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De nombreuses notices existent sur les fondeurs de cloches, en France, en Belgique, aux Pays-Bas ou en Allemagne. Ces notices sont souvent de grand enseignement. Ces documents sont parfois épars.
En agrégeant le contenu de ces textes, le présent document se propose de faire le point sur les fondeurs de cloches ayant réalisé au moins un instrument en Belgique.
Bon nombre de ces notices biographiques sont disponibles sur le site Tchorski. Toutefois, ce sont des informations éparses et parfois lacunaires. En un seul livre, les pages qui suivent sont un essai afin de faire le point le plus précis possible sur l’état des connaissances. Ce dictionnaire liste tous les fondeurs de cloches ayant réalisé une cloche en Belgique. A chaque fondeur est donné une notice biographique.
Les fondeurs de toutes nationalités sont listés. Seuls trois caractères d’exclusion existent : * Ils ont fondu une cloche, ce qui signifie que cela exclut tous les batteurs de cuivre, dinandiers, orfèvres, étainiers, forgerons ; mais aussi tous les carillonneurs, campanologues, campanistes.
* Ils ont fondu une cloche, donc un objet dont le diamètre à la bouche est supérieur ou égal à 31 cm. Cela exclut tous les fondeurs de clochettes à main, d’appeaux, de sonnailles, de clarines, voire même de bols tibétains.
* Ils ont fondu en Belgique, considérant les frontières actuelles. C’est tout à fait stupide vu que dans les Pays-Bas espagnols ou autrichiens, les frontières étaient autres. Il faut bien se fixer une limite et donc celle-ci est arbitraire.
En de rares cas, nous citons des non-fondeurs de cloches. C’est parce que la tradition historique les répertorie comme tels et c’est une erreur que nous devons mettre en avant. Ces cas sont rares.
Les sources qui ont été utilisées au sein de ce dictionnaire sont d’une très grande variété. Elles sont environ au nombre de 500. Il faut bien voir que certaines ne comportent qu’une demi-ligne de texte nous intéressant. Il est évident que peu de littératures majeures existent. Le but de ce dictionnaire a été de regrouper le tout de manière synthétique, factuelle, méthodique et lisible.
Ci-dessous, nous listons les sources principales qui ont été utilisées.
1) Le dictionnaire des facteurs d’instruments de musique, de Malou Haine et Nicolas Meeus, éditions Mardaga. Il s’agit de l’ouvrage le plus complet, reprenant une myriade d’informations sur les fondeurs de cloches de Belgique. Le présent document en est inévitablement très largement empreint, Ce dictionnaire, abrégé DFIM, est mentionné en source à chaque fois que cela se doit. L’avantage du DFIM : La première grosse ébauche de dictionnaire existante. Les inconvénients du DFIM : Cet ouvrage traite de « tous » les facteurs d’instruments de musique, en Wallonie et Bruxelles. Cela signifie que de très nombreux artisans sont mentionnés. De ce fait, les auteurs n’ont pas forcément eu la possibilité de développer à souhait la partie cloche – cela peut se comprendre. La Flandre est exclue. C’est dommage nous concernant.
2) Le REFOND et RECIB. Inventaires. Ce sont deux documents qui listent les fondeurs de cloches (première liste) et les cloches inventoriées en clocher (seconde liste), le tout uniquement pour la Belgique.
3) Le dictionnaire des fondeurs de cloches du Bassigny, Henry Ronot. Editions Faton. Un ouvrage fabuleux décrivant avec force de détails l’activité des saintiers ambulants du Bassigny, nombreux en Belgique. L’avantage : EXTREMEMENT rigoureux ! Le désavantage : Se limite assez souvent aux seules données généalogiques.
4) Les recherches historiques de Maurice Thouvenin. Ce sont des ouvrages publiés uniquement à destination de la recherche. Elles permettent de compléter les données concernant les migrations de fondeurs du Bassigny.
5) L'ancienne industrie du cuivre à Malines de Georges Van Doorslaer. Cet ouvrage ancien fait le point sur tous les fondeurs ayant été actifs à Mechelen. L’avantage : Traite de fondeurs rares et possède des données rares. Le désavantage : Ecriture romantique peu rigoureuse.
6) Les fondeurs de cloches anversois de Fernand Donnet. Cet ouvrage ancien fait le point sur tous les fondeurs ayant été actifs à Anvers. Moins complet que le Van Doorslaer. L’avantage : Traite de quelques fondeurs rares. Le désavantage : Ecriture romantique peu rigoureuse.
7) L’IRPA a inventorié les 4500 cloches enlevées par les allemands en 1943. Ce vaste dossier permet de prendre connaissance de nombreux fondeurs et nombreux travaux. Ils ont digitalisé ce qu’on appelle le fonds De Beer. Avantages : Nombreux fondeurs rares, bibliothèque énorme. Désavantage : Grand nombre de données non identifiées (anonymes). Nous remercions ici présent l’énorme travail réalisé par les archivistes de l’IRPA.
8) Les recherches de Philippe Slégers concernant la famille Causard-Slégers.
9) Les enregistrements campanaires réalisés par l’ACW et la VBV, respectivement associations campanaires en Wallonie et en Flandre.
10) Le Cloquet et De la Grange, ouvrage ancien qui donne quelques informations non négligeables sur les fondeurs tournaisiens. Malheureusement, l’ouvrage est assez bref.
11) Le dictionnaire des fondeurs de cloches établi par André Lehr. Il a établi un panel de documents très rigoureux concernant tous les fondeurs ayant travaillé d’une manière ou d’une autre aux Pays-Bas. Avantage : De manière précise, décrit un certain nombre de fondeurs un peu rares. Désavantage : Parfois, les notices sont brèves. Avec ces onze sources, il y a déjà un flux d’information fort vaste à ordonner. Parfois les informations sont contradictoires. Dans tous les cas, ces sources majeures ont donné leur empreinte dans notre dictionnaire. Ce dictionnaire est un projet sur 10 ans, dont déjà 3 sont consommés ! Ce dictionnaire ne prétend pas être meilleur que tout. C’est un essai de synthèse, à savoir regrouper toutes les informations, exclure le faux si possible, ordonner puis informer.
ALLIO Adrien
Maître fondeur de cloches actif en 1673 auprès
de la ville de Tournai.
ANTEUNIS Jan
Est un artiste sculpteur de bronze, dont les
statues sont superbes, mais n'est pas un
fondeur de cloches. De ce fait, il est enlevé du
REFOND.
ANTOINE Antoine
Fondeur provenant de Robécourt, né en 1784
et décédé en 1845.
Connu en Belgique sous deux biais, la fonte de
la cloche de Morialmé avec Claude-François
LOISEAU, et une série de campagnes avec
son père Nicolas II ANTOINE. Vu les dates de
fonte, entre cinq et dix campagnes sont
réalisées, s'étalant de 1803 à 1821. La quasi-
totalité est identifiée sous le terme ANTOINE
Nicolas & Fils.
Antoine ANTOINE est le fils de Nicolas II
ANTOINE. Il se marie avec Marguerite-
Catherine LOISEAU, c'est ainsi qu'il deviendra
le beau-frère de Claude-François LOISEAU.
Cela débouchera sur la constitution d'une
société nommée ANTOINE-LOISEAU. Antoine
ANTOINE est un fondeur exclusivement
itinérant. Sa carrière de fondeur durera une
quarantaine d'années.
Notons qu'Antoine ANTOINE a collaboré avec
Joseph DROUOT, bien que cela ne débouche
sur aucune cloche en Belgique. Il aurait aussi
accompagné les campagnes de Pierre
COURTEAUX. En comptant les réalisations
d'ANTOINE Nicolas & Fils, cela correspond à
19 cloches. Ces réalisations sont très
méconnues en Belgique étant donné qu'il n'en
reste plus aucune existante à ce jour.
ANTOINE Nicolas II
Fondeur provenant de Robécourt, né en 1747
et décédé à date inconnue. En première
noces, il a trois enfants, dont Antoine
ANTOINE, fondeur de cloches. En seconde
noces, il a une fille, Marie-Thérèse ANTOINE,
qui se marie avec Pierre COURTEAUX.
Antoine ANTOINE est donc le demi-frère du
fondeur Pierre COURTEAUX. De Nicolas II,
nous ne savons rien.
AUBERTIN Toussaint
Inconnu du DFIM, ainsi que de Berthelé, nous
nous basons sur Henry Ronot ainsi que des
recherches de Maurice Thouvenin. Toussaint
AUBERTIN est né vers 1649 et décédé le 11
janvier 1738. Son lieu de naissance n'est pas
connu vu que les registres paroissiaux de
Lanques ne sont pas antérieurs à 1683. Il
décède à Lanques, où il fut inhumé. Il se marie
le 8 janvier 1686, avec Marie Dufour. Il a 6
enfants, dont aucun ne sera fondeur, sauf
méconnaissance de la question.
Lanques-Sur-Rognon n'est pas un village de
fondeurs, au contraire de Breuvannes ou
Doncourt. Henry Ronot y répertorie seulement
quatre fondeurs. La faible dimension du village
joue évidemment en défaveur (plus ou moins
220 habitants). Le nombre de fondeurs est
malgré tout un ratio faible. A noter, ce village
se trouve légèrement à l'écart, à l'ouest, des
grands centres campanaires actuellement
connus.
Les travaux en Belgique sont limités :
Froyennes (1679), Oudenaarde (1690, avec
Jean Aubertin), Warcoing (1679). En France
sont enregistrés : Vielmanay (1676), Epineuil
(1677), Roubaix (1679), Tourcoing (1686),
Messigny-et-Vantoux (1695), Prémeaux-
Prissey (1695), Chaumont (1701).
Les enregistrements font ressortir les données
suivantes : Des collaborations régulières ont
eu lieu avec Jean Aubertin, fondeur de métail à
Perrusse. Les liens de parenté entre Jean et
Toussaint ne sont pas connus. De Jean à ce
titre, il n'est rien connu. Ces enregistrements
témoignent aussi d'une campagne en
Bourgogne, de deux en Belgique, d'une dans
le Nord de la France, groupée avec la
Belgique. Les Aubertin n'étaient probablement
pas des fondeurs majeurs.
BACHIN Colart Fondeur médiéval né à Tournai, originaire de
Tournai, et actif en ladite ville en 1431, dans le
cadre du démontage et remontage du bourdon
Le Vigneron. En 1433, il effectue des travaux
de campaniste à l'église Saint-Nicolas de
Tournai. Il est alors nommé Maître Colart
Bachin. En 1428, il est devant la justice,
condamné pour propos outrageants : Colart
Bachin fut condamné pour avoir prononcé des
paroles séditieuses, « nommant aucuns
doubles-anchois , et disant qu'on en avait trop
souffert ». Cloquet et De la Grange ne nous en
apprennent pas plus et du coup, nous sommes
incapables de dire s'il s'agit d'un fondeur ou
d'un campaniste.
BARBASAN Joseph
Fondeur mentionné par le DFIM comme étant
actif à Couthuin en 1760. fl. 1750-1775, et
probablement originaire de Meurthe-et-Moselle
(54). Nous ne savons rien de lui, jusqu’au fait
de n’avoir jamais rencontré son nom dans un
quelconque texte historique.
BARBIEUX
Famille de fondeurs de cloches originaire de
Tournai. Cette famille comporte François
Barbieux, Jean-Baptiste Barbieux et Clément
Barbieux. Leur période d’activité s’étend de
1713 à 1779. Ils sont connus en Recib pour 15
cloches de sonnerie et 47 cloches de carillon.
En France, ils sont connus pour 6 cloches, leur
période d’activité est prolongée jusqu’en 1784.
Les Barbieux sont des fondeurs de très bonne
réputation. L’orthographe de leur nom ne fait
état d’aucune variation, ce qui est plutôt rare.
BARBIEUX François
Floruit 1713-1755. Neveu et successeur des
fondeurs de cloches François et Pierre Collin.
François Collin attribue à son neveu François
Barbieux, « les outils, ainsi que les croisures
de fer servant à tourner les plats d'estainnier,
et les patrons qui seront trouvés à ma mort
servant a mon métier ».
Ses premières activités débutent en 1713,
lorsqu’il fournit des cloches destinées à l’église
Saint-Brice de Tournai. En 1714, il fournit une
splendide cloche au beffroi de Mons, il rate
cette cloche deux fois à cause d’avaries au
four. Sa biographie fait état de trous. En effet,
on perd sa trace jusqu’en 1724, où on le
retrouve actif à Orcq, puis en 1734 à Sainte-
Marguerite de Tournai. Il ne réalisera à notre
connaissance aucune cloche hors des limites
administratives actuelles de Tournai. Il a un
fils, Jean Baptiste. Les travaux qu’il effectue
avec lui s’orientent vers du carillon. Il est actif à
ce sujet entre 1743 et 1755. Au-delà de cette
date, nous perdons totalement sa trace. En
1739, des travaux plus éloignés sont exécutés.
Un entretien est réalisé sur 4 cloches au sein
du carillon de Bapaume.
BARBIEUX Jean-Baptiste
Floruit 1744-1780. Fils de François Barbieux et
oncle de Jean-Baptiste-Joseph Flincon. Les
premiers travaux que nous lui connaissons
sont réalisés avec son père, comme évoqué
supra, lors de la réalisation de cloches
destinées à un ou des carillons. Une part de
ces cloches existent encore à ce jour. Dans la
même période (1750), il fond 14 cloches
destinées à Antoing et en 1751, 35 cloches
destinées au carillon d’Oudenaarde. Ce
carillon doit faire preuve d’un indéniable
manque de qualité, car seulement 3 cloches
sont acceptées.
Hormis quelques cloches de sonnerie, on le
verra encore investi dans le monde du carillon,
avec des travaux en France (Saint-Quentin), et
un second à Izegem en 1768. Les derniers
travaux que nous lui connaissons
correspondent à un carillon livré à l’église
Saint-Brice de Tournai en 1780. Dans
l’ensemble, peu de ses travaux ne s’éloignent
du tournaisis.
D’après la bibliothèque Sainte-Geneviève de
Paris, François Barbieux serait l’auteur d’un
ouvrage datant de 1748 : L'art de fondre les
cloches ; avec aquarelles et figures à la plume.
Le livre apparait comme étant extrêmement
soigneux.
BARBIEUX Clément
Floruit 1784. Filiation inconnue, il est assez
probablement le fils de Jean-Baptiste. Les
seuls travaux que nous lui connaissons
correspondent à un carillon à Saint-Amand les
Eaux (France) totalisant 48 cloches. Ces
cloches existent encore en partie à ce jour,
une part est accrochée et utilisée au sein du
carillon (2 cloches), une seconde part est
conservée au musée abbatial (16 cloches). Ce
sont des cloches de très belle facture vu
l’époque de réalisation. L’attribution à Clément
est pour ainsi dire indiscutable vu qu’elles sont
signées CL. BARBIEUX.
DE BAURE Jean
Mentionné dans le Bulletin du Cercle
archéologique, littéraire et artistique de
Malines, 1913. A été présent en tant que
fondeur le 8 mars 1551, lors d'une expertise à
Mons. Véritable fondeur ou batteur de cuivre,
campanologue ou musicologue ? Nous ne
savons rien de ce personnage.
BAUWENS-GOOSSENS
Firme développée en Belgique par Petit &
Fritsen dans l’après seconde guerre mondiale.
Ce sont des cloches de 1947-1955. Ce sont en
réalité des Petit & Fritsen déguisées. Durant la
seconde guerre mondiale et tout
particulièrement en 1943, de très nombreuses
cloches ont été volées par les Allemands, dans
le but de les refondre et utiliser le métal pour
des douilles d’obus. C’est ainsi que
d’innombrables clochers ont été pillés. En vue
de réparer les dommages de guerre et de
recoloniser nos clochers, il a été décidé de
donner une priorité absolue aux fondeurs
belges. De ce fait, les fondeurs étrangers
étaient exclus. C’est ainsi que quelques
sociétés étrangères, malines et avides du
pactole, ont créé des sociétés belges écran.
C’est le cas de Petit & Fritsen, qui a créé la
société Bauwens-Goossens, basée à Gent. Le
calcul des profils et les moules étaient réalisés
à Aarle-Rixtel, seule la fonte était effectuée en
Belgique.
BECHAULT
Mentionné par l'Irpa comme étant actif au
cours du 18ème siècle à Eugies. Il nous est
totalement inconnu. Quand bien même ce
serait la déformation d'un nom existant, nous
ne savons pas de qui.
BEDUWE Joseph
Mentionné par l'Irpa. Connu pour une cloche à
Trois-Ponts en 1867. Cette cloche est de très
bonne qualité, notamment les anses.
Il s'agit d'une fonderie allemande, connue sous
le nom Beduwe Glockengießerei. Ils
fabriquaient des voitures de pompiers
(principalement des pompes à eau) et des
cloches. Ils étaient basés à Aachen (Aix-La-
Chapelle) et à Liège. En Belgique, la société
s'appelait l'Usine Béduwé SA de Liège. La
cloche de Trois-Ponts provient soit de Peter
Joseph Béduwé (1805-1871), soit de Caesar
Joseph Béduwé, son fils ainé (1838-1909). Les
variations orthographiques sont Bedouve
Joseph, Bedué Joseph. Le nom allemand ne
possède pas d'accent, le belge oui. C'est
simple détail.
Les réalisations en Allemagne sont fort
nombreuses. En Belgique elles le sont moins.
On trouverait de ces cloches là dans la
Friedenskirche d'Eupen. Les réalisations sont
de meilleure qualité en Allemagne
(essentiellement pour cause de locaux
adaptés), et quelque soit le pays, les
réalisations sont surtout axées sur les pompes
à eau et les pistolets de pompiers. La société a
existé jusqu'en 1952, mais bien avant, un
déclin faisait déjà jour.
BERGHES Gil
Fondeur mentionné dans Les Instruments de
musique à Bruxelles et en Wallonie, inventaire
descriptif, éditions Mardaga. fl 1724. Actif à
Liège à ladite date en vue de fondre une
clochette. Serait un orfèvre plutôt qu'un
fondeur.
BERNARD Pierre I ou II - Il n'est pas
clairement établi que (les) Pierre(s) BERNARD
ai(en)t réalisé une campagne en Belgique, au
contraire d'André BERNARD et d'Antoine
BERNARD, pour lesquels quelques travaux
plus conséquents sont enregistrés. Concernant
un "Pierre Bernard", on enregistre uniquement
une cloche, à Wavre, en 1685.
Alors, est-ce Pierre I Bernard, décédé aux
environs de 1680-81, ou bien Pierre II Bernard,
né en 1673, et qui aurait douze ans lors de
cette coulée ? Pour nous, les deux données
sont incohérentes.
Dans tous les cas, il faut se méfier des
biographies établies par le DFIM, qui
comportent des approximations. Il faut dire
qu'avec un nom aussi courant, ce n'est pas
évident. Il en est de même concernant Henry
Ronot (gros anachronismes). Les Pierre
Bernard sont de Breuvannes, André et Antoine
Bernard sont de Doncourt.
Pierre I Bernard est né vers 1645 et décédé
vers 1680. En réalité, il pourrait avoir vécu
jusqu'en 1716, étant donné qu'il est qualifié de
fondeur de métail à cette date. Pourtant, il est
mentionné comme décédé avant 1681. De
claires confusions entre Pierre I et Pierre II
peuvent exister.
Pierre II Bernard est né en 1673 et décédé le
12 mai 1753, fils de Pierre I. Qualifié de
bourgeois de Breuvannes.
BERNAERTS Henri
Mentionné dans L'ancienne industrie du cuivre
à Malines de Georges Van Doorslaer. Ce
fondeur n’a rien à voir avec la famille de
fondeurs Bernard provenant du Bassigny. Il est
actif à Malines en 1597, dans divers travaux
légers concernant le carillon. Aussi, pensons-
nous qu’il est fondeur de cuivre, de laiton et
batteur. D’après les registres, il s’appelait aussi
Wagemans. Peut-être que nous devons y
deviner une parenté avec les fondeurs du nom
de Waghevens. Ce n’est pas établi pour
autant. Il se retrouve à Antwerpen en 1601.
BERTOUT Jacques
Mentionné par l'Irpa. A fondu une cloche à
Wolvertem en 1740. Ce fondeur nous est
strictement inconnu.
BEULLENS Alfons, Avec deux
variations orthographiques : Beullens
Alphonse, Beullens Alphonsius Engelbertus
Felix. La deuxième variation est un détail de
livret de naissance. Ce n'est certainement pas
une liste de prénoms usuels !
Fils de Philippus Beullens (27/10/1810 –
décédé à date inconnue) et de Marie-
Joséphine Verstraeten (22/03/1804 – décédée
à date inconnue), tous deux agriculteurs. Ils
auront six enfants : Angelina, Alfons,
Guilielmus-Henricus (probablement Willem),
Maria, Carolus et Guilielmus-Hubertus
(probablement Hubert). Seul Alfons sera
fondeur.
Alfons Beullens est né à Werchter le 13 février
1840 et décédé à Louvain le 22 février 1924, à
l’âge de 84 ans. Vu qu’il fut habitant de Flandre
durant toute son existence, l’orthographe
originelle est sans doute « Alfons ».
Fondeur de cloche relativement méconnu des
campanologues, dans le sens où son art ne
déclenche pas véritablement la passion, il est
relativement difficile d’obtenir des informations
le concernant. Sa fonderie de cloches est
basée à Louvain.
La petite sœur d’Alfons Beullens, Joanna
Maria Catharina Beullens, née le 3 septembre
1845, se marie avec Séverin Van Aerschodt le
19 juillet 1865. Ce mariage rend Alfons
Beullens le beau-frère de Van Aerschodt.
Cette situation plongera Beullens dans
l’univers des cloches, suite à l'émulation du
beau-frère. Il installera sa fonderie au n°38
Diestsesteenweg à Leuven. A ce jour, il ne
reste strictement aucune trace de l’activité
artisanale ayant eu lieu en ce bâtiment.
En 1894, il obtient une médaille d’or à
l’exposition internationale d’Anvers, genre
d’évènement dont l’époque était très friande. Il
en obtient une autre à celle de Bruxelles en
1897 (informations provenant du DFIM, p.53).
Ses cloches sont la plupart du temps de
tradition néo-gothique. Les décorations sont
d’assez larges rinceaux de remplages
gothiques. Ces décors ne sont pas d’une
grande finesse, sans pour autant manquer de
soin. Malgré les médailles obtenues, tout
laisse à penser que les cloches Beullens
étaient d’une qualité passable. Cela pourrait
expliquer qu’il n’en reste quasiment plus à ce
jour (si ce n’est plus du tout, sous réserve
d’inventaire complet).
Lors du montage du carillon de Borgherout
(Antwerpen) en 1888, dans ce qu’on appelle
aujourd’hui l’ancienne maison communale, il
collabora avec l’horloger Edward Michiels de
Malines. Ce carillon est immédiatement décrié
pour son manque de justesse. Le carillonneur
de l’époque Emile Wambach n’arrive pas à
comprendre comment cet instrument a pu être
réceptionné par la ville. Ce carillon sera joué
cahin-caha durant quelques décennies, sans
que jamais il ne donnât satisfaction. Il fut
plusieurs fois question de le refondre. Ce sera
finalement en 1969, avec l’apparition de
situations dangereuses, qu’il sera refondu et
remplacé par un Eijsbouts.
En RECIB, il lui est connu 142 cloches de
sonnerie et 49 cloches de carillon [ en
décembre 2012 ]. Il ne lui est pas connu de
cloches encore visible à ce jour. Le hasard a
fait que les enlèvements de cloches de 1943
ont été très cruels à son égard.
En 1903, la firme est remise à Omer Michaux.
Cela marque la fin de l'activité de Beullens,
lequel a 63 ans. A ce jour, nous ne
connaissons pas de photo ou de
représentation d'Alfons Beullens. Les cloches
Beullens possèdent quasiment toutes une
palme sur les anses.
BILLOQUIN Guillaume
Mentionné par le DFIM. Fondeur qui aurait été
actif à Tournai. Nous nous bornons à citer les
annales de la société historique et littéraire de
Tournai (1929) : Guillaume Billoquin, fondeur,
est employé en 1627 à Saint-Piat, à refondre
des « marbreaux » de cloches. Il est cité dans
le compte de Saint-Nicolas, de 1626 à 1640.
Les comptes de la Ville en font mention de
1628 à 1636. Il entretient les cuivres de la
chapelle des Halles.
BINAME Louis, BINAME Nicolas, À
propos des fondeurs Binamé, nous ne savons
qu’extrêmement peu de choses. Ils
s’appelaient Louis Binamé et Nicolas Binamé.
Ils étaient basés à Namur, et réputés être des
fondeurs locaux, par là comprendre de petits
fondeurs. Mis à part leur production en 1804
pour Bossière, nous ne savons rien. De plus,
Binamé est malheureusement pour nous un
nom répandu. Il est possible que Nicolas
Binamé soit le père de Louis, le premier ayant
fondu en 1738 pour Namur, le second en 1804
pour Bossière. Cependant, nous ne
connaissons pas les filiations les concernant.
BLAMPAIN
Plusieurs fondeurs du nom de Blampain
existent ; des cloches furent réalisées en
Belgique. Leur biographie est malaisée,
lacunaire et problématique. L'Irpa mentionne
dans ses relevés du fonds De Beer un Michel
Blampain et un Joachim Blampain. Dans un
second relevé du même organisme, il est
relevé un J.B. Blanpain et Louis Blanpain. En
France sont connus : Blampain Charles, Jean
I, Jean II, et Michel. Ils sont tous originaires de
Saint-Omer en France.
Outre les fautes d'orthographe : Blanpain,
Blancpain, il existe une forte variation
orthographique. Il s'agit de LES BLAMPAIN.
Nous ne pouvons pas déterminer s'il s'agit d'un
ajout de type "les frères Blampain", ou si leur
vrai nom est "Les Blampain" tel quel. La
deuxième affirmation parait soutenable, vu que
les fondeurs signent tels quel sur la cloche
d'Izel.
* Blampain Michel
fl 1643-1659. Fondeur originaire de Saint-
Omer, fils de Jean II. A fondu une cloche en
1657 à Courtrai (Kortrijk). Il est aussi connu
pour une fonte en 1643 à Bergues (59) en
France. La cloche de Courtrai possède
l'épigraphie : ML BLAMPAIN FECIT 1657. Au
cerveau, un fin bandeau gothique fleurdelysé.
En pince, un blason avec une petite croix.
D'après Jacques Martel : Michel, "fondeur de
cloches et horloger" aurait fondu la grosse
cloche de Wicres (59) en 1659. Nous le
trouvons marié à Antoinette DAUSQUES, sans
date connue.
* Blampain Joachim
fl 1632-1640. Fondeur nous étant assez peu
connu. A fondu une cloche en 1640 à Loppem.
Cette cloche possède l'épigraphie : (...)
STORME PASTOR + ICK VVAS
GHEGOETEN (...) + ENDE GHEILEN
VEREECH (...) ME FUDIT JOACHIMUS
BLAMPAIN. Deux médaillons soignés en robe.
Au cerveau, on retrouve un fin bandeau
gothique fleurdelysé. Ce fondeur est
visiblement originaire de Saint-Omer. En 1632,
un acte le décrit comme étant l'assistant de
Jean II Blampain : BLAMPAIN Joachin, jeune
homme à marier, assistant de Mre Jean
BLAMPAIN Maître Orlogeur et fondeur de
cloches en cv de St Omer et Jenne DE CROIX
sa femme ses père et mère, de Philippe et
Michiel DE CROIX marchands en cv ses
oncles maternels, de Mre Charles GARSON
naguère maieur des 10 Jurés pour la
Communauté dcv son bon amy. Plus tard nous
le trouverons marié à Anthoinette PEPIN, sans
date connue.
* (Les) Blampain Louis
Fondeur nous étant totalement inconnu. A
fondu une cloche à Izel. L'IRPA date l'objet
dans la période 1801-1850, mais rien n'est
moins sûr. Cette cloche est fondue avec un
certain J.B. LES BLAMPAIN. Cette cloche
possède visiblement une estampille carrée très
chargée. Nous ne connaissons strictement rien
de ce fondeur, de même que le suivant. Nous
ne sommes même pas en mesure de
déterminer qu'il a quelque chose à voir avec
les précédents.
* (Les) Blampain Jean-Baptiste
Fondeur nous étant totalement inconnu. La
cloche d'Izel possède l'épigraphie : J.B. ET
LOUIS LES BLANPAIN MON (...). Le prénom
Jean-Baptiste est simplement deviné.
DE BLECKI Egide
Aussi nommé Egidius DE BLECKI. Fondeur
médiéval actif en 1324 à Mechelen (Malines).
Un très vieux texte mentionne : Noch aene
andere weghende XI II XI III ponden, ghegoten
anno MIII XXIIII, daer up staed : me fecit
Egidius de Blecki, vocor Maria anno domini,
etc.
BOCHUMER VEREIN FÜR
GUSSSTAHLFABRIKATION
La fonderie nommée Bochumer Verein est
allemande, elle est basée à Bochum en
Allemagne. Il s’agit d’un énorme consortium
horizontal et vertical, cet industriel fabrique une
quantité énorme d’objets aux fonctions les plus
variées, tout en allant de l’extraction minière
jusqu’à la commercialisation du produit fini.
Dans le panel de la production, il y eut des
cloches. Fait assez spécifique, elles sont
toujours en acier. Lorsque l’on parle de ces
cloches, il est quelquefois évoqué des
« Bochum ». Ce n’est pas faux et ça ne fait
pas appel à un autre fabriquant, c’est
uniquement un peu résumé car Bochum est
uniquement la ville. Bochum est située dans la
Ruhr.
Il est connu 8 cloches Bochumer Verein en
Belgique, délimitant une période d’activité
située entre 1854 et 1928. Ce sont souvent
des cloches mal identifiées, voire même aux
identifications erronées. Ces cloches n’ont pas
forcément de gros points distinctifs, elles sont
très banales et dépouillées. Le simple fait
d’être en acier nous fait dire que ce sont des
« Bochum ». C’est probablement un bon
réflexe, mais quelques autres fondeurs ont
réalisé en acier, dont un influent : Jacob
Holtzer. La méfiance doit donc être de mise
assez régulièrement. Cet aspect est renforcé
par le fait que les cloches Bochumer Verein
sont assez rarement décorées et encore plus
rarement datées en Belgique. Il est possible de
se retrouver devant de véritables objets
anonymes. En Allemagne, la plupart des
cloches Bochum sont datées.
La cloche en acier fut une invention de Jakob
Mayer au milieu du 19e siècle.
La société a été créée en 1854 sous le nom
Mayer und Kühne. Par la suite, elle change de
nom, elle devient Betrieb des Großkonzerns
Vereinigte Stahlwerke AG en 1926. En 1965
ont lieu diverses fusions. Aujourd’hui, la
société s’appelle Bochumer Verein
Verkehrstechnik GmbH.
Malgré un début marqué en 1854,
l’entrepreneur Jacob Mayer effectue des
essais bien avant cette date. Les premières
cloches en acier moulé sortent des ateliers en
1847. Ce ne sont encore que des procédés
expérimentaux. Les trois premières cloches
commercialisées datent de fin 1853. La société
acquiert sa notoriété et ses lettres de noblesse
lors de la réalisation d’une cloche de 15
tonnes, en acier. Elle fut exposée à l’exposition
universelle de 1867. Longtemps exposée à
l’entrée de l’usine, cette cloche est aujourd’hui
montée devant la mairie. Assez célèbre, elle
s’appelle la Rathausglocke, c’est-à-dire la
cloche de la mairie.
Le développement de l’usine est énorme, et
honnêtement, l’activité campanaire est tout à
fait secondaire. En 1950 pourtant, la vingt
millième cloche sort des usines (c’est dire si
l’on est loin des travaux artisanaux ! Là n’est
pas le sujet, nous sommes vraiment en
présence d’une usine gigantesque). Les
cloches de fort tonnages sont nombreuses, en
1951 l’usine produit même un carillon
(Bochumer Rathaus, toujours en
fonctionnement). D’autres existent encore. La
production est stoppée en 1970, étant donné
que la demande a considérablement baissé.
Les cloches Bochumer Verein sont mal
considérées parce qu’elles sont en acier
(sonne mal) et parce qu’elles sont industrielles.
Elles restent un important témoignage de la
révolution industrielle.
BODOUCHE Jean
Fondeur mentionné par le DFIM comme étant
actif à Huy. Ayant effectué des réparations sur
une cloche, rien n'indique qu'il était fondeur. Il
peut s'agir d'un campaniste. Aucune période
d'activité ne lui est connue.
BODRI Jean
Fondeur de cloches actif dans la période
baroque. Date de naissance et de décès
inconnues, floruit 1594-1612. Nous ne
localisons pas ce fondeur, si ce n'est qu'il
parait assez actif dans l'Hesbaye. Aurait-il été
localisé à Huy ou à Braives ? C'est dans le
domaine des possibles et de nombreux
auteurs le pensent (dont De Vos et Van Den
Bergh). Son nom s’orthographie Bodri, Baudry,
son prénom Jean, Ioanne, Ioannes, Iohannes
et Johannes dans les versions latines et
néerlandaises.
Nous connaissons très peu de lui, ce d'autant
plus que sa production est de faible nombre.
Ces cloches sont devenues difficiles à voir à
ce jour. On lui connait les cloches suivantes :
Ciplet (1594), Fallais (1596), Amberloup
(1597), Verviers (1598), Enines (1601), Huy
collégiale mais anciennement Saint-Mort
(1601), Huy Saint-Pierre (1607), Sint-Truiden
(1608), Huy hôtel de ville (1612).
Il semble travailler seul. On ne le retrouve pas
en collaboration avec les ténors de l'époque.
Ses premières activités sont en Hesbaye. Par
la suite, il élargit son champ d'action. Il termine
sa carrière à Huy.
Assez étrangement, il existe encore à ce jour
une cloche de 1603 de Ionnos Bodri (Jean
Bodri) à Montreuil, France, église Sts-Pierre &
Paul. Il s'agit d'une cloche de hasard.
Apparemment, ce terme désigne des cloches
qui ont été réalisées afin d'être placées dans
une autre destination, et qui finalement se
retrouvent là. Cela expliquerait la localisation
franchement excentrée de cette cloche par
rapport aux autres.
Ce sont des cloches classiques, comportant
une longue dédicace en lettres romaines, sur
la panse, et une décoration de type
passementerie, avec des formes un peu
carrées.
BOILEAUME Nicolas
Fondeur tournaisien cité par Cloquet de la
Grange. « fondeur de cloches, qui, en 1532,
refond les clochettes des portes de Sainte-
Fontaine et de Valenciennes » à Tournai. Nous
ignorons tout de ce personnage.
BOITEL Pierre
Fondeur provenant d'Illoud, tout petit village
mais grand fournisseur de fondeurs en
campagne(s) en Belgique.
Né le 4 novembre 1765 et décédé le 24 mars
1851 à l'âge respectable de 85 ans. Berthelé
mentionne mars, Ronot mai. Mars est exact vu
l'acte de décès enregistré : à deux heures de
l'après-midi, François HUMBLOT maire,
décédé à son domicile à l'âge de 85 ans. Fils
de Claude BOITEL et d'Elisabeth
CHEVRESSON. Il se marie avec Jeanne
MICHELIN le 18 janvier 1803. Actif comme
fondeur jusqu'à ses 70 ans. Il travaille
essentiellement en France, mais aussi au
Luxembourg et dans les régions rhénanes
voisines.
Ses cloches connues en Belgique sont au
nombre de 4. Deux sont exécutées seules,
deux autres le sont avec François DUBOIS et
Claude RENAUD. Les épigraphies sont fort
soignées. Les anses comportent une feuille
stylisée. Après son décès, son neveu
DUBOIS-DUFOUR prend sa succession.
BOLLEE
Les fondeurs de cloches Bollée sont
originaires d’Orléans en France. Ce sont des
fondeurs tout à fait majeurs au sein des
départements français. En Belgique, les Bollée
ont eu une implication assez mineure. On leur
connait 17 cloches, que nous détaillons
comme suivant : Ernest-Sylvain Bollée : des
travaux à Tournai. Assez généralement, les
attributions à ce fondeur peuvent être mises en
doute. Rien ne permet de déterminer à 100%
que les enregistrements sont exacts. Louis
Bollée : des travaux à Liège. Ces travaux
assez mineurs donnent l’impression d’être
correctement attribués. Dominique Bollée :
aussi étonnant que ça soit, ses quelques
travaux sont mal documentés. Nous sommes
donc dans le flou concernant quasiment
l’ensemble de ces cloches. Seule de la
campanographie permettrait d’avoir plus de
précisions.
La dynastie des Bollée provient de Breuvannes
dans le Bassigny. Nous n’avons pas décrit ces
fondeurs au sein des documents concernant le
Bassigny étant donné qu’ils sont un cas
particulier. En effet, ils ont fondu environ
40.000 cloches de par le monde. Une telle
valeur ne se retrouve pas au sein de l’activité
des autres fondeurs du Bassigny, même parmi
les plus influents (les Causard par exemple).
La dynastie Bollée comporte : Jean-Baptiste
Bollée (1715-1785), Alexis-Nicolas Bollée
(1744-1815), Jean-Baptiste II Bollée (1781-
1820), Jean-Baptiste-Amédée Bollée (1812-
1912), Georges Bollée (1849-1930), Louis
Bollée (1878-1954), Jean Bollée (1908-2009),
Dominique Bollée (né en 1939). Ils s’installent
à Saint-Jean de Braye en 1838. Cette ville est
située à proximité immédiate d’Orléans.
L’histoire des Bollée est d’autant plus
compliquée qu’il y a des homonymes, assez
connus. Ernest-Sylvain Bollée a trois fils :
Amédée Bollée, Ernest Bollée et Auguste
Bollée. Ils créent des entreprises florissantes,
actives dans l’automobile et dans les
éoliennes. Amédée Bollée père (1844-1917)
est fondeur de cloches en début de sa carrière,
cette lignée est appelée les Bollée du Mans. Il
se tourne vers la construction automobile. Il
fabrique l’obéissante en 1873, sa première
voiture à vapeur. Ce fut un succès retentissant.
Amédée Bollée fils (1867-1926), nous est
uniquement connu comme constructeur
automobile.
Les Bollée actifs en Belgique sont, sous
réserve d’inventaire en clochers, Ernest-
Sylvain, Louis et Dominique. Les erreurs
concernant la bonne identification des cloches
Bollée sont très nombreuses. Il n’est pas facile
de s’y retrouver.
La fonderie Bollée, dirigée par Dominique
Bollée, est arrêtée aux environs de 2009-2010.
En 2011, l’actif de la fonderie est repris par la
SAS Bollée. C’est un groupement de fondeurs
et de campanistes, comprenant André
Voegelé, mais aussi et encore Dominique
Bollée. A Orléans, le musée de la fonderie
Bollée est toujours en activité. Quant aux
fontes de cloches, les travaux sont désormais
continués par la SAS Bollée. Cette dernière est
active en Belgique en 2012, à Gembloux.
BOTH Thomas
Plutôt un fondeur d'artillerie qu'un réel fondeur
de cloches, mais qui sait... Cité dans 'Archives
des arts, sciences et lettres. Alexandre
Pinchart. 1881'. : Maître fondeur d'artillerie, à
Utrecht. Le comte d'Arenberg, au mois d'avril
1588, lui donna l'ordre de fondre quatre demi-
couleuvrines que l'on envoya au magasin de
Leeuwaerden. Il fut encore chargé de refondre
huit vieilles pièces qui se trouvaient au château
de celte même ville. En 1570, on lui paye « les
moullaige, fondaige, fachon et mainœuvre
d'ung demy canon thirant xxiiii libvres de fer,
renvoyé et miz en provision en la ville
d'Arnhem, en Geldres, au lieu d'ung aultre
esvenlé quy en avoit esté ramené et de iiii
demyes-culeuvrines de cuyvre, thirans v
libvres de fer, remises au chasteau de
Vredenbourg, au lieu de semblables iiii
demyes-culevrines que l'on en avoit thiré et
envoyé en provision au chasteau de
Gennemuyden qu'il avoit nouvellement
fondues. »
BOUDART Thibaut
Fondeur de cloches belge basé à La Hulpe.
Seul fondeur belge actif dans la période après
l’an 2000. Après ses études, il met à profit
quelques mois d’inactivité professionnelle afin
de travailler avec le fondeur de cloches
Dominique Bollée (Orléans, France). En cette
période, il effectue son apprentissage de
saintier. Depuis 2008, il effectue des cloches à
la demande. Il coule au creuset et possède
une capacité de four avoisinant les 30
kilogrammes. Ses travaux correspondent à des
cloches pour particulier ou des cloches de
chœur. En quelques lieux (Liège, Verviers),
ses cloches complètent des carillons existants.
Il coule à La Hulpe ou sur site. Ses travaux
campanaires sont aussi orientés vers la
pédagogie. Il est actif au sein de l’ACW
(association campanaire wallonne) et
Tintinnabulum (le carillon de Sainte-Gudule à
Bruxelles). Lorsque ses cloches sont signées,
elles le sont avec le nom "Bout d'Art".
BOULANGER Nicolas
Il est connu comme ayant travaillé à Tournai
en 1740, avec Nicolas DUBOIS, fondeur de
Damblain. Nous ne gardons pas trace de ce
passage en Belgique. En effet, il ne lui est
connu aucune cloche inventoriée à l'heure
actuelle. De ce fait, nous nous bornerons à
citer qu'il s'agit d'un fondeur de Colombey-Lès-
Choiseul, né en 1692 et décédé en 1770.
BOURLET Jean
Signe Ioanne Bourlet sur ses cloches, aussi
nommé Johannes Bourlet. Fondeur a priori
originaire de Vrécourt (Bassigny lorrain), bien
que des mentions contraires existent, même
jusqu’ici. Il naît à date inconnue en Allemagne
à Jülich (district de Düren) et décède à Bad-
Honnef (district de Rhein-Sieg) le 22 janvier
1695 d’un AVC. Floruit 1657-1695, notamment
en collaboration avec Pierre Michelin en début
de carrière. Ce fondeur a réalisé environ 200
cloches. Ce fondeur est essentiellement actif
en Allemagne (frontières actuelles) et en
régions frontalières. Ces dénominations ont
peu de sens étant donné que ces états
nationaux n’existaient pas en cette époque.
Cela permet de manière malaisée de placer le
contexte géographique. Il fut fondeur ambulant
lorrain, ce qu'on appelle en allemand
lothringischer Wandergießer. Un nombre non
négligeable de cloches existe encore en
Allemagne. Connu en Belgique pour une
(seule) cloche à Baelen réalisée en 1691 et
encore visible à ce jour. Il s'agit d'un
instrument de belle facture.
BOUVERIE Pierre, BOUVRIE Petrus
Fondeur liégeois, dont on ne sait presque rien
bien malheureusement. Fl 1716-1735. Il signe
ses cloches selon des orthographes variables
(il y en a peu de connues), avec l’orthographe
Petrus BOUVRIE. L’œuvre la plus connue
émanant de ses ateliers est le carillon du
palais de justice de Liège, c'est-à-dire l’ancien
palais des Princes-Evêques. On y trouve 17
cloches, signées PETRUS BOUVERIE
LEODIENSIS ME FECIT. Aux Pays-Bas, notre
fondeur est nommé Peter Bouvrie.
André Lehr estime qu’il est probablement né
vers 1670 à Liège. En 1704, il se marie avec
Claire Stockis. Ils eurent 7 enfants, dont un
assez réputé : Johannes-Petrus Bouvrie, qui
fut carillonneur à Maastricht. Il semblerait qu’il
y ait eu des affrontements assez brutaux avec
Pierre Levache (aussi fondeur), au sujet d’un
différent dont nous ne connaissons pas la
teneur. Il travaille épisodiquement aux Pays-
Bas, dont des travaux connus en 1734 plus
particulièrement. En 1735, date probable de
son décès, il s’installe à Maastricht chez son
fils. Nous pouvons supposer que le fils prend
en charge le père, dont la santé était déjà fort
défaillante. Les travaux de Pierre Bouverie qui
nous sont connus sont les suivants : Tellin
(1727), Slins (1735), Palais de justice de Liège
(date non connue). Indiscutablement, la cloche
de Tellin provient d’un déplacement, puisque
ce lieu est (ou fut) un musée.
BROCARD Jean
Est supposé avoir réalisé une campagne en
Belgique. Il n'en résulte pas de cloche connue
à ce jour.
Henry Ronot cite l'existence de deux Brocard
de Breuvannes, BROCARD Jean-Baptiste
l'aîné, BROCARD Jean-Baptiste le jeune. Le
Jeune fut associé avec Jean Jacquot, d'où
éventuellement une campagne commune... ?
BRIOT François
Fondeur originaire du Bassigny lorrain, du
village d’Outremécourt plus précisément. Cité
par l’IRPA, il nous est connu pour une cloche
enlevée en 1943. Elle était située à Kerkom
(Boutersem), Sint-Martinuskerk et datait de
1720. Il s’agit d’une cloche à la décoration tout
à fait banale, mais elle est de bonne facture.
François Briot est né vers 1666 et décédé en
1750. Sa période d’activité s’étale de 1704 à
1720. Il est le cousin germain du fondeur de
cloches Jean Perrin. Il collabore régulièrement
avec ce dernier, ainsi qu’avec Joseph-Ignace
Thouvenel et Jean-Baptiste Maulbon. Ce n’est
pas le fondeur du Bassigny le plus prolifique,
ses cloches sont rares en France et
anecdotiques en Belgique.
BROCHARD Jean
Ou plutôt, probablement Jehan BROCHARD,
originaire de La Mothe, et actif avec les
Plumère.
Connu pour une cloche en RECIB : La ville de
Peer en 1641, avec Antoine REGNAULT (La
Mothe) et René MILLOT (Vrécourt). Il se
déplace vers Doncourt lors de son mariage
avec Anne COLLIN. Il est décédé avant 1685.
En France, il est pour ainsi dire le seul
BROCHARD connu.
BROCHARD Aumond
Nous ne connaissons rien de ce fondeur.
Il est répertorié en RECIB à Beverst en 1626, à
Forest en 1627. Il est identifié en même année
et même lieu (Forest), sous le nom : Edmond
BROCHARD, avec Louis BROCHARD.
BRONDEL Charles
Fondeur cité par l'Irpa, ayant réalisé une
clochette à Zwevezele en 1890. Elle est signée
CH. BRONDEL. Nous ignorons tout de ce
personnage, quant à même savoir s'il est
réellement fondeur.
BUYTENDYCK Gérard
Fondeur, clocgietere, admis dans la
bourgeoisie d'Antwerpen le 27 mars 1432.
Eventuellement, devrait être orthographié
Buytendijk. Il est cité au sein du livre de
fernand Donnet, sans que nous connaissions
le moindre détail supplémentaire.
CACHET Bodart
Fondeur cité par l'ACW. Actif à Soignies en
1422 : En 1422, un marché est discuté avec le
fondeur de cloches Bodart CACHET.
CALUWE L.I.
Mentionné par l'Irpa. A fondu une petite cloche
a Gent, kerk Sint-Niklaas. Il s'agit
probablement de CALUWÉ Louis-Jean. Actif
dans la période 1788 - 1829, serait plutôt à
considérer comme un dinandier, fondeur de
métal et similaire, plutôt qu'un véritable
fondeur de cloches.
CAMBRON Alexius & CAMBRON
Toussaint
Nous possédons extrêmement peu
d’informations sur ces deux fondeurs. En
effectuer la biographie relève véritablement de
ce que Berthelé appelle une « enquête
campanaire ». Il s’agit vraisemblablement de
fondeurs français, Alexius s’appellerait Alexis
Cambron. Leurs fontes sont placées en Nord-
Pas de Calais, et encoreL Cela a toujours une
proximité avec la Flandre belge. En France,
leur activité est bornée entre 1678 et 1684. En
Belgique, leur activité est bornée de 1680 à
1683. Ils collaborent avec Jacques SAGEN. Ils
sont connus en Belgique pour : 1 cloche de
1680 conservée au Gruuthusemuseum de
brugge, 2 cloches de 1682 qui furent
accrochées à Sint-Salvatoorskathedraal de
Brugge, 1 cloche de 1682 à Eernegem
(Ichtegem) et enfin, 2 cloches de 1683 au
beffroi de Ieper (Ypres). Les rares cloches
connues révèlent des décorations baroques
d’une exécution assez passable.
CAUDRELIER
Fondeurs médiévaux qui comprennent Jean
Caudrelier et Denysot Caudrelier. Ils sont actifs
à Tournai en 1447 et 1491. Ils sont
probablement à considérer comme étant des
batteurs de cuivre ou artisans orfèvres. Pour le
premier, on ne lui connait aucun travaux, mais
il lègue son matériel à son fils Denysot en
1447. Ce dernier est connu pour avoir fondu
des clochettes aux sept portes de Tournai en
1491. Nous les considérons comme des
fondeurs d’appeaux mais pas comme de
véritables fondeurs de cloches.
CAVILLIER
L’IRPA mentionne une cloche des Cavillier
fondue en 1823 à l’orphelinat des garçons du
Vertbois, à Liège. Ce lieu est aujourd’hui le
CESW. Si l’épigraphie ne fait aucun doute
quant à « Cavillier et ses trois fils », il nous est
impossible de localiser avec plus de précision
lequel des Cavillier nous concerne. Cela
pourrait être Nicolas IV Cavillier.
CAUSARD – SLEGERS. Voir ci après,
les Causard et Slégers indifférenciés, vu que
les familles sont imbriquées. Les Slégers, en
S, sont renvoyés vers cet article.
CAUSARD Charles est le fondateur
de la fonderie Causard. Il ne lui est pas connu
de père fondeur de cloches. Il est né le 19 août
1804 à 52240 Maisoncelles (Haute-Marne) et
décédé le 10 octobre 1873 à Tellin. Ses
parents sont Jean-Baptiste Causard et Reine
Albert. Attention, Charles Causard dit
"premier", ne doit pas être confondu avec
Charles Causard II, de Nogent-Le-Roi (Eure &
Loir).
Maisoncelles se trouve juste à côté de
Levécourt, village d’origine des frères Hemony,
et aussi à côté de Huilliécourt, et Breuvannes.
On est alors en plein dans la tradition des
fondeurs itinérants du Bassigny. Il en fait
d’ailleurs partie et c’est une conjonction de
hasards qui le pousse à s’installer à Tellin.
Il apprend le métier auprès de son cousin,
Joseph Perrin, fondeur lorrain pour lequel nous
ne retrouvons actuellement plus une seule
cloche en Belgique, bien qu’il y en ait eu. Son
apprentissage est réalisé avec son frère Jean-
Baptiste (1802-1857). Certaines ressources
généalogiques indiquent qu’il s’agit de son fils,
ce qui est une information fausse. Il s’agit
d’une confusion avec son fils Jean-Baptiste
(1837-1838), décédé en bas-âge. En ce qui
concerne Jean-Baptiste Causard frère, nous lui
connaissons plusieurs cloches signées avec
son frère, comme Patignies en 1834, Haid en
1835, Villance en 1844, Sart-Custinne en
1844, Michamps en 1845, Villers-sur-Semois
en 1850, L L’apprentissage de Charles
auprès de son oncle durera 10 ans. Durant
cette période, il signera ses cloches sous
diverses formes et parfois avec d'autres
fondeurs confrères.
La grande aventure Causard commence en
1832 aux pieds du clocher de Tellin, où il coule
le 14 juin une désormais célèbre cloche de 806
livres et trois quarts. Certaines sources
mentionnent 1823, ce qui est une faute de
frappe. D’après l’inventaire Recib, cette cloche
existe toujours en clocher. Il est cependant
mentionné par Philippe Slégers que la
première cloche fondue par le seul Charles
Causard, est située au petit village de
Braibant, près de Ciney. Cette cloche, dans la
tour de l’église Saint-Vincent serait toujours
existante à ce jour d’après le Recib..
C’est la conjonction de plusieurs hasards qui
entrainent la fixation de Charles à Tellin.
Philippe Slégers évoque à ce sujet : Un
concours particulier de circonstances amène
Charles à se fixer à Tellin ; la suppression des
octrois en 1832, la création de ce qui
deviendra plus tard la nationale 4, et surtout la
construction de la ligne de chemin de fer
Bruxelles-Luxembourg. Cela lui permettra enfin
de transporter des cloches sans devoir payer
des droits d’entrée dans certaines villes. D’où
germera l’idée de construire une fonderie fixe à
Tellin. Ainsi, le travail n’est plus tributaire des
conditions météorologiques et les frais fixes
d’installation, entre autres du four, sont
nettement diminués. Il acquiert un atelier
réalisant déjà des pièces en fer et il appelle
cette usine « fonderie de cloches et de fer ».
Pour éviter les droits de douane, il installe une
fonderie à Diekirch et s’associe avec la famille
Perrin, installée à Robécourt.
Il épouse Lucienne Slégers (1814-1876) le 3
mars 1834. De cette union, il a eu 5 enfants :
Félicie-Flore Causard (1834-1835), (2)
Hippolyte Causard, (1836-1894), Jean-Baptiste
Causard (1837-1838) précédemment évoqué,
(3) Firmin Causard (1839-1897) et (4) Adrien
Causard (1841-1900). Hippolyte, Firmin et
Adrien seront fondeurs de cloches.
CAUSARD Hippolyte, fils de Charles,
prend la succession de la fonderie. Il est né le
20 janvier 1836 à Tellin et décédé au même
lieu le 3 avril 1894. Ses débuts dans la
fonderie de cloches le voient travailler avec
son père Charles (1) et ses deux frères, Firmin
(3) et Adrien (4). Il signe ses cloches en
mettant la mention : Causard Maior, ce qui
signifie l'aîné. Il y a encore beaucoup de ses
cloches présentes en Belgique. Le 17 juin
1863, il épouse Thérèse-Joséphine Dinsart. Il
aura une enfant, Marie Causard (7), qui sera
très active dans la fonderie de cloches.
Il est lié au baron Alphonse-Eugène du
Jacquier de Rosée. En effet, le baron
possédait à Moulins (commune de Anhée) une
fonderie de cuivre très renommée. Dans le but
d'accroitre ses activités, il fit venir le fondeur
de cloches Joseph Michel (1804-1855) avec
qui il signa un contrat pour développer une
fonderie de cloches sur place. A la mort de ce
dernier c'est son fils Pierre-Henri Michel (1834-
1865) qui lui succéda ensuite Hippolyte
Causard reprend la direction de la fonderie et
la déplace en 1887, à Anhée, où il étend
autant la capacité de fonte que son aura
commerciale. Ce déménagement de la
fonderie en bord de meuse se fera en
concertation avec la famille De Rosée.
La fonderie d'Anhée est démolie en 1895. Il ne
reste aucune trace connue de ce lieu, au
contraire de Diekirch. A Diekirch, la fonderie
est représentée par un commercial, du nom de
M. Mohy. Hippolyte a ainsi pu obtenir quelques
commandes en concurrence contre ses deux
frères Firmin et Adrien. La fonderie comportait
un bureau commercial à Luxembourg Ville.
CAUSARD Firmin est né le 22 avril
1839 à Tellin, et décédé à Colmar le 3 octobre
1897. De la lignée Causard, c'est le fondeur
ayant eu le destin le plus particulier, marqué
par de la migration, un travail intense et un
style particulier. Il reste un peu de ses cloches
en Belgique, et beaucoup en France.
Il est le fils de (1), Charles Causard. Il fait ses
études à Dinant, puis apprend rapidement le
métier de fondeur avec son père et son frère.
Afin que ce dernier puisse établir son
indépendance et sa renommée, il sera placé
par Charles à la direction de la fonderie de
Diekirch en 1865.
En 1871 la destinée alsacienne de Firmin, âgé
de 32 ans, commence. Il s'installe en Alsace
redevenue allemande afin d'éviter les droits de
douane. Durant une courte période (1871-
1873), il s'associe avec Honoré Perrin-Martin,
à Colmar. Au décès de ce dernier, il reprendra
l'actif de la fonderie et plus tard rachètera la
fonderie Edel de Strasbourg. S'ensuit une
période extrêmement faste ; de nombreuses
cloches subsistent toujours dont les cloches de
l'abbaye de Maria Laach en Rhénanie-
Palatinat (Allemagne). S'ensuit une période
d'intense collaboration entre Colmar,
Strasbourg et Tellin, facilitée par la présence
d'un même fondé de pouvoir itinérant, le génial
Léon Wiot. Dire que "ce sont Firmin et Adrien qui
lancèrent la production en Alsace" n'est pas
tout à fait exact, l'impulsion provient surtout de
Firmin, Adrien en assurera une renommée
internationale ensuite. Les travaux entre les
pays sont effectués avec beaucoup
d'intelligence commerciale, ce qui permet, ce y
compris avec la fonderie de Diekirch
(Luxembourg) d'abolir des taxes de circulation
entre les pays. En 1892, c'est encore Firmin
Causard qui reprend l'actif de la fonderie Jean-
Louis Edel de Strasbourg). Son travail de
fondeur devient un empire commercial.
Il se marie le 9 septembre 1864, à Tellin, avec
Marie Joséphine Detaille. Il aura pour enfant
une fille, Sidonie Causard (5), qui sera active
dans la fonderie de cloches (voir infra).
Lorsqu'il décède en 1897, l'actif de la fonderie
est repris par Odon Dury, son beau-fils, marié
à Sidonie Causard. Ces cloches sont souvent
appelées des Causard / Dury. Nous en
reparlerons au sujet de Sidonie.
CAUSARD Sidonie, 28 Janvier 1865 -
31 Août 1944, est un fondeur de cloches
mineur, non pas en qualité (bien au contraire),
mais en nombre d'instruments, étant donné
que son activité va de 1897 à 1900. Elle
travaille à l'actif de la fonderie de son père
Firmin Causard, suite à son décès (voir supra).
Elle gerera aussi l'interim de la fonderie de
Tellin, suite au décès d'Adrien (4), en
collaboration avec Marie Causard (6), entre
février et juillet 1900. Après cette date, la
fonderie passera aux mains de Marie Causard.
CAUSARD Adrien, est né le 13 mars
1841 à Tellin, et décédé le 23 février 1900, à la
même ville. Il meurt célibataire et sans enfants.
Comme évoqué dans la biographie de son
père Charles (1), Adrien (4) apprend le métier
avec son frère.
Il sera assez rapidement envoyé à Diekirch. Il
revient ensuite diriger la fonderie de Tellin
avec son frère Jean-Baptiste, après le décès
de son père en 1873. Véritable bénédictin du
travail, il dirige en 1897 quatre fonderies de
cloches : Tellin, Anhée, Colmar et Strasbourg.
Il s'occupe de Colmar avec sa nièce Sidonie
Causard et son mari Odon Dury. La fonderie
d'Anhée quant à elle est dirigée
temporairement, considérant la maladie de son
frère Hippolyte.
Durant les travaux à la fonderie de Diekirch,
les cloches sont signées : CAUSARD PERE &
FILS, TELLIN (Belgique) - FONDERIE A
DIEKIRCH (GRAND-DUCHÉ DE
LUXEMBOURG).
Victor Enclin, ancien curé de Tellin, dit de lui :
Le fondeur de Tellin était affable et généreux.
Massif, pesant, il avait la taille au-dessus de la
moyenne, la figure large, épanouie, barrée
d'une forte moustache et terminée par la
mouche impériale. Il avait possédé jadis une
opulente chevelure blond-châtain. Réfléchi,
lent à se décider, il s'entendait aux affaires.
Aux instants de gaieté, un rire puissant l'agitait.
Il s'entourera de personnages clé dans la
conception des sonneries : Léon Wiot, fondé
de pouvoir de 1873 à 1923 et dom Jean
Blessing, moine bénédictin de l'abbaye de
Maredsous. Ce dernier a notamment fait
évoluer la question du profil des cloches. A
noter pour l'anecdote qu'Adrien Causard a été
bourgmestre de Tellin. Le nombre de ses
cloches encore présentes en clocher est très
important. Il faut savoir que jusqu'en 1923
Léon Wiot imposa que le nom d'Adrien
Causard soit toujours inscrit sur les cloches
tant était grande son admiration pour son
patron mort en 1900 !
Suite au décès d'Adrien Causard le 23 février
1900, l'actif de la fonderie revient à ses deux
nièces: Sidonie et Marie. Elles honoreront les
commandes en cours, et tiendront la fonderie
durant 5 mois. La succession étant réglée, la
direction de Tellin reviendra à Marie, tandis
que Sidonie s'occupera de Colmar.
CAUSARD Marie est née le 16 juillet
1866 à Tellin, et décédée le 11 décembre 1947
au même lieu. Le 18 mai 1901, elle se marie
avec (7) Georges Slégers I. Elle apprend le
métier de fondeur à son mari et gardera toute
sa vie un rôle très important sur tout ce qui est
campanaire à Tellin. C'est son mari qui a le
titre de fondeur mais c'est elle qui a les
connaissances..
A cette époque, cela ne se faisait pas qu'une
femme soit à la tête d'une société, ce d'autant
plus qu'un nombre important de négociations
commerciales étaient réalisées avec le clergé.
C'est ainsi que (8) Georges premier Slégers
entre dans la course. Il n'était pas fondeur
mais rentier à Ortho et avait suivi une
candidature en médecine. Dans la fonderie il
s'occupait de tout ce qui était des relations
publiques et négociations. C'était en quelque
sorte un paravent. Cela explique que les
cloches soient signées Slégers - Causard.
Marie Causard est une personne d'envergure,
qui durant toute sa vie travaillera dans l'ombre.
Ils eurent 4 enfants : Adrien (9), Joseph, (10)
Georges et Pierre. Seul Georges deviendra
fondeur de cloches, il nous est surtout connu
sous le nom (10) Georges II Slégers.
(CAUSARD) SLEGERS Adrien
participera de temps à autre aux activités de la
fonderie de son frère Georges II, mais il ne
sera pas réellement un fondeur de cloches.
(CAUSARD) SLEGERS Georges II
est né à Tellin le 5 juillet 1907, et décédé au
village le 22 mars 1970. Il apprend le métier de
fondeur auprès de sa maman, Marie Causard.
Durant la seconde guerre mondiale, la fonderie
cesse ses activités. Les cloches, un peu
partout dans la Belgique, sont victimes des
enlèvements perpétrés par les allemands, en
1943. Georges II est emmené en captivité, en
Allemagne.
C'est à son retour que l'activité à la fonderie
reprend. Les éléments biographiques à
disposition décrivent l'année 1947 comme
étant une date charnière en matière de reprise
des activités. Suite à la circulaire "dommages
de guerre", Georges II Slégers est nommé
comme fondeur agrée pour remplacer, de
manière subventionnée, les cloches de
fabriques ayant été victimes d'enlèvements. Il
fait partie des 8 fondeurs "exclusivement
belges", autorisés à fondre. En l'occurrence, il
est connu que deux fondeurs, Horacantus et
Bauwens-Goossens, sont des sociétés écran
de firmes néerlandaises, respectivement
Eijsbouts et Petit & Fritsen. Il est aussi connu
que Van Rie était en principe horloger et non
fondeur. Ainsi, il restait en 1947 le nombre de
5 fondeurs aptes à combler un vide immense :
Michiels, Sergeys, Slégers, Van Habost,
Tastenoe. Soyons clairs, les deux derniers
sont mineurs.
Ainsi, la fonderie Causard - Slégers connaîtra
une activité intense, ou même extrêmement
intense, jusqu'en 1955. En 1949, la fonderie
comporte une cinquantaine d'ouvriers (49 pour
être précis). Georges II Slégers est à la tête
d'un empire campanaire. Revenons un peu en
arrière. Le 16 mai 1933, il se marie avec (11)
Marie-Louise Dubois, et il aura 5 enfants : (12)
Michel Slégers, (13) Thérèse Slégers, (14)
Bernadette Slégers, (15) Philippe Slégers et
(16) Myriam.
Le style de Georges II Slégers est
artistiquement parlant très marqué. Il est
empreint d'une certaine part de
standardisation, au même titre que les cloches
de Marcel Michiels. Slégers possède une
typographie particulière, une épigraphie et
surtout des rinceaux relativement
standardisés, surtout dans la période
dommages de guerre, un nombre important de
figures. Les anses sont systématiquement fort
ouvragées. La fonderie sera active jusqu'en
1970. Sa disparition marquera la fin de
l'épopée Causard.
(CAUSARD) DUBOIS Marie-Louise
était investie à la fonderie. D'après Philippe
Slégers, que nous citons : ma Maman ne
travaillait pas à la fonderie de son mari, sauf
qu’elle était chargée de corriger les inscriptions
réalisées en cire perdue avant que le travail
continue. Tous les fondeurs n’avaient pas
forcément à leur disposition une personne
suffisamment cultivée pour ce genre de travail.
(CAUSARD) SLEGERS Michel, né le
4 mars 1934 à Tellin, a travaillé
sporadiquement à la fonderie, pour aider en
certaines périodes, et il a monté des structures
campanaires (beffrois, électrification +
montage des cloches). Il n'est cependant pas
fondeur. A ce jour, il habite en face de la
fonderie, en haut du Val des Cloches, il
possède le bâtiment intitulé "la forge", où l'on
réalisait les battants des cloches. Passionné
de cloches, il est membre de la Guilde des
carillonneurs suisses.
(CAUSARD) SLEGERS Thérèse, est
née le 17 octobre 1935 à Tellin, et décédée au
village le 13 mars 1985. Elle exerce le métier
d'interprète au conseil des ministres, et
accessoirement le métier de fondeur durant
son temps libre, essentiellement durant les
vacances.
(CAUSARD) SLEGERS Bernadette,
est née le 3 décembre 1940 à Tellin, et
décédée le 6 juillet 2011 à Libramont. Elle s'est
mariée avec Etienne-Benoît Carton de
Tournai. Elle participera activement aux
travaux de la fonderie. Elle habitait à quelques
pas de la fonderie. Depuis 1970, elle était le
porte-parole de la fonderie et essayait
activement que ce patrimoine soit reconnu.
Elle eut deux enfants : Etienne Carton et Rémy
Carton. Bernadette contredit l'information
précédente comme quoi il y avait 50 ouvriers
au temps le plus fort. Citant les fondeurs, les
mouleurs, les compagnons, les électriciens, les
charpentiers. elle dit : Il y a eu jusqu'à 39
personnes ici de 1958 à 1963. Les meilleures
années du temps de mon père. Une cloche de
Bernadette est visible dans le sas d'entrée de
la fonderie.
Dans un article de Vers l'Avenir, (23/04/2011),
il est donné une intéressante citation de
Bernadette : La plus grosse cloche jamais
coulée chez Causard-Slégers, c'est un
bourdon de près de 7 tonnes : la cloche
Élisabeth de Maredsous. Une masse terrible à
côté de laquelle les compagnons semblaient
avoir soudain rétréci. Il a fallu creuser le sol de
la fonderie et dégonfler les pneus du camion
pour la sortir de l'atelier. Elle a eu quatre vies,
comme dit mon frère (Philippe Slégers), parce
qu'elle a été recoulée quatre fois. La guerre,
l'usure... La plus petite ne pesait que 1,2 kg.
Elle tient dans ma main, s'attendrit la fille du
dernier fondeur.
(CAUSARD) SLEGERS Philippe est
né en 1937. Ingénieur civil des constructions et
architecte, il participa activement à la fonderie
de son papa. Aujourd'hui, il est administrateur
de l'Association Campanaire Wallonne, ACW.
Erudit sur les questions campanaires, il publia
un ouvrage sur les Causard : Il était une
fonderie de cloches. Il a déposé en 2011 aux
Archives de l'État à Saint-Hubert les archives
de la fonderie de Tellin soit la correspondance
concernant 3801 cloches classées par village
plus des papiers administratifs.
(CAUSARD) MARCHAL Arthur,
mouleur. Cet ouvrier a contribué à la
reconnaissance internationale de la fonderie.
Au total, 3 millions de kilos de bronze ont été
coulés dans l'atelier de Tellin. 13.000 cloches
ont été livrées entre 1832 et 1970. Les cloches
Slégers / Causard, inventoriées par Philippe
Slégers, sont disponibles dans l'inventaire
Recib.
- Philippe Slégers, Il était une fonderie,
Stavelot, 2004.
- Malou Haine et Nicolas Meeus, Dictionnaire
des facteurs d'instruments de musique en
Wallonie et à Bruxelles du 9ème siècle à nos
jours, Liège, Mardaga, 1986.
- Bulletin campanaire de l'ACW, 2009/4, n°60.
- Philippe Slégers, Histoire campanaire du
Luxembourg belge de 1880 à 1960.
- Philippe Slégers, Fondeurs de cloches du
Luxembourg au XIXe siècle.
CAUTHALS
Il s’agit de deux fondeurs, Jan Cauthals et son
fils, Bartholomeus Cauthals. Ils sont originaires
de Mechelen. Leur nom est en permanence
francisé dans les littératures. Le véritable nom
est Jan Cauthals. Floruit 1628-1697. Cette
date va au-delà de la mort de Bartholomeus
Cauthals. Tout laisse à penser que la fonderie
des deux feu Cauthals fut épisodiquement
reprise par un Bartholomeus II Cauthals.
