, Simon Waghevens, Peter Waghevens, Georgius I Waghevens, Gieles Waghevens, Georgius II Waghevens, Jan Waghevens, Jacob Waghevens, Cornelis Waghevens, Medardus Waghevens. La lignée est assez facile à analyser du fait qu’il existe peu de confusions sur des prénoms identiques. Les variations orthographiques connues sont Whaghevens, Waghevents, Whagemans, Waeghevens, Wagevens. WAGHEVENS Henricus Serait né entre 1420 et 1425 et décédé en 1483. Floruit 1462-1481. Il peut être nommé de temps à autre Magister Henrikus. Il serait le fondateur de la fonderie Waghevens. Il est premier fondeur du nom à nous être connu. L’information comme quoi il est le fondateur est à mettre au conditionnel, dans le sens où des Waghevens nous sont déjà connus à Mechelen en 1383. Sans nul doute étaient-ils fondeurs. Mais en ces temps reculés, quels étaient les travaux ? c’était probablement relativement limité. Quoi qu’il en soit, les Waghevens ont très rapidement bénéficié d’une situation sociale aisée, vu le nombre de biens immobiliers dont ils font l’acquisition. Ils sont souvent nommés comme jurés. Il s’installe tout d’abord à Nonnenstraat, à Mechelen. Dès 1465, il quitte ce bien immobilier afin de s’installer à la porte des Vaches, ce que nous ne localisons pas. Les textes anciens précisent encore que cela se trouve près des remparts, il s’agissait d’une propriété assez vaste, dont Henricus devient acquéreur en 1470. En premières noces avec Marguerite Machiels, à une date antérieure à 1470, il a quatre enfants : Simon, Henricus, Jan et Amelberge. De ce mariage, seul Simon sera fondeur de cloches. Les textes laissent à penser que Simon est majeur en 1470, tandis que les trois autres sont encore mineurs. Le 1er avril 1470, Henricus se trouve en seconde noces avec Marguerite Van Belle. Deux enfants naissent de cette union : Georgius et Peter. Ils sont initiés au métier de saintier. Henricus décède visiblement dans l’année 1483, vu les actes de succession existants à cette date. Ses cloches sont des travaux de grande qualité. Les épigraphies sont consciencieuses. A noter que, comme dans bien des cloches Waghevens, le décor n’occupe que le cerveau. Les robes sont laissées vierges. Cela en donne des cloches assez austères. De ces cloches se trouvent aux Pays-Bas et en Allemagne.

WAGHEVENS Simon Serait né aux alentours de 1448, décédé en 1538. Fils de Henricus Waghevens. Floruit 1483-1526. Il peut être nommé parfois Meester Simon. En 1485, il acquiert une maison à Sint- Katelijnestraat, elle était nommée 't Bylken. C’était en cette époque un nom commun afin de désigner une taverne. En 1492, il étend sa propriété en devenant acquéreur d’une maison contigüe, appelée 't Reepken. En 1501, il modifie encore ses propriétés, en élargissant le domaine vers Heembeemd. Cela se situe toujours au nord-ouest de Mechelen intra- muros. Une partie de ses bâtiments est revendue en 1502. Cela témoigne d’une certaine effervescence et d’une volonté d’adapter les ateliers à la production. De tous ces bâtiments, il ne reste plus aucune trace aujourd’hui. Il se marie avec Elisabeth Neels à une date qui ne nous est pas connue, de date antérieure ou égale à 1497. De cette union, il a une fille unique : Cathelijne. En 1512, Simon Waghevens vend la fonderie à son frère Georgius I. Il continue dès lors son activité de manière itinérante. Les motivations ne nous sont pas connues. Tout du moins savons-nous que Simon ne possède pas de successeur masculin. Les activités campanaires sont connues jusqu’en 1521 à Brugge. Après, sa trace est perdue. Il décède en 1538. La date est connue vu les type de paiements effectués à son compte, un à lui-même, un autre à sa veuve. Il fut un fondeur assez prolixe, mais sa production nous est mal connue. En effet, la plupart de ses cloches sont disparues à ce jour. Ce fondeur de la lignée Waghevens est réputé avoir été le meilleur de tous d’un point de vue qualitatif.

WAGHEVENS Peter Né nécessairement après 1470, du second mariage de Henricus Waghevens et donc fils de Henricus Waghevens. Il n’était pas majeur en 1483, vu les actes rédigés lors du décès de son père. Par contre, en 1494, il est nécessairement majeur puisqu’il fait l’acquisition d’un bien immobilier, Hanswijkstraat. Il quitte le nord de Mechelen afin de s’installer tout à fait au sud près de la Dyle, dans un quartier où bien d’autres fondeurs sont implantés, dont Jan I Van Den Eynde et Jan Zeelstman. Tout ça est très lié puisque nous lui connaissons un mariage avec Cecile Jancoppens, qui est la sœur de Jan I Van Den Eynde. En réalité, nous pensons qu’il s’installe surtout comme ouvrier au sein de la fonderie Van Den Eynde en 1494, car en 1505, on voit notre Peter Waghevens acquérir lesdits locaux, après le décès de son patron. Son activité campanaire est très prolixe durant les premières années d’installation. En 1526, il est nommé juré de la corporation des forgerons. De son union avec Cecile Jancoppens, ou Cecile Van Den Eynde, naissent de nombreux enfants. Nous connaissons : Marguerite (Margriet), Barbe (Barbara), Jacques (Jacob), Corneille (Cornelis), Claire (Clara), Georges (Georgius), Catherine (Cathelijn ou Katelijn). Au sein de cette lignée, Jacob, Georgius et Cornelis furent fondeur de cloches. Floruit 1499 à 15. Ses travaux sont reconnus comme étant de très bonne qualité. Les cloches sont très austères, avec le plus souvent pour décoration une seule ligne de dédicace en quadrata au cerveau. Les formes sont épurées. Aussi, bien que l’expression ne soit pas totalement adaptée, les profils sont antiques. C’est-à-dire que les profils utilisés sont franchement anciens pour un début 16ème siècle (c’est pour ainsi dire quasiment un pain de sucre). Cela renforce indéniablement le sentiment d’austérité qui se dégage de ces formes. En quelques cloches toutefois figurent de beaux blasons. Il décède en 1537, avant le 11 avril, vu les actes de succession existants.

WAGHEVENS Georgius I Né après 1470, décédé avant 1524. Fils de Henricus Waghevens. Il est né tout comme Peter après 1470, du second mariage de Henricus Waghevens. Plus jeune que Simon, il ne s’installe pas dans la fonderie de Simon dans les années qui ensuivirent le départ de ce dernier. De ce fait, Georgius I devait être encore relativement jeune en 1485. Floruit 1497-1524. Les premières mentions de Georgius en tant que fondeur datent de 1497, où il fond des mortiers et des instruments campanaires tels que des battants ou des marteaux. La première cloche qu’on lui connait date de 1511. Nous savons de même qu’il reprend la fonderie nommée ‘t Bilken en 1512. Elle appartenait auparavant à Simon Waghevens, comme évoqué. Vu la prospérité de ses affaires campanaires, il se réalise alors exactement les même actions immobilières qu’avec Simon Waghevens. En 1514, les locaux qui étaient appelés ‘t Reepken sont rachetés à nouveau. En 1517 et 1518, les acquisitions continuent bon train, puisqu’à nouveau, des propriétés sont achetées ay Heembemd. Le nord de Mechelen devient un véritable fief Waghevens. Le n°100 Sint- Katelijnestraat est assez interpelant. Ce bâtiment ancien porterait-il encore quelques traces de cette fonderie du passé ? Si le bas de l’habitation est ravagé (ancienne pizzeria), le haut pose franchement question, surtout au vu des chaînages. Il se marie à la fin du 15ème siècle, mais à date inconnue, avec Claire Van Wilre. De cette union, il eut 6 enfants : Peter, Henricus, Jos, Medardus et Jan. Les deux derniers, Medardus et Jan, seront fondeurs de cloches. Claire Van Wilre décède avant le 14 mai 1511. Georgius I se marie en seconde noces en 1512 avec Elisabeth Van Mechelen. De cette union nait Cathelijn en 1520. Nous pouvons supposer que le nom Van Mechelen est un surnom. Cette personne s’appelle probablement Elisabeth Wouters. Il décède avant le 20 décembre 1524. Sa production campanaire est assez grande en quantité. Il se distingue de ses prédécesseurs par des cloches gothiques fort soignées, possédant une décoration envahissante. Certaines cloches sont fameusement armoriées, presque toute la hauteur de la panse. Ses travaux sont plutôt réputés. Travaillant partiellement en itinérance, il se distingue aussi des autres par le fait de ses déplacements à l’étranger. On retrouve de ses cloches aux Pays-Bas, Allemagne, Italie et Danemark. Une qualité indéniable est l’abandon progressif du pain de sucre, afin d’aller vers le beau profil gothique. Un fait assez amusant, un nombre non négligeable de ses cloches possède une figure de Saint- Georges, faisant immanquablement référence à son prénom.

WAGHEVENS Gieles Fondeur de cloches du nom de Waghevens et dont la filiation nous est inconnue. Fl 1514. Mentionné dans un acte de Mechelen à ladite date, au sujet de la livraison d’une cloche de 754 livres. Il serait envisageable de penser qu’il s’agit d’une erreur de lecture. En effet, nous ignorons tout d’un tel fondeur, ce qui peut paraitre un peu étonnant vu la profusion de documentation concernant les autres fondeurs du nom.

WAGHEVENS Georgius II Fils de Peter Waghevens et de Cecile Van Den Eynde. A distinguer de son homonyme et oncle Georges I Waghevens. Il nait à la fin du 15ème siècle, sans que la date ne nous soit connue. Cette date doit tout de même être assez précoce considérant qu’il est veuf de Dorothée Van Haeght (Doortje Van Haacht). De cette union, il eut un fils, Michel. Très peu connu au sein du Recib, seulement deux cloches en 1527 à destination de Diest, il apparait être en premier lieu un assistant de Peter Waghevens. Plus tard, qualifié de Meester Georgius, il travaille en indépendance, mais les commandes sont visiblement peu nombreuses. Il décède en 1529.