Jan Cauthals est décrit par Azevedo. Il est
directeur de la fonderie royale d’artillerie de
Mechelen (Malines) en 1639. Plus que fondeur
de cloches, il nous est surtout connu en ce
métier, à savoir essentiellement un fondeur de
canons, mais aussi de couleuvrines. Il effectue
des coulées de cloches de manière
sporadique. Les travaux sont ambitieux étant
donné que cela s’approche de la constitution
de carillons (deux gros voorslag). C’était peut-
être trop ambitieux, car ces travaux furent
assez peu appréciés des contemporains. Van
Doorslaer cite : Par une note additionnelle, on
sait que l'ensemble de l'opération comprenait
vingt-deux nouvelles cloches, dont le poids
total était de 6740 livres. Onze de celles-ci ne
répondirent point aux exigences des fabriciens,
qui en 1646 s'entendirent avec le fils de Jean
Cauthals décédé pour liquider ce différend. Au
niveau des fontes d’artillerie, Cauthals est
considéré comme un fondeur majeur.
Bartholomeus Cauthals est décrit par Van
Doorslaer. Né le 5 septembre 1614 et fils de
Jan Cauthals et de Catharina Herregouts. Van
Doorslaer cite : il se maria le 19 février 1648, à
Catherine Van Den Hove, dont il eut six
enfants, parmi lesquels on compte deux
fondeurs : Seger et Bartholomé II. Bartholomé
Cauthals, dont nous nous occupons ici, fut
principalement fondeur d'ouvrages en laiton. Il
travailla pour différentes églises de la ville,
entre autres pour l'église Notre-Dame au delà
de la Dyle, dont les comptes mentionnent un
de ses travaux dès 1645. Il mourut le 27
octobre de l'année 1686.
CHABOTEAU Nicolas
Fondeur actif dans la première moitié du XVIIè
siècle, avec les Delespine. Il pourrait être
originaire du Bassigny.
CHAPELLE Jean II
Fondeur originaire de Damblain. Né vers 1602.
Fils de Nicolas I CHAPELLE. Probablement le
frère de Didier CHAPELLE. Il se marie avec
Françoise HUMBERT.
Les travaux lui étant attribués en Belgique :
- Fleurus, en 1623. Seul fondeur.
Ainsi que ceux listés avec Nicolas II-III
CHAPELLE.
CHAPELLE Nicolas II et III en même
temps
Tout laisse à penser qu'il existe des confusions
dans les attributions entre Nicolas II et III, cela
peut se comprendre...
Fondeur originaire de Damblain. Né vers 1635,
décédé vers 1690. Fils de Jean II CHAPELLE.
Il se marie avec Marie THOUVENEL (et non
Marthe) en première noces le 22 avril 1659,
puis avec Françoise RENARD en secondes
noces. Son premier mariage est réalisé à
Outremécourt. Il a participé à la réalisation du
bourdon Emmanuel de la cathédrale de Paris,
avec Florentin LE GUAY.
Dans la seconde partie du XVIIè siècle, il
déménage vers Langres, tout en ayant eu une
période où il logeait à Paris. On imagine sans
trop s'aventurer qu'il est chassé du territoire
lors du second siège de la forteresse de La
Mothe.
Les travaux lui étant attribués en Belgique :
- Anderlecht, en 1618, avec Jean II
CHAPELLE et Jean DEPOISSON.
- Liège, en 1618, avec Jean II CHAPELLE et
François RACLE.
- Liège, en 1621, avec Jean II CHAPELLE,
Didier CHAPELLE et Antoine SEUROT.
- Visé, en 1625. Seul fondeur.
A savoir qu'il existe des cloches d'Alexius
CHAPPEL en Belgique (1683). Cela n'a pas
l'air d'être lié à nos CHAPELLE ici présents.
CHAPUY Matthieu
Fondeur mentionné par le DFIM. Il refond en
1692 la grosse cloche de Froyennes (Tournai).
Berthelé le mentionne comme étant originaire
de Kortrijk (Courtrai). Son nom s’orthographie
aussi Chappius Matthieu. On lui connait
également la réalisation d’une cloche en 1689
à Onze-Lieve-Vrouwekerk de Kortrijk.
CHAUDOIR
Les Chaudoir sont des fondeurs de cloches
réputés, provenant du bassin Liégeois. Ce
nom de famille comporte nous concernant (1)
Joseph Chaudoir, (2) François Chaudoir fils de
Joseph et (3) François Chaudoir, le petit-fils de
Joseph. Ce nom est réputé, étant donné que
de cette manufacture de cloches est née
l’usine Cuivre et Zinc. Considérant que les
Chaudoir impliqués en métallurgie dans Cuivre
et Zinc n’étaient pas fondeurs de cloches, nous
citons cette anecdote ‘pour mémoire’.
Les Chaudoir, tout comme les Levache, sont
originaires de Dinant. Yernaux mentionne que
cette famille est établie à Dinant au 15ème
siècle. Elle « essaima » en bordure de la
Meuse moyenne pour s’adonner au battage du
cuivre. Cette situation est étonnamment
similaire aux Levache. De plus, les périodes
sont concordantes. Il y a, à notre
connaissance, aucun lien familial entre ces
deux familles. C’est toutefois une information
qui peut nous manquer. Notons tout de même
que ces familles n’ont pas collaboré lors de
travaux campanaires.
CHAUDOIR Joseph
A date de naissance inconnue, décédé à Liège
le 13 janvier 1764. Il se marie avec Jeanne
Bicquet. En 1754, il a une fille : Marie-
Marguerite Chaudoir, et à date inconnue un fils
: François I Chaudoir. La première fonderie
Chaudoir fut installée à la place des Déportés
de Liège. Il s’agit du lieu de l’ancienne prison
Saint-Léonard. Notons avec étonnement à
quel point ce lieu est proche de l’ancien
domicile de Pierre Levache. De cette fonderie,
nous ne savons strictement rien. Son enfant,
François I, ne doit pas être confondu avec
François II, son petit-fils, fondeur de cloches.
L’activité campanaire de Joseph Chaudoir est
peu prolixe, disons que nous n’en connaissons
probablement rien.
En 1731, nous savons qu’il réalise une
fontaine. Une photo ancienne de l’IRPA montre
un bel objet, qui était situé rue du Pont à
Verviers. Cette fontaine a été démontée et
nous ne savons pas ce qu’il en est advenu.
De ses travaux, nous identifions les suivants :
-Huy – Chapelle non identifiée – 1 cloche –
1748.
-Celles – Eglise Sainte-Madelberte - 1 cloche -
1748. Enlevée en 1943.
-Seilles – Chapelle Saint-Martin - 1 cloche -
1748. Enlevée en 1943.
-Saint-André – Eglise Saint-André - 1 cloche -
1749. Enlevée en 1943.
-Saint-Georges-Sur-Meuse – 2 cloches –
1751. Présence à vérifier. Inscriptions : 1/
Campana decimalis Chaudoir et Lamyne fuit
an 1751 - 2/ In honorem divae Virginis prius
fusa posterius ad quadruplum adanete sum ex
beneficenti commum an 1751 Chaudoir et
Lamyne fuit. / Nous n’avons aucune idée de
qui est « Lamyne ».
-Liège, Eglise Sainte-Véronique – 1 cloche -
1755. Enlevée en 1943.
-Faimes – Chapelle Saint-Lambert - 1 cloche -
1755. Enlevée en 1943.
-Ombret-Rawsa – Eglise Saint-Sauveur - 1
cloche - 1762. Enlevée en 1943.
CHAUDOIR François
Né à Liège le 12 décembre 1759 et décédé en
même lieu à date inconnue. Sa période
d’activité semble s’étaler de 1778 à 1790.
Il fond en 1774 ( ? incohérent ?) et 1785 deux
cloches pour Saint-Barthélémy de Liège. Nous
nous étonnons d’office qu’à 15 ans, on coule
une cloche de qualité majeure. Nous y
reviendrons par la suite, peut-être serait-ce
l’œuvre de François I. Par la suite, ces cloches
se retrouvent à la cathédrale de Rouen. C’est
pour ces deux cloches qu’étonnamment, les
Chaudoir sont les plus réputés. En ces termes,
nous savons : En 1810, le Cardinal
Cambacérès fit acquisition de deux autres
cloches, dont la plus grosse, fondue en 1785
par Chaudoir, pèse 6500 livres, et l’autre,
fondue en 1774 par le même artiste, 3500
livres. Pourquoi le transfert de Saint-Jean vers
Rouen fut si rapide ? Nous ne le savons pas.
Ces deux cloches sont actuellement détruites.
La cloche de demi-heure située au palais des
Princes-Evêques est signée Chaudoir. Cette
cloche provient, d’après le DFIM, de Saint-
Jean l’Evangéliste de Liège. Cette cloche est
toujours présente à ce jour.
Une cloche dont l’histoire est assez étonnante
fut fondue en 1781. Elle a une hauteur de 50
cm et un diamètre de 47 cm. Elle a été
installée dans la chapelle de Méry, près
d’Esneux. Suite à la construction d’un édifice
plus grand, cette cloche fut achetée en 1908
par la société liégeoise d'affrétage Gilman. Elle
sera dès lors posée sur un bateau : l’Atlas.
Déposée en 1930, elle sera installée au mur
d'angle de l'enclos St-Joseph, au sanctuaire
marial de Banneux. Elle comporte les
inscriptions d’origine : CHAUDOIR F LEO (II)
1781 ; et de l’autre côté, un ajout : ATLAS IV -
Gilman Frères - Liege – Belgique. Cette
dédicace est retraduite en ces termes :
Chaudoir François, Leodii (Liège), 1781.
En 1782, il est mentionné des travaux
effectués par François Chaudoir, à Tongeren
(Tongres) : Enfin après avoir fait refondre, le
22 avril 1782, par Joseph et Nicolas Simon, de
Mons, la grande cloche et traité le 27 août de
la même année avec Henry Donnay de Gland
pour de nouvelles ligatures à attacher aux
cloches, le chapitre fit confectionner par
François Chaudoir de Liège un nouveau
carillon très sonore et harmonieux de trois
octaves, avec ses demis tons excepté le ré
dièse et le mi bémol dans la basse de la
pesanteur de cinq mille livres ou environ.
L'une de ces cloches comporte la dédicace
suivante : Exurens lurrim calvo prodegit et aéra
Chaudoir Leodiensis FabrICa at eXUstUM
DUpLICat aerls opUs. Josepho Virginis
Sponso Capitulais Tungrense gratuito refudit.
Cela correspond probablement au carillon de
Tongeren (Tongres) daté de 1783.
De ses travaux, nous identifions les suivants :
-Liège – Eglise du Saint-Sacrement (boulevard
d’Avroy 132) – 1 cloche – 1778. Probablement
détruite (??).
-Retinne – Sainte-Julienne - 1 cloche - 1778.
Présence attestée. BC2004/2.
-Rijkhoven – Kerk O.L.Vrouw - 1 cloche - 1779.
Enlevée en 1943.
-Waret-l'Evêque – Eglise Saint-Nicolas - 1
cloche - 1780. Enlevée en 1943.
-Hannêche – Eglise Saint-Lambert - 1 cloche -
1780. Enlevée en 1943.
-Richelle – Eglise Saint-Firmin - 1 cloche -
1781. Enlevée en 1943.
-Mery (Esneux) – Chapelle – 1 cloche – 1781.
Cloche Atlas.
-Tongeren – Onze-Lieve-Vrouwebasiliek – 35
cloches - 1783. Présence attestée.
-Mortier, Eglise Saint-Pierre - 1 cloche - 1783.
Enlevée en 1943.
-Couthuin – Eglise Nativité de Notre-Dame - 1
cloche - 1786. Enlevée en 1943.
-Vierset-Barse – Eglise Saint-Martin - 1 cloche
- 1686. !! Date !! Enlevée en 1943.
Probablement 1786.
-Remicourt – Eglise Saint-Jean-Baptiste - 1
cloche - 1788. Enlevée en 1943.
-Waret l'Evêque – Saint-Martin - 1 cloche -
1789. Présence attestée. BC2004/2.
-Hollogne-sur-Geer – Eglise Saint-Brice - 1
cloche - 1790. Enlevée en 1943.
-Antheit – Eglise Saint-Martin - 1 cloche -
1790. Enlevée en 1943.
-Haneffe – Eglise Saint-Pierre - 1 cloche -
1814. !! Date !! Enlevée en 1943.
-Rienne – Eglise Notre-Dame - 1 cloche -
1832. !! Date !! Enlevée en 1943.
-Esneux – Eglise Saint-Hubert – 1 cloche –
Date non connue. Enlevée en 1943.
Il nous reste un paquetage de cloches
attribuées à aucun des Chaudoir :
En effet, (1) Joseph Chaudoir décède en 1764,
(3) François nait en 1759. Entre les deux, des
cloches sortent des ateliers. De qui sont-elles
? Pouvons-nous nous permettre de citer qu’il
s’agit de travaux émanant de (2) François
Chaudoir ?
-Donceel, Eglise Saint-Cyr et Sainte-Juliette - 1
cloche - 1769. Enlevée en 1943.
-Saive, Eglise Saint-Pierre - 1 cloche - 1769.
Enlevée en 1943.
-Evegnée-Tignée, Eglise Saint-Lambert - 1
cloche - 1771. Enlevée en 1943.
-Beyne-Heusay, Eglise Saint-Laurent - 1
cloche - 1776. Enlevée en 1943.
-Oupeye, Eglise Saint-Remy - 1 cloche - 1777.
Enlevée en 1943.
Afin d’évaluer qui est le fondeur de ces
cloches, nous avons analysé chacun de ces
instruments. Notons une fois de plus que ces
travaux sont réalisés grâce à la fameuse base
de données de l’Irpa. Il en ressort la brève
analyse suivante :
-Donceel : pas de photo, attribuée à François
par l’IRPA.
-Saive : RESTAURATIA, 7 JUIL 1769.
CHAUDOIR LEODIO.
-Evegnée : pas de photo, Inscription
CHAUDOIR LEODII.
-Beyne-Heusay : pas de photo, attribuée à
François par l’IRPA.
-Oupeye : pas de photo, attribuée à
CHAUDOIR N. par l’IRPA.
Cela signifie qu’avec la documentation en
notre possession, nous ne pourrons rien
affirmer. Soit il existât un fondeur nommé (2)
François CHAUDOIR, ce qui n’aurait rien
d’étonnant, soit il existât un fondeur Nicolas
CHAUDOIR, mais nous n’en trouvons
strictement aucune trace. Il existe un certain
Nicolas-Joseph Chaudoir, mais né en 1810,
celui-ci est anachronique. Nous ne savons
donc pas amener la moindre précision.
De futures visites en clochers permettront
certainement de lever le voile sur ce secret.
Bibliographie
-Dictionnaire des facteurs d'instruments de
musique en Wallonie, Malou Haine, Nicolas
Meeùs.
-Jean Yernaux, les Chaudoir, retour sur notre
passé industriel. 1962.
-Annales de l'Académie d'archéologie de
Belgique ; 2ème série, tome deuxième, 1866.
-Archives de N. D de Tongres. : Liber
diversorum negotiorum inceptus, 1719-1785, f°
256.
CHEVALIER Thomas & CHEVALIER
Jacques
Fondeurs cités dans le Cloquet et De la
Grange. Ils seraient originaires de Douai
d’après le DFIM. Ils ne sont pas connus en
France. Thomas est actif au sein du carillon du
beffroi de Tournai en 1544 et 1563. Ce fondeur
de cloches habitait rue de la Ture, et était
marié à Anne de Vanestin. II eut pour enfants :
Michel, Thomas, Simon, Suzanne, Marie et
Jeanne Chevalier. Nous pouvons penser qu’à
un moment ou un autre, Maistre Thomas s’est
installé à Tournai, engagé en ce sens par la
ville.
CHEVRESSON
Il n'est pas aisé d'établir une biographie des
Chevresson. Ils portent souvent les mêmes
prénoms. De nombreuses confusions existent,
auxquelles d'ailleurs nous aurons peine à
apporter des réponses. Nous y reviendrons
souvent.
Si quelques productions des Chevresson se
trouvent éparses au travers de la France, une
large part est réalisée en Belgique. Certains
Chevresson s'y installent, ou en tout cas a
priori y décèdent. Nous étudierons
principalement la partie belge de leurs
réalisations. Au travers de ce document, nous
détaillerons les brèves biographies de Nicolas
1er Chevresson et Joseph Chevresson, tous
deux frères, Nicolas II, le fils ou neveu de
Joseph et un Joseph-Nicolas, inconnu au
bataillon.
Nous excluons d'office Jean-Baptiste
Chevresson de Blévaincourt, actuellement très
peu connu en Belgique, une cloche à Anlier
avec Cochois et éventuellement une à
Bouillon.
En matière de confusions concernant les
Chevresson : on trouve un Joseph, deux
Nicolas, un Joseph-Nicolas, mentionnés
comme fondeurs par Ronot. A cela s'ajoute
une foule d'homonymes. Il est très malaisé de
savoir à combien de fondeurs nous avons
affaire. Dans bien des cas, nous devrons
avouer ignorer beaucoup.
La biographie des Chevresson est très
étroitement liée à celle de Claude Deforest et
des frères et fils Simon. Un indispensable
document complémentaire à ce sujet existe ici.
Le Chevresson que nous étudions ci-dessous
sont originaires du village d'Illoud, hameau du
Bassigny, au même titre que les autres
fondeurs que nous venons de citer. Les
productions avec Deforest et Simon sont
listées dans le documentaire les concernant,
autrement ce serait trop redondant.
CHEVRESSON Nicolas 1
Date de naissance et décès sont inconnus.
Serait connu comme fondeur de cloches à
Illoud en 1719, 1722, 1725, en collaboration
avec Joseph Chevresson.
Il lui est [ serait, en fait ] connu une période où
il habite à Naives-En-Blois, ce d'après Henry
Ronot. La durée n'est pas précisée. Il nous
semble que cela relève d'une erreur
d'homonyme et nous pensons que cette
localisation n'est pas fondée. En effet, il y a eu
une famille complète de Chevresson au sud-
ouest de Commercy, ces derniers n'auraient
aucun lien avec nos fondeurs.
Le 11 janvier 1718, il se marie avec Marguerite
Julliot et a une fille : Marguerite Chevresson.
Cette dernière se marie le 26 janvier 1751
avec Joseph Simon. Les Julliot étaient une
famille très influente à Illoud.
CHEVRESSON Joseph
Date de naissance et décès inconnus.
Le 22 novembre 1724, il se marie avec Anne
Julliot et a une fille : Elisabeth Chevresson.
Cette dernière serait née le 06 octobre 1733.
Une seconde, homonyme, est née le 13 juillet
1735, une troisième, homonyme, est née le 2
octobre 1736. Tout ça à Illoud, hameau de 300
habitants !! Elisabeth se marie le 18 février
1760 avec Claude Deforest.
Le centre généalogique de Haute-Marne
relève la naissance d'un second Joseph
Chevresson le 12 septembre 1730. Cela se
situe bien à Illoud mais c'est un homonyme, la
date de naissance étant beaucoup trop tardive.
Une seule conclusion : mais qu'est-ce qu'ils
ont à tous s'appeler pareil !!!
Les deux fondeurs Joseph et Nicolas se
révèlent être des itinérants. Tout laisse à
penser qu'ils n'ont pas d'atelier fixe. Il est donc
très difficile d'établir une démarcation quant au
moment précis où ils quittent le Bassigny. Il est
possible de dire que ce fut graduel et fortuit.
Leur cheminement ne suit pas le schéma
habituel des fondeurs itinérants du Bassigny.
Assez souvent, les fondeurs partaient en
campagne, à la recherche de commandes à
exécuter. Ils laissaient femme et enfant(s) sur
place. De retour en Bassigny, ils étaient
accueillis comme des héros. C'étaient souvent
les familles les plus riches du village. En hiver,
ils s'occupaient de travaux en principe plus
simples : agricoles, bâtiment, etc. Comment se
fait-il donc que les Chevresson s'expatrient ?
Qu'est-il advenu de la famille, a-t-elle suivi ?
Nous n'en avons aucune idée, ce d'autant plus
que nous ne sommes même pas certains que
nos fondeurs sont inhumés en Belgique. Ces
données sont régulièrement annoncées en
littérature, mais où et sur quelle base ?
CHEVRESSON Nicolas 2
Date de naissance et décès inconnus. Selon le
centre généalogique de Haute-Marne, nous
relevons un acte de naissance d'un Nicolas
second, le 8 octobre 1726 et un troisième le 8
mars 1740, tout ça encore à Illoud... Cette
personne serait, d'après Jean-Pierre Félix, le
fils ou neveu de Joseph.
Il aurait été actif en Belgique aux alentours de
1779.
CHEVRESSON Joseph-Nicolas
Berthelé se pose la question à savoir si
Joseph-Nicolas est un surnom pour Nicolas 2.
Si Joseph-Nicolas Chevresson est ce même
individu, il est alors actif à Illoud en 1754. Il est
aussi clairement envisageable d'avancer que
les documents mentionnant Joseph-Nicolas
peuvent simplement nommer les deux frères
Joseph et Nicolas, ce n'est rien d'évident...
Pour compliquer encore, nous relevons l'acte
de naissance d'un Joseph-Nicolas le 7
septembre 1735, et un Nicolas-Joseph le 6
octobre 1732. Au secours !!
Cette personne pourrait être le gendre de
Jean-Baptiste Henriot, fondeur de cloches à
Clinchamps.
Donc en conclusion, si vous vous y retrouvez,
vous êtes très fort. Vous comprenez pourquoi
les campanologues rechignent à étudier ces
fondeurs !
Les Chevresson ne sont pas des fondeurs
majeurs mais profitent en Belgique d'une très
bonne réputation. Dans les listes du RECIB,
certaines cloches sont identifiées (prénom),
d'autres non. C'est si compliqué que nous
présentons l'ensemble dans un tout.
En France, il leur est connu des cloches à :
Voillecomte (1769) ; Essey-Et-Maizerais
(1772) ; Nepvant (1789) ; Neuvilly En Argonne
(1787) ; Varennes en Argonne (1765, 4
cloches) ; Buhl-Lorraine (1778) ; eincheville
(1778) ; Niederstinzel (1778) ; Bouchain (1719)
; Bischtroff sur Sarre (1778) ; Sarrewerden
(1778) ; Amagne (1766) ; La Besace (1747) ;
Les Grandes Armoises (1788) ; Mairy (1758) ;
Mouron (1772) ; Savigny-Sur-Aisne (1773).
En Belgique, le RECIB leur connaît des
cloches à : Antoing (1718) ; Berzée (1717) ;
Bonlez (1768) ; Bouffioulx (1764) ; Bouillon
(1824 ??) ; Bruxelles (1744, 3 cloches) ;
Charleroi (1760) ; Dadizele (1715) ; Dampremy
(1798) ; Dour (1771) ; Eizeringen (1749) ;
Enines (1762) ; Florennes (1765) ; Fontaine
l’Evêque (1778) ; Gosselies (1777) ; Grand-
Leez (1764) ; Grimbergen (1728) ; Hyon-lez-
Mons (1760) ; Ittre (1764) ; Jumet (1772) ;
Kerniel (1780) ; Laeken (1728) ; Lambusart
(1782) ; Leuze (1743) ; Loupoigne (1753) ;
Loupoigne (1766) ; Mainvault (1738) ;
Mainvault (1771) ; Mévergnies (1718) ; Mons
(1760) ; Mont-Sainte-Aldegonde (1779) ; Petit-
Hallet (1762) ; Petit-Roeulx-lez-Braine (1789) ;
Rebaix (1779) ; Saint-Ghislain (1750) ; Saint-
Remy-Geest (1774) ; Sombreffe (1739) ;
Tarcienne (1739) ; Thorembais-Saint-Trond
(1768) ; Villers-Perwin (1753) ; Walhain-Saint-
Paul (1756) ; Wisbecq (1727).
Il en ressort que les Chevresson sont des
fondeurs emblématiques du 18ème siècle.
C'est une période réputée catastrophique pour
la qualité, pourtant leur cloches sont
formidables, ce surtout vu les techniques de
l'époque de coulée en plein air. Bref, il faut le
faire... Ce qui n'est pas mentionné, c'est que
Jean-Baptiste Chevresson (pour rappel exclu
de cette étude) est majoritairement placé en
début du 19ème siècle. Fidèle collaborateur de
Cochois, il pourrait être le fondeur de la cloche
de Bouillon, mais nous ne pouvons l'affirmer
sans voir l'instrument.
Sur les cloches de Varenne-En-Argonne, il est
mentionné en plus du nom Chevresson :
fondeur ducal à Bourmont. Ce village est le
gros bourg situé à côté d'Illoud. Il nous semble
que cela mentionne le Bassigny ducal, du
diocèse de Toul et du Duché de Bar. Le chef
lieu de bailliage était La Mothe puis fut passé à
Bourmont. Cela n'a rien à voir avec un titre de
noblesse touchant les Chevresson.
Bibliographie
-Dictionnaire des facteurs d'instruments de
musique en Wallonie, Malou Haine, Nicolas
Meeùs.
-Dictionnaire des fondeurs de cloches du
Bassigny, Henry Ronot.
-Base de données de l'IRPA reprenant le fonds
De Beer.
-Cloches et carillon de l'abbaye puis paroisse
St-Jacques sur Coudenberg, Jean-Pierre Félix,
BC2011/3-n°67.
-Centre généalogique de la Haute-Marne.
CIEGELER Hans
Mentionné dans le Bulletin du Cercle
archéologique, littéraire et artistique de
Malines, 1913. Il pourrait s'agir de HeinrichCIEGELER, un fondeur allemand de
Naumburg an der Saale, ou éventuellement
Erfurt, actif entre 1499 et 1556. Parfois nommé
Hinrich van Campen ou Heinrich NEGELER.
Le sujet est difficile à aborder car il y avait
manifestement Heinrich CIEGELER père et
fils. Un atelier de fonderie a été réalisé à Erfurt.
Nous ne lui connaissons aucune cloche en
RECIB.
DE CLERCK
Les De Clerk sont des fondeurs de cloches
médiévaux. Ils sont majeurs dans l’histoire
campanaire de la Belgique. Leur nom peut
s’écrire selon diverses variations
orthographiques : De Clerq, De Clerc , De
Clerck etc. Cela ne porte généralement pas à
confusion. La dynastie comporte un nombre
non négligeable de prénoms bien identifiés,
mais tous ne sont pas fondeurs. Nous
retenons comme fondeurs majeurs : Jacob De
Clerck, Peeter De Clerk, Jan De Clerk. Nous
faisons l’impasse sur les autres prénoms. En
effet, ils étaient probablement fondeurs vu que
le métier se passait de père en fils, mais nous
n’avons ‘strictement’ aucune preuve de leur
établissement. Ces fondeurs ont été basés à
Mechelen (Malines) et ont collaboré
étroitement avec les Vanden Gheyn.
La dynastie est issue de Peeter I De Clerck
(1555-1642), que nous ne connaissons pas
comme fondeur de cloches, bien que, comme
évoqué supra, ce métier soit probable. Il se
marie avec Johanna Vanden Gheyn le 13
janvier 1590, ce qui lie les famille Vanden
Gheyn aux De Clerck. De cette union naissent
deux enfants : Peeter II De Clerck et Jacob De
Clerck.
Au sujet de Peeter II De Clerck, le numéro 2
ne figure que dans cette courte notice. Lorsque
nous parlons de Peeter De Clerck, il s’agit
toujours de Peeter II (1591-1642). Il est un
fondeur de cloches réputé et fondeurs de
mortiers. Il ne réalise en contrepartie aucun
matériel d’artillerie. Il collabore régulièrement
avec le fondeur Peeter IV Vanden Gheyn. Il a
un enfant, Jan De Clerck, qui sera fondeur de
cloches. En de nombreux documents anciens,
il est avant tout qualifié de fondeur de laiton.
Jan De Clerck (1624-1663) reprend la fonderie
de son père, probablement située dans
Hanswijkstraat, ou à forte proximité. A son
décès, sa veuve se remarie avec Jan IV
Vanden Gheyn. Jan De Clerck est considéré
comme un fondeur mineur vu que nous ne lui
connaissons que très peu de travaux. Il a un
fils, Jacob II De Clerck, qui est sporadiquement
fondeur. Son industrie périclite étant donné
qu’il se trouve en très forte concurrence avec
les fondeurs originaires du Bassigny lorrain.
Jacob De Clerck (1604-1665) est fils de Peeter
I De Clerck et frère de Peeter II De Clerck. Son
atelier est situé à Graanmarkt, dans une
maison appelée « de drie cloxhens », c'est-à-
dire, les trois cloches. Proche collaborateur de
Peeter IV Vanden Gheyn, ses réalisations
campanaires sont très soignées.
COCHOIS Dominique
Les Cochois sont une dynastie de fondeurs de
cloches, originaire essentiellement du petit
village de Champigneulles-en-Bassigny. S'ils
ont eu une influence non négligeable sur le
patrimoine campanaire français, le parcours en
Belgique de Dominique est anecdotique. En
effet, nous lui attribuons les deux réalisations
suivantes, sans que d'autres cloches
COCHOIS existent :
- Anlier, date non connue, en compagnie de
Jean-Baptiste CHEVRESSON.
- Carlsbourg en 1818.
Né le 23 novembre 1756 et décédé le 23
novembre 1842 à l'âge respectable de 86 ans.
C'était le jour de son anniversaire. Il est
originaire de Champigneulles. Fils de
Dominique COCHOIS et de Marie HEURION
(l'orthographe Henrion de Ronot est une
erreur). Frère des fondeurs Pierre-François I
COCHOIS, Jean-Baptiste I COCHOIS et Jean-
Nicolas COCHOIS. Il est apprenti chez son
oncle Jean-Baptiste I COCHOIS de 1778 à
1780. Il se marie le 23 février 1791 avec
Catherine BARRARD. Sa production est assez
limitée, les collaborations avec Jean-Baptiste
CHEVRESSON sont fréquentes.
DE COCK Ignatius
Fondeur mentionné par l'IRPA pour une cloche
fondue à Hoogstade (Alveringem) en 1716.
Nous ne savons rien de ce fondeur, si ce n'est
qu'il 'pourrait' avoir coulé des statues en
bronze. Si tel est le cas (s'il ne s'agit pas d'un
homonyme), il est de très grand talent.
COLLIN Pierre, François et Jean
Fondeurs de cloches tournaisiens. François
Collin est l’oncle de François Barbieux et lui
lègue son matériel, à son décès survenu en
1691. Jean est aussi l’oncle de François
Barbieux. Il lègue à son tour ses « ustensils et
instruments a tourner cuivre » à son neveu.
Hormis quelques fontes, 1670 à Saint-Sauveur
de Tournai pour Pierre et François, 1723 à
l’hôtel de ville de Tournai pour Jean, nous ne
savons rien de ces fondeurs.
DE CROISILLES
Famille de fondeurs médiévaux, originaire
d'Artois. Cette famille comporte les fondeurs
suivants : Jacques I, Jacques II, Guillaume I,
Guillaume II, Robin. Les variations
orthographiques ne sont pas nombreuses, ce
qui en serait quasiment étonnant. Nous
relevons surtout une variation sur le prénom de
Robin, qui s'écrit Robins et dont cette variation
orthographique semblerait être la bonne. Les
De Croisilles sont des fondeurs majeurs en
période médiévale. Leur période d'activité
s'étend de 1251 à 1416. En ce qui concerne
les fontes réalisées en Belgique, nous
estimons que seuls deux fondeurs sont à lister
: Robins et Jacques II. Les autres fondeurs se
sont limités à des travaux en France - tout en
considérant que c'est uniquement basé sur
l'état très lacunaire de nos connaissances et
c'est donc inévitablement restrictif. En France,
Guillaume I De Croisilles collabore avec Egide
De Blecki, qui est nommé Gilles De Blecki en
littérature ancienne. Nous supposons que le
nom de Croisilles fait référence au nom de
village éponyme, situé au sud d'Arras. Cela
n'aurait franchement rien d'étonnant.
Jacques II : En 1365, il refond la grosse cloche
de la collégiale Saint-Ursmer de Binche.
Robins : Il est originaire de Montdidier en
Picardie, en France. C'est plus au sud que
Croisilles. Sa période d'activité est bornée de
1387 à 1398. Il nous est connu pour la fonte de
quatre cloches au beffroi de Tournai, dont
existent encore à ce jour. Ces cloches
s'appellent : la Bancloque (5 tonnes, encore
existante), le Timbre (2 tonnes, encore
existante), le Vigneron et la Cloche des
Ouvriers. Ces cloches sont très célèbres. Le
Vigneron est fêlé en 1416 et sera refondu par
le remuant Michel de Gand. Le Vigneron avait
pour vocation de sonner l'heure de fermeture
des cabarets. On l'orthographie parfois le
Wigneron.
Les deux cloches encore existantes
comportent les dédicaces suivantes :
1) Je fais haultement mon debvoir ; Pour
cascun les heures savoir ; Quant je dore j'ai
qui me resveille ; Si resveille tel qui someille ;
Nonante II CCC et M ; Me fondit Robin de
Croisille.
2) Bancloke suis de commugne nommée ; Car
pour effroy de guerre suis sonnée ; Ci fu celi
qui fondy devant my ; Et pour le cas que
dessous je vous dy ; Robins de Croisilles c'est
cler ; Me fit pour justice assembler ; L'an mil
trois cent nonante deux ; Pour sonner à tous
fais piteus ; De mort d'oreille ou d'ortauls ; De
caiche et flastrir tesmoins fauls.
Vu l'ancienneté des travaux évoqués et la
qualité de ceux-ci, les fondeurs De Croisilles
sont à considérer comme des fondeurs
majeurs.
CROCKAERT Philippe
Il nous est totalement inconnu, ce jusque ne
pas réussir à localiser la source
bibliographique.
CRONEN Jean
Fondeur cité uniquement par le DFIM, qui
reprend l’information du fonds Terry (nous
étant inconnu concernant ce fondeur). Son
nom peut s’orthographier aussi CRANEN
Jean. Il accompagne Roch Grongnart lors
d’une fonte réalisée à Tongeren en 1598. Ce
fondeur de cloches serait allemand et
originaire d’Aix-La-Chapelle. En Allemagne,
nous n’identifions aucun Johann Cronen ou
Cranen.
COURTEAUX Pierre
Est né à Auzainvilliers dans les Vosges
(France) le 11 juillet 1782, fils de Charles
Courteaux, laboureur, et de Marie Boulanger. Il
se marie avec Marie-Thérèse Antoine le 20
avril 1813 à Urville. Par ce mariage, il sera
proche par des liens familiaux avec le fondeur
français Nicolas Antoine, avec lequel il
travaillera régulièrement. Comme Pierre
Courteaux est de tradition itinérante, exportant
les connaissances de fonte du Bassigny
Lorrain, il y a peu de traces écrites le
concernant. On sait que par certaines saisons,
il parcourt la Belgique en recherche de
commandes. Il aura des collaborations
régulières avec Joseph Drouot. Son fils, Jean-
Nicolas Courteaux sera lui aussi fondeur de
cloches, mais de manière plus épisodique, on
ne lui connaît pas de travaux en Belgique. Ce
dernier est né le 5 octobre 1825. Pierre
Courteaux est décédé le 30 mai 1857 à Urville.
Il est alors relevé comme étant rentier.
DAEMS Jan-Frans
Fondeur cité par le DFIM, qui tire sa source du
Van Doorslaer. Il ne nous fut pas possible de
localiser cette information au sein dudit
ouvrage. Le DFIM nomme aussi ce fondeur
Daems Jean-Baptiste. Cela nous parait
étrange car s’il fallait traduire le prénom, ce
serait Jean-François. De ce fait, nous ne
savons pas déterminer s’il y a erreur de
traduction, ou bien deux fondeurs distincts.
Connu en Belgique pour une cloche qui existait
à Lier au sein de Sint-Gummaruskerk, et
datant de 1703. Né à Mechelen le 26 mars
1647, fils de Nicolas Daems et de Marie Van
Den Broucke. En 1689, il établit ses locaux de
fonderie à Leuven. En 1693, il fond une cloche
destinée à Braine-Le-Château. La même
année, il refond une petite cloche destinée au
carillon de Sainte-Gudule de Bruxelles.
DAQUOT Clément
Mentionné par l'Irpa, pour une cloche à
Remicourt en 1815. Ce fondeur nous est
totalement inconnu. Suite à une visite à
Remicourt, nous affirmons qu’il s’agit d'une
cloche émanant de Clément Drouot. De ce fait,
le nom Daquot est à considérer comme
inexistant.
DE BACKER Josse
Mentionné dans L'ancienne industrie du cuivre
à Malines de Georges Van Doorslaer. Il nous
est très essentiellement connu comme étant
batteur de cuivre, auteur de beaux fonts
baptismaux. Les travaux campanaires sont
quant à eux fort limités en nombre. Il est
présent à Malines en 1539. En matière de
cloche, il est connu pour une fourniture de
bourdon à La Haye (Den Haag, NL).
DEBEVFE
Les Debefve représentent une petite dynastie
de fondeurs. Ils sont fort méconnus et à juste
titre, car ils n'ont réalisé aucun travail de
grande ampleur, tout du moins en matière de
cloches. D'un point de vue d'horlogerie et de
tambours, leurs travaux sont légèrement plus
considérables. Cette dynastie comporte Gilles I
Debefve, Gilles II Debefve fils de Gilles I, et
Jean Debefve, frère de Gilles I. L'orthographe
du nom est parfois indiquée comme étant De
Beef, Debeure, Debeurre. Ils sont originaires
de Thimister-Clermont.
Debevfe Gilles I
Né le 4 octobre 1694 et décédé à date
inconnue. Floruit 1720-1756. Arrière-petit-fils
de Cloes-Polis Debefve, horloger petit-fils de
Cloes Debefve, horloger, fils de François-
Franck Debefve. Aussi nommé (et
probablement plus justement) : Frans-Frank.
Sa mère : Clémence Jamin Le père de Gilles I
mérite une citation.
(François-Franck) était sculpteur et bon
horloger mécanicien. Il construisit la première
horloge pour l'église paroissiale de son village.
Il sculpta en bois de tilleul et de grandeur
naturelle un St-Antoine avec un cochon et une
Ste-Barbe. Ces deux morceaux n'étaient pas
sans mérite au dire des connaisseurs. Maître
François n'était jamais sorti de son village, son
atelier était la nef de l'église. C'était là qu'il
rabotait et polissait son cochon sur le modèle
vivant qu'il y avait attaché.
Gilles Debefve est étrangement lié à Mafra et à
Lisbonne, tous deux au Portugal, tout comme
les homologues Pierre Levache et Guillaume
Witlockx. En 1720, Gilles I Debevfe livre un
carillon destiné à la ville de Lisbonne. Plus tard
en 1756, l'installation du tambour et du jeu
automatique du carillon de Mafra sont installés
par ce même personnage. On y lit une relation
commerciale privilégiée, ainsi qu'une inévitable
collaboration avec Levache. Les travaux de
Lisbonne furent, d'un point de vue d'horlogerie
monumentale, particulièrement soignés.
Il est marié avec Marie Groutaers (ou
Groutars), originaire de Tongeren.
En 1726, il agit à un niveau plus local nous
concernant, puisqu'on le retrouve sur le site de
la cathédrale Saint-Lambert de Liège. Il livre à
cette date 8 cloches destinées au carillon. Plus
tard en 1754, il complète le jeu par la livraison
de 40 cloches destinées au carillon et à
l'horloge. Ces cloches n'existent plus à ce jour.
Ainsi, nous n'en savons malheureusement
rien.
Au début de ses travaux liégeois, il est en
conflit avec un vieil horloger local : Michel
Burquet. Ce concurrent a été, selon certaines
littératures, "indigne". Nous citons Gobert :
(Gilles Debefve) a été attaqué vis à vis de la
porte du sieur Frérard, notaire en la Haute
Sauvenière par le sieur Burquet, père, qui,
enveloppé dans son manteau, fit un demy
cercle pour le fermer contre la muraille en luy
disant « Il faut mort Dieu, chien, que tu passes
de mes mains et que je te tue comme un chien
». (...) le nommé Burquet fils l'a attaqué de
paroles en luy disant : « Gemy Diau, chien, il
faut que je te tue et que tu passes à ce
moment », et ensuite en vient aux coups de
cannes ou bâtons selon les déclarations icy
jointes des témoins occulaires qui en ont
déduit le fait mieux qu'il n'aurait pufaire luy
même, ce qui paraît être un guet-apens,
puisqu'il y avait avec luy deux ou trois
personnes (...)
Les cloches du carillon actuel sont des
Andreas Josephus Vanden Gheyn datant de
1751. On peut d'office se poser la question à
savoir si les Debefve n'ont pas simplement (et
seulement) réalisé l'installation campanaire de
ce beau matériel. Les nombreux autres travaux
réalisés, dont certains prestigieux, sont tous
des horlogeries.
Debefve Gilles II
Fils de Gilles I. On le retrouve lors de
l'installation du carillon de la cathédrale Saint-
Lambert à Liège en 1756. Autrement, nous ne
possédons strictement aucune trace de son
activité.
Debefve Jean
Né le le 26 juillet 1697 et décédé à date
inconnue. Frère de Gilles I, jumeau d'Anne
Debefve. Il participe à l'installation de Lisbonne
et à celle de Liège. Il reste plusieurs années à
Lisbonne, probablement célibataire, tandis que
Gilles I retourne en Belgique. Autrement, nous
ne possédons strictement aucune trace de son
activité.
En RECIB, il ne leur est connu aucune cloche.
Nous nous posons la question quant à savoir
si cette petite dynastie ne s'investissait pas
uniquement dans la fonte de matériel
campanaire (tambour, horloge), à l'exclusion
des cloches. Il est bien évoqué des fontes de
cloches, mais chaque auteur paraphrase
Becdeliève. De ce fait, nous jugeons comme
loin d'être établi que les Debevfe sont fondeurs
de cloches. Par contre, il subsiste à la
cathédrale de Liège une exceptionnelle
horloge réalisée par Gilles I Debefve.
Bibliographie
- Antoine-Gabriel de Becdelièvre-Hamal,
Biographie liègeoise: ou précis historique et
chronologique de toutes les personnes que se
sont rendues célèbres par leurs talens, leurs
vertues ou leurs actions dans l'ancien diocèse
et pays de Liège, les duchés de Limbourg et
de Bouillon, le pays de Stavelot, et la ville de
Maestricht. 1837.
- Théodore Gobert, Chronique archéologique
du pays de Liège, 1924.
- Bulletin de l'institut archéologique liégeois,
1868.
DEBOISSES Pierre
Fondeur mentionné dans Annales de la
Société royale des beaux-arts et de littérature
de Gand, notice sur les carillons d'Audenarde,
Edmond Vanderstraeten. En tant que simple
citation, Pierre Deboisses est mentionné
comme "Maître" et actif en 1235.
DECHANGE Joseph
Fondeur de cloches, dont le nom est
orthographié Déchange ou Dechange. Nous
ne savons rien le concernant.
Edmond De Vos le mentionne comme ayant
été actif à Tihange et à Rochefort. Nous
savons qu'il fond une cloche en 1741 pour
Meeffe, à l'église de l'assomption de la Sainte-
Vierge. Cette cloche est fondue en
collaboration avec Ganard Félix, duquel nous
ne savons rien. Nous pouvons supposer que
notre fondeur ci-nommé est Jean Joseph
Toussaint Dechange, baptisé à Ben-Ahin le
1er novembre 1707.
DEFOREST Claude
Fondeur de cloches dont le nom a subi de très
nombreuses variations orthographiques, dont
les principales sont : DE FOREST,
DUFOREST, DEFÔRET. La véritable
orthographe semble être Deforest, c'est en tout
cas ce qui est mentionné sur son acte de
naissance.
Son nom n'a rien à voir avec la ville de Forest
située à proximité de Bruxelles, ni le village de
Forest près de Tournai. Pour Forest situé en
région bruxelloise, les mentions anciennes
sont souvent indiquées "Vorst", en flamand. Le
nom Deforest pourrait signifier que les
ancêtres de l'intéressé vivaient à proximité
d'une forêt. Son acte de naissance est très
clair et nous savons le placer
géographiquement et temporellement.
Né à Illoud en Haute-Marne le 17 février 1726
(et non pas 1725) et décédé après 1788, sans
que nous sachions ni la date ni le pays.
Décédé en 1803 d'après Henry Ronot. Il s'agit
donc d'un fondeur du Bassigny. Nous
apprendrons qu'il appartient à ce titre à la plus
pure tradition de fonte du Bassigny lorrain :
travail collégial, qualité, itinérance. Illoud est le
village d'origine de certains fondeurs connus
en Belgique : les Regnaud, Boitel,
Chevresson, Simon, Bernard.
Sa mère se nomme Anne Simon. Gaston Van
Den Bergh suppose qu'elle est la soeur des
fondeurs Joseph Simon et Louis Simon. Il
épouse Elisabeth Chevresson à Illoud, le 18
février 1760. Elle est la fille de Joseph
Chevresson. Il aura deux enfants : Marguerite
et Anne, qui se marieront elles-aussi "en
interne" : aux Regnaud et Simon.
Deforest ne fondra pour ainsi dire jamais seul,
ses travaux sont des collaborations. On relève
principalement : les Chevresson, les Simon.
Des collaborations sont supposées avec les
Regnaud, Habert.
D'importants travaux sont signalés au beffroi
de Mons en 1759. Nous en trouvons quelques
traces, dont un contrat pour 11 cloches en
1760. Simon était à cette époque résident à
Mons. En Belgique, nous relevons des cloches
à : Brye (1782), Buzet (1776), Fleurus (1788),
Lesve (1780 ?), Ophain (1761), Bonlez (1768),
Charleroi (1760), Gerpinnes (1766), Piéton
(1783), Wihéries ( 1772).
Il fond à Sévigny-Waleppe en Ardennes
françaises en 1756 (en 1856 d'après le DFIM
!!),. Autrement, des cloches lui sont connues à
Moisenay en Seine-&-Marne, en 1792.
Certaines collaborations sont réalisées avec
Clément Drouot.
Le DFIM mentionne une cloche fondue à
Bavikhove, village de Harelbeke, en 1784.
Nous pensons qu’il s’agit de Bavinchove et ce
serait donc en France que cette fonte se
réalise. Un texte (annales) nous apprend : Les
cloches anciennes furent enlevées par les
Français. La plus petite est actuellement à
Beveren (Roeselare). On en trouvera ci-après
l'inscription. Beveren : AD USUM
HABITANTUM IN D'EERLYCK ME FECIT
D.J.VANDALE, TORNACENSIS, ANNO 1774.
[ Il s'agit donc d'une cloche de Denis-Joseph
Van Dale, que fait-elle dans ce texte
concernant Deforest ? ] et Bavichove :
ECCLESIA ME (?)IT PASTOR BENEDIXIT
1784. J. ET N. SIMON ET C. DEFOREST
M'ONT FONDU. On serait donc tenté de croire
que l'enregistrement de Bavinchove est
erroné.
Ce fondeur est un itinérant mais aussi un
migrant par nécessité. Certains fondeurs : les
Regnaud, Habert, Drouot, quittent la France
lors des évènements liés à la révolution et à la
Terreur ; d'autres arrêtent leur activité,
sombrant dans la misère ou bien des activités
tout à fait accessoires, comme l'agriculture de
subsistance.
Si l'on borne l'activité de Deforest, cela donne :
1756-1792. La production semble nettement
attisée de par le mariage avec une
Chevresson. les collaborations seront
fréquentes avec les Chevresson en début de
carrière. Par la suite, il semble clairement
marquer une préférence pour les itinérance
avec les Simon. La date de 1792 est très
étonnante, vu les intenses problèmes
révolutionnaires que connait la France en cette
année.
Si l'on doit placer Deforest dans une case, il
est de ceux qui auront stoppé les fontes avec
la révolution. Il stopperait son activité aux
alentours de 66 ans, c'est plus que très
honorable ! Il décèderait à l'âge de 77 ans. Il
ne lui est pas connu de fils fondeur de cloches.
En matière de biographie, Henry Ronot a pris
pour choix de l'oublier, étant un fondeur mineur
le concernant (rapidement expatrié). En
Belgique, il s'agit d'un fondeur mineur,
directement assimilé aux Chevresson et aux
Simon. Ses travaux sont qualitatifs. Il est le
fondeur rendant Illoud célèbre.
Deforest n'étant pas noble, mais un artisan
itinérant, il ne lui est pas connu de portrait (au
contraire des Dumery, De Haze, etc). Il est
loisible d'imaginer qu'il voyageait léger, avec
une planche à trousser, quelques compas... et
surtout un immense savoir-faire.
Nous conclurons par une note d'humour,
n'ayant rien à voir avec Claude Deforest mais
un homonyme, un texte relevé lors des
recherches et bien sympathique : Malgré ces
précautions en 1680, la grosse cloche fut
cassée. (...) Le service du clocher laissant
toujours à désirer, les mambours congédièrent
les sonneurs le 8 août 1680, et les
remplacèrent par Nicolas Duforest, à la charge
par lui de pourvoir à ses frais de sonneurs
assistants, capables, non ivrognes, ni femmes
; qu'il tiendra le clocher fermé, de sorte que les
enfants ne puissent y aller, qu'il fera rapport
aux mambours de ce qui manquera aux
cloches et à leurs bélières, pour y remédier. Le
10 septembre de la même année, ils
décidèrent qu'on ne sonnerait plus la grosse
cloche que les grandes fêtes, les processions
et dans quelques autres cas.
DE LA CHAIRE H.B.
Mentionné par l'Irpa. A fondu une cloche,
actuellement conservée aux Musées Royaux
d'Art et d'Histoire. Elle date de 1644. C'est une
cloche de fort belle facture, mentionnant un
blason de la famille Barbençon. Le nom H.B.
DE LA CHAIRE ne fait aucun doute, mais nous
ne connaissons pas ce fondeur.
DELCOURT, DELECOURT
Les Delcourt sont des fondeurs de cloches
médiévaux. Leur nom est aussi bien
orthographié Delcourt, Delecourt ou De Le
Court. Il n'y a pas spécifiquement
d'orthographe prédominante. Ce sont des
fondeurs d'origine française, bien que les
chahutées frontières de l'époque n'aient rien à
voir avec celles d'aujourd'hui. Le nom
comporte les fondeurs : Nicolas Delecourt,
Jean Delecourt, Florent Delecourt. Les liens de
parenté ne sont pas forcément tous établis.
Jean et Florent sont frères, c'est tout ce que
nous savons. Il ne serait pas plus étonnant que
ça que Nicolas soit le père, mais ce n'est pas
prouvé.
Leur établissement semble se situer aux
alentours de Douai en France. Ils ne sont donc
en principe pas originaires du Bassigny lorrain.
Leur activité les amène à avoir une assez forte
itinérance. Ils s'établiront aussi bien en
Wallonie qu'en Flandre. Sous les Pays-Bas
des Habsbourg (1482-1549) et les Pays-Bas
espagnols (1549-1713), ces délimitations
n'avaient aucun sens. Ainsi, ils passèrent de
l'Artois au Comté de Flandre sans rencontrer
le moindre souci, ou tout du moins, nous le
supposons.
DELECOURT Nicolas
Connu comme fondeur entre 1549 et 1553. Sa
carrière fut probablement plus étendue, mais
nous n'en gardons aucune trace. Il est fils de
Jehan De Le Court, né en 1523 à Cambrai. Il
déclare être né à Cambrai dans un acte pour
lequel nous n'avons pas de référence, et en
déclare de même sur la cloche Aubéron. Par la
suite, il est établi qu'il travaillait à Douai. Actif
en France à : Douai (1549), En France il n’est
connu aucune autre réalisation.
Nicolas De Le Court est reçu bourgeois de
Douai le 8 novembre 1549. Il était un maître
fondeur de cloches, comme nous l'apprend cet
acte de la ville de Douai : A maistre Nicolas
Delecourt, fondeur de cloches demeurant en
ladite ville de Douay ... avoir fait et fondu 9
appeaulx de metal pour servir d'orloge du
beffroi d'icelle ville, pesans les 8 appeaulx au
nombre de 2811 Libvres et pour ung petit
appeau qu'il a refondu pesant 681 Libvres, la
somme de 702 (... suite illisible).
Il nous est connu en Belgique uniquement à
Mons, où il réalise le bourdon "Aubéron" en
1553. Il travaille aussi sur le sujet de la cloche
de la porte, au sein de la même ville (en réalité
le même lieu car le beffroi était à cette époque
fortifié). Toutefois, nous ignorons la date de
cette fonte.
La cloche Aubéron nous est partiellement
connue. Elle possédait l'inscription suivante :
Je suis Auberon, lequel pour mes exploits ferai
entendre heure, feu, effroids, de par Nicolas
Delecourt, né de Cambray, sert à chacun mon
son horrible, aussi ferai ouïr, quand, jusques
au sang, crime on voudra punir, suis faite en
mars à dire Cour, en l’an 1551. On y voyait les
armes de Charles V, de la maison d’Epinoy,
des États et de la Ville.
DELECOURT Jean
Connu comme fondeur entre 1596 et 1628. En
1609, il signe un contrat afin de fondre pour la
collégiale Saint-Germain de Mons. C'était un
édifice contigü à Sainte-Waudru, aujourd'hui
démoli. Il s'agissait d'une réalisation de
carillon. Il le coula au sein de son
établissement de Douai, ce qui signifie que ce
fondeur n'était pas tout à fait itinérant. Il
pouvait se sédentariser lors de plus grosses
commandes.
En 1599, il réalise une cloche à Leernes
(Fontaine l'Evêque).
Actif en France à : Béthune (1596), Béthune
(1598), Valenciennes (1626), Floyon (1628).
La cloche de Valenciennes nous est
intéressante par sa dédicace : Nous avons
este fait pour l'orloge de Valenciennes par moi
Jean Delecourt et ses fils 1626. Cela signifie
que deux, au minimum, de ses fils étaient
actifs en tant que fondeur.
On lit encore, dans Bibliothèque de l'école des
chartes, année 1843, volume 4, pp. 395-400,
la description suivante : Deux cloches portent
le millésime de 1597, et ont pour marque
distinctive cygne valenciennois. La septième
présente le même emblème et l'inscription
suivante : Nous avons été fait pour l'orloge de
Valenciennes, par Jean Delcourt et ses fils, en
1626. Il n'y a pas de date apparente sur la
huitième et dernière cloche, mais elle est
entourée d'ornements parmi lesquels on
distingue des fleurs de lys, une madone, un
saint Michel à cheval et des armoiries
flanquées de deux bâtons en croix de Saint-
André.
La description est nettement plus floue
(dédicace approximative), mais nous apprend
quelle était la décoration.
DELECOURT Florent
Connu comme fondeur entre 1612 et 1643. En
1604, il serait déjà connu comme maître
fondeur de cloches, c'est en tout cas un terme
qui lui est affublé.
En 1634, il fond un carillon de 19 cloches
destiné à Courtrai (Kortrijk). En 1636, il fond un
carillon de 25 cloches destiné à Gand (Gent),
Sint-Baafskathedraal. En 1643, il fond un
carillon de 25 cloches destiné à Sainte-
Gertrude de Nivelles. Hormis ces commandes,
on ne sait quasiment rien de lui. Actif en
France à : Marpent (1629), Solre-le-Château
(1612).Au sujet de Gand (Gent), une courte mention
existe dans Les églises de Gand, volume 1,
par Philippe-Augustin-Chrétien Kervyn de
Volkaersbeke : Aujourd'hui Saint Bavon
possède cinq cloches. Le gros bourdon appelé
Bavon est bien certainement un des plus
beaux de la Belgique. Il existe dans les
archives de la cathédrale un acte passé le 19
novembre 1635 entre les dignitaires du
chapitre et le fondeur Florent Delcourt de
Douai, acte par lequel celui ci s'engage à
couler deux nouvelles cloches. L'une devait
peser jusqu'à 9500 livres et l'autre 6400 livres,
la première répondant au ton de UT et la
seconde au ton de RÉ. Le gros bourdon,
décoré des armoiries de l'évêque Triest et de
celles du chapitre, porte l'inscription suivante :
BAVO. VOCOR MEOVE CUM TOTO HOC
CAMPANARU CONCENTU QUAE INSIGNIBU
EPALIBUS ET CAPLARIB, PARITER
ADORNAMUR AERE PROPRIO FUNDI
FIERIQUE CURARUNT ET PERIL : Rdus D.
ANTONI TRIEST EPUS GAND.
On y lit donc que cette cloche fut payée sur les
fonds d'une donation faite à cette église par
l'évèque Antoine Triest et son chapitre.
Une cloche de Florent Delecourt est connue au
musée du Vieux Cimetière à Soignies. Elle
date de 1618, ce qui nous fait soupçonner une
activité assez précoce le concernant, en tout
cas plus précoce que celle citée par le DFIM.
En France, il est connu comme ayant fondu en
1612 à Solre-le-Château.
La cloche de Solre possède la dédicace
suivante : Isabelle, c’est son nom, en
perfection belle. Ma voix sonnera toujours en
faveur d’elle. Nous avons été fait par Florent
Delcourt demeurant à Douai en l’an 1612.
Albert et Isabelle Clara Eugénie, infante
d’Espagne, archiduc d’Autriche, duc de
Bourgogne. Comte de Flandre et de Hainaut
en l’honneur de Dieu, par oeuvre de charité et
en faveur de Mr Philippe de Cröy, comte de
Solre, chevalier de la toison d’or, Grand écuyer
qui ont donné trois mille florins ou aumone
pour réédifier l’église, dudit Solre, brûlée par
fortune de feux, advenu le X mai 1611.
Il est intéressant de constater que de
nombreux traits font état de la situation
politique de l'époque. Là encore, il est fait
mention que Florent Delcourt était établi à
Douai.
Un acte de juridiction passé à Douai nous
apprend que Florent et Jean sont frères. L'acte
porte ce titre : 1 G 236. Juridiction. Douai.
Actes passés devant l'échevinage et le
tabellionnage (1603-1626). Pièces 1460 à
1467. Pièces concernant la famille des frères
Jean et Florent Delecourt, fondeurs de cloches
à Douai, Grande rue Notre-Dame, à l'enseigne
de la Cloche d'Or. Il pourrait s'agir de l'actuelle
avenue Roger Salengro (anciennement
Faubourg Notre-Dame).
Conclusion
Les seules cloches qu'il est encore possible de
voir de ces fondeurs se situent à Gand (Gent),
sont au nombre de deux, et sont
remarquables, ainsi que celle de Soignies au
musée du Vieux Cimetière.
Bibliographie
- Dictionnaire des facteurs d'instruments de
musique en Wallonie, Malou Haine, Nicolas
Meeùs.
- Archives départementales du Nord, Anne-
Marie Pietresson de Saint-Aubin, Série G,
Tome 1, 1G, 2G, 6 G à 22G, fascicule 1.
DELECROIX Michel
Aussi nommé DE LE CROIX. Il s’agit d’un tout
petit fondeur basé à Tournai et actif entre 1535
et 1538. Il est uniquement connu comme étant
un aidant d’Estienne Laloé, lorsque celui-ci
fond les cloches destinées au beffroi de
Tournai. Il est plus à considérer comme un
ouvrier aidant qu’un véritable fondeur de
cloches.
DELESPINE François et Nicolas
Tous deux originaires de Doncourt. Ces deux
frères ont une production de bonne réputation,
ils fondent pour des cathédrales, quelquefois
des cloches de tonnage relativement
important. Actifs dans le milieu du XVIIè siècle,
ils agissent assez tôt dans le Bassigny. Ils
peuvent être considérés comme des
précurseurs. Leur nom peut s'orthographier DE
L'ESPINE, DE LESPINE.
Ils partent régulièrement en campagne avec un
certain Nicolas CHABOTEAU, que nous
pensons pouvoir inclure dans la liste des
fondeurs du Bassigny. Toutefois, nous ne
possédons strictement aucune information le
concernant, pas même un acte. En France, ils
collaborent aussi avec François MICHELIN. En
France, ils sont connus pour 7 cloches,
s'étalant de 1633 à 1664. Cette période est
parfaitement concordante avec les activités en
Belgique (1628-1643).
* François est né à date inconnue (début
XVIIème siècle) et décédé aux alentours de
1676.
Il se marie avec Anne BRETON.
* Nicolas est né à date inconnue. Fils De
François Delespine, de Graffigny-Chemin. En
principe, frère de François Delespine. Serait
décédé après 1683. Il se marie le 15 février
1649 avec Anne DHOUÉ. Cela pose question
car il devait être marié avec Nicole DELAPAIX,
le 18 janvier 1643. Il existe deux actes
contradictoires. En ce second acte, il fut marié
par Nicolas GAY, curé de Liffol, frère de Anne
DHOUÉ. Une question reste donc ouverte.
Nous leur attribuons :
- Avelgem, Kerkhove, 1643. A deux.
- Brugge, 1643. A deux.
- Gent, 1628. François DELESPINE et Nicolas
CHABOTEAU.
- Ieper, Boezinge, 1639. Nicolas DELESPINE.
- Roeselare, 1631. Nicolas CHABOTEAU,
François DELESPINE.
- Tielt, 1640. A deux.
- Irchonwelz, 1642. Nicolas seul.
DELVAULX Nicolas
Il nous est totalement inconnu, nous pensons
qu'il s'agit d'une faute d'orthographe.
DEPOISSON Jean
Fondeur originaire de Levécourt. Aurait été
actif en 1618, avec avec Nicolas III, Jean II et
Didier CHAPELLE. A priori, il fait partie de la
même équipe qu'Antoine SEUROT. A fondu
avec les CHAPELLE à Anderlecht en 1618, à
Liège la même année. Ce fondeur nous
semble être un aidant et non un indépendant
installé.
DE ROUSSILLON
Jean est Maître fondeur de cloches originaire
de Dinant et actif à Mons en 1390. Le DFIM
mentionne un certain DE ROUSSILLON Henri,
actif au 14ème siècle.
DIETRICH Paul
Mentionné dans L'ancienne industrie du cuivre
à Malines de Georges Van Doorslaer. Il s’agit
d’un fondeur étranger (vu le nom,
probablement luxembourgeois), qui s’établit à
malines entre 1750 et 1774. Nous connaissons
de son activité un assez important contrat
signé en 1753, avec l'église Notre-Dame au
delà de la Dyle. La signature latinisée en
épigraphie comporte le nom : « Paulus
Ditrich ».
DORMOIS
Ils sont connus par l'Irpa pour une cloche à
Musson en 1859. Elle possède le texte à la
pince : LES DORMOIS MON FAITES. Serait-
ce Dormois Frères, un établissement à
Beauvais, à priori légèrement antérieur ?
Seraient-ce les Dormois du Bassigny, plus
nombreux, tous nettement antérieurs, et basés
en Robécourt ? Nous n'en savons rien...
DROUOT
Réaliser la biographie des Drouot n’est pas
compliqué, comme peut l’être l’établissement
des notices concernant les Chevresson. En
contrepartie, c’est dense. Les fondeurs sont
d’une part nombreux et d’autre part, le nombre
de cloches est très important. Il n’est pas
toujours établi qui des Drouot a coulé telle ou
telle cloche.
Les Drouot sont originaires du Bassigny. Ils
sont très nombreux en ces quelques villages.
Ceux qui ont réalisé des cloches en Belgique
et qui nous intéressent sont les suivants :
- Clément 1 Drouot, Romain sur Meuse.
- Jean-Baptiste Drouot, Romain sur Meuse.
- Martin Drouot, Romain sur Meuse.
- Joseph Drouot, Harréville-Les-Chanteurs.
- Charles Drouot, Hâcourt.
- Clément-Vital Drouot, Hâcourt.
- Paul Drouot, Maisoncelles, Clefmont.
- Clément 2 Drouot, Huilliécourt.
De nombreux autre Drouot existent, qu’ils
soient ou non fondeurs. Nous allons décrire
ceux listés ci-après. Des passages
anecdotiques d’autres fondeurs Drouot ont
existé en Belgique. Cela sera cité pour
mémoire.
Les Drouot sont des fondeurs de la fin du 18è
siècle et du 19è siècle. Ce sont des fondeurs
majeurs pour la Belgique, autant en nombre
qu’en qualité. Le plus gros bourdon de
Belgique (Tournai) est une œuvre des Drouot,
principalement Jean-Baptiste.
Les cloches Drouot sont parfois qualifiées de
qualité inégale. C’est notamment le cas de
Joseph Berthelé. Une chose qui est certaine,
c’est qu’il y a beaucoup de fondeurs Drouot,
dont certains ont exécuté un nombre
incalculable de cloches, d’autres des quantités
minimes. Il y a eu aussi un certain nombre de
collaborations, avec des fondeurs de renom :
Regnault, Deforest, Simon ; d’autres sont des
jeunes, on pense à Clément Habert qui avait
15 ans à sa première cloche. Les cloches
Drouot, c’est donc une vaste entité disparate, il
est difficile de juger l’ensemble. Nous ne
pouvons contredire Berthelé quant à la qualité
inégale, c’est un fait probable. Signalons à
simple titre d’information que jusqu’ici, toutes
les cloches Drouot qui furent analysées étaient
de très bonne qualité, autant du point de vue
métallurgique que du décor et de la sonorité.
DROUOT Clément 1er
Né à Romain sur Meuse le 20 mai 1756 et
décédé en même lieu le 27 avril 1820. Fils de
François Drouot, meunier et non fondeur de
cloches.
Il représente nous concernant l’origine des
cloches Drouot en Belgique. Ses travaux sont
assez peu répandus et de fait, peu connus. Il
n'est pas le premier des fondeurs Drouot, mais
le premier à avoir réalisé des campagnes en
Belgique.
Le 16 novembre 1779, il se marie avec Anne
Garnier, la sœur du fondeur François Garnier.
Il collaborera de temps à autre avec Garnier et
Simon.
Il n'est pas étudié par Henry Ronot.
DROUOT Clément II
Né en 1770 à date et lieu inconnus, décédé le
2 décembre 1821 à Huilliécourt.
Fils de Joseph Drouot (un autre) et d’Anne
Noël.
Le 31 janvier 1792, il se marie avec Catherine
Cornevin. Il a quatre filles, qui se marieront
toutes avec des fondeurs de cloches.
Ses travaux campanaires sont très mal
identifiés et quasiment impossibles à distinguer
de son homologue Clément I Drouot.
DROUOT Jean-Baptiste
Né à Romain sur Meuse le 18 septembre 1785
et décédé à Willemeau (Belgique) le 17
octobre 1845. Fils de Clément I Drouot et de
Anne Garnier.
Il se marie avec Anne Dauvoin le 17 février
1813, à Hâcourt, où il s’installe.
Il travaille en collaboration avec Martin et
Joseph, ses deux frères, au gré de travaux
itinérants. Ce sont ce qu’on appelle des
fondeurs ambulants, qui passent de lieu en lieu
à la recherche de commande. Il leur est connu
des travaux magistraux en Belgique. Au fil de
commandes de plus en plus régulières en
Belgique, il finira par s’installer en Belgique, à
proximité de Tournai. Cet emplacement est
probablement le lieu-dit appelé Pic-Au-Vent, à
côté de Willemeau et de Tournai. Il ne reste à
ce jour strictement rien d’époque en ce lieu. Il
était en effet réputé y avoir une auberge. De
celle-ci il ne reste rien de reconnaissable.
Nous recueillons aussi l’information (d’après le
DFIM), que l’intéressé loge par périodes dans
un établissement appelé « Le Lion d’Or », situé
rue des Sept Fontaines à Tournai. Ce lieu ne
nous est plus connu à ce jour, la rue en
question, située à côté de la Rue Saint-
Eleuthère, est uniquement résidentielle. Nous
pouvons imaginer qu’il s’agit d’un hôtel, dont il
ne resterait rien à ce jour vu la destruction
majeure de Tournai durant la seconde guerre
mondiale.
Comme nous le verrons plus loin (Chapitre
'Charles'), il travaille en collaboration au gros
bourdon de la cathédrale de Tournai.
Berthelé, dans ‘Campanographie ancienne et
moderne’, nous apprend que : Jean-Baptiste
Drouot a été enterré dans le cimetière de
Willemeau.
Berthelé dans le même ouvrage le décrit
comme : Fondeur ambulant pendant au moins
35 ans ; vraisemblablement élève de son père
Clément Drouot et de son oncle François
Garnier. Travailla en société, mais pas d'une
façon régulière, d'abord avec son frère Martin,
ensuite quelque peu avec son frère Joseph.
Il n'est pas étudié par Henry Ronot.
DROUOT Martin
Né à Romain sur Meuse le 26 octobre 1788 et
décédé en même lieu le 2 octobre 1831.
Fils de Clément 1.
Le 7 février 1821, il se marie avec Marguerite
Dauvoin, la soeur de Anne Dauvoin, femme de
Jean-Baptiste Drouot. A noter pour l'anecdote
combien les mariages hivernaux peuvent être
fréquents chez les fondeurs du Bassigny. En
hiver, on n'a pas le temps de s'occuper de la
famille, on se trouve dans les voyages
campanaires.
A cette occasion, il se domicilie à Hâcourt,
comme son frère, lieu où il restera jusqu'à son
décès. Mort à 42 ans, ce qui est encore jeune.
Il travaillera essentiellement en association
avec son frère Jean-Baptiste, on lui connaît
assez peu de travaux : Mons (1820), Tournai
(1825), éventuellement Merelbeke. Une note
est mentionnée à ce sujet dans les carnets de
Joseph Drouot.
DROUOT Joseph
Né à Harréville-Les-Chanteurs le 28 janvier
1797 et décédé à Maisoncelles le 14 juin 1864.
Il s'agit du fondeur Drouot ayant eu l'activité la
plus prolifique en Belgique. Le nombre de
cloches est énorme.
Joseph Drouot se marie le 7 avril 1823 avec
Marie Perrin, la sœur de Joseph Perrin, au
village de Maisoncelles. Il est domiciliée à
Maisoncelles toute la durée de sa vie.
Fondeur de grande réputation, à la production
intense, il « partira en campagne » durant 45
ans, se consacrant à l’itinérance et à la fonte
des cloches. Entre 1821 et 1823, il effectuera
des collaborations avec Clément Habert, dit le
Clémentin. Celui-ci est encore jeune. 1823
sera la fin de la collaboration, inopinée, par le
décès de Clémentin, lequel a 33 ans. Il n’est
pas connu la cause de ce décès, si ce n’est
que cela se situe en Belgique. Par la suite,
Joseph Drouot collaborera avec Pierre
Courteaux. Il est notamment connu une
période de collaboration entre 1824 et 1827.
Entre 1842 et 1845, celui-ci s’installe à Saint-
Martin au Laërt, à côté de Saint-Omer, à la
limite entre le Nord et le Pas-de-Calais. « Il est
fait élection de domicile chez le sieur
Beauchamp, aubergiste à Saint-Martin au
Laërt ». Plus tard, il migre vers Leuze en
Hainaut, « où il fait élection de domicile chez le
sieur Leclercq, menuisier et cabaretier rue du
Bois-Blanc à Leuze ». Cette déclaration date
de 1850. A ce jour, il ne reste absolument plus
rien d'époque à la rue en question à Leuze.
Encore plus tard, on le verra dans l’actif de
Paul Drouot, dans la fonderie de Sin-Le-Noble.
Il abandonne le métier en 1862. Durant ses
activités, il a tenu à jour un (ou des) carnet(s),
qui permettent d'apprécier très précisément les
fontes réalisées, seul ou avec ses frères ou en
collaboration.
Un élément qui permet de reconnaître une
cloche Drouot est l’utilisation quasiment
systématique de ce qu’on appelle dans le
jargon « la palmette Drouot ». Les échanges
de matrices étaient plus que fréquents, mais
disons que la présence de cette palmette est
déjà un élément favorable.
DROUOT Charles
Né à Hâcourt le 15 octobre 1814 et décédé en
même lieu le 2 décembre 1847.
Sa production est peu importante. En cause
inévitablement, son décès à l’âge de 33 ans.
La seule chose que nous relèverons à son
sujet nous concernant : il participe à la fonte du
bourdon Marie-Pontoise de Tournai.
DROUOT Clément-Vital
Né à Hâcourt le 24 novembre 1821 et décédé
à Saint-Thiébault le 6 août 1870. Fils de Martin
Drouot et de Marguerite Dauvoin.
Il se marie le 28 janvier 1845 avec Marie-
Anne-Antoinette Damian (ou Damont), à
Insming et a un fils, Charles-Ferdinant Drouot.
D’après le DFIM, il est l’élève de son oncle
Joseph. Peu de temps après, il prendra le
métier de fondeur ambulant, ses campagnes
se situent essentiellement en Lorraine. Il
collaborera de temps à autre, les épigraphies
en témoignent, avec Antoine-Joseph Hémery.
Il abandonnera très rapidement le métier de
fondeur, quittant les fontes à l'âge de 32 ans.
Un point nous intéressant : c’est lors d’une
coulée à Deux-Acren, en 1849, qu’il initiera
Léopold Marquebreucq au métier de fondeur.
Ce dernier est non-fils de fondeur.
N’est pas un fondeur majeur. Il a collaboré à la
coulée du bourdon de Tournai, avec Jean-
Baptiste et Charles. Il décède lui aussi assez
jeune, 48 ans.
DROUOT Paul
De son véritable prénom Paul-Denis Drouot, il
naît à Maisoncelles le 8 avril 1832 et décède à
Clefmont le 4 janvier 1906, alors âgé de 73
ans. Fils de Marie Perrin (les Perrin étaient eux
aussi fondeurs de cloches), il montera au
cours de sa vie deux fonderies
transfrontalières et constituera discrètement la
bagatelle de 200 et quelques sonneries de
cloches.
Les Drouot perpétuent depuis l’aube de la
tradition campanaire en Bassigny une coutume
de fonte en itinérance, comme les Hemony, les
Causard, les Farnier. Ils passent de village en
village à la recherche de commandes auprès
des fabriciens et des évêchés. C’est ainsi que
Paul commence le métier, alors âgé de 17 ans,
aux côtés de son père Joseph Drouot. Ces
voyages s’établiront jusqu’en 1855, où des
cloches d’assez faibles tonnages voient le jour.
L’avènement des chemins de fer le poussera
au choix judicieux d’établir une fonderie à
Douai, au faubourg Notre-Dame. Auparavant,
son père y avait acheté un lopin de terre, dans
le clair espoir de sédentariser un atelier. Cette
petite usine sera finalement assez rapidement
installée à Sin-Le-Nôble, une petite ville du
pourtour de Douai, pour des raisons de
praticité. Sans pour autant posséder d’acte
écrit, il est certain qu’en 1857, cet atelier était
fonctionnel.
Joseph Drouot abandonnant le métier en 1862,
les travaux mèneront par nécessité vers une
courte collaboration avec son frère Charles-
Clément ; Par la suite et dès 1863, la fonderie
sera dirigée seul et de main de maître jusqu’en
1883. Les années s’échelonnant au gré de
commandes toujours plus pressantes, d’autres
collaborations auront lieu de manière éparse,
dont celle avec son neveu Charles Drouot.
L’activité sans cesse grandissante provoque
un certain nombre de bouleversements
majeurs imminents, la fonderie de Sin-Le-
Nôble devant peu à peu exigüe.
En 1886, une succursale est crée à Tournai,
elle était située à la rue du Nord. Pleinement
investi en ce projet, c’est en cette période que
la fonderie de Sin-Le-Nôble sera cédée à
Charles Drouot. La fonderie de Tournai,
pleinement établie en 1893 et par suite de
diverses contributions, verra naître l’activité de
très grande réputation des Marcel Michiels,
père et fils.
C’est en 1895 que Paul Drouot, encore assez
jeune, cessera toute activité.
Du côté de la fonderie de Douai en pleine
effervescence, Charles Drouot s’associera
avec le fondeur Georges Thurin, sous le nom
Drouot & Thurin. Après des années
d’effervescence et au décès de Charles
Drouot, l’atelier sera repris par Charles Wauthy
Junior.
Afin de conclure sur les Drouot, nous pouvons
avancer les affirmations suivantes :
- En RECIB, il est connu 307 cloches Drouot, à
l'exclusion de celles fondues avec Habert,
Regnault, Courteaux, Gaulard, c'est-à-dire
beaucoup. Au total avec eux, la somme
36
avoisine les 500. Ce sont donc des fondeurs
importants en nombre.
- Les Drouot ont fondu des bourdons
importants, ce sont donc des fondeurs
prestigieux.
- Ces valeurs sont à l'exclusion des cloches
suspendues en France ou en Allemagne,
innombrables.
- En Belgique, les Drouot ont collaboré avec :
Clément Habert, Pierre Courteaux, Etienne-
Louis-François Regnault, François Lainville,
Louis Lainville, Louis Simon, Joseph Simon,
Jules Bastien, Jean-Baptiste-Nicolas Gaulard,
Joseph Perrin, Nicolas-Bonnaventure
Thouvenel.
- Si l'on doit résumer : Joseph Drouot était
dans tous les coups, Clément II dans de
nombreux. Paul-Denis a fondu les plus
récentes.
Bibliographie
-Dictionnaire des facteurs d'instruments de
musique en Wallonie, Malou Haine, Nicolas
Meeùs.
-Dictionnaire des fondeurs de cloches du
Bassigny, Henry Ronot.
-Base de données de l'IRPA reprenant le fonds
De Beer.
-Joseph Berthelé, Mélanges, Campanographie
ancienne et moderne. 1906. Belgique et
Prusse rhénane.
-Maurice Thouvenin, relevés généalogiques
sur les fondeurs du Bassigny. Edité au profit
des chercheurs.
DUBOIS François-Anathase
Fondeur provenant de Damblain, né le 9
septembre 1744 et décédé le 3 janvier 1817.
Est connu comme ayant réalisé une campagne
commune avec Pierre BOITEL et Claude
RENAUD. Les dates mentionnées sont 1793 et
1798. Nous imaginons qu'un problème de
lecture affecte ces données, il s'agit
probablement de 1793, les numéros 3 étant
parfois difficiles à lire. Connu sous le prénom
seul de François et non François-Anathase.
L'analyse ne laisse que peu de doutes quant à
un doublon (le François DUBOIS de Damblain
né en 1693 est décédé en 1756).
Fils de Nicolas II DUBOIS, fondeur et frère de
Joseph-François DUBOIS, fondeur. Ses
travaux campanaires semblent largement
appréciés. Il est qualifié de Maître-Fondeur.
Ses travaux se retrouvent dans les
départements voisins, mais partent aussi
jusqu'en Suisse.
Non évoqué par Berthelé, nous ne saurons
que très peu de ce fondeur.
DUBOIS Joseph
Fondeur provenant de Maisoncelles, né le 19
janvier 1784 et décédé le 10 avril 1846. Beau-
frère de Pierre BOITEL d'Illoud.
Lors de ses campagnes, il favorise les départs
vers l'Allemagne, en compagnie de Pierre
BOITEL. Très peu connu en tant que fondeur,
il semble avoir eu une activité limitée. Il
accompagne BOITEL et RENAUD dans une
(ou deux) campagne(s) vers Burg-Reuland.
Maire de Maisoncelles de 1831 à 1846.
DUVIVIER
Fondeur mentionné par l'IRPA sous le nom
DUVIVIERS Maurice, ayant réalisé deux
cloches en Belgique : Chassepierre en 1810 et
Bleid en 1811. Ce sont des cloches d'une
facture assez banale. En France, il est connu
des fondeurs du nom de Duvivier (sans S),
plutôt antérieurs et pour certains basés à Metz.
Sur la cloche de Bleid, le mot "Metz" est sûr.
Nous pensons qu'il y a erreur dans
l'identification de l'IRPA. Il s'agit de cloches de
DUVIVIER Nicolas et MORICE Louis. Ces
deux fondeurs ont souvent collaboré
ensemble. Le premier s'appelle Duvivier le
Fils.
EDEL Louis
Fondeur originaire de France, Alsace. Fondeur
cité par l’IRPA pour avoir réalisé une seule
cloche en Belgique, à Leuze (Eghezée) en
1856. Aussi Appelé Ludwig Edel dans la
version germanophone, il s’agit d’un fondeur
qui était installé à Strasbourg et qui faisait
partie d’une dynastie de fondeurs. Les Edel
sont des fondeurs majeurs en France. En
1892, Firmin Causard reprend l’actif de la
fonderie Jean-Louis Edel de Strasbourg. La
firme Edel a très majoritairement fondu des
objets en Alsace.
EIJSBOUTS
La firme Eijsbouts est un établissement
d’importance majeure implanté à Asten aux
Pays-Bas. C’est une ville (16.440 habitants)
située en Noord-Brabant, tout à fait au sud des
Pays-Bas. Aujourd’hui, la fonderie se trouve à
Driehoekstraat 3 à 5721 Asten. Il s’agit de
locaux modernes et sans charme particulier ;
le déplacement de la fonderie en cet
établissement date de 1905. Le nom complet
de la fonderie est Koninklijke Eijsbouts
Klokkengieterij en Fabriek van
Torenuurwerken b.v. La firme Eijbouts a une
influence importante sur le patrimoine
campanaire belge. Les cloches de ce fondeur
sont répandues, elles représentent
actuellement 1050 cloches en Belgique. Cette
valeur figure de très nombreux carillons et ne
tient pas compte des Horacantus.
La firme Eijsbouts a été fondée par
Bonaventura Eijsbouts (1847-1920), dans un
tout petit atelier situé derrière sa maison. Avant
tout, cette personne était un horloger. C’est en
fabriquant et en plaçant des horloges qu’il se
trouve en contact avec le milieu campanaire.
Peu à peu, ses travaux dévient vers la
fabrication des cloches. Toutefois, les
réalisations resteront de l’ordre du confidentiel,
peu de cloches sont fondues. L’expansion
magistrale de la société sera réalisée par le fils
de Bonaventura : Jan Eijsbouts (1878-1943). Il
débute son apprentissage campanaire en 1893
et donc à l’âge de 15 ans ! Les premiers
travaux conséquents font leur apparition, dont
l’installation de carillons. Vu le manque de
locaux auquel Jan doit faire face, un contrat
est signé avec Taylor de Loughborough
(Royaume-Uni). Les cloches étaient coulées
chez Taylor au compte de Jan Eijsbouts, mais
aussi sporadiquement chez Gillett & Johnston.
Cela permet à notre fondeur de tisser des liens
commerciaux en ce pays. Ce n’est qu’en 1905
que Jan arrive à trouver son autonomie par
rapport aux fondeurs étrangers.
A la mort de Jan Eijsbouts, la firme est
continuée par ses deux fils, les demi-frères
Tuur Eijsbouts (1908-1994) et Max Eijsbouts
(1922-1976) – tout en sachant que Tuur prend
déjà ses fonctions à la fonderie en 1924. Par
rapport à 1943, date de décès de Max, un
délai existe malgré tout, vu les affres de la
seconde guerre mondiale. L’activité ne reprend
véritablement qu’en 1947. Le premier gros
carillon à sortir des ateliers date de 1949.
Grande nouveauté pour cette époque, il s’agit
d’un carillon ambulant, ce qui n’existait pas
jusqu’ici. Pour Tuur Eijsbouts, le carillon est un
sujet de passion, auquel il vouera un culte.
Véritable chercheur, il fera progresser la
recherche scientifique et musicologique à ce
sujet. L’activité des années 1955 – 1960 sera
intense. Il faut repeupler les clochers suite aux
enlèvements réalisés par les allemands. Cela
conduit la firme a réaliser d’innombrables
cloches de sonnerie. En 1962, des désaccords
existent entre Max et Tuur. Le second quitte la
société.
En 1976, Max décède. La direction de la
fonderie est léguée à André Lehr (1929-2007),
qui dirigera l’établissement jusqu’en 1991.
Employé de la fonderie depuis 1949 puis
devenu directeur, André Lehr était un expert
campanaire qui amena la fonderie à la
perfection, effectuant des recherches
conséquentes sur le contrôle électronique des
volées. En cette période, il prend l’initiative de
créer le musée Eijsbouts, c'est-à-dire le
Nationaal Klok & Peel Museum Asten. En
1991, André Lehr quitte la direction de la
fonderie. L’établissement est repris ad interim
par Ger Minkman. En 1996, la direction revient
dans le giron de la famille Eijsbouts. La
fonderie sera dirigée par Joost Eijsbouts
(1961-x), fils de Max Eijsbouts.
L’activité de la période 1947 à 1980 est du plus
intense. Les carillons sortent par dizaines de
l’établissement, les exportations sont légion.
Dans les années 1955 est réalisée une
succursale Eijsbouts à Lokeren en Belgique :
la firme Horacantus. Plus épisodiquement,
suite au décès de Marcel Michiels JR, l’actif de
la fonderie de Tournai a été repris par Petit &
Fritsen et Eijsbouts en 1962. Cependant,
Eijsbouts se séparera rapidement de cette
affaire délicate. Petit & Fritsen ne tardera pas
non plus à prendre une décision semblable.
Eijsbouts est une firme ayant une influence
importante sur le patrimoine campanaire
mondial. Des cloches se trouvent dans une
très large gamme de pays. Le plus lourd
bourdon au monde est sorti des ateliers
Eijsbouts. Cette cloche s’appelle la Gotemba
Bell. Elle date de 2006 et elle est placée au
Japon. Elle pèse 36,25 tonnes. La fonderie a
aussi réalisé la cloche des jeux olympiques en
2012 à Londres, elle pèse 23 tonnes. Ces
dernières années, la fonderie s’est rendue
célèbre pour avoir fondu le second bourdon de
la cathédrale Notre-Dame de Paris, 5830 kg.
Les activités actuelles de la firme Eijsbouts
sont très larges et balaient toute l’activité
campanaire possible et imaginable : cloche de
volée, avec ou sans couronne, campaniste
(installation), carillons, horloges,
automatisation. De manière un peu moins
courante, ils coulent de la fonderie d’art. De
manière rare, ils coulent des bols tibétains, des
cloches orthodoxes et tout à fait exceptionnel,
c’est la seule firme à notre connaissance
réalisant des bilos, c'est-à-dire des cloches
plates. Eijsbouts a aussi la capacité de
reproduire à l’identique des cloches
médiévales, ce fut notablement le cas avec les
cloches historiques du beffroi de Bruges
(Brugge).
ENGELS Pierre
Aussi nommé Inghels Pierre. Nous pensons
sérieusement qu’il s’agit du même fondeur que
Ingles Pierre, voir à ce nom. Les lieux et
périodes d’activité sont plutôt concordantes.
Avec l’orthographe Engels, nous connaissons
ce fondeur comme étant actif à Mons en 1553.
Il livre un tambour. Il serait originaire de
Geraardsbergen. Nous ne fusionnons pas les
données avec la biographie de Ingles Pierre
dans le douteL
ERICX Arnold
Mentionné dans L'ancienne industrie du cuivre
à Malines de Georges Van Doorslaer. Fondeur
actif à Mechelen (Malines) en 1536. Aussi
nommé STALLE Arnold. Il est nommé
bourgeois de la ville le 22 décembre 1518. Il
acquiert plusieurs biens immobiliers dans la
ville, ce qui témoigne d’une situation financière
confortable. De ces biens, nous savons qu’il
fait l’acquisition d’anciens locaux de fonderie
appartenant à Feu Jan I VAN DEN EYNDE.
Ses travaux campanaires sont inconnus. A ce
titre, Van Doorslaer relève une seule cloche,
réalisée en collaboration avec Jan I VANDEN
GHEIN en 1536.
FALISE Jean
Fondeur namurois connu pour avoir coulé la
bancloche de la collégiale Saint-Pierre-au-
château de Namur en 1371. Cette cloche fut
détruite en 1695 lors du siège de Namur.
FERAILLE Jacques
Fondeur de cloches établi à Namur. Les dates
de naissance et de décès sont inconnus. Il est
actif en tant que fondeur local au moins de
1698 à 1725. Il est parfois enregistré en tant
que Jacques Ferraille (2R), c'est une faute
d'orthographe.
A possédé un frère nommé Joseph FERAILLE.
Ce dernier aurait été fondeur aussi étant
donné qu'il participe à la fonte de la bancloque
destinée à la tour de la collégiale Saint-Pierre-
au-Château. Il est cité que tous deux sont
maître-fondeurs. Cela témoigne donc d'un
savoir faire établi et d'une réputation. Pourquoi
n'avons-nous pas enregistré Joseph
FERAILLE en tant que fondeur dans le
Refond. La réponse est simple, nous n'avons
aucune référence bibliographique comme quoi
il a signé une cloche. Nous estimons probable
qu'il n'ait participé aux réalisations qu'en tant
que manoeuvre aidant durant les opérations
difficiles.
De Joseph Feraille, il est connu deux
chandeliers destinés à l'église Saint-Loup de
Namur, datant de 1677. Cette datation (de
l'IRPA) nous parait totalement anachronique.
La ville de Namur commande cette bancloque
le 9 avril 1698. Il s'agit d'une refonte de la
cloche de Jean Falise, qui avait été réalisée en
1371. Cette cloche a été détruite lors du siège
de Namur en 1746 (et non 1795 cité
erronément dans le DFIM). Lors de cette
opération de coulée, ils réalisèrent aussi une
petite cloche pour le carillon. Pour ce travail, ils
reçurent 160 patacons (« patagon ») : monnaie
en argent, écu liégeois valant 8 escalins.
La relation familiale entre Joseph et Jacques
est traditionnellement établie comme frères.
C'est en tout cas ce qu'on lit à peu près
partout. Toutefois, cela n'est pas clairement
établi. Le DFIM apporte la nuance comme quoi
il peut s'agir de père et fils. Cette nuance est
fondée, car de ces deux personnes, il n'existe
pas d'acte d'état civil connu.
Les cloches que nous connaissons de Jacques
Feraille sont : Namur, bancloque (1698) ;
Namur, carillon (1698) ; Bonlez (1698) ; Lathuy
(1713) ; Grand-Leez (1718) ; Bioul (1722) ;
Fontaine l'Evêque (1725).
La cloche de Bioul mérite une attention
particulière. Enlevée en 1943 par les
allemands, on possède malgré tout le détail de
son inscription. Elle est la suivante : (cloche
est éventuellement un mot manquant ?)
DECIMALE APPARTENANT AU VILLAGE DE
BIOUL. JACK FERAILLE M'A FAIT. PHILIPPE
II ROI D'ESPAGNE M'A FAIT FAIRE L'AN
1586. PHILIPPE V M'A FAIT REFONDRE
L'AN 1722. Cette cloche a longtemps été
enregistrée comme datant de 1586 et étant de
Jacques Feraille. C'est un anachronisme et
une simple erreur. Elle date de 1722.
L'orthographe Jack nous étonne beaucoup,
étant donné que le K était très peu utilisé à
l'époque.
La cloche de Grand-Leez existe encore. Elle
possède parait-il une inscription en latin. Sa
traduction est : Le très révérend et très noble
Seigneur Bernard de la Perle abbé de Floreffe
s'occupa de la fonte de cette cloche pour
l'église de Grand-Leez, pendant le pastorat du
vénérable Seigneur Edwige Lambollon suivant
le canon de la règle de l'abbaye de Floreffe.
Jacques Feraille me fabriqua en l'an 1718.
Il est très probablement à ajouter à la liste une
cloche pour Jambes en 1713. En effet, il existe
un contrat entre la ville et Jacques Feraille,
dont l'archive est nommée : 24 novembre
1713. Acte du notaire Borge contenant accord
entre la communauté de Jambes et le sieur
Jacques Feraille, fondeur de cloches à Namur,
pour la fourniture d'une cloche pesant environ
six cents livres, à livrer pour la Noël suivant.
Cette archive n'existe plus de nos jours.
Les cloches de Jacques Feraille ne manquent
pas de soins. Elles possède souvent un
rinceau sommital, généralement végétal. Par
contre, l'orthographe est désastreuse et
certaines lettres sont à l'envers. Quoi qu'il en
soit, ce sont de belles cloches.
Bibliographie
- Dictionnaire des facteurs d'instruments de
musique en Wallonie, Malou Haine, Nicolas
Meeùs.
- Jean-Louis Antoine, Ce que les lieux disent,
cloches et carillons de Namur.
- Site grand-leez-petit-leez.be, partie 'le
clocher'.
- Stanislas Bormans, Cartulaire des petites
communes, analyse des pièces.
FIEVET Dominique
Fondeur français de l'époque renaissance. Fait
partie d'une éventuelle dynastie : Daniel,
Nicolas, François et Dominique. Le nom est
parfois orthographié Fiévé. Ils sont originaires
de Lille et ont fondu à diverses époques. fl
1618-1623-1649-1662-1676. Il nous semble
qu'il existe un certain nombre de confusions
car la période est extrêmement longue. Fievet
est le type de fondeur mineur dont on ne sait
rien et on ne saura jamais rien. Il a peu
marqué l'histoire de son empreinte. On sait
tout de même qu'il fondit une cloche en 1676 à
Tournai, au profit de l'abbaye Saint-Martin. La
date parait tardive par rapport à son activité
générale en France.
FLINCON François-Bernard-Joseph
& FLINCON F-J, C’est une petite famille de
fondeurs originaire de Tournai. Elle est
composée de François-Bernard-Joseph
Flincon et F-J Flincon, que nous supposons
s’appeler François-Joseph. Il est le fils du
premier cité. Le premier des Flincon est le
neveu de Jean-Baptiste Barbieux, fondeur
local de Tournai assez bien connu. François-
Bernard-Joseph Flincon est né le 20 août 1722
à Tournai et décédé en même lieu le 4 avril
1809, il serait le fils de Simon Flincon. Il est
décédé à l'âge de 87 ans, ce qui en fait un âge
fort respectable. Nous ne savons rien ou
presque de F-J Flincon, le fils. Il est
uniquement connu qu'il s'associera
sporadiquement en 1751 avec le fondeur
Joseph Vandaele.
La production des Flincon est limitée. Nous
leur connaissons une trentaine de cloches tout
au plus.
En existantes : une à Wasmes (1765), une à
Lanquesaint (1778). Celle de Lanquesaint est
enregistrée de toutes parts du père, soit FBJ. Il
s'agit en réalité d'une production du fils.
Comme il y a collaboration entre les deux et la
situation pouvant engendrer des confusions,
nous laissons tel quel. En déposées (De Beer)
: deux à Marquain (1748), une à Leuze (1748),
deux à Brasmenil (1750), une à Oudegem
(1770), deux à Lanquesaint (1778), une à
Gaurain-Ramecroix (1778), une à Herquegies
(non datée). En déposées (sources littéraires
diverses) : une à Tournai - St-Jean-Baptiste
(1756), quinze pour un carillon à Mons (1770),
quelques cloches à Ninove (1770), quatorze à
Tournai - St-Brice (1806). A propos de ce
dernier lieu, il n'est pas certain qu'elles soient
déposées.
Qu'apprend-t-on de cette liste ? Deux cloches
encore existantes, au moins treize cloches de
sonnerie à ce jour déposées, deux carillons
totalisant 29 cloches. La production reste
localisée sur les environs de Tournai. Il n'est
pas connu de cloche fondue par les Flincon en
France.
Nous apprenons aussi qu'il aurait été fondu un
carillon de 35 cloches à Oudenaarde en 1751.
Archives de Tournai, cartons varia, n°880. Ce
carillon a été réalisé en association avec le
fondeur Barbieux. Traduction du contrat en
flamand, qui fut remis aux entrepreneurs :
Aujourd'hui, le 19 juin 1751, sont convenus et
accordés les bourguemestre et échevins de la
ville d'Audenarde d'une part, et Jean-Baptiste-
Joseph Barbieux, fils de François, et François-
Bernard-Joseph Flincon, fils de Simon, maîtres
fondeurs de cloches, demeurant dans la ville
de Tournay. A scavoir que lesdits maîtres
fondeurs s'engagent de fondre un nouveau
carillon dont toutes les cloches doivent
être, toutes en elles-mêmes et chacune en
particulier, sonores, harmonieuses,
mélodieuses, consonantes, solides, bonnes,
belles et bien conditionnées, et de plus toutes
ensemble respectivement à l'égard les unes
des autres bien proportionnées, d'un juste et
agréable accord selon un tempérament du
meilleur goût et selon les règles de la musique.
Qu'ils livreront ce nouveau carillon avec les
qualités susdites, composé de trente cinq
cloches dont la plus grosse, qui sera environ
ut-mi-la du ton des orgues, pèsera environ
quinze cens livres, et dont toutes les cloches
ensemble pèseront environ six mille livres. Ces
trente cinq cloches formeront trois diapasons
ou octaves complètes, exceptés l'ut dièse et le
mi bémol de la plus grosse octave, dans l'ordre
suivant à scavoir : ut#, ré, mi, fa, fa#, sol, sol,
?, la, si bémol, si, ut, ut#, ré, mi bémol, mi, fa,
fa#, sol, sol#, la, si bémol, si, ut, ut#, ré, mi
bémol, mi, fa, fa#, sol, sol#, la, si bémol, si, ut.
Les mêmes entrepreneurs livreront aussi un
tambour d'horloge de bronze, capable de
jouer, pour l'heure, une pièce composée de
quatre vingt seize mesures de trois temps qui
sont trois noires ou six croches à chaque
mesure ; pour la demie heure, une pièce de
soixante quatre mesures ; et pour les quarts
d'heure et avertissement tous ensemble, trente
deux mesures. Ils livreront de plus un clavier
neuf, ajusté au susdit tambour, composé de
quarante huit touches ; et livreront aussi la
quantité de deux mille notes neuves. Comme
aussi les roues, arbres et lanternes, piliers et
châssis, battants, marteaux, ressorts, abrégés,
bascules et toutes les autres machines qui en
dépendent ; comme il sera à leur charge le
travail du charpentier et de simple ferronnier
comme les ferrailles servant à pendre les
cloches, ainsi que le tout doit être pendu et
posé, à leurs frais. Lesdits entrepreneurs
seront obligés de livrer et ajuster toutes les
susdites pièces et points bien proportionnés,
au point d'exécuter, comme sus dit, les airs
dans leur goût, propreté et agrément, avec
justesse de mesure, bien distinctement
articulés et sans confusion, comme aussi le
nouveau carillon tel comme cy-dessus
exprimé, détaillé et conditionné, et de ce qui en
dépend pour le pendre, pour la somme de trois
mille cinq cent florins argent courant, la ferraille
du consistant dans l'état présent revenant au
surplus au profit desdits entrepreneurs,
lesquels garantiront tous les susdits ouvrages,
tant du carillon que ce que regarde le tambour,
bien et duement exécuté au dire des experts à
ce connaissant, pendant l'espace d'un an à
compter du jour que le tout sera entièrement
fini, complété et ajusté.
Les payemens de la somme ci-dessus
contractée de trois mille cinq cens florins,
argent courant, se feront pendant un au après
que les susmentionnés ouvrages seront
entièrement finis, complétés et ajustés, en
quatre payemens égaux à scavoir le premier
payement immédiatement après l'ouvrage fini
et complété, et lors de suite. Lesdits
entrepreneurs reprendront le vieux carillon,
compris la grosse cloche, au prix de douze
patars et demi la livre, poids d'Audenarde, dont
l'import servira de payement. A condition
cependant de ne rien ôter, à moins que le
nouveau carillon soit en ville, livré à leurs frais,
comme aussi le tambour et autres ouvrages.
Pour éviter l'équivoque du susmentionné
article pénultième, on entend que lesdits
entrepreneurs reprendront le vieux carillon,
compris la grande cloche, poids pour poids, en
échange du nouveau, et l'excrescence dudit
vieux carillon servira en payement à douze
patars et demi par livre, poids d'Audenarde, à
compte de la susdite somme dont on est
convenu. En foi de quoi ils ont signé ce contrat
et de la part des bourguemestre et échevins,
par notre premier conseiller pensionnaire à
notre assemblée, le jour mois et an comme
dessus. Etoit signé J. B. Bamvens, J. B. J.
Barbieux et F. B. J. Flincon.
L'épigraphie des cloches Flincon est assez
standardisée. Ce sont des cloches dont les
décors sont relativement peu nombreux. Nous
leur connaissons des cloches avec des
dédicaces en lettres romaines capitales, des
chiffres arabes, enserrées entre filets et
posées sur guide ligne. Souvent : un rinceau
supérieur de palmette ou de végétation. La
plupart du temps, il n'y a rien de plus. La
qualité d'épigraphie est moyenne, ce n'est ni
spectaculaire ni mauvais. Les dédicaces sont
en français, jamais de latin. Il est connu une
dédicace en flamand (Oudegem) : En ben nu
in 't accord de eerste van de dry - De Backer
den Ballieu is heden mynen Peter - De vrouw
van den greffier Francisor Knudde meter - Als
men my met fatsoen maer luyd en met bedacht
- 'K staen tot publyken dienst by dagen en by
nacht - Fondue par F.B.J Flincon et F.J. son
fils de Tournay.
Cette dédicace a l'avantage inestimable de
bien nous dissocier FBJ Flincon de son fils, car
il serait aisé de dire que le fils n'a jamais fondu
de cloches...
FLORENT Jean
Fondeur a priori originaire de Tournai. D'après
Cloquet de la Grange, il est actif en 1626, sans
aucune autre précision.
DE FRANCHIMONT Servais
Fondeur mentionné par le DFIM comme étant
actif à Huy. Cité le 26 avril 1627 dans les
archives de Huy. Nous ignorons tout de ce
personnage. Il pourrait s'agir de 'Vénérable
Maistre Servais De Franchimont, dit du Cullot'.
FRANSQUIN Lambert
Mentionné dans L'ancienne industrie du cuivre
à Malines de Georges Van Doorslaer. Il s’agit
très essentiellement d’un fondeur de canons,
originaire de Luxembourg, directeur de la
fonderie royale d’artillerie de Malines. A
quelques rares occasions, il a réalisé des
travaux campanaires. Les quelques cloches
connues se situent dans le pourtour de
Malines et bornent une période d’activité allant
de 1737 à 1750. Les épigraphies mentionnent
une version latinisée du nom : Lambertus
Fransquin. Son fils Pierre Fransquin fut
brièvement fondeur de cloches, mais aucun de
ces travaux ne fut d’envergure.
FRANSSEN Johannes
Fondeur allemand, ayant réalisé une cloche en
Belgique selon l'état d'inventaire actuel : Entité
de Plombières, village de Gemmenich, 1
cloche datant de 1726.
Son nom s'écrit Johannes Franßen en
allemand.
Il est connu à Düren, Langerwehe, hameau de
Schlich, 1 cloche datant de 1721. Aussi à
Aachen-Kronenberg, 1 cloche de 1721, puis à
Aachen-Laurensber, 1 cloche de 1721.
Glockenbuecherbaac.de mentionne qu'il pro-
vient de Koblenz. André Lehr estime quant à
lui que ce fondeur provient de Aachen, avec
une période d'activité s'étalant de 1702 à 1731.
Il y aurait deux cloches de ce fondeur dans le
Limbourg néerlandais. Vu les répartitions
géographiques de ses productions, une
localisation sur Aix-La-Chapelle serait assez
probable.
FREMY Mammès
Ou "Mammes" sans accent. Fondeur originaire
du Bassigny nous étant très peu connu. Il
serait nommé, d'après André Lehr, Mamertus
Fremy, ou dans la version latinisée, Formica
Fremy. Son nom peut prendre la forme
Frimigey. Il est cousin germain des frères
Hemony. Cela pourrait expliquer pourquoi l'on
retrouve des productions des Fremy aux Pays-
Bas, notamment Amsterdam. En effet, nous y
connaissons Claudius, Claudy, Claude Fremy,
proche des fondeurs Hemony.
Une source douteuse (Wikipedia), mentionne
que Claude Fremy (1646-1699) et Mammès
Fremy, beaucoup plus compétent (1651-1684),
cousins au second degré des Hemony, étaient
élèves au sein de la fonderie Hemony.
Mammès serait actif en tant que fondeur dans
le milieu du XVIIè siècle, serait décédé en
1669 d'après André Lehr. En Belgique, serait
connu pour une cloche à Niel en 1713.
Problème de datation ou de bonne
identification ? Rien n'est aussi peu évident.
En effet, Mammès a trois enfants : Jean II,
Claude et Mammès II, tous trois fondeurs de
cloches.
De ce fait, il est préférable de dire que nous ne
savons rien de ce fondeur, d'autant plus que
nous ne possédons aucun acte.
FRITSEN (Petit & Fritsen)
Voir au nom PETIT.
FRONMAGE Nicolas
Nous ne connaissons strictement rien de ce
fondeur. Il est actif en 1517 à l’église Saint-
Barthélemy de Liège.
GANARD Félix
Fondeur mineur. A été enregistré en tant que
[Canard F.] dans l’IRPA, ce qui a longtemps
valu de le considérer comme fondeur nous
étant inconnu.
Il existe en réalité Ganard Félix I et son fils,
Ganard Félix II.
Félix I est né à Germainvilliers, Haute-Marne
24/10/1661 et décédé avant 1725. Il s’agit
donc d’un fondeur du Bassigny. Henry Ronot
ne le répertorie pas. Il est marié avec Moriamé
Marie-Anne. L'acte est passé à Silenrieux.
Cette dernière est née à Bousignies-sur-Roc le
23/04/1688.
Félix II est né à Silenrieux le 07/07/1705 et
décédé en lieu inconnu en 1756.
Le Bassigny était en proie à la terreur dans la
période approchant la date de naissance de
Félix I. Bien des artisans ont émigré,
Germainvilliers n'en fut pas épargnée. Une
trace a été trouvée que Félix I a quitté le
Bassigny en 1693. Il a remplacé un certain
François Baisir, laboureur à Silenrieux, et a
pris le même métier. Il s'agissait
éventuellement d'un établissement temporaire.
Dépouillé de tout bien matériel, il a
probablement pris ce qu'il lui tombait sous la
main. Félix I paye l'impôt local à Silenrieux en
1696.
En 1697, un certain "Félix Ganar" de Silenrieux
a livré du métal pour refondre une cloche afin
de la grossir et la remettre à sa place.
En date du 12 novembre 1725, Anne-Marie
Moriamé, (veuve de Félix I), se porte garante
pour Nicolas Chevresson d'Illoud, qui a fondu
la cloche décimale de la paroisse de Rognée
pour le compte du chapitre Saint-Théodard de
Thuin, décimateur du lieu.
Félix I est actif à Ath en 1703 (2 cloches), à
Pesche en 1715 et à Fontaine-l'Évêque
(Leernes) en 1713. Nous ne savons rien
d’autre de lui. Félix II est associé à Pierre
Guillemin en 1741. Il lui est connu une cloche
à Castillon (Walcourt) en 1737 et une cloche à
Villers-Deux-Eglises (Cerfontaine) en 1737
aussi.
En France, Félix I est connu à Bérelles (1700),
avec comme inscription sur la cloche : M'ONT
APPELE NICAISE DE MALDONADE
PRESTRE SEIGNEUR DE BERELLES
ARCHIDIACRE D'HAYNAUT CHANOINE DE
LA METROPOLE DE VAMBRAY ET DAME
FRANÇOISE DE MALDONADE ET DAME DE
MOLEMBAIX DU TEMPS DE MAISTRE
NICOLAS DEPRY CURE DUDIT BERELLES
NATIF D'AVESNES. FAIT PAR FELIX
GANARD, LE 22 D'AOUST 1700. Poids 229
kg. Diamètre : 80 cm.
A Pesche, le contrat mentionne les termes
suivants (source : Cerfontaine, bulletin du
Musée n° 192, qui source lui-même : Jean-
Louis JAVAUX L’église Saint-Hubert à Pesche
(1756-1757). En Fagne et Thiérache, n° 154,
2007, pages 26-27).
Contrat pour la fonte de deux cloches (à
Pesche), 21 janvier 1715 - Ce jourdhuy 21
janvier 1715, devant nous Jacq(ues) Lescail,
mayeur, eschevin luy meme, ensemble
Jacques Ducar, Jean Bastin, Tilquin et
Anselme Gérard et H. Simon, eschevins de la
court et justice de Peschez, furent présents en
personnes Modeste Destrée et ledit Gérad
bourgmestres modernes de ce lieu, d'une
parte, et Fœlix Ganard, clocmant fondeur de
profession de résidence à Silenry, d'aultre
parte, lesquels premiers comparants ensuitte
de la proposition faite à la com(munau)lté le
iour des plaids généraux derniers par ledit
Lescail notre mayeur au suiect de faire
refondre la cloche cassée app(artena)nte à
cette com(munau)lté et mesme d'en faire faire
une deuxième d'environ de six cents pesante,
ont fait venir le deuxième comparant à cet
effect, de manière qu'en p(rése)nce de nous,
lesdits justiciers, du consentement mesme du
sieur de Lisbonne et de la pluralité des
bourgeois, ont convenus avec ledit Ganard
pour refondre celle cassée et d'un mesme
contexte en faire une deuxième du poid cy-
dessus, parmy et aux moyen de quarante-un
patagons pour les faire chez luy audit (S)ilenry,
prenant ledit Ganard à sa charge de furnir
toutes choses requises pour couler lesdites
deux cloches, s'obligeants seulement lesdits
bourgmestres luy furnir audit Silenry le métaille
et rien de plus.Et au cas que la com(munau)lté
trouve à propos de faire fondre lesdites cloche
icy dans ce lieu de Peschez, lesdits
bourgmestres promettent luy furnir tant le
métaille que touttes aultres choses
nécessaires pour les couler; ne s'obligeant
ledit clocmant à aucune chose jusque de faire
et rendre lesdites cloches achevez pour les
Pasques prochains et de manière telle que
lesdites cloches eussent un son réglé, mesme
sy par malheur quelque chose venoit dans le
coulement à manquer, il s'oblige et promet les
refondre à ses fraix et dépens et les rendre de
mesme poid, en prenant lesdits bourgmestres
ou leurs principaux de les faire couler en ce
lieu et comme est cy-dessus stipulé, ils
promettent payer audit fondeur trente sept
patagons, parmy tout quoy ledit clocmant
promet guarantir lesdites cloches bonnes et
recepvable un an entier deate du jour de la
fondation». A l'égard de ses despens de
bouche, les bourgmestres les laissent à sa
charge. Et pour asseurance de tout quoi,
lesdits comparant ont promis accomplire le
premis hinc inde souz obligation in forma,
constituant pour le prémis réalizer en cas de
besoingt p(ar)d(eva)nt tous juges compétants
tous porteurs et mis en garde par nous lesdits
justiciers souz les signatures desdits
comparants avec ord(onan)ce à n(ot)re greffier
soubsignez pareillement.
Félix Ganard - François-Modeste Destrée -
[Marque] (X) Anselme Gérard pour ne scavoir
escrire.
Par ord(onnan)ce de la cour, Louiz Baillet,
greffier.
Finalement, le 14 avril 1715, Félix GANARD
touche 148 florins pour ce travail. Le doyen du
concile de Chimay, curé de Fagnolle, vient
bénir les cloches le 4 août suivant.
A Castillon, nous disposons par André Lépine
de l'inscription et de quelques détails. Iscription
: J’appartiens au village de castillon - pierre
guillemin & felix ganard m’ont fait l’an 1737 -
Au-dessus : Christ en croix ; Vierge à l’enfant ;
saint Martin, évêque. Hauteur : 62 cm ;
diamètre : 45 cm au sommet ; 80 cm à la base.
Poids : 458 kg. Ton : le si bémol.
Le co-fondeur est Pierre Guillemin. En cette
époque, les U s'écrivaient V. Pierre Guillemin
est un fondeur originaire de Breuvannes, dans
le Bassigny. La date de 1737 correspond à des
travaux possibles (pas d'anachronisme). La vie
ne devait pas être facile car Guillemin souffrait
du syndrome de Korsakoff. Ceci explique
d'ailleurs que Guillemin ne fondait jamais seul.
Concernant la cloche de Leernes,
l'enregistrement de l'IRPA est extrêmement
lacunaire. On ne sait rien, sauf hauteur
diagonale : 109 cm et diamètre : 130 cm, pour
une date de fonte en 1713. Le type
d'enregistrement de l'IRPA fait savoir
d'expérience qu'il est probable que la cloche
soit encore présente en clocher.
Concernant la cloche de Meeffe datant de
1741 avec Dechange Joseph, l'info provient de
l'IRPA, mais la détermination provient de
l'inventaire de Joseph De Beer en 1944. Pour
information, on connait la hauteur diagonale :
100 cm et le diamètre : 116 cm. Une info
partielle aussi : don de Grégoire Lambor, abbé
de Saint-Laurent à Liège. Le type
d'enregistrement de l'IRPA fait savoir
d'expérience que cette cloche n'existe plus. Ci-
joint la photo d'époque. L'épigraphie, très
partielle, ne permet aucune déduction
supplémentaire.
GARNIER François II
Fondeur originaire de Romain-Sur-Meuse. Né
en 1749 et décédé en 1833. Il fait partie d'une
assez importante lignée de fondeurs. Il quitte
le Bassigny en 1809 et s'installe à Saint-Omer.
Quelques années plus tard, il déménage vers
Etaples, en 1816. Attention à ne pas confondre
avec François GARNIER de Levécourt (XVIIè
siècle).
Il collabore régulièrement avec Clément 1 et
François DROUOT, Charles BAUDOIN,
François GORLIER et Jean-Baptiste
DROUOT. Il est le beau-frère de Clément
DROUOT, par sa soeur Anne GARNIER,
mariée à Drouot.
Nous lui attribuons :
- Ath, Ligne, 1807, avec Clément I DROUOT.
- Velaine, 1803.
- Wasmes, 1804.
- Frasnes-lez-Anvaing, Hacquegnies, date non
connue.
- Papignies, 1803.
- Chapelle-à-Wattines, 1804.
- Esplechin, 1806.
- Mourcourt, 1803.
- Thimougies, 1803.
Visiblement, les campagnes en Belgique se
sont bornées à 1803-1806, puis une petite
promenade en 1807. Cette période a été fort
courte, vu la carrière de l'auteur.
GAULARD
Établir la biographie des Gaulard n'est pas
l'affaire la plus compliquée qu'il soit. Quelques
auteurs s'y sont attelés, voir à ce titre l'article
d'Axel Bonaparte dans le DFIM et celui de
Berthelé. Les recherches généalogiques
d'Henry Ronot complètent bien. Dans ce bref
article, nous nous attacherons à décrire
brièvement les Gaulard ayant réalisé des
cloches en Belgique.
La dynastie Gaulard du Bassigny est assez
large. Ils furent nombreux. ceux qui nous
intéressent sont provenant des villages de
Romain-Sur-Meuse et Audeloncourt. Si à
Romain, de très nombreux fondeurs de renom
ont officié (dont des Drouot), Audeloncourt est
nettement plus anecdotique.
Les Gaulard qui nous intéressent sont Jean-
Baptiste-Nicolas Gaulard, Augustin Gaulard,
François-Alexandre Gaulard et Charles
Gaulard. Du DFIM, nous excluons Martin
Gaulard, parce que nous estimons comme non
prouvé qu'il ait fondu en Belgique. Du DFIM,
nous excluons aussi E.A. Gaulard, qui relève
d'une mauvaise lecture de F-A. Gaulard, et E
Gaulard, qui relève d'une mauvaise lecture de
C. Gaulard. A cela, nous ajoutons Nicolas 1er
Gaulard, homonyme de JBN Gaulard,
uniquement cité pour clarifier le propos.
Les fondeurs ayant officié en Belgique, à notre
connaissance, sont au nombre de quatre.
Henry Ronot relève quant à lui sept Gaulard
"fondeurs de cloches" en Bassigny, hormis les
ciseliers et autres métiers. L'aire de répartition
de *tous* les Gaulard en Belgique est vraiment
large.
Martin Gaulard a enfanté Jean-Baptiste-
Nicolas Gaulard (1774), François-Alexandre
Gaulard (1791), Augustin Gaulard (1806).
Nous avons donc affaire à trois frères, dont 32
ans séparent le premier et le dernier, ce n'est
pas triste... Augustin Gaulard a enfanté
Charles Gaulard (1809).
GAULARD Nicolas Ier
Né à Huilliécourt le 13 mars 1698 et décédé en
même lieu le 29 mars 1758. Huilliécourt était
un grand village de fondeurs de cloches. Fils
de François Gaulard, non fondeur de cloches.
Il eut 10 enfants, pas un ne sera fondeur. Lui le
sera par contre, en France. Il s'agit d'une
erreur d'homonymie, car Berthelé évoque un
Nicolas Gaulard provenant de Romain-Sur-
Meuse. De ce fait, nous mettons sa biographie
entre parenthèses.
GAULARD Nicolas II et GAULARD Jean-Baptiste-Nicolas
Né à Romain-Sur-Meuse le 23 juin 1774 et
décédé le 9 septembre 1849 à Zurlauben. Ce
village de Zurlauben est aujourd'hui
entièrement intégré à la ville de Trier,
Allemagne. De Zurlauben, il ne reste que le
nom de quelques rues et pour ainsi dire, plus
rien de reconnaissable de l'époque. JBN.
Gaulard bénéficiait d'un atelier en cette ville.
Fils de Martin Gaulard, fondeur de cloches,
beau-frère de Claude Charton, fondeur de
cloches. De sa vie, nous ne connaissons pour
ainsi dire quasiment rien. Un acte du 31 août
1834 le mentionne comme fondeur de cloches
à Romain-Sur-Meuse. De TRÈS nombreuses
confusions existent dans les actes entre
Nicolas 1er Gaulard et Jean-Baptiste-Nicolas
Gaulard, ce qui rend les hypothèses
compliquées et fragiles.
Ses cloches sont souvent signées JAN BTE
NAS GAULARD, ce qui nous fait un élément
particulier facile à reconnaître.
A l'école de Romain-Sur-Meuse, d'après Henry
Ronot, une inscription est encore visible à ce
jour : Cette pierre a été posée pour conserver -
La mémoire de MR Jan Bte Nas Gaulard,
fondeur - de cloches, fondateur de l'école
gratuite - de garçons le 8 mai 1888, né à
Romain - Sur-Meuse le 23 juin 1774 et décédé
- A Trèves (Prusse) le 9 septembre 1848.
Ronot précise encore que l'année de décès est
fausse.
Axel Bonaparte décrit qu'à partir de 1816, une
fréquente collaboration aura lieu avec Clément
II Drouot, Louis-François Regnault (et non BLF
Reynaud comme mentionné par erreur) et
Joseph Perrin. Il est par la suite établi à
Tongeren de 1818 à 1834. Il sera le maître de
fonte de son frère cadet François Alexandre
Gaulard en 1822, et vers 1832, de son frère
Augustin et de son neveu Charles.
GAULARD François-Alexandre
Né le 14 novembre 1791 à Romain-Sur-Meuse
et décédé en même lieu le 24 septembre 1863.
Fils de Martin Gaulard et de Anne Henriot.
Frère de JBN Gaulard et d'Augustin Gaulard.
Il se marie avec Marie-Françoise Gouvenot en
1820. Certains Gouvenot furent des fondeurs
de cloches.
Henry Ronot le décrit comme étant ciselier
jusqu'en 1822 au moins, la suite des
évènements le verra en apprentissage
campanaire auprès de JBN Gaulard, tout du
moins cela est supposé par Berthelé. Il sera
actif de la sorte jusqu'en 1849. Au décès de
Jean-Baptiste-Nicolas, il continuera l'activité
durant une dizaine d'années, mais de manière
un peu plus sporadique. En cette dernière
période, il aurait été domicilié à Aix-La-
Chapelle (Aachen).
Il décède à Romain à l'âge de 72 ans.
GAULARD Augustin
Né à date inconnue, et décédé le 19 avril 1866
à Audeloncourt. D'après Axel Bonaparte, il est
né le 1er octobre 1784. Fils de Martin Gaulard,
fondeur de cloches, et de Anne Henriot, née à
Romain-Sur-Meuse. Martin Gaulard n'a pas
exercé en Belgique d'après nous. Il aura
quatre enfants : Elisabeth-Mélanie ; Charles ;
Marie-Rose et Jeanne-Adèle. Charles, né à
Nogent-Le-Roi, sera fondeur de cloches.
Il est d'abord ciselier avant d'être fondeur. A
titre d'information, la tradition de cisellerie était
fortement implantée en Bassigny, un ouvrage y
est d'ailleurs consacré. Il se localise durant
cette activité à Nogent-Le-Roi en Haute-Marne
[ à ne pas confondre avec Nogent-Le-Roi en
Eure-&-Loir, qui a aussi comporté un fondeur ].
Il épouse Geneviève Chaudron en 1806. Dès
lors quelques-unes de ses cloches seront
signées "Gaulard-Chaudron". Axel Bonaparte
précise que les prospectus publicitaires, ils
prient la clientèle de ne pas confondre avec
JBN Gaulard et F-A Gaulard, fondeurs à
Tongres, non associés bien qu'apparentés.
Est-ce par défaut de qualité des cloches de
JBN Gaulard ? Est-ce par mésentente ?
Evidemment tout est envisageable, puisque
nous ne le savons pas.
En 1832, il part à sa première campagne avec
son fils Charles. Cela se stabilisera avec la
création d'une société en association avec son
fils : les Ets GAULARD.
Cette société nous est bien connue en
Belgique, étant donné qu'elle fut située
faubourg de Sainte-Marguerite à Liège. Cela
semble correspondre aujourd'hui à Jonfosse-
Hovémont, et plus particulièrement la rue
Sainte-Marguerite. Cette société semble être
implantée aux alentours de 1834, et aura
perduré au minimum durant quinze ans.
Berthelé affirme que l'atelier était actif entre
1845 et 1846.
Ses campagnes le mèneront souvent en
Allemagne proche : Aix-La-Chapelle (Aachen),
Koblenz (Coblence) et à Trèves (Trier). Les
dernières traces d'activité le concernant se
situent en 1856. Cela signifie l'âge supposé de
72 ans, c'est beaucoup...
GAULARD Charles
Né le 15 septembre 1809 à Nogent-Le-Roi et
décédé le 31 mai 1890 à Audeloncourt. Petit-
fils de Martin Gaulard et fils d'Augustin Gaulard
et de Geneviève Chaudron.
Il se marie le 16 novembre 1836 avec Jeanne-
Clémentine Simon.
D'après Ronot, il commencerait le métier de
saintier à partie de 1832. D'après ce même
auteur, il aurait eu une influence décisive quant
à la mutation professionnelle de son père, de
ciselier vers saintier. Parfois ses cloches sont
simplement signées "Gaulard Fils".
Il réalisera des fontes durant 35 ans, durant
lesquelles il sera installé à Liège, Aix-La-
Chapelle et Malmédy. En 1834, Berthelé le
situe à Liège. De 1841 à 1855, Axel Bonaparte
le localise à Aachen. En 1855, Ronot le
localise à Malmédy, où il travaillera durant 15
ans.
Charles Gaulard a livré en Belgique, Pays-Bas,
Luxembourg (rare et intéressant), Allemagne.
Son retrait en pension sera dans le village de
son père : le hameau de Audeloncourt. Il y
tenait une distillerie, où il passait ses mois
d'hiver. Sa retraite le verra actif en cette
production, ainsi que dans le commerce de
vins et de liqueurs. Il décède à 80 ans.
L'ensemble des biographes reprend la
description de Joseph Berthelé.
EN RECIB, il est dénombré 144 cloches des
Gaulard, le plus souvent de manière
indifférenciée faute de bon inventaire. Il y en a
probablement bien plus vu que nombre
d'anonymes, non reconnues, sont
probablement des Gaulard.
Ce sont des cloches qui pour la plupart ont un
aspect manifestement soigné. Ce ne sont pas
des travaux réalisés à la va-vite. Pour autant,
bien des histoires nous parviennent
concernant des fontes désastreuses, des
procès et de multiples refontes. Nous ne
savons pas juger les cloches Gaulard in-situ,
n'en connaissant pas. Elles sont
majoritairement localisées en Lorraine belge et
en Ardenne.
En France, il est connu 69 cloches. Cette
valeur est à prendre avec des pincettes étant
donné qu'elle inclut des résultats de Nicolas Ier
Gaulard, de François Gaulard, etc...
Bibliographie
-Dictionnaire des facteurs d'instruments de
musique en Wallonie, Malou Haine, Nicolas
Meeùs.
-Dictionnaire des fondeurs de cloches du
Bassigny, Henry Ronot.
-Base de données de l'IRPA reprenant le fonds
De Beer.
-Joe Labonde, Glocken im Rheinland aus der
Glockengießerfamilie Gaulard. Annalen des
historischen Vereins für den Niederrhein.
GERARD DE LIEGE
Fondeur de cloches médiéval, maître fondeur,
actif entre 1275 et 1324. Il est cité dans le
fonds Terry concernant deux cloches : la
cathédrale Saint-Paul de Liège en 1275 et
l’abbaye Saint-Laurent de Liège en 1324. Ces
deux cloches sont aujourd’hui disparues.
GILLETT & JOHNSTON
Fonderie de cloches anglaise, majeure en ce
pays, mineure en Belgique du fait du faible
nombre de cloches réalisées. Il est connu en
Belgique un carillon de 32 cloches à Leuven
(1928, Universiteit Centrale Bibliotheek) et une
partie de carillon à Liège, 13 cloches, (1930,
1934, Saint-Jean l’Evangéliste).
Cette fonderie fut basée à Croydon, au sud de
Londres. Elle a été active entre 1844 et 1958.
Les premières activités démarrent en 1844,
sous l’impulsion de William Gillett. Il est avant
tout un horloger. Assez rapidement, il collabore
avec Charles Bland, la firme est alors appelée
en cette époque Gillett, Bland & Co. Le nom
Gillett & Johston est utilisé depuis 1877,
lorsque Arthur Johnston rejoint l’équipe. Il est
le personnage qui oriente l’activité vers la
fonderie de cloches de sonnerie. Il mène des
travaux intenses en ce sens, jusqu’à devenir le
leader de la société. Entre 1902 et 1907, il est
graduellement rejoint par son fils Cyril
Johnston. En cette époque, des recherches
actives sont menées, notamment sur les
questions d’accordage des cloches. Cela ne
fait pas de Gillett & Johnston un pionnier en la
matière, mais ils s’impliquent tout de même
fortement dans le développement de ces
questions. Cela leur forge une bonne place en
tant que fabriquant de carillon, dont des
années de forte activité, la période de 1920 à
1935. Les exportations vont principalement
vers les pays anglophones, mais comme on le
voit, la Belgique fait aussi partie de l’épopée.
Durant leur activité, l’atelier Gillett & Johnston
a réalisé environ 14.000 cloches.
Ils sont auteurs de la Wanameker bell, une
cloche de 16 tonnes datant de 1925. Ils sont
aussi auteurs du Rockefeller memorial carillon,
Riverside Church, New York City. Ce carillon
très large (72 cloches) et très lourd possède
une cloche de basse qui pèse 20 tonnes (c’est
énorme !). La fonderie de Croydon a été
démolie en 1997. Le nom Gillett & Johnston
est continué à ce jour au travers d’une firme de
campanistes et d’horlogers.
GONTHIER Joseph
Fondeur mentionné par l'IRPA sous le nom
raccourci GONTHIER JOS, c'est-à-dire de la
même façon que sur les épigraphies. Le
véritable nom est GONTHIER Joseph.
Fondeur assez peu connu et d'ailleurs assez
peu prolixe, dont la période d'activité semble
se borner entre 1905 et 1907. Ses cloches ne
sont pas des foudres de guerre mais restent
dans l'ensemble soignées et relativement
originales. Au regard rapide, elles peuvent être
confondues avec des Beullens. Nous pensons
que ce fondeur est originaire de Malines
(Mechelen). Ses dates sont souvent précédées
des mots "an de grâce" ou "anno domini".
GOURY Mathieu
fl 1504. Fondeur a priori originaire de Tournai.
D'après Cloquet de la Grange, il livre une
cloche à l'église de Pecq en 1504 : Mathieu
Goury livre en 1504 une cloche de 3000 livres
à l'église de Pecq. Son oeuvre est examinée
par Gérard du Hem, « caudrelier » et Jehan
Marchand, fondeur de laiton.
GOUSSEL Frères
Il s'agit d'un établissement de Metz en France,
identifié comme étant la fonderie de Metz.
Cette atelier fut tenu par Jean-Baptiste III
Goussel, Nicolas Goussel et Joseph II
Goussel. La fonderie est démarrée en 1850,
lors de la reprise de l'établissement Dosse-
Watier, 3 rue des Minimes et 5 rue des
Allemands à Metz. Elle a été transférée 30 rue
des Jardins puis 11 rue des Clercs. Elle ferme
en 1888. Concernant la France, plus de 3100
cloches ont été coulées dans cet atelier. La
fonderie Goussel Frères est connue pour la
fonte de 3 cloches en Belgique : Heinsch
(Arlon), 2 cloches en 1864 et Aubange, 1
cloche en 1868. Ce sont des cloches de très
belle qualité, possédant des rinceaux de
médaillons et une estampille très claire
mentionnant la fonderie. Les rinceaux peuvent
aussi être constitués de galerie de saints. Les
anses sont exceptionnelles, dont notamment
des têtes de lutin. Bref, un travail excellent.
GOUVENOT Claude
Nous connaissons extrêmement peu ce
fondeur. Il pourrait s’agir de Claude
GOUVENOT « le jeune ». Né le 9 février 1705
à Romain-sur-Meuse. Décédé le 25 mars 1777
en même lieu, à l’âge de 72 ans. De parents :
Claude GOUVENOT « l’aîné » et Jeanne
BERNARD. Marié avec Anne MOREL en
1732. Importante campagne en Pas-de-Calais,
en compagnie de Pierre GUILLEMIN et
Raymond GOUVENOT ; Accessoirement aussi
avec Charles BAUDOUIN.
Son filleul Claude Gouvenot « Junior » est né
en 1736. Il ne peut convenir à notre recherche.
En effet, en Recib, nous ne connaissons
Gouvenot que dans le cadre d’une seule
cloche : Deftinge en 1736. A distinguer aussi
de Claude Gouvenot « l’ancien », 1630-1691
et Claude Gouvenot « l’aîné », 1670-1750.
DE GRAVE Jan-Albert
Fondeur originaire de Celle, au nord de
Hannover (Hanovre), en Allemagne. Le 10
juillet 1699, il se marie avec Catharina Ten
Wege, la veuve du fondeur de cloches Claude
Fremy. A cette occasion, il s’installe à
Amsterdam. Il est notamment connu pour avoir
réalisé un certain nombre de fontes d’artillerie.
Les travaux sont menés en collaboration avec
Claes Noorden, un élève des Hemony.
Attention, le DFIM mentionne les noms Jean-
Albert De Grave et surtout Nicolas Van
Noorden. Cela nous semble des
approximations hasardeuses. Les deux
fondeurs réalisent ça et là des carillons, où l’on
ressent une influence de l’art des Hemony
(une recette qui marche). Ce fondeur dont on
ignore la date de naissance est probablement
décédé dans l’année 1734, ou peu avant
(jusqu’en 1729), vu qu’en 1734, les locaux de
sa fonderie sont mis en location. Claes
Noorden et Jan-Albert De Grave travaillent au
carillon de l’église Saint-Nicolas de Bruxelles
en 1714. Ce sont les seuls travaux inventoriés
en Belgique.
Ces travaux sont à mettre entre parenthèse.
L’information provient du DFIM. A priori, nous
aurions tendance à dire que ce carillon était
placé à l’abbaye d’Heverlee près de Leuven,
littéralement « voor de Abdij van Heverlee bij
Brussel ». Ce carillon a été déplacé par la suite
vers l’église Saint-Pierre de Louvain,
littéralement « Later verhuisde dit spel naar
Leuven, in de vieringtoren op de St. Pieterkerk
». Peut-être que les deux informations sont
justes. En effet, l’église Saint-Nicolas reçoit en
1714 un carillon, la tour s’effondre la même
année sous le poids des 13 cloches. Les deux
informations seraient-elles complémentaires ?
Nous n’en avons aucune idée, c’est plausible.
GRONGNART
Les données provenant du Dictionnaire des
facteurs d'instruments de musique de Malou
Haine, assez nombreuses, sont annotées
(dfim). Celle de l'Irpa sont aussi annotées,
avec le numéro d'inventaire.
En France, il n’est actuellement pas inventorié
d’instrument Grongnart. Cependant, dans
Mémoires de la Société des lettres, sciences et
arts de Bar-le-duc, nous relevons la courte
phrase : Il existe, au presbytère d'Herzerange,
une cloche, hors d'usage, qui porte pour
inscription : Grongnart me fecit, 1590. Serait-
ce Herserange (54400 ?), peu d’autres
références semblent relevantes
géographiquement. Quant aux autres sources,
une non identifiée se lit en ces termes :
Grongnart, seizième siècle, fondeur de cloches
qui en fit une pour l'église d'Herserange
(Lorraine), datée de 1590.
C'est bien tout pour la France.
GRONGNART Jean I (tout DFIM, sauf
mention contraire) – Connu sur Dinant et
Mons. A épousé Jeanne de Vergnies. A eu
trois fils : Jean II, Christophe et Nicolas.
Travaux connus :
-1579, Marchienne Au Pont. Plusieurs cloches,
pour un poids de 4541 livres. Non répertorié
par nos services en clocher, donc disparues ?
-1583, Mons, Sainte-Elisabeth. Un carillon et
une cloche de 460 livres.
-1587, Gosselies, église Saint-Jean Baptiste.
Irpa 10035237. En collaboration avec Isaïe
Herwin.
-1589, Nivelles. Sainte-Gertrude. Grosse
cloche. Disparue.
-1590, Nivelles. Sainte-Gertrude : 17 cloches
pour le carillon, en collaboration avec Blaise
Heuwin.
-1590. Jumet, église Saint-Sulpice. Irpa
10048181. Possèderait en épigraphie le nom
de donateur Micael Willelmus. Rinceaux
typiques de la cloche Rochus Grongnart de
Soy.
-1591, Lessines, beffroi. Une cloche.
-1592, Enghien, Saint-Nicolas. Refonte de
plusieurs cloches du carillon
-1593, Mons, cloche de la Porte, de 1125
livres. Inscription : MARIE AY NOM. MON
OFFICE ET DEBVOIR EST D'ANNONCER ET
DE FAIRE SAVOIR LE CLOS DE MONS ET
SON OUVERTURE AUSSY JE FUS FONDUE
L'AN QU'ON VOIT ICY 1593 – JEAN
GRONGNART M’A FONDUE.
-1593, Enghien. Saint-Nicolas : cloche Petrus.
-1593. Heppignies, église Saint-Barthélémy.
Irpa 10035445. Possède en épigraphie le nom
de Anne d’Ophem. Documentée en cette page.
-1596, Gand. Sainte-Pharaïlde. Cloche Marie
-1598 Bruxelles. Sainte-Gudule : deux cloches
pour le carillon.
-1598, Ligne. Une cloche.
-1598, Binche. Cloche de l’heure. Nommée :
L'Indépendance, poids de 1700 kg. Inscription
: J’ANNONCE L'HEURE ET NON LE TORT -
CHACUN SE GARDE DE LA MORT - JAN
GROGNART M'A FAICT A MONS 1598.
-1603, Ath, cloche de la porte, sonnant le mi
bémol.
-1604, La Thure, abbaye. Refonte de la
moyenne cloche.
-1605-1606 Bruxelles. Saint-Nicolas. Dix
cloches pour le carillon. En collaboration avec
Thomas Tordeur.
-1605, Chimay. Saints-Pierre-et-Paul. Cloche
pour le carillon. Irpa 10064725. Rinceaux
gothiques, supérieur et inférieur, très fins.
-1606, Villers-La-Ville, église Notre-Dame de la
Visitation. Irpa 10001125.
-1607, Ypres. 21 cloches pour le carillon. En
collaboration avec Blaise Heuwin.
-1609, Frasnes-lez-Buissenal. Refonte d'une
cloche.
-1609, Nivelles. Sainte-Gertrude, quatre petites
cloches.
-1615, Toumai. Athénée royal, cloche de la
cour.
Peu de références existent, et c’est pourtant
celui de la dynastie où nous avons le plus de
renseignements. Une cloche est décrite en ces
termes : Une cloche fut fondue, en 1605, par
Jean Grongnart de Mons pour compte de
l'église Saint-Jacques à Anvers. (Bulletin
académique royal des Archives de Belgique,
1913. F. Bonnet). Une seconde référence
décrit des travaux exécutés à Sainte-Elisabeth
de Mons : En 1583, la fabrique fil poser au
clocher un carillon et une cloche du poids de
460 livres, qui fut fondue par maître Jean
Grongnart. Bertrand Piermont, couvreur
d'ardoises, fit quelques réparations au clocher
vers la même époque. (Mémoire sur l'église et
la paroisse de Sainte-Elisabeth à Mons). Il est
intéressant de mettre l’accent sur ce terme de
Maître / Magister. C’est un titre honorifique
assez rare en ce qui concerne les fondeurs de
cloches. Cela explicite une haute
reconnaissance vis-à-vis de ses travaux :
savoir-faire, expertise, etc. Il est probable que
Grongnart fut appelé, comme les Vanden
Gheyn, à juger des contentieux. Dans les
Annales du congrès, Volume 17, Fédération
archéologique et historique de Belgique, c’est
la cloche d’Enghien qui est brièvement décrite
: En 1593, Théodore Planeau fit refondre
plusieurs petites cloches de l’église Saint-
Nicolas, à Enghien, par Maître Jean
Groygnaert (Grongnart), fondeur à Mons. La
cloche « La » qui s’était fendue, fut refaite à
raison de 2 sous 6 deniers la livre. Une
intéressante variation d’orthographe nous est
donnée !
Une plus longue description existe concernant
le carillon d’Ath (Annales, Volume 7, Par le
Cercle archéologique de Mons) : Au mois
d’avril 1603, la cloche au ton de mi bémol
servant à annoncer l’ouverture et la clôture des
portes de la ville, fut remise en fonte par Jean
Grongnart, Maître fondeur à Mons. Il lui fut
payé deux sols tournois pour chaque livre de
métal mis en œuvre, la ville fournissant le bois
et le charbon nécessaires, ainsi que les
briques pour la construction du fourneau. Le
reste de la main d’œuvre était à la charge de
l’entrepreneur. Le même fondeur entreprit
également cette année au même prix et aux
mêmes conditions, la refonte de la 2e, de la 3e
et de la 4e cloche de l’église Saint-Martin, au
ton de fa mi ré, ou de mi ré ut. Deux mille livres
de métal vendues au prix de 40 florins le cent,
par Hendric Snaitte, Maître chaudronnier à
Ath, furent employées au parachèvement de
cet ouvrage.