WAGHEVENS Medardus Fils de Georgius I Waghevens et de Claire Van Wilre. Il serait né entre 1490 et 1495. Floruit 1515-1557. Nous lui soupçonnons une activité campanaire riche, en itinérance, avant 1524. C’est à cette date que nous commençons à mieux visualiser son parcours, étant donné qu’il reprend la fonderie au décès de son père. Sa fonderie était située Sint-Katelijnestraat, en face de la propriété ‘t Bylken. Aujourd’hui, il subsiste en ce lieu une étonnante maison d’apparence médiévale, De Alruin, Sint- Katelijnestraat 115. Cette maison est appelée « Huis der Waghevens ». Autant dire que nous sommes là en plein dans le passionnant, nous avons un reliquat du passé à peine connu ! Cette maison s’appelait dans le passé de Gulden Cop, c'est-à-dire la tête d’or. Il se marie en 1526 avec Christine Snyers (ou Snyders, variation orthographique). Il n’a pas d’enfant de cette union. En 1547, Medardus est nommé juré au sein de la corporation des forgerons. Il fondait aussi des mortiers. Il décède le 23 octobre 1557. Son activité campanaire est très prolixe. On liste une quantité importante de fournitures. Ce n’est pas pour autant le fondeur malinois de la lignée que nous retrouvons le plus en clochers. Il exporte relativement peu à l’étranger, mais de ses cloches se retrouvent toutefois en France et aux Pays-Bas. Il utilise un profil gothique de qualité, assez primitif, et ses cloches sont finement ornementées. Elles ne sont pas follement originales mais restent des travaux fort qualitatifs.

WAGHEVENS Jan Fils de Georgius I Waghevens. Avec son prénom passe-partout, il fait partie des fondeurs de la lignée que nous ne connaissons que moins bien. Date de naissance inconnue, il est majeur en 1525. Van Doorslaer estime que sa naissance se situerait vers 1504. Floruit 1534-1566. Il aurait exercé son métier en tant que fondeur ambulant, étant donné que les archives restent muettes quant à un atelier de fonderie à Mechelen. Nous ignorons s’il fut marié. Il décède à date inconnue, peu après 1566. Ses cloches, de profil gothique, sont relativement nombreuses en comparaison à la maigreur des documents biographiques. Elles ont une décoration de qualité, reprenant des thématiques assez proches des cloches de Medardus. Les dédicaces restent en quadrata.

WAGHEVENS Jacob Fils de Peter Waghevens. Nous manquons de documentation à son sujet. Il est né avant 1500, à date nous restant inconnue. Il décède en 1574. Il est le dernier fondeur connu de la lignée des Waghevens. Avant 1528, nous pensons qu’il travaille dans l’atelier de son père, Peter, en tant qu’apprenti. C’est à ce moment que Jacob effectue son apprentissage campanaire. En 1528, Peter lui cède un immeuble, Sint-Katelijnestraat, afin d’établir le bâtiment comme local de fonderie. Floruit 1530-1570, ce qui constitue indéniablement une période assez longue. Le nombre de cloches n’est franchement pas négligeable, étant donné qu’il se trouve dans le lot des carillons de grande réputation. Cette réputation était d’autant accrue que le carillon n’était encore qu’un phénomène peu connue en cette époque. Waghevens était précurseur des Hemony, ces derniers ayant perfectionné l’ouvrage à l’extrême. Au niveau des liens familiaux, Jacob Waghevens était le grand-oncle d’Adriaan Steylaert. Il fut nommé juré au sein de la corporation des forgerons. Reconnu des autres fondeurs, il put aussi bénéficier d’un nom largement établi au sein du monde campanaire. Ces aspects de reconnaissance ne sont pas sans ombres. En effet, Jacob Waghevens fut aussi connu pour des défaillances techniques et financières. Il eut les pires difficultés du monde à livrer certains ouvrages, dont Brugge. Il semblerait malgré tout que l’ensemble des commandes fut honoré sans déchéance.

WAGHEVENS Cornelis Fils de Peter Waghevens. Date de naissance et de décès complètement inconnues. Il se marie avec Anne Van De Kerckhove. Il quitte Mechelen et s’installe à Antwerpen en 1531. On connait quelques-uns de ses travaux, dont principalement une collaboration avec jacob, lors de la coulée du carillon de Ieper en 1544. Pour le peu qu’on connait, floruit 1530-1544. Ses cloches sont des profils gothiques de bonne qualité et richement décorés. A noter, il est le seul du nom de Waghevens à avoir réalisé des canons, aucun des autres fondeurs ne fut admis à fondre des armes. Il est décédé après 1544 à date inconnue. Les Waghevens sont des fondeurs majeurs. Indisctinctement, ils totalisent 255 cloches en RECIB (inventaire des cloches en Belgique). Cela ne tient nullement compte des cloches réalisées à l’étranger, qui peuvent être nombreuses aussi. A savoir, 255 cloches médiévales connues en détails, c’est tout de même assez rare. Le fait mérite donc d’être signalé.

WALTERUS Cité par la VBV. A fondu une cloche en 1480 à Halle. Cette cloche est toujours existante à ce jour. Nous ne savons strictement rien de ce fondeur.

WAUTHY Charles Né à Aniche (France) en 1871, il est le fils d’un fondeur de fonte industrielle et de pièces de précision. Dès son enfance, il baigne dans l’ambiance des lueurs orangées des fonderies de métal. Une longue interruption sera celle du service militaire (1888-1889). A peine de retour, il terminera ses études en 1890 ; il sortira avec distinction dans les premiers de sa promotion. A peine diplômé, il retournera à l’atelier de fonderie de son père. Cette usine provient de celle de l'actif de Charles II Drouot, alors installé dans un faubourg de Douai : Sin-Le-Noble. En 1901, alors que ce dernier décède, Charles Wauthy se trouve à la tête d’un outil de production réputé. La première cloche produite dans les ateliers sera le bourdon de l'église Saint-Pierre de Douai. Quant aux premières productions en grand nombre, elles seront livrées en 1902. Cette activité perdurera jusqu'en 1908, où peu à peu, les commandes s’estompent, le conflit mondial s’annonce. L'usine Wauthy sera dès lors entièrement détruite durant la première guerre mondiale. L'activité ne reprendra qu'en 1919. Suite aux dommages de guerre, l'activité sera intense afin de repeupler les clochers. En effet, les cloches sont régulièrement victimes de vol de la part de l’occupant ou des ministères à la guerre, dans le but de constituer du métal d’artillerie. Afin de repeupler les clochers, la production ira jusqu'à 280 tonnes de coulées par an, pour des pays variés : Canada, Argentine, Japon, Mexique, etc. Malheureusement, les cloches de cette période sont décriées. Elles sont régulièrement d'une qualité sonore faible, parfois même déplorable, tout particulièrement en ce qui concerne les carillons. L'activité battra cependant plein régime jusqu'en 1933. Charles Wauthy décède en 1929. L’activité de la fonderie perdure tout de même après lui. Dès 1933, il est toutefois observé un déclin de l’activité. Les commanditaires se tournent peu à peu vers d’autres fondeurs, dont la qualité musicale est indéniable (les Paccard principalement, mais aussi Gillett & Johnston). L’avènement de la seconde guerre mondiale mettra un terme définitif à la production. La dernière cloche sortie de l’atelier date de 1939. Il est actuellement connu de Wauthy 213 cloches de sonnerie en France et 7 carillons. Ses productions sont très majoritairement situées dans le Nord et le pas-De Calais. Quelques cloches existent en Ardennes, Moselle, Somme et Bretagne. De nombreuses exportations ont eu lieu, donnant lieu parfois à des voyages étonnants. La cloche la plus imposante sortie des ateliers est le gros bourdon de Saint-Omer, il pèse 5841 kg. La sépulture de la famille Wauthy est toujours visible. C’est une tombe modeste, située dans l’ancien cimetière autour de l’église de Sin-Le- Noble.

WEGEWART Kiliaan Mentionné dans le Bulletin du Cercle archéologique, littéraire et artistique de Malines, 1913. Serait aussi nommé Kiliaen WEGEWAERT, actif en 1627 à Kampen (NL), 1626 à De Wolden (NL) et 1637 en fin d'activité. Nous ne lui connaissons aucune cloche en RECIB.

WESPIN Jean Cité par la VBV comme ayant fondu une cloche a Roeselare en 1687. Ce fondeur serait originaire de Lille. Nous n'en trouvons aucune trace.

WESPIN LE JEUNE Perpète Fondeur de l'époque renaissance. Des variations orthographiques existent sur le prénom : Perpète, Perpère. Nous ne savons pas véritablement s'il s'agit d'un prénom, mais tout le laisse à penser. Ce fondeur est actif à Lesse en 1678. L'abbaye de Lesse écrit : "En 1678, un contrat fut signé avec Perpète Wespin le Jeune, concernant la fonte d’une cloche de 217 livres, au prix de 23 patars la livre. Ce ne fut qu’en juin 1683 qu’elle fut suspendue au clocher de l’abbaye. Ce retard semble imputable aux temps de guerre d’alors, avec les incursions continuelles de troupes. La cloche baptisée Saint-Norbert s’étant fêlée, fut réparée en décembre 1693". Nous pouvons dès lors supposer que cette cloche est de mauvaise qualité. Nous ne pouvons déterminer si notre fondeur Perpète Wespin a un lien quelconque avec le fondeur français Jean Wespin. Notons dans le même ordre d'idée que Levache est marié avec Marie Rénaux, fille de Jeanne de Wespin. Nous ne possédons aucune idée sur les éventuels liens familiaux. Une famille Wespin, notable et bien implantée, était localisée à "Dinant-Sur-Meuse" en cette époque. Vu que notre fondeur est nommé le jeune, nous pouvons extrapoler qu'il y eut un "le vieux", et donc un père des mêmes nom-prénom. Cependant, nous n'en avons aucune trace bibliographique.