Cette documentation est complétée par une
courte mention dans les Mémoires de la
Société historique et archéologique de
Tournai, Volumes 19 à 20 : Jean Grongnart,
fondeur de cloches, fait en 1620 la quinzième
cloche du batillage du Beffroi. Ce fondeur était-
il tournaisien ? Etait-il parent de Pierre
Grongnart, fondeur montois, qui coule dès
1598 deux des trois cloches de l'église de
Ligne ? A notre connaissance, la cloche de
l’église de Ligne a effectivement été réalisée
par Pierre, sur lequel nous n'avons aucune
documentation.
Un texte très intéressant nous concernant
existe dans « l’église Saint-Barthelemy
d’Heppignies. Mme Henriet-Etienne. 1989,
Fleurus ». En effet, dans ce texte dont nous
reproduisons la totalité, il est clairement
mentionné qu’il subsiste une cloche Grongnart.
Ceci nous fut confirmé en juillet 2012.
Heppignies peut se targuer de posséder une
cloche très ancienne : Anne. En effet, cette
cloche, fondue par Jean Grongnart, a été
offerte à notre église par Anne (ou Jeanne)
OPHEM (OPEN), 22e abbesse de l‘Olive qui
prit son abbatiat après le décès d'Antoinette
d'Oignies le 15 décembre 1583 et qui
gouverna prudemment son monastère pendant
environ dix-neuf ans. Elle quitta ce monde le
1er novembre 1602.
La cloche porte les armoiries de l'abbesse et la
date de 1593 (sur le souvenir de baptême des
nouvelles cloches en 1961, il a été imprimé
erronément 1393). Elle est en bronze et
mesure 90 centimètres de hauteur pour un
diamètre de 1,05 mètre. Elle porte l'inscription
suivante : ANNE d'OPHEM par la Grâce de
Dieu, Madame l'abbesse de l'Olive et HUME
abbé de l'Eglysse. Jean GRONGNART m'a
faite 1593. S'y trouvent les armoiries de
l'abbesse et sa devise : Espoir en Dieu.
Une troisième cloche fut installée en 1788.
L'an 1788, le 27e jour d'août a été bénie la
troisième cloche d'Heppignies pesant 1054
livres 3/4 (491 kg environ) sous l'invocation de
Marie dont j'ai été parrain et ma soeur Marie
Joseph Dame des Forges à Namur, marraine.
Tel est le texte que fait figurer le curé dans les
registres paroissiaux (p. 10 recto du volume
III). C'est cette cloche qui a été refondue (ou
remplacée) par une autre, fondue par N.
Antoine fils, portant la Vierge et l'Enfant et
datée de 1803. Installée en 1805 par le curé
CANVA, elle mesurait 80 centimètres de
hauteur pour un diamètre de 95 centimètres.
La deuxième, la grosse cloche, a été, quant à
elle, refondue le 10 juin 1835 par Pierre Jos.
Courteaux et pèse 1870 livres (poids Brabant
soit 875 kg environ). Elle portait le Christ en
croix et mesurait 1 mètre pour un diamètre de
1,15 mètre. Des pièces d'or y furent
incorporées, raconte-t-on, lorsqu'elle fut
fondue. Ces pièces avaient été offertes par les
demoiselles Carpent, filles de Jean-Louis et
Marie-Françoise Dupuis. Ces deux dernières
cloches furent enlevées par les Allemands au
mois d'août 1943. Elles furent remplacées par
deux nouvelles cloches qui ont été baptisées
et consacrées par Monseigneur Thomas,
vicaire général de Tournai le 20 août 1961,
sous le pastorat de l'abbé Van Loon. Toutes
deux furent fondues par Van Habost, de
Coutrai. La première se nomme VALERIE
ayant pour parrain Roger Thévenier et pour
marraine Valérie Heine. La seconde porte le
prénom de MARIE-ALCIME, son parrain étant
Léopold Janssens et sa marraine Soeur Marie
Alcime.
GRONGNART Roch (tout DFIM) –
Connu comme fondeur local à Tongeren entre
1586 et 1598. A refondu le carillon de ladite
ville en 1586. A travaillé, d’après le fonds
Terry, sur diverses cloches de ladite ville en
1598. Aurait fondu en collaboration avec Jean
Cronen.
-1597. Fize-Le-Marsal, église Saint-Martin. Irpa
10015099. Signée Grongnart Rochus,
production à Dinant.
-1681. Viemme, église Notre-Dame. Irpa
10019537. Visiblement un problème de date,
nous y verrions plutôt 1581.
-1776. Retinne, église Sainte-Julienne. Irpa
10072003. Dédicace : Rochus Croegnaert me
fecit 1776. Visiblement un problème de date,
nous y verrions plutôt 1576.
-1663. Heure-Le-Romain, église Saint-Remi.
Irpa 10094624. Dédicace : Rochus Grongnart :
Had honorem et gloriam ss trinitatis dei (...)
Rochus. Visiblement un problème de date,
éventuellement 1563 ? Rinceaux typiques de
la cloche Rochus Grongnart de Soy. Superbe
blason en haut de faussure.
Notons aussi la référence bibliographique :
-Couillet, église Saint-Basile. En 1920 la
paroisse fut morcelée par suite de la création
de celle de N.D. du Rosaire. Pendant la
dernière guerre, les Allemands enlevèrent
deux cloches, laissant la plus petite « trop
vieille » fondue par Roch Grongnart en 1654,
cédée par la paroisse Saint-Laurent. (Notice
historique sur Couillet, par Alfred Bolle).
Quasiment aucun renseignement n’existe sur
ce fondeur, si ce n’est qu’il est lui aussi
considéré comme Magister, notamment dans
la Chronique archéologique du pays de Liège :
Le registre 372 de l'abbaye renseigne encore
la livraison, en janvier 1644, de bronze fourni
par Roch Grongnart, maître-fondeur de
cloches. Il livre XIe XLV (1145) livres de
matière de cloche à XLV (45) florins les cent
livres ou IX (9) pattars la livre. Autrement, dans
le Cartulaire de Dinant, nous relevons la courte
mention : Roch Grongnart, fondeur à Dinant,
s'engage à livrer une cloche au chapitre de
Moustier-Sur-Sambre, le 18 septembre 1600.
Aussi il faut mentionner l’existence d'une
cloche Rochus Grongnart à Arthies. Citation :
Une autre cloche "belge" de la première moitié
du XVIIe siècle a été acquise à Pontoise peu
après la Révolution pour l'église d'Arthies (Val
d'Oise). Elle est signée "Rochus Grongnart me
fecit" ; son diamètre est de 0,75 m.
GRONGNART Jean II (tout DFIM) –
Connu comme fondeur local à Gand entre
1618 et 1620.
Travaux connus (tout dfim) :
-1618, Namur, porte de Hoyoul. 17 cloches
pour le carillon.
-1618, Malonne, abbaye. 6 cloches pour le
carillon.
-1618, Jambes, abbaye. 1 cloche.
-1620, Mons, Notre-Dame de Cambron. 1
cloche.
-1620, Tournai, 15ème cloche du beffroi.
N’existe plus à ce jour.
-1620, Gand, Saint-Michel. 11 cloches pour un
total de 4064 livres.
Nous savons peu de choses sur Jean
Grongnart, si ce n’est que son prénom est
assez souvent mentionné en flamand : Jan. On
relève dans Handelingen der Maatschappij van
Geschiedenis en Oudheidkunde te Gent,
Volumes 6, la mention : Jan Grongnaert,
fondeur de cloches, fixé à Gand depuis deux
ans avec sa femme et ses enfants, se fait
inscrire, par procuration, comme bourgeois de
Gand.
Un instrument semble encore exister. Dans
Les Instruments de musique à Bruxelles et en
Wallonie, inventaire descriptif, à la page 399, il
est relevé : Musée archéologique, rue du Pont
à 5000 Namur. Cloche Grongnart Jean II, à
Gand, 1618. Inscription : Anthoine de Marbays,
chevalier SR de la Haye et Mayeur de Namur
Ao 1618. Magister Johannes Grongnart
Gandensis fusor totam harmoniam fecit 1618.
Cloche portant les armoiries de la ville et du
seigneur de Marbais. Cloche principale
provenant du carillon de la porte Hoyoul.
GRONGNART Pierre (tout DFIM) –
Connu comme fondeur local entre 1598 et
1656. Se fixe à Mons et se marie avec Jeanne
Lozenge.
Travaux connus (tout dfim) :
-1598, Ligne. 2 cloches.
-1622, Thieusies. Refonte de la petite cloche.
-1630, Binche, carillon de l’hôtel de ville. 3
cloches.
-1632, Mons. Maison d’abbaye de Notre-Dame
du val des Ecoliers. Refonte de 3 cloches.
-1641, Enghien, église des Capucins. 1 cloche
de 42 livres.
-1645, Ath. Refonte de la seconde grosse
cloche.
-1656, Thieusies. 1 cloche.
GRONGNART Paul (tout DFIM) –
Connu comme fondeur local en 1703 à
Tongeren. Deux grandes cloches pour le
carillon. Le dfim mentionne qu’elles existent
encore aujourd’hui.
GRONGNART Henri – Son prénom
francisé est Henri, latinisé Henricus. Peu de
travaux sont connus nous concernant.
-1612. Zonhoven, kerk Sint-Kwinten. Datée
éventuellement de 1617. Irpa 77752. Rinceaux
typiques de la cloche Rochus Grongnart de
Soy.
-1624. Heverlee, abbaye van ‘t park. Pot et
broyeur. Possède l’inscription : GVILIELMVS
VANDEN DRIESSCH PHARMACOLA ANNO
1624 - HENRICVS GRONGAERT ME FECIT.
Dans le bulletin de la Société d'art et d'histoire
du diocèse de Liège, volume 26, une phrase
semble préciser le prénom francisé : D'autre
part, Henri Grongnart reçut, en 1617, 66 florins
de Brabant pour métal mis « autour des
cloches » et les journées de travail. En 1620,
l'administration du mobile paya 428 florins à
Nicolas Chapelle, fondeur de cloches.
Henri est probablement un ouvrier (un artiste
?), lié à la dinanderie. Ce mot peu répandu se
définit comme suit : La dinanderie est la
technique du dinandier. Elle consiste à mettre
en forme les métaux en feuille comme le
cuivre, le laiton, l'argent ou encore l'étain au
moyen de différents outils dont principalement
les marteaux. Ce mot désigne l'ensemble des
ustensiles de cuivre et de laiton fabriqués à
l'origine dans la ville de Dinant, en Belgique.
Dans la référence 269 de la base de donnée
Prométhée de l’ULB, il est écrit : Grongnart,
"clockman" de Dinant, relève en 1609 le Métier
des fèvres de Liège par l'intermédiaire de sa
femme. Ce terme fèvres, peu répandu aussi,
s’applique à la dinanderie. De manière
accessoire, en 2261 de la même base de
donnée, nous relevons : En 1617, Grongnart
reçoit 66 florins Brabant pour métal mis "autour
des cloches" et journées de travail à la
cathédrale Saint-Lambert à Liège.
Une longue référence, dans Latijn van toen tot
nu, par Andries Welkenhuysen, décrit la
Mariaklok, 1612, de Henricus Grongnart : De
Mariaklok van 1612, die — zoals ter inleiding
werd gezegd — sedert het einde van de 18de
eeuw, dank zij Jan Bielen, het halfuur aangaf,
is een relatief grote klok, van 103 cm hoogte
en een slagrand-doormeter van 118 cm. Ze is
een produkt van de Luikse bronsgieter Henri
Grongnart. Dat leert ons het opschrift, dat
onder een decoratieve fries van bladeren en
ranken over de klokkraag in twee registers
verloopt. Wij trachten een getrouwe natekening
van deze inscriptie te geven. Om redenen van
duidelijkheid spreiden wij elk register over twee
regels :
SANCTA MARIA ORA PRO NOBIS
ME FECIT HENRICUS GRONGNART A° 1612
PASTORE EXISTENTE. D AC M PAULOX
CHARLIERS STL SIMONE LEONARDI ET
GETRUDE A LAPIDE SUSCEPT
Het is meteen klaar dat de bovenste tekst van
deze inscriptie (onze regels 1-2) met zorg is
uitgevoerd, in een duidelijk kapitaalschrift
(behalve het jaartal, in Arabische cijfers van de
tijd), een behoorlijk goede imitatie van de
Romeinse capitalis monumentalis. De onderste
tekst daarentegen (onze regels 3-4) werd er
vrij onverzorgd bijgeplaatst, in kleinere
onregelmatige kapitalen, met enkele
vergissingen in de orthografie. De verklaring
voor dit contrast lijkt ons de volgende. Henri
Grongnart had voor de veel gevraagde
Mariaklok inscripties goede matrijzen in
voorraad, die voor meer dan één klok
bruikbaar waren, en die hier het bovenste
register hielpen samenstellen. Maar de tekst
van het onderste register, die de plaatselijke
pastoor en de susceptores memoreert, en die
hier het bovenste register hielpen
samenstellen. Maar de tekst van het onderste
register, die de plaatselijke pastoor en de
susceptores memoreert, en dus uiteraard
alleen voor dit éne exemplaar kon dienen,
voegde hij er bepaald nonchalant aan toe.
In het bovenste register lezen we: SANCTA
MARIA ORA PRO NOBIS. ME FECIT
HENRICVS GRONGNART Ao 1612 = Heilige
Maria, bid voor ons. Henri Grongnart heeft mij
gemaakt in het jaar 1612. De Onderste tekst
voegt daaraan toe : PASTORE EXISTENTE
D(OMINO) AC MAGISTRO) PAULOX
CHARLIERS S(ACRAE) T(HEOLOGIAE)
L(ICENTIATIO), SIMONE LEONARDI ET
GETRUDE A LAPIDE SUSCEPT(ORIBUS).
We kunnen vertalen als volgt : toen de
Eerwaarde Heer Meester Paul Charliers,
Licentiaat in de Heilige Godgeleerdheid,
pastoor was, met als peter en meter Simon
Lenaerts en Geertrui van [de/den/der] Steen.
We merken op dat de letter N twee keer (van
de drie) in spiegelschrift staat, een
eigenaardigheid die ook elders dikwijls
voorkomt. Maar bovendien staat er PA VLOX
in plaats van PAVLO (de X heeft, menen wij,
niets te maken met b.v. een tweede voomaam
van de pastoor) en is de eerste R van
GERTRVDE vergeten. Dit laatste hangt
mogelijk samen met iets dat we alleen bij
autopsie van het klokopschrift kunnen
opmerken : de lettergroep GETRVDE is
blijkbaar over andere lettertekens heen
uitgevoerd. Wij menen eronder A LAPIDE te
ontwaren, hetgeen zou betekenen dat de
voomaam GERTRVDE eerst gewoon was
overgeslagen en dan gauw gauw over A
LAPIDE heen werd uitgevoerd.
Uit dit alles, alsook uit het ontbreken van
decoratie, buiten de sierringen en de reeds
vermelde fries (een opvallend contrast met de
Quintinusklok), kuntnen we opmaken dat de
bronsgieter niet van het niveau was van een
Zeeltsman of een Waghevens. Hij behoorde tot
het geslacht Gro[n]gnart, van Dinant afkomstig,
maar uitgezwermd naar Bergen (Mons), Gent
en Luik. De Gro[n]gnarts zijn als bronsgieters
(ook van kanonnen) en koperslagers
werkzaam geweest van de 15de tot een stuk in
de 18de eeuw. Van Henri Grongnart, in Luik,
zijn ons vijf bewaarde werken bekend: de
Zonhovense Mariaklok van 1612, een andere
Mariaklok in de Sint-Lambertuskerk van
Gleixhe (onder Awirs, ong. 15 km ten westen
van Luik), gedateerd 1621, en drie vijzels,
waarvan de jongste met opschrift FAICT A
LIEGE PAR HENDRIC GRONGNAR LAN
1633. Het opschrift van de klok van Gleixhe
luidt S. MARIA ORA PRO NOBIS - HENRICVS
GRONGNART ME FECIT A° 1621 (ook hier is
de N tweemaal in spiegelschrift gezet) : zo
goed als identiek dus, op het jaartal na, met de
Zonhovense inscriptie. Henri Grongnan heeft
dus inderdaad zijn Marialdok-matrìjzen nog
gebruikt.
Cette description nous fixe la fonderie d’Henri
Grongnart à Liège. La cloche y est décrite
comme étant un instrument d’un grand volume.
Il est évoqué que le début de la dédicace est
réalisé avec beaucoup de soin. Par contre, la
seconde partie possède des lettres capitales
plus petites et de moins bonne qualité, avec un
certain nombre de fautes d’orthographe.
L’auteur explique que le texte du haut est
classique et pouvait resservir à d’autres
cloches, tandis que le nom du prêtre est chose
variable selon les cloches – donc non
réutilisable. Cela explique d’après lui le
manque de soin. Il note aussi qu’assez
souvent, les N sont à l’envers. L’auteur estime,
jugeant les autres éléments de décor, que la
qualité est relativement faible et que les
instruments d’un Waghevens ou d’un
Zeeltsman sont supérieurs. Notons en dernier
lieu qu’il mentionne brièvement une autre
cloche, signée Hendric Grongnart. Cette
longue description est complétée par l’Irpa. En
effet, cette Mariaklok de Zonhoven est décrite
et plusieurs fois photographiée, objet 77752.
GUILLEMIN Pierre
Est l'auteur supposé de quatre cloches au
musée ducal de Bouillon, 1768. Marqué sur la
panse : J'APPARTIENS A LA VILLE DE
BOUILLON, PREGUILLEMIN NOUS A FAIT.
Seul Pierre Guillemin semble correspondre à
cet enregistrement. Les dates sont
concordantes.
Né vers 1694 d'après Henry Ronot et décédé
après 1780 de même source. D'après le centre
généalogique de Haute-Marne, décédé le 6
avril 1781 à l'âge de 85 ans. A commencé le
métier de fondeur à l'âge de 19 ans.
A souffert de gros problèmes d'alcoolisme et
de manière liée, du syndrome de Korsakoff.
Citation d'Henry Ronot, l'auteur le plus complet
sur ce fondeur : Depuis longtemps, il avait pris
l'habitude de boire beaucoup et son caractère
était devenu égoïste, taciturne, irritable, violent
même. C'est pourquoi il ne trouvait plus ni
associé ni compagnon et partait seul en
campagne. Paresseux et dépensier, à la fin de
la campagne, il s'attardait à dissiper au cabaret
et à l'auberge l'argent qu'il avait gagné. Il vint
un temps où il ne rentrait plus à Breuvannes
qu'à la fin de l'hiver au moment où les autres
fondeurs s'apprêtaient à ouvrir la campagne
suivante. Certaines années, il oubliait même le
chemin du retour. A Breuvannes, tout son
temps était consacré au jeu et à la boisson.
Plusieurs fois il fut ramené au logis dans le
coma alcoolique. Enfin à la suite d'une chute
d'un arbre au cours de la cueillette des fruits
de septembre 1779, il présentât des troubles
mentaux: un état confusionnel, composé
d'amnésie, de fabulation et d'agitation
nocturne, connu des psychiatres sous le nom
de syndrome de Korsakoff.
Il laisse derrière lui de nombreuses dettes mais
aussi des cloches légendaires, dans le sens où
elles n'ont existé que dans son imagination :
Verdun, vingt mille livres...
GULDENBORCH Thierry
fl 1532. Fondeur originaire d'Antwerpen
(Anvers). D'après la VBV, il fournit une cloche
destinée au carillon de la cathédrale Sainte-
Gudule de Bruxelles en 1532.
GULLIET
Il existe deux cloches Gulliet en Belgique.
Comme nous l’évoquerons, leur parcours est
particulier et leur présence anecdotique. La
fonderie Gulliet (et non pas Guillet) était établie
à Lyon, elle fut fondée en 1850. Il s’agissait de
l’établissement de Claude Gulliet (fl 1851-
1883) et de son fils (fl 1877-1882). Nous
ignorons le prénom du fils, qui est nommé «
Gulliet Fils » en épigraphie. La fonderie était
située au n°23 rue de Penthièvre à Lyon. A
noter, cette rue n’existe plus à ce jour, nous
n’avons pas réussi à la localiser.
La fonderie Gulliet fut un établissement
relativement modeste, en France il leur est
connu 150 cloches. Un nombre non
négligeable de cloches se trouvent en Isère.
Leur œuvre majeure est le bourdon de
Lalouvesc, d’un poids de 6 tonnes. En
Belgique, leurs travaux sont bien entendu très
peu répandus. Les deux cloches connues sont
accrochées au carmel de Floreffe. Nous
supposons que ces cloches sont là du fait de
relations privilégiées avec le carmel de
Fourvière.
HABERT Clément, Son nom complet
est Clément-Joseph-Nicolas Habert. Dans
certaines sources, il est mentionné son nom
raccourci comme étant Joseph Habert. Nous
estimons que c’est un facteur d’erreur, bien
qu'il signe parfois (et ici cas présent) de la
sorte. Il est souvent appelé « Clémentin ».
Enregistré en Refond français car originaire du
Bassigny, nous constatons que sa production
est essentiellement belge, ou pour ainsi dire
exclusivement. En effet, il n’est enregistré
aucune cloche de sa part en France. Reste
que c’est compliqué à établir étant donné qu’il
a collaboré avec Louis-François Regnault, que
nous connaissons, Nicolas Thouvenel, Joseph
Drouot, soit la belle équipe du Bassigny. De
plus, épousant Marie-Rose Bastien, il est le
beau-frère du fondeur Jules Bastien, que nous
appelons parfois James Bastien. Vu la mixité,
autant dire qu’il s’agit plus d’un travail d’équipe
qu’une production autonome. Louis-François
Regnault est l'oncle d'Habert, il fut son apprenti
de 1808 à 1810.
Il nait à Huilliécourt en Haute-Marne le 8 avril
1790. Il décède en Belgique en 1823. Sa vie
aura été brève étant donné qu’il décède à 33
ans. Il se marie le 18 novembre 1817 avec
Marie-Rose Bastien, ses cloches seront dès
lors signées Habert-Bastien. En apprentissage
auprès de Regnault provenant du village voisin
d’Illoud, il constituera une sonnerie de trois
cloches pour Saint-Elisabeth de Mons en
1808. La plupart de ses collaborations seront
effectuées avec Joseph Drouot, dont nous
retrouvons une cloche (Drouot seul) à Isières.
Une cloche de Bouvignies est une
collaboration Drouot-Habert. Mis-à-part de
dresser une liste de cloches existantes et
enlevées, nous ne savons pas grand-chose de
plus au sujet de ce fondeur, si ce n’est qu’il
sera maire d’Illoud.
HANNOT Antoine
Fondeur cité par l’IRPA, nous étant connu pour
avoir fondu une cloche en 1721 à Buissenal
(Frasnes-lez-Anvaing). Nous ne connaissons
absolument pas de fondeur de ce nom, ni en
France ni aux Pays-Bas. La cloche de
Buissenal étant extrêmement sale, nous ne
pouvons y lire l’épigraphie. Ce fondeur restera
donc un mystère.
HAZAERT Jean
Mentionné dans L'ancienne industrie du cuivre
à Malines de Georges Van Doorslaer. Fondeur
médiéval actif à Mechelen (Malines) en 1399.
La probable bonne orthographe du nom serait
Jan Hazaart ou Hazaert. En 1425, il est
contacté par les marguilliers de Zandvliet
(Antwerpen) afin de réaliser une cloche
destinée à l’église villageoise. La cloche en
question devait peser entre 3000 et 3500
Livres. Jan Hazaert était aussi probablement
maître forgeron, dinandier et batteur de cuivre.
C’est ainsi qu’il est contacté en 1443 afin de
réaliser un bassin en laiton.
DE HAZE Melchior
Fondeur de cloches anversois. Date de
naissance inconnue, mais baptisé le 5 juin
1632 ; sa date de naissance est forcément
proche et très peu antérieure. Décédé le 22
octobre 1697 à Antwerpen (Anvers). Il est fils
d’un négociant anversois, Pierre De Haze
(probablement Peter De Haze), marié avec
Anne, (probablement Anna). Sa biographie est
relativement bien connue si l’on compare l’état
des connaissances avec les autres fondeurs
de cette époque. Il est toutefois fait état de
nombreuses erreurs ou approximations (non
pas dans le DFIM, mais surtout dans les
littératures anciennes). Son portrait est connu.
Ce portrait donne le visage de quelqu’un de
simple, calme et avenant. Il a les cheveux
longs, soignés, et porte un chapeau moulant.
Son nom ne fait l’objet d’aucune variation
orthographique.
Melchior De Haze est issu d’une famille
nombreuse, 12 enfants, dont le statut social
était élevé. La plupart des De Haze qui nous
sont connus ont eu des positions
professionnelles respectables. Avant 1661,
date à laquelle les biens sont partagés, la
maison familiale des De Haze était située à
Kipdorp, une rue du centre d’Antwerpen.
Il est supposé qu’il effectue ses études
campanaires auprès des frères Hemony à
Amsterdam. De nombreux auteurs l’affirment,
mais en réalité, on ne sait pas d’où Melchior
De Haze tire son enseignement. Quoi qu’il en
soit, il arrive rapidement à une situation
d’excellence, que cela soit par la qualité de
son enseignement ou son habilité – ou qui sait,
peut-être les deux. Très vite, les commandes
affluent vers son atelier. Si l’on ne sait pas
dater le début de son activité, on sait que la
cloche la plus ancienne qu’il ait réalisée date
de 1659. A 27 ans, le fondeur réalisait déjà de
très belles cloches. Le 25 octobre 1650, il se
marie avec Anne Janssens Van Dyck
(probablement Anna Janssens Van Dijk). Il a
une enfant, appelée Marie-Anne-Elisabeth De
Haze, née le 10 décembre 1658. Dans les
années qui suivirent 1659, De Haze se lança
dans la conception de carillons.
En 1686, il conçoit un carillon destiné à Den
Haag (La Haye). Au fil des mois, il rencontre
de nombreuses difficultés avec les
commanditaires. Alors qu’à Antwerpen, ses
cloches sont jugées bonnes, elles sont deux
fois considérées comme étant mauvaise à La
Haye. Ces jugements peuvent prendre l’aspect
de péremptoire, vu que de partout ailleurs, les
travaux de Melchior De Haze sont adulés. Les
pourparlers se sont poursuivis jusqu’en 1692,
où De Haze en arrive quasiment à la
proposition de reprendre ses cloches, de ne
plus en parler, puis de s’expatrier en France,
où là au moins, on ne serait pas aussi pénible
avec lui. Les correspondances, parfois
animées et parfois même houleuses,
s’éternisent pour devenir à force, sans queue
ni tête. Il semblerait que les échanges
s’éteignent sans que les conflits ne soient
vraiment apaisés.
Les années qui suivirent furent principalement
dédiées à la conception de carillon, de
constitutions assez diverses. Cela fut réalisé
sans refus notoire, signe d’un certain succès
commercial. Une des œuvres majeures de De
Haze est la refonte de la cloche Karel du
beffroi de Brugge, en 1696. Cette cloche pesait
12.295 livres. Elle existe encore à ce jour. Au
cours de ses travaux, Melchior De Haze
s’occupe de la formation campanaire de
Guillaume Witlockx.
En octobre 1697, Melchior De Haze est enterré
à la cathédrale d’Anvers.
DU HEM
Famille de fondeurs de cloches vaguement
citée dans le Cloquet et De la Grange. Il s’agit
de fondeurs de cloches basés à Tournai, qui
comporte Gérard Du Hem, Jehan Du Hem et
Guillaume Du Hem. Ils sont actifs entre 1517
et 1572. On suppose que l’activité de Gérard
Du Hem, premier du nom, est antérieure. En
effet en 1504, il examine une œuvre du
fondeur Mathieu Goury. Il est alors qualifié du
terme de « caudrelier », soit chaudronnier. Il
est marié avec Jehanne Genois. Gérard
décède en 1541.
Actif jusqu’en 1530, nous ne sommes pas
persuadés que ce personnage soit réellement
fondeur de cloches. Il nous semble être surtout
un marchand de métaux, bruts ou finis, et un
batteur de laiton. En 1530, il s’engage avec
son frère Jehan à fournir 8 cloches à l’église
Saint-Piat de Tournai. Van Doorslaer évoque à
ce sujet : Vers 1530, le même fondeur, en
compagnie de son frère Jehan du Hem,
s'engage à fournir à l'église de Saint-Piat, huit
cloches « bonnes et belles, accordées pour
faire un bon battelage et armonieuses, rendant
son, chacune selon leur poix, aussi bon que
les cloques de Saint-Martin » Probablement
ces promesses magnifiques furent-elles mal
tenues, car des artistes furent nommés pour
trancher un différent qui surgit à leur sujet
entre les égliseurs et nos fondeurs.
En 1538, on retrouve Jehan Du Hem associé
avec Thomas Chevalier. Ils fondent Sint-
Elisabeth van Hongarije, une cloche encore
présente aujourd’hui à Onze-Lieve-Vrouwekerk
de Kortrijk (Courtrai). Nous supposons que
Jehan, fondeur d’artillerie, avait des capacités
plus développées à couler un certain volume
de cloches que Gérard.
En 1564, Guillaume Du Hem, fils ou neveu de
l’un ou l’autre, livre une cloche destinée au
beffroi de Tournai. En 1572, on retrouve ce
fondeur dans une difficile affaire de refonte à
Gent (Gand).
Dans les Mémoires sur la ville de Gand, de
Charles Louis M. Diericx, figure l’intéressant
texte suivant : Bertolf se fêla de nouveau en
1572 et il lui fallut subir la refonte. On appela à
cet effet Guillaume du Hem, établi à Tournay,
qui le trouva de la taille de quatre pieds, ayant
quatre pieds et demi de diamètre mai comme
on ne jugea point cette proportion convenable,
les Echevins convinrent avec l’artiste qu’il lui
donneroit dans la refonte la hauteur de quatre
pieds et demi et un diamètre de cinq pieds dix
pouces, qu’au surplus la nouvelle cloche seroit
sans aucun défaut et beaucoup phis sonore
que la plus grande cloche de l’église de Saint-
Jean.
Le contrat est stipulé dans son entièreté et
donne une intéressante vision de comment les
fabriciens menaient l’affaire : Den 20
Novembre 1572 heeft Guillielm du Hem,
clocgieter van style residerende binnen de
stede van Doornycke aenghenomen jegen
Schepenen van der Keure det stede van
Ghendt te vergieten de Wercklocke der selve
stede die nu ghescheurt hanghende es up het
belfrot deser stede (e) ende de nieuwe
ghetrauwelic te gietene binnen deser stede
eenen halven voet langhere ende vier duymen
en half wyder dan d’oude clocke de welcke
hevonden es te wesen vier voeten lanc ende
vier voeten en half breed ofte wyt : sulcx dat de
nieuwe clocke syn moet van der lengde van
vier voet en half ende van der breede ofte
wyde van vyf voeten ende thien duymen (e)
dat de selve nieuwe clocke moer syn van
beteren ende meerderen toon dan de meeste
clocke van Sente Jans kerke deser stede,
ende insgelyckx van betere stoffe ende
materialen : al sonder eenighe fauten,
coupuren, schroden, scairduren ofte vicien,
nemaer gheheel gaeve, heffene, ende sulcx
datter geene contradictie up en valt, ende
bovendien dat men de selve nieuwe clocke bi
merckelicken jugemente, eene halve meyle
voorder hooren mach dan de voorseyde
meeste clocke van Sente Jans,e dat hy de
voorseyde clocke in den voornoemden toon
ende duecht sal houdene ludene een jaer lanc
tsynen peryckele, ofte indien t’enden van den
selven jaere in de voornoemde nieuwe clocke
eenighe fracture, scrodure, gheborstenede,
schaerden, verlies van toonen ofander
merkelic ghebrec, wat dat waere, bevonden
wierde, dat hy aennemer ghehouden sal zyn
de selve clocke t’synen coste te ergieten (e)
dat Schepenen aen den voornoemden
Guilliaume sullen betaelen voor elc hondert
pont ghewichte van den vergoten stoffe de
somme van XVI schellinghen VIII grooten,
ende van sulckx als de nieuwe clocke meer sal
weghen dan de aude VIII grooten van elcken
ponde, etc.
HÉMERY Antoine-Joseph
Fondeur originaire du Bassigny lorrain. Né à
Saint-Thiébault le 12 juillet 1811 et décédé en
même lieu le 13 juin 1872. Ce village est voisin
d’Illoud. Hémery est postérieur aux illustres
fondeurs d’Illoud ayant mené des campagnes
en Belgique. Il se marie à Maisoncelles le 9
février 1835 avec Adrienne Perrin. De par ce
mariage, il devient le gendre du fondeur de
cloches Joseph Perrin, que nous connaissons
bien en Belgique. Il est aussi le beau-frère
d’Honoré Martin-Perrin de Robécourt. Hémery
effectue son apprentissage campanaire auprès
de Joseph Perrin. Il travaille aussi avec Vital
Drouot (le DFIM mentionne Paul, ce qui est
erroné, le fils d’Antoine-Joseph Hémery,
Florent Hémery, travaille quant à lui avec Paul
Drouot). Actif entre plus ou moins entre 1835
et 1853, date à laquelle il abandonne le métier.
Il signe Hemery-Perrin, ce qui peut amener
parfois des confusions quant aux
identifications.
HEMONY
Les Hemony sont originaires du Bassigny, de
Levécourt plus précisément. Ils représentent
une petite lignée de fondeurs, qui comporte :
Blaise HEMONY, François HEMONY, Pierre I
HEMONY, Pierre II HEMONY (dit Pieter),
Gérard HEMONY. Les relations entre eux ne
sont pas toujours faciles à établir. En Belgique,
seuls François et Pierre II ont été actifs. Dans
les Pays-Bas Espagnols, l’étendue a été
beaucoup plus grande. Blaise et Pierre I sont
frères. Il est probable que François et Pierre II
sont fils de Pierre I.
Leur nom s'orthographierait en principe
HEMONIN. C'est en tout cas comme ça qu'ils
sont connus dans différents actes. Quant au
village de Levécourt, les personnes connues
sont Hemonin et non Hemony. Pour autant, la
totalité des cloches sont signées HEMONY.
Faut-il s'en formaliser ? Probablement pas. On
sait que les variations orthographiques sont
nombreuses en cette époque.
Les deux frères Hemony qui nous intéressent
ne sont pas néerlandais. Nombreux sont ceux
qui les considèrent comme étant des fondeurs
d'Amsterdam. C'est en partie faux. Les
Hemony, originaires de Levécourt, se sont
expatriés et fixés aux Pays-Bas, notamment à
Amsterdam concernant la ville la plus célèbre.
Les destins de François et Pierre HEMONY
sont souvent indistincts. Nous allons évoquer
en quelques lignes ce qui est connu
actuellement les concernant.
HEMONY François
Né aux alentours de 1609 à Levécourt. Nous
ne disposons pas de son acte de naissance. Il
fait partie d’une famille de fondeurs. Il est
assez probable qu’il côtoie l’univers
campanaire dès son plus jeune âge. Il coule sa
première cloche en 1636, en Allemagne. Cette
coulée est réalisée lors d'une campagne, en
compagnie de Joseph MICHELIN, qui
s'occupe assez probablement de son écolage.
De manière indépendante, la première cloche
est coulée en 1641, dans la ville de Goor (NL),
faisant partie de la commune actuelle de Hof
van Twente, dans la province d'Overijssel. Peu
après, en 1642, les deux frères reçoivent une
commande à Zutphen (NL), une commune
située en province de Gueldre. Ils s’établissent
en ce lieu, ce qui semble témoigner d’un
abandon définitif du Bassigny lorrain cette
année là. Nous ne connaissons pas la
justification de l’abandon du Bassigny, mais
deux paramètres sont à prendre en compte.
D’une part la région est en guerre, 1642
marque le siège de la ville de La Mothe.
D’autre part, il exista très nombreux fondeurs
en Bassigny. La concurrence était très rude et
la seule solution qui existait afin de trouver du
travail, c’était de s’expatrier ou partir en
campagnes incessantes.
Cette commande à Zutphen est importante
étant donné qu’il s’agit d’un carillon. Seul
ennui, les fondeurs du Bassigny possèdent
une médiocre expérience en matière de coulée
de carillons. C’est cette année là qu’ils s’allient
avec Jacob Van Eyck, carillonneur de la ville
d’Utrecht. Ils effectuent des recherches
mathématiques assez poussées sur les
questions de profilage, ce qui vaut au carillon
de Zutphen la mention d’être une réussite
éclatante.
Une fonderie est fondée à Zutphen, treize
carillons sortiront de cet établissement.
Probablement avant l’établissement en Pays-
Bas espagnols, François se marie avec Marie
MICHELIN. Son prénom est parfois
orthographié Maria, probablement du fait d'une
néerlandisation du prénom. Nous ne
connaissons pas la date de mariage, toutefois
les MICHELIN représentent une lignée
importante de fondeurs en Bassigny. Nous
savons que la période d’établissement à
Zutphen n’était pas celle d’une grande
richesse. Cela s’ajoute au fait que les Hemony
étaient catholiques, tout en se retrouvant dans
une province majoritairement protestante. Cela
leur valut certains écartements des milieux
publics – toutefois sans importance majeure.
En 1657, soit 13 ans après l’établissement à
Zutphen, François Hemony déménage à
Amsterdam. La ville lui propose depuis deux
ans des conditions avantageuses afin qu’il
s’établisse en ce lieu. En cette date, les
destins de François et Pierre se séparent. En
effet, Pierre choisit de déménager vers Gent
(Gand), afin d'établir un registre de fonte à son
propre compte. En cette période (1661),
François reçoit le mathématicien Christiaan
HUYGENS. Les questions des profilages sont
abordées à nouveau, puis affinées. Cette
période débouche sur la constitution de
plusieurs écrits et l'élaboration de théories.
La période d’installation à Amsterdam est très
fructueuse. Vingt carillons sont coulés. Des
collaborations intéressantes ont lieu,
notamment avec Claudy FREMY et Mammès
FREMY (ce dernier est le cousin de François
et Pierre). Les deux fondeurs FREMY
semblent être inféodés à HEMONY, bien qu’ils
agissent à plusieurs reprises comme fondeurs
tout à fait indépendants, certains documents
les mentionnent comme étant des élèves.
L’atelier d’Amsterdam est connu par une
célèbre représentation d’époque. C’est un rare
document permettant de découvrir l’apparence
d’une fonderie à poste fixe en cette époque. Le
plus souvent, ces installations nous restent
complètement mystérieuses. Les réalisations
de carillons à Amsterdam sont globalement
bonnes. Elles ne sont pas toutes parfaites,
mais relèvent d’une qualité supérieures par
rapport aux autres réalisations de l’époque.
Ces réussites sont une importante manne
financière.
En 1661, l’épouse de François décède. Il est
connu qu’en 1664, alors que François a 55
ans, ce dernier traverse une période de
maladie. Il décède peu avant le 24 mai 1667 et
est enterré ce jour là.
En 1664, le frère de François est probablement
appelé en renfort, vu le nombre de
commandes. Ceci n’est pas prouvé (la
question du renfort), si ce n’est que
rapidement, Pierre viendra s’établir
définitivement à Amsterdam. Trois carillons
sont encore réalisés dans les trois ans de
maladie. En 1667, Pierre prend la succession
de l’établissement.
La biographie de Pierre ne se focalise que sur
quelques éléments, étant donné que nombreux
aspects sont déjà cités au sein de la
biographie de François.
HEMONY Pierre (Pieter)
Né aux alentours de 1619 à Levécourt. Nous
ne disposons pas de son acte de naissance.
Pierre Hemony demeure célibataire tout le long
de sa vie. Il réalise de nombreuses cloches,
avec une particularité : il garde plus que son
frère une certaine tradition d’itinérance. Il se
fixe malgré tout en certains endroits,
notamment en venant aider à Zutphen aux
moments adéquats, puis nettement plus tard, il
se fixe à Gent (Gand) et Amsterdam.
Durant sa période d’établissement à Gent
(Gand), Pierre acquiert de la célébrité lors
d’une très bonne réalisation : le carillon du
beffroi en 1659-1660. Malgré tout, les
réalisations de carillons ne sont pas infiniment
nombreuses, et cela pourra valoir un sentiment
de déception à Pierre HEMONY. De plus, le
carillon de Gent est l’objet de disputes
incessantes et relativement lassantes quant à
la qualité sonore de l’instrument. Des
discussions sans queue ni tête existent quant
à savoir s’il faut frapper la cloche à l’intérieur
ou à l’extérieur. Le carillon étant ici à battant
tiré, les argumentations sont que cela ne
s’entend pas très bien de dehors. Comme on
le sait à ce jour, il s’agit d’inepties. Il est clair
que ces querelles stériles auront un impact,
notamment à cause des poursuites judiciaires,
alors que le carillon est excellent. Dans
l’attente et contre tout, Pierre est nommé
bourgeois de la ville et réalisera encore des
carillons par la suite, mais en 1667, il quitte
Gent définitivement.
En 1672, il est contacté par Brugge (Bruges),
qui souhaite la réalisation d'un nouveau
carillon. Il se déplace d'Amsterdam en 1673
afin de défendre sa proposition. Il est toutefois
décidé à l’issue de cette rencontre que les
cloches seraient fondues à Brugge en coulée
sur site. Pierre HEMONY, disposant d'une
fonderie à poste fixe et aucune possibilité
d'itinérance pour un volume de la sorte, est
écarté. Le contrat n'est pas signé et la situation
reste sans suite.
Il décède le 17 février 1680. Entre 1667, la
date de décès de François, et 1680, sept
carillons sont réalisés par Pierre. Cela
témoigne, une fois de plus, d’un travail intense.
Durant leur carrière, les Hemony ont réalisé 53
carillons, cela sans compter les nombreuses
cloches de sonneries. Fait assez intéressant
quant aux migrations des fondeurs du
Bassigny : les lettres de François Hemony
nous apprennent qu’il ne s’exprimait pas dans
un bon néerlandais, mais assez souvent en
allemand. C’est assez étonnant pour un
fondeur qui migra dans une zone
néerlandophone dès ses 32 ans, puis y resta
jusqu’à la fin de son assez courte vie. En
contrepartie, Pierre Hemony parlait un meilleur
néerlandais. Cela rejoint finalement le trait
comme quoi Pierre a traduit son prénom par
Pieter, tandis que François ne le traduisit
jamais par Frans.
Pierre publie en 1678 un traité : De On-
Noodfakelijkheid en ondienstigheid van Cis en
Dis in de Bassen der Klokken ; Le superflu et
l'inutilité de do dièse et de ré dièse dans les
basses des cloches. Cet ouvrage a été rédigé
suite à l'expertise du carillon de Gouda. Ce
pamphlet conteste l'opinion de Quirinus VAN
BLANCKENBURG, qui lui avait conseillé de
couler, pour ce carillon, une cloche en do dièse
et une cloche en ré dièse à l'octave inférieure.
Il est envisageable de penser que ce pamphlet
n'émane pas totalement de Pierre HEMONY,
mais d'un téléguidage de la part de Dirk
SCHOLL, pour de simples questions de
musicologie relatives aux goûts du moment.
De toute sa vie, il semblerait que Pierre ait
vécu dans l’ombre de son grand frère
François. Les évènements de Gent n’ont
certainement pas travaillé en faveur d’un
équilibre. Pierre HEMONY traversa des
périodes d’état dépressif.
La succession des HEMONY serait plus ou
moins reprise par Mammès FREMY. Pour des
raisons que nous ne comprenons pas très
bien, cela n’est pas couronné de succès.
D’après ce que nous comprenons, il pourrait
s’agir de cas de débauches. C’est évoqué
sous toutes réserves. Il aurait aussi été qualifié
d’imposteur, ce qui administrativement parlant
est très grave. Il décède en 1684. La suite
n’est pas bien meilleure, où un carillon de
Claude FREMY est considéré comme étant
d’une justesse sonore déplorable. Ce dernier
décède en 1699.
Les HEMONY laissent à ce jour un patrimoine
morcelé et grandement disparu, mais ce qu’il
reste témoigne d’un grand talent. Le DFIM
mentionne que ces deux fondeurs auraient
réalisé un volume de cloches situé entre 3000
et 4000 au total (faisant fi de toute frontière).
[Cet article qui suit est polémique à l'encontre
de Wikipedia.]
Lorsqu'il est écrit dans Wikipedia : Les frères
François et Pierre Hemony, les plus illustres
des facteurs de carillons qu'aient connus les
Pays-Bas, furent les premiers à produire un jeu
de cloches au timbre pur, et surent par là
convertir le carillon en un instrument de
musique de plein droit.
A cela, nous contestons ? Qu'en est-il des
Waghevens ? Des Vanden Ghein ? De
Melchior De Haze ? De tous les fondeurs
médiévaux de voorslag ? En quoi sont-ils
supérieurs aux dynasties ou fondeurs précités
? Il est cité encore qu'ils furent les premiers à
produire un jeu de cloches au timbre pur. Faux
! Les Hemony étaient TRÈS soigneux quant à
leurs profils, mais déjà, le fondeur médiéval
Geert Van Wou l'était, et pas qu'un peu. Cela
nous parait d’une part surestimé, d’autre part
l’objet de négligences vis-à-vis d’autres
fondeurs. Il n'est pas inutile de mentionner que
les Hemony étaient de très bons fondeurs,
mais bien d'autres contemporains ou
antérieurs avaient leur niveau : Florentin Le
Guay, François Delespine, Bartholomeus
Cauthals, etc.
Lorsqu'il est évoqué qu'ils étudient l'accordage
des cloches avec Jacob van Eyck en 1642,
c'est faux ! Ils étudient en profondeur toutes
les questions relatives au PROFILAGE et à
l'expression des HARMONIQUES. La notion
d'accordage a été évoquée par Amédée Bollée
du Mans, mais surtout mise en pratique la
première fois par les Paccard en 1914. Sur les
cloches Hemony, il ne fut pratiqué aucun
accordage. Le profil était bon à la sortie de
coulée, sauf quelques questions relatives à
l’ébarbage, minimes et normales. A ce titre, il
est intéressant de signaler que les Hemony ont
travaillé sur des profils expérimentaux,
notamment en collaboration avec Claudy
Fremy et (supposé pour ce second) Mammès
Fremy. Ces expérimentations de l'époque
mènent à des travaux passionnants, quoique
relativement ubuesques. Les procédés sont
copiés à toute vergogne par les fondeurs de
carillons qui suivront le courant, tandis que les
Hemony s'inspirent aussi des recherches
existantes, voir à ce titre notamment le très
étrange profil du timbre de la cathédrale
d'Amiens.
Lorsqu'il est cité les Pays-Bas, lesquels ? Les
actuels, les Pays-Bas Espagnols ? L'article
renvoie sur les frontières des Pays-bas
actuels. Cela ne veut rien dire !
Suite de citation : L’on ne saurait surestimer le
rôle joué par les fondeurs François et Pierre
Hemony dans l’art campanaire et, plus
particulièrement, dans l’art du carillon. Ils
surent dégager ce dernier de l’état primitif dans
lequel il se trouvait au XVIe siècle et le
transformer en un instrument de musique à
part entière. Réponse pourrait tenir en un mot :
pitié ! Lisez la biographie des Waghevens... Il
est clairement établi, et notamment dans le
cadre de la biographie d’Alexis JULLIEN (voir
l’ouvrage d’André Lehr à ce sujet) que l’art du
carillon était souffrant à cet époque.
Notamment, les cloches n’étaient pas assez
justes. Bien des carillons ont fait l’objet de
disputes, parce que les cloches étaient
dissonantes. Mais cela ne revient pas à dire
que l’art du carillon était dans un état primitif !
Pitié, pitié ! Les fondeurs de l’époque faisaient
des efforts conséquents. Il serait loisible de
citer nombreux fondeurs, dont encore une fois
les Waghevens (à ce titre toujours utilisés à
Enghien), les Delapaix (toujours utilisés à
Mons). Et si le carillon de Mons sonne faux,
c’est en très large partie dû aux Félix Van
Aerschodt. Les propos de Wikipedia sont à
nuancer. Les Hemony ont réalisé des apports
importants en matière de carillon, vu qu’ils ont
étudié le profilage, ils ont aussi partiellement
raté des coulées. A savoir également qu'ils
coulaient en grande capacité. Du coup, une
livrée de cloches de carillon se retrouve «
concordante » car coulée en une seule livrée.
Quand on voit qu’Alexis Jullien livre le carillon
de Lier entre 1703 et 1707, avec de plus
encore des apports ultérieurs, d’office on sait
qu’il existe des différences de profilage, ce
d’autant plus que l’accordage n’existait pas à
l’époque.
Les travaux des Hemony en matière de carillon
sont à estimer, oui les apports furent
importants. De plus, ils se sont placés comme
précurseurs. Mais de loin, ils ne furent pas les
seuls. C’est le profil de la cloche Gloriosa de
Erfurt (1497), de Geert Van Wou, qui a servi à
établir une partie des profils des Causard par
dom Jean Blessing, largement postérieurs.La
question du profilage est à considérer dans un
ensemble, une époque, et avec une certaine
modestie.
A ce titre, nous rejoignons totalement le
contenu de l'étude d'André Lehr, De
Klokkengieters François en Pieter Hemony. Il
évoque cette question, avec les distinctions qui
s'imposent.
Bibliographie
-André Lehr, De Klokkengieters François en
Pieter Hemony.
-Dictionnaire des facteurs d'instruments de
musique en Wallonie, Malou Haine, Nicolas
Meeùs.
-Base de données de l'IRPA reprenant le fonds
De Beer.
-Centre généalogique de la Haute-Marne.
-Maurice Thouvenin, relevés généalogiques
sur les fondeurs du Bassigny. Edité au profit
des chercheurs.
HEUWIN Isaac
Maître fondeur de cloches originaire de Lille, et
actif à Ath en 1402.
Aussi orthographié HEUVIN, HOVIN, HEVIN,
HEWENS, HEWIN, HUWIN, HUVIN,
SAHUWYN, ZEWYN. Le DFIM prend pour
base la dernière orthographe.
Aurait été aussi actif à Ath en 1587, sous le
nom Isaïe Heuwyn. Doublon, mauvaise
datation, autre personne ? Nous ne possédons
aucune réponse.
HEUWIN Blaise
En France, il est connu des fondeurs du nom
de HEUWYN Blaise (de Saint-Omer), HEUWIN
Isaïe et HEUWYN Obert, tous trois actifs au
16ème siècle.
HOERKEN Jan & Willem
Ils sont deux fondeurs médiévaux originaires
de ‘s Hertogenbosch aux Pays-Bas. Leurs
noms sont Jan Hoerken et Willem Hoerken. Il
semblerait que la bonne orthographe du nom
soit HOERNKEN, c’est en tout cas tel quel que
les inventorie le campanologue André Lehr.
Jan et Willem sont fils de Lijsbeth Van
Hynthem et Wouter Hoernken. Leur grand père
est le fondeur de cloches Goderfridus Van
Hynthem, ou Hyntim. Les deux frères ont une
période d’activité qui semble être bornée entre
1444 et 1471. Ils ont une réputation
d’excellence, au même titre que Geert Van
Wou. Les travaux les plus connus les
concernant sont le gros bourdon de la
cathédrale d’Antwerpen. Cette cloche, datant
de 1459, est encore présente aujourd’hui. Elle
pèse 5300 kg.
On leur connait quelques autres travaux en
Belgique, dont une seconde cloche à
Antwerpen (3000 kg), un carillon non daté de
28 cloches à Bruxelles (disparu) et une cloche
de 1458 à Leuven, disparue elle-aussi. Jan
Hoernken décède aux alentours de 1471,
Willem décède quant à lui aux alentours de
1474. Entre ces deux dates, Willem Hoerken
effectue quelques collaborations avec
Gobelinus Moer. En 1471, sans que nous
sachions si Gobelinus Moer était impliqué, il fut
coulé la bancloche de Douai (France). Les
deux frères ont disparu sans qu’il n’y ait de
successeur connu. Luitgart, la veuve de
Willem, tenta de léguer la fonderie au tout
jeune Geert Van Wou, mais cela ne fut pas
couronné d’un succès commercial, pour une
raison que nous ignorons.
HOLTZER Jacob
Jacob Holtzer est un fondeur français qui fut
implanté dans la Loire, dans le village d’Unieux
(village à l’époque, ville aujourd’hui), à
proximité de Saint-Etienne. Il est l’un des rares
fondeurs à avoir travaillé sur la caractéristique
technique de réaliser des cloches en acier. Le
seul autre que nous connaissons actuellement
est Bochumer Verein en Allemagne. Les
cloches Holtzer sont rares en Belgique, elles
sont au nombre de trois. Les identifications
peuvent faire l’objet de réserve, étant donné
que la plupart du temps, c’est basé sur des
photos anciennes de qualité médiocre. Les
Holtzer ont des similitudes avec les Bochumer
verein. Reste que ces dernières sont très
majoritairement plus nombreuses et possèdent
un caractère industriel plus affirmé – bien
qu’autant concernant Holtzer et Bochum, les
périodes d’activité sont comparables. Lorsque
l’on parle de Holtzer, il s’agit des cloches
réalisées par Jacob Holtzer, mais aussi par la
société J. Holtzer, Dorian & Cie, créée en
1873. La période d’activité totale est 1857 à
plus ou moins 1873. La date de fin est difficile
à déterminer vu les innombrables fusions, dont
celle avec Creusot-Loire. En France, il est
mentionné la date de fin de manière nettement
plus factuelle, en citant la dernière cloche
sortie des mains de Jules Holtzer en 1873. Il
est clair que la suite des activités nous est
nettement moins connue.
Alsacien d’origines, Jacob Holtzer est né le 19
mars 1802 et décédé le 9 janvier 1862. Son
père était un forgeur de lames de sabres et de
baïonnettes, à la Manufacture d’armes de
Klingenthal. Les jeunes années de Jacob
Holtzer sont fort modestes. Ayant perdu ses
parents très tôt, il fait le voyage afin de
rejoindre son cousin Jean Holtzer, qui travaille
à la Manufacture d'armes de guerre de Saint-
Étienne. Assez rapidement, Jacob Holtzer
progresse. Alors qu’il a à peine 23 ans, il fonde
sa première entreprise. A la suite de ces
activités, une seconde entreprise est montée
en 1835, en collaboration avec Jean Holtzer.
L’usine est mise en place.
Cette usine connait une progression énorme,
avec un tonnage grandissant de manière
exponentielle les années passant. Très grand
technicien, il fond sa première cloche en acier
en 1857. La technique est mise à l’épreuve et
semble bien fonctionner. Cela vaudra à la
France de connaître environ 200 cloches de ce
type là. Jacob Holtzer décède en 1862, épuisé
d’une vie de labeur intense. Déjà en 1860, il se
retirait des affaires. La suite de l’activité est
reprise par son gendre Pierre-Frédéric Dorian.
Des essais sont réalisés afin de fondre des
cloches en aciers spéciaux. L’activité stoppe
en 1873, lorsque l’usine est absorbée par
Creusot-Loire. Il semble que la cloche n’est
pas une priorité pour cet industriel, préférant
se faire une place dans le matériel très lourd
(cages de laminoirs par exemple).
Les cloches Holtzer ont mauvaise réputation
du fait qu’elles sont en acier. Il est vrai que bon
nombre sont dissonantes et dans un état
catastrophique. Elles sont, tout comme les
Bochumer Verein, un intéressant
développement des recherches campanaires
dans une époque donnée : la révolution
industrielle.
HORACANTUS
Il s’agit d’une représentation belge de la firme
Eijsbouts des Pays-Bas. Durant l’année 1943,
d’innombrables enlèvements de cloches ont
été réalisés par l’occupant allemand, afin de
refondre le bronze et transformer ce métal en
matériel d’artillerie. Après la seconde guerre
mondiale, les clochers sont largement
dépeuplés de leurs cloches. Le gouvernement
décide à ce moment là de subsidier selon
certaines conditions l’installation de nouvelles
cloches. Les fabriques d’églises sont très
demandeuses. L’une des conditions, c’est que
le fondeur de cloche soit belge. Or en cette
époque, il y en avait trois : Michiels, Sergeys et
Slégers. Deux firmes hollandaises se
débrouillent habilement afin de contourner la
restriction. Petit & Fritsen constitue la firme
Bauwens-Goossens. Quant à Eijsbouts, ils
constituent la firme Horacantus.
La période d’activité d’Horacantus se situe
entre 1951 et 1969. Peu de cloches sont
réalisées en 1951. La firme étant plus tardive
que Bauwens-Goossens, les premiers vrais
travaux d’ampleur débutent en 1955. La firme
était basée à Lokeren. Les cloches se
distinguent légèrement des Eijsbouts. De très
bonne qualité artistique et sonore, si ce n’est
de la réalisation d’excellence, elles ne sont pas
forcément signées. Elles possèdent souvent
une estampille avec une petite cloche stylisée.
Les réalisations les plus connues (et
emblématiques) à ce jour sont les cloches du
carillon de Bruxelles, à la cathédrale Sainte-
Gudule.
Horacantus n'était pas qu'une société écran.
En effet, la fonderie avait une capacité
beaucoup plus lourde que l'établissement
d'Asten. Ainsi, des cloches de tonnage
important ont été réalisées.
HOUZEAU Jean
Fondeur originaire de Mons. Il nous est connu
pour la fonte d’une cloche à Wasmes,
probablement en 1569. Cette cloche est
appelée « Le Dindin ». Nous possédons
encore l’information qu’il fondit une certaine «
cloche-porte » aux alentours de Sainte-
Waudru de Mons. Il est qualifié des termes :
ouvrier des grandes forges demeurant à Mons.
Cette cloche pourrait dater de 1540. Il s’agit
probablement de ce qu’on appelle la cloche de
la porte. Une dernière information confirme
l’état montois de notre fondeur. Un contrat le
lie à la paroisse Saint-Germain de Mons le 27
février 1540, afin de fondre une cloche
destinée à cet emplacement.
HUART Joannes-Jacob
Aussi nommé HUART Joannes-Jacobus,
probablement dans les versions latinisées
d’épigraphies. Nous ne savons rien de ce
fondeur, si ce n’est qu’il déclare être originaire
d’Antwerpen. Il nous est connu pour les
travaux suivants : Antwerpen (1717, la date est
visiblement fausse), 2 cloches à Lier en 1781,
une cloche à Aartselaar en 1802. Sur cette
dernière, il déclare que c’est sa 102ème
cloche. Cela démontre à quel point nous
pouvons ignorer un bon nombre de fondeurs et
d’autant plus l’étendue de leur production. Un
fait assez particulier concernant ce fondeur,
ses rinceaux sont de style grec. C’est un indice
assez intéressant permettant d’identifier des
anonymes. Nous pensons que sa période
d’activité est bornée à 1780-1802, nous n’en
savons guère plusL
HUMBLOT Claude
Nous ne savons rien de ce fondeur, dont les
variations de nom sont Claude HUMBLOT,
Claude HUMBELOT et Claude HUMBERT.
Pour chacune des variations, il y a une foule
d'actes... En Belgique, il est connu pour deux
cloches bien identifiées, délimitant une période
de 1661 à 1667. En France, les
enregistrements sont plus flous. La période est
bornée à 1641 à 1661. Henry Ronot l'identifie
sous le nom Claude Humbert, de Levécourt.
Les enregistrements de cloches réalisées
semblent concordants.
INGLES Pierre
A ne pas confondre avec Pierre Jugle.
Fondeur local actif à Tournai en 1550. Il
effectue des réparations à la cloche des
ouvriers du beffroi de Tournai en 1548. Cité
dans les mémoires de la société historique et
littéraire de Tournai (1929) : A maistre Pierre
Ingles, orlogeur, pour avoir ouvré à la cloche
des ouvriers de ceste ville, et la fait sonner au
pied pour la commodité, 12 lb. (C. d'ouv. de
1548). Il est aussi cité un Jehan Ingles : A
Jehan Ingles, orlogeur, pour avoir renouvelé le
clavyer de l'orloge de ceste ville au Belfroy, par
ce que ledit clavyer estoit trop faible pour la
pesanteur des appeaulx, 37 lb. 2 s. (C. d'ouv.
de 1550). A notre sens, Pierre Ingles n'est
probablement pas fondeur mais campaniste.
DE JACQUIER DE ROSÉE
Alphonse-Marie-Eugène, (baron de)
Homme industriel, né le 27 septembre 1797 et
mort à Moulins le 30 novembre 1854, fils
d’Antoine-Laurent de Jacquier, Baron de
Rosée, et d’Elisabeth-Marie-Josephe d’Incourt,
baronne de Frèchencourt. Il s’est marié avec
Marie de Goër de Herve de Forets. Il fonde un
établissement nommé la fonderie d’Anhée, qui
sera repris par après, en 1865, par Hippolyte
Causard, d’où des similitudes épigraphiques
entre les cloches Baron De Rosée et Hippolyte
Causard. Le Baron de Rosée n’est pas un
fondeur de cloches mais un industriel sous-
traitant ses travaux. Les exécutants sont
Joseph MICHEL et Pierre-Henry MICHEL (voir
biographies à ces noms là). Il est certain que
les Michel père & fils fondaient pour luiL mais
quant à d’autres artisans ? Une référence
bibliographique note que : En 1787, l'empereur
Joseph II supprima l'abbaye de Moulins qui fut
remplacée par une forge puis, par une
fonderie. Le quartier abbatial est devenu
l'actuel château de Moulins, toujours habité par
la famille de Rosée. Cette fonderie, bâtie sur
l'abbaye par le baron de Rosée est devenue
une usine qui occupe maintenant, 150 à 250
ouvriers. Une autre source mentionne : il
exploite la fonderie de cuivre et le laminoir
d'Anthée de 1825 à 1832. Une dernière source
mentionne l’exploitation : d’une batterie,
tréfilerie de fil de laiton, et laminoirs, de
Jacquier de Rosée, Damoiseau et Gédéon de
Contamine, entre Landrichamps et Givet, au
lieu-dit Vieux-Pré, de 1787 à 1820. Nous
avons donc affaire à un établissement de
grande envergure.
Les cloches de Rosée sont toutes
extrêmement soignées du point de vue de leur
décor. Elles mentionnent absolument toutes «
aux usines de », puis des mentions variables,
comme : de Moulins près de Dinant, du baron
de Rosée, d’Anhée près de Dinant, etc. Après
1854, les cloches mentionnent parfois « par la
baronne De Jacquier De Rosée ». Peu de
cloches ne mentionnent pas les noms des
exécutants, de ce fait les Michel sont des
fondeurs bien connus. Le baron est aussi
fondeur de canons. Hormis les cloches des
MICHEL, bien identifiées, les cloches moins
bien identifiées, sortant des usines, sont au
nombre de 31. Elles bornent une période allant
de 1850 à 1859. C’est finalement assez
restrictif. Avec les Michel, nous pensons
étendre la partie antérieure à 1845 et avec la
reprise par Causard, la partie postérieure à
1865.
JANSSENS Cornelis
Aussi orthographié Jansens avec un seul S.
Fondeur connu pour une cloche conservée au
museum Vleeshuis d’Antwerpen. L’objet date
de 1595. L’épigraphie comporte le texte
suivant : CORNELIS IANSENS HEEFT MY
GEGOTEN / HIS / S. ANNA MCCCCCXCV.
L’objet proviendrait de la Sint-Annakapel.
JORIS Charles
Fondeur actif dans les environs de Liège entre
1700 et 1750. Il est assez difficile à identifier.
Le plus souvent, il signe sous la forme
CAROLUS JORIS, mais quel est le nom et
quel est le prénom. De nombreuses confusions
existent, sans que nous puissions déterminer
quelle version est la bonne. Le DFIM en établit
la biographie sous la forme que nous prenons
ici, à savoir le nom de Joris et le prénom de
Charles.
Une cloche citée par l'IRPA : Eglise Saint-
Remacle à Liège en 1738. L'épigraphie ne
laisse aucun doute. On retrouve une autre
cloche en 1717, à Saint-Jean-L'évangéliste de
Liège. Cette identification est déjà plus
délicate. D'après le DFIM, il fond la sonnerie
de l'abbaye de Saint-Hubert, ouvrage qui sera
détruit à la révolution. Le 3 septembre 1735,
on le retrouve en travaux à l'église paroissiale
de Tellin. Cette cloche est refondue en 1818
par les Gaulard. En 1737, il fond une cloche
pour Stavelot. L'instrument est détruit par la
foudre la même année. Là encore, la cloche
est signée Carolus Joris.
JORIS Joseph
Fondeur cité par l'Irpa, ayant réalisé une
cloche à Bras (sous-commune de Libramont-
Chevigny), en 1693. Nous ignorons
absolument tout de ce fondeur, quant à même
savoir s'il est réellement fondeur. La cloche de
Bras est belle mais reste somme toute assez
banale. Elle possède une grosse estampille
rectangulaire. Dedans figure un chandelier à
cinq branches, formant le mot IHS. Le nom de
ce fondeur nous parait plus que douteux. Il
pourrait s'agir d'une Joris-Joseph Du Mery mal
datée.
JACQUES
Meester Jacques fond plusieurs cloches à
Antwerpen peu après 1400.
JACQUOT Jean
Étrange individu que ce fondeur ! ... et en tout
cas, un casse-tête sans nom pour les
campanologues. En cause, il est aussi relevé
sous les noms : JACO Jean, JACOB Jean,
DEMARTIN Jean ainsi qu'une foultitude de
fautes orthographiques approchant les Jaco,
Jacqot, Jaco Ian, etc. Henry Ronot le relève
sous le nom JACQUOT Jean. Il précise en
note de bas de page que soudainement, en
1744, il se mette à signer JACOB, ce y
compris dans les actes de mariage et de
décès. Ces actes fantasques ne sont pas
expliqués.
La mention de DEMARTIN est une erreur. En
effet, Jean Demartin est un autre fondeur. Les
corrections adaptées ont été données aux
divers documents présents en ce site. Jean
Demartin et Jean Jacquot ont collaboré
ensemble pour une cloche réalisée à Ath en
1697, d'où l'erreur car la signature n'est pas
très claire. Le texte de dédicace est : IEAN
DEMARTIN IEAN IACQUOT MAFET FAIT
AHT 1697 - IEANNE CECILE CHAPLEN.
Jean Jacquot est né aux environs de 1694 et
décédé en 1762. Son acte de naissance n'a
pas été retrouvé dans les dépouillements du
cercle généalogique de Haute-Marne. Henry
Ronot suppose qu'il est né ailleurs. Il décède à
Breuvannes le 2 mai 1762.
Il se marie en première noce avec Françoise
Petitfour, décédée à l'âge de 26 ans. Le cercle
généalogique de Haute-Marne mentionne 23
ans, ce qui semblerait être une erreur.
Il se marie en secondes noces avec
Sébastienne Decharme, décédée à l'âge de 33
ans. Il se marie en troisième noces avec Nicole
Bailly.
Il aura au total 12 enfants, dont 4 sont décédés
en bas-âge. Le moins qu'on puisse dire, c'est
que Jean Jacquot n'aura pas été entouré par
la chance...
Pendant son premier mariage, il habite aux
Gouttes-Basses, un hameau de Breuvannes. A
ce jour, c'est une énorme exploitation agricole,
une départementale et une voie ferrée !
Durant son second mariage, il habite dans une
maison de la rue du Bois. Les numéros
n'existaient pas, donc nous ne savons pas la
localiser ; tout en gardant à l'esprit que le
paysage a inévitablement énormément
changé. A l'époque, ça devait être un petit
écart, au même titre que Gouttes-Basses et le
Dardu.
Les cloches de Jean Jacquot nous sont peu
connues, vu le faible nombre. De ce qui est
connu, le style est un peu maladroit mais
dénote une volonté de réaliser un objet
esthétique : belle frise, décor soigné, le tout
malgré des décalages d'épigraphies
indéniables. L'orthographe est totalement
désastreuse, ce qui nous fait penser que Jean
Jacquot était partiellement illettré. Cela devait
probablement l'handicaper.
Une cloche (Ath, 1717) possède des feuilles
de sauge, symbole de prospérité et de longue
vie... Ce dont l'entourage de Jean Jacquot
aurait bien eu besoin.
Les cloches qui lui sont connues en Belgique :
Ath (1697), Ath (1717), Beloeil (1701). En
France: Kernouès (1759), Lanrivoaré (1748),
Plougastel-Daoulas (1756), Plougonven
(1756), Plounéour-Tréz (1748, avec
DECHARME François), Plounéour-Tréz (1758,
idem), Poullaouen (17..), Saint-Benoit-sur-
Loire (1764, 2CL, avec MICHEL Jean), Boissy-
aux-Cailles (1733), Garlan (1760), Laz (près
de Chateauneuf du Faou, 1771), Saint-
Thegonnec (1769), Saint-Pierre de Guiclan
(1771).
Il est relevé comme fondeur en 1730 et 1743. Il
a manifestement réalisé une campagne
majeure en Bretagne. Actif de 1697 à 1764, le
moins qu'on puisse dire, c'est qu'il s'agit d'une
longue carrière. Les dates belges sont début
18ème, les françaises de 1730 à 1771. L'on
peut se demander s'il n'y a pas là un cas
d'homonymie. Vu les difficultés rencontrées
sur les noms, ce ne serait pas étonnant...
La cloche de Saint-Pierre de Guiclan
mentionne : L'AN 1767, MATHURIN
HIACINTHE AUTHEUIL, PROMOTEUR
GENERAL DU LEON, RECTEUR DE
GUICLAN, HERVE L'HERROU, PAREIN,
MARIE POULIQUEN MAREINE, LOUIS ET
JEAN JACOB M'ONT FAIT. Or, nous ne
connaissons pas de Louis Jacob ni Jacquot.