WIJTS Boudewijn Cité par l'IRPA, pour une cloche réalisée en 1576 à Sint-Walburga de Brugge. A signé WYTS en épigraphie. C'est une assez belle cloche, mais de facture banale. Un homonype était chirurgien à la même période. Y aurait-il confusion entre un mécène et un fondeur ? Nous ne savons rien de plus.

WOESLEVENS Joris Fondeur médiéval répertorié par l'IRPA. Cet organisme ne lui connait pas de cloche, mais seulement des fragments de cloches comportant des blasons, très jolis de surcroît. Datation : de 1401 à 1500. Comment cela fut-il attribué à ce fondeur, grand mystère... L'un des fragments comporte le mot Joris en quadrata. Fondeur a priori originaire de Malines (Mechelen). Fragments conservés à Hoogstraten. Le DFIM confirme l'orthographe du nom. De ce fondeur, nous ne connaissons rien.

WIERINCK Ces fondeurs sont originaires d’Overmere (Berlare). Nous ne savons strictement rien à leur sujet, ce qui est assez décevant. La famille comporte WIERINCK Constant-Jozef,WIERINCK Frans, WIERINCK Jan-Baptist. Jan-Baptist et Frans sont probablement frères, Constant-Jozef est probablement fils de l’un des deux. Frans est parfois nommé Francus en version latinisée. Leur période d’activité semble se borner depuis 1760 (Pays-Bas) – 1777 (Belgique) à 1823. Il existe des fontes allant jusqu’en 1875, nous ne comprenons pas ces dates, qui nous semble être fantaisistes. Les travaux qui nous sont connus sont : Mespelare (1650, date que nous ne comprenons pas mais pourtant bien réelle), Massemen (1777), Lembeke (1777), Breendonk (1779), Gent (1788, en musée), Bassevelde (1782), Vlekkem (1783), Oosterklo (1783), Watervliet (1804), Lede (1814), Schoonaarde (1823), Kalken (non datée), Sint- Kruis-Winkel (non datée).

WITLOCKX Guillaume Nom francisé de Willem Witlockx. Le nom de famille peut faire l’objet d’un certain nombre de fautes d’orthographe peu importantes : Witlocx, Witlock, Witockx, Vitlockx. D’une manière générale, cela ne porte pas à confusion. Fondeur anversois, nous ignorons sa date de naissance. Il est né à proximité de ‘s Hertogenbosch, sans que le nom du village ne nous soit connu. Floruit 1705-1733. Il possède un parcours professionnel un peu erratique. Il débute sa carrière en tant que domestique, où il exerce le métier durant 9 ans. Le pauvre homme n’était pas exploité au meilleur de ses capacités, vu la très bonne qualité de ses réalisations campanaires futures. Par la suite, il devient tourneur sur bois, il produit des statues (dont de l’ivoire et de la corne). Ensuite, il s’installe en tant que facteur d’instruments de musique. Cette activité existe de manière certaine dans l’année 1679. Dans le cadre de son commerce, il est amené à vivre de manière semi-itinérante. Il voyage beaucoup puis au cours de ses pérégrinations, il décide de s’installer au sein de la ville d’Antwerpen (Anvers). Ses premiers contacts avec le milieu campanaire datent de plus ou moins 1705. Il collabore notamment avec Alexis Jullien dans le cadre de l’installation du carillon de Lier. Ce n’est pas pour autant que Witlockx est fondeur. Il effectue sa formation campanaire au sein de l’atelier du réputé Melchior De Haze. Nul ne sait quel fut l’instant clé où Witlockx fondit ses propres cloches. Tout du moins, on sait qu’après la mort de De Haze, Witlockx s’installe à son propre compte. Il existe certainement un délai, car De Haze est décédé en 1697. On sait que ce n’est guère avant 1705 que les activités campanaires débutent véritablement. Witlockx était probablement un ouvrier au sein de l’atelier de De haze, les années 1697-1705 furent probablement celles de beaucoup de questionnements et d’apprentissages. Les premiers travaux conséquents qu’on lui connait sont le renouvellement du carillon de la ville d’Ath en 1715. Les cloches provenant de Henricus Waghevens datant de 1482 étaient jugées insuffisantes. La fonte des nombreuses cloches furent exécutées. Ce fut avec une certaine qualité, mais au grand ennui du fondeur, il fut constaté un décalage d’un demi- ton concernant ce qui était désiré au niveau de certaines cloches. Un nouvel accord fut conclu avec le magistrat. Par le biais de la refonte des cloches anciennes, le tout fut rendu harmonieux. Ce carillon disparut en 1717 sous la colère d’un orage. En 1714, il est mis en concurrence avec Jan- Albert De Grave et Claes Noorden, au sujet d’un carillon à Bruxelles. Nombreuses littératures attribuent ce carillon à Witlockx, voire même le DFIM attribue à De Haze (décédé depuis 17 ans). En réalité, ce sont bien les deux fondeurs hollandais qui réalisent ce carillon. A ce titre, Witlockx pouvait s’en estimer bienheureux, car quelques années plus tard, la petite tour-campanile s’effondre sous le poids du carillon. En 1718, il livre une cloche de 21.000 livres à Brugge (Bruges). Des désaccords graves ont existé quant au poids et à la qualité de cette cloche, jusqu’à ce que le litige soit tranché par la justice ; Brugge est déboutée. Cette cloche disparait lors d’un incendie ravageur en 1741. En 1723, Witlockx est nommé directeur de la fonderie royale d’artillerie de Mechelen (Malines). En 1730, il réalise un carillon très réputé, à la cathédrale de Mafra au Portugal. Cet instrument étrange est un travail qualitatif, il existe encore à ce jour. Guillaume Witlockx décède au cours de l’année 1733, sans que l’on ne connaisse la date exacte. De manière étonnante, on sait qu’il décède loin de sa patrie, puisqu’il s’agit du Bengale en Inde. Il est enterré là-bas. Il part sans successeur pour sa fonderie d’Antwerpen. Joris Du Mery en reprend plus ou moins l’actif, sans pour autant être réellement un successeur. Witlockx est un fondeur majeur. Ses cloches sont très soignées. Elles comportent des médaillons de très bonne qualité.

ZAMAN Jean, A réalisé une cloche pour une église à Enghien, en 1456. Il s’agit vraissemblablement de Jan Zeelstman.

ZEELSTMAN Jan Est un fondeur de cloches médiéval, basé à Malines (Mechelen). Jan ZEELSTMAN est connu sous de très multiples variations orthographiques, dont les principales sont ZELSTMAN, SELSTMAN, ZAMAN, SELTMAN, CELETMAN, Jan et Jean. Le nom Jan ZEELSTMAN est le plus répandu. Comme nombre de fondeurs médiévaux, il n'est connu que par des actes d'état civil et ses réalisations. C'est faible, mais déjà fort intéressant. Zeelstman est un fondeur emblématique concernant le 15ème siècle en Flandre - bien que relativement peu connu des campanologues. Né aux environs de 1410, décédé aux environs de 1475. Il est né à Vessem, un village de la commune néerlandaise d'Eersel, dans la province du Brabant-Septentrional, à une dizaine de kilomètres à l'ouest d'Eindhoven. Il serait possible de dire qu'il s'agit d'un fondeur néerlandais, mais à l'époque, nous étions dans les Pays-Bas bourguignons. Les frontières d'aujourd'hui n'ont aucun sens. Il est éventuellement possible de dire (vu les dédicaces des cloches) que Jan Zeelstman était d'expression néerlandophone. Van Doerslaer fixe sa naissance aux environs de 1410. Nous citons l'ouvrage L'ancienne industrie du cuivre à Malines : Fils naturel de Henri Zeelstman et de Elisabeth Ackermans, il se maria en 1435 ; sa naissance peut donc être fixée vers 1410. Son père Henri Zeelstman est fréquemment cité dans les archives de Malines, il était donc lié à la ville de Malines bien que domicilié à Vessem. La famille Zeelstman jouissait à cette époque là d'une situation aisée. Il se marie en 1435 avec Ida De Greve, provenant de Loën, un village situé entre Wonck et Lixhe, en région liégeoise. Nous ne savons pas si à cette date, il est déjà fondeur, nous pouvons fort bien imaginer qu'il s'agit de la période de son établissement. D'Ida De Greve, il aura deux enfants, Elisabeth Zeelstman et Jeanne Zeelstman. Cette seconde est décédée en bas-âge. En secondes noces, avec Clémence De Becker, il aura une fille dont nous ne connaissons pas le prénom. Nous ne savons pas de qui il tire son enseignement campanaire. Certains ont imaginé que cela provenait de son père. Cela semble douteux, car nul document ne mentionne un fondeur de cloches Henri Zeelstman. Quoiqu'il en soit, il progresse probablement à une vitesse fulgurante. Actif en 1439 comme fondeur, en 1441, il est admis dans la corporation des forgerons et qualifié de Meester. Cela signifie qu'à cette date, il n'était déjà plus un débutant. Ses cloches font parties des meilleures de l'époque. Elles ont déjà un profil gothique fort évolué pour l'époque. En 1441, il migre vers Malines (Mechelen), où il s'installe à proximité de la Dyle. Son atelier se situe Waterstraatje, une impasse démarrant de Hanswijckstraat. Aujourd'hui, l'impasse située au n°37 Hanswijckstraat n'existe plus. En 1449, son père décède. A cette date, quelques opérations immobilières sont réalisées. Les travaux de Jan Zeelstman sont nombreux et de très bonne qualité. Par rapport à ses contemporains, il attache une attention toute particulière à la qualité du bronze. Cela explique que nombre de cloches existent encore à ce jour. Au contraire de Peter I Vanden Ghein, les cloches de Zeelstman sont très sobres, voire austère. Nulles autres décorations que des cordons et des dédicaces en textura quadrata. La liste de ses travaux est la suivante : 1435 - Hoogeloon, Sint-Pancratius - 1 cloche. Pays-Bas, à côté de Vessem. 1439 - Temse - 2 cloches. 7 à 8000 livres. 1442 - Eindhout, Kerk Sint-Lambertus - 1 cloche. 1442 - Westerhoven, Sint-Servatiuskerk (Pays- Bas) - 1 cloche. « Servaes is mijn naam, mijn geluyt zij Gode bequaem. Jan Zeelstman maekte mij MCCCCXLII ». 1443 - Diest, église Saint-Sulpice - 1 cloche. 1443 - Zonhoven, Sint-Quintinus - 1 cloche 1444 - Duffel, Sint-Martinustoren - 1 cloche. « Merten is minen naeme, Min gheluut si Ghode bequaeme, Jan Zeelstman maecte mi int jaar 1444 ». 1445 - Hoogstraten - Il obtient un contrat afin de refondre toutes les cloches de la commune. Le nombre nous est inconnu. Une cloche encore existante à ce jour date de 1444. 1445 - Kleine Brogel - 1 cloche. Provient de Westerhoven. 1446 - Leuven - 1 cloche. 6000 livres. Initialement placée à Saint-Michel, puis déplacée à Sainte-Gertrude. 1456 - Enghien - 1 cloche pour Saint-Nicolas. Fondeur nommé Jean Zaman (?) 1457 - Mechelen, Sint Romboutstoren - 1 cloche. 1457 - Aalst, Belfort - 1 cloche. Similitudes existantes avec la précédente. S'agit-il de la même cloche ? 1457 - Diest - 3 petites cloches. 1458 - Weelde - 1 cloche. A priori 1220 kg. refondue par Michiels SR en 1901. Le musée des beaux arts de Bruxelles possède une cloche de 1460, identifiée Jan Zeelstman sous réserves. 1462 - Mijnsheerenland, 1 cloche. Pays-Bas. 1465 - 's-Gravenpolder (gemeente Borsele), 1 cloche. Pays-Bas. André Lehr borne la carrière campanaire de Jan Zeelstman de cette manière : Zijn oudst bekende klok dateert uit 1435, zijn laatste uit 1465. La première cloche serait celle de Hoogeloon aux Pays-Bas. Cela a quelque chose de logique, étant donné que ça se situe à deux pas de son lieu de naissance : Vessem. La dernière cloche, datant de 1465, serait celle de 's-Gravenpolder. En 1462, il fond pour Mijnsheerenland aux Pays-Bas. Aurait-il quitté Mechelen à la fin de sa carrière afin de se rendre aux Pays-Bas ? Nul ne sait y répondre. Il décède à date inconnue, avant 1475.