Ceci étant, nous ne connaissons pas le
prénom de son frère, de Maisoncelles. Dans le
même espace, il est mentionné à Laz : L'AN
1771 JEAN JACOB FONDEUR LOREIN. De
ce fait, il ne s'agit certainement pas d'un
fondeur breton, mais bel et bien d'une
campagne d'un fondeur lorrain.
JEAN DE LIEGE
Fondeur de cloches médiéval, maître fondeur,
dont les synonymes sont assez nombreux :
Maistre Jean, Magister Johannis de Leodio,
Jan uit Luik, Meester Jan uit Luik. Il est actif à
notre connaissance entre 1275 et 1288, mais il
est fort probable que la période d’activité réelle
est plus longue – tout simplement nous en
ignorons tout. Il est cité à deux reprises dans le
Fonds Terry pour avoir fondu deux cloches à la
cathédrale Saint-Paul de Liège, en 1275, en
collaboration avec le fondeur Gérard De Liège.
L’inscription de la cloche, donnée par le DFIM,
nous apprend que la seconde cloche était une
stormklok, ou bien une cloche d’orage. Ces
deux cloches ont été refondues
respectivement en 1854 par les Van Aerschodt
et 1881 par les Causard. En 1283, on retrouve
à nouveau la fonte d’une stormklok, placée à
l’église Saint-Denis de Liège. Fait assez rare,
la dédicace est écrite en wallon médiéval
liégeois.
JEHAN
Meester Jehan le Clocghieteur, cité comme
étant fondeur en 1380, éventuellement à
Leuven ou Antwerpen.
JEROME ET Cie, DUTÔT D.
Mentionné par l'IRPA, pour deux cloches à
Saint-Nicolas de Namur en 1870. A existé à
Paris sous le nom Dutot D., Jérôme & Cie'
1855-1875. Société de l'eucodoncine. Ce
fondeur nous est assez largement inconnu.
Fait très particulier, la terre de la fausse cloche
a reçu l'impression d'une dentelle ! C'est
unique. Le mot eucodoncine nous a intrigués.
Il s'agit visiblement, sans que nous n'en
connaissions le détail, d'un procédé de
suspension révolutionnaire. Un seul homme
peut sonner une cloche de 3 tonnes à la corde.
Malheureusement, nous n'en savons pas plus.
Les cloches sont signées Jerome et Cie, mais
nous pouvons douter qu'il s'agit d'un fondeur. Il
nous semble qu'il s'agit d'un (ingénieux ?)
campaniste. Il pourrait s'agir en fait de cloches
sortant des établissements Holtzer. Les
cloches sont aussi notées (Vaux-
Marquenneville) : fondues par Dutot et Cie.
Joseph Berthelé nous en dit : "Dutôt,
personnage de tempérament assez
aventureux qui ne coula jamais une cloche de
sa vie, mais qui ne s’intitulait pas moins
fondeur de cloches en bronze et seul fondeur
en France de cloches d’acier". Il habitait à
Paris au 9 rue des Trois Bornes. Il était gérant
d’une société au nom prétentieux, la société de
l’Eucodoncine (qui signifie en grec : bien
cloche mouvoir) qui possédait un système
spécial de mise en mouvement des cloches.
JOSÈS Colard
Fondeur médiéval cité principalement par le
DFIM. Attention, répertorié totalement par
erreur dans le DFIM comme COLARD (nom)
Josès (prénom). Le véritable nom est JOSÈS
(nom) Colard (prénom). Actif entre 1386 et
1390. Il ne nous semble exclusivement pas
fondeur en Belgique, bien qu’il lui fut connu
une période de domiciliation à Dinant. De ce
fait, nous ne répertorions aucun travail
particulier nous concernant vivement. Ce
fondeur semble être un « maître » tel qu’on les
appelait à l’époque. Attaché à la cour du Duc
de Bourgogne, il est qualifié de fondeur de
cloches, canonnier, armurier, dinandier et
étainier. Il est essentiellement actif aux abords
de Dijon, où il possède un terrain spacieux
ainsi qu’une belle demeure. Nous pouvons
supposer que son passage à Dinant
correspond à une période de formation
professionnelle, notamment parce que cette
ville était un pôle d’excellence en matière de
dinanderie à cette époque (d’où le nom de la
pratique d’ailleurs, qui est originaire de Dinant).
Son oncle Jehan Josès livre un splendide
aigle-lutrin datant de 1370 à Houffalize,
toujours existant à ce jour.
JUGLE Pierre
Fondeur cité par le DFIM. fl 1553-1558. Actif à
Mons. En 1553, il fournit une horloge à carillon
destiné au château de Mons (actuel beffroi).
En 1558, il livre une cloche destinée à l'église
Saint-Nicolas de Mons. Cité par Léopold
Devillers, 1830. Il est originaire de
Geraardsbergen (Grammont). Maître horloger
de grande réputation. Cité par Christian
Duprez : Le mercredi 5 septembre 1548, la
Tour, appelée, alors, « de l’horloge » fut
enveloppée dans l’incendie qui réduit en
cendre l’Eglise St-Germain et un grand nombre
de demeures. Il fallut la reconstruire et faire
faire une horloge à carillon. Ce travail fut confié
à Pierre Jugle, horloger à Grammont, qui en fit
la livraison en 1553.
JULLIEN Alexis
Date de naissance et de décès inconnus,
fondeur actif dans la seconde moitié du
XVIIème siècle et au début du XVIIIème siècle.
Il pourrait être né en 1662 et décédé en 1734.
Si la date de décès ne laisse que peu de
doutes, nous ne possédons aucun acte
concernant sa naissance.
Il est originaire du village de Damblain. Il
pourrait être le fils de Nicolas JULLIEN, lui-
même fondeur établi à Damblain, mais les
filiations ne sont pas établies. La soeur
d'Alexis JULLIEN, Marie-Christine JULLIEN,
se marie en 1688 avec Jean-François PETIT,
fondeur de bronze ayant été a priori actif en
Belgique. Des PETIT proviendra une dynastie
conséquente, qui elle-même débouchera sur la
constitution de la société PETIT & FRITSEN.
Quant à Alexis JULLIEN, il possède une série
de mariages compliquée. Il se marie avec
Elisabeth VERVERS en première noces,
Elisabeth KHAPPEN en secondes noces
(probablement KNAPPEN), Marai DEMERIX
en troisième noces (probablement Marie),
Maria STOBAERTS en quatrième noces.
D'après la même base documentaire, il serait
originaire de Champigneulles-en-Bassigny
plutôt que Damblain. Il existe 6 km de
différence, nous pouvons d'office imaginer que
les deux ont existé.
Il est qualifié, d'après Henry Ronot, de "maître
fondeur de cloches à Verte Peyis en Geltre".
Cette citation date de 1702. Si l'on passe outre
l'orthographe épique !, cela signifie
probablement qu'il est situé en province de
Gueldre aux Pays-Bas (Gelderland en
néerlandais). De notre côté, nous ne le
localisons nulle part d'autre qu'à Lier, et son
registre de fonderie semble témoigner en ce
sens...
Maître-fondeur est un terme à aborder avec
précautions. Les cloches des fondeurs du
Bassigny n'ont jamais été merveilleuses. Elles
ne sont pas spécifiquement médiocres, mais
elles ne cassent pas trois pattes à un canard
non plus. Alexis JULLIEN fait manifestement
de gros efforts en vue de la qualité. On voit
bien que les décorations sont soignées (bien
que minimes). En réalité, c'est surtout sur les
questions des profilages que de grandes
difficultés existent. Les cloches de JULLIEN
sont modestes, honnêtes, sympathiques, mais
dont la sonorité est un peu passable. Il obtient
un certain nombre de certificats de bonne
exécution et de recommendation, ce qui
témoigne tout de même d'un certain talent.
Il n'est pas établi le pourquoi de la migration
définitive d'Alexis JULLIEN vers les Pays-Bas
Espagnols. Peut-être est-ce à mettre sur le
compte des ravages de la guerre de trente ans
en Bassigny (1618-1648). Encore que, 40 ans
après la fin de la guerre séparent Jullien des
dévastations... En 1689, il coulerait son
premier mortier et de petites cloches,
probablement sous l'enseignement de Nicolas
II JULLIEN. Dès 1691, on le localise en
Belgique, notamment à Maaseik.
Dans les années qui suivent, tout laisse à
penser que les collaborations entre Alexis et
Joseph deviennent éparses. Le second se
consacre beaucoup à des campagnes en
Allemagne. Le contact n'est pas rompu pour
autant, puisque quelques collaborations auront
encore lieu.
En 1692, il se fixe à Weert, une ville des Pays-
Bas (frontières actuelles), dans le Limbourg,
entre Hasselt et Eindhoven. Toutefois, cela ne
désigne pas le lieu d'installation d'une fonderie
à poste fixe. Alexis JULLIEN reste itinérant,
comme en témoignent les contrats des fontes
de cette époque. Dans le courant 1700 et les
années qui suivent, quelques indices laissent à
penser qu'il commencerait à s'établir en
fonderie. Il collabore avec un certain C.
KNAPEN, probablement une aide familiale. Ce
dernier pourrait agir en tant qu'ouvrier. Nous
ne le connaissons pas établi comme fondeur.
Les premières années du XVIIIème siècle
semble éminemment difficiles, notamment d'un
point de vue financier. En cette période, le
mariage avec Elisabeth KNAPPEN parait dicté
par des raisons financières. En ce même
temps, une très importante commande tombe,
le carillon de Lier. En ces années et sans qu'il
ne soit possible de fixer la date, Alexis
JULLIEN déménage vers Lier. A Weert, il ne
laisse rien de spécifique.
En cette période de début 1700, signifiant une
certaine effervescence, des collaborations
semblent avoir lieu avec Jean FREMY, fils de
Mammès FREMY, et Claude FREMY. En
même temps, les FREMY sont de talent et il
est envisageable de considérer qu’ils
constituent une concurrence du plus rude. Le
départ de JULLIEN vers Lier pourrait être
considéré comme une répartition zonale.
Chacun se délimite une zone d’action. Le tout
s’est probablement déroulé à l’amiable, si ce
n’est amicalement, car les contacts entre
fondeurs restent réguliers. En 1702, il se marie
en troisième noces. L’état de ses dettes
semble arrangé, car les ardoises sont
effacées.
Le carillon de Lier, œuvre majeure d’Alexis
JULLIEN, est coulé de 1703 à 1707. Celui-ci
démontre des problèmes de justesse sonore,
ce qui existera à ce titre, et comme déjà
mentionné, dans toutes les cloches émanant
des fondeurs du Bassigny. Il est de plus à
signaler que les fondeurs du Bassigny avaient
très peu (si ce n’est pas du tout) d’expérience
en matière de réalisation de carillon. En cette
période, il réalise aussi un imposant tambour,
destiné aussi au carillon.
Ensuite, JULLIEN semble occupé à des
coulées aux Pays-Bas (frontières actuelles),
dont un bourdon de 7500 kg, aujourd’hui
disparu.
Les années qui suivent sont moins claires du
point de vue biographique, si ce n’est qu’aux
alentours de 1720, il est à nouveau endetté. La
même année, il se marie avec Maria DE
MERIX. Par la suite, des contrats sont signés,
en vue de cloches de sonneries ou d’un
carillon (Postel). Les qualités d’exécutions sont
parfois discutées, avec en quelques lieux, les
refus de plusieurs cloches, appelées à la
refonte.
Les années 1730 voient l’existence de
collaborations avec Ignatius Stephanus
Roelant. En effet, des cloches sont coulées à
la Chapelle de Bruxelles. En cette même
période, Jullien travaille aussi à Bruxelles, à
Saint-Gery. La collaboration avec les Roelant
est épisodique. Pour une raison inconnue, ça
ne tourne à rien, car plus aucun contrat
similaire n’est signé. Quant à la coulée réalisée
pour la cathédrale Sainte-Gudule de Bruxelles,
les résultats sont parait-il désastreux, à ce
point que la cloche est refondue en 1959.
Il forme Georges Du Mery au métier de
fondeur. Cet écolage est au minimum daté de
1733 et se situait à Lier (Lierre, sud-est
d'Antwerpen).
Il se marie en quatrième noces le 17 Février
1733 avec Maria STOBBAERTS (indiqué avec
2B par André Lehr). Il décède à Lier le 11
Décembre 1734.
Les cloches d'Alexis JULLIEN sont signées :
ALEXIUS JULLIEN. D'un point de vue
décoratif, ce sont des cloches simples, voire
austères. Ces cloches peuvent posséder une
estampille, assez compliquée. L'impression de
feuilles de sauges peut aussi figurer en pince.
En dernier lieu, signalons que le fondeur
utilisait de temps à autre une matrice afin
d'imprimer une grenouille. C'est assez rare. De
voir une grenouille en posture de nage sur une
cloche, cela fera dès lors rapidement penser à
une cloche d'Alexis Jullien.
Il ne laisse pas derrière lui une carrière
monumentale mais comme l’évoque André
Lehr, il a fait partie de ces précurseurs qui ont
travaillé sur la question du carillon avec
beaucoup de cœur. Ce seront ses
successeurs qui amèneront l’instrument
comme étant un art musical reconnu,
notamment en perfectionnant les aspects de
justesse sonore.
JULLIEN Joseph
Frère d'Alexis JULLIEN. Fils de Nicolas II. Il
aurait été établi à Champigneulles-en-
Bassigny. Des campagnes communes ont été
réalisées avec Alexis en Belgique et en
Allemagne. La période d'activité est bornée de
1687 à 1724.
En France, il a existé une cloche en 1684, à
Rosières-aux-Salines. Fondue avec Nicolas II
JULLIEN, il s'agit éventuellement d'une
campagne d'écolage. C'est la seule cloche
connue en France concernant ce fondeur. En
Belgique, il est connu 40 cloches de sonnerie
de ces deux fondeurs et 49 cloches de
carillons. Entre Joseph et Alexis, les travaux
sont indistincts, mais visiblement, Alexis est
extrêmemement majoritaire.
KAEIWAS Wouter
Fondeur originaire de Hoogeloon (NL, Bladel,
Eindhoven). Enregistré en tant que citoyen de
Mechelen en 1476. Serait décédé après 1508.
Il est connu pour quelques réalisations
échelonnées entre 1478 et 1495. Trois cloches
lui sont connues en Angleterre. Une cloche lui
est connue à Steensel aux Pays-Bas, fondue
en 1495 et une seconde à Riethoven (Bergeijk)
en 1478. Mentionné dans L'ancienne industrie
du cuivre à Malines de Georges Van Doorslaer
sous le nom QUAEYWAS Gauthier.
DE KAUSAERT Pierre
Fondeur originaire d'Arras en France et ayant
travaillé à l'église Saint-Servais de Schaerbeek
en 1597. Nous ne savons rien de ce fondeur,
si ce n'est qu'il n'a strictement rien à voir avec
la famille de fondeurs nommée Causard.
DE KOUDENBERGHE Egidius
Fondeur médiéval mentionné par l'IRPA.
Auteur d'une splendide cloche conservée à
Neerwinden. Cette cloche, dont l'épigraphie au
cerveau est onciale, date de 1394.
LAGASSE Nicolas
Fondeur connu pour avoir réalisé une cloche
en 1866 à l'église de la place Kuborn de
Seraing. Mis à part que cette cloche existe,
nous ne savons strictement rien de ce fondeur.
LAINVILLE François, LAINVILLE
Louis
Dans le Bassigny, les Lainville sont nombreux.
Seuls deux nous intéressent : François
Lainville, l'aîné et Louis Lainville, le cadet - Ce
sont deux fondeurs ayant beaucoup réalisé en
Belgique. Ils sont tous deux fils d'Antoine
Lainville. Nous possédons quelques rares
relevés de cloches pour Antoine Lainville.
Nous avons peine à considérer qu'il était
fondeur, étant donné qu'il était agriculteur.
Nous pensons qu'il a ponctuellement aidé ses
enfants. Nous n'en dresserons pas la
biographie.
Les cloches des deux frères Lainville sont
assez rarement différenciables. Ils ont travaillé
ensemble le plus souvent, allant jusqu'à signer
parfois : les Lainville frères. Ils ont collaboré
avec les Drouot et Regnault. En Belgique, ce
sont des cloches nombreuses. Elles sont
souvent d'une qualité passable. Quelquefois
même, la qualité est franchement mauvaise.
L'épigraphie est peu soignée et monotone. Les
fautes d'orthographe sont légion. Dans
l'ensemble, il n'est pas exagéré de dire que ce
furent des fondeurs médiocres. Ils devaient par
contre être de bons commerçants.
Nous allons passer en revue l'état des maigres
connaissance sur les deux frères Lainville. Ce
sont des fondeurs exclusivement itinérants, ils
ne possèdent aucun atelier fixe. Leurs
campagnes sont assez fortement orientées sur
la Belgique et notamment le Namurois. La
pleine période d'activité se situe aux alentours
de 1820-1830.
François et Louis Lainville sont les enfants
d’Antoine Lainville et d'Agnès Michel. Si l'on
doit les placer quelquepart, ils sont à rattacher
au village de Huilliécourt plutôt que Levécourt,
ce dernier village étant relativement
anecdotique dans leur existence. Un
déménagement a eu lieu entre la naissance de
François et de Louis. Quoi qu'il en soit, il faut
minorer les propos, les deux villages ne sont
distants que de 3 kilomètres. Huilliécourt est
un impressionnant village de fondeurs, Henry
Ronot en relève la bagatelle de... 100 fondeurs ! Aujourd'hui, le village compte 127 habitants.
LAINVILLE François
Né à Levécourt le 28 avril 1795 (9 Floreal an
III) et décédé à Huilliécourt le 9 août 1869, à
l’âge de 75 ans. D’après Berthelé, son surnom
était « Fanfan ». Les fondeurs du Bassigny
avaient souvent des sobriquets. Le DFIM
mentionne comme date de décès 1865, ce qui
semble être une faute de copie.
Il se marie avec Anne-Marie Drouot le 29
novembre 1820. Les premières coulées de
cloches semblent dater de cette période là,
(1816, 1819 puis 1820). En 1816 notamment,
on lui connaît une période d’apprentissage
avec Clément II Drouot et Regnault. Cette
période sera relativement courte vu que
Clément II Drouot décède en 1821.
Dans les registres de départ vers l’étranger
(voir actes52.fr), il est qualifié de fondeur de
métail et de fondeur de cloches.
LAINVILLE Louis
Né à Huilliécourt le 14 janvier 1797 (25 nivôse
an V) et décédé en même lieu le 30 janvier
1856. Il se marie avec Elizabeth Drouot le 18
janvier 1826. Elle est la sœur d’Anne-Marie
Drouot. C’est de cette manière que les deux
frères Lainville ont pour beau-père le fondeur
de cloches Clément II Drouot, domicilié lui
aussi à Huilliécourt. Cela les rapproche de la
même manière (beaux-frères) des fondeurs
Joseph Perrin et Louis-Etienne-François
Regnault. Les collaborations seront
fréquentes. Louis débute son apprentissage de
la même manière que François, avec Drouot à
Anvers. Il deviendra rapidement autonome et
dès 1820, les cloches sorties des coulées nous
semblent être exclusivement Lainville, elles
sont signées « Lainville Frères ». Les
campagnes s’orienteront surtout sur le
Namurois.
Il ne leur est pas connu de cloches après 1852
; il est probable qu’ils se retirent du métier pour
s’occuper de travaux moins itinérants. Sur
l’acte de décès de Louis, il est qualifié de
cultivateur.
Leurs cloches sont parfois honnêtes, voir à ce
titre la photo en tête de page, mais sont le plus
souvent peu soignées. Les Lainville
possédaient très peu de matrices. On retrouve
quasiment toujours les mêmes. En matière de
figure, un petit Saint-Nicolas est très souvent
présent, et permet de posséder un bon indice
de reconnaissance.
47 cloches leur sont connues en RECIB. Ce
nombre assez faible est à augmenter de
manière probable par de nombreuses
anonymes, que nous n’arrivons simplement
pas à reconnaître. En France, 4 cloches leur
sont connues, dont des mentions d’Antoine
Lainville. Serait-ce dès lors si sûr que ça que
les Lainville n’étaient pas fils de fondeur ?
C’est difficile à déterminerL
Ils n'ont réalisé aucune cloche exceptionnelle
en tonnage. Les cloches actuelles de
Huilliécourt sont des Honoré Perrin de 1869,
date de décès de François Lainville. Des deux
frères Lainville, il n'est connu aucune
représentation. D'après divers relevés, ils
n'eurent pas d'enfants.
LALOE Etienne
Fondeur français originaire de Frelinghien
(France, près d'Armentières, frontalier avec
Comines en Belgique). Cela semble avoir une
importance toute relative étant donné que ce
fondeur est itinérant. Il possède toutefois un
logis de sédentaire, vu que "Gabriel Venche
alla requérir en sa maison à Frelinghien". Il lui
est connu une période d'activité entre 1535 à
1546.
Le nom Laloé peut aussi s'orthographier
Lalolé. Une graphie ancienne de son nom est
Estienne Laloé. Il a eu un fils Ambroise, qui a
réalisé des travaux campanaires (clavier de
carillon, horlogerie), mais il ne nous est pas
spécifiquement connu comme fondeur de
cloches. Il y eut aussi un fils du nom de Jean,
mais on en ignore tout. Les Laloé nous sont
très peu connus. Cela se retraduit
inévitablement par un nombre de cloches
inventoriées fort faible. Il est connu qu'il
travaille aussi pour Béthune (France) en 1546,
en principe sur des travaux d'horlogerie.
On connait à Etienne Laloé essentiellement
des travaux de fonte à Tournai, on va le
rechercher parce qu'à cette époque, les
fondeurs tournaisiens ne sont plus légion. Il
réalise 8 cloches destinées au beffroi en 1535.
Ces cloches n'existent plus à ce jour. Ces
cloches pesaient ensemble 4320 livres
tournoises. La livre de Tournai valait à cette
époque 431 grammes. En 1536, il y ajoute 3
cloches. Suite à ce travail, il est nommé
horloger de la ville. Il reçoit dès lors ce qu'on
pourrait appeler un logement de fonction.
Malgré tout, les cloches de 1536 sont jugées
décevantes du point de vue de leur harmonie.
Il est demandé au fondeur François Legrand
de se charger des modifications au niveau des
harmoniques. Quels furent ces travaux ? Nous
ne le savons pas. Les travaux de 1535 ne sont
guère plus brillants. En effet, d'après Christian
Patart, les travaux ont nécessité de mobiliser
un nombre considérable d'ouvriers et de s'y
reprendre à plusieurs fois. Son fils prendra la
suite de l'activité à Tournai, en tant que
'orlogeur', tandis que Laloé retourne à
Frelinghien.
LANGUE Maximilien
Mentionné par l'Irpa. A fondu une cloche pour
Aubel en 1753. Le nom Maximilien LANGUE
ne fait aucun doute, mais nous ne connaissons
pas ce fondeur avec force de détails. Est
connu comme maître-fondeur en 1751 à Liège.
Le 10 juin 1751, il lui est commandé une
volumineuse porte en laiton. La cloche
d'Aubel, bien que d'épigraphie banale, est de
bonne qualité. Serait peut-être à considérer
comme fondeur de metail, dinandier, etc...
LAVALLOIS
Fondeurs baroques. Ils sont difficiles à
identifier vu les innombrables variations
d’orthographe de leur nom, dont nous listons
l’essentiel : Lavallois, Levallois, Lavalloys,
Lavalois. Nous ne savons pas quelle est
l’orthographe principale. La famille comporte
Jehan Lavallois, Adam Lavallois, un certain F.
Lavallois. D’autres données existent mais elles
nous paraissent douteuses. Ils sont connus
dans les comptes de Nivelles en 1539. On les
retrouve aussi à Liège en 1589, où il(s)
fonde(nt) la cloche de Saint-Pierre en
Outremeuse (qui a priori n’existe plus
aujourd’hui). Ces fondeurs nous semblent être
tout à fait mineurs.
LECOCQ Jean
Fondeur médiéval cité dans le Cloquet et De la
Grange. Ce fondeur de cuivre est cité dans les
comptes communaux de la ville de Tournai en
1465 et 1475. Nous pouvons nous demander
s’il n’est pas seulement un dinandier, estainier
ou batteur de cuivre. Son activité semble se
limiter à de la clochette.
DE LEENKNECHT
Les "De Leenknecht" sont une dynastie de
fondeurs de cloches. Ce sont des fondeurs
médiévaux. Ainsi, cette notice biographique se
bornera-t-elle à lister des noms et des
réalisations. De ces fondeurs, en réalité nous
ne savons rien. Entre 1365 et 1436, il est
connu de leur part une cinquantaine de
cloches. C'est assez exceptionnel concernant
des fondeurs médiévaux, pour lesquels nous
ne connaissons habituellement plutôt un à
deux ouvrages.
Les noms sont assez peu variables. On
observe les variations De Leenknecht, De
Leenknecht van Harelbeke, De Leenknecht
van Kortrijk. En réalité, c'est à quelques
kilomètres près la même chose, les deux villes
se touchent. Quelquefois, les signatures sur
les cloches sont des devinettes, mentionnant :
les deux frères Daniel et Roger, les trois frères
de Courtrai, etc.
Du nom de DE LEENKNECHT, les prénoms
de fondeurs connus sont : Andries, Clais,
Colaert, Daniël, Geeraard, Heynderic, Jan I,
Jan II, Jeroen, Michiel, Olivier, Pieter, Rogier,
Willem. Les liens entre eux sont rarement
établis. La liste est si longue et les réalisations
si peu précises, nous avons choisi de ne
mentionner que les deux plus importants en
Refond. Nous possédons un enregistrement
d'un certain Van Haerlebeke Joris. Nous
supposons qu'il fait partie de la dynastie, mais
nous ne l'identifions pas. Il est actif en 1393 à
Heusden.
La plus ancienne cloche encore existante qu'il
est possible de voir se trouve à Hal. Elle date
de 1390. Elle est suivie de celles de Damme,
datées de 1392 et 1398.
* DE LEENKNECHT Jan I - Présent et actif à
Brugge (Bruges) en 1307.
* DE LEENKNECHT VAN HARELBEKE
Daniël en Rogier - Ils sont nommés les frères
Daniel et Roger de Courtrai (Daniël en Rogier
van Kortrijk). Il est connu d'eux qu'ils fondent
une cloche pour Pencran, à côté de
Landerneau (Finistère), en 1365. Ils fondent
pour l'église Sainte-Mélaine de Morlaix. Cette
cloche serait signée "Daniel et Roger N. frères,
fondeurs à Courtrai en Belgique". L'auteur de
la notice sur la cloche rapporte qu'elle serait de
1345 ou 1365. Nous pouvons imaginer qu'il
s'agit de 1365 et d'une campagne en
Bretagne...
* DE LEENKNECHT Willem I - Fils de Daniel,
né vers 1350 et décédé en 1391 à Brugge
(Bruges). Nommé bourgeois de Brugge le 18
décembre 1369. Il fond en 1379 le bourdon de
l'église Sint-Niklaas à Veurne. En 1383, il fond
une cloche destinée à Bergues en France.
Suite à l'électrification des cloches, la "Bomtje"
de Veurne se fissure. En 1955, Marcel Michiels
Jr la refond à l'exact identique. La cloche de
Damme possédait (possède...) l'épigraphie
suivante : ARMA VOCO SIGNIS PER ME
CLAMATUR ET IGNIS ET PERCUSSA FORIS
DISTINGO TEMOUS IN HORIS ANNO
DOMINI MCCCLXXIX MAGISTER
WILLELMUS DE HAERLEBEKE ME FECIT IN
HONORE DEI MARIA VOCOR XPS VINCIT
XPS REGNAT XPS IMPERAT O MATER DEI
MTO MEI. ici apparait pour la première fois le
terme déformé Haerlebeke, que l'on peut
rencontrer régulièrement.
* DE LEENKNECHT VAN HARELBEKE Jan II
- Fils d'Andries, serait né aux alentours de
1435, actif en 1370 et décédé aux environs de
1435 (la date nous parait tardive). Il a été
domicilié à Gent (Gand) en 1380. En
collaboration avec ses frères Daniël et Clais, il
fond pour Damme deux cloches en 1370 et
1376. En 1377, il fond une cloche destinée au
beffroi de Ieper (Ypres). En 1388, il fond la
cloche Marie destinée au beffroi de Mons. En
1395, il fond une cloche destinée à Sint-
Martenskerk de Kortrijk (Courtrai) et deux
autres destinées à Sluis (NL), à l'hôtel de Ville.
En dernier lieu, il lui est connu une cloche
réalisée à Diest (église Saint-Sulpice) en 1401.
La cloche de Kortrijk possède l'épigraphie
suivante : VICTOR ES MINE NAME MIIN
LUUT SI GODE BEQUAEME VAN
TEMPEESTE BEHOET GOD AL ALSO
VERRE MEN MIIN LUUT HOEREN SAL IAN
DE LEENKNECHT MAECTE MI ANNO
DOMINI M CCC XCV. L'on voit assez
clairement qu'il s'agit d'une stormklok ou d'une
cloche de tempête.
La cloche de Damme possède l'épigraphie
suivante : DRIE GEBROEDERS MAEKTEN
MY VAN HARLEBEKE WAREN ZY MARIA IS
MYNEN NAEM ENDE MYNEN KLANK IS
WEL AENGENAEM. Il est assez amusant de
voir que la cloche est signée sous forme de
devinette : les trois frères d'Harelbeke.
* DE LEENKNECHT Daniël - Fils d'Andries,
actif en 1370 et décédé aux environs de 1418.
Il 1390, il dirige la corporation des fondeurs de
Gent (Gand). Avec son frère Michiel I, il réalise
en 1390 une cloche destinée à Notre-Dame de
Halle. Cette cloche existe toujours à ce jour.
En 1400 est réalisée une cloche destinée à la
Chatellenie d'Oudenaarde (une chatellenie est
une division administrative, en néerlandais
kastelnij). De 1401 à 1414, dix cloches sont
réalisées et accrochées à Sint-Pietersabdij
(Gent). Entre 1406 et 1412, il livre plusieurs
cloches au Danemark. Les exportations
témoignent d'un très grand savoir-faire. Daniel
De Leenknecht était très certainement un
"meester".
La cloche de Halle possède l'épigraphie
suivante : + II : GHEBROEDERS : MACTTEN :
MI : DANEL EN MICHHIL : VAN :
HARLEBEKE : ANNO : DNI : MCCCXC :
MARIA : EST : NOMEN : MEUM. Les deux
frères Daniël et Michiel m'ont faite en 1390.
Maria est mon nom. L'épigraphie est en textura
quadrata, très soignée. A la même date, les De
Leenknecht fondent une petite cloche des
heures, éclatée en 1936. Elle est gardée au
musée Torenmuseum. Elle s'appelle
Katharinaklok.
La petite cloche du Torenmuseum comporte
l'épigraphie suivante : + ECQUNC :
GOESWINUS : HEINRIC : PETRUS :
FIERIME : JUSSERUNT : PARITER :
APELLOR : SED : KATHERINA : SITER.
ADDIS : HORA : TIBI : VENIT : HIIS.
* DE LEENKNECHT VAN HARELBEKE
Michiel I - Fils d'Andries, né à Harelbeke en
1370. Outre les collaborations avec ses frères,
mentionnées supra (Halle, Oudenaarde, Gent,
Danemark), il travaille en 1416 à Gent (Gand),
en 1418 au Danemark, en 1423 au beffroi de
Tielt et en 1429 à Bourbourg (France).
La cloche d'Oudenaarde possède l'épigraphie
suivante : MARIA ES MYNEN NAME MYN
GHELUYT ES GODE BEQUAEME MICHIEL
DE LEENKNECHT HEEFT MY GHEMAECT
INT IAER ONS HEEREN M CCCC. Le nom de
Michiel est mentionné seul.
Les cloches de Damme possèdent les
épigraphies suivantes :
Stadsklok (1392) + (...) DOMINI M.CCC.XCII
(...)
Uurklok (1398) + ANNO DOMINI MCCCXCVIII
TRES FRATRES MICHI FECERUNT
HARELBEKE. Là encore, la mention des trois
frères.
* DE LEENKNECHT Pieter - Il fond une
cloche en 1413, actuellement présente à Kerk
O.L.Vrouw de Kortrijk. Elle provient de la
chapelle du cimetière (klok van de
Gravenkapel).
* DE LEENKNECHT Willem II - Il fond avec
DE LEENKNECHT Jeroen une cloche à
Moerbeke en 1435.
* DE LEENKNECHT Geeraard - Fils de
Daniel, il fond deux cloches destinées à Sint-
Jacobskerk de Gent en 1436.
* DE LEENKNECHT Olivier - Non identifié, il
fond pour Waregem à date inconnue.
Bibliographie
- Antoon-Jozef Deschrevel, Tijdschrift Biekorf
1959.
- Antoon-Jozef Deschrevel, Het
klokkengietersgeslacht de Leenknecht.
- Harold Van De Plasse, genealogie van de
Plasse/Leenknecht.
- Charles-Louis Diericx, Mémoires sur la ville
de Gand.
- André Lehr, Register van klokkengieters.
LEFEBVRE Hendrick
Fondeur baroque cité par la VBV. Il serait
originaire d'Antwerpen. En 1666, il existait 4
cloches de ce fondeur au sein du carillon
d'Aalst.
LE FEVER Johannes
Mentionné par l'Irpa pour une cloche à Wortel
en 1677. Inscription : JOHANNES LE FEVER
HEEFT MY GHEGOTEN. Ce relevé semble
être correct. Toutefois, nous ne connaissons
pas ce fondeur. Il nous est connu qu'un certain
Jean Lefevre a coulé en 1669 deux cloches de
9.600 et 3.300 livres pour la cathédrale de
Brugge, et ce fondeur est originaire du
Bassigny.
LEGAY Jean
Fondeur connu pour la fonte de deux cloches à
Ath, en 1682 et 1683. Il refond au moins une
Pierre Grongnart à cette occasion. Ces deux
cloches sont détruites en 1716. Le DFIM
mentionne ce fondeur comme étant originaire
de Saint-Quentin en France. De notre côté,
nous estimons que ledit fondeur est originaire
de Givenchy-en-Gohelle (sud de Lens). Il est
fils de Jean, homonyme. Il fond au moins une
cloche destinée à Douai. Aussi, son nom
pourrait s’orthographier aussi « Leguay ». Il est
fils de Florentin 1 Le Guay. Il est installé à
Douai en 1702. Nous estimons que tout cela a
un rapport avec le fondeur Florentin Le Guay
ayant réalisé le bourdon Emmanuel de Paris.
LEGRAND
Fondeurs de cloches actifs à Tournai durant le
16ème siècle et cités dans le Cloquet et De la
Grange. La famille comporte François I
Legrand, François II Legrand et Matthias
Legrand. François I Legrand a été actif en
1535, année dans laquelle il fournit deux
cloches destinées au carillon de Tournai. Il
signe ses objets avec les termes « Legrand
l’Ainé ». François II Legrand a été actif en
1588, date à laquelle il fournit une cloche
destinée à la porte Morel de Tournai. Cela se
situe à proximité du boulevard des déportés, à
la gare de Tournai. Le secteur est très
chamboulé d’un point de vue architectural
étant donné que c’est l’actuelle gare de
Tournai. Vu la date de réalisation, François II
est forcément distinct de François I, mais nous
ne connaissons pas les liens de filiation.
Matthias Legrand est actif en 1628, où il livre
une clochette de 6 livres destinée à la chapelle
des « infectézs ». Il est probablement à
considérer comme étant un batteur de cuivre,
dinandier et estainier. Ses liens de parenté
avec les autres Legrand ne sont pas connus.
LEGROS
Famille de fondeurs de cloches, qui comporte
Nicolas, Martin et Pierre. Martin est le petit
frère de Nicolas. Différentes versions existent
quant à frère et fils. André Lehr estime qu'il est
le frère, le Guetteur Wallon estime qu'il est le
fils (en 1928), ce dernier donne le nom de la
mère. Pierre est le fils de Martin. Concernant
Pierre, ce n'est que déduction. En effet, il n’est
connu – uniquement – que par une courte
citation sur une épigraphie de cloche, où il est
mentionné comme étant un aidant et fils de
Martin. Concernant les Legros dans
l’ensemble, leur nom de famille ne fait l'objet
d'aucune variation orthographique. Martin
Legros signe le plus souvent avec son prénom
latinisé : Martinus Legros. Pierre est mentionné
en version latinisée aussi : Petrus Legros.
LEGROS Nicolas
Floruit 1737-1772. Il est le premier des Legros
à nous être connu. Nous ne savons rien de lui,
si ce n'est qu'il est père ou frère de Martin. Il
s'agit d'un fondeur de très bonne réputation,
réalisant des cloches de sonnerie qui sont en
principe toutes antérieures à celles de Martin.
En 1752, il est auteur d'un carillon à l'hôtel de
ville de Liège. Celui-ci n'est pas répertorié en
RECIB car nous n'en connaissons rien.
LEGROS Martin
Né à Bouvignes-sur-Meuse le 30 août 1714 et
décédé à Malmedy en 1784. Fils de Nicolas
Legros et de Anne Bajot. Certaines sources
allemandes placent le décès de Martin Legros
en 1789. Bouvignes est un ancien village qui
fait aujourd'hui partie de l'entité de Dinant, le
village est situé immédiatement au nord de
Dinant. Floruit 1782-1784. Après quelques
études au collège de Dinant, Martin Legros est
placé dans un couvent comme orphelin, à
Liège. Il se distingue par son intelligence et sa
conduite exemplaire, il est dès lors placé
comme apprenti chez un fondeur de cloches
qui plus tard, l'adopta (nous ne savons pas de
quel fondeur il s'agit). Après la mort de son
père adoptif, Martin Legros dirige l'atelier
durant quelques années.
A la suite de cela, il s'installe à Malmédy ; il y
est domicilié en 1747, donc relativement tôt
dans son existence. Signalons à toutes fins
utiles qu'en cette époque, Malmedy ne faisait
pas partie de la Belgique mais de l'Allemagne.
Il n'y a donc aucun étonnement à ce que
Martin legros ait beaucoup fondu en
Allemagne.
Martin Legros nous est surtout connu pour le
carillon de 35 cloches qu’il réalise à Malmedy.
Caricaturalement d’ailleurs, il est connu
uniquement pour ces travaux là ; c’est un peu
triste car les autres réalisations ne manquent
pas d’intérêt. D'après certaines littératures, ce
carillon fut donné et non vendu, deux ans
avant sa mort. D'après encore une littérature
ancienne : Malgré son art, Martin Legros n'était
pas riche. C'est ainsi que lorsqu'il fondait les
cloches du carillon de Malmédy, il allait d'une
maison à l'autre recueillir l'étain, le cuivre et...
l'argent nécessaire à son ouvrage, et il était
parfois si embarrassé qu'il menaçait de
prendre par force l'étain que les ménagères ne
voulaient pas lui donner de bon gré.
Il est un fondeur fort actif en Allemagne. Ces
réalisations se trouvent à Köln et à Trier
notamment. Ce travail en Allemagne mérite
une étude à part entière. A la fin du 18ème
siècle, la ville de Köln lui accorde le droit de
bourgeoisie, étant donné qu'il coule les
meilleures cloches des cinq paroisses de la
ville. C'est une manière de le remercier.
Il est considéré comme un fondeur majeur en
Allemagne, mineur en Belgique (surtout du fait
du faible nombre). Ses cloches sont
caractérisées par un son argentin et une
pureté harmonique. D'après la littérature
ancienne : il possédait un secret qui donnait
aux cloches un son argentin. C'est ce qui le
rendit célèbre. Nous soupçonnons qu'il
demandait régulièrement aux nobles du coin
de jeter leurs cuillères et fourchettes en argent
dans le four. C'est ce qui se faisait souvent en
Russie. Presque toutes les cloches de Martin
Legros sont des stormklok. Elles mentionnent
très souvent qu'elles font fuir les tempêtes.
LEGROS Pierre
Probablement le fils de Martin. André Lehr
estime que ses dates de naissance et de
décès sont 1752-1808. Il est mentionné par
l'IRPA comme ayant fondu une cloche à
Tintange en 1805. Cette donnée est à
considérer avec beaucoup de précautions.
Nous pensons qu'il s'agit d'une cloche de
Nicolas Legros et mal datée, sans pouvoir
l'affirmer pour autant. Il est aussi connu,
comme évoqué supra, pour avoir fondu à
Stavelot avec son père en 1781. La dédicace
de la cloche ne laisse que peu de doute quant
au fait que Pierre est fils de Martin, la fin
comporte le texte : me refunderunt Martinus
Legros et Petrus, filius ejus, anno 1781. Il fond
une cloche à Echtz-Düren (Allemagne) en
1791.
Les travaux qui leur sont connus sont :
En Belgique : Membach (1732), Tilff (1737),
Hasselt (1741), Piringen (1744), Burg-Reuland
(1747), Sint-Truiden (1752, nombre non
connu), Liers (1753), 's Herenelderen (1758),
Neerglabbek (1761), Vielsalm (1772),
Malmedy (1782) - (1786), Esneux (non datée),
Polleur (1783), Tintange (1805). Un carillon de
35 cloches et 12 cloches de sonnerie.
En France : 85 Péault (1742), 63 Clermont-
Ferrand (1742), 76 Rouen (2 cloches, 1766),
57 Thionville (1768), 76 Vénestanville (1768).
Soit 6 cloches de sonnerie.
En Allemagne : Walberberg (1745), Paffendorf
(1747), Kerpen (1750), Flerzheim (1751),
Brenig (1754, 1776), Bonn (1756, 1780),
Elsdorf (1764), Köln (1756, 1771, 1773),
Lechenich, Liblar, Dirmerzheim, Walberberg
(dates non connues), Mechernich (1774),
Düren (1791).
En ce qui concerne l'Allemagne, il est estimé
qu'ils ont coulé environ 250 cloches. Elles sont
majoritairement disséminées en Eifel,
Rhénanie, Sarre et Westphalie.
LEVACHE Pierre, LEVACHE Nicolas
Les Levache sont des fondeurs de cloches et
batteurs de cuivre du XVIIIe siècle. Ils sont
semble-t-il originaires de Dinant, leur
production se concentre pourtant assez
rapidement dans la ville de Liège. Ce court
article est une biographie de cette petite
dynastie de fondeurs.
En matière de fondeurs, nous relevons
l’existence de : (1) Nicolas Levache ; (2) Pierre
Levache, frère de Nicolas ; (3) Jean-Baptiste
Levache ; (4) Nicolas II Levache. Ces deux
derniers (3) et (4) sont les fils de (2) Pierre
d'après le DFIM. En ce texte, je conteste la
filiation de (4) Nicolas. De multiples noms
complémentaires existent : jurés,
bourgmestres, religieux. Nous éluderons ces
personnages, lesquels ne seraient pas
fondeurs. Le nom Levache est parfois
mentionné Le Vache. On relève aussi Levage.
Cela n’a rien d’étonnant étant donné qu’en
wallon, le G est prononcé CH.
LEVACHE Nicolas
Né le 28 août 1658. Fils de Jean Levache,
originaire de Dinant. Nous ne savons
quasiment rien à son sujet. Rien n'atteste qu'il
soit fondeur, on lui attribuerait volontiers (et
plutôt) le titre de dinandier, batteur de cuivre.
Dans "Diverses généalogies, etc., deuxième
série, tome XIII, manuscrit des Archives de
l'Etat à Liège", Lefort cite un court passage
mentionnant la fonction de dinandier : Collar,
Collas ou Nicolas Le Vache, maître de batterie
de cuivre à Dinant, ayant épousé Marie
Rénaux, fille de Henry Rénaux et de Jeanne
de Wespin, en eut cinq fils et deux filles, Jean,
Henry, Pierre, Jacques, Collas, Marie, qui
épousa Pirard Pinsemaille, et Jeanne qui
épousa Jean du Culot.
On y apprend que Nicolas I est le père du
personnage principal nous intéressant : (2)
Pierre Levache. Dans un autre extrait du
même document, il est mentionné que Jean
(fils de Nicolas) devint maître de batterie de
cuivre. La fonction de dinandier fut transmise
et on peut le supposer, l'atelier fut poursuivi en
lieu et place.
LEVACHE Pierre
Né le 18 avril 1669 et décédé aux alentours de
1734, sans plus de précisions. Sa biographie
est assez peu précise. Nous savons qu’il est le
cousin de Perpète Renson, abbé de Leffe en
1722. En effet, nous apprenons que le 8 avril
1722, un contrat est passé afin de refondre
une grosse cloche, destinée à une nouvelle
église abbatiale en cours de construction - la
filiation est mentionnée, ainsi que le nom des
témoins. Cette cloche devait être d’un poids de
2075 livres. Cette cloche n’est plus présente
aujourd’hui, elle a disparu dans la tourmente
de la révolution.
De Pierre Levache, on sait qu’il réalise la
fontaine des Savetresses à Liège, en date de
l'année 1719, dont nous donnons une photo en
entête de ce document. En effet, une des trois
fontaines du grand marché de liège est signée
: FAITTE PAR PIERRE LEVACHE. Cette
fontaine est ainsi dénommée étant donné qu’il
y avait en lieu et place un marché aux vieux
souliers, où les femmes fabriquaient et
vendaient des savates. Le travail de sculpture,
exécuté par Pierre Levache, à l'aide de la
technique de la cire perdue, comporte les
armoiries du prince Joseph-Clément de
Bavière, ainsi que les Bourgmestres régents
de l’époque : Lambinon et Trappé. Les trois
autres panneaux de la fontaine datent de 1930
et n’ont rien à voir avec les travaux de
Levache. Par contre, Levache fit les quatre
têtes de coins, ou en tout cas on le suppose
fortement. Ce n’est pas un travail de fondeur
de cloches mais de fondeur de bronze
sculptural. Pierre Levache reçut 3433 florins
pour la partie métallique, tandis que 1200
florins étaient adjugés au constructeur. Dans
des littératures très anciennes, cette fontaine
est attribuée à Nicolas Levache. Tout laisse à
penser que c'est une erreur d'appréciation.
Il refond en 1726 la grosse cloche du couvent
des Récollets à Liège (actuellement l'Auberge
de Jeunesse Simenon). On ne sait rien à ce
sujet, la cloche semble ne plus exister.
En France, il est connu une cloche Pierre
Levache. Elle est située à Murol dans le Puy-
de-Dôme. Elle date de 1723 et a un diamètre
de 34 centimètres. Nul ne sait si Levache se
rendit là, mais Craplet le suppose.
On sait aussi qu’il se marie à une certaine
Catherine Lambert, et qu’il eut plusieurs
domiciles dans le centre de Liège. Laquelle est
veuve en 1734, donc Pierre Levache est
nécessairement décédé cette année là ou
avant (le DFIM mentionne 1735). Il a 6 enfants,
dont nous donnons le détail ci-dessous :
- Pierre Levache, né le 8 juillet 1707. Nous ne
le notons pas Pierre II, étant donné qu’il ne fut
pas fondeur.
- (3) Jean-Baptiste Levache, né le 24 juin
1708. Noté (3) car fondeur.
- Joseph, né le 21 janvier 1710.
- Joseph, né le 15 janvier 1711.
- Albert, né le 8 janvier 1712.
- Dieudonné, né le 30 août 1717.
A propos de sa localisation dans le centre de
Liège, celle-ci pose des questions. Jorissenne
évoque : Les recès du conseil de la cité,
registre 1735-1738, fol.228, font connaître
l'existence à Liège, en 1738, d'un Levage,
fondeur, installé sur le balloir Saint-Léonard ; le
prénom manque. [ Il puise sa source d'après
Théodore Gobert, Eaux et fontaines publiques
à Liège, 1910, p. 348 ]. Etrangement, cela ne
se situe pas au centre de Liège. Le balloir, un
nom d'origine germanique (bolwerc), désigne
les terres-plein qui longeaient les remparts.
Cela nous place plutôt du côté de la place
Sainte-Barbe et effectivement, Saint-Léonard.
Cela signifie un déménagement de Pierre
Levache, ou l'existence d'un autre fondeur
Levache en cette période ? Mystère...
Il figurait dans la liste des jurés, le 7 septembre
1699, pour représenter les batteurs. On
apprend aussi qu'il fabriquait des mortiers. En
effet, une très courte citation nous apprend
l'existence d'un mortier de pharmacien,
comportant l'inscription : Pierre Dutz m'a fait
faire par Pierre Levache, 1722.
Nous ne savons rien d'autre à son sujet, ou
bien les informations sont contradictoires, se
rapportant d'après nous à d'autres Pierre Le
Vache.
LEVACHE Jean-Baptiste
Né en 1708 et décédé en 1742.
Il réalise un carillon en 1735, pour Nijmegen
aux Pays-Bas. Cet instrument semble lui
causer beaucoup de difficultés. En effet, ces
travaux sont qualifiés comme étant un échec
spectaculaire. C’est à tel point que les cloches
sont liquidées, remplacées par des travaux
provenant de Peeter Vanden Gheyn et
Matthias Vanden Gheyn. Il se trouve alors
dans une situation très délicate, étant endetté
et poursuivi. Il décèdera quelques années plus
tard, à l’âge de 34 ans.
LEVACHE Nicolas II
Il est notablement connu comme étant le
fondeur du carillon pour le palais royal de
Mafra, au Portugal. Cet instrument a été monté
en 1730 en association avec Guillaume
Witlockx, de la ville d’Anvers (DFIM), bien que
diverses informations existent à ce sujet
(toutes autres sources). Ce carillon est réputé
être encore existant aujourd'hui (internet) et
d’une qualité désastreuse. Une seconde
source (A. Lehr) mentionne que ce carillon fut
si pitoyable qu’il dut être remplacé par
Witlockx. Cette information est légèrement
différente... De manière certaine, le tambour
de ritournelle automatique, pour le carillon
Levache uniquement, est fourni par Gilles
Debefve premier en 1756.
D'abord habitant de Dinant, il ne serait pas né
à Liège. De Dinant, il migrerait à Liège après
1722 (pour des raisons professionnelles ?).
Jorissenne explique : A Dinant, un Nicolas Le
Vache s'y rencontre, (Ndlr : en qualité de juré
des batteurs de cuivre), le 13 septembre 1700,
le 27 août 1702, le 6 septembre 1705, (cette
année-!à, il est en même temps député aux
enquêtes), le 5 septembre 1717 (député
encore), le 2 septembre 1719 (tiers) et le 6
septembre 1722 (tiers). Ce batteur est-il venu
à Liège quelque temps et fournit-il, en 1730,
les horloges et les cloches de Mafra ? Le
document que j'ai reproduit plus haut, dit qu'il
est de Liège. La disparition de son nom sur les
listes des jurés dinantais donne à croire que
c'est bien de lui qu'il est question.
Dinant faisant partie de la principauté de Liège,
ce type de migration n'aurait rien de bien
étonnant, surtout que Dinant était part
intégrante des Bonnes Villes.
Par la suite, il s’établit définitivement au
Portugal à l'occasion de la construction du
carillon de Mafra. Là-bas, on lui donne sans
sourciller la provenance d'Anvers, alors que sa
provenance de Liège ne fait aucun doute (voir
ci-après, l'épigraphie des cloches du carillon).
Nicolas II Levache est cité (ainsi que le
carillon) dans les des Ephêmérides
campanaires de Joseph Berthelé : Ces deux
horloges sont accompagnées chacune d'un
carillon monumental... Sur les 57 cloches de
chaque tour, 48 servent aux sonneries du
carillon correspondant et 9 aux sonneries de
l'horloge et aux besoins du culte. La cloche
des heures mesure 2 m 40 de hauteur et 2 m
80 de diamètre à la base. Elle pèse de 12 à
13000 kilos. C'est à Nicolas Le Vache, de
Liège, que Jean V s'adressa pour la fourniture
de ces horloges, de leurs carillons et de leurs
cloches. Le nom de Nicolas Le Vache est
gravé sur un certain nombre de cloches, avec
la mention de l'année 1730. Sur d'autres de
ces cloches, on lit le nom plus connu de
Guillaume Withluks [sic], d'Anvers, qui ne se
gênait pas pour se proclamer le premier
fondeur du monde.
La World Carillon Federation enregistre
seulement un carillon de 53 cloches à Mafra.
Les documents portugais (Oa carrilhões de
Mafra) enregistrent deux carillons, dont un au
nom de Nicolau (sic) Levache. Une dernière
source met un point final aux incertitudes
quant au nombre : Comme on faisait observer
au roi qu'un carillon coûterait deux millions et
demi de francs : c'est bien peu dit-il, faites
m'en venir deux. Et voilà comment, sans que
le monarque s'effrayât le moins du monde de
la dépense, il y eut un carillon pour chaque
clocher.
A priori, tout laisse à penser que les deux
carillons sont encore existants. Toutes ces
cloches portent l'une des mentions suivantes:
GUILHELMUS WlTHLOCKX ME FECIT
ANTVERPIAE ANNO 1730 ; ou bien :
NICOLAUS LEVACHE LEODIENSIS ME
FECIT ANNO 1730. (Donnet).
Nicolas II Levache fond aussi en 1730 des
cloches pour le beffroi de Douai. Ces cloches
ne sont plus présentes à ce jour. Avant ou
après Mafra, cela reste mystère !
Il est réputé être le fils de Pierre par le DFIM. Il
me semble qu'il y a deux Nicolas Levache en
cette même période, je ne suis pas certain que
l'on puisse affirmer cette filiation, ce d'autant
plus qu'aucun acte de naissance ne le reprend
comme tel et voir supra, les données sont a
priori claires. Il existe une information, pouvant
comporter à confusion : le cadet s'appelait en
réalité Nicolas-Dieudonné. Toutefois, né en
1717, on l'imagine mal fondre un carillon pour
le Portugal à 13 ans...
Les cloches de ces fondeurs qui nous sont
connues comme encore existantes :
- Une cloche du carillon de Liège, Saint-Jean
l’Evangéliste est signée Levache, sans que
nous sachions de qui elle provient. Elle
comporte l’inscription : LE VACHE ME FIT A
LIEGE EN 1726. Elle provient de Saint-
Adalbert de Liège. Il est possible d’imaginer
que c’est une Pierre Levache, ce ne serait pas
anachronique.
Nous nous demandons si de Saint-Adalbert,
elle ne proviendrait pas plutôt des Récollets.
-Tellin, musée des cloches - 1 cloche. 1734.
Présence attestée. LE VACHE M’A FAICTE.
-Stavelot, Musée de la principauté de Stavelot-
Malmedy - 1 cloche - 1724. Objet 10153419
réputé provenir de Pierre Levache.
Les cloches de ces fondeurs qui nous sont
connues comme détruites en 1943 :
-Berlingen, Kerk Sint-Agatha - 1 cloche - 1726.
Objet 80052. FAITE PAR LEVACHE. Réputée
provenir de Pierre Levache. Attention,
Berlingen et non Beringen, deux villages
différents. -Ans, Eglise Saint-Martin - 1 cloche - 1717.
Objet 10004083. LEVACHE LEODIENSIS ME
FECIT. Réputée provenir de Pierre Levache.
-Frasnes-lez-Gosselies, Eglise Saint-Nicolas -
1 cloche - 1725. Objet 10034840.
PPLEVACHE. Provient de Pierre Levache.
-Sint-Martens-Voeren - Kerk Sint-Martinus - 1
cloche. Objet 72961. LE VACHE VAN LUYCK
GEGOTEN.
Voilà qui clôture sur cette famille. Les
renseignements sont très épars. Il a existé fort
probablement une activité intense, dont nous
ignorons tout ou presque aujourd'hui.
Bibliographie
-Dictionnaire des facteurs d'instruments de
musique en Wallonie, Malou Haine, Nicolas
Meeùs. (DFIM).
-André Lehr, Biographie des fondeurs,
Register van klokkengieters.
-Gustave Jorissenne, Inventaire archéologique
de l’ancien pays de Liège, applique en laiton
coulé.
-Théodore Gobert, Liège à travers les âges:
les rues de Liège.
-Joseph Berthelé, Ephemeris
Campanographica.
-Journal de l'architecture et des arts relatifs à
la construction, collectif, Vol.1, 1848.
-Bulletin de la Société d'art et d'histoire du
diocèse de Liège - Volume 58 - Page 221.
-Bulletin des commissions royales d'art et
d'archéologie - Page 158, 1929.
-Fernand Donnet, Variétés campanaires -
Page 86.
-Notice historique et généalogique sur la
famille de Wespin, originaire de Dinant-sur-
Meuse.
LIENART Constantin
Mentionné par l'Irpa pour une cloche à
Aalbeke en 1808. Nous ignorons tout de cette
cloche et de ce fondeur.
LOISEAU Claude-François
Fondeur provenant de Robécourt, né le 30 mai
1789 et décédé le 20 avril 1843. Il ne se
doutait certainement pas qu'il serait suivi d'un
Claude François plus célèbre que lui !
Beau-frère d'Antoine ANTOINE, il prend son
écolage en matières campanaires auprès de
ce fondeur à peine âgé de 5 ans de plus que
lui. A partir de 1809, les collaborations
deviennent fructueuses. Deux jeunes gens de
20 et 25 ans parcourent la Belgique à la
recherche de commandes. De Claude-
François LOISEAU exclusivement, il est connu
deux cloches en Belgique. Ce sont des
cloches à l'épigraphie proche de celle de
Courteaux. Ce sont des cloches honnêtes,
simples et franches.
LOMBARD, LOMBARD, PERSEAUX
ET AUBRIX
Que sait-on de Lombard ? La réponse est
simple, quasiment rien !
Nous ne connaissons pas son prénom pour les
inventaires belges. Il provient de Montignies-
sur-Roc, ce qu’il orthographie parfois Rocq.
C’est un sympathique hameau des Honnelles.
Géographiquement parlant, ça se situe à
proximité de Valenciennes, mais du côté
Belge. En France, il est identifié deux fondeurs
du nom de Lombard :
- Edme Lombard.
- Nicolas Lombard, provenant de Robécourt
(Bassigny), fils de Edme Lombard. Ce dernier
aurait collaboré avec Pierre-François Cochois.
Il est mentionné en France que ce dernier
aurait effectué des travaux en Belgique.
Nous pouvons suspecter que nous sommes en
présence des bons fondeurs, sans pour autant
avoir de base solide pour l’affirmer. Il est
mentionné dans une monographie de
Montignies-sur-Roc l'existence d'une fonderie
de cloche (sédentaire), sans information
complémentaire.
En contrepartie, nous sommes amenés à
penser qu’il existe des sources de confusion
dans la généalogie des Lombard. En effet,
nous relevons pour notre part que :
Un certain Edmé Lombard (avec un accent é)
est né le 27 juin 1681 à Everly, décédé le 26
février 1743 à Jutigny. Notons (voir ci-après)
que c’est extrêmement proche de Sognoles-
en-Montois et de Lizines. Ce dernier, aura 5
enfants, dont un Nicolas Lombard et un Edmé
Lombard :
Nicolas Lombard : né en 1704 et décédé le 13
février 1772 à Jutigny. Profession : vigneron et
laboureur.
Edmé Lombard : né le 19 avril 1717 à Jutigny.
Il est assez probable que des descendants de
ces personnes soient les fondeurs des cloches
de Seine-et-Marne. Il serait par contre plus
scabreux d’affirmer que ces personnes sont
celles qui nous intéressent en Belgique.
Au sujet de Perseaux et Aubrix, nous ne
savons strictement rien, aucun inventaire ne
les mentionne. Il est mentionné sur une seule
cloche le nom Perseau, sans X. A propos de
Perseau sans X, mentionnons pour mémoire
que de très nombreux fichiers généalogiques
mentionnent une famille Perseau à
Audregnies, village voisin de Montignies.
Curieusement il n'y a quasiment pas de
Perseau ailleurs. Les personnes qui pourraient
nous intéresser sont Perseau Jacques et
Perseau François. Vu le nombre de Perseau
dans le secteur et l'absence de PerseauX,
nous pouvons penser que le sans X est la
bonne orthographe.
De ces fondeurs, les cloches connues sont les
suivantes, (Perseaux ; Perseau = aucune,
Aubrix = aucune). Les Lombard sont ci-
dessous. Pour les cloches françaises,
certaines épigraphies mentionnent que Edmé
Lombard est originaire de Champigny (89340).
La grande question est : est-ce que les
fondeurs français sont de la même famille, du
genre père et fils ? Il serait aventureux de
répondre oui. Ce serait plutôt... pourquoi pas !
Belgique
-Mons, Eglise Saint-Denis - 1 cloche - 1807.
Déposée en 1943.
-Masnuy-Saint-Pierre, Eglise Saint-Pierre - 1
cloche - 1766. Déposée en 1943.
-Elouges, Eglise Saint-Martin - 1 cloche - 1803.
Déposée en 1943.
-Erquennes, Eglise Saint-Ghislain - 1 cloche -
1783. Déposée en 1943.
-Gottignies, Eglise Saint-Léger - 1 cloche -
1780. Déposée en 1943.
-Casteau, Eglise de la Sainte-Vierge - 1 cloche
- 1804. Déposée en 1943.
-Montignies-Lez-Lens – 1 cloche – 1806.
Déposée en 1943.
-Herchies – Eglise – 1 cloche – 1805. Déposée
en 1943.
-Strépy – Eglise Saint-Martin – 1 cloche –
1804. Présence certaine.
-Strépy – Eglise Saint-Martin – 2 cloches –
1804. Refondues par Drouot en 1887. Une de
ces deux cloches n'est pas identifiée avec
précision comme étant Lombard.
France
-La Motte-Tilly (10) – Eglise – 1 cloche – 18.. –
Edme Lombard.
-Lizines (77) – Eglise Saint-Georges – 3
cloches – 1805. Edme Lombard.
-Sognoles-en-Montois (77) – Eglise – 1 cloche
– 1805 – Edme Lombard.
-Courlon-Sur-Yonne (89) – Eglise Saint-Loup –
1 cloche – 1794 – Edme Lombard.
A ces cloches, il faut ajouter les informations
suivantes, qui nous sont données par Gilles
Mesnil, de Paris :
- Frasnoy (59) à 5 km du Quesnoy – 1 cloche
non datée – Inscription : PAR MSR ET MRE
DE ROBILLARD BOURGOIS L'AN 1782, J'AI
ÉTÉ NOMMÉ MARIE JOSEPH & PAR
DAMME MARIE ROBILLIARD ÉPOUSE DE
MISSIR DESFONTAINES DE ST DNE
ESCUYÉS, SEUR DE COMBLESIR
COUPIGNY DE FRASNOY. FAIT PAR LES
LOMBART.
- Anor (59) – 1 cloche (qui n'existe plus à ce
jour) – 1788 – Inscription : L'AN 1788 J'AI ÉTÉ
BÉNITE AU NOM DE DIEU ET DE LA STE
VIERGE AYANT POUR PARRAIN ET
MARRAINE LA JEUNESSE D'ANOR
REPRÉSENTÉE PAR LE SSR NICOLAS
MARTIN MAYEUR ACTUEL QUI M'A NOMMÉ
JESUS MARIA. AU CULTE DIVIN J'APPELLE
LES FIDÈLES / JE CHASSE LES DÉMONS
LE TONNERRE ET LA GRELE / LES
LOMBARDS DE MONTIGNIS SUR ROCQ
M'ONT FAICT ET MA SŒUR.
- Wallers (59) – 1 cloche – 1784– Inscription :
IAPPRTIEN A WALLERS IE MAPPELLE DE
ST HILAIRE IAI POUR PARRAIN ET
MARAINE LA COMMNUNAUTÉ IE SUIS
POUR APPELER LES CRÉTIENS AU
SERVICE DIVIN ET POUR LEUR FAIRE
SOUVENIR DE LEUR DERNIÈRE FIN. FAIT
PAR LES LOMBARD DE MONTIGNIES LAN
1784.
Caractéristiques des cloches Lombard de
Belgique : elles possèdent souvent des anses
très élancées. Nombreux filets et lignes de
dédicace. Rinceau fleurdelysé. Inscription
Montignies-sur-Rocq à la fourniture. Jolies
cloches de belle facture. Les anses élancées
ne sont pas systématiques. Caractéristiques
des cloches Lombard de France : les anses ne
sont pas aussi élancées mais forment un bel
ovale. Nota : ça correspond exactement à la
forme des cloches de Gottignies et Erquennes,
datées de 1780 et 1783. Nombreuses lignes
de dédicace.
Strépy - Inscription de la cloche refondue en
1887, et Lombard de manière certaine : L'an
1804, j'ai été nommée Marie Norbertine par
Norbert Durieu, abbé de Saint-Feuillien,
chanoine honoraire de Tournai, recteur de
Strépy, parrain et par Marie Catherine Delattre,
épouse de Godefroid Waucquez, censier à
Bracquegnies. J'ai été faiteainsi que mes deux
soeurs, sur les dons volontaires des habitants
de Strépy, à qui j'appartiens. J'ai été faite par
Lombard et Aubry de Montignie-sur-Roc.
Strépy - Inscription de la seconde cloche
refondue en 1887, Lombard de manière
incertaine: L'an 1804, j'ai été nommée
Alexandrine Amélie par Alexandre Dassonville,
gardien des Récolets à Mons, parrain et par
Amélie Deneubourgépouse de Jean Joseph
Huart, censier à Strépy, marraine.
LOVINFOSSE Jean-François
Fondeur de cloches cité par le DFIM. Il s’agit
surtout selon nous d’un campaniste qui s’est
improvisé fondeur de cloches en diverses
périodes. Il réalise en 1818 une cloche
destinée au Couvent des Filles de la Croix, rue
Hors-Château, à Liège, et conservée au Trésor
de la Cathédrale de Liège. En 1819, la
fabrique d’église de Herve lui passe une
commande de 3 cloches, lesquelles sont
coulées et installées par ses services en 1821.
Les travaux sont immédiatement décriés par
certains des commanditaires. Dans l’attente,
un jugement du tribunal donne ces cloches
pour bonnes. Les cloches qui lui sont connues
sont : Angleur (1818), Liège (1818), Couthuin
(1819), Herve (1821), Huccorgne (1831),
Uikhoven (1832). Ces cloches ne semblent
pas spécialement manquer de qualité,
l’épigraphie est banale mais correcte. Il semble
trainer dans tout cela un certain H. Lovinfosse,
qui pourrait bien être un fils et successeur de
l’établissement. Jean-François Lovinfosse (ou
éventuellement De Lovinfosse) pourrait être
originaire du Liégeois.
MABILON Johann
Fondeur cité par l’IRPA, auteur d’une cloche
existante à Amel (Amblève), hameau
Deidenberg, datant de 1864. Ils nomment le
fondeur Mabillon (2L) Johannes. Cette cloche
était en plein air et semble ne plus exister
aujourd’hui. Nous pensons qu’il s’agit d’un
objet provenant de Mabilon (un seul L) Johann,
ou encore Mabilon Jean.
Pfarramt Burg-Reuland cite aussi Johannes
Mabillon avec 2N, auteur de 3 cloches dans
des hameaux de l’entité, Dürler en 1901 et
Lascheid en 1907.
MABILON Glockengießerei
Fonderie de cloches allemande implantée à
Saarburg, active entre 1639 et 2002. Il s’agit
d’une famille de fondeurs de cloches originaire
de Saumur, en France, et qui a migré vers
Sarrebourg en Allemagne en 1590.
L’orthographe de leur nom à cette époque était
Mabilleau. Les données sont brouillés par le
fait que certains Mabilon se sont implantés à
Metz en France. Ces familles sont pour ainsi
dire exclusivement itinérantes durant de
longues périodes, ce qui leur simplifie les
questions de transports des cloches. Plus
précisément, ils ne sont pas à considérer
comme des fondeurs ambulants se déplaçant
en quête de commande, mais comme des
artisans fondant sur place. La fonderie connait
un essor fort limité en comparaison à certains
autres établissements allemands. Ils fondent
tout de même un nombre de cloches non
négligeable, dont certaines sont en acier. En
1920, la fonderie est menée par Wilhelm
Hausen et Johann Mabilon. Les cloches
Mabilon qui sont connues en Belgique
correspondent à des travaux à vérifier. Il s’agit
de Villers-Le-Temple (1777), certainement
existante mais dont l’identification est sous
réserves et Chevetogne, en 1983. La cloche
de 1777 pourrait être une Mabilon Maurice.
L’établissement Mabilon ferme en 2002. Les
locaux, inchangés, sont désormais un musée.
MAGRET Simon
Aussi orthographié MAIGRET. Fondeur de
cloches tournaisien actif en 1457 à Leuven. Le
DFIM le place comme étant actif entre 1453 et
1463. Il est natif de Haillicourt dans le Pas-de-
Calais, ou de Huilliécourt en Haute-Marne. A
des dates aussi éloignées, nous ne possédons
de toute évidence aucun acte dans les
archives de Huilliécourt. Simon Magret est
connu comme étant actif à Tournai en 1457 et
1462. En 1453, il fond la cloche nommée "la
bouchère" à Dijon. En même lieu, un bourdon
en 1457.
Il lui est connu en France : une cloche
disparue, datant de 1462, à la cathédrale
Saints Pierre et Paul de Troyes, une cloche à
l'église des Cordeliers de Dijon, datant de
1463. Une cloche de 1453 aurait été
conservée et déplacée vers Meursault.