ZIL (fonderie) Il s'agit d'une fonderie de cloches russe. Ils fournissent 11 cloches au monastère de Chevetogne en 2011. Ces cloches orthodoxes sont insérées au sein d'un carillon copté comme dans le rite orthodoxe russe. Ces cloches ont des décorations extraordinaires ! La firme s'appelle AMO-ZIL. C'est une usine, qui produit essentiellement des poids-lourds industriels, tels des véhicules de chantier. La délicatesse des cloches et la brutalité des chantiers est difficilement compatible, et pourtant, ça marche... L'entreprise est implantée au sud de Moscou.

 


ANNEXE 1

Le REFOND. Cette liste établit les noms des fondeurs ayant réalisé seul au moins une cloche en Belgique.


A
- Allio Adrien
- Antoine Nicolas & fils (Bassigny)
- Antoine Antoine (Bassigny)
- Aubertin Jean, d'Aubertin (Bassigny)
- Aubertin Toussaint, d'Aubertin (Bassigny)
- Aubrix (lié à Lombard)
B
- Bachin Colart
- De Backer Josse
- Barbasan Joseph
- Barbieux Clément
- Barbieux François
- Barbieux Jean-Baptiste
- Bastien Jules Nicolas James (Bassigny)
- De Baure Jean
- Bauwens-Goossens (alias de P&F en Be) (Pays-Bas)
- Bechault [nous est inconnu]
- Beduwe Joseph (Allemagne)
- Berghes Gil
- Bernaerts Henri
- Bernard Anthoine, Bernard Antoin (Bassigny)
- Bernard André II (Bassigny)
- Bernard Pierre (Bassigny)
- Bertout Jacques
- Beullens Alfons, Beullens Alphonse
- Billoquin Guillaume
- Binamé Louis
- Binamé Nicolas
- Blampain Joachim
- Blampain Michel
- (Les) Blanpain Louis
- (Les) Blanpain Jean-Baptiste
- de Blecki Egide (1324)
- Der Bochumer Verein, (Bochum, Allemagne)
- Bodouche Jean
- Bodri Joannes, Bodri Jean
- Boileaume Nicolas
- Boitel Pierre (Bassigny)
- Bollée Ernest-Sylvain (France)
- Bollée Dominique (France)
- Bollée Louis (France)
- Both Thomas
- Boudart Thibaut, Bout d'Art
- Boulanger Nicolas (Bassigny)
- Bourlet Jean, Bourlet Ioanne (Fr, De)
- Bouvrie Petrus, Pierre Bouverie
- Briot François (France)
- Brochard Aumond (Bassigny)
- Brochard Jean, Brocquaert Joannes (Bassigny)
- Brondel (Charles ?)
- Buytendyck Gérard
C
- Cachet Bodart
- Caluwe L. I. (nous est inconnu)
- Cambron Alexius
- Cambron Toussaint
- Caudrelier Denysot
- Causard Hippolyte
- Causard Charles (Bassigny)
- Causard Firmin
- Cauthals Bartholomeus
- Cauthals Jan
- Cavillier (pas de détail sur lequel)
- Chaboteau Jean (Bassigny)
- Chaboteau Nicolas (Bassigny)
- Chapelle Jean II (Bassigny)
- Chapelle Nicolas III (Bassigny)
- Chapuy Matthieu, Chappius Mathieu
- Chaudoir Joseph
- Chaudoir François
- Chevalier Thomas
- Chevalier Jacques
- Chevresson Nicolas Ier (Bassigny)
- Chevresson Nicolas II (Bassigny)
- Chevresson Joseph (Bassigny)
- Chevresson Jean-Baptiste (Bassigny)
- Ciegeler Hans, Ciegeler Henri, Ciegeler Heinrich (Allemagne)
- De Clerck Jacobus
- De Clerck Peeter
- De Clerck Jean
- Cochois Dominique (Bassigny)
- De Cock Ignatius, De Cock Ignace
- Collin Pierre, François et Jean
- Courteaux Pierre (Bassigny)
- Courteaux Antoine (Bassigny)
- Crockaert Philippe [incertain]
- De Croisilles Robin, ou Robins De Croisilles
- De Croisilles Jacques
- Cronen Jean
D
- Daems Jan Frans, Daems Jean-Baptiste
- Debefve Gilles I
- Debefve Jean
- Debefve Gilles II
- Deboisses Pierre (1235)
- Dechange Joseph
- Delapaix François (Bassigny)
- Delapaix Edme (Bassigny)
- Delapaix Gottfried (Bassigny)
- Delapaix Jean II (Bassigny)
- De La Chaire, H.B. [nous est inconnu]
- Delcourt Florent, aussi Delecourt (France)
- Delcourt Nicolas, aussi Delecourt (France)
- Delcourt Jean, aussi Delecourt (France)
- Delecroix Michel, aussi De Le Croix
- Delespine François (Bassigny)
- Delespine Nicolas (Bassigny)
- Devaulx Nicolas (Bassigny)
- Depoisson Jean (Bassigny)
- Dietrich Paul
- Meester Pierre van Dormeyde
- Dormois frères
- Drouot Clément I (Bassigny)
- Drouot Clément II (Bassigny)
- Drouot Jean-Baptiste (Bassigny)
- Drouot Paul (France)
- Drouot Joseph (Bassigny)
- Dubois Claude (Bassigny)
- Dubois Nicolas (Bassigny)
- Dubois Joseph-François (Bassigny)
- Dubois François-Athanase (Bassigny)
- Duvivier Nicolas (et Morice Louis) (France)
E
- Edel Louis (France)
- Eijsbouts (Pays-Bas)
- Engels Pierre
- Ericx Arnold
F
- Falise Jean
- Feraille Joseph
- Feraille Jacques
- Fievet Dominique
- Flincon François-Bernard-Joseph
- Florent Jean
- De Franchimont Servais
- Fransquin Lambert
- Fransquin Pierre
- Franssen Johannes (Allemagne)
- Fremy Mammès (Bassigny)
- Fronmage Nicolas
G
- Ganard Félix
- Garnier François II (Bassigny)
- Gaulard Charles (Bassigny)
- Gaulard Jean-Baptiste-Nicolas (Bassigny)
- Gaulard Augustin (Bassigny)
- Gaulard François-Alexandre (Bassigny)
- Gillett & Johnston (Angleterre)
- Gonthier Joseph
- Goury Mathieu
- Goussel Frères, fonderie de Metz
- Gouvenot Claude (Bassigny)
- De Grave Jan-Albert
- Grongnart Jean I, Grognart Jean I.
- Grongnart Jean II, Grognart Jean II.
- Grongnart Paul
- Grongnart Roch, Rochus, Grognart Roch
- Grongnart Henri, Henricus
- Guldenborch Thierry
- Fonderie Gulliet-Fils à Lyon (France)
- Gury Nicolas et Jean-Baptiste (Bassigny) (Roy & Gury).
H
- Habert Clément, Habert-Bastien, dit Clémentin (Bassigny)
- Hannot Antoine
- Hazaert Jean
- De Haze Melchior
- Du Hem Johannes, Du Hem Jehan
- Du Hem Gérard
- Du Hem Guillaume, Willelm
- Hémery Antoine-Joseph
- Hemony François (Pays-Bas)
- Hemony Pieter (Pays-Bas)
- Heuwin Isaïe, Herwin, Zewyn Isaïe
- Heuwin Blaise, Zewyn Blaise
- Heuwin Jean, Samyn Jean, Sahuwyn Jan
- Hoerken Jan
- Hoerken Willem
- Holtzer Jacob (France)
- Horacantus (firme Be de Eijsbouts)
- Houzeau Jean
- Huart Joannes Jacobus, Huart Johannes Jacob
- Humblot Claude, Humbelot Claude, Humbert Claude (Bassigny)
- Meester Godwart van Hyntim, De Hintens Godefridus, De Hyntham.
I
- Ingles Pierre
J
- Jacquier De Rosée, le Baron de
- Jacquot Jean, Jaco Jean, Jacob Jean, Jacqot, Iaco, Iacquot, Demartin Jean (Bassigny) (Même personne)
- Janssens Cornelis
- Jérôme & Cie, Dutôt et Cie, Dutôt D. (France)
- Joris Charles, Carolus Joris
- Joris Joseph
- Josès Colard
- Jugle Pierre
- Jullien Alexius, Jullien Alexis (Bassigny)
- Jullien Joseph (Bassigny)
K
- Kaeiwas Wouter, Quaecywas Gauthier
- De Kausaert Pierre
- De Koudenberghe Egidius
L
- Lagasse Nicolas
- Lainville François (Bassigny)
- Lainville Louis (Bassigny)
- Lainville Antoine (Bassigny)
- Laloé Etienne et Ambroise, ou Lalolé
- Langue Maximilien [nous est inconnu]
- Lecocq Jean
- De Leenknecht Van Harelbeke Daniël
- De Leenknecht Van Harelbeke Michiel
- De Leenknecht Van Harelbeke Jan II
- Le Fever Johannes
- Lefebvre Hendrick
- Legay Jean
- Legrand Mathias
- Legrand François I
- Legrand François II
- Legros Martin
- Legros Nicolas
- Legros Pierre
- Lejoncque Gilles-Joseph (campaniste ?)
- Le Vache Nicolas, Levache Nicolas
- Le Vache Pierre, Levache Pierre
- Lavallois F.
- Lavallois, Lavalloys Adam et Jehan
- Lienart Constantin
- Loiseau Claude-François (Bassigny)
- Lombard (Montignies-Sur-Roc)
- Lovinfosse Jean-François
M
- Mabilon Johannes (Allemagne)
- Mabilon Glockengießerei (Allemagne)
- Magret Simon, Maigret
- Magret Dominique, Maigret
- Maitrot Charles, Defoin-Maitrot (Bassigny)
- Maldeuret Jean
- Marchand Jehan
- Marcy Claude, Murcy Claude, Claudius Du Murcies
- Marichal Claude
- Fonderie Pontificia Marinelli di Agnone (Italie).
- Marquebreucq Léopold
- Marquebreucq Gustave
- Mattagne Pierre
- Meire Louis
- Melliaert Pachier, Melliart Paschasius, Paschier
- Du Mery Georges, Dumery Georges, Joris
- Du Mery Guillaume
- Du Mery Jacques, Dumery Jacques
- Michaux Omer
- Michel de Gand, Lemaire Michel, Maistre Michiel (Tournai)
- Michel Joseph (Bassigny)
- Michel Pierre-Henri (Bassigny)
- Michelin Pierre (Bassigny)
- Michiels Marcel JR
- Michiels Marcel SR
- Millot René (Bassigny)
- Moer Jaspar
- Moer Gobelinus
- Moer Willem, Wilhelmus
- Moer Jan
- Du Mollin Josse
- Monaux Pierre, Monaux Frères
- Morlet Jean (Bassigny)
- Morlet Joseph (Bassigny)
- Maître Gérard (Liège), Gérard de Liège
- Maître Jean de Liège, magister Johannis de Leodio, Jan uit Luik
- Maître Jacques (Liège)
- Maistre Jehan le clocghieteur (Leuven)
- Muissart Eustache
N
- Natalis (Trier) [nous est inconnu] (Allemagne)
- Noorden Claes
P
- Paccard (France)
- Pauwels Jan
- Pauwels Johannes (Joannes)
- Peeters Petrus
- Peermans Jean
- Perdry Adrien
- Perner glockengießerei, Passau
- Perrin Charles (Bassigny)
- Perrin Joseph I (Bassigny)
- Perrin Joseph II (Bassigny)
- Perrin Honoré (Bassigny)
- Perseaux (lié à Lombard)
- Petit & Fritsen (Pays-Bas)
- Petit Alexius & Petit Henricus (ancêtre P&F) (Pays-Bas) (Bassigny)
- Petitfour Adam (supposé Bassigny)
- Petitfour Paul-François (Bassigny)
- Petitfourt Hippolyte (Jean-Baptiste) (Bassigny)
- Pireit Johan
- Place Jacques-François
- Place Arnould, De La Place Arnould
- Plumere Joseph, Plumeret, Plumerel (Bassigny, Huy)
- Plumere Claude, Plumeret, Plumerel (Bassigny, Huy)
- Plumere Jean, Plumeret, Plumerel (Bassigny, Huy)
- Plumere Georges, Plumeret, Plumerel (Bassigny, Huy)
- Pluvinage père & fils, Pluvinage Edmond
- Polard Adolphe
- Pont Du Roy Thierry
- Poppenruyter Hans
R
- Racle François (Bassigny)
- Regnault Antoine, Regnaud Antoine (Bassigny)
- Regnault Louis-François (Bassigny)
- Remy Pierre
- Renaud Claude (Bassigny)
- Renier, Renerus, Meester Renierus, De Clocghietere Renier, Renerus clocghietere.
- Richet Louis (France)
- Ritter Pierre
- Roelans David
- Roelans Etienne
- Roelans Ignace
- Roelans Jean
- Roelans Nicolas
- Roelans Alexis-Julien
- De Roesbeke Albert, Albert Van Roesbeke, Van Roesebeek
- Romulus Henri
- De Roussillon Henri
- Roy Joseph-Hubert (Bassigny) (Roy & Gury)
S
- Sagon Jacques, Sagen Jacques
- Sawerain Antoine, Scaverin Antoine
- Scaille Denis, Scaille Dionysius
- Scaille Jean
- Schlaert Adriaen
- Seiguier Jean-Baptiste
- Ser Jean I
- Ser Jean II
- Ser Marc, Le Serre Marc
- Sergeys Constant, Dominique-Constant
- Sergeys François, Fernand-François, Frans
- Sergeys Jacques
- Seurot Antoine (Bassigny)
- Simon Joseph (Bassigny)
- Simon Louis (Bassigny)
- Simon Nicolas (Bassigny)
- Sithof Jean
- Sithof Albert
- Slégers Georges Ier
- Slégers Georges II
- Slouck Henri (dit Slouck de Dortmund)
- Smets Jourdain
- Steylaert Adrien, Steilaert Adriaen
T
- Tabolet Lambert
- Tastenoe Henri
- Teirlinck, G. I.
- Ter Steghe Jean
- Thomas Joseph (Dawir)
- Thouvenel Pierre (Bassigny)
- Thouvenel Nicolas Bonnaventure (Bassigny)
- De Tollenaere M.
- Tordeur Thomas
- Tordeur Jean
U
- Urbain (Lille)
V
- Van Aerschodt Andreas, ALJ Van Aerschodt
- Van Aerschodt Séverin
- Van Aerschodt Félix
- Van Aerschodt Alphonse
- Van Bergen, Heiligerlee (Pays-Bas)
- Van Campenhout Nicolas
- Van Casbroec Jean
- Van Castren Gillis
- Van Dale Denis-Joseph
- Van De Put Jacques
- Van Den Bronche Antoine
- Van Den Eynde Jan I, Jacques, alias Jan Coppens, Jacques Jancoppens, Coppen Jacop Jan, Van Eynde Jan
- Van Den Eynde Jan II, alias Johannes A Fine
- Van Den Eynde Pierre
- Vanden Ghein Wilhem, ou Guillaume
- Vanden Ghein Peter [I]
- Vanden Gheyn Peter [II], Petrus Vanden Ghein
- Vanden Gheyn Peter [III]
- Vanden Gheyn Peter [IV], Peeter Vanden Ghein
- Vanden Gheyn Peter [V]
- Vanden Gheyn Andreas Frans
- Vanden Gheyn Andreas Josephus
- Vanden Gheyn Andreas Lodewijk
- Vanden Ghein Jan [I]
- Vanden Gheyn Jan [II]
- Vanden Gheyn Jan [III], Vanden Gheyn Hans (même fondeur)
- Van De Wyele Jean
- Van Der Linden Pierre
- Vanderlinden Joannes
- Van Der Putten Johannes
- Van Dormen Peter
- Van Espen Felix
- Van Geyseghem Victor
- Van Goes Jan (?) (prénom J.)
- Van Habost Marcel
- Van Halle Gherardt
- Van Kerssevoort Jean, Van Kersservoort Jan
- Van Laer N. et B.
- Van Laer Jan
- Van Laerebeque Jacob
- Van Ludeke Jan
- Van Oberghe Jean
- Van Orque Jean
- Van Roosbeke Jan
- Van Thienen Renier
- Van Triepas, N.
- Van Wick Jan
- Voegelé André (France)
- Von Trier Heinrich I, Henricus (Allemagne)
- Von Trier Gregor I, Gregorius (Allemagne)
- Von Trier Gregor II, Gregorius (Allemagne)
- Von Trier Jan I (Allemagne)
- Von Trier Jan II (Allemagne)
- Von Trier Johann IV (Allemagne)
- Voucet Jehan
- Vrane Jan
W
- Waghevens Hendrik, Waeghevens Hendrikus, Waghevents, Waghemans
- Waghevens Georgius I, Waeghevens Georges I
- Waghevens Georgius II, Waeghevens Georges II
- Waghevens Jacob
- Waghevens Medardus, Waeghevens Medard
- Waghevens Henri
- Waghevens Simon
- Waghevens Jean
- Waghevens Corneille, Wagevens Cornelis
- Walterus (fondeur médiéval)
- Wegewart Kiliaan
- Meester Jorys (Antwerpen), Jorys vander Weenhagen
- Wespin Jean
- Wespin le Jeune Perpète, Perpète Wespin le Jeune
- Wierinck Constant-Jozef
- Wierinck Frans
- Wierinck Jan Baptist
- Wijts Boudewijn
- Witlockx Guillaume, Witlockx Guillelmus
- Woeslevens Joris
Z
- Zeelstman Jan, Selstman Jan, Zaman Jean, Selstcam
Jean
- Fonderie Zil (Russie)


ANNEXE 2
TABLEAU SYNTHÉTIQUE DE CLASSEMENT DES FONDEURS.