MAGRET Dominique
Fils de Simon Magret. Connu comme étant
actif entre 1457 et 1462, avec son père Simon.
En 1462, il livre à carillon à Leuven.
MAITROT Charles
Il n'est pas évident de dresser une biographie
de Charles Maitrot, les documents le
concernant sont en nombre limité. De plus, les
enregistrements d'actes sont difficiles à
exploiter, du fait que plusieurs homonymes
(bucheron, fermier), possèdent les mêmes
noms en mêmes lieux.
Charles Maitrot est né à Thol-Les-Millières le 7
décembre 1848 et décédé à date inconnue,
après 1891. Dans le cadre des fondeurs du
Bassigny, il est assez tardif.
Il est le fils de François-Martin Maitrot et de
Marguerite-Désirée Perrin. Il effectue son
apprentissage auprès de son oncle Honoré
Perrin-Robinet. Plusieurs collaborations auront
lieu. En 1873, il coule les premières cloches en
son nom propre. Notons que trois cloches,
localisées à Pussemange en Belgique, sont de
beaux témoignages en tant que démarrage
d'une activité de fondeur. Ces cloches
comportent la dédicace : PERRIN ET
MAITROT A MEZIERES CHARLEVILLE. Elles
ont été coulées à Mohon, dans l'atelier de
Perrin-Robinet. Elles pèsent 873, 603 et 440
kg.
En 1874, il s'expatrie. Nul ne sait s'il s'agit
d'une campagne sans retour au pays ou d'un
départ volontairement définitif. Quoi qu'il en
soit, il sera présent deux ans à Muno, en
Belgique, d'où il réalise les principales cloches
qui lui sont connues en ce pays. Par la suite,
on le retrouve à Blombay en Ardennes. Ces
déplacements sont assez limités (70 km). Plus
tard et toujours en saut de puce, il sera
domicilié à Charleville, avant d'être à nouveau
enregistré à Blombay.
Berthelé évoque qu'à Charleville, il est marié.
Nous n'avons retrouvé aucun acte à ce sujet.
Notons qu'il est identifié comme étant Defoin-
Maitrot dans le fonds De Beer. Nous
n'identifions pas l'identité de ce "Defoin".
La dernière activité qui lui est connue est 1891.
Le lieu de son décès est Blombay. Joseph
Berthelé précise le concernant : N'a eu, en
somme, comme fondeur de cloches opérant à
son compte, qu'une carrière assez courte.
Henry Ronot le considère plus comme un
expatrié qu'un réel fondeur du Bassigny, d'où il
n'aura finalement, qu'un rapport d'origine.
Les cloches de Maitrot, peu nombreuses, sont
difficiles à caractériser. Pour ce qui est connu,
c'est de grande qualité, notamment de belles
frises végétales fleuries. L'art campanaire est
extrêmement similaire aux Drouot, ce qui n'est
nullement étonnant étant donné qu'il est le
neveu de Joseph Drouot.
En RECIB, les cloches qui lui sont connues
sont : Martilly (1873), Pussemange (1873),
Lambermont (1874), Muno (1874), Florenville
(1875), Mabompré (1891). Avec 13 cloches, ce
n'est pas le fondeur le plus prolixe de la
Belgique ! En France, les cloches qui lui sont
connues sont : Aubigny-les-Pothées (1877),
Adon (1882), Bourg-Fidèle (date non connue),
Etalle (date non connue).
Deux périodes se dessinent : une de 3 ans au
démarrage de l'activité, assez nette, puis une
activité éparse et malingre jusqu'en 1891. On
ne peut pas qualifier ce fondeur de
professionnel à temps complet.
MALDEURET Jean
Fondeur médiéval cité dans le Cloquet et De la
Grange. Il est actif à Tournai entre 1503 et
1518. Il décède en 1532. Il s'agit surtout d'un
dinandier de grand renom. Il n'est pas
réellement fondeur de cloches. En 1518, il
fournit des clochettes destinées aux sept
portes de Tournai.
MARCHAND Jehan
Fondeur de cloches médiéval mentionné dans
les comptes de la ville de Tournai en 1504.
Nous ignorons tout de cet auteur.
MARICHAL Claude
Aurait été le fondeur des cloches de Rosières
(Rixensart) en 1633. Nous ignorons tout de cet
auteur.
MARINELLI, Pontificia fonderia di
campane Marinelli
Fonderie italienne, implantée à Agnone, Via
Felice d'Onofrio 14 – 86081. Agnone fait partie
de la région de Molise, au centre-sud de
l’Italie. Cette fonderie a une présence
anecdotique en Belgique, étant donné qu’elle
n’a livré qu’une seule cloche au sein du pays.
En contrepartie, il s’agit d’une symbolique
forte. Cette cloche a été livrée ‘a priori’ en
2002. Nous n’avons pas réussi à avoir la date
exacte. Elle est placée au Bois du Cazier. Elle
se nomme 'Maria Mater Orphanorum'. Est
tintée 262 fois tous les 8 août, en mémoire de
l'accident de Marcinelle. Cette cloche est
décorée de mineurs, d’éléments miniers et de
nombreux détails concernant la vie du Bois du
Cazier.
La fonderie est un établissement très ancien.
Elle est le successeur d’une fonderie qui
existait déjà en 1040. D’un point de vue
historique, il n’est pas réellement possible de
parler de fonderie à cette date, car c’est très
précoce dans l’art campanaire. Les premières
mentions de la fonderie Marinelli en tant que
tel remontent à 1339, où l’on rencontre un
fondeur nommé Nicodemo Marinelli,
"Campanarus". A cette date, il reprend donc
une fonderie ancienne, qui était implantée à
Agnone. Au niveau des dynasties
campanaires, il s’agit d’un des établissements
qui a la lignée la plus longue (sinon
l’établissement détenant le record de
longévité). En 1924, le terme pontifical est
accolé au nom de la fonderie, ce suffixe est
donné par le Vatican. A ce jour, la fonderie est
tenue par Armando et Pasquale Marinelli, deux
frères. La fonderie produit environ 50 cloches
par an et emploie une douzaine de personnes.
Les méthodes employées restent fidèles aux
traditions ancestrales.
La fonderie est aussi une fonderie d’art, avec
la réalisation de portes en bronze, de mobiliers
religieux, panneaux et statues. Leurs cloches
sont presque toujours décorées de très
grandes figures religieuses, occupant presque
toute la robe. Les décors peuvent être assez
modernes et ne manquent pas de charme.
MARQUEBREUCQ Léopold
Est un fondeur belge ayant réalisé un nombre
mineur de cloches. Non fils de fondeur de
cloches.
Lieu et date de naissance inconnus, décédé à
Deux-Acren le 11 août 1869. Cette petite ville
se situe à quelques pas du nord de Lessines.
Nous pensons qu'il est né le 9 septembre 1807
à Deux-Acren, mais nous ne pouvons
l'affirmer. Malgré tout, Marquebreucq est un
nom rare et Deux-Acren un petit village. Il
aurait vécu 62 ans.
Il est initié à la fonte des cloches par Vital
Drouot, en octobre 1849, lors de la coulée
d'une cloche à Deux-Acren. Léopold se sera
probablement pris de passion pour le métier. Il
est présent à l'exposition de Mons en 1851.
Les cloches qui lui sont connues sont : Hoves
(1856), Molenbaix (1860), Estinnes (1860),
Rebaix (1862), Lens (1863), Enghien (1863),
Sint-Genesius-Rode (1864), Petit-Enghien
(1866), Ollignies (1867), Dour (1868), Ogy
(1872), Petit-Roeulx-lez-Nivelles (1872).
Les campagnes s'étalent donc de 1856 à
1872. Vu nos connaissances très partielles de
ce fondeur, il en manque probablement de
nombreuses. Il a principalement rayonné dans
un environnement proche, voire très proche,
de chez lui. Il est quasiment exclusivement en
région wallonne. Il ne lui est connu aucune
cloche en France. La cloche du carillon
d’Enghien a été refondue par Michiels en
1955. Elle était (aurait été) la plus facile à voir,
c’est dommage...
Conformément à la tradition campanaire de
certains des Drouot, les cloches de
Marquebreucq sont toutes à tête plate. Sur les
faussures, il figure une superbe estampille :
Léopold Marquebreucq, fonderie de Deux-
Acren, le tout dans un liseré de laurier. Ce sont
des travaux soignés. Sans voir l'estampille, il
existe un risque 'énorme' de confondre avec
des Vital ou Charles Drouot, les rinceaux sont
typiques et identiques. L'estampille semble
être d'une utilisation systématique chez
Marquebreucq. Assez étrangement, il
semblerait qu'il figure toujours en dessous le
mot "breveté". Serait-ce l'utilisation de la tête
plate. Ce serait étonnant, mais qui sait...
A son décès, son fils Gustave Marquebreucq
reprend les travaux de fonderie, à laquelle il
travaillera jusqu'en 1889. Nous ne lui
connaissons pas de travaux.
MATTAGNE Pierre
Fondeur (?) mentionné par le DFIM. Actif en
1737, il effectue des réparations aux cloches
de l'église Saint-Jacques sur Coudenberg. Or
en ce lieu, de nouvelles cloches Chevresson
arrivent en 1744. Nous pouvons supposer que
ledit Mattagne n'est pas fondeur mais un
campaniste.
MEIRE Louis
Est visiblement un horloger, actif en début
1900. Aucune source bibliographique ne le
mentionne comme fondeur de cloches. Alors
fut-il sporadiquement fondeur ? Nous sommes
amenés à en douter.
MELLIAERT Paschier
Fondeur originaire de Houtem (Veurne), dont
le nom fait l’objet d’innombrables difficultés.
Son nom de famille est Melliaert et son prénom
est Paschier. Le plus souvent, il y a une
inversion, car les patronymes sont devenus
peu fréquents. Les variations orthographiques
peuvent être Melliart, Helliaert, Pachier,
Paschiasus, Paschase, Passchier. Il est
nommé bourgeois de la ville d’Anvers en 1677,
il habitait alors Sint-Janstraat (Borgerhout). Les
cloches qui lui sont connues sont : Hoves-Les-
Enghien (1679), Antwerpen (1690), Lede
(1700), Antwerpen (1708, en musée). La
cloche de Hoves est encore visible à ce jour. Il
est surtout connu pour des cloches livrées à
Breda (Pays-Bas) en 1694. Le poids total des
travaux correspondait à 27300 livres.
Toutefois, le travail a été décrié par les
commanditaires et un conflit a éclaté à ce
sujet.
DU MERY Georges
Né à Hoves-Lez-Enghien quelques jours avant
le 4 mars 1715, décédé à Bruges le 1er août
1787. Du Mery est un fondeur majeur en
Belgique. Sa biographie peut être le sujet de
controverses ou de difficultés.
L'orthographe de son nom est variable. Il
existe Du Mery, Dumery et Duméry. Ces
variantes sont les plus fréquentes, sans qu'il
existe réellement de dominante. Les autres
variations sont : Du Meri, Du Merri, Du Merye.
Il en existe encore bien d'autres,
inévitablement. Ces variantes relèvent de
fautes d'orthographe. Quant au prénom, on
observe Georges, mais aussi la variante
néerlandophone : Joris. L'ensemble de ces
variantes ne provoque pas de confusions. En
effet, Du Mery est un nom suffisamment rare
pour que l'on ne se trompe pas avec un autre
fondeur.
Certains le font naître à Anvers. C'est inexact.
Cela relève de témoignages qui ne sont
donnés que parce que ça arrange les gens qui
le disent. Du Mery est né à Hoves-Lez-
Enghien, parfois orthographié Hooft dans les
anciens textes.
Il se marie avec Maria De Hondt, fille d'un
fondeur de cloches originaire de 's-
Hertogenbosch (Pays-Bas), parfois nommé
Bois-le-Duc dans d'anciens documents. C'est
probablement cette rencontre qui l'amena à
devenir lui-même fondeur de cloches. Il est
très probable qu'il effectua son apprentissage
en ces lieux.
Par la suite, il s'installe à Anvers, sans que
nous sachions à quelle date il déménage. Il
habitait alors à la rue au sucre. C'est
aujourd'hui Suikerrui dans le plein centre
d'Antwerpen. Chose sûre, la ville était
extrêmement différente en 1743 (ou
approché), mais la cathédrale était déjà bel et
bien là.
Le DFIM a une approche fondamentalement
différente. Du Mery apprend le métier chez
Alexius Jullien à Lier (Belgique). Cela se
situerait en 1733. Par la suite, il reprend la
fonderie de Guillaume Witlockx à Anvers en
1736. Cette reprise lui lègue le bâtiment de la
Suikerrui. Bien que les deux versions puissent
être complémentaires, la description du DFIM
est fondée. On sait en effet que Witlockx était
en ce lieu, et que Du Mery en repris la
fonderie.
Il resta peu de temps en cette ville, car
plusieurs facteurs réunis le firent déménager à
Bruges. En 1741, un violent orage détruisit le
carillon de cette ville, il fut appellé, ainsi que
son oncle De Hondt, en vue de fondre un
nouvel instrument. Les travaux sont
conséquents, c'est pourquoi la ville lui propose
gratuitement un atelier. Il s'agit aujourd'hui de
Hendrik Consciencelaan, à proximité des
anciens remparts.
La version du DFIM est toute différente. Il
logeait vers la rue du Miroir, aujourd'hui
Spiegelrei. Les versions sont peut-être
complémentaires... Nous ne le savons pas.
La première fonte du carillon fut un échec,
probablement du fait des impuretés ; le vieux
métal avait été utilisé. La seconde fonte fut
jugée bien meilleure, voire même excellente
pour nombreux chroniqueurs de l'époque.
C'est à ce titre que la ville de Bruges lui offrit le
logement à perpétuité. A partir de ce moment
là, les commandes allaient affluer.
Durant sa carrière, il réalisa 370 cloches (en
tout cas celles qui nous sont connues), et non
seulement des petites cloches de carillon.
Certaines avaient des poids magistraux,
d'autres existent encore à ce jour.
De Maria De Hondt, il a sept enfants, dont un
seul devient fondeur, sans pour autant
atteindre la renommée de son père. Il s'agit de
Guillaume Du Mery (1745 - 1793). Lui-même
aura un fils fondeur : Jacques Du Mery (1773 -
1836). Sauf inventaire complet, il ne leur est
pas connu de cloches en Belgique.
D'après Fernand Donnet, il décède le 8 avril
1784 (au lieu du 1er août 1787 fréquemment
annoncé).
MICHAUX Omer
Omer Michaux est un fondeur assez reconnu
en Belgique, mais il nous en reste un nombre
de cloches plutôt faible vu l'ample production
qu'a connu sa carrière.
Né le 25 mars 1877 à Jambes, il devient par la
reprise de l'établissement l'apprenti du fondeur
Alphonse Beullens, à Louvain. Il reprendra la
succession de l'atelier en 1903. Les cloches
sont alors signées (au moins en 1904) :
O.Michaux succ. A. Beullens Louvain. En
signant 'successeur de Beullens', Michaux
espère profiter de la réputation de ce dernier.
C'était chose courante de pratiquer ainsi dans
l'univers des productions campanaires.
De nombreuses légendes circulent au sujet de
la reprise de l'atelier de Beullens ; on imagine
notamment une belle histoire d'amitié entre les
deux hommes - une information dont j'ai
participé à la dissémination. Il n'en fut rien, ou
tout du moins rien de particulier. Beullens
arrivait à l'âge de la pension et cherchait à
remettre son affaire. Si ce fut Michaux qui en
pris la suite, ce ne fut pas sans difficultés. En
effet, Jean Debuyst mentionne que cette
affaire était fort couteuse pour le jeune
Michaux. Notre conteur campanaire explique
alors que, les parents ne sachant aider en
suffisance, une tante vint en aide ; Elle était
nommée Flore Fitjens. C'est elle qui permit
l'entrée d'Omer Michaux dans l'univers des
cloches.
A 26 ans et très motivé, tout juste fiancé, il
reprend ainsi les ateliers de fonderie et la
maison d'habitation, le tout à Louvain à
l'adresse mentionnée supra (voir Beullens). Le
vieux fondeur accepte de participer à un stage
de quelques mois auprès du jeune homme,
afin de permettre l'apprentissage. De cette
période, il ne fut rien d'autre qu'un contrat et
une succession a priori froide. Une touche de
chaleur tout de même : l'ouvrier expérimenté
(40 ans de maison) restait en place. Il se
nommait Liévin. Ce fut lui qui probablement
permit à Michaux de progresser, car l'art des
cloches est difficile à surmonter. Les débuts
sont qualifiés de difficiles. Michaux est
toutefois opiniâtre.
Par le fruit d'une publicité incessante et de
nombreux voyages, il décroche de multiples
contrats. On lui connaît comme oeuvre de
jeunesse en priorité le carillon d'Arlon,
totalisant 14 cloches ; celui de Braine-Le-
Comte n'existe plus (remplacé par un Petit &
Fritsen).
En 1913, à l'occasion de l'exposition de Gand,
il restaure et complète le carillon du beffroi.
Les gloires passagères seront rapidement
assombries par la première guerre mondiale.
Quasiment pourchassé, il s'enfuit en
Angleterre en 1914, où il travaillera alors dans
une usine de munitions. Lorsqu'il sera de
retour, Jean Debuyst décrit que la fonderie est
ravagée. Cela explique probablement le fait
que le n°38 Diestsesteenweg est un bâtiment
moderne sans charme.
Toujours d'après Debuyst, il est relaté que
Liévin, l'ouvrier de Beullens, avait enterré les
trente cloches du carillon de Ninove, afin
qu'elles ne soient pas volées. Par chance, il fut
ainsi possible de les récupérer. L'atelier sera
peu à peu reconstruit en 1919 et opérationnel
en 1920. L'année 1921 sera faste en
commandes. Les années 1922-1928
représentent une part de mystère, on ne sait
rien si ce n'est que nous disposons d'une liste
de réalisations.
La suite de sa carrière l'amènera auprès de
Marcel Michiels Jr où en 1929, il partagera
certaines fabrications de ce fondeur, ce plus
ou moins jusqu'en 1939. Cette collaboration fut
initiée sur le conseil de Jef Denijn. Il n'est pas
clairement établi le pourquoi de cette mise en
relation. Serait-ce pour faciliter le travail de
Michiels ? Peut-être cela ferait suite aux
tensions entre Félix Van Aerschodt et Michiels
? Nous ne pouvons le préciser.
En 1935, il obtiendra un grand prix en
compagnie des fondeurs et fabricants Somers,
Pauli et Michiels Jr. Ses bureaux étaient alors
situés au 211 avenue Rogier à Schaerbeek.
De ce bureau, il ne subsiste rien de spécifique
à ce jour. Cette adresse nous parait étonnante
étant donné qu'il était lovaniste, mais pourquoi
pas.
Les fabrications de carillon sont délicates,
nécessitant un accordage au cent près. A la
suite de refus de carillon ou de refontes, la
production vacille. Ces difficultés de réalisation
plongent Michaux dans des situations
financières compliquées, il s'endette. L'affaire
est peu à peu remise à Michiels, de manière
globalement informelle nous semble-t-il.
Michaux ne maitrisait probablement pas assez
l'accordage afin de se permettre la livraison de
carillon. Aucun autre fondeur ne maitrisait cette
technique à cette date, mais certains s'en
sortaient mieux par le profilage le plus exact
possible. Il est de fait que les cloches Michaux
ne sont pas forcément très justes entre elles ;
isolément elles sont agréables, mais les
partiels sont variables. Cela a certainement
joué en défaveur.
Michiels se trouvera lui-même rapidement
dans les difficultés, la seconde guerre
mondiale plongeant l'Europe dans la récession
et la guerre. Nous ne saurons plus grand
chose de Michaux, si ce n'est
qu'héroïquement, il cachera des cloches
intéressantes durant le conflit, suite aux
conseils de Joseph De Beer. Ces actes étaient
punis de mort en cas de découverte. Il s'agit
donc d'actes courageux.
Il décède à Louvain le 22 octobre 1956.
Certaines sources bibliographiques
mentionnent qu'il s'agit de 1955. Au cours de
sa carrière, il sera nommé chevalier et officier
de l'ordre de Léopold II.
En RECIB, nous lui connaissons 246 cloches
en décembre 2012. Au moins 89 sont des
cloches de carillon. Nous percevons très mal
quelle est l'ampleur de sa production. Un
nombre impressionnant de cloches a été
emporté par l'occupant en 1943. Ses cloches
sont le plus souvent de décoration néo-
gothique. La plupart de ses cloches ont des
décors identiques aux Beullens, Omer Michaux
a visiblement utilisé ses matrices. En fin de
carrière, des nouvelles lettrines ont fait leur
apparition, d'une typographie un peu étrange
et très reconnaissable. Bien que soignées, la
plupart des cloches de Michaux sont
aujourd'hui de piètre qualité.
MICHEL DE GAND
Ce nom est une transcription littérale
médiévale correspondant au fondeur Michel
LEMAIRE. Il est uniquement connu selon cette
transcription, le nom Michel Lemaire n’évoque
pas grand-chose (si ce n’est rien) aux
campanologues, même les plus aguerris. Il
peut aussi être appelé Maistre Michiel,
notamment dans les deux périodes où il est
domicilié à Brugge (1430 et fin de sa vie).
Ce fondeur médiéval a une période d’activité
que nous soupçonnons débuter en 1406, et qui
se termine en 1446, date de son décès. La
date de départ n’est pas bien identifié, la
première balise sûre et peu discutable se situe
en 1416. La seule base de biographie sur
laquelle nous pouvons nous baser est
Berthelé, étant donné que Cloquet et De la
Grange ne font qu’effleurer le sujet. Ce fondeur
est né à Tournai et décédé en même lieu. Cela
nous parait étonnant car nous l’aurions bien vu
naître à Gent (Gand), d’où son nom éponyme.
Berthelé nous décrit le personnage comme
étant certes un fondeur de cloches, mais il est
aussi un « politicien remuant » et un «
personnage important de la ville de Tournai ».
Il est nommé Bourgeois de la ville en 1406 et il
est nommé doyen des febvres en 1424 (y lire,
le patron des « orfèvres », fondeurs, batteurs,
dinandiers, étainiers, forgerons, etc.) C’est
donc un poste important. Il avait des fonctions
de police, de juré, de taxation, voire même de
saisie de produits, le tout concernant la guilde
dont il avait la charge. Outre des travaux
d’artillerie, on lui connait surtout de célèbres
travaux au niveau du beffroi de Tournai. Le
Vigneron, cloche précédemment fondue par
Robins De Croisilles en 1392, se fêle en 1416.
La même année, Michel De Gand refond cette
cloche. Toutefois, les travaux sont engagés
avec des difficultés, étant donné que ladite
cloche ne sortira des ateliers qu’en 1417. La
cloche est réputée n’être réussie qu’après la
quatrième coulée. Si ce n’estL que 12 ans
plus tard, la cloche est à nouveau fêlée. Il la
refond à nouveau entre 1429 et 1430.
MICHEL
Les fondeurs du nom de MICHEL sont assez
mal identifiés du fait que leur patronyme est
très répandu. Ils ont fondu nombre de cloches
relativement peu élevé si l’on compare aux
Causard : 21 cloches. Reste que certainement,
nombreuses reconnaissances d’épigraphie
attribuent à tort à du Omer MICHAUX
(anachronique en plus). De ce fait, il est
soupçonné un nombre de cloches plus
important.
MICHEL Joseph
Né le 29 novembre 1804 (le 8 frimaire an XIII)
à Rozières et décédé le 30 juin 1855 à
Warnant, sous-commune d’Anhée (Belgique).
Fils de Henry MICHEL, charpentier, ce qui
peut causer certaines confusions
orthographiques.
Il est d’abord ciselier, un métier qui était très
répandu dans le bourg de Romain (fabrication
de couteaux, ciseaux, etc, à vocation
professionnelle). Cette activité a disparu à la
fin du XXè siècle. Ce n’est qu’assez
tardivement, en 1840, qu’il devient saintier. La
rencontre avec Honoré PERRIN-MARTIN est
déterminante. Durant une période assez
longue, au moins jusqu’au moment où Perrin-
Martin déménage vers Robécourt (1848), des
collaborations ont lieu. Ces voyages ne se
déroulent pas en Belgique, mais plutôt dans le
nord de la France et la Lorraine. Les
collaborations des trois dernières années sont
nettement plus éparses.
Il se marie en premières noces le 11 avril 1825
avec Philiberte Fèvre (version du DFIM) (ou
confusion possible, Elisabeth Fèvre d’après un
double-acte), cette dernière décédée en 1842,
puis en secondes noces avec Marie Aubertin.
Le mariage a lieu le 20 février 1845. Le
lendemain, il quitte définitivement Romain-Sur-
Meuse afin de se fixer à Moulins (Annhée), où
le baron de Rosée exploite une fonderie.
Joseph MICHEL y réalisera des cloches pour
le compte du baron. Ce sont des cloches
extrêmement ouvragées et d’une qualité
d’épigraphie remarquable.
Il a un fils, du nom de Pierre-Henri MICHEL.
Les cloches qui lui sont connues à l’heure
actuelle correspondent à : Geel (1844),
Scherpenheuvel-Zichem (1845), Etalle (1846),
Florenville (2 cloches, 1848), Anderlecht
(1850), Mont-Gauthier (1851), Bouge (1853),
Mechelen (1854), Hermalle-sous-Huy (1855).
MICHEL Pierre-Henri
Né le 31 mai 1834 à Romain-Sur-Meuse et
décédé le 13 mai 1865 à Warnant, sous-
commune d’Anhée (Belgique).
Il ne connaîtra que peu le Bassigny, puisqu’il le
quittera à l’âge de 11 ans. Il effectue son
apprentissage campanaire auprès de son
père. La production des MICHEL est indistincte
jusqu’au décès du père. Les cloches seront
alors signées du prénom Pierre-Henri. A la
suite du décès de son père, Pierre-Henri
MICHEL reprend la direction de la fonderie du
baron de Rosée. A la mort de Pierre-Henri
MICHEL, la fonderie sera reprise par Hippolyte
CAUSARD.
Les cloches du fils MICHEL ont une décoration
un peu plus sommaire que celles de son père,
tout en gardant une grande qualité, aussi bien
épigraphique que sonore.
Les cloches qui lui sont connues à l’heure
actuelle correspondent à : Lommel (1853),
Floreffe-Soye (1856), Maasmechelen-Leut (2
cloches, 1847), Stembert (1859), Cour-Sur-
Heure (1860), Sart-Saint-Laurent (2 cloches,
1861), Cherain (1862), Sinaai (1864),
Tourinnes-Saint-Lambert (1864).
MICHELIN Pierre
Il nous est totalement inconnu. Il travaille à
Malmedy en 1657. En France, il est connu
comme étant actif en 1657 et 1671, associé
avec Jean BOURLET.
MICHIELS
Les Michiels sont des fondeurs de cloches
basés essentiellement à Tournai et à
Mechelen (Malines). C'est une famille de
fondeurs qui est BEAUCOUP trop méconnue.
Je suis dans une infinie désolation de voir si
peu de descriptions de leur art. Les deux
fondeurs Marcel Michiels SR et JR sont des
fondeurs majeurs en Belgique, autant en
nombre qu'en qualité.
Cet article est une donc biographie des
Michiels. Cette biographie compulse et
collationne nombreux documents accessibles
sur le sujet, bien que ces derniers soient épars
et difficilement consultables.
Cette famille comprend (1) Edouard Michiels,
horloger / son frère (2) Louis Michiels, horloger
/ le fils d'Édouard : (3) Marcel Michiels père,
fondeur / son fils (4) Marcel Michiels fils,
fondeur. Notons le nom de (5) Prosper
Michiels, frère de (3) Marcel senior, et (6)
Arthur Michiels, le cadet. Ni l'un ni l'autre
n'auront d'activité en tant que fondeur de
cloches, mais horlogers. Notons aussi le nom
de (8) Luc Michiels, fils de (7) Edward Michiels,
horloger campaniste. En matière de
généalogie, nous ajoutons les noms suivants,
l'origine de la famille : Franciscus Michiels
(1792-1879), père de Louis, Édouard et
Frederika Michiels. Il était marié à Theresia
Mertens (1796-1873). Il était localisé dans le
village de Baal, à Tremelo.
Je prends une notation toute particulière, que
je suis le seul à utiliser (par facilité) : Marcel
Michiels Sr (senior) pour le papa de Marcel
Michiels Jr (junior). La notation Jr est
extrêmement répandue sur les épigraphies de
cloches. L'ajout concerne donc le Sr, qui
facilite la distinction et évite les (nombreuses)
confusions.
MICHIELS Edouard ou Edward
(1831-1910) est en quelque sorte le fondateur
de la fonderie. Il n'aura pas d'activité en tant
que fondeur de cloche mais il sera horloger et
de campaniste. Dans un nombre non
négligeable de documents, son prénom est
orthographié Edward Michiels. Afin de décrire
ses débuts, nous devons d'abord évoquer le
destin de (2) Louis Michiels.
MICHIELS Louis ou Lodewijk
(1828-1904), frère d'Édouard, est l'ainé de la
famille. Louis était professeur de sciences,
d'astronomie et de musique. Passionné de
précision et de sciences, il mettra au point en
1861 ce qu'on appelle aujourd'hui l'horloge
Michiels : un mécanisme de régulation de
l'échappement par un électro-aimant. Des
impulsions électriques étaient données par un
régulateur. Jusque dans des temps récents, la
mesure du temps était un énorme problème.
Les gens n'avaient pas de montre et devaient
se fier aux horloges des villes. Or, vu les
conditions climatiques et les inévitables
déglingues de matériels, de sérieux décalages
étaient fréquemment observés. Cet horloger
passionné y mettra un terme par son système
électrique. C'est à ce titre Louis qui propulsera
son frère vers le métier d'horloger.
D'après Edmond De Vos et Gaston Van Den
Berghe : Edward Michiels était doué dans un
autre domaine, il devint sculpteur, mais il fut
ridiculisé à l'académie de Louvain pour sa
provenance paysanne. Il obtint quand même
un premier prix le 10 septembre 1857, avec un
buste de lui-même. De retour à Baal, il
commença une école du soir, y enseignant des
villageois illettrés, dans le café "Op't Hoekske",
et où la science acquise à chaque leçon se
terminait par une solide chope de bière. Le
chanoine Lodewijk, son frère, ne voyait pas
grand salut dans cette carrière artistique, et
l'attira à Malines. Il lui apprit la construction
d'horloges, à laquelle il devint vite habile.
On verra dès lors Edward s'installer
professionnellement en 1860, il se mariera
avec Mathilde Moeremans. L'entreprise
d'Édouard est alors appelée Édouard Michiels-
Moeremans. Le début de son activité est
basée à Malines (Mechelen). Il s'installe Onze-
Lieve-Vrouwstraat, sans que l'on ne connaisse
le numéro, puis déménagera rapidement vers
la Graanmarkt n°6.
En 1861, il conçoit un appareil permettant de
faire fonctionner les horloges de tours d'églises
par l'électricité [ Est-ce doublon avec
l'invention de Louis ? ]. Cela lui construira une
solide réputation, ce qui l'amènera au cours
des collaborations à rencontrer des fondeurs
de cloches.
L'atelier de Malines se révèle trop petit en
1890. Quatorze ouvriers y travaillent
quotidiennement. En 1893, il rachète
partiellement l'actif de Paul Drouot. Ce dernier
était un fondeur de cloche de grande
réputation, basé à Douai. Dans le cadre
l'extension de son activité de fondeur, Paul
Drouot avait monté une succursale à Tournai,
boulevard du Nord n°53 (aujourd'hui boulevard
Eisenhower, 51-53, en face de l'Intermarché).
Suite à diverses collaborations et un accord
entre eux deux, ces lieux furent repris par
Edouard Michiels et réaffectés. C'est ainsi que
l'activité prend encore plus pleinement de
l'essor.
En 1909, il y aura un peu plus de 400 horloges
exportées de par le monde et quasiment 4000
cadrans, ce qui est absolument énorme.
L'atelier s'appelait alors : Atelier Carillons &
Horloges de Tour Michiels. Au cours de ses
installations diverses et variées, dont certaines
aux États-Unis, il collaborera avec Séverin Van
Aerschodt, fondeur de cloches.
De Mathilde Moeremans, il aura onze enfants,
dont deux décédés en bas-âge. Trois fils
seront concernés par l'épopée campanaire :
(3) Marcel Michiels senior (1868-1924), (5)
Prosper Michiels (1874-1930) et (6) Arthur
Michiels. Marcel Michiels senior est le fils ainé
d'Edouard. Il reprendra l'actif de l'atelier en
1895 et sera rapidement indépendant. Après la
mort d'Édouard en 1910, les travaux de
continuation de l'atelier, hors activité
indépendante de Marcel Michiels Sr, seront
effectués par (5) Prosper, (6) Arthur étant
délégué commercial de la firme. En 1914,
l'atelier sera anéanti par la prise de Malines, la
famille est alors réfugiée à Baal.
L'atelier est reconstruit après la première
guerre mondiale, en 1920. De 1930 à 1955, la
société est dirigée par (7) Edward Michiels
(1907-1979). En 1985, c'est le fils de (7)
Edward, qui reprend l'atelier, il s'appelle (8)
Luc Michiels. Basé à Korenmarkt 6, cet atelier
est inchangé depuis 1920. (7) Edward Michiels
est fils de (3) Marcel Michiels SR.
MICHIELS Marcel Senior
(30 juillet 1868 - 11 mars 1924). Né à Malines,
son activité professionnelle sera totalement
basée à Tournai. Il se marie avec Maria Bols,
provenant de Aarschodt. Ils auront quatre
enfants : Anna Michiels, Jeanne Michiels, Alice
Michiels et Marcel Michiels Jr.
Il apprend le métier auprès de Séverin Van
Aerschodt, qui le prend comme apprenti dans
la fonderie de Louvain. Cette pré-orientation lui
vaudra précocement de s'orienter vers le
métier de fondeur plutôt qu'horloger, Van
Aerschodt n'étant pas du tout impliqué dans
l'horlogerie. A 20 ans, il sortira sa première
cloche de cet atelier, mais ce n'est qu'en 1895
qu'il s'installera à son compte. C'est de cette
manière qu'on le voit prendre ses effets dans
l'atelier de Paul Drouot, en 1895, cet espace
était alors dirigé par Édouard Michiels.
Parmi les premières cloches qui sortent, on
peut noter une sonnerie imposante de 13
cloches, pour Baal, la ville où est situé son
grand-père Franciscus Michiels. Il tire ainsi une
belle révérence au patriarche,
malheureusement décédé. Ses cloches sont
très finement décorées et d'une finition
impeccable. Elles ne sont pas empreintes d'un
style Van Aerschodt mais marquées par une
touche propre.
Ce carillon de 9 cloches sur base 50 kg,
comporte des dédicaces assez particulières,
vu qu'elles sont 'familiales'. Chaque cloche
reprend une allusion à un des enfants
d'Edward Michiels. Dont un exemple :
Wanneer ik in mijn bronzen taal - aan 't luiden
val in 'dorp van Baal - komt allen in 't huis des
heren - de heilige Moeder Anna eren - Ik ben
die Moeder toegewijd - en zing haar glorie wijd
en zijd - Edward Caytan was mijn peter -
Frederika Michiels mijn meter. La plus lourde
cloche pèse 138 kg.
Cette qualité lui verra décrocher des
commandes prestigieuses, dont un bourdon de
4100 kg pour la cathédrale de Tournai (n'est
plus présent en clocher à ce jour, la Marie
Etienne de 4600 kg est de MMJr). Cette cloche
est complétée par Eleuthère de Tournai, 1100
kg, plus présente non plus (enlevée en 1943).
Il réalisera un carillon de 31 cloches pour
Bonsecours, toujours existant à ce jour.
Ses productions sont actuellement chiffrées à
164 cloches en RECIB.
MICHIELS Marcel Junior
(13 mars 1898 - 17 février 1962). Né à
Tournai, son activité professionnelle sera
totalement basée en cette ville.
De la même manière que son père, il apprend
le métier dans la fonderie Van Aerschodt. Il ne
sera pas présent auprès de Séverin, mais de
Félix Van Aerschodt. Sans que ces
apprentissages soient occasionnels, il effectue
son écolage en grande partie à la fonderie de
son père. Cette période est toutefois marquée
par des perturbations importantes ainsi que
des arrêts, étant donné que la première guerre
mondiale est aux portes de l’Europe.
Ses premiers travaux que nous enregistrons
sont 27 cloches pour le carillon de Tirlemont
(Tienen), en 1920. Nous n’avons pas été en
mesure de prouver qu’il s’agit d’une œuvre
provenant exclusivement de MMJr. Nous
pouvons supposer qu’il s’agit d’une
collaboration avec son père, ce dernier n’était
pas décédé à cette date.
La première véritable œuvre de Marcel
Michiels Junior, indépendant, est le carillon «
Jan Donnes », situé au musée du vin et des
campanes de Magalas, dans l’Hérault. En
1924, cet habitant de Kapelle-Op-Den-Bos,
passionné de carillon et élève de Jef Denyn,
passe commande auprès de MMJr d’un
instrument. Ce carillon sera exposé lors d’un
salon sur les métiers d’art à Malines. Par la
suite, il sera installé dans l’habitation de son
propriétaire. Au décès de ce dernier, le carillon
sera démonté, puis remonté à Keerbergen,
chez le fils de Jan Donnes. L’histoire ne s’en
arrête pas là car en 1992, François Granier,
fondeur de cloches, fait l’acquisition de
l’instrument et le revend à la ville de Magalas
en 1996. Restauré, il est depuis exposé au
musée campanaire. C’est le plus grand carillon
de l’Hérault.
Par la suite et surtout après le décès de son
père, la production sera très importante. MMJr
enchaîne les commandes : carillon sur carillon,
sonnerie sur sonnerie. Les cloches des débuts
comportent souvent un simple rinceau d’olivier
au cerveau. Parmi les commandes de carillons
les plus notoires de cette époque, notons :
Grimbergen, Harelbeke, Ypres, Dixmude,
Charleroi, Verviers, Thuin.
Entre 1928 et 1932, des collaborations auront
lieu avec Félix Van Aerschodt mais cela ne
sera pas couronné de francs succès. En effet,
suite à certains propos tenus par MMJr aux
Etats-Unis, Félix Van Aerschodt rompra
définitivement le dialogue.
Des collaborations auront lieu dès 1929 avec
Omer Michaux. Ce dernier a un âge certain,
par rapport au jeune Michiels. Sur l'initiative de
Jef Denyn, les deux se rencontrent et fondent
ensemble nombre de carillons. Des
exportations sont faites vers les Etats-Unis et
des progrès notoires sont réalisés en matière
de métallurgie, notamment sur la question de
la restauration des cloches anciennes. En
1930, suite à l’insuccès de ses ventes de
carillons, Michaux se retrouve dans une
situation délicate. Il stoppe ses fabrications de
sa propre initiative et passe des commandes
auprès de Michiels.
En 1935, à l’exposition universelle de
Bruxelles, MMJr gagnera un grand prix en tant
que membre du groupement des constructeurs
et fondeurs de carillons. Cette période là verra
aussi apparaître une drôle d’énigme, le carillon
de l’université d’Alfred (New-York), aux Etats-
Unis. Michaux et Michiels ont vendu des
cloches pour le carillon d’Alfred, le contrat
concernait la revente de 18 cloches Pieter
Hemony de 1674. Or en réalité, c’étaient des
répliques sortant de la fonderie Michiels.
L’énigme ne fut levée que récemment.
Si l’atelier a une activité qui bat son plein dans
la fin des années 20 et 30, la seconde guerre
mondiale ne tardera pas pourtant à ralentir,
puis stopper l’activité. Signalons tout de même
que MMJr est le seul fondeur ayant une
activité (très réduite) entre 1939 et 1942. Il
installe les carillons de Brugge, Izegem,
Geraardsbergen et Roeselare. Harelbeke sera
le premier carillon de Michiels à être détruit à
cause de la seconde guerre mondiale.
L’activité reprendra, d’après nos
enregistrements, calmement en 1946. C’est
véritablement en 1947 qu’un essor aura lieu.
En effet, on voit dès lors des commandes
monumentales sortir des ateliers : la cloche de
la libération à Malines (3000 kg), la Marie-
Etienne de Tournai (4600 kg), la Roeland de
Gand (6000 kg). Ces cloches sont splendides.
L’activité ne s’en limitera pas à ces
commandes prestigieuses. Outre les carillons
(Dendermonde, Mol, Meise), une circulaire
allait bouleverser la vie de MMJr. Entre 1951 et
1953 se met en place une économie de
remplacement des cloches volées par
l’occupant allemand en 1943. La circulaire dite
« dommages de guerre » accorde une
prééminence des fondeurs belges sur les
étrangers concernant les fabrications de
cloches de remplacement. C’est ainsi que les
Slégers, Michiels et Sergeys allaient être
littéralement submergés de commandes.
Ces trois fondeurs réaliseront entre 1952 et
1957 un nombre ahurissant de cloches. Pas un
ne déroge à la règle artistique qui prédomine
en cette période : les décorations sont
standardisées. Considérant l’énorme profusion
de production, c’est on sans doute inévitable.
Les cloches sont produites selon des modèles
prédéfinis, les textes de parrainage restent
personnalisés. Malgré cette standardisation, il
est important de mentionner que la production
reste, pour les trois fondeurs, très qualitative.
Dans le courant 1957-1958, les commandes
vont peu à peu s’estomper. Dans les dernières
réalisations, nous pouvons signaler
Hoogstraten et Veurne. Le dernier carillon, été
61, se trouve à Veurne (Furnes). La dernière
cloche que nous enregistrons pour MMJr est
celle de Villeroux (Brabant-Wallon), en 1961
aussi.
Durant l’hiver du début 1962, Marcel Michiels
Junior nous quittera à l'âge de 64 ans.
Plusieurs sources concordantes mentionnent
des difficultés financières. Il repose à
Rumillies, un village de Tournai. Sa tombe
comporte l'épitaphe : En mémoire de / Marcel
Edouard / MICHIELS / Fondeur de cloches /
1898-1962.
Son actif sera repris par une joint-venture entre
Petit & Fritsen et Eijsbouts. Ces fondeurs
hollandais commercialiseront les cloches sous
le nom de M.Michiels Successeurs. Nous
enregistrons quelques réalisations en 1962, 63
et partiellement 64. Rapidement, cela
périclitera. Il semblerait qu’Eijsbouts se soit
retiré et que par suite, Petit & Fritsen ait été
dans l’obligation de revendre. Nous ne
pouvons confirmer cette dernière information.
Les levées de commandes et de dettes
effectuées par M.Michiels successeurs (donc
en résumé, Petit & Fritsen), sont les suivantes
:
Horlogerie, vis-à-vis des établissements
Tordoir, Bruxelles : Charleroi, église Saint
Antoine ; Bruxelles, Saint-Jacques sur
Coudenberg ; Couillet, Saint-Basile.
Cloches, commandes non honorées :
Everbeek, Sint-Jozef ; Fraiture-Bihain, fabrique
d’église ; Gent, Sint-Baafs ; Hoboken, Sint-
Jozef ; Muar Johor, Malaisie ; Juprelle,
fabrique d’église ; Kortrijk, Sint-Martinus ;
Langemark, fabrique d’église ; Martenslinde,
fabrique d’église ; Neufmaison, Saint-Martin ;
Odeur (Villers-l’Evêque), Saint-Séverin ;
Roselies, fabrique d’église ; Pamel, église ;
Peronnes lez Antoing, fabrique d'Eglise ; Sint-
Lievens-Esse, fabrique d’église ; Sint-
Pieterskapelle, fabrique d’église ; Sommière-
Dinant, Eglise Saint-Hubert ; Tisselt, Sint-Jan
Baptist ; Seraing, Fabrique d’église du Val
Saint-Lambert ; Wallerode (Sankt-Vith),
fabrique d’église ; Warmifontaine, Eglise ;
Floreffe, fabrique d'église (abbé Molitor) ;
Wervik, fabrique d’église ; Willemeau, Eglise ;
Wijchmaal, Institut medico-pédagogique
Sainte-Elisabeth ; Arquennes, Eglise Sainte-
Vierge ; Bekkevoort, Sint-Pieter ; Berendrecht,
Sint-Jan-Baptist ; Beveren aan de Leie, Sint-
Jan de Doper.
Cette liste est presque intégrale et fait
exclusion des firmes sous-traitantes.
Une très grande quantité d’archives « Michiels
» ont été récupérées par Petit & Fritsen, et
sont soigneusement classées à Eindhoven
(Pays-Bas).
En 37 ans de travail, Michiels aura abattu un
travail considérable et réalisé un nombre
impressionnant de cloches magistrales. Ses
productions sont actuellement chiffrées à 1764
cloches en RECIB. Il est d'une grande
évidence de dire que nous ne connaissons pas
tout, de très loinL
Bibliographie
-Koen Cosaert, VBV, décembre 2000.
-Dictionnaire des facteurs d'instruments de
musique en Wallonie, Malou Haine, Nicolas
Meeùs.
-André Lehr, Biographie des fondeurs,
Register van klokkengieters.
-Anne Baas, La Fonderie de Cloches Michiels
de Tournai.
-Le fondeur de cloches Marcel Michiels,
Edmond De Vos, Gaston Van Den Berghe.
-Photos : http://www.beeldbankmechelen.be
MILLOT René
Il est le seul fondeur connu originaire de
Vrécourt, actif dans la première moitié du
XVIIè siècle. Actif en France en tant que
fondeur en 1619, 1622 et 1640. Berthelé le
nomme René MILLION, cela semble être une
erreur d'appréciation. En Belgique, actif à Peer
en 1641, avec Antoine REGNAULT et Jean
BROCHARD.
MOER Gobelinus
Fondeur de cloches originaire de 's
Hertogenbosch aux Pays-Bas, dont le nom
francisé est MOER Guillaume. Ce nom ne
correspond à aucune réalité. La cloche qui lui
est connue en Belgique correspond à : Eksel
(1478). D’après les enregistrements d’André
Lehr, tout laisse à penser que ce fondeur est
originaire de Köln (Cologne, Allemagne), avant
de venir s’installer à Maastricht. Il serait actif
en tant que fondeur dès 1452. Il collabore avec
Geert Van Wou (célèbre !) et Willem Hoernken
(célèbre !). Gobelinus a eu 7 enfants, dont 2
sont des fondeurs de cloches : Jaspar et
Willem. Gobelinus Moer décède en 1504, sans
que la date exacte ne soit connue.
MOER Jaspar
Fondeur de cloches originaire de 's
Hertogenbosch aux Pays-Bas, dont le nom
francisé est MOER Gaspard. Ce nom ne
correspond à aucune réalité. Les cloches qui
lui sont connues en Belgique correspondent à :
Hamont-Achel (1502), Poppel (1506),
Antwerpen (1507), Kleine-Brogel (1510 et
1511). Jaspar et Willem sont tous
particulièrement connus pour avoir fondus
Sint-Servaas, le gros bourdon de Maastricht,
encore existant à ce jour, et dont le poids
avoisine les 9 tonnes. C’est tout à fait
remarquable pour l’époque.
Fils de Gobelinus Moer, il établit avec son frère
Willem une fonderie au sein de 's
Hertogenbosch. Il est assez probable qu’il
s’agit d’une division de l’établissement de son
père, voire même une reprise de
l’établissement, vu que les dates d’activité ne
se chevauchent pas. Ils sont des fondeurs
prolifiques. Leur réalisation majeure en
Belgique est la cloche Karolus, encore
existante à ce jour, et dont le poids faisait
12.000 livres. Ce poids actuel se situe entre
5500 et 6000 kg. Ils travaillent aussi à l’abbaye
d’Averbode, où un frère des deux Moer était
abbé. Ils livrent en 1503 et 1504 le nombre de
6 cloches de sonnerie, complétées ensuite par
une seconde coulée de 5 cloches. Willem
décède en 1519. Il semblerait que suite à ce
décès, peu de cloches soient coulées, bien
que la fonderie ne soit pas stoppée pour
autant. Jaspar décède vers 1541.
MOER Willem
Fondeur de cloches originaire de 's
Hertogenbosch aux Pays-Bas, dont le nom
latinisé est MOER Willelmus. Il fond
exclusivement en association avec Jaspar.
Willem décède en 1519.
MOER Jan
Fondeur de cloches originaire de 's
Hertogenbosch aux Pays-Bas. La cloche qui
lui est connue en Belgique correspond à :
Herentals (1547). Fils de Jaspar, il est né à
date inconnue, il décède en 1566. Les
premiers travaux qui lui sont connus sont une
collaboration avec son père Jaspar en 1541,
où ils fondent une cloche imposante (6
tonnes), destinée à Den Haag (La Haye). Il est
réputé être un fondeur médiocre en certains
cas, ce qui lui vaut de refondre trois fois le
bourdon de Delft. Ces ratés ne sont toutefois
pas des évènements exceptionnels, loin s’en
faut. Il obtient tout de même un certain succès
commercial, surfant surtout sur le fait que ses
concurrents de l’époque, les Vanden Gheyn et
Waghevens, étaient complètement débordés. Il
s’essaie à la fonte de deux carillons : Gdansk
en Pologne et Amsterdam, mais ces deux
réalisations sont des échecs notoires.
MOLITOR
L'abbé Molitor a été cité comme étant fondeur
de cloches. En réalité, il eut des contacts
rapprochés avec Marcel Michiels Jr afin
d'installer un carillon à Beauraing, il fut aussi
mécène, mais il ne fut jamais fondeur de
cloches.
DU MOLLIN Josse
Fondeur de cloche supposé, qui aurait été actif
à Tournai au XVIème siècle.
MONAUX (Pierre ?)
Souvent qualifiés de Monaux Frères, fl 1620-
1787. Nous supposons que la date de départ
d’activité est plutôt 1720. Les frères Monaux
sont originaires de Givet en France. En
France, il est estimé que leur activité se situe
aux alentours de 1711. De notre côté, nous
possédons des données lacunaires et
contradictoires : Une cloche en 1620 à
Treignes (Viroinval) et une cloche en 1787 à
Fairoul (Walcourt). Nous ne possédons aucune
information nous permettant d’ajuster les
dates. Vu la longue période d’activité, nous
pouvons supposer que les travaux des
Monaux s’étendent sur plusieurs générations.
Les travaux n’étaient peut-être pas réalisés en
continu.
Il se pourrait encore qu’il y ait de l’activité
campanaire en 1765 à Lessive, mais ce n’est
que supposition. L’un des Monaux a un
prénom commençant par P, nous pouvons
supposer qu’il s’agit de Pierre. Un lutrin est
attribué à un certain P. Monaux en 1763, il
s’agit de Marche-en-Famenne. En plus d’être
fondeur de cloches, notre Monaux était peut-
être aussi un orfèvre.
Aussi, notons qu’il existe au beffroi de Thuin
deux cloches d’un certain Petrus Monaux, ce
qui confirme l’hypothèse d’un prénom Pierre.
La première cloche de 1766 comporte
l’inscription : Maria Vocor et me expensis
civitatis fuderunt Petrus Monaux et filii ejus,
anno J766. Consulibus DD Petro Josepho
Warolus et Eugénie Dagnelie. La seconde
cloche (même date) comporte l’inscription :
Expensis civitatis Paula. refusa sum anno
1766 a. Petro Monaux, consulibus Andréa
Gorlier et Guillelmo Massart. Le J témoigne
qu’il s’agit d’un junior, et le fait probable qu’il y
eut un Pierre Monaux sénior, homonyme.
En 1771, les Monaux sont jugés à Givet car ils
sont en cessation de paiement (tout du moins,
nous ne savons pas pour quelle activité. Sont
cités Alexis, Louis et Pierre Monaux.
A Avioth (Ardennes, Montmedy), un registre de
spoliation des cloches lors de la révolution
mentionne deux instruments réalisés en 1771,
destinés à Breux et Thonne-Le-Thyl, deux
hameaux d’Avioth. Les Monaux frères sont
indiqués comme habitant encore à Givet à
cette date.
MORLET Jean
A longtemps été enregistré dans le REFOND
belge comme Jean-Baptiste MORLET,
accompagné d’un Joseph MORLET. C’est faux
! Car vu les cloches enregistré en RECIB, c’est
anachronique de 200 ans (rien que ça !!). La
personne nous intéressant signe Joannes
MORLET, nous supposons qu’il s’agit d’un
certain Jean MORLET. Nous n’en connaissons
aucun avec précision. Tout juste pouvons nous
dire qu’un certain Jean MORLET se marie
avec Françoise DOUÉ le 28 janvier 1716. Il
demeure à Germainvilliers. Information nous
concernant ou pas, nous ne le savons pasL
Nous identifions un Jean MORLET qui travaille
systématiquement avec les PLUMERE de La
Mothe. A ce Jean MORLET, nous attribuons :
Haneffe, 1701. Huy, 1700 et 1709. Sluizen,
1709. Turnhout, 1700.
MUISSART Eustache
Nous ne savons rien de ce fondeur, si ce n’est
qu’il existât une épigraphie dont le texte
mentionne : SI DEVS EST PRO NOBIS QVIS
CONTRA NOS. FONDVE A MONS L’AN 1574
PAR EUSTAS MUISSART. Il semblerait qu’il
décède en 1631. Son nom s’orthographie à
l’ancienne : Eustache Muyssart.
NATALIS
Mentionné par l'Irpa. Ce fondeur nous est
totalement inconnu. Visiblement originaire de
Trier (Trèves, Allemagne), connu pour une
cloche à Longchamps (Bertogne). Elle
possède l'inscription : Natalis Treverensis me
fecit anno 1579.
NOORDEN Claes
Fondeur originaire d’Amsterdam aux Pays-
Bas. Il nous est connu comme étant un
collaborateur de Jan-Albert De Grave lors de
l’installation d’un carillon de 13 cloches, soit à
l’église Saint-Nicolas de Bruxelles soit à
l’abbaye d’Heverlee, le tout en 1714. Ce
fondeur est bien connu du point de vue de sa
biographie. Vu que son action en Belgique est
minime, nous ne nous attarderons que peu sur
sa biographie.
Ce fondeur est né en 1633 à Dithmarschen,
une ville de Schleswig-Holstein, tout à fait au
nord de l’Allemagne. En 1662 ou plus tôt, il est
élève de François Hemony et ouvrier au sein
de ladite fonderie, à Amsterdam. Après la mort
de Claude Fremy, Jan-Albert De Grave se
marie avec Catharina Wege, la veuve de
Fremy. A cette occasion se créée un
partenariat entre Noorden et De Grave. Cette
association sera relativement fructueuse.
Plusieurs carillons sont coulés, pour lesquels
parait-il on ressent l’influence des Hemony. On
y retrouve aussi, parait-il, le manque de rigueur
des Fremy. Le partenariat dure jusqu’en 1716,
année où Claes Noorden décède. Assez
étonnamment, ces deux fondeurs ont réalisé
trois carillons à Moscou. Le fait est
suffisamment rare pour que cela soit signalé.
PACCARD
Les premiers pas de la fonderie Paccard
datent de 1796. Ils marquent ainsi à ce jour,
date de rédaction, 217 ans d’activité
campanaire. Nous allons en réaliser un bref
historique, afin de replacer la visite de la
fonderie dans le contexte. Entre 1796 et
aujourd’hui, ce sont environ 120.000 cloches
qui sont sorties des ateliers Paccard.
La dynastie comprend (1) Antoine Paccard, (2)
Claude Paccard, (3) Jean-Pierre Paccard, (4)
Francisque Paccard, (5) Georges Paccard, (6)
Victor Paccard, (7) Louis Paccard, (8) Joseph
Paccard, (9) Alfred Paccard, (10) Henri
Paccard, (11) Jacques Paccard, (12) Pierre
Paccard, (13) Philippe Paccard, (14) Cyril
Paccard. Cela représente actuellement sept
générations de fondeurs. La fonderie est
actuellement dirigée par (13) Philippe Paccard,
(15) Anne Paccard, (16) Philippe Suscillon,
(17) Bernard Leroux et (14) Cyril Paccard. Les
artisans fondeurs sont (18) Miguel Lopez et
(19) David Ughetto. L'accordage est réalisé
par (24) Khaled Oujani.
L’histoire de la fonderie Paccard débute
quelques temps après la fin de la première
Terreur. Cette période historique est assez
particulière en France. A la suite de la
révolution française, les églises catholiques
sont persécutées voire tout simplement
interdites de culte. Le matériel est
réquisitionné, les nefs pillées. En ce qui
concerne les cloches, elles sont
réquisitionnées en deux vagues principales,
afin de les refondre en canons. L’appel à la
volée est banni, les cloches sont justes
tolérées afin de convier la population aux
manifestations civiles, ceci étant que le
tambour est encore préféré à la cloche. Des
arrêtés d’exécution sont passés et des
représentants de l’état, souvent impitoyables,
mettent en exécution les enlèvements. La
période de la Terreur fut tout particulièrement
dramatique pour le patrimoine campanaire
français, 1793 représentant une apogée des
enlèvements.
C’est à Quintal que commence cette histoire.
C’est une toute petite commune à proximité de
Saint-Jorioz. Comme le fait remarquer (15)
Anne Paccard, le nom de ce village était une
prédestination pour (1) Antoine Paccard, cela
fait penser immanquablement à de grosses
cloches. (1) Antoine Paccard était maire de ce
hameau, lorsque la question du remplacement
de la cloche se pose. Il est né le 22 novembre
1770 au même lieu. Le 30 avril 1789, il épouse
(22) Françoise Gruffy, il aura huit enfants. Il
décède à Lyon le 6 juin 1830.
D’après la fonderie Paccard : A cette époque,
la commune de Quintal (Haute-Savoie)
réclamant à l'évêché un prêtre pour sa
paroisse, s'entendit répondre par l'évêque :
vous aurez un prêtre, quand vous aurez une
cloche à votre clocher. La commune s'adressa
alors à un maître-fondeur de Carouge, près de
Genève, nommé (21) Jean-Baptiste Pitton.
C'était encore le temps où la fonte des cloches
se faisait à pied d'œuvre. (21) Jean-Baptiste
eut besoin d'un apprenti, le syndic de la
commune s'offrit et c'est ainsi que (1) Antoine
fit son apprentissage, son métier initial étant de
forger des fers à chevaux et des bandes de
roulement pour les roues des chars.
Cette cloche « historique » comporte comme
inscriptions : Si je survis à la Terreur (terfeur),
c'est pour annoncer le bonheur. Elle date de
1796 et elle est classée MH:6-11-1942. Elle
n'a été montée dans le beffroi du clocher
qu'après le Concordat de 1801.
C’est avec cette réalisation toute nouvelle que
(1) Antoine Paccard se lance dans l’industrie
campanaire. Le premier four sera construit à
Quintal. A sa mort, ses fils (2) Claude et (3)
Jean-Pierre Paccard continuèrent l'exploitation
de la fonderie. Une collaboration fut effectuée
avec (23) Gédéon Morel, ancien contremaître
d'Antoine Paccard, lequel s’installa à Lyon en
1833. (1) Antoine abandonnera la fonderie de
Quintal en 1816 pour s’installer à Lyon. Il ne
subsistr à ce jour plus rien de la fonderie de
Quintal. Le four de Quintal à aujourd'hui
disparu. En 1857, ce sont les frères Beauquis,
beaux frères de Jean-Pierre Paccard (la sœur
Beauquis était marié avec ce dernier) qui
reprirent l'activité et la fonderie jusque dans les
années 1880. Ces fondeurs ont laissés
beaucoup moins de cloches que les frères
Paccard, mais d'une grande qualité.
L’abandon de la fonderie de Quintal par
Antoine Paccard est effectué pour des raisons
d’économie et de praticité. En effet, le chemin
de fer est en cours de finition à Annecy, c’est
ce qui entraine la troisième génération de
fondeurs à déplacer les installations vers
Annecy-Le-Vieux. Ce déplacement a lieu en
1857. De plus, la fonderie fait face à un certain
essor, un agrandissement est nécessaire.
C’est dans cette seconde fonderie que vont
être réalisées des cloches nettement plus
lourdes et monumentales. Cette fonderie,
située au n°15 chemin de l'Abbaye, existe
toujours à ce jour.
(5) Georges Paccard est l’artisan campanaire
qui fit évoluer le plus profondément la question
des profils. C’est grâce à lui que la fonderie
acquit une réputation mondiale. Il supervisa la
coulée d’un peu plus de 10.000 cloches. Il fut
assisté par (4) Francisque. En 1891, ils
réalisèrent la plus grosse cloche de France, la
Savoyarde, un bourdon imposant qui sera
installé au Sacré-Cœur de Paris. Ce bourdon
pèse 18.835 kg, mesure 3,06 m de hauteur
pour 9,60 m de circonférence extérieure, avec
une épaisseur à la base de 22 cm, et un
battant de 850 kg.
En 1914, ses fils (7) Louis et (8) Joseph ont
présidé la coulée de la Jeanne-d'Arc de
Rouen, un bourdon de 16 tonnes. Avec ce
dernier est mis au point le système
d'accordage par alésage qui permet aux
cloches de sonner justes. Ce bourdon
disparaîtra dans l'incendie de la cathédrale
après le bombardement de juin 1944. Il sera
refondu à nouveau en 1959, mais en plus petit
(10 tonnes), et accompagné d'un carillon de 50
cloches. Après la fin de la première guerre
mondiale, la production est intense. La
fonderie sort environ 700 à 800 cloches par an,
ce qui est énorme. Le développement du
carillon prend un essor considérable, ce qui fait
qu’aujourd’hui encore, Paccard est un leader
dans le domaine ; un très grand nombre de
carillons en France et une majorité écrasante
d’entre eux sont Paccard. C’est en particulier
(9) Alfred Paccard qui guidera la fonderie dans
l’essor du carillon. Il était assisté de (10) Henri
et (11) Jacques. En 1950, le gouvernement américain
commande 54 cloches, répliques de la «
Liberty Bell », c’est-à-dire une pour chaque
capitale d’Etat. Une réplique en ½ est visible
au musée Paccard. La fonderie a pris le soin
anecdotique et amusant de reproduire la fêlure
sur la surface de la robe, tout en gardant une
cohésion dans le matériau, la fêlure est
décorative.
En 1986 aura lieu une coulée exceptionnelle,
la plus grosse sonnerie du monde constituée
par un ensemble de trois cloches (19 tonnes,
10 tonnes, 6 tonnes), installées dans la
cathédrale de Markham dans l'Ontario. Au
musée Paccard, un film retrace l’avènement de
cette imposante sonnerie. A ce jour (2012), la
sonnerie n’est plus en fonctionnement, pour
cause de panne des moteurs de volée. Les
cloches sont cependant intactes. C’est une
sonnerie très méconnue, malheureusement.
Réaliser ces bourdons aura pris un an et demi,
ce qui signifie bien que c’est un travail de
longue haleine.
En 1998, c’est encore une réalisation
exceptionnelle : La World Peace Bell, un
bourdon de 33.285 kg, installé au Kentucky, à
ce jour la deuxième plus grosse cloche en
volée du monde après la Gotemba (Eijsbouts)
installée au Japon. La World Peace Bell fut
longtemps la plus lourde cloche en volée au
monde. Elle est à ce titre juste en
harmoniques, ce qui n’est pas le cas (et de
très loin) de la Gotemba. On pourrait ainsi
qualifier le bourdon de « plus belle plus lourde
cloche en volée au monde », si cela peut se
dire ! Elle est en rétro-lancé, tout comme les
Markham Bells. Cette réalisation splendide
s’accompagne de bonheur, mais aussi de
soucis orageux. En effet lors de cette
réalisation de (12) Pierre Paccard, il n’est pas
constitué d’assurance sur le cours du dollar.
Les fluctuations vers le bas entrainent un coup
dur pour la fonderie, qui doit se restructurer.
L’atelier est alors déménagé d’Annecy-Le-
Vieux vers Sevrier, une petite ville en bordure
du lac d’Annecy. Cela permet de regrouper le
site de la fonderie avec le musée Paccard,
créé en 1984. Ce déménagement est
évidement une difficulté, mais cela permet à la
fonderie de rebondir et rationnaliser les
processus de fabrication. Le musée est à front
de rue tandis que la fonderie se trouve
immédiatement derrière. A ce jour, la fonderie
emploie une vingtaine de personnes.
Bibliographie
-Paccard, site internet, partie historique de la
fonderie.
-Christian Sorrel, Dictionnaire du monde
religieux dans la France contemporaine : La
Savoie.
PAUWELS Johannes, PAUWELS
Jan
Ce fondeur nous est très mal identifié vu la
fréquence de son nom de famille. Fondeur cité
par l’IRPA, ayant réalisé des cloches toutes
situées à Gent, fondues entre 1713 et 1725.
André Lehr mentionne quant à lui deux
éléments : notre fondeur pourrait s’appeller
F.J. Pauwels ; il signale localiser un Jan
Pauwels, fondeur à Gent aussi. Johannes
Pauwels signait parfois avec "Fudit Johannes
Pauwels", alors que sur d'autres cloches on
trouve "F. J. Pauwels". Le F n'est-il pas
simplement l'abbreviation de "Fudit" ? Nous ne
savons rien de plus. Les cloches de Jan
Pauwels, rares, se situent dans une période
allant de 1713 à 1719.
PEERMANS Jean
Horloger, qui effectue des travaux sur l'horloge
monumentale d'Enghien en 1598. A cette
occasion, il ajoute plusieurs petites cloches au
carillon. Il n'est probablement pas à considérer
comme un véritable fondeur de cloches. Il
nous est en réalité totalement inconnu.
PEETERS Petrus
Fondeur de cloches qui signe PEETERS
PETRUS. Signalé par l'IRPA pour des objets
datant de 1738 et 1755. Ces objets n'appellent
pas de remarque particulière. Une cloche de
1743 est existante dans une sculpture à Ronse
/ Renaix. Nous considérons ce personnage
comme un fondeur mineur.
PERDRY
Recherche réalisée par Jean-Paul Cousin.
Famille de fondeurs de cloches originaire de
Valenciennes en France, aux Pays-Bas
Espagnols dans la période les concernant.
Jacques PERDRY (père) né à Valenciennes,
le 26 mars 1612. Il épouse, le 26 mars 1632
Marguerite PONSART, à Valenciennes.
Directeur de la fonderie de canons du Roi
d’Espagne, à Valenciennes et en même temps
fondeur de cloches et de statuaires. Ils eurent
un fils Henri Jacques PERDRY (dit Jacques
Perdry, le fils) qui continua les activités de son
père. Lors de la prise de Valenciennes par les
troupes de Louis XIV, en 1677, le père refusa
le titre de fondeur breveté de sa Majesté (fidèle
à son serment de servir le Roi d’Espagne). La
fonderie de canons sera transférée à Douai
pour revenir à Valenciennes quelques années
plus tard. Il existe encore des vestiges de cette
fonderie le long du cours d’eau traversant la
ville de Valenciennes. Jacques Perdry, père,
décéda le 10 janvier 1683, à Valenciennes, au
n°1 de la rue de la Salle le Comte.
Le 2 août 1635, il refont la grosse cloche de
l’abbaye de Saint-Dieu, à Valenciennes. Elle
fut coulée d’un seul jet et replacée à l’abbaye,
le 19 du même mois (dit le registre de
population de Valenciennes)
La famille Perdry portait les armoiries
suivantes : de gueule à trois tours d’argents,
écartelés au un et quatre et, en deux et trois,
de trois chevrons d’argents pointes vers le
haut.
Il fit également le fameux Christ en bronze, en
1654, plus grand que nature, et placé sur le
pont Neron ou pont du Grand-Dieu, jusqu’en
1794, pour ensuite être placé, en 1804, dans
l’église Saint-Géry, ancien couvent des
Récollets, près du pont. Il est toujours visible à
l’heure actuelle et porte l’inscription suivante :
« Le Sieur Pierre Le Preux, licencié es droit,
eschevin de ceste ville, fils du Sieur André,
seigneur du Fayan, aussi 1er Conseiller de
ceste ville, et de demoiselle Françoise Hardy,
fille du sieur de Rengy, zéleux de l’honneur de
Dieu, devant sa mort échue le 17 avril 1654, a
ordonné que fut plantée ceste croix, afin que
Jésus crucifié fut salué et adoré des fidèles
passans. Priez Dieu pour son âme. Jacques
Perdry et son fils m’ont fait. »
Henri-Jacques PERDRY, dit Jacques Perdry
comme son père, est né le 10 janvier 1633 et
épousa Catherine FOURNIER., en 1652.
Fondeur de sa Majesté.
Adrien I PERDRY, fils de Jacques (le fils)
1657 – 1719. Fondeur de sa Majesté. Une
cloche connue à Braine le Comte en 1709.
Claude-Noël PERDRY, fils du précédent
(1685 – 1744) fut « apprenti par plaisir » sous
Pierre Roger en 1701 – 1702.
Jean-Claude - Joseph PERDRY, fils du
précédent (1725 – 1804). Aura 7 enfants dont
2 seront maires de Valenciennes.
Adrien-Dominique - Joseph PERDRY, dit
Adrien II PERDRY, fils du précédent (1749 –
1833). Avocat – président des Académies en
1791. Maire de Valenciennes de novembre
1790 à novembre 1791. Président du Tribunal
civil le 15 août 1810. Il fut lieutenant prévôt en
1789 et 1790 puis président du Tribunal du
District jusqu’en 1800 (date ou furent créés les
tribunaux dits de 1ère Instance) et le resta
jusqu’à sa mort en 1833.