Cette table permet de manière franchement simplifiée de savoir à qui on a affaire.


Les fondeurs majeurs

BARBIEUX Clément, BARBIEUX François, BARBIEUX Jean-Baptiste, BEULLENS Alfons, CAUSARD
Hippolyte, CAUSARD Firmin, CHAUDOIR Joseph, CHAUDOIR François, DE CLERCK Jacobus, DE
CLERCK Peeter, DE CLERCK Jean, GRONGNART Jean I, GRONGNART Jean II, GRONGNART
Paul, GRONGNART Roch, GRONGNART Henri, DE HAZE Melchior, le Baron de JACQUIER DE
ROSEE, HOERKEN Jan, HOERKEN Willem, LEGROS Martin, LEGROS Nicolas, LEVACHE Nicolas,
LEVACHE Pierre, DU MERY Joris, MICHAUX Omer, MICHIELS Marcel JR, MICHIELS Marcel SR,
MOER Jaspar, MOER Gobelinus, MOER Willem, SLEGERS Georges I, SLEGERS Georges II,
SERGEYS Constant, SERGEYS François, SERGEYS Jacques, SERRE Jean I, SERRE Jean II,
SERRE Marc, VAN AERSCHODT Andreas ALJ, VAN AERSCHODT Séverin, VAN AERSCHODT
Félix, VANDEN GHEIN Wilhem, VANDEN GHEIN Peter I, VANDEN GHEIN Jan I, VANDEN GHEIN
Jan II, VANDEN GHEIN Jan III, VANDEN GHEYN Peter II, VANDEN GHEYN Peter III, VANDEN
GHEYN Peter IV, VANDEN GHEYN Peter V, VANDEN GHEYN Andreas Frans, VANDEN GHEYN
Andreas Josephus, VANDEN GHEYN Andreas Lodewijk, WAGHEVENS Hendrik, WAGHEVENS
Georgius I, WAGHEVENS Georgius II, WAGHEVENS Jacob, WAGHEVENS Medardus,
WAGHEVENS Henri, WAGHEVENS Simon, WAGHEVENS Jean, WAGHEVENS Corneille,
WITLOCKX Guillaume.

Les fondeurs mineurs
ALLIO Adrien, AUBRIX (lié à Lombard), BARBASAN Joseph, BINAME Louis, BINAME Nicolas,
BODRI Jean, BOUVERIE Pierre, CAUTHALS Bartholomeus, CAUTHALS Jan, CHAPUY Matthieu,
CHEVALIER Thomas, CHEVALIER Jacques, COLLIN Pierre, COLLIN François, COLLIN Jean,
DAEMS Jan-Frans, DAWIR Thomas, DEBEFVE Gilles I, DEBEFVE Jean, DEBEFVE Gilles II,
DECHANGE Joseph, ERICX Arnold, FERAILLE Joseph, FERAILLE Jacques, FLINCON François-
Bernard-Joseph, GANARD Félix, GONTHIER Joseph, GOURY Mathieu, GULDENBORCH Thierry,
HAZAERT Jean, DU HEM Johannes, DU HEM Gérard, HUART Johannes-Jacob, JORIS Charles,
JORIS Joseph, JUGLE Pierre, JULLIEN Alexius, JULLIEN Joseph, LALOE Etienne, LALOE Ambroise,
LAVALLOIS F., LAVALLOIS Adam, LAVALLOIS Jehan, LEFEBVRE Hendrick, LOMBARD,
LOVINFOSSE Jean-François, MARQUEBREUCQ Léopold, MARQUEBREUCQ Gustave,
MELLIAERT Paschier, DU MERY Guillaume, DU MERY Jacques, MOER Jan MURCY Claude,
PERDRY Adrien, PERSEAUX (lié à Lombard), PLACE Jacques-François, PLACE Arnould, ROELANS
David, ROELANS Etienne, ROELANS Ignace, ROELANS Jean, ROELANS Nicolas, ROELANS
Alexis-Julien, SAWERAIN Antoine, SCAILLE Denis, SCAILLE Jean, SITHOF Jean, SITHOF Albert,
STEYLAERT Adrien, TABOLET Lambert, TORDEUR Thomas, TORDEUR Jean, VAN AERSCHODT
Alphonse, VAN DALE Denis-Joseph, VAN DEN EYNDE Pierre, VAN DER LINDEN Pierre, VAN
HALLE Gherardt, VAN LAER N., VAN LAER B., VAN LAER Jan, VAN LAEREBEQUE Jacob,
WIERINCK Constant-Jozef, WIERINCK Frans, WIERINCK Jan-Baptist.

Les itinérants du Bassigny lorrain
ANTOINE Antoine, ANTOINE Nicolas, AUBERTIN Toussaint, AUBERTIN Jean, BAGUE Philippe-
Guillaume, BASTIEN Jules-Nicolas-James, BERNARD Pierre, BERNARD André II, BERNARD
Anthoine, BOITEL Pierre, BOULANGER Nicolas, BROCHARD Jean, BROCHARD Aumond,
CAUSARD Charles, CHABOTEAU Nicolas, CHAPELLE Nicolas III, CHAPELLE Jean II, CHAPELLE
Didier, CHEVRESSON Joseph-Nicolas, CHEVRESSON Nicolas I, CHEVRESSON Nicolas II,
CHEVRESSON Joseph, CHEVRESSON Jean-Baptiste, COCHOIS Dominique, COURTEAUX Pierre,
COURTEAUX Joseph-Nicolas, DEFOREST Claude, DELAPAIX François, DELAPAIX Jean II,
DELAPAIX Edme, DELAPAIX Estienne, DELESPINE François, DELESPINE Nicolas, DEPOISSON
Jean, DROUOT Jean-Baptiste, DROUOT Joseph, DROUOT Charles, DROUOT Clément-Vital,
DROUOT Clément II, DROUOT Paul-Denis, DUBOIS Joseph-François, DUBOIS François-Athanase,
FARNIER Arthur-Xavier-Alexis, GARNIER François II, GAULARD Jean-Baptiste-Nicolas, GAULARD
Charles, GAULARD François-Alexandre, GOUVENOT Claude, GUILLEMIN Pierre, GURY Nicolas,
GURY Jean-Baptiste, HABERT Clément, HEMERY Antoine-Joseph, HUMBLOT Claude, JACQUOT
Jean, LAINVILLE Louis, LAINVILLE François, LAINVILLE Antoine, LOISEAU Claude-François,
MAITROT Charles, MICHEL Martin, MICHEL Joseph-Henri, MICHEL Pierre-Henry, MICHELIN Pierre,
MILLOT René, MORLET Jean, MORLET Joseph, PERRIN Charles-Honoré, PERRIN Charles,
PERRIN Joseph II, PETIT Jean-François, PETITFOUR Paul-François, PETITFOUR Jean-Baptiste,
PETITFOUR Adam, PLUMERE Claude, PLUMERE Joseph, PLUMERE Jean, PLUMERE Georges,
RACLE François, REGNAULT Antoine I, REGNAULT Louis-François, REGNAUD Étienne-Louis-
François, RENAUD Claude, ROY Joseph-Hubert, SEUROT Antoine, SIMON Joseph, SIMON Louis,
THOUVENEL Pierre, THOUVENEL Nicolas-Bonnaventure.

Les français (autres que Bassigny)
BLAMPAIN Joachim, BLAMPAIN Michel, LES BLAMPAIN Louis, LES BLAMPAIN Jean-Baptiste,
BOLLEE Ernest-Sylvain, BOLLEE Dominique, BOLLEE Louis, BRIOT François, CAMBRON Alexis,
CAMBRON Toussaint, DELCOURT Florent, DELCOURT Nicolas, DELCOURT Jean, DORMOIS
frères, DUVIVIERS Nicolas, EDEL Louis, FIEVET Dominique, GOUSSEL Frères, HEUWIN Isaïe,
HEUWIN Blaise, HEUWIN Jean, JEROME & Cie (Dutôt et Cie), DE KAUSAERT Pierre, LEGAY Jean,
MONAUX Frères, MORICE Louis, PACCARD, RICHET Louis, SAGON Jacques, URBAIN, Fonderie
GULLIET-FILS, HOLTZER Jacob, VOEGELE André.

Les hollandais
BAUWENS-GOOSSENS, EIJSBOUTS, FREMY Mammès, DE GRAVE Jan-Albert, HEMONY
François, HEMONY Pieter, HORACANTUS, KAEIWAS Wouter, NOORDEN Claes, PETIT &
FRITSEN, PETIT Alexius, PETIT Henricus, TER STEGHE Jan, VAN BERGEN, WEGEWART Kiliaan.

Les allemands
BEDUWE Joseph, DER BOCHUMER VEREIN, BOURLET Johann, CIEGELER Heinrich, CRONEN
Johann, FRANSSEN Johannes, MABILLON Johannes, MABILON (firme), NATALIS, PERNER (firme),
SLOUCK Henri, VON TRIER Heinrich I, VON TRIER Gregor I, VON TRIER Gregor II, VON TRIER Jan
I, VON TRIER Jan II, VON TRIER Johann IV.

Les luxembourgeois : DIETRICH Paul, RITTER Pierre. L'anglais : GILLETT & JOHNSTON.
L'italien : Pontificie MARINELLI di Agnone. Le russe : ZIL.

Les campanistes, occasionnels campanaires : MATTAGNE Pierre, MEIRE Louis (horloger), Abbé
MOLITOR, PEERMANS Jean, PIREIT Johan, POIGNARD Charles, TASTENOE Henri, TEIRLINCK,
G. I., DE TOLLENAERE M., VAN CAMPENHOUT Nicolas, VAN ESPEN Félix (sculpteur), VAN
GEYSEGHEM Victor (campanologue), VAN HABOST Marcel, VAN SPIERE Jan.

Les fondeurs médiévaux
BACHIN Colart, DE CROISILLES Robins, DE CROISILLES Jacques, FALISE Jean, GERARD de
Liège, JEAN de Liège (magister Johannis de Leodio), Maître JACQUES de Liège, Meester Godwart
van HYNTIM, WESPIN Jean, WESPIN le Jeune Perpète, Meester Pierre van DORMEYDE, DE
LEENKNECHT Van Harelbeke Daniël, DE LEENKNECHT Van Harelbeke Michiel, DE LEENKNECHT
Van Harelbeke Jan II, WALTERUS, RENERUS clocghietere, VAN THIENEN Renier, DE ROESBEKE
Albert, VAN ROOSBEKE Jan, MICHEL DE GAND (LEMAIRE Michel), Maistre JEHAN le clocghieteur,
Jorys VANDER WEENHAGEN, VAN LUDEKE Jan, DE BLECKI Egide, BUYTENDYCK Gérard,
CACHET Bodart, DE KOUDENBERGHE Egidius, DEBOISSES Pierre, MAGRET Simon, MAGRET
Dominique, MARCHAND Jehan, PONT DU ROY Thierry, DE ROUSSILLON Henri, VAN CASBROEK
Jean, VAN CASTREN Gillis, VAN DEN EYNDE Jan I, VAN DEN EYNDE Jan II alias JOHANNES A
FINE, VAN DORMEN Peter, VAN GOES Jan, VAN KERSSERVOORT Jan, VAN OBERGHE Jean,
VRANE Jan, WOESLEVENS Joris, ZEELSTMAN Jan.

Les batteurs de cuivre, occasionnels campanaires
ANTEUNIS Jan, DE BACKER Josse, BERGHES Gil, BERNAERTS Henri, BILLOQUIN Guillaume,
BOILEAUME Nicolas, BOTH Thomas, CALUWÉ Louis-Jean, CAUDRELIER Denysot, DELECROIX
Michel, FRANSQUIN Lambert, FRANSQUIN Pierre, INGLES Pierre, JOSÈS Colard, LANGUE
Maximilien, LECOCQ Jean, LEGRAND Matthias, LEGRAND François I, LEGRAND François II,
MALDEURET Jean, POPPENRUYTER Hans, SMETS Jourdain, VAN DE WYELE Jean, VAN ORQUE
Jean, VAN TRIEPAS N., VAN WICK Jan.

Ceux dont on ne sait rien
DE BAURE Jean, BECHAULT, BERTOUT Jacques, BODOUCHE Jean, BRONDEL, DE COCK
Ignatius, CROCKAERT Philippe, DE LA CHAIRE, H.B., FLORENT Jean, DE FRANCHIMONT Servais,
FRONMAGE Nicolas, JANSSENS Cornelis, LAGASSE Nicolas, LE FEVER Johannes, LIENART
Constantin, HANNOT Antoine, MARICHAL Claude, DU MOLLIN Josse, PAUWELS Jan, PAUWELS
Johannes, PEETERS Petrus, PLUVINAGE Edmond, POLARD Adolphe, REMY Pierre, ROMULUS
Henri, SEIGUIER Jean-Baptiste, SCHLAERT Adriaen, VAN DEN BRONCHE Antoine, VAN DE PUTE
Jacques, VANDERLINDEN Joannes, VAN DER PUTTEN Johannes, VOUCET Jehan, WIJTS
Boudewijn.

 