Mentionné par l'Irpa sous le nom seul de
PERDRIX.
Jean-Claude Alexis-Joseph PERDRY, fils du
précédent (1757 – 1812). Avocat – président
des Académies en 1792. Maire de
Valenciennes de novembre 1791 au 23
novembre 1792.
En conclusion : les deux Jacques PERDRY,
Claude et Adrien appartiennent tous à la
même famille et fondirent beaucoup de
cloches d’église pour les villes et communes
du Hainaut jusqu’à la fin de la fonderie en 1744
à la mort de Claude PERDRY.
PERNER gmbh, Glockengießerei
Rudolf Perner
La fonderie Perner est allemande. Elle est
encore active à ce jour. Elle est située à
Stephanstraße 18/20, 94034 Passau. Les
fondeurs Perner sont peu présents en
Belgique, en comparaison avec d’autres
fondeurs (Eijsbouts, Petit & Fritsen). Cela
s’explique probablement du fait de
l’éloignement, Passau est au sud de
l’Allemagne. Ils sont connus en Belgique pour
une réalisation, assez originale : un carillon en
plein air à Temse, près de l’hôtel de ville. 14
cloches Perner datant de 2009 sont présentes
en ce carillon. Certaines sources varient et en
mentionnent 15, la version à 15 semblerait être
juste. Elles complètent 23 cloches Paccard
datant de 1976. Les Perner ont exporté leur
cloches dans d’assez nombreux pays. Les
cloches Perner sont assez représentatives de
l’art campanaire allemand, avec des
décorations plutôt sobres, et une réalisation
d’une rigueur élevée. Ils ont quelques
réalisations prestigieuses, comme une
Pummerin de 8 tonnes à Passau et un
bourdon de 10 tonnes à Scheyern.
La fonderie Perner a débuté ses activités en
1703 aux alentours de Brixen (Bressanone en
nom francisé). Le premier fondeur du nom était
Johann Perner, qui s’installe à Pilsen.
L’établissement réalisera des cloches jusqu’en
1904, ou le dernier Perner de cette lignée
stoppera son activité. Un second
établissement est bâti à Budweis (Ceské
Budejovice est le vrai nom, en république
Tchèque), sous les ordres de Johann-Josef
Perner en 1760. Tout ça, dans un pays de trois
frontières, n’est pas bien éloigné. La fonderie
réalisera d’assez nombreux travaux. Elle est
reprise par le père de Rudolf Perner, actuel
fondeur, qui la déplace à Passau en 1947. La
fonderie existe encore à ce jour. En plus d’être
fondeur de cloches, Perner a une large activité
de campaniste. Il semblerait (si nous
comprenons bien) que l’activité de coulées de
cloches ait été stoppée en 2013, Perner et son
entreprise se consacrent désormais
exclusivement à des activités campanistes.
Ainsi, il est probable que l’on puisse écrire
Floruit 1703-2013, soit un joli petit 310 ans
d’activité !
PERRIN Charles
Fondeur originaire de Maisoncelles. Né le 5
ventôse An V (23 février 1797) à Maisoncelles
et décédé en même lieu le 15 juin 1849. Fils
de Jean-Baptiste PERRIN, aubergiste et/ou
charron, Il est le frère de Joseph II PERRIN,
avec qui il apprend le métier de fondeur. Beau-
frère du fondeur Joseph DROUOT. Le 7 février
1827, il se marie avec Marie-Marguerite
BERTRAND et a cinq enfants. Il est
notablement connu pour avoir effectué la fonte
du gros bourdon de Trier (Trèves) en
Allemagne.
Toutefois, il n’exerce le métier de fondeur que
durant un temps limité. Dès 1825, il est qualifié
de propriétaire, aubergiste en 1835 et
cultivateur en 1849. Ses travaux en Belgique
sont limités, et ne correspondent qu’à une
seule cloche, Florenville en 1821. Il collabore
toutefois avec Joseph II PERRIN dans le cadre
de quatre coulées.
PERRIN Joseph I
Fondeur originaire de Doncourt. Aucune
activité ne lui est connue en Belgique.
PERRIN Joseph II
Fondeur originaire de Maisoncelles. Né le 23
novembre 1788 à Maisoncelles et décédé en
même lieu le 8 décembre 1859. Il est le frère
de Charles PERRIN. Il se marie à Huilliécourt
avec Thérèse DROUOT le 27 janvier 1813.
Dès lors, il devient le gendre du fondeur de
cloches très réputé Clément II DROUOT.
Beau-frère par alliance de Louis et François
LAINVILLE et d’Etienne-Louis-François
REGNAUD. Beau-frère de Joseph DROUOT
par le mariage de sa sœur Marie avec le
précité.
Henry Ronot le localise à Huilliécourt, nous
aurions tendance à dire qu’il est basé à
Maisoncelles, bien qu’il faille garder à l’esprit
que tout est relatif, vu qu’il conserve une forte
tradition d’itinérance lors de sa carrière. Il
mène des campagnes en France, Belgique,
Luxembourg, Allemagne et Pays-Bas. Il mène
son apprentissage auprès du fondeur de
cloches Clément II DROUOT et lors de cette
période, il se domicilie dans le village de
Huilliécourt. Dès qu’il acquiert son
indépendance, il retourne à Maisoncelles.
Joseph II PERRIN n’a pas fondu un grand
nombre de cloches en Belgique. Nous le
connaissons surtout du fait qu’il a effectué la
formation campanaire de Charles CAUSARD,
ce dernier originaire aussi du petit village de
Maisoncelles. Il formera aussi son petit frère
Charles PERRIN, son fils Honoré PERRIN,
son gendre Antoine HEMERY. Par ces
activités d’enseignement et vu les
répercussions que cela aura en Belgique, à ce
titre Joseph II PERRIN peut être considéré
comme un fondeur majeur.
Les réalisations qui lui sont connues
correspondent à 14 cloches : Riemst (1818),
Genoelselderen (1818), Ciney (1818),
Fauvillers (1819), Grumelange (1819), Ortho
(1821), Villance (1822) Beausaint (1823),
Houyet (1823) Etalle (1825), Baillonville
(1825), Sainte-Marie sur Semois (1840) et
Saint-Mard (1841).
PERRIN-MARTIN Honoré
Fondeur qui fut basé en tant que fondeur
principalement à Robécourt. Né le 23 août
1816 à Huilliécourt et décédé le 17 décembre
1873 à Robécourt. Fils de Joseph II PERRIN. Il
effectue son apprentissage campanaire auprès
de son père. Ses premières campagnes se
situent en Allemagne et en Belgique. Il
collabore avec Joseph MICHEL, lequel
effectue son apprentissage. Il se marie le 28
janvier 1746 avec Appoline-Eugénie MARTIN ;
il transforme son nom en PERRIN-MARTIN à
cette occasion.
Dans le courant de l’année 1840, il établit une
fonderie à Romain-Sur-Meuse. En 1847, il
déplace ces locaux vers Robécourt. En 1873,
ladite fonderie est reprise par Ferdinand
FARNIER, pour lequel étonnamment, on ne
connait aucune cloche en Belgique (ce étant
vérifié par son registre de fonte). Par la suite,
Honoré PERRIN-MARTIN dirige une fonderie à
Colmar, qui sera reprise par Firmin CAUSARD
en 1871.
PERRIN Honoré II, dit PERRIN-
ROBINET Honoré
Fils de Charles PERRIN. Il est né le 5 juin
1829 à Maisoncelles et décédé le 18 avril 1896
à Mohon. Il établit tout d'abord une fonderie à
Mohon (08, Ardennes), puis à Charleville-
Mézières (08). Son estampille est connue
comme étant "Perrin-Robinet", du nom de son
épouse. Il est l'oncle de Charles MAITROT,
avec qui il collaborera régulièrement.
Les réalisations connues en Belgique
correspondent à deux cloches, fondues en
collaboration avec Charles Maitrot : Martilly
(1873) et Pussemange (1873). Il est à
considérer comme fondeur mineur en
Belgique, bien que ça n’ait pas du tout été le
cas en France.
Dynastie PETIT, Dynastie FRITSEN,
PETIT & FRITSEN
Les PETIT représentent une dynastie de
fondeurs de cloches. En tant que telle, cette
dynastie a eu une influence très faible sur le
patrimoine campanaire belge. En contrepartie,
il faut signaler que de cette dynastie sont issus
les Petit & Fritsen, qui ont eu une grande
influence en Belgique. De cette lignée est
aussi issue la fonderie Petit & Gebr. Edelbrock,
basée à Gescher en Westphalie. Nous allons
explorer cela en détails.
La dynastie des PETIT & FRITSEN comporte :
- Jean-François PETIT, originaire de Montigny-
Le-Roi.
- Jean PETIT, fils de Jean-François.
- Joseph I PETIT, fils de Jean-François.
- Alexius I PETIT, fils de Joseph.
- Joseph II PETIT, fils d'Alexius.
- Henri PETIT, fils d'Alexius.
- Everardus PETIT, fils d'Alexius.
- Alexius II PETIT, fils d'Alexius.
- Marie-Aldegonde PETIT, fille d'Alexius,
mariée à Izaac FRITSEN.
- Henricus I FRITSEN, petit-fils de Izaac
FRITSEN.
- Alexius I FRITSEN, fils de Henricus I.
- Everhardus FRITSEN, frère de Alexius I.
- Henricus II FRITSEN, neveu de Alexius I, fils
de Everhardus.
- Hein FRITSEN, fils de Henricus II.
- Frank FRITSEN, fils de Hein.
Montigny-Le-Roi est un ancien nom de
commune, n'existant plus aujourd'hui. A la
révolution française, l'entité a changé de nom
afin de s'appeler Montigny-Source-Meuse. En
1966, le village de Meuse est absorbé. Il y a
alors à nouveau un changement, le village
s'appelle : Val de Meuse. L'entité se trouve au
sud de Breuvannes. Nous ne considérons pas
Jean-François PETIT comme faisant partie du
grand ensemble de fondeurs du Bassigny. En
effet, le Bassigny a eu une influence nulle sur
ses productions. Etant orphelin, il est parti très
jeune de cette région.
Afin de préciser le propos, les parents de
Jean-François PETIT décèdent tandis que
l'enfant est encore jeune. Il a trois ans alors
que son père décède, 9 ans concernant sa
mère. Il est pris sous la tutelle d'Alexius
JULLIEN dès 1703, qui le déménage vers la
ville de Lier en Belgique. En cette époque,
Jean-François apprend le néerlandais.
JULLIEN s'occupe de la formation campanaire
de l'enfant au cours de nombreuses
campagnes partiellement itinérantes. Jean-
François PETIT n'est pas connu comme ayant
été fondeur en Belgique. De ce fait, sa
biographie - bien que relativement connue - ne
sera pas développée.
Ce s'ajoutant au déménagement forcé de
Jean-François PETIT, il est envisageable de
penser que la migration des PETIT, aussi bien
vers les Pays-Bas et l’Allemagne, correspond
aux périodes de persécution des huguenots.
En 1715 et les années suivantes, les troubles
religieux sont très importants, ce allié à une
détérioration de l’économie.
Nous connaissons de Jean-François PETIT
deux enfants fondeurs de cloches.
Jean et Joseph I PETIT, fils de Jean-François,
sont initiés au métier dès leur plus jeune âge.
Ils mènent des campagnes communes dans
les Pays-Bas, la Rhénanie et la Westphalie.
Cela se retraduit par un nombre non
négligeable de fontes, dont des cloches encore
existantes à ce jour. En 1743, une fonderie de
cloches à poste fixe est réalisée en Allemagne.
En Belgique, les seuls fondeurs du nom de
Petit à avoir été actifs sont Alexius I PETIT et
Alexius II PETIT. Autrement concernant les
autres fondeurs, la situation nous est moins
connue : ils sont entre autres actifs aux Pays-
Bas et en Allemagne. Plus loin dans l'histoire
(voire dans le développement de la dynastie),
Marie-Aldegonde PETIT (Aldegonda Petit) se
marie en 1776 avec Izaac FRITSEN, à
Eindhoven (NL). Son arrière petit fils, Henricus
FRITSEN créera la fonderie PETIT &
FRITSEN.
Le prénom Alexius ne provient pas
spécifiquement d'une latinisation du prénom
Alexis. Il s'agit visiblement de prénoms
néerlandophones.
PETIT Alexius I
Né en 1723 et décédé en 1801 d'après le
DFIM, né en 1720 à Someren d'après André
Lehr. Il a 14 anfants. En 1745, Alexius PETIT
se joint à Jean et Joseph I en vue de la
réalisation de campagnes communes, visant
les Pays-Bas, essentiellement en Overijssel, la
Wesphalie et la Rhénanie. La fonderie d'Aarle-
Rixtel est fondée par Alexius I PETIT en 1787.
Ce fondeur est connu pour ses échecs en
matière de réalisation de carillons, ce qui le
pousse à une terrible ruine financière. Entre
1786 et 1790, la famille s'installe à Aarle-
Rixtel.
PETIT Alexius II
Né à Someren en 1765 et décédé en 1843. Il
passe une part non négligeable de son
existence à Gescher, une ville de Westphalie
presque frontalière avec les Pays-Bas. Après
quelques campagnes itinérantes, Alexius II
PETIT s’occupe essentiellement de l’actif de la
fonderie de Gescher. En 1790, il est le premier
fondeur à proposer une garantie de quatre ans
sur ses cloches. Il s’établit définitivement au
sein de cette fonderie en 1806. En décembre
1806, il se marie avec Maria-Theodora-
Catharina-Agnes-Elisabeth EDELBROCK, d’où
le nom actuel de la fonderie : Petit & Gebrüder
Edelbrock. Quelques mois après ce mariage,
de nouveaux locaux sont construits, dont un
four ayant une capacité de 5 tonnes. La
fonderie de Gescher devient dès lors un
établissement d’importance majeure.
PETIT & FRITSEN
Il s'agit d'une fonderie encore active à ce jour,
basée à Aarle-Rixtel. Cette firme est très active
en Belgique. Leur historique nous est
malheureusement assez mal connu.
La fonderie revendique l'héritage de Jean-
François PETIT, et mentionne dès lors que ses
fondements datent de 1690. Cela en fait la
troisième plus ancienne fonderie des Pays-
Bas. [A ce titre, nous ne comprenons pas
pourquoi la fonderie Petit & Fritsen mentionne
parfois 1660]. Au niveau de la fonderie à poste
fixe, Alexius I PETIT s'installe à Aarle-Rixtel en
1787 et y implante un établissement, en tous
points différent de l'actuel. De ce que nous
savons, ses enfants Henricus, Everardus et
Alexius II prennent le relai ; Henri sera le
dernier fondeur du nom de PETIT. Au décès
du dernier des Petit : Henricus I FRITSEN
(1784-1875) reprend l'actif de la fonderie.
Lorsque la fonderie est sous sa direction, la
firme change de nom et s'appelle désormais
PETIT & FRITSEN.
Par la suite, l'actif de la fonderie est repris par
Alexius FRITSEN (1822-1903), fils de Henricus
I. Les cloches ne sont pas forcément signées
du nom de la firme, mais le sont régulièrement
du fondeur. Il décède sans descendance. La
suite de l'actif est reprise par Henricus II
FRITSEN, fils de Everhardus FRITSEN.
Henricus II FRITSEN est né en 1874 et décédé
en 1950. Les premières cloches fondues par
ses soins datent de 1899.
Les années noires durant la première guerre
mondiale sont assez chaotique, ce d'autant
plus que les deux fonderies familiales sont aux
Pays-Bas et en Allemagne, ce qui ne manque
pas de créer des tensions. Dans la grande
grise de 1929, les années sont très difficiles,
c'est à la limite de la faillite en 1934. En 1952-
53, après la seconde guerre mondiale, la
fonderie livre des cloches en Belgique sous le
nom de firme Bauwens-Goossens. Depuis
1907, la fonderie est implantée à
Klokkengietersstraat n°1 à Aarle-Rixtel. Elle
est actuellement dirigée par Frank FRITSEN
(né en 1956). La firme PETIT & FRITSEN a
livré un nombre magistral de carillons, dont
nombreux en Belgique. Les travaux sont de
grande qualité.
PETITFOUR Adam
Est l'auteur d'une cloche à Isières, chapelle
Notre-Dame de la Cavée, datant de 1651.
Ce saintier est totalement inconnu.
Le village de Breuvannes a comporté une
sacrée dynastie de Petitfour : André, Claude I,
Claude II, Jean-Baptiste-Hippolyte, Michel,
Paul-François. Cela nous fait supposer
qu'Adam Petitfour était originaire de ce village,
mais nous n'en savons pas plus.
PETITFOUR
Large dynastie de fondeurs originaire du
Bassigny lorrain (essentiellement Breuvannes).
Nous intéressent Hippolyte Petitfour et Paul-
François Petitfour, tous deux frères. Le nom
peut s’orthographier : PETIFOUR,
PETITFOUR, PETITFOURT. L’orthographe la
plus exacte, en tout cas celle de l’état-civil est
Petitfour.
En France, les réalisations sont nombreuses et
prestigieuses. En Belgique, les travaux
consistent en une seule campagne, Brugge
(Bruges) en 1847. Des cloches furent réalisées
pour la cathédrale, d'autres pour le couvent
des rédemptoristines de la même ville
(Klooster van de zusters redemptoristinnen).
PETITFOUR Jean-Baptiste Hippolyte
Né le 2 septembre 1824 à 9h00, à
Breuvannes. Fils de Michel PETITFOUR et
Marguerite-Solange LAMBERT. Frère de Paul-
François. Michel est fondeur de cloches. Le
02/09/1824, il est déclaré absent du logis. La
déclaration d’état civil est faite par GIRARDIN
Geneviève, sage-femme demeurant à
Breuvannes.
Le 15/06/1836, il est recensé, ainsi que sa
famille, il habite toujours à Breuvannes.
Le 14/06/1841, il est encore recensé et habite
toujours à Breuvannes. Son adresse est
déclarée : rue de la Gravelle. Il est déclaré
comme étant fondeur de cloches.
Le 30/06/1846, il est encore recensé et habite
toujours à Breuvannes. Son adresse est
déclarée : rue du Pont. Il habite avec son père
et sa mère, ainsi que sa sœur Joséphine. Les
voisins sont les mêmes noms (les Curt). La rue
de la Gravelle n’existe plus à ce jour tandis
que la rue du Pont, oui. Nous pensons qu’il n’y
a pas eu de déménagement mais un
changement de nom de rue. La rue du Pont
est simplement celle qui enjambe le ruisseau :
le Flambard.
Le 30/04/1851, il est à nouveau recensé rue de
la Gravelle. Une donnée intéressante nous
informe que c’est au n°6. Le n°6 actuel n’a
plus rien de concordant avec les bâtiments de
l’époque. La maison fait le coin avec la rue des
Deux Coqs. Hippolyte a 27 ans, est déclaré
comme fondeur. Sa sœur est gantière.
Le 01/06/1866, il est à nouveau recensé rue de
la Gravelle, au n°7 cette fois-ci. Il s’agit d’un
long corps de bâtiment présentant un vaste
porche ancien. Quant à dire que cela
correspond à l’habitation des Petitfour, ce
serait osé ! Joséphine n’habite plus au logis.
Hyppolite est toujours déclaré comme fondeur.
Le 23/08/1867 à 18h30, Michel Petitfour
décède, à l’âge de 81 ans. A son domicile de
la rue de la Gravelle.
Hippolyte PETITFOUR décède le 10 novembre
1869 à Breuvannes, à l’âge de 45 ans. Il est
déclaré comme étant célibataire. Il décède à 6
heures du matin chez sa sœur, domiciliée rue
de la Grande Fontaine.
Dates d’activité connues : 1841-1847. Il
collabore souvent avec son frère Paul-
François. Les cloches s’appellent dès lors des
« Petitfour frères ». Berthelé le qualifie de :
fondeur très habile mais très bohème.
PETITFOUR Paul-François
Né le 24 janvier 1810. Fils de Michel et frère-
aîné d’Hippolyte. Floruit 1837-1872. Les
archives d’Arbot étant très lacunaires, nous
connaissons peu de ce fondeur.
Élève de son grand-oncle, Isidore Cornevin.
Dès 1830, il mène des campagnes itinérantes,
dans le Cher et dans la Nièvre. En tant que
fondeur de cloches, il collabore en cette
période avec : Jean-Baptiste Bollée, Isidore
Cornevin (directeur) et Nicolas Mollot.
Recensé le 15/06/1836, à Breuvannes, au
domicile de Michel son père. Plus aucun
recensement ne suivra ensuite. Paul-François
quitte le Bassigny entre fin 1836 et début 1837.
Le 9 mars 1837, il se marie à Arbot avec Reine
DESALLE. A la suite de son mariage, il établit
un atelier de fonderie dans le village d’Arbot. A
ce titre, Arbot est un très petit village, à la
lisière de la Côte d’Or (69 habitants). Il s’agit
de locaux partagés avec Abel RICHEBOURG,
son gendre. Les fontes étaient réalisées en
collaboration avec Hippolyte PETITFOUR. Le
petit frère apprend le métier dans ces locaux et
en campagnes. Hippolyte reste domicilié à
Breuvannes toute son existence.
L’ornementation des rinceaux en dents de scie
semble être un élément récurrent et typique
des productions de cette fonderie. Suite au
décès de Paul-François, la fonderie sera
reprise par Abel Richebourg.
Il décède à Arbot le 24 août 1872, à l’âge de
62 ans et demi.
Le gros piège
Il est régulièrement mentionné en épigraphie
de cloches : PETITFOUR FRERES L. CHICOT
CADOMENSI. Louis CHICOT n’a jamais été
fondeur. C’était un artisan campaniste. Cela
signifie que les cloches étaient montées par
ses soins dans l’église, mais cette personne
n’a jamais fondu une cloche.
PIREIT Johan
Fondeur (?) mentionné par le DFIM. Actif en
1554. Il effectue des travaux à l'église Notre-
Dame de Dinant en 1554, où il pend deux
cloches dans le clocher. Ces cloches sont
détruites la même année lors du siège de
Namur. Nous pensons en fait qu'il s'agit des
cloches de Lambert Tabolet et que Johan
Pireit était campaniste. Nous ne trouvons trace
de lui nulle part ailleurs.
PLACE Jacques-François, PLACE
Arnould, PLACE Erasme
Les fondeurs du nom de Place sont fort
méconnus. Heureusement qu'Adrien Dupont
(Archives de la ville d'Ath) a fait un article les
concernant, sinon il n'y aurait rien... Inconnus
du DFIM, seules quelques courtes mentions
biographiques existent dans de vieux livres,
éparses et lacunaires.
Les Place sont probablement une dynastie,
bien qu'aucun élément probant ne nous
permette de l'affirmer avec force. En tant que
dinandier, batteurs de métail, étainiers, ils sont
nombreux. En tant que fondeurs de cloches, ils
le sont nettement moins. Trois fondeurs sont
répertoriés : Jacques-François PLACE,
Erasme PLACE et Arnould PLACE. Jules
Dewert dans une de ses études nomme JFP :
Jean-François Place. Nous estimons qu'il s'agit
d'une erreur d'attribution, car nous ne
connaissons aucun fondeur de ce nom.
Il existât de nombreux Arnould Place, ce qui ne
facilite pas les recherche. Dans les archives,
ces fondeurs sont appelés Place, mais aussi
Deleplace, De La Place. En tous les cas, ces
fondeurs sont originaires de la ville d'Ath et
basés en ce lieu. En France, il est connu un
fondeur du nom : Adrien DE LA PLACE, actif
dans le Nord en 1735. Une petite cloche de ce
dernier est connue à Bergues.
Du fondeur Arnould PLACE, nous ne savons
rien, si ce n'est qu'il reçoit un marché visant à
la refonte d'une cloche en 1608.
Du fondeur Erasme PLACE, nous ne savons
rien. Une cloche existe encore dans le clocher
de Saint-Martin d'Ath. Cette cloche est assez
simple dans son décor, mais reste de bonne
facture.
Jacques-François PLACE est le moins
méconnu de la lignée. Descendant d'Erasme
PLACE, il est né en 1684 et décédé en 1770. Il
est le plus tardif des fondeurs du nom de
Place. Il est fils de François Place, petit-fils de
Nicolas Place, arrière petit-fils de Pierre Place,
lequel est le frère d'Erasme Place. Ses fontes
se concentrent dans la période allant de 1741
à 1748. Il se marie avec Alexandrine Duhot à
une date que nous ne connaissons pas.
Sans nul doute il y eut de nombreuses
réalisations, qui nous restent inconnues à ce
jour.
Actuellement, il est connu 4 cloches existantes
et une cloche disparue.
- Ath, Eglise Saint-Martin. Erasme Place. 1635.
Inscription : SANCTA MARIA ORA PRO
NOBIS ERASME PLACE MA FAICT ANNO
1635.
- Belœil, Musée du château des Princes de
Ligne. Jacques-François Place. 1741.
Inscription : ATH. JACQUES FRANCOIS
PLACE M'A FAIT. 1741. Cette cloche
appartenait aux Princes de Ligne.
- Mons, Musée (lequel ?). Jacques-François
Place. 1748.
- Ath, Musée du Cercle Royal d'archéologie et
d'histoire. Jacques-François Place. 1748.
Inscription : S. M. T. B. C. PRIEUSSE I. F. P.
HAT 1748.
- Ath, Couvent de Nazareth, Jacques-François
Place. 1748. Cette cloche est disparue.
Au sujet de la cloche du musée d'Ath,
l'inscription signifie : Soeur Marie-Thérèse
Berlant, dame prieure du couvent de Nazareth.
Ces données sont fort limitées,
malheureusement. Il n'existe pas mieux et tout
du moins, remercions Adrien Dupont, lequel a
réalisé une large part des recherches ici citées.
PLUMERE
Le cas des fondeurs Plumère est très
particulier. Ils sont mal connus, ce que l’on sait
ou déduit d’eux est intéressant.
L’orthographe de leur nom est variable. Nous
relevons : PLUMERE, PLUMERET,
PLUMEREL. Le DFIM mentionne Plumier,
nous n’avons jamais croisé cette orthographe
où que ce soit. Un petit souci existe quant à
ces variations de noms, c’est que personne ne
s’accorde quant à une orthographe de
référence. Henry Ronot évoque PLUMEREL,
ainsi que Maurice Thouvenin. Edmond De Vos
évoque PLUMERET et/ou PLUMEREL. De
notre côté, nous utilisons PLUMERE, étant
donné que c’est ce qui figure le plus souvent
en épigraphie, le DFIM en fait de même. Une
chose est certaine : il ne faut pas se mettre
martel en tête concernant ces variations
d’orthographe. Personne ne sait quelle est la
réelle, les intéressés ne le savaient peut-être
même pas.
Les Plumère sont au nombre de quatre à nous
être connus : Claude Plumère, Joseph
Plumère, Jean Plumère, Georges Plumère.
Leurs travaux sont la plupart du temps
indistincts. Ce sont des fondeurs du 17è siècle.
Des collaborations ont lieu régulièrement avec
Joseph Thomas. Cela engendre parfois des
possibilités de confusions, ce qui est probable,
c’est que Plumère Thomas n’existe pas. Le
DFIM mentionne que Claude serait le père des
trois autres fondeurs, le tout sous réserves.
Berthelé voit en eux des relations de « tous
frères », voir à ce titre « Les Fondeurs de
cloches de la Sénéchaussée de Bourmont du
XVIIè au XVIIIè siècle ». Cela nous semble
peu probable vu les dates d’exécution de
cloches.
En RECIB, il est connu 61 cloches des
Plumère. Ce sont donc des fondeurs mineurs ;
il est utile de préciser 'à ce jour' car nul ne sait
quelle fut l'ampleur de la production. Ce sont
des cloches de qualité fort moyenne.
Ils sont originaires du Bassigny lorrain et ont
rapidement migré vers Huy, en Belgique.
En Bassigny, ils sont originaires de La Mothe.
Il n’a pas été possible de retrouver le moindre
acte de naissance les concernant. Au sujet de
La Mothe, ce village n’existe plus à ce jour. Il
reste quelques ruines.
D’après l’article Wikipedia sur ce lieu, nous
apprenons que le village a été entièrement
dévasté par divers épisodes de guerre :
Au XVIIe siècle, pendant la Guerre de Trente
Ans, le duc de Lorraine prend parti pour son
suzerain l'Empereur, contre son cousin le roi
de France. Charles IV de Lorraine perd
rapidement toutes ses possessions excepté la
Mothe, qui ne se rend au cardinal de Richelieu
que le 26 juillet 1634, après cent quarante et
un jours de ce premier siège de La Mothe.
C'est le Marquis de Villeroy qui, en prenant le
commandement des forces royales le 24 juin
1634, réduit en quatre jours le bastion Sainte-
Barbe. Rétrocédée au duc en 1641, la ville est
à nouveau soumise à un siège, du 25 juillet au
31 août 1642, puis libérée par Charles IV qui
écrase l'armée française à Liffol-le-Grand.
La ville est de nouveau assiégée dès
décembre 1642, jusqu'à la mort de Louis XIII
en mai 1643. Dès qu'il sent son pouvoir
suffisamment affermi, Mazarin poursuit l'œuvre
de son prédécesseur et ordonne à Magalotti
de reprendre le siège le 4 décembre 1644. La
ville se défend vaillamment et Magalotti est tué
sous le bastion de Vaudémont d'un coup de
mousquet tiré par le chanoine Héraudel. Les
bombes (utilisées pour la première fois dans
un conflit en Europe), le froid, puis la famine
ont cependant raison des assiégés qui se
rendent le 1er juillet 1645, après deux cent
cinq jours de résistance.
Contrairement à ce qui avait été convenu lors
des accords de reddition, Mazarin fait démolir
non seulement les fortifications, mais aussi
tous les bâtiments : la ville est entièrement
rasée. La population qui est chassée de la
ville-forte est alors évaluée à 3000 personnes.
Après une existence de trois cent quatre-vingt-
sept ans, La Mothe qui, de 1634 à 1645, a
résisté à quatre reprises à l'armée du roi de
France, n'est plus qu'une vaste ruine. Cela
marque la fin de la Lorraine en tant qu'État
pleinement souverain.
De plus, nous savons que le village est
terrassé par la grande peste, de 1630 à 1636.
Tout laisse à penser que les Plumère ont pris
la fuite, à la suite de conditions extrêmement
défavorables. Il n’est pas connu la date de leur
migration.
Pour tous les fondeurs, date de naissance et
de décès inconnus.
PLUMERE Claude
Actif à Huy entre 1663 et 1672.
Il est connu comme ayant signé un contrat
avec la collégiale de Huy concernant la fonte
d’un carillon de 20 cloches, en 1662 et exécuté
l’année suivante. Il est enregistré des cloches
en RECIB, aux lieux suivants : Les Waleffes
(1663) ; Huy, collégiale (1663) ; Thys (1691).
L’enregistrement de la seconde est à date
douteuse et serait certainement à verser dans
l’activité de ses enfants, dont assez
probablement Jean.
PLUMERE Joseph
Actif à Huy entre 1679 et 1718. Il est enregistré
des cloches en RECIB, aux lieux suivants :
Borlo (1699) ; Namur (1714) ; Burdinne (1677)
; Haneffe (1701) ; Huy (1666) ; Liège (1717) ;
Othée (1718) ; Thisnes (1710) ; Tongerlo
(1698) ; Vreren (1681) ; Andenne (1709) ; Huy
(1700) ; Huy (1709) ; Turnhout (1700) ; Bas-
Oha (1707) ; Mehaigne (1714) ; Zolder (1709).
La cloche de Huy (1666) est très certainement
à verser dans l’activité de son père Claude. Il
travaille en collaboration avec Jean Morlet, lui
aussi fondeur du Bassigny. La cloche de
Turnhout pesait 7392 livres. Cela correspond
en livres hollandaises à environ 3,6 tonnes.
PLUMERE Jean
Actif à Huy entre 1679 et 1691. Il est enregistré
des cloches en RECIB, aux lieux suivants :
Arendonk (1683) ; Berlaar (1679) ; Heist-Op-
Den-Berg (1679) ; Huy (1691) ; Meerhout
(1684) ; Mol (1682) ; Westerlo (1679).
101
PLUMERE Georges
Actif en 1682. Il lui est connu une cloche à
Neerlinter en 1682.
Edmond De Vos évoque certaines étapes de la
vie des Plumère dans certains numéros de
l'Organiste (voir UWO) : Fondeurs de cloches
au pays de Huy.
PLUVINAGE Père et Fils
Société de fondeurs très peu connue.
Comporte au moins PLUVINAGE Edmond,
actif en 1920. Il est encore précisé : fonderie
belge de Tournai ayant un établissement à
Baisieux (59). Ce dernier pourrait être cet
inconnu né en 1874, dans le département du
Nord, et décédé en 1936. Il était négociant en
détail de charbon à Cambrai (pas concordant
avec notre fondeur...). La seule cloche connue,
Villers-Poterie en 1922, révèle un objet de très
bonne qualité.
POIGNARD Charles
Carillonneur à Namur. Né le 27 mars 1662 et
décédé en 1712 ou 1713. Jorissenne estime
que l’individu a livré des cloches aux
communautés religieuses du gouvernement
d’Espagne. Nous ne sommes pas en mesure
d’infirmer l’information. En tout état de cause,
nous pensons que l’individu n’est pas à
considérer comme un fondeur de cloches
ayant été actif en Belgique.
POLARD Adolphe
Mentionné par l'Irpa. Connu pour une cloche à
Chapelle-Lez-Herlaimont en 1907. Ce fondeur
nous est totalement inconnu. Il pourrait s'agir
de l'inconnu né en 1826 à Hasnon (59) et
décédé en 1907 à Billy-Montigny (59). Aurait
été ouvrier mineur, donc c'est peu concordant.
La cloche connue ne comporte aucune
épigraphie.
PONT DU ROY Thierry
Fondeur médiéval, cité par Cloquet et De la
Grange. Le fondeur est actif à Tournai en
1431. Il est cité dans les comptes pour avoir
travaillé à la cloche des ouvriers.
POPPENRUYTER Hans
Il est un fournisseur d’artillerie allemand
extrêmement reconnu, originaire de
Nuremberg. Installé à Mechelen (Malines) en
1506, il fournit des canons, de la poudre et des
munitions. Reçu comme bourgeois de la ville
en 1514, il devient le fondeur de canons le plus
célèbre d’Europe. Il décède en 1533 ou 1534.
En certaines sources, il est mentionné comme
fondeur de cloches. Cela reste fort incertain. Il
pourrait y avoir eu des collaborations
sporadiques, notamment du point de vue des
locaux de fonderie, avec Wilhem Vanden
Gheyn. Aussi, nous pouvons supposer qu’il fut
simple donateur et non fondeur.
LE PREVOST Jehan
Connu pour une cloche présente à
Schendelbeke (Geraardsbergen), qui en réalité
est plutôt une clochette. L'objet date de 1399.
L'inscription : Jehan le Prevost me fit faire l'an
1399, nous fait penser que notre Jehan n'est
absolument pas fondeur de cloches. Nous
pensons qu'il s'agit de "Jean", le prévôt, soit le
supérieur hiérarchique. Nous avons considéré
que ce personnage est fondeur par erreur.
RACLE François I
Fondeur originaire de Damblain, fils de Nicolas
I RACLE. Date de naissance et de décès
inconnus. Il se marie avec Catherine BRIOT. Il
est le beau-père de Claude VOILLOT.
Il participe à une coulée de 20 cloches à Liège
en 1621, avec Nicolas III et Jean CHAPELLE.
En 1618, il se trouve en procès avec Antoine
REGNAULT et Nicolas BROCHARD. En 1628,
il est en procès avec François CHEVILLOT.
REGNAULT Louis-François
Bien qu’étant un fondeur à la production
relativement soutenue, sa biographie nous est
peu connue. Son nom est parfois orthographié
Regnaud, la bonne orthographe semble être
avec LT à la fin. Fils de Joseph 1er Regnault, il
est né à Huilliécourt en Haute-Marne en 1770.
Il décède à Illoud le 23 décembre 1856, à l’âge
respectable de 86 ans. Dans la tradition
séculaire du Bassigny lorrain, il s’installera
comme fondeur de cloche jusqu’en 1836. Il
s’occupera ensuite sporadiquement de travaux
de tuilerie. Il ne fond pas seulement des
cloches mais aussi des canons et des statues.
Comme évoqué, il s’occupera de l’écolage de
Clément Habert, son neveu. Les Regnault sont
nombreux en Bassigny, en diverses périodes
d’activité. Concernant Louis-François
Regnault, il ne lui est pas actuellement connu
de cloche en France. En Belgique, ses travaux
sont épars et souvent le fruit de collaborations,
avec Habert, Thouvenel ou Drouot. Il
travaillera en itinérance en Bavière, en
Allemagne.
REMY Pierre
Fondeur cité dans le Cloquet et De la Grange.
Fondeur actif à Tournai en 1660, où il livre
quelques cloches à la ville. Nous ignorons tout
de ce personnage.
RENAUD Claude
Fondeur provenant de Goncourt, petit village
du Bassigny, et d'ailleurs seul fondeur connu
en ce village, ce qui est rare concernant le
Bassigny. Né le 21 janvier 1786 et décédé le
22 mars 1863. Fils d'Henri RENAUD et de
Jeanne ROLLET. Il se marie le 18 novembre
1811 avec Anne JULLIOT.
Berthelé le décrit comme réalisant de
nombreuses campagnes en Allemagne. Il était
surnommé "l'abbé Sieyès" ; nous ignorons si
cela a quelque chose à voir avec Emmanuel-
Joseph SIEYÈS. Au sujet de Claude RENAUD,
Berthelé le situe systématiquement à
Doncourt, ce qui est une erreur. Les actes
nous renseignent une vie à Goncourt.
Quasiment inconnu en Recib, on le rencontre
lors d'une campagne à Burg-Reuland, avec
Pierre BOITEL, François DUBOIS. Serait-ce
parce qu'il parlait allemand ? Nous l'ignorons.
De ce fondeur discret, nous ne savons rien
d'autre.
RENIER
Mentionné dans L'ancienne industrie du cuivre
à Malines de Georges Van Doorslaer. Fondeur
médiéval actif à Mechelen (Malines) en 1347.
Aussi nommé Renerus clocghietere, Renierus
ou Renier.
RICHET Louis
Fondeur français originaire de Metz. Il nous est
connu pour la production d’une cloche
destinée au hameau de Battincourt à Halanzy,
en 1763. En France, leur période d’activité est
balisée dans une période allant de 1750 à
1772. Fils du fondeur Claude Richet, il
concentre sa production en lorraine française.
De ce fait, la présence d’une cloche à Halanzy
n’a rien d’excentrique. Il réalisa aussi des
mortiers. Associé à Duvivier (ou Duviviers)
Nicolas, pour lequel il existe aussi quelques
productions anecdotiques en Belgique.
RITTER Pierre
Ce fondeur nous est totalement inconnu. Il
fond une cloche en 1732, destinée à l’église
Saint-Antoine de Boeur (Houffalize). Cette
cloche est refondue par Alfons Beullens en
1907. Il pourrait s’agir d’un fondeur
luxembourgeois, originaire de Esch-sur-
Alzette.
ROELANS
La famille Roelans est pratique afin de remplir
une liste de fondeurs de cloches ; ils sont
nombreux ! Par contre du point de vue
biographique, on ne sait pour ainsi dire rien
d'eux. C'est relativement étonnant étant donné
qu'ils ne représentent pas une lignée
médiévale. Peut-être est-ce dû à un nombre de
cloches réalisées fort faible. Ainsi, cette
biographie sera-t-elle fort limitée. Leur nom
peut s'orthographier Roelans, Roelants,
Roelant, Roelandts.
Les Roelans son originaires de Bruxelles, c'est
suffisamment rare pour que ça soit mentionné.
Plus précisément, nous pouvons affirmer qu'ils
sont originaires de Saint-Josse ten Noode,
comme en témoigne l'épigraphie d'une cloche
de 1721 à Sainte-Gudule de Bruxelles :
IGNATIUS ROELANS heeft my gemaeckt tot
S. JUDOKUS TEN NOODE in het jaer 1721.
Nous ne savons pas s'ils étaient
néerlandophones ou francophones, nous
pouvons pencher vers le caractère flamand de
la famille, vu que nous n'avons découvert
aucune épigraphie en français. La lignée
contient les fondeurs suivants : Alexis-Julien
Roelans, Ignace Roelans, Etienne Roelans,
Nicolas Roelans, David Roelans, Jean
Roelans. Alexis-Julien, Ignace et Etienne sont
frères. David et Jean sont fils d'Etienne.
Concernant Nicolas, sa filiation n'est pas
établie. Nous savons qu'en 1806, un certain F.
Roelans liquide les comptes de la famille, dont
les dépenses de son père David Roelans.
Nous supposons que F. correspond à Filip
Roelans, qui serait lui-même fondeur de
cloches.
Les travaux qui leur sont connus sont les
suivants : Bruxelles, cloître des dominicains
(1721), Bruxelles, Notre-Dame de la Chapelle
(1730), Forest, abbaye Saint-Denis (1731),
Bruxelles, église Saint-Gery (1731), Sint-
Kwintens-Lennik (1756), Nossegem (1757),
Lippelo (1759), Sint-Martens-Lennik (1780),
Heist-Op-Den-Berg (1805), Lippelo (1805),
Heffen (1806), Leest (1806), Wezembeek-
Oppem (1806), Hallaar (1806), Oostmalle
(1808). Ces travaux totalisent 20 cloches
échelonnées sur une période d'activité allant
de 1721 à 1808. Il est extrêmement difficile de
se faire une idée de ce qu'était l'art des
Roelans. En effet, il n'est pas possible
d'affirmer que ces cloches ont toutes
disparues, mais il est possible de le supposer.
En effet, nous ne sommes pas en mesure de
citer un endroit où elles seraient encore
présentes.
En 1730 et 1731, des collaborations ont lieu
avec Alexius Jullien. Il est à ne pas confondre
avec Alexis-Julien Roelans, qui est un presque
homonyme (d'ailleurs, n'y aurait-il pas là une
source d'erreur ? Il est à penser que des
raccourcis ont pu être faits). Des cloches
conjointes sont réalisées (ou nous le redisons,
seraient réalisées) à l'église Notre-Dame de la
Chapelle et à l'église Saint-Gery de Bruxelles.
Pour une raison que nous ignorons, cette
collaboration n'est pas un fructueuse. Un
différent opposerait les fondeurs, car plus
aucune fonte conjointe n'est réalisée après
1731. La cloche de la Chapelle possède la
dédicace : ALEXIUS JULIEN ET IGNATIUS
(...) ROELANS ME FUNDERUNT 1730. Nous
n'y lisons pas la présence d'un Alexius Jullien
mais bien celle d'un Alexis-Julien Roelans.
Donc erreur probable...
Les quelques cloches qu'il est possible
d'apercevoir au sein du fonds De Beer (6)
laissent apparaitre de belles cloches de décor
baroque, lourdement chargées de décors et
d'assez bonne qualité épigraphique. Les
rinceaux, variés, ne permettent pas de
reconnaître des cloches anonymes au premier
coup d’œil. Les dédicaces sont majoritairement
en flamand. Il est quasiment systématiquement
imprimé des feuilles de sauge.
DE ROESBEKE Albert
Que savons-nous sur Albert De Roesbeke ?
Comme bien souvent sur les fondeurs
médiévaux, nous ne savons rien ou presque.
Les suppositions que nous pouvons avancer
sont très limitées.
Comme assez régulièrement en période
médiévale, le nom de famille n'est pas
mentionné, il s'agit du prénom, suivi de la
localisation (Marie-Hélène de Méhaigne, par
exemple). Si l'on suit cette formation, cela
signifierait qu'Albert vient de Roesbeke. Existe-
t'il un Roesbeke en Belgique ? Il y a un
hameau Roosbeek à côté de Sint-Truiden
(Kortenbos). Il y a un hameau Roosbeek à
côté de Boutersem, entre Leuven et Tienen.
Est-ce que le changement d'othographe est
pénalisant ? A priori pas trop, car en 670 ans,
ça a pas mal changé. Cependant, ça ne reste
qu'une supposition que rien de bien fondé ne
peut soutenir.
Dans le livre de Edward Van Even, Louvain
dans le passé & le présent, 1895, on trouve la
mention suivante :
La ville possédait en 1327 deux cloches : l'une
appelée la cloche des Tisserands ou Campana
Textorum, l'autre le Bourdon ou Stormcloke.
En 1345, la tour renfermait encore deux autres
cloches, à savoir la cloche aux prières ou
Bedecloke et la cloche de retraite ou
Slaepcloke. Ces cloches avaient été coulées à
Louvain par maître Albert Van Roesbeke, qui
était établi dans la rue de Tirlemont, hors la
porte Saint-Michel. Cet artiste avait un parent,
Renier Van Roesbeke, dit Ceursgat, qui était
également fondeur de cloches et travailla en
notre ville pendant les années 1367-1368.
Ni Renier Van Roesbeke ni Ceursgat ne sont
connus de la littérature.
La dénomination Van Roesbeke nous apparait
comme nettement plus probable (que De) et la
localisation à Leuven, ville de haute tradition
campanaire, comme un fait assez
compréhensible. A noter que la VBV relève
effectivement une cloche Van Roesbeke à
Sint-Pieterskerk : Bijna honderd jaar later, in
1327, is er sprake van een weversklok
(Campana Textorum) en een stormcloke, die in
1345 worden aangevuld met een "Bedecloke"
en een "Slaepcloke", beide van gieter Albert
Van Roesbeke uit Leuven. Cela se traduit par :
Presque cent ans plus tard, en 1327, a été
fondue la cloche des Tisserands et une cloche
d'Orage (Ndt, probablement un braillard ou
une cloche de superstition destinée à éloigner
les orages, pratique médiévale qui était
courante à l'époque, de sonner une cloche
durant l'orage pour éloigner la foudre). En
1345, ce travail sera complété par une cloche
de prière (Ndt, probablement une cloche de
Matines) et une cloche de Sommeil (Ndt,
probablement une cloche de fermeture des
portes de la ville, ou moins probablement une
cloche pour les Vêpres). Le fondeur était Albert
Van Roesbeke de Louvain.
On relève qu'à cette époque, la laïcisation de
la fonte des cloches était à peine naissante.
Notamment dans la période romane, Thierry
Gonon exprime assez clairement dans sa
thèse (Les cloches en France au Moyen Age,
archéologie d'un instrument singulier) que la
fonte des cloches était réservée à des
personnalités religieuses. Ici, nous avons
affaire à une cloche gothique, et donc
probablement à un fondeur itinérant laïc -
cependant la transition religieux / laïc était
graduelle. Si l'hypothèse d'un fondeur religieux
doit être avancée, cela nous placerait alors
Albert Van Roesbeke dans les alentours de
Grimbergen. On relève effectivement dans une
période fort proche l'existence de Walterus De
Roesbeke, abbé à Grimbergen. Cette
hypothèse est cependant très peu probable, du
fait que la fonte n'était pas réservée à un abbé
mais à un moine fondeur.
Les variations d'orthographe médiévale
possibles sont : Van Roesebeke, Van
Roosebeke, Van Roosbeke. Nous y voyons
une très claire analogie avec la cloche
Roeland de Gent (1315, aujourd'hui déposée
au pied de la tour), fondue par Jan Van Ludeke
et Jan Van Roosbeke. C'est en tout cas ce
qu'avance aussi la VBV (Jos D'hollander,
Klokkenspellen in de Middeleeuwen) : De
oudst gekende uurklok die nog steeds haar
initiële functie vervult is de bancloque van
1315 in de toren van de Sint-Pauluskathedraal
van Luik. Het is de "Paula", gegoten door A. de
Roesebeke (van Roesbeke, van Roosebeke),
wellicht een verwant van de klokkengieter Van
Roosebeke die in 1314 in Gent samen met Jan
van Ludeke de banklok (Roeland) goot. De
klok vormt de bas van de Luikse beiaard. Dans
ce cas, Jan serait un parent. Cela peut nous
faire penser que les Van Roesbeke étaient une
dynastie de fondeurs. La cloche de Liège
mentionne Magister. Le fait que nous ayons
affaire à un maître fondeur soutient l'hypothèse
de la dynastie.
Est-ce que notre fondeur de cloche aurait
quelque chose à voir avec Jan van Ruusbroec
à Hoeilaart ? A priori non. Son nom vient de la
ville de Ruisbroek, ce qui n'a en principe rien
de commun avec notre cloche.
Voilà donc un peu tout ce que nous savons,
c'est léger... mais c'est déjà ça. Quelquefois
nous ne savons rien. L'épigraphie en détail ne
nous apprend rien de plus sur le fondeur.
Bibliographie :
-Charte du chapitre de Saint-Pierre de 1327;
Armoire aux chartes, n° 68; Cleyn
Charterboeck, folio 49, et Cuypers, t. 3, folio
23.
-Leuven, Actes des Echevins des 5 août 1367
et 24 avril 1368, in-1a.
ROMULUS Henri
Cité par l'IRPA, pour une cloche réalisée en
1923 à Heist-Op-Den-Berg. Cette cloche
donne l'apparence d'être médiocre. La cloche
en question possède une épigraphie minimale
et n'est pas signée. Nous ne connaissons
strictement rien de ce fondeur. Tout laisse à
penser qu’il s’agit de Romulus Henri,
longtemps enregistré par erreur Blauwput
Romulus. Blauwput était en fait le nom de rue
de sa fonderie.
ROSSEEUW Gaston
Est un ferronnier et non un fondeur de cloches.
De ce fait, ce nom d’artisan est évacué du
REFOND.
ROY & GURY
Association de fondeurs de cloches originaires
du Bassigny lorrain. Ils sont connus pour une
cloche qui fut présente à Sugny (Vresse-Sur-
Semois), datant de 1786. Le nom ressemble à
celui d'une firme. Il s'agit en réalité d'un
raccourci réalisé par des campanologues, afin
de désigner trois fondeurs en campagne :
GURY Jean-Baptiste, né en 1745 et décédé le
25 décembre 1813, fl 1781-1790, domicilié à
Gonaincourt. Il se marie avec Marie Roy, fille
du fondeur de cloches Charles Roy.
GURY Nicolas, né en 1748 à Illoud et décédé
à date inconnue.
ROY Joseph-Hubert, né en 1754 et décédé le
2 janvier 1814, né à Saint-Thiébault et
domicilié à Gonaincourt, beau-frère de Jean-
Baptiste Gury, fils de Charles Roy3
L'élément fédérateur entre ces fondeurs
semble être celui d'avoir été localisés à
Gonaincourt, village situé à côté de Saint-
Thiébault et Illoud.
SAGON Jacques
Ce fondeur nous est totalement inconnu. Il
fond 23 cloches destinées au carillon de
Diksmuide en 1672. Ces cloches sont
démolies en 1696. Cité par la VBV, nous ne
trouvons aucun document citant ce fondeur.
Dans la base Palissy, il est répertorié comme
étant SAGEN Jacques. Fondeur français
originaire du département du Nord,
probablement dans le secteur de Bergues, qui
collabore avec Toussaint Cambron.
SAWERAIN Antoine
Fondeur dont le nom est à géométrie variable,
et qui dans le fond à cause de ça, reste mal
identifié. Nous le localisons aussi sous le nom
SCAVERIN, SCAVERAIN, SAWERIN,
SCAWERAIN. Il est connu pour deux cloches
encore existante à ce jour, placée à Havinnes
(Tournai) et datant de 1644. D’après Cloquet
et De la Grange, il s’agit d’un fondeur originaire
de Tournai. Il est actif au moins entre 1631 et
1653. En 1631, il exécute 3 cloches destinées
au beffroi de Tournai, dont deux petites. En
1653, il est payé pour la refonte d’une cloche
de l’église de la Madeleine à Tournai. En
littératures anciennes, il est considéré comme
fondeur de laiton.
SCAILLE Denis
A propos de Dionysius Scaille, nous ne
trouvons aucune référence dans notre Refond,
ni en France pour le patronyme Scaille. Nous
relevons qu’en 1698 ou à une date proche, le
fondeur Jean Scaille a entrepris la refonte
d’une cloche pour Leffe afin de la rendre
"bonne et saine". Une seconde cloche fut
réalisée par un certain Denis Scaille. Pesant
285 livres, on la sonna pour la première fois, le
22 avril de la susdite année.
Le mot Dionysius nous semble être une
latinisation du prénom Denis.
Une référence à un certain Denis Scaille existe
dans : Mémoires pour servir à l'histoire
littéraire des dix-sept provinces des Pays-Bas,
de la principauté de Liège et de quelques
contrées voisines (Paquot Jean Noël, 1763). Il
y est mentionné que Denis a eu un fils nommé
Henri Scaille, qui a été théologien. Nous
relevons de manière très intéressante qu’il fut
marié à Martine Perpère. Or, Perpète Wespin
le Jeune fut le précédent fondeur de cloche à
l’abbaye de Leffe. Nous supposons que le nom
Perpète est une erreur, c’est Perpère. Le fait
qu’il y ait une filiation ne serait nullement
étonnant. Dans les annales de la société
archéologique de Namur (1881), il est
mentionné que Denis Scaille est lié à des
troubles de l’ordre public et des désordres
politiques. Il était lié à un certain « Perpète de
Saint-Hubert » avec un T.
Ces familles semblent localisées à Dinant. De
plus, nous relevons l’existence d’un acte de
transport de Denis Scaille et Nicolas de St-
Hubert, mambours a la fabrique d’église de la
Collégiale de Dinant. Mambour signifie
administrateur. Le nom Scaille quant à lui, en
wallon, signifie celui qui est lié à l’ardoise, un
couvreur, un fendeur. Un scailleteur, c’est un
couvreur d’ardoises.
SCHLAERT Adriaen
Fondeur mentionné par l’IRPA. On y découvre
une cloche (ou plutôt clochette, diamètre 17
cm, bien que n’étant pas clochette à main),
conservée au Bijlokemuseum de Gent. Elle est
datée d’une période située entre 1500 et 1600.
Ce fondeur nous est tout à fait inconnu et
pourrait être considéré comme un énième
fondeur de clochettes.
SEIGUIER Jean-Baptiste
Fondeur nous étant totalement inconnu, cité
par la VBV. Il réalise une cloche en 1698,
destinée au beffroi de Diksmuide.
SERGEYS
Cet article est une biographie des fondeurs de
cloches du nom de Sergeys. Cette petite
dynastie comporte Constant Sergeys, François
Sergeys et Jacques Sergeys. Les Sergeys ont
toujours affirmé provenir de la très vaste
dynastie de fondeurs du nom de Vanden
Gheyn et Van Aerschodt. Ce sont les fondeurs
les plus respectables de Belgique. Cette
affirmation est exacte. Nous y reviendrons au
sein de la biographie de Pierre Sergeys.
Cet exposé se divise en quatre parties, une
introduction concernant Pierre Sergeys et
ensuite chronologiquement, la biographie de
Constant, François et Jacques. Vu que ces
fondeurs sont récents et vu les nombreux
renseignements fournis par Jacques Sergeys
auprès de divers intervenants, les Sergeys
sont bien connus.
SERGEYS Pierre
Né à Louvain le 6 janvier 1827 et décédé en
même lieu le 19 février 1901. Il n'est pas établi
que Pierre Sergeys était fondeur de cloches,
bien qu'il se présente de la sorte sur un papier
à entête de sa firme. Il possédait un four et
quelques documents font état qu'il aurait fondu
quelques petites cloches ça et là. Il aurait aussi
fondu pour la ville de Leuven, mais cette (ou
ces ?) cloche(s) ont subi les dégradations liées
à la seconde guerre mondiale. De ce fait, nous
ne savons pas établir s'il est fondeur ou non.
Le grand aspect qui nous intéresse dans son
parcours, c'est qu'il se marie avec Reine-Barbe
Van Aerschodt en 1850. C'est cet évènement
qui implantera la lignée Sergeys dans la
dynastie Vanden Gheyn et Van Aerschodt. En
effet, les Van Aerschodt sont les descendants
des Vanden Gheyn. Reine-Barbe Van
Aerschodt est la soeur de Séverin Van
Aerschodt et de ALJ Van Aerschodt. De leur
union nait Constant Sergeys, nous intéressant
directement, car premier fondeur Sergeys.
SERGEYS Constant
De son vrai nom Dominique-Constant-Irénée
Sergeys. Né à Louvain le 12 mai 1855 et
décédé en même lieu le 2 juillet 1935.
Constant Sergeys reçoit sa formation de
saintier auprès de Dominique Van Aerschodt.
Ce dernier était chef responsable de la
fabrication aux fonderies de Séverin et de
André-Louis Van Aerschodt. Notamment il était
au courant des tracés de cloches, du moulage,
de la fonte et de l’accordage. Quelques
années plus tard, il met Pierre et Constant
Sergeys au courant du métier.
Le 29 septembre 1893, Constant quitte
Louvain afin de s'établir à Chênée, section de
la ville de Liège. Il s'installera d'abord n°30 rue
Large et ensuite rue de la Coopération. De ces
deux lieux, il ne reste plus rien de
reconnaissable à ce jour. A noter, la rue Large
est sur Chênée, la rue de la Coopération sur
Liège. Ce sont deux petites rues à deux pas
l'une de l'autre. (Attention, rue Large
mentionné parfois rue Large Voie dans des
documentaires sur les Sergeys, c'est une
erreur car c'est à Herstal).
Ses cloches sont d'une décoration néo-
gothique très finement mise en oeuvre. Il y a
un talent indéniable dans ce luxe de
décoration, le détail et les fioritures. Des
confusions sont fortement possibles avec des
cloches ALJ Van Aerschodt, les aspects sont
proches.
Il se marie avec Maria Verbeek le 24 août
1893 et aura pour enfants Gabrielle Sergeys et
François Sergeys. Des mentions existent
comme quoi il s'agit de Barbara Verbeek. C'est
une erreur ; peut-être est-ce une confusion
avec Reine-Barbe Van Aerschodt.
Dans le courant du début du XXème siècle, il
deviendra inévitablement un concurrent direct
de Félix Van Aerschodt. En 1927, il retourne à
Louvain, afin de s'installer dans des locaux de
fonderie déjà existants. Il s'installe en tant que
domaine d'habitation dans le n°37 Andreas
Vesaliusstraat à Leuven. En d'autres sources,
les n°37-39 sont enregistrés en tant qu'atelier
au minimum jusqu'en 1935. En réalité, il s'agit
des deux, car Constant loge et travaille en cet
endroit. Les mentions rue Vésale n°59
(Wikipedia) ne sont pas une erreur. C'est un
simple fait de renumérotation de la rue. C'était
37 à l'époque, 59 aujourd'hui.
Il remet ses activités à son fils François,
graduellement, entre 1922 et 1928.
SERGEYS François
De son vrai nom Fernand Sergeys. Il est
appelé François Sergeys. Cela ne
correspondait pas à l'état civil, mais il se faisait
appeler comme cela. Peut-être son deuxième
prénom. Peut-être Fernand était-il dur à
prononcer en néerlandais. Quoi qu'il en soit,
tout le monde l'appelait François. Parfois
néerlandisé Frans Sergeys. Ce n'est pas
spécialement une erreur, il était bilingue.
Toutefois, ce nom Frans ne correspondait à
aucune réalité. Ce fut inscrit sur une cloche sur
requête spécifique d'une fabrique d'église,
mais il n'y tenait pas plus que ça. Né à Chênée
le 11 février 1896 et décédé à Louvain le 21
septembre 1983.
François Sergeys effectue son écolage à
Chênée. Il ne sera jamais actif comme fondeur
indépendant à Chênée mais uniquement à
Louvain. Si sur une cloche, il est indiqué
Chênée, alors il s'agit d'une Constant Sergeys
et c'est imparable ! De plus, Constant Sergeys
a été le seul fondeur belge à s'installer à
Chênée.
Nous ne savons pas dans quelles conditions
François Sergeys commence son écolage, si
ce n'est que son nom apparait sur les cloches
de son père à partir de 1922 - il s'agit toujours
de travaux partagés. Dans le courant de
l'année 1928, nous savons qu'il s'installe à
Louvain, dans la fonderie fraîchement
déménagée de son père. Il gardera son activité
en ces locaux jusqu'en 1970.
Ses activités sont florissantes. Elles sont
toutefois ralenties puis stoppées, comme pour
tous les fondeurs, durant la seconde guerre
mondiale. Il met à profit cette période afin
d'améliorer ses techniques d'accordage. Ses
cloches sont d'une décoration soignée,
gothique ou néo-gothique. Au premier coup
d'oeil, elles peuvent être confondues avec des
Beullens ou des Michaux. Malgré tout, il appert
vite que les motifs, bien que semblables, sont
d'une qualité de fonte beaucoup plus aboutie.
Un élément de reconnaissance est assez
souvent existant, en quelque sorte une
signature du fondeur : une tête d'ange ailée,
en dessous du rinceau de cerveau. Ce cas
assez unique permet de déterminer qu'il s'agit
d'une François Sergeys sans grande crainte !
Après la seconde guerre mondiale, il est
appelé à une immense tâche, repeupler les
clochers suite aux enlèvements réalisés par
les allemands. De 1945 (date précoce par
rapport aux autres fondeurs) jusqu'en 1955, il
réalisera un grand nombre de cloches d'appel.
Il a un fils : Jacques Sergeys, qui sera lui aussi
fondeur de cloches. Ils s'installeront en
collaboration sous le nom Sergeys père & Fils.
Cette collaboration est bien plus qu'un
écolage. Les travaux de fonte seront conjoints
durant 24 ans.
SERGEYS Jacques
Né à Louvain le 26 juillet 1933.
Attention, le DFIM mentionne 28 juillet par
erreur.
Après des études d'ingénieur industriel, il
s'installe dans la fonderie de son père en
1956, une activité conjointe qu'il gardera
jusqu'en 1970, année marquant l'arrêt
d'activité de son père. Durant cette période,
nombreuses sont les cloches qui sont signées
FR et J SERGEYS. Elles peuvent l'être aussi
par la simple mention : SERGEYS PERE &
FILS. Par la suite, il travaillera de manière
indépendante jusqu'en 1980. Il a été le dernier
fondeur de cloches belge actif en Belgique ;
Michiels JR est stoppée en 1962 et Causard-
Slégers en 1970.
Son activité est assez conséquente, les
cloches Sergeys sont nombreuses. En sus, il
travaille régulièrement à la restauration de
carillons historiques - ce que de nos jours on
appellerait un expert campanaire. Il réalise
aussi des cloches à l'aspect particulier,
notamment dans le cas de la fourniture des 7
cloches destinées à l'église orthodoxe d'Uccle.
Ses cloches ont un style assez
reconnaissable, mettant en oeuvre des formes
géométriques plutôt épurées (notamment les
tuyaux d'orgues). En 1979, il passera des
commandes auprès de Pierre Paccard.
Certaines de ces cloches en question
possèdent une inscription SERGEYS d'un
côté, PACCARD de l'autre. On trouve de ces
travaux au sein du carillon de Namur et celui
de Nivelles.
Inlassable défenseur de la cause campanaire,
Jacques Sergeys a fourni d’innombrables
informations à l'ACW et à l'Organiste. Il a
reconstitué une fonderie de type 'début 1900'
au museum Vleeshuis d'Anvers, dans une
salle intitulée De klokkengieterij Sergeys. Il a
été initiateur de la rédaction d'un livre sur le
campanaire à Louvain : het
klokkenpatrimonium van Groot-Leuven. Il est
membre très actif de Campanae lovanienses.
Après fermeture de l'atelier Sergeys en 1980,
Clock-O-Matic a repris l'affaire. Il s'agit d'une
firme basée à l’époque à Herent près de
Louvain et actuellement à Holsbeek. Jacques
Sergeys a été confirmé dès lors comme expert
campanaire indépendant.
Concernant une grande majorité d'instruments,
il est aisé de distinguer des cloches Sergeys,
vu les périodes d'activité. En résumé, cela peut
se borner comme suit : Avant 1880, en
principe une erreur de datation. 1880 à 1927 =
Constant Sergeys. De 1927 à 1956 = François
Sergeys. De 1956 à 1970 = Sergeys Père et
Fils. De 1970 à 1980 = Jacques Sergeys.
Quelques courtes périodes de chevauchement
peuvent exister vu les activités d’écolage.
LE SERRE
La Dynastie LE SERRE fait partie de celle qui
est la plus injustement méconnue. Elle est
l'affaire de quelques spécialistes (et encore ?),
alors que les réalisations furent extrêmement
qualitatives. En regard à leur époque, elles
furent aussi exemplaires que celles de Peter I
Vanden Ghein. Mais voilà, l'histoire fut ainsi
faite, ils sont tombés dans l'oubli. Nous allons
revenir autant que possible sur les détails
biographiques qui nous sont connus.
Leur nom est assez variable et peut
s'orthographier : Serre, Ser, Fer, Ferre, Fere.
L'orthographe la plus correcte est Le Serre.
La dynastie comporte : Jean I Le Serre,
Jacques Le Serre (fils de Jean I), Pierre Le
Serre (fils de Jean I), Marc Le Serre et Jean II
Le Serre. Concernant ces deux derniers, les
liens de parenté ne sont pas établis.
Concernant Jacques et Pierre, il n'est pas
établi qu'ils soient fondeurs de cloches.
* Jean I Le Serre
Fondeur originaire de Tournai, il habite la
paroisse Sainte-Marguerite. Il lui est connu une
période d'activité s'étalant de 1558 à 1600. En
1558, il réalise 10 cloches destinées au carillon
de Cambrai. La même année, il en livre 15
destinées à l'hôtel de ville de Ninove.
En 1563, il réalise un bourdon destiné à la
cathédrale d'Antwerpen. Cette grosse cloche,
nommée "Thomas", pesait 9662 livres. En
cette même année est adjoint un carillon,
pesant 7534 livres. En 1565, il livre deux
cloches destinées à Sint-Jacobskerk
d'Antwerpen.
Il est parfois nommé Maître Jean. Nous
possédons plusieurs mentions historiques au
sujet d'un Meester Jean, et sans précision
supplémentaire, nous sommes amenés à nous
demander si cela concerne notre fondeur. Il est
évident que les 'Jean' et 'Jan' sont
extrêmement fréquents, ainsi des précautions
sont nécessaires.
Il n'existe plus à l'heure actuelle de cloche
Jean I Le Serre visible en clocher. Il a deux fils
: Jacques et Pierre. Ces deux derniers sont
supposés être fondeurs de cloches, mais nous
n'en possédons aucune trace. Il est aussi
supposé que Marc Le Serre est fils de Jean I,
bien que les actes nous manquent.
* Marc Le Serre
Fondeur partiellement originaire de Brugge
(Bruges), aussi périodiquement domicilié à
Bergues en France. Fondeur dont la période
d'activité connue se situe entre 1559 et 1603.
En 1559, il est domicilié à Tournai. Il réalise en
cette année 6 cloches destinées à Diksmuide.
En 1603, il travaille pour Brugge. On le trouve
encore à la réalisation de 20 cloches destinées
à Poperingue en 1602.
109
Ses travaux suivants se situent dans le nord
de la France. Il fond 12 cloches destinées à
Esquelbecq en 1586 et 11 cloches destinées à
Hondschoote en 1595. Les travaux de
Hondschoote correspondent à un voorslag.
En Belgique, il nous est aussi connu pour les
travaux suivants :
- Westkerke, une cloche en 1577.
- Gaurain-Ramecroix, une cloche en 1578.
En France, il est connu pour une réalisation à
Bierne (59), en 1598. Cette petite ville est
accolée à Bergues. Aussi, des travaux de
refonte à Wormhout (59) en 1588.
Ses cloches se reconnaissent du premier coup
d'oeil étant donné que la signature se trouve le
plus souvent entre liserés, à la patte (partie de
la cloche située immédiatement au dessus de
la bouche). C'est très rare ou pour ainsi dire
exclusif. A noter que cette spécificité n'est pas
systématique concernant les cloches
françaises.
Les cloches françaises possèdent parfois des
épigraphies en ancien flamand. Malgré la très
grande qualité de fonte, l'orthographe est
assez douteuse !
De manière assez anecdotique, la cloche de
Bergues (1598) a été cachée dans le fumier
afin d'échaper la la fureur révolutionnaire,
surtout synonyme de réquisition des cloches
afin de refondre en matériel civil.
A Loos (59) se trouvait un petit sanctuaire
élevé sur l'emplacement de l'ancienne chapelle
Notre-Dame de la Grotte. Au sein de cette
petite chapelle se trouvait une cloche de Marc
Le Serre, datant de 1602.
* Jean II Le Serre
Fondeur a priori tournaisien et mentionné dans
un acte en 1631. A cette date, il livre des
cloches à destination de Brugge.
SLEGERS – Voir Causard.
SEUROT Antoine
Fondeur originaire de Levécourt. Aurait été
actif en 1616. En procès avec Jean et François
SIMON, fondeurs de cloches de Damblain.
Connu pour une cloche à Liège en 1618, avec
Nicolas III, Jean II et Didier CHAPELLE.
Connu en France pour une cloche dans l'Oise.