ANALYSE DU FONDS REFOND

Liminaire

Le REFOND 1 est l’inventaire des fondeurs de cloches, de toute nationalité, ayant réalisé seul au moins une cloche en Belgique. Le RECIB 2 est l’inventaire des cloches en Belgique, existantes ou disparues. Introduction Le REFOND est terminé. Cette phrase a de quoi faire sourire tant on peut savoir à quel point ces recherches ne s’achèvent jamais. Selon des termes un peu moins prétentieux, il serait possible de dire que le REFOND est arrêté à un moment précis, un moment clé, gelé le temps d’être analysé. Ce moment clé, c’est qu’en principe, il n’y aura plus de nouvel apport de masse. Le RECIB et le REFOND ont totalisé jusqu’à présent environ 2500 heures de travail. Ce travail de dépouillement d’archives ne tient nullement compte du temps qu’ont passé les très multiples écrivains à décrire la vie des fondeurs, celui des campanologues à monter aux clochers, etc. Somme toute, le travail cumulatif est donc énorme. Le REFOND a été réalisé en collationnant toutes les données du RECIB, à savoir : qui est le fondeur ? A la suite de ça, la vie de chaque fondeur a été analysée au crible fin. Le but a été de déterminer de nombreux points, pris comme une analyse systémique : 1) Existe-t-il ? Les données de l’IRPA ont généré de nombreuses fantasmagories de fondeurs purement fictifs. 2) L’orthographe de son nom est-elle bonne ? Les francisations de noms néerlandophones ont généré des sources d’erreurs innombrables 3 . 3) Est-il doublon ? Des personnages comme Jan II Van Den Eynde et Johannes A Fine sont... les mêmes ! Juste un peu schizophrénique... 4) Est-il fondeur ? Même en des temps proches de nous (20 ème siècle), nous avons eu des campanologues sérieux qui inventoriaient des gens comme fondeurs alors qu’ils sont : campaniste (fréquent), carillonneur, sculpteur. Plus dur à trier, ils sont batteurs de cuivre, nous y reviendront. Après avoir passé au crible un grand nombre de données, nous estimons que nous sommes arrivés à un point où aucun fondeur, qu’il soit majeur ou mineur, ne sera ajouté. Les seuls ajouts qui pourront exister sont de trois ordres : 1) La venue d’un nouveau fondeur, comme ce put être le cas de Pontificia Marinelli di Agnone en 2002, Perner glockengießerei en 2009, ZIL en 2011, Voegelé en 2012. 2) La découverte qu’un batteur de cuivre était (en fait) (réellement) fondeur. 3) Une heureuse découverte en clocher. Mais ne nous faisons plus trop d’illusions... Ces recherches ont permis d’arrêter la liste des fondeurs à 416. Ces recherches ont permis de monter le RECIB à 16.220 cloches en fin 2013, date de clôture de ce texte. Ces recherches ont permis de constituer le DFC. Il s’agit du dictionnaire des fondeurs de cloches. Ces recherches ne sont soutenues par aucun organisme public. Elles ne font l’objet d’aucune organisation associative, formelle ou informelle. Elles ne font l’objet d’aucune validation scientifique organisée. Elles n’intéressent personne. Ces quelques phrases permettent d’éliminer d’office tout sentiment présomptueux quant aux travaux réalisés. 1 Registre des fondeurs. 2 RÉpertoire des Cloches Identifiée en Belgique. 3 Claes Noorden était décrit comme étant Nicolas Du Nord. Bon courage pour s’y retrouver... C’est réalisé « pour » la connaissance du campanaire et c’est déjà pas mal. Les apports du REFOND quant aux fondeurs médiévaux Le REFOND totalise : 45 fondeurs médiévaux et 26 batteurs occasionnels. Par fondeur médiéval, on entend un floruit exclusivement non dépassant de l’année 1500. Quant aux batteurs, il fut compté tous les batteurs de cuivre qui ont cette activité régulière mais qui furent un jour ou l’autre amenés à réaliser une cloche. Quels sont les enseignements ? 1) La cloche la plus ancienne fondue en Belgique date de 1235 4 . Cette connaissance est médiocre par rapport à la France d’une part, mais surtout par rapport à l’Allemagne, où l’on remonte avec facilité jusqu’en 1090 ; la date est même 1040 en Italie, bien que les données les concernant soient plus floues. Des travaux intenses doivent être menés concernant ces cloches anciennes. Seul le « Goet ende wael gheraect » (Van-Loon Van De Moosdijk) est une étude suffisante 5 . Déplorons que ce soient les hollandais qui l’aient faite en s’intéressant à nos cloches. Nous ne sommes même pas capables de le faire, triste situation... 2) Les fondeurs médiévaux représentent 17% du refond. C’est beaucoup. Nous nous attendions à moins. Ces fondeurs ont le plus souvent une production qui ne leur permet pas de vivre du métier. La plupart ont des métiers additionnels ; d’où d’ailleurs la très grande difficulté à trier. Ils sont dinandier, batteur de cuivre, batteur de laiton, orfèvre, forgeron, étainier (estainer), fondeur d’artillerie, sculpteur, ferronier. Les plus réputés prennent la direction de la corporation des forgerons, d’autres de la corporation des febvres. Les plus grands deviennent « eswardeur », soit un juré de la corporation. 3) Les tris entre batteurs et fondeurs sont sujet à caution. Nombreux sont ceux qui ont eu des parcours professionnels agités. Pour un certain nombre de batteurs (environ 30), ils furent exclus du Refond faute de données fiables. 4) Les médiévaux sont souvent nommés par leur prénom et leur provenance : Robins de Croisilles, Jan uit Luik. Parfois, cela cache un vrai nom : Michel de Gand est en fait Michel Lemaire. La plupart sont qualifiés de Maître : Maistre Jacques, Magister Johannis, Meester Renerus. Les corrélations n’ont pas posé de grandes difficultés. 5) Nous n’avons pas localisé de fonte monastique (1050 à 1250). Cela a existé en France et en Allemagne. Jugeons donc acquis que cela a existé en Belgique. Malheureusement donc, nous n’avons localisé aucune trace. 1200 voit un démarrage très lent. 1300 est lent, principalement marqué par la dinanderie. La véritable effervescence se situe dans la période 1400-1450. Elle se situe à Gent (Gand), Tournai, Liège. Elle sera suivie d’Antwerpen (Anvers) et de Mechelen (Malines). Tous les autres centres sont secondaires. Cette période est très fortement empreinte des fondeurs flamands 6 . Les apports du REFOND quant aux fondeurs majeurs Cette liste ne comporte aucune surprise, tous ces fondeurs sont bien connus en Belgique. 4 Maître Pierre Deboisses. 5 Sous la direction d’André Lehr. 6 Bien que ça n’ait aucun sens de parler de la sorte... car cela fait référénce à des frontières qui étaient inexistantes. Ils proviennent de ‘s Hertogenbosch par exemple, qui est un grand centre (Van Hyntem, Moer, Hoernken, Van Wou). Signalons uniquement que le classement comporte quelque chose d’un peu arbitraire. En effet, si des Causard, Van Aerschodt et Michiels sont majeurs par la qualité et le nombre, d’autres se trouvent dans des zones un peu plus intermédiaires, discutables, voire floues. C’est le cas des Le Serre, majeurs par la qualitéL Mais que dire des Legros, classés en mineurs. Selon les points de vue (notamment et surtout géographiques), ils peuvent être classés comme majeurs et ce ne serait pas une faute. Sachons donc juste que la situation est en partie arbitraire, c’est compréhensible – il faut bien un semblant de classement. Au niveau du nombre de cloches fondues, ces fondeurs majeurs sont écrasants. D’une manière générale, on observe assez peu de ségrégation linguistique. Les fondeurs vont un peu partoutL sauf dans une période plus récente. Les Van Aerschodt et les Michiels ont beaucoup fondu en Flandre, les Causard beaucoup en Wallonie. Considérant le nombre de cloches respectifs, allant par plusieurs milliers, il est nécessaire d’en parler. Cette ségrégation n’est pas exclusive, c’est une tendance. Les apports du REFOND quant aux fondeurs mineurs Cette liste est assez hétéroclite. Elle l’est : * en fiabilité de l’information car certains fondeurs sont peu connus. * en quantité d’information. En quelques fondeurs, cela donne un peu l’impression de comparer des pommes et des poires. Il y a des contextes fort différents, entre le fondeur mineur parce qu’il a peu fondu mais qui prend part dans une large dynastie, le fondeur mineur presque médiéval, le fondeur mineur qui a coulé une seule cloche et dans le fond, on se demande pourquoiL Là encore, il y a un manque probable de cohérence. Il est évident que classer n’a rien d’évident mais qu’en définitive, il faut tout de même le faire. Les campanistes et les fondeurs occasionnels Cette liste comporte une liste de gens qui sont très mal connus. Ce sont des fondeurs qui proviennent de profils professionnels variés et qui au cours de leur cursus, ont fondu une cloche ou plus, de manière certaine. Aussi étonnant que ça soit, ils sont tout de même assez nombreux. Ils sont campaniste, horloger, ferronnier, orfèvre, sculpteur, etcL Bien qu’ils soient peu connus, ceux pour lesquels nous disposons d’informations font preuve le plus souvent de parcours assez originaux. Ceux dont on ne sait rien Ils sont malheureusement nombreux. Cités par l’IRPA ou des textes anciens, nous ne possédons pas la moindre information les concernant. De cette liste ont été purgées le plus possible d’erreurs, et de manière non limitative : * Les erreurs de noms, lorsqu’un fondeur connu est nommé d’une manière tout à fait ubuesque. * Les erreurs de fonction, comme par exemple lorsqu’un horloger est décrit comme étant un incroyable fondeur de cloches, majeur et influent (sans exagérationL) * Les fondeurs étrangers qui en réalité n’ont rien réalisé en Belgique. Ces actions permettent déjà d’établir un tri sévère. Il est évident que des erreurs existent encore, car les tris sont éminemment difficiles à faire. Il est (relativement) facile de décrire quelque chose qui existe, il est nettement plus ardu de prouver que quelque chose n’existe pas. Les apports du REFOND quant aux fondeurs étrangers C’est à ce stade que les apports du Refond sont les plus intéressants. Les fondeurs ont été classés par leur origine. Ce classement a pris un aspect de suprématie par rapport aux caractères : majeur / mineur, médiéval, etc. c’est un choix, ce n’est pas indiscutable. En même temps, c’est aussi bien réversible que réalisable de manière complémentaire. Les données sont très franchement discutables vu que les frontières de l’époque ont beaucoup changé. Nous ne tenons nullement compte des Pays-Bas espagnols, autrichiens, de la principauté de Liège, etc. De ce fait, on est en totale abstraction, ce d’autant plus que les fondeurs ont pas mal migré au cours de leur existence. Il est tenu compte des frontières actuelles. Il est honnête de reprocher qu’il ne s’agit de rien d’autre que d’une vue de l’esprit. Nous estimons qu’elle est tout de même très intéressante. Ainsi donc, par rapport aux fondeurs strictement belges (je le répète, on est dans l’abstraction), les fondeurs étrangers proviennent de : France : 122, soit 29% Dont Bassigny : 89, soit 21% Dont le reste : 33, soit 8% Allemagne : 17, soit 4% Pays-Bas : 15, soit 3,6% Luxembourg : 2, soit 0,5% Angleterre : 1, soit 0,25% Italie : 1, soit 0,25% Russie : 1, soit 0,25% Que retenir de cette liste ? * La Russie, l’Italie, le Luxembourg, ce sont des cas particuliers. * L’Angleterre, il s’agit d’une firme qui a pas mal exporté. * L’Allemagne : assez étonnant dans le fond, car jusqu’ici, il était transmis en tradition orale que l’Allemagne a eu une tendance à très peu exporter. L’argument choc, c’est l’obstacle linguistique. Nous ne nous attendions pas à avoir une présence de 17 fondeurs. Ces données sont à minorer dans le sens où ils sont tous des fondeurs mineurs en nombre de cloches (certains sont très réputés en matière de qualité). Ils occupent principalement la section germanophone de la Wallonie, mais aussi de manière éparse quelques villages surprenants. Dans l’ensemble, si l’on doit conclure, il est tout de même vrai de dire que : vu le nombre de fondeurs en Allemagne, vu leur influence énorme, vu l’énorme nombre de cloches fondues, au final tout conjugué, cela fait relativement peu de cloches en Belgique. * Les Pays-Bas : le nombre de fondeurs est finalement peu élevé. C’est un grand étonnement car nous aurions estimé cette valeur à facilement le double, vu les accords commerciaux datant du temps des Pays-Bas espagnols et autrichiens. Certains fondeurs (Eijsbouts, Petit & Fritsen) sont très influents en matière du nombre de cloches fondues. En même temps, c’est la sphère d’influence de deux fondeurs majeurs. La donnée est donc un peu étonnante et pas forcément explicable en détails. * La France a eu une influence majeure, reprenant pas loin du tiers des fondeurs. Cette donnée est touffue et mérite d’être analysée ; en un certain sens c’est normal puisque cela reprend quasiment un tiers du Refond. 8% des fondeurs proviennent de toute la France. Si dans les temps reculés, ils sont surtout frontaliers (Nord, Pas-de-Calais, Ardennes), la tendance est à la dispersion à la révolution industrielle, les chemins de fer aidant. Là encore, nous ne déterminons pas pourquoi les Pays-Bas peinent à atteindre 4% alors que la France est à 8%. Ce n’est nullement le cas d’un régime linguistique préférentiel, puisque le Refond est collaboratif. Là où une valeur saute aux yeux de manière exacerbée, c’est celle des fondeurs du Bassigny. En nombre de fondeurs – qui est à ne pas confondre avec le nombre de cloches – nous sommes à 21%. Un cinquième des fondeurs auxquels on a affaire proviennent du Bassigny. Nous savions que c’était élevé, mais dire que c’était à ce point làL C’est en cet endroit que la phrase d’Henry Ronot prend en quelque sorte de la force : les fondeurs du Bassigny, un rayonnement sur l’Europe. C’est visiblement le cas ! En tout cas, la Belgique en est un témoignage. Elle n’en fut pas le seul territoire, loin s’en faut. Les fondeurs du Bassigny ont pris pour cible la France, la Belgique et l’Allemagne. En cette dernière, on les retrouve beaucoup en Rhénanie, Palatinat, Westphalie, Eifel et Ruhr. Assez étonnamment, ils ont très peu migré vers les Pays-Bas. Peut-être cela fut à cause du protestantisme. En Belgique, déjà d’une part le nombre de fondeurs est important. Il est à noter que le nombre de cloches est tout de même relativement considérable. Quant à l’aspect majeur / mineur, il y eut dans les fondeurs du Bassigny des lignées franchement majeures : les Drouot, Causard, Perrin, Delapaix, Regnault, etc. Bref, l’apport est important à nombreux points de vue. La valeur de 21% est tout de même un peu gonflée du fait qu’en certaines campagnes, les fondeurs sont venus à cinq dans le but de couler une cloche. Cet aspect fausse un peu les comptages. * En guise de conclusion, presque 38% des fondeurs sont étrangers à la Belgique des frontières actuelles. C’est une valeur extraordinairement élevée. Comment est-ce que cela s’explique ? - Le territoire est petit, c’est normal. - Il est un grand carrefour commercial en diverses époques. - Il est majoritairement catholique en certaines époques, au contraire des Pays-Bas, en certaines périodes protestant. Donc beaucoup de cloches, beaucoup de fondeurs, beaucoup de brassage d’informations, du passage, un territoire commercial à explorer. - Les frontières ont été bouleversées. La même étude qui considèrerait l’entièreté des Pays-Bas espagnols et la principauté de Liège (ce qui a un sens géographique) aurait un résultat sensiblement différent. * Il est à considérer que : Les Pays-Bas unifiés + principauté de Liège formaient un territoire commercial relativement uni et concret sur les 17 provinces (Pays-Bas + Belgique). Les territoires germanophones ont eu une histoire fortement chamboulée par les guerres et les pillages, ont fait partie de la France puis de l’Allemagne. Le Bassigny a eu une influence majeure. Le tout démontre bien à quel point les données sont complexes et qu’il est nécessaire de relativiser. Au moins, le Refond est une première étude de caractérisation du genre en Belgique. Elle existe à l’état embryonnaire aux Pays-Bas, elle est fort développée en Allemagne et en France. Tout ceci est à considérer comme un point de départ. Le Refond n’a plus varié de plus de 5% depuis mi-2012. La liste est stabilisée depuis un an et demi à date de cette rédaction. Nous espérons que cette liste est représentative et fidèle. Seule la campanographie pourrait un tant soit peu changer la donne en matière d’inventaire. L’engouement du public existe peu (si ce n’est pas). On l’espère, pourtant.