Probablement un lien familial avec Blaise
SEUROT de Levécourt. A priori il est aussi lié
aux SEUROT de Clermont-Ferrand et Brioude
(dont Blaise SEUROT de Clermont, postérieur,
Claude SEUROT, François SEUROT et
Jacques SEUROT).
SIMON
Trier les cloches Simon des Deforest relève
souvent de l'arbitraire, étant donné qu'ils ont
énormément travaillé ensemble. Dans les
relevés qui suivent, il ne faut pas se mettre
martel en tête quant aux démarcations.
Il est très difficile de trouver des informations
sur les Simon, vu que leur nom de famille est
fréquent. Les quelques précisions que nous
donnons sont bien maigres par rapport à
l’ampleur de la production. En effet, un nombre
non négligeable de cloches sortent des mains
des Simon, le plus souvent en collaboration
avec les deux fondeurs Deforest et
Chevresson. Les décrire revient d’ailleurs à
écrire l’histoire des Simon, tant les destins sont
mêlés.
Les Simon ne représentent pas une dynastie,
mais plutôt un ensemble de quelques
fondeurs, reprenant Louis Simon, Joseph
Simon son frère et Nicolas Simon, fils de
Joseph. De nombreux autres Simon ont existé
en Bassigny et ils furent fondeurs, mais ils
n’ont pas eu d’activité en Belgique, ou tout du
moins, cela ne leur est pas connu.
SIMON Louis
Né en 1724 à Illoud et décédé le 17 juin 1792
à Lombise, un village situé entre Soignies et
Ath.
Il est le fondeur actif au beffroi de Mons avec
Deforest et Chevresson en 1760. Il est réputé
décéder le jour même de sa dernière cloche
(d’après le DFIM). Serait-ce un accident de
coulée ? Nous ne le saurons jamaisL
En France, il lui est connu des cloches à :
Sévigny-Waleppe (voir Deforest) ;
éventuellement une cloche à Vervins
(adjudication, date non connue, avec Nicolas
Regnaud et François Villotte).
En Belgique, le RECIB lui connaît des cloches
à : Arquennes (2 cloches, 1763 & 1764) ;
Fontaine-l'Evêque (1778) ; Piéton (1783, voir
Deforest) ; Racour (1778) ; Lesve (1762) ;
Anderlues (1781) ; Anvaing (1783).
SIMON Joseph
Dates de naissance et de décès inconnues,
actif entre 1751 et 1791.
Il se marie avec Marguerite Chevresson le 26
janvier 1751, la fille de Nicolas 1er
Chevresson. A cette occasion, il s’installera
comme résident de la ville de Mons, ce qui
peut expliquer certaines facilités à travailler sur
le carillon du beffroi de Mons, à l’époque ‘tour
du château’.
En France, il lui est connu des cloches à :
Varennes-en-Argonne (4 cloches, 1765) ;
Brieulles-sur-Bar (1751) ; Mairy (1758) ; Rocroi
(les Simon, 1751).
En Belgique, le RECIB lui connaît des cloches
à : Gerpinnes (1766, voir Deforest) ;
Wommelgem (1773) ; Wechelderzande (1774)
; Waarmaarde (1791). Celle de Waarmaarde
est faite avec Claude Foissey, un fondeur
originaire du Bassigny. Ce dernier n'est pas
connu dans le Henry Ronot, bien que deux
autres Foissey soient connus. Vosselaar
(1774) ; Bilzen (1782) ; Eigenbilzen (non
datée) ; Ville-en-Hesbaye ( 1778) ; Irchonwelz
(1759) ; Wavre (1788) ; Mélin (1779) ;
Marchienne-Au-Pont (1772).
SIMON Nicolas
Dates de naissance et de décès inconnues. Il
« serait » décédé à Zwevegem en 1803.
Il se marie avec Anne Deforest, la fille de
Claude Deforest.
Un fondeur homonyme et antérieur existe à
Clermont-Ferrand, il ne nous concerne pas.
En France, il lui est connu des cloches à :
Moisenay (voir Deforest) ; Gambaiseuil (1772)
; Garancières (1730). Eventuellement une
cloche de 382 kg à Fessanvilliers, 1751,
refondue en 1890 par Georges Bollée. La date
parait bien précoce...
En Belgique, le RECIB lui connaît une cloche à
: Kasterlee (Sint-Willebrordus, Joseph et
Nicolas Simon, père et fils, 1786) ; Tongeren
(1782) ; Feluy (1789) ; Seneffe (1788) ;
Houdeng-Aimeries (1780).
SITHOF Jean
Mentionné dans L'ancienne industrie du cuivre
à Malines de Georges Van Doorslaer. Floruit
1628-1638. La probable bonne orthographe du
nom serait Jan Sithof. Essentiellement connu
comme directeur de la fonderie royale
d’artillerie de Malines, de 1634 à 1638, et donc
comme un grand fondeur de canons. Une
activité accessoire consistait à couler des
cloches. C’est ainsi que fut réalisée une cloche
en 1628, à destination de Vilvoorde, et une en
1630 destinée à Wezembeek-Oppem. Son fils
Albert Sithof fut brièvement fondeur de
cloches. Originaire des Pays-Bas, Jan
s’installe à Malines sur demande des
archiducs Albert d’Autriche et Isabelle. Jan
Sithof décède à Malines le 3 septembre 1638.
SLOUCK Henri
Fondeur cité par le fonds Terry pour avoir
réalisé des clochettes à Tongeren en 1598 et
cité en même lieu dans Le Chapitre de Notre-
Dame à Tongres de Thys, Charles Marie
Théophile. Ces instruments ont été incorporés
au carillon. Son nom peut aussi s’orthographier
Slonck. Nommé Slouck De Dormund dans le
DFIM. Nous pensons qu’il s’agit d’une erreur
d’appréciation du nom. Henri Slouck était
visiblement originaire de Dortmund en
Allemagne, comme en témoigne un bulletin et
annales de l'Académie d'archéologie de
Belgique, datant de 1847.
SMETS Jourdain
Mentionné dans L'ancienne industrie du cuivre
à Malines de Georges Van Doorslaer. Une
cloche présente à Sint Marteenskerk, Halle,
comportait l’inscription JORDAEN SMETS
ANNO 1711. Van Doorslaer le qualifie avant
tout de batteur de cuivre et de laiton.
Eventuellement né le 4 mai 1636 et décédé le
8 avril 1723. La date de naissance est fort
hypothétique. Il a occupé la fonderie de feu
Jan IV VANDEN GHEYN.
STEYLAERT Adriaan
Fondeur originaire de Mechelen. Né aux
environs de 1530 et décédé en 1581. Son
nom-prénom peut s'orthographier Adrien
Steylaert en version francisée. Il ne semble
pas exister d'autre variante, si ce n'est
Adriaen, qui est probablement une faute
d'orthographe. Notons aussi Stylaer, Steiilaert,
mais ce n'est que faute d'orthographe.
Steylaert est un nom plutôt connu et réputé en
matière de campanologie, pourtant sa
production est très faible (5 cloches en Recib).
Fils de Jean et de Claire Wouters. Il se marie
avant 1565 en premières noces avec Marie
Van Den Dycke. De cette union, il a 5 enfants :
Catherine, Adrien, Jacques, Elisabeth et Maria.
Seule la dernière survit, tous les autres
semblent être décédés en bas-âge. Il se marie
en 1580 en secondes noces avec Clara Van
Middeldonck. Cette union sera de courte durée
car Steylaert décède l'année suivante.
Il est de par ses liens familiaux le petit neveu
de Jacob Waghevens. Elizabeth Fierens sa
grand-mère avait une soeur, Catharina, mariée
au fondeur Waghevens (à la précision près
que dans les doutes de traduction, elle est
mentionnée en tant que Cathelijn dans la
biographie des Waghevens). Il est sans grand
doute qu'Adriaan Steylaert a appris le métier
de fondeur auprès de Waghevens, mais ces
deux fondeurs n'ont jamais travaillé ensemble.
Steylaert était domicilié Sint-Katelijnestraat,
probablement à proximité des habitations des
Waghevens.
Notre fondeur prend visiblement possession de
la fonderie de Jacob Waghevens après le
décès de celui-ci. Il s'y trouve en location, au
prix de 25 florins par an, à payer aux héritiers
de feu Waghevens. Les locaux ne semblent
pas être bien entretenus, ou sont déficients. En
effet, en 1590, Henricus Vanden Ghein s'y
installe. Ce dernier renonce assez vite (1595),
vu les travaux à effectuer dans la fonderie,
notamment la toiture.
Steylaert parait avoir été un personnage
remuant, il était particulièrement visé par les
experts officiels dans toute les procédure
menées à l'encontre des fondeurs de cette
époque. Van Doorslaer cite à ce titre : Dans
une requête du 9 février 1572, rédigée par les
experts ou contrôleurs communaux de Malines
et relative aux protestations dont se faisaient
l'écho Adrien Steylaert et consorts, les
premiers font état d'une cloche fondue en
1570, par Steylaert, pour l'église de Merxem,
près d'Anvers, et dont il aurait faussé le poids
en coulant du plomb dans un interstice resté
ouvert près de l'attache. En 1575, il est encore
impliqué dans des procès collectif au sujet des
taxes sur le cuivre.
Outre son nombre limité de cloches, il fondit
aussi des clochettes (assez jolies) et des
pièces d'artillerie.
Les travaux qui lui sont actuellement connus
sont : Antwerpen, Maagdenhuismuseum, 1
cloche à date non connue et inévitablement le
fruit d'un déplacement - Mechelen, 1 cloche
Gielis en 1564 - Merksem, 1 cloche en 1570 -
Opvelp, 1 cloche de 1572, Diest, 1 cloche de
1577. Quelques cloches sont également
existantes aux Pays-Bas : Hulst (1562),
Amsterdam (1566) cette dernière semble être
une oeuvre de Jacob Waghevens, s-
Hertogenbosch (1574), Hees (1574). Assez
étrangement, il s'est trouvé une cloche
Steylaert à Tranent (Ecosse), datant de 1577.
TABOLET Lambert
Fondeur local connu à Dinant en 1554, où il
fond une cloche de 420 livres destinée à
l’église Notre-Dame de Dinant. Cette cloche
sera détruite la même année lors du siège de
Namur. Fut bourgmestre de Dinant.
TASTENOE Henri
Fondeur local basé à Sint-Pieters-Leeuw.
D'après les fiches d'état civil consultées : Né le
18 janvier 1890 à Ruisbroek.
Décédé le 4 avril 1960 à Sint-Pieters-Leeuw.
Fils de Tastenoe Joannes et Van Koekenbeek
Jeanne. Marié à De Coster Euphrasie. Enfant :
Tastenoe Justine, 22 novembre 1913 à Halle -
27 juillet 1966 à Schaerbeek. Atelier basé à
Sint-Pieters-Leeuw. Activité semble minimale.
Autorisé à agir en réparation de dommage de
guerre le 17 novembre 1953. Cloches
répertoriées : Sint-Pieters-Leeuw, (kerk Sint-
Pieter) et Mont-Saint-Guibert.
Il existe un curieux monument intitulé "Den
Bonmo", à Ronse, qui utilise une cloche de
1743, du fondeur Petrus Peeters (fondeur
connu dans mon Refond, malgré son nom
banal). Pour l'inventaire, c'est un peu
intermédiaire entre cloche et sculpture... Il est
précisé qu'Henri Tastenoe a fourni le métal au
sculpteur Florent Devos pour une somme de
10.000 francs, la cloche Peeters quant à elle
fait 135 kg. Il est aussi mentionné que " een
lokale klokkengieter genaamd Tastenoe en Cie
uit Sint-Petersleeuw " souhaitait rénover le
carillon de Hal, OLV. Aucune autre information
n'est disponible...
TEIRLINCK G.I.
Mentionné par l'Irpa. Connu pour une cloche
datant de 1730, conservée à l'Openbaar
Centrum voor Maatschappelijk Welzijn de
Geraardsbergen. Nous pouvons émettre des
doutes quant au fait qu'il s'agit d'un nom de
fondeur. Il pourrait s'agir d'un nom de
réparateur. En effet, il existait un certain
Charles Teirlinck, réparateur de fissures de
cloches, qui réalisait de la soudure. Il provenait
de Zegelsem (Brakel). Or, la cloche de 1730
comporte le mot Segelsem. En plus,
l'estampille comporte le mot "brevet", ce qui ne
fait pas terriblement 1730. De ce fait et sous
réserves, nous pensons que Charles Teirlinck
n'est pas un fondeur nous concernant.
TER STEGHE Jean
Mentionné dans le Bulletin du Cercle
archéologique, littéraire et artistique de
Malines, 1913. Nous est totalement inconnu. Il
se nommerait Johannes STEGHE ou Jan TER
STEGHE. Il est en tout cas ci-nommé en
épigraphie (version latine) sur une cloche de
Sneek (NL). La cloche date de 1543. A été
collaborateur de Geert VAN WOU JR et serait
décédé en Campine aux alentours de 1553. La
période d'activité semble se borner entre 1534
et 1553. Nous ne lui connaissons aucune
cloche en RECIB.
THOMAS Joseph
Fondeur pour lequel une foultitude
d’enregistrements campanaires faux ont été
réalisés. En effet, dans la plupart des
enregistrements, il fut considéré comme étant
DAWIR (nom) Thomas (prénom). Si cela
correspond à un nombre non négligeable
d’épigraphies campanaires, il faut
malheureusement dire que dans la réalité
généalogique, ces enregistrements ne
correspondent pas à la réalité. Le fondeur en
question est Joseph (prénom) Thomas (nom).
Les erreurs proviennent du fait que le nom
complet, supposé, et nous ne savons pas
pourquoi, est Joseph Thomas Dawir. Lors de
certaines fautes d’orthographe, le nom est
orthographié « Tomas ».
Notre fondeur est né en 1686 et décédé en
1757. Au niveau historique, ce n’est pas le fait
d’être fondeur qui se retrouve le plus, mais
surtout qu’il fut bourgmestre de Huy. En 1617
et 1618, il collabore avec les Plumère /
Plumeret / Plumerel originaires de La Mothe en
Bassigny. Ils fondent des cloches destinées à
Saint-Jean l’Evangéliste de Liège, dont on
trouve encore de la représentation à l’heure
actuelle en ce clocher. En 1724, il refond la
grosse cloche de Huy, on le retrouve aussi
d’après le DFIM à Latinne (Braives, 1723) et
Envoz (Couthuin, 1728). Les autres travaux
que nous lui connaissons sont Rukkelingen-
Loon (Heers, 1718) et Liège (1728).
Les THOUVENEL
Concernant les Thouvenel ayant réalisé une
ou des cloches en Belgique, ils sont mal
connus et des surprises peuvent exister. En
France il est connu THOUVENEL Ignace
Joseph, THOUVENEL Jean, THOUVENEL
Jean-François, THOUVENEL Michel,
THOUVENEL Nicolas Bonaventure et
THOUVENEL Pierre. Henry RONOT connaît
quant à lui : THOUVENEL Jean 1,
THOUVENEL Jean 2, THOUVENEL Jean-
François.
A priori, seuls deux fondeurs nous intéressent
ici : THOUVENEL Nicolas Bonaventure
d'Outremécourt et THOUVENEL Pierre.
THOUVENEL Pierre
Nous ne possédons strictement aucune trace
biographique le concernant.
Nous lui attribuons :
- Arendonk, en 1806, avec Louis-François
REGNAULT et Clément Clément II DROUOT.
- Gingelom, Mielen-boven-Aalst, en 1810, avec
Louis-François REGNAULT et Clément
HABERT.
- Lessines, en 1811, avec Louis-François
REGNAULT et Clément HABERT.
- Verviers, en 1810, avec Louis-François
REGNAULT.
- Jodoigne, en 1812.
THOUVENEL Nicolas Bonnaventure
Nous ne possédons quasiment aucune trace
biographique le concernant.
S'il s'agit de la bonne personne, nous
localisons dans les actes qu'il serait fils de
Joseph SIMON, fondeur de cloches, et
Marguerite CHEVRESSON. Il se marie le 4
mars 1788 à Illoud, avec Jeanne SIMON.
Nous lui attribuons :
- Mechelen (Malines), en 1807, avec Clément
II DROUOT.
- Tienen, Oplinter, en 1808.
DE TOLLENAERE M.
Firme ou personne physique enregistrée en
tant que fondeur de cloches dans le DFIM, sur
la base d'une source bibliographique intitulée
"Poswick", que nous ne localisons pas. Floruit
à Limbourg en 1830, sans plus de complément
d'information, si ce n'est que l'individu se
déclare comme "ayant un secret pour réparer
les cloches fêlées". Nous pensons qu'il ne
s'agit pas spécialement d'un fondeur de
cloches, mais éventuellement un campaniste,
voire même éventuellement un charlatan.
TORDEUR Thomas
Les Tordeur représentent une famille de
fondeurs de cloches originaires de Nivelles. Ils
sont très profondément méconnus. C'est à ce
point que nous parlons de famille et non de
dynastie. En effet, nous ignorons quelle est la
ramification des fondeurs nous occupant. Le
DFIM mentionne des fondeurs Tordeurs
nommés : Thomas Tordeur, Jean I Tordeur fils
de Thomas, Thomas-François Tordeur fils de
Jean I, Jean II, probablement fils de Thomas-
François. De notre côté, nous n'avons inclus
que Thomas et Jean I en Refond, les autres
nous sont totalement inconnus.
Les cloches peuvent être signées : IAN
TORDEUR, IOANNES TORDEUR. Notre
fondeur est souvent appelé 'Maistre Jean
Tordeur'.
Thomas Tordeur est le fondateur de la fonderie
implantée à Nivelles. Il lui est connu une assez
large période d'activité, allant de 1589 à 1644.
Cette période est à débattre, nous ne sommes
pas certains qu'elle correspond à la réalité. En
effet, c'est long et le nombre d'instruments qui
nous est connu est faible. De 1617 à 1633, il
travaille avec son fils Jean. Nous pensons que
lors de la passation de pouvoir en 1633,
Thomas abandonne le métier.
TORDEUR Jean
S'établit comme fondeur indépendant en 1633.
Floruit 1617-1650.
Les travaux des Tordeur qui nous sont connus
sont les suivants : Hekelgem (1589), Sart-
Dames-Avelines (1590), Saint-Amand (1592),
Geraardsbergen (1601, 1632, 1637), Soignies
(1602, 1626), Braine-Le-Château (1608), Ghlin
(1617), Bois-Seigneur-Isaac (1619), Saint-
Vaast (1621, 1636), Namur (1624), Wavre
(1633), Lede (1634), Nivelles (1642), Mons
(1650), Steenokkerzeel (date non connue). A
Nivelles, le carillon est effectué après
l'incendie de 1641. Ledit instrument pèse
23.748 livres.
URBAIN
Fondeur originaire de Lille, connu pour une
cloche au musée de Tellin, en 1769. Ce
fondeur nous est totalement inconnu.
VAN AERSCHODT
Cet article est une biographie des fondeurs de
cloches du nom de Van Aerschodt. Cette petite
dynastie comporte André-Louis-Jean Van
Aerschodt (dit ALJ), Alphonse Van Aerschodt,
Dominique Van Aerschodt, Séverin Van
Aerschodt et Félix Van Aerschodt. Les Van
Aerschodt ont toujours affirmé provenir de la
très vaste dynastie de fondeurs du nom de
Vanden Gheyn. Cette affirmation est exacte.
Cette lignée comporte les plus importants
fondeurs de Belgique.
La base structurante de cet article repose sur
les textes de Paul-Félix Vernimmen, vu que
peu (voire pas) de personnes ont effectué des
recherches au sujet des Van Aerschodt. Qu'il
en soit ici remercié.
Introduction
Avant d'évoquer la personnalité des Van
Aerschodt, il est nécessaire de parler d'André-
Louis Vanden Gheyn (1727-1790). Ce fondeur
de cloches, dernier du nom de Vanden Gheyn
(en matière campanaire) se marie avec Marie-
Isabelle Rochet. De leur union naquit Anne-
Maximilienne Vanden Gheyn.
Leur fille épouse Thomas Van Aerschodt, non
fondeur de cloches. De leur union naquit
André-Louis-Jean Van Aerschodt, en 1814, et
Séverin-Guillaume Van Aerschodt, en 1819 ;
de nombreux frères et sœurs seront non
fondeurs.
Afin de s'y retrouver, les biographies de cette
étude abordent les personnalités suivantes :
* André-Louis-Jean Van Aerschodt.
* Séverin Van Aerschodt, frère de André-Louis-
Jean.
* André-Louis-Charles Van Aerschodt, fils de
André-Louis-Jean. [Uniquement citation].
* Alphonse Van Aerschodt, fils de Séverin.
[Uniquement citation].
* Félix Van Aerschodt, fils de Séverin.
* Dominique Van Aerschodt, frère de André-
Louis-Jean et Séverin. [Uniquement citation].
VAN AERSCHODT André-Louis-Jean
Né le 3 juin 1814 à Leuven (Louvain) et
décédé le 13 juin 1888 en même lieu.
Sur les cloches, il est nommé Andreas Van
Aerschodt, ou Andreas Ludovicus Van
Aerschodt, ou plus souvant ALJ Van
Aerschodt. Nous privilégions systéma-
tiquement la notation ALJ Van Aerschodt, car
cela simplifie. A ne pas confondre avec
Andreas-Lodewijk Vanden Gheyn, son grand-
père.
André-Louis Vanden Gheyn, son grand-père,
s'occupe de son écolage. Cette période
correspond assez certainement à 4 ans, de
1829 à 1833. Elle s'interrompt à la suite du
décès d'André-Louis Vanden Gheyn, en 1833.
Durant cette période et même au-delà, les
cloches seront signées avec des mentions
pouvant porter à confusion : ALJ VAN
AERSCHODT VANDEN GHEYN, ou
similaires. ALJ Van Aerschodt utilise le nom de
Vanden Gheyn afin de profiter de la réputation
de ses ancêtres. Entre 1829 et 1833, les
travaux sont conjoints. De ce fait, il est
impossible de distinguer qui fait quoi : maître
ou élève. De 1833 à 1839 par contre, aucun
doute ne persiste.
A l'issue du décès de son grand-père, ALJ Van
Aerschodt s'installe à son compte. Il installe la
fonderie au numéro 206 Tiensestraat à Leuven
(Louvain). Il ne reste rien de reconnaissable de
ce lieu à ce jour.
Les locaux sont probablement exigus ou
inadaptés, car l'installation ne dure guère.
Quatre ans plus tard, ALJ Van Aerschodt
déplace la fonderie au numéro 125
Namsestraat à Leuven (Louvain). Il ne reste
non plus rien de reconnaissable de ce lieu à ce
jour. Ces deux installations sont à quelques
pas l'une de l'autre.
Si la production d'avant 1843 était déjà
importante, celle d'après sera intense.
Il réalise quasiment uniquement des cloches
d'appel. On ne lui voit qu'une faible activité en
matière de carillon, de campaniste et à ce titre
aucune en matière de sculpteur. Ses carillons
sont Namur, Herentals et Aalst. Ses cloches,
extrêmement nombreuses, sont d'une
exécution parfaite. Elles possèdent une
épigraphie très riche, le plus souvent d'une
inspiration néo-gothique.
Le mystère de la lettre J pourrait être celui qui
entoure ALJ Van Aerschodt. En effet, les dates
de ses cloches sont systématiquement
données sous la forme ANNO J836, J841, etc.
Cela pourrait quasiment servir de
reconnaissance, car très peu de fondeurs ont
fait appel à ce lettrage. D'après Philippe
Slégers, interrogé sur la question, cela signifie
Junior. Il dit aussi que cette annotation peut
servir en outre à différencier deux fondeurs de
même nom, dont l'un est junior et l'autre
sénior. Nous ne connaissons que Marcel
Michiels JR pour avoir sporadiquement utilisé
cette notation. En notre mystère concernant
ALJ, cela aurait-il servi à distinguer André-
Louis Vanden Gheyn d'André-Louis-Jean Van
Aerschodt ? Nous ne le savons pas.
ALJ Van Aerschodt aura un fils : André-Louis-
Charles Van Aerschodt. Ce dernier ne sera
pas réellement fondeur. Père et fils collaborent
ensemble de 1878 à 1888, épisodiquement.
Les cloches seront parfois signées ALJ VAN
AERSCHODT & FILIUS CAROLUS. A la suite
du décès de son père, ALC Van Aerschodt ne
poursuivra pas l'activité. Peu de cloches de
cette collaboration existent encore. On les
appelle des "Carolus" en jargon campanaire.
Elles sont signées ALJ Van Aerschodt, mais
possèdent une épigraphie grossière, proche
des Beullens. Longtemps cela a posé
question. Comment un fondeur de réputation
comme ALJ Van Aerschodt pouvait régresser
vers une qualité aussi médiocre, alors qu'il
était en fin de carrière ? La réponse est là...
ALJ Van Aerschodt décède en 1888.
VAN AERSCHODT Séverin
Né en 1819 et décédé en 1885.
De son véritable prénom Séverin-Guillaume
Van Aerschodt, frère de André-Louis-Jean Van
Aerschodt, fils de Thomas Van Aerschodt. Il
signe Severinus Van Aerschodt sur ses
cloches.
La personnalité de Séverin est un peu moins
mystérieuse que celle de son frère ALJ.
Il ne suit pas d'écolage chez son grand-père
Andreas-Lodewijk Vanden Gheyn. En effet, ce
dernier décède en 1833, Séverin n'a alors que
14 ans. Séverin suivra des cours à l'académie
des beaux arts de Louvain, puis auprès du
sculpteur Antoine Etex à Paris. Cela donnera à
Séverin une culture campanaire assez
différente de celle de son grand-frère ALJ.
Séverin est en effet pluridisciplinaire. Il aborde
à de nombreuses reprises la question du
carillon, de la musicalité et des montages
campanaires.
A œil averti, il est possible de distinguer une
cloche ALJ d'une cloche de Séverin. Les
cloches de Séverin sont (peut-être) plus
austères, bien que d'une grande qualité
d'épigraphie. Il est par contre plus difficile de
distinguer, stylistiquement parlant, des Félix
Van Aerschodt - si ce n'est que les dates
aident, bien évidemment. Les anses de
Séverin sont très souvent à godrons. On
retrouve aussi régulièrement une fine frise de
croisillons. Ces deux éléments peuvent aider à
la reconnaissance.
En 1848, lors de la seconde révolution
française, Séverin quitte la France, il revient à
Louvain.
Ses premières années d'activité
professionnelle le verront assez investi dans
les sculptures, que ce soit en France ou en
Belgique. Il se marie avec Marie Beullens le 19
juillet 1865 et a (au moins) trois enfants :
Alphonse Van Aerschodt en 1869, Félix Van
Aerschodt en 1870, José Van Aerschodt en
1875. Alphonse sera fondeur sur une courte
période, puis s'installera avec un très vif
succès dans l'artisanat d'art de la lampe et de
l'éclairage. Ces travaux seront menés en
collaboration avec José Van Aerschodt.
Séverin, collaborant avec son frère ALJ (qui vu
le volume de commandes a probablement
besoin d'aide), s'investit dans le domaine
campanaire. Il ne quittera plus ce domaine.
C'est à cette issue - probablement - qu'il
décide de se fixer définitivement en Belgique. Il
établit un bâtiment de fonderie Koning Leopold
I-straat à Leuven. Le numéro des locaux ne
nous est pas connu. Par contre, le bâtiment
touche la rue de la Station et sur son entête de
papier à lettres, il s'agit du numéro 18 bis.
Nous n'identifions pas la rue de la Station. Ce
serait éventuellement Bondgenotenlaan. Ces
locaux ont été démolis à la demande de Marie
Beullens, veuve de Séverin Van Aerschodt en
1885, et remplacés par de beaux immeubles
d'habitation. Ces immeubles semblent encore
exister à ce jour.
La fonderie possède un four réverbère d'une
capacité de 7 tonnes, allié à un deuxième four
de 3 tonnes. On est donc dans du lourd. Il est
en effet connu un certain nombre de bourdons
sortant des ateliers (dont Liège, 8190
kilogrammes). Quant à lister le nombre de
carillons qui sortent de la fonderie, on est dans
le considérable. Voir à ce titre le fichier RECIB.
Durant cette période (aux alentours de 1880),
un ouvrier s'occupe de l'écolage de Constant
Sergeys. Il s'agit de Dominique Van Aerschodt
(né en 1822), frère de Séverin et ALJ.
L'activité intense n'est pas sans nuisances.
Paul-Félix Vernimmen cite l'extrait suivant,
provenant d'une plainte du voisinage : Dans
les dernières années, les coulées ont été
hebdomadaires et quelquefois bi-
hebdomadaires. Chaque fois que les fours
fonctionnent, une pluie de cendres et de suie
couvrent leurs propriétés dont les fenêtres
doivent rester hermétiquement closes. Les
cheminées laissent échapper des colonnes de
flammes, qui s'élèvent à plusieurs mètres de
hauteur et constituent un réel danger pour les
populations. Notons que ce type de plainte ne
vise pas seulement les Van Aerschodt.
Nombreuses furent les plaintes de la sorte,
concernant les risques d'incendies (surtout
dans les périodes médiévales), les fumées, les
cendres, etc. Certains fondeurs ont même été
contraints de déplacer leurs locaux
(notamment à Anvers et à Malines).
Séverin Van Aerschodt se forge une réputation
très considérable. Au contraire de son grand-
frère, il va vers l'international, ce qui implique
déplacements et exportations. A signaler,
aucune cloche Van Aerschodt ne semble
exister en France. Durant cette période, il
s'occupe de l'écolage de Marcel Michiels
Senior, qu'il prend comme apprenti à la
fonderie.
Séverin Van Aerschodt décède en 1885. La
fonderie comporte en 1896, d'après Paul-Félix
Vernimmen, 3 contremaîtres et 18 ouvriers.
Ceux-ci seront probablement transférés vers la
fonderie de Félix Van Aerschodt en 1898, bien
que nous n'en ayons trace.
VAN AERSCHODT Félix
Né le 4 novembre 1870 à Louvain et décédé le
23 juin 1943 à Veltem (Herent). Fils de Séverin
Van Aerschodt.
La période allant de 1885 à 1888 marque de
très grands bouleversements au sein de la
lignée Van Aerschodt. ALJ et Séverin
décèdent. En 1885 lors du décès de Séverin,
Félix n'a que 14-15 ans. Il est trop tôt pour
reprendre la destinée de la fonderie. Le
joséphite Félicien Bachmann se chargera de la
période d'intérim, la société temporaire
s'appelle alors "Fonderie Séverin Van
Aerschodt". [Les Joséphites constituent une
Congrégation religieuse catholique vouée à
l'éducation des jeunes].
C'est à 16 ans que les activités campanaires
de Félix Van Aerschodt débutent, si ce n'est
qu'officiellement, sa fonderie est fondée en
1898. Il y a donc toute une période
d'incertitudes. En son jeune âge, Félix Van
Aerschodt reçoit une formation artistique
ressemblant à celle de son père, notamment
en matière de sculptures. Son écolage se situe
auprès du sculpteur en bronzes Jozef
Lambeaux, dit Jef Lambeaux. Cette période
d'écolage influencera fortement sa carrière. En
effet, Félix Van Aerschodt ne se contente pas
du campanaire. Il créée un empire, qui va de la
statuaire à la gestion de diverses entreprises
aux fonctions variées. Outre les très
nombreuses cloches d'appel, c'est sans citer
les carillons, l'activité de campaniste, etc.
Il fait fermer la fonderie du 125 Namsestraat,
les locaux étant devenus éventuellement
inadéquats pour cause d'ancienneté et
d'usure, nous ne connaissons pas la cause
mais pouvons l'imaginer. Il fait rapatrier une
part du matériel à la fonderie de Koning
Leopold I-straat.
Les lieux sont les témoins d'une énorme
effervescence culturelle et artistique. Des parts
sont prises dans l'atelier d'art d'Alphonse et
José Van Aerschodt. Jef Denyn devient
conseiller technique, conseiller campaniste, et
proche de la fonderie.
La situation se détériore gravement avec
l'arrivée de la première guerre mondiale. Félix
est fait prisonnier par les Allemands. Leuven
(Louvain) subit des dégâts énormes, la ville est
ravagée. La fonderie de Koning Leopold I-
straat est détruite. Libéré à Anvers, Félix
s'expatrie temporairement en Angleterre, où on
lui confie des missions liées à la fabrication
d'armement.
Après la première guerre mondiale, la situation
est celle d'un désastre. La fonderie ayant été
mise à sac, les différentes pièces nécessaires
à la fabrication des cloches sont disparues.
Cela concerne aussi (et quelle perte)
l'ensemble des matrices en buis historiques
(500 matrices auraient disparu), les planches à
trousser, etc. Tous les calculs doivent être
refaits.
La fonderie est reconstruite au même lieu en
1920. En cette période, un papier à entête
nous apprend que cela se situe aux numéros
33-35 de ladite rue. Il ne reste rien de
reconnaissable de ce lieu à ce jour. Il achète
du matériel auprès de Camille Bollée au Mans.
Les activités seront intenses à partir de 1921,
essentiellement liées à la reconstruction suite
à la guerre. Durant cette période, il s'occupe
de l'écolage de Marcel Michiels Junior. Cette
activité se verra malheureusement à nouveau
touchée par la crise, dès 1928-1929.
Diverses collaborations ont lieu. Elles
impliquent de près ou de loin Marcel Michiels,
Omer Michaux, Alfons Beullens (beau-frère de
Félix) et Constant Sergeys. Plus solidement,
des collaborations ont lieu avec Marcel
Michiels Junior. Toutefois, cela se désagrègera
en 1931. En effet, divers éléments sont
polémiques, dont un principalement. Marcel
Michiels Junior s'est prétendu descendant des
Vanden Gheyn Van Aerschodt aux Etats-Unis.
En effet d'après Paul-Félix Vernimmen,
l'Organiste 84/1 : Mon grand-père maternel, le
fondeur Félix Van Aerschodt, et Monsieur
Marcel Michiels Jr, s'étaient définitivement
brouillés dès 1932, notamment parce que ce
dernier s'était présenté aux États-Unis comme
le successeur de l'ancienne fonderie Van
Aerschodt (...). En 1937, les affaires se gâtent
encore plus pour Michiels Jr et Michaux,
notamment avec la virulente polémique du
carillon d'Alfred University.
En 1929, Félix Van Aerschodt transfère ses
ateliers au numéro 78 Diestsevest à Leuven. Il
ne reste absolument rien de reconnaissable de
ce lieu à ce jour. Ses travaux sont multiples et
de très grande qualité. A noter que Beullens
est installé au 38 Diestsevest.
Du point de vue stylistique, les évènements de
la première guerre mondiale vont le forcer à
recréer des matrices. Il restera proche de ses
ancêtres d'un point de vus stylistique :
décoration néo-gothique, figures baroques.
Les cloches possèdent une profusion
d'ornements de grande qualité. Une différence
peut-être : les dédicaces sont en lettres
romaines, tandis que celles de ses ancêtres
seraient plutôt - mais pas systématiquement -
dans une textura quadrata assez lisible (disons
pour simplifier, du gothique).
Il décède à Veltem (Herent), dans sa maison
de retraite, le 23 juin 1943, alors que la guerre
ravage la Belgique.
En RECIB, il est connu 1481 cloches des Van
Aerschodt, sous réserve d'inventaires
complémentaires. C'est dire comme ils
peuvent être des fondeurs majeurs.
VAN BERGEN
La fonderie Van Bergen est un établissement
qui fut implanté à Heiligerlee aux Pays-Bas.
Leur période d'activité s'est étendue de 1795 à
1980. Si cette fonderie fut influente aux Pays-
Bas, avec la réalisation d'un nombre de
cloches non négligeable, les travaux exportés
vers la Belgique sont tout à fait subalternes.
Nous ne connaissons que 3 cloches. Elles sont
(étaient ?) exposées au musée des cloches de
Tellin. De ce fait, il n'est pas envisageable de
parler d'une fonderie à l'influence majeure.
Cela peut se comprendre d'un certain côté vu
que la fonderie fut tout sauf frontalière avec la
Belgique. Heiligerlee est un village se situant à
proximité de Groningen, tout à fait au nord des
Pays-Bas. Il reste à ce jour un joli musée des
cloches, nommé Museum, Klokkengieterij van
de gebroeders Van Bergen.
La fonderie a été créée par Andries Heero I
Van Bergen (1768-1847). André Lehr estime
que son implication dans l'univers campanaire
date de 1791. Alors menuisier, notre dit
fondeur rencontre Claudy Fremy (1729-1792)
et Mammès Fremy (1748-1806) dont nous
avons évoqué le parcours au sein de la
biographie des Hemony. Ces deux fondeurs
réalisent des travaux au sein de la petite ville
de Midwolda, située juste à côté de Heiligerlee.
La formation au métier de saintier débute
probablement graduellement. Tout du moins
savons nous que des collaborations vont se
former avec les Fremy, notamment et surtout
avec le fils de Claude Fremy. Sa première
cloche est réalisée en 1795, ce qui date le
lancement de la fonderie, et tel qu'il est
désormais glorieusement inscrit sur le
frontispice du musée.
Ce fondeur réalise un nombre non négligeable
de cloches, à savoir 148. Relatif à l'époque, ce
sont des travaux conséquents. Après sa mort
en 1847, la fonderie est reprise par Udo
Andries Van Bergen (1800-1879). Les travaux
s'éloigneront toutefois assez rapidement des
aspects campanaires. Au même titre que
Joseph Beduwe en Allemagne, ce fondeur
réalise un nombre non négligeable de lances
de pompiers. En pleine révolution industrielle,
la demande était inévitablement forte, d'où un
certain succès commercial. La prospérité est
malgré tout entravée. En effet, Udo Andries
Van Bergen souffre d'alcoolisme.
L'établissement ne périclite pas mais souffre
de lacunes. Bien avant le décès d'Udo
Andries, la fonderie est reprise en 1853 par
son fils, Andries Heero II Van Bergen (1835-
1913). Ce dernier est un artisan entreprenant.
Les travaux deviennent rapidement
conséquents.
Par la suite, la fonderie évolue, avec deux
locaux existants. L'activité est suivie par Udo
Andries II Van Bergen (1883-1970) et Jacobus
Van Bergen (1886-1976), les deux petits-fils de
Udo Andries. En une certaine période,
Jacobus poursuit les travaux seul, puis fort
âgé, il vend la fonderie en 1956. A l'âge de 70
ans, il estime ne plus devoir tenir
l'établissement. C'est à cette date que la
fonderie quitte le giron familial afin de rejoindre
l'entreprise d'une personne extérieure : Jacob
Wolbert. Cette passation a marqué le début de
la fin. En effet, les travaux campanaires sont
estimés comme étant d'une qualité passable,
autant du point de vue artistique que sonore.
La fonderie finira par fermer une quinzaine
d'années plus tard. L'activité cesse
définitivement en 1970, bien que la période
d'activité des Van Bergen soit souvent décrite
comme allant jusqu'en 1980. En effet, Andries
Heero V Van Bergen coule sporadiquement
quelques cloches. Si nous comprenons bien,
les derniers actifs de la fonderie Van Bergen
sont repris par la fonderie Simon Laudy, située
à Beerta, une petite ville située à quelques
kilomètres de Heiligerlee. Les trois cloches
présentes en Belgique sont des Jacobus Van
Bergen.
VAN BOECKEL Lodewijk
Cité par l'IRPA. Période d'activité située entre
1860 et 1920 environ. Il s'agit d'un très habile
forgeron d'art mais pas d'un fondeur de
cloches.
VAN CAMPENHOUT Nicolas
Firme ou personne physique enregistrée en
tant que fondeur de cloches dans le DFIM, sur
la base d'une source bibliographique intitulée
"Poswick", que nous ne localisons pas. Floruit
1943-1944. A fourni deux cloches à Leefdaal
en 1944. Sa période d'activité est très courte et
les cloches sont réputées être d'une qualité
exécrable. Le DFIM le mentionne comme
originaire de Haren et des Pays-Bas. Nous
pensons de notre côté qu'il est originaire de
Haren-Noord, Haren-Nord uniquement. Parfois
mentionné comme originaire de Machelen
(attention, pas Mechelen). Semble être un
fondeur qui s'est improvisé. Vu le contexte
politique de l'époque, cela peut se
comprendre. Il est très actif dans le cadre du
démontage des cloches, lors de la réquisition
des allemands. Cela lui fait évidement une
réputation plus que détestable. A la suite des
enlèvements et de la collaboration avec
l’occupant, Nicolas Van Campenhout a été
jugé et condamné.
VAN CASBROEC Jean
Mentionné dans L'ancienne industrie du cuivre
à Malines de Georges Van Doorslaer. Fondeur
médiéval actif à Mechelen (Malines) en 1383.
La probable bonne orthographe du nom serait
Jan Van Casbroeck.
VAN CASTREN Gillis
Connu pour une cloche, actuellement placée
au château Burbant d'Ath. Datation
approximative : 1340-1380. La forme est
intermédiaire entre le pain de sucre et la
cloche gothique. L'onciale est au cerveau,
typique des travaux du 14ème siècle. Les
anses ont une décoration assez proche du
cordon (on imprime un cordon dans la terre du
moule). Inscription : GIL-LIS-VAN-CAS-TREN-
MA-RE-DE-MIE. On peut y deviner : Gillis Van
Castren m'a faite, sans que les mots puissent
correspondrent. Eventuellement, ce serait
MAKT ME. Les seules données en notre
possession apparaissent dans une étude de
l'archiviste communal Emmanuel Fourdin, en
1866. Fourdin précise qu'on l'appelait la
« cloche des pendards » ou « cloche
codaque ». C'est elle qui sonnait au moment
des exécutions de justice. L'auteur, Gillis Van
Castren, nous est totalement inconnu, comme
la grande majorité des fondeurs médiévaux.
VAN DALE Denis-Joseph
Aussi orthographié Van Daele ou Vandaele.
L’orthographe principale et correcte est van
Dale. Fondeur tournaisien dont la période
d’activité est bornée de 1761 à 1776. Ce
fondeur étant mineur, nous ne le connaissons
qu’extrêmement peu, si ce n’est par les
annales de Desmons en 1905. Il y est
notablement évoqué qu’il est le successeur de
Barbieux, ce qui est tout de même une
certaine lettre de noblesse. Cela fut
probablement peu suivi, car la production est
faible en nombre et en qualité. On le trouve en
tant que collaborateur du fondeur Flincon, à
Auderghem en 1770.
En Belgique, il nous est connu pour quatre
cloches.
- Eglise de Boisieux à Tournai. 1 Cloche en
1761, selon Jana Pilna. Seul souci, il n’existe
aucune église de Boisieux où que ce soit.
Nous pensons qu’il s’agit de Baisieux, sous-
commune de Quiévrain.
- Auderghem en 1770, avec Flincon et son fils.
- Beveren en 1774. Elle possède l’inscription :
AD USUM HABITANTUM IN D'EERLYCK ME
FECIT D.J.VANDALE, TORNACENSIS, ANNO
1774.
- Charleroi en 1776. Les palmettes sont
visiblement issues d’une matrice de Barbieux.
VAN DEN BRONCHE Antoine
Mentionné dans L'ancienne industrie du cuivre
à Malines de Georges Van Doorslaer. Impliqué
dans un procès et cité comme étant fondeur en
1565.
VAN DEN EYNDE Jan I
Fondeur médiéval, dont on ne sait quasiment
rien. Floruit 1466 à 1483, à Mechelen
(Malines). Le plus important dans sa
biographie consiste à identifier clairement les
très nombreuses variations dont font l’objet
son nom. Notamment, cela a un intérêt
fondamental dans le sens où des variations
conséquentes font penser à plusieurs
fondeurs, alors qu’il ne s’agit que d’un seul et
même individu. Les variations qui nous sont
connues sont : Jan VAN DEN EYNDE, Jan
VAN EYNDE, Jacob VAN DEN EYNDE,
Jacques VAN DEN EYNDE, Jan COPPENS,
Jacques JANCOPPENS, Jacop COPPEN,
[Johannes A FINE, Johan A FINE, sous
réserve des remarques ci-dessous]. Aussi,
Jacob die Clockghietere, ce qui est une
dénomination bien typique des fondeurs
médiévaux. Nous ne connaissons pas
actuellement de dénominations : Meester
Jacob, Magister Jacob, mais elles sont de
l’ordre du possible.
Johannes A FINE fait nécessairement
référence à Jan II VAN DEN EYNDE, fils de
Jan I.
Ces variations posent de nombreuses
questions.
Le prénom, Jan ou Jacob, Jean ou Jacques ?
Le sujet est d’office confus. Aucune variation
n’est prédominante. C’est si développé que
nous nous demandons si l’individu ne s’appelle
pas simplement Jean-Jacques.
Le nom, quel est le bon ? Le sujet est confus
aussi. Il semblerait que le vrai nom soit
COPPEN, car notre fondeur est identifié
comme étant « Jans Coppen soon », soit le fils
de Jan Coppen. Les Jancoppens et
orthographes assimilées sont à notre sens des
mauvaises lectures d’épigraphies, avec le
prénom-nom accolés. Quant au VAN DEN
EYNDE, nous ne l’expliquons pas. Le seul fait
probant à ce sujet, c’est que la plupart des
dictionnaires se réfèrent à ce fondeur sous ce
nom. Aussi, des actes administratifs existent à
ce nom, avec des adresses concordantes.
Le « Johannes A FINE » est fort important à
mentionner. La plupart des épigraphies
mentionnent ce surnom, sans mentionner tout
ce qui précède. Il est indiscutable que nom et
surnom font référence à Jan II VAN DEN
EYNDE, vu que les objets datent d’une période
située aux alentours de 1540.
Voilà ce qui concerne les noms. C’est déjà
beaucoup !
Au sein du Van Doorslaer, il est évoqué que ce
fondeur est natif de Reusele. Nous ne
connaissons pas de lieu de ce nom. Par
contre, il existe aux Pays-Bas une ville du nom
de Reusel-De Mierden, frontalière avec la
Belgique et proche de Turnhout. Il s’installe à
Mechelen (Malines) et il y acquiert le droit de
bourgeoisie le 6 août 1466. Il est fils de Jan
(Zéro), notre fondeur est Jan I ; à la précision
près que Jan Zéro n’est pas connu comme
étant fondeur de cloches. De ce fait, nous
n’opérons aucune distinction Jan I, Jan II et
Jan III, car nous n’appliquons cette méthode
qu’aux fins de différentiation de fondeurs
homonymes. Notre individu est connu comme
étant fondeur et forgeron.
En 1468, il a été domicilié dans une maison de
la rue d’Hanswijk, Hanswijkstraat, comme de
nombreux autres fondeurs. Il y étend ses
propriétés par l’achat d’autres maisons, en
1470, 1473 et 1479. Il se maria avec Marie
Van Den Pannese (ou Panyser), dont il eut
quatre enfants : Jean, Jacques, Elisabeth, et
Cécile. Cette dernière se maria avec le fondeur
Pierre Waghevens. En néerlandais : Jan,
Jacob, Elisabeth et Cecile sans accent, cette
dernier mariée avec Peeter Waghevens. Nous
n’identifions aucunement les variations de
prénom de notre fondeur Jan I avec l’activité
de son fils Jacob. En effet, les dates ne
permettent pas cette confusion.
VAN DEN EYNDE Jan II
Fils de Jan I. Tout laisse à penser que Jan II
est « Johannes A FINE », et non pas son père
Jan I, vu les dates d’exécution des travaux.
Le fondeur Jan II VAN DEN EYNDE nous est
très mal connu, dans le sens où il n’est pas
visualisé clairement l’étendue de sa
production. Tout du moins pouvons nous dire
que régulièrement, nous prenons
connaissance que ce furent des réalisations de
très bonne qualité. Ce sont surtout les
clochettes Johannes A FINE qui possèdent
une réputation d’excellence. Ces clochettes
sont appelées des sonnettes. Elles ont
visiblement parcouru des kilomètres, puisqu’on
en retrouva en France à Montauban et à
Barbonvielle.
Floruit 1540-1556, sans qu’il soit véritablement
possible d’identifier aussi bien les lieux de
production que les lieux de destination. Une
cloche connue à Astaffort, église Sainte-
Quitterie (France). Il ne serait pas étonnant
outre mesure d’apprendre que ce fondeur se
serait expatrié en Tarn et Garonne, Lot et
Garonne ou similaire. Bien que réputé pour
ses clochettes, il ne se limite pas à ce seul
travail. L’épigraphie de ses cloches est assez
étonnante, de qualité d’un point de vue
technique, mais les lettrines sont maladroites,
relevant presque d’un travail lointainement
médiéval. Il est aussi connu à Casteil (66), à
Elne (66), à Epinal (88).
A noter, la fin de quelque chose se dit
« einde » en néerlandais. En latin, c’est finem.
Doit-on considérer que Den Eynde (ancien
flamand), A Fine, et similaires, mentionnent la
fin de quelque chose ? C’est étonnant mais
pourquoi pas...
VAN DEN EYNDE Pierre
Mentionné dans L'ancienne industrie du cuivre
à Malines de Georges Van Doorslaer. Nous
supposons un lien familial avec Jan II Van Den
Eynde. Impliqué dans un procès et cité comme
étant fondeur en 1565.
VANDEN GHEYN
Les Vanden Gheyn sont des fondeurs de très
grande réputation. Ils représentent une part
non négligeable de l'histoire du patrimoine
campanaire belge. Ils peuvent être pris à titre
exemplatif sans que cela constitue une
déformation quelconque. Ils ont été si prolixes
et si qualitatifs, le tout dans des périodes
variées, qu'il n'est pas déplacé de les placer au
titre de référence.
Les Vanden Gheyn sont une vaste dynastie
compliquée à étudier. Les sources de
confusions possibles dues aux prénoms
similaires ou identiques, ou volontairement
modifiés (Jan = Jean, Peter = Pierre ; ça ne
simplifie pas les choses...), sont extrêmement
nombreuses. Il n'est pas beaucoup de lignées
autant confusantes que celles des Vanden
Gheyn. Les superpositions de noms sont si
nombreuses que les erreurs sont quasiment
inévitables. A savoir, la dynastie n'a rien à voir
avec le célèbre peintre Jacob De Gheyn.
L'orthographe du nom est très variable. Nous
nous basons sur la plus communément
répandue selon les époques (surtout selon la
classification d'André Lehr). Les variations
d'orthographe sont : Vanden Gheyn, Vanden
Gheyn, Vanden Ghein, Gheyne, Gheijn... Les
autres orthographes sont probablement des
erreurs d'écriture, bien que ce soit difficile à
déterminer.
Willem Vanden Ghein (1450 - 1533) s'est
établi comme fondeur de cloches à Malines en
1506. Nous ne connaissons pas ses ancêtres
comme étant des fondeurs de cloches, bien
que ce soit possible. Il est né en 1450 à Goirle,
un hameau de Tilburg aux Pays-Bas. C'est un
village entre Turnhout et Tilburg. Il est donc à
considérer que Willem provient d'une culture
flamande bien ancrée. Il est décédé en 1533, à
83 ans. On lui connait l'achat de la maison
Gulden Leeuw à Malines en 1511. Il resterait
une seule cloche de ce fondeur, à Notre-Dame
au-delà de la Dyle. Sa pierre tombale serait
dans le mur de l'église, ainsi que celle de
Pierre De Clerck, côté rue Notre-Dame (Onze-
lieve-vrouwekerkhof).
Peter [I] Vanden Ghein (1500 - 1561), fils de
Willem, s'est établi comme fondeur à Malines
en 1528. Il aura deux fils, Peter [II] et Jan [II].
Parfois noté en épigraphie : Peeter Vanden
Ghein. Il s'installe dans une propriété appelée
De Swaene, ou De Swane, répertoriée par Van
Elewyck. La tombe répertoriée par Van
Doorslaer, dans le flanc de l'église Notre-
Dame au-delà de la Dyle, aurait disparu après
1910. Il faut croire que le tombeau familial, y-
compris Willem, fut concerné. Il fond un
nombre assez important de cloches et elles
sont plutôt réputées pour leurs qualités
acoustiques. Il est réputé avoir fondu la cloche
de La Mary Rose, qui était le navire emblème
des Tudor et faisait partie du programme naval
du roi Henri VIII d'Angleterre.
Jan [I] Vanden Ghein (15xx - 1543), aurait
fondu une cloche en 1534. Il a eu un fils, Anton
Vanden Ghein, qui aurait été fondeur, mais
nous ne possédons aucune trace de cette
activité. Il décède de manière prématurée
(Haine, p419) et laisse sa famille dans une
situation précaire.
Peter [II] Vanden Ghein (15xx - 1598), a
travaillé comme fondeur entre 1561 et 1593 à
Malines. Il aura trois fils : Peter [III], Hendrick
et Jan [III]. Tous sont devenus fondeurs de
cloches. Sa situation est très prospère. Fin
acousticien, il travaillera sur un nombre
important de fontes, allant même jusqu'à
proposer des travaux expérimentaux de
cloches hémisphériques (Van Doorslaer,
1910). Cependant, malgré l'excellent travail
fourni, il vivra dans une certaine misère, la ville
de Malines étant touchée par une forte
récession de 1585 à 1595. Ses cloches fort
soignées sont visibles à Hal par exemple, mais
aussi au carillon de Veere.
Jan [II] Vanden Ghein (15xx - 1573), aurait
fondu une cloche en 1546, mais on ne lui
connait peu d'autres activités.
Hendrick Vanden Ghein (1560 - 1602), connu
comme ayant fondu 4 cloches dans la période
1587-1599.
Peter [III] Vanden Ghein (1552 ou 1553 -
1618), a travaillé dans la fonderie de son père
jusqu'en 1596. La fonderie a été très prospère,
bien que les cloches n'aient pas eu une
réputation de qualité si fondée que ça. De ce
fait, à son décès, la fonderie ne se revendit
pas avec facilité (les données sont floues sur
la question). Malgré tout, surtout à la fin de sa
carrière, il est souvent appelé à être juré dans
des cas de litiges entre forgerons. Pour un
fondeur de cette époque, on notera le fait que
nombreuses cloches sont exportées, ce qui
donne quand même un certain signe de
reconnaissance de sa production.
Jan [III] Vanden Ghein (15xx - 1626), a fondu
des cloches à Malines en 1588. N'a fondu que
peu d'instruments et est surtout connu auprès
de nous pour ses difficultés financières. Il
laissera de nombreuses dettes à son décès.
On le relève aussi sous le nom de Hans
Vanden Ghein, ce qui amène un certain
nombre de confusions importantes, car il a été
notamment inventorié en tant que fondeur
indépendant de Jan [III] en Refond. Sa
production de cloches est connue comme
étant assez médiocre. A priori, on ne lui
connaitrait plus de cloches en Belgique, sauf
dans quelques musées. Elles nous sont toutes
signées 'Hans'.
Peter [IV] Vanden Ghein (1607 - 1654 ou
1659, incohérences de sources, a priori plutôt
1659), a fondu le bourdon Salvator pour Sint-
Romboutskerk à Mechelen, en 1638, en
partenariat avec le fondeur Peter De Clerck,
qui par mariage était son oncle. Assez souvent
répertorié comme étant Peeter Vanden Ghein,
il signe ses cloches sous ce nom. Le bourdon
Salvator de Sainte-Gudule de Bruxelles est de
lui. On ne sait quasiment rien de ce fondeur, si
ce n'est qu'en association avec De Clerck, il
était déjà actif à 19 ans.
Jan [IV] Vanden Ghein (1642 - 1697), fils de
Peter [IV]. C'est le dernier fondeur à
orthographier son nom Ghein. A fondu un
nombre important de cloches d'assez bonne
qualité. On le répertorie aussi comme étant
fondeur de laiton. On ne répertorie pas de
fonte de mortiers. A priori serait un fondeur
assez artisanal. Sous réserve d'inventaire, on
ne lui connaitrait pas d'instruments en
Belgique.
Andreas Vanden Gheyn (1634 - 1683), fils de
Peter [IV], émigré à Sint-Truiden en 1655 puis
à Tienen en 1661.On ne connait rien de lui,
sinon que c'est par lui qu'on trouve une
branche Vanden Gheyn à Tienen. A ne pas
confondre avec Andreas-Frans, Andreas-
Josephus, et Andreas-Lodewijk, dont les
instruments sont répandus.
Peter [V] Vanden Gheyn (16xx - 1717), fils
d'Andreas, a travaillé comme fondeur à
Tienen. Sa fonderie était située à Groote
Berghstraat. Sa fonderie était artisanale, on ne
lui connait pas d'instrument en Belgique, sous
réserve d'inventaire.
Andreas-Frans Vanden Gheyn (1696,
quelquefois faussement inventorié en 1699 -
1730), fils de Peter [V]. A déménagé à Leuven
en 1727 pour la fabrication d'un carillon dans
cette ville. Deux fils : Matthias et Andreas-
Josephus. D'après Malou Haine, que je cite : il
décède prématurément à l'âge de 34 ans,
laissant des enfants en bas-âge. Sa veuve
Elisabeth Peeters reprend la gestion de la
fonderie, assistée de son beau-frère Peter VI
Vanden Gheyn. En 1740, elle fait au nom de
celui-ci et de ses deux fils (...) une demande
auprès de la ville de Malines pour y établir une
fonderie. Ce projet restera sans suite.
Peter [VI] Vanden Gheyn (probablement
Tienen, 1698). Fils de Peter [V]. En 1732, il
reprend la fonderie, et essaie d'initier Matthias
au métier. Cependant après quelques fontes,
celui-ci se tourne vers l'univers de la musique :
compositeur, organiste, carillonneur. En 1751,
la fonderie sera transmise à son neveu :
Andreas-Josephus. On répertorie dans
certaines littératures qu'il est frère cellite, c'est
à dire de la congrégation des Alexiens. Cela
s'écrit souvent 'cellebroeder' en néerlandais.
Sa production est très importante. Elle est
assez difficile à identifier étant donné qu'il ne
mentionne pas son prénom. Il faut déterminer
avec les dates... Il constitue un nombre assez
important de carillons, mais aussi des
tambours de ritournelles automatiques.
Andreas-Josephus Vanden Gheyn (1721 -
1793), deuxième fils d'Andreas-Frans. C'est le
fondeur Vanden Gheyn le plus prolixe, très
importants travaux en quantité. Il a fondu une
vingtaine de carillons, de très bonne
réputation, qui avaient l'avantage d'être plus
légers que les Hemony ; il se forge une très
grande réputation en matière de fonte de
carillon. Ses travaux de sonneries quant à eux
se trouvent dans nombre d'églises de
campagne. Ce sont des instruments simples
en épigraphie, souvent de très bonne qualité
acoustique.
Matthias Vanden Gheyn (1753 - 1807), fils
d'Andreas-Josephus, a fondu un carillon en
1774, pour le Val-Saint-Lambert. Cependant, il
se tourne vers le métier d'organiste et
compositeur. Andreas-Lodewijk, le petit frère,
prendra la succession de la fonderie. Une
statue de Matthias se trouve sur l'hôtel de ville
de Leuven. Andreas-Lodewijk Vanden Gheyn (1758 -
1833), fils d'Andreas-Josephus, a été le
dernier fondeur à porter le nom des Vanden
Gheyn. Il s'est marié en 1783 à Nivelles avec
Maria Rochet et y a vécu une longue période.
Sa fille, Anne-Maximilienne (1792 - 1875),
s'est mariée en 1813 à Nivelles avec
Guillaume ou Thomas Van Aerschodt (1769 -
1831). Je précise les deux car j'ai des
incohérences de sources.
Ci-dessous, voici une table de reconnaissance
des fondeurs Vanden Ghein, Vanden Gheyn,
en cas de rencontre d'une de ces cloches en
clochers. Ce tableau est un aide-mémoire mais
ne peut pas remplacer une analyse de
l'instrument observé en clocher, indispensable
étant donné qu'il y a des périodes de
chevauchement.
Willem Vanden Ghein - En principe introuvable.
Peter [I] Vanden Ghein - Rare. Très chargées en
épigraphie. Magnifiques.
Jan [I] Vanden Ghein - En principe introuvable.
Peter [II] Vanden Ghein - En principe introuvable.
Jan [II] Vanden Ghein - Assez rare, a tendance a
être signé Hans Vanden Ghein.
Hendrick Vanden Ghein - En principe introuvable.
Peter [III] Vanden Ghein - Daté entre 1595 et 1617.
Quelquefois signé Petrus.
Jan [III] Vanden Ghein - Daté entre 1598 et 1626.
Peter [IV] Vanden Ghein - Daté entre 1627 et 1654.
Quelquefois signé Peeter.
Jan [IV] Vanden Ghein - Daté entre 1666 et 1696.
Andreas Vanden Gheyn - En principe introuvable.
Peter [V] Vanden Gheyn - En principe introuvable.
Andreas-Frans Vanden Gheyn - En principe
introuvable.
Peter [VI] Vanden Gheyn - De 1732 à 1751, signe
Vanden Gheyn avec un y, sans prénom.
Andreas-Josephus Vanden Gheyn - Signe Andreas
Vanden Gheyn.
Matthias Vanden Gheyn - En principe n'a que peu
ou pas fondu.
Andreas-Lodewijk Vanden Gheyn - Signe AL
Vanden Gheyn. Mentionne Lovanii.
Donc si on résume les difficultés :
Peter : Si 1595-1617, Peter III. Si 1627-1654,
Peter IV. Si Gheyn avec Y, Peter VI.
Ian : Si 1598-1626, Jan III. Si 1666-1696, Jan
IV.
Andreas : Si A. Vanden Gheyn, ou AJ. Vanden
Gheyn, ou Andreas Vanden Gheyn daté entre
1750-1790, alors Josephus. Si AL + Lovanii,
alors Lodewijk. A ne pas confondre avec les
ALJ Van Aerschodt, qui est aussi un Andreas-
Lodewijk Van (+nom).
VAN DE PUTTE Petrus
Mentionné par l'Irpa pour une cloche à Neigem
en 1806. Nous ignorons tout de cette cloche et
de ce fondeur.
VAN DER LINDEN Pierre
Mentionné dans L'ancienne industrie du cuivre
à Malines de Georges Van Doorslaer. Fondeur
actif à Mechelen (Malines) en 1697. La bonne
orthographe de son nom est Peeter Van Der
Linden. Ouvrier actif dans l’atelier de Jacob II
DE CLERCK, il est connu de l’épigraphie d’une
seule cloche qui fut fondue à Malines, et qui
comportait le texte : PEETER VAN DER
LINDEN ME FECIT TOT MECHELEN ANNO
1700. Van Doorslaer pense que ce fondeur est
le neveu de Jan IV VANDEN GHEYN.
VANDERLINDEN Joannes
Fondeur mentionné par l'IRPA, qui lui connait
une cloche réalisée à Heurne en 1806. Si la
signature est indiscutable, bien que VANDER
LINDEN soient en deux mots, nous ignorons
tout de ce fondeur.
VAN DER PUTTEN Johannes
Mentionné par l'Irpa pour une cloche à Afsnee,
en 1834, non photographiée. Nous ignorons
tout de cette cloche et de ce fondeur.
VANDER WEENHAGEN Jorys
Fondeur qui est cité en 1420 dans un acte
scabinal d'Antwerpen. Nommé de clocghietere.
Aussi nommé Meester Jorys.
VAN DE WYELE Jean
Mentionné dans L'ancienne industrie du cuivre
à Malines de Georges Van Doorslaer. Fondeur
actif à Mechelen (Malines) en 1500. La
probable bonne orthographe du nom serait Jan
Van De Wyele. Il fut connu pour une cloche
réalisée à Moerzeke (Hamme). Toutefois, les
données archivistiques très lacunaires nous
font difficilement affirmer que l’intéressé était
fondeur de cloches. Tout du moins pouvons
nous dire qu’il était batteur de cuivre et de
laiton et représentant de commerce.
VAN DORMEN Peter
Fondeur médiéval originaire d’Antwerpen,
floruit 1437-1460. Il habitait une maison qui
s’appelait « De Klokke », c’est-à-dire la cloche.
Il est surtout connu comme fournisseur de
cloches aux Pays-Bas, relativement moins
dans la Belgique des frontières actuelles. Il
collabore avec Willem Sloterdiic, que nous ne
connaissons pas, et Johannes van Dormen,
qui est peut-être son fils. Notre fondeur peut
aussi signer : Petrus DE DORME, ou Petrus
Johannis A Dormen.
VAN DORMEYDE Pierre
Fondeur, clocgietere, cité comme habitant
Antwerpen en 1400.
VAN ESPEN Félix
Né en 1817 à Herent et décédé en 1857 à
Leuven. Parfois mentionné Van Espen Felice,
sans que l'on sache trop pourquoi. Visiblement
un ami de Séverin Van Aerschodt, avec lequel
il collabore notablement entre 1851 et 1856.
Van Espen est un sculpteur et un peintre, ceci
est connu de source sûre. Quant à savoir quel
était son travail campanaire, ou était-il
réellement fondeur ? La question reste posée.
Si ce n'est que tout de même 15 cloches
mentionnent des collaborations, avec des
épigraphies de type : SEVERINUS
VANAERSCHODT ET FELIX VANESPEN ME
FUDERUNT. Nous supposons qu'il fut un
partenaire temporaire. L'environnement et
l'éducation des Van Aerschodt étaient
empreints de sculpture. Dès lors, il y a une
certaine cohérence dans la présence de Van
Espen.
VAN GEYSEGHEM Victor
Fondeur (?) mentionné par le DFIM, comme
ayant été actif à Tournai au 20ème siècle.
Nous ne connaissons strictement pas ce
personnage comme fondeur. Tout au plus
nous le voyons comme gradué à Malines
(Mechelen) à l'école de carillon en 1926,
carillonneur et ancien professeur à ladite école
de carillon. Nous pensons sérieusement qu'il
s'agit d'un campanologue et non d'un fondeur.
VAN GOES
Fondeur médiéval. Il est connu pour une
cloche fondue en 1428 à Geraardsbergen.
D’un prénom commençant par la lettre J, nous
pouvons supposer que son prénom est Jan.
VAN HABOST Marcel
Il pourrait être cet inconnu né le 12 mai 1894 à
Antwerpen et décédé le 22 septembre 1968, à
l’âge de 74 ans. Nous ne savons pas
déterminer si nous avons affaire au bon Marcel
Van Habost.
Il est autorisé à fondre des cloches en
remplacement des dommages de guerre, en
1953. Il fait partie de la liste restreinte des
fondeurs belges pouvant fondre ou refondre à
cette occasion. En ce document, il est
mentionné comme étant basé à Kortrijk
(Courtrai).
Il lui est connu deux cloches de 1961, à
Heppignies. Etait-il réellement fondeur, ou bien
campaniste ? Nous l'ignorons. Quoique...
Lorsqu'on lit au sujet de Wijchmaal : werd
waarschijnlijk door de West-Vlaamse
installateur Van Habost geplaatst in de periode
1939-1940. Il y a de quoi douter.
VAN HYNTIM Godwart
Fondeur cité en 1428 dans un acte scabinal
d'Antwerpen. Il est originaire de ‘s
Hertogenbosch aux Pays-Bas. Son nom
s’orthographierait plutôt VAN HYNTHEM. On
retrouve aussi trace de VAN HYNTAM, à
considérer comme simple variation
orthographique. Il est le frère du fondeur de
cloches hollandais Jan Van Hynthem. Il
décède aux alentours de 1450. De nombreux
travaux médiévaux lui sont connus,
uniquement aux Pays-Bas. Sa fille Lijsbeth
Van Hynthem s’est mariée avec un certain
Wouter Hoernken. Ils auront deux enfants, les
réputés Jan et Willem Hoernken.
VAN KERSSEVOORT Jean
Mentionné dans L'ancienne industrie du cuivre
à Malines de Georges Van Doorslaer. Fondeur
médiéval actif à Mechelen (Malines) en 1389.
La probable bonne orthographe du nom serait
Jan Van Kerssevoort. En 1389, il réalise une
cloche assez imposante, d’un poids de 2200
Livres. Cette cloche était destinée à sonner les
heures.
VAN LAER
Les Van Laer sont identifiés comme N. & B.,
mais nous ne connaissons pas les prénoms
exacts. Nous identifions aussi un Jan, mais
nous ne connaissons pas les liens de parenté.
Ils sont parfois identifiés comme "Jana Pilna
Van Laer" et parfois aussi "Vanlaer". Ces
fondeurs nous sont très peu connus. N. et B.
sont bruxellois. Le dictionnaire des facteurs
d'instruments de musique (Haine, Mardaga),
identifie qu'ils ont fondu pour Notre-Dame du
Bon-Secours à Uccle-Stalle en 1781, deux
cloches qui ne nous sont plus connues à ce
jour. Jan Van Laer quant à lui est tournaisien.
On relève fréquemment sur leurs instruments
la lettre F:. Il est assez probable que ça ne soit
pas une initiale de fondeur, mais plutôt une
abréviation du mot Fecit. Les distinctions entre
les instruments de Jan et les instruments de N.
et B. ne sont pas faciles à réaliser.
Nous identifions donc une période d'activité les
concernant allant de 1773 à 1787.
VAN LAEREBEQUE Jacob
Fondeur cité par la VBV, ayant réalisé une
cloche à Lede en 1592. Ce fondeur est
mentionné comme étant originaire de Gent
(Gand). Il pourrait être le même « Jacques Van
Laerbebeke » (bien noter le changement
d’orthographe du nom), qui fond deux cloches
à Gent en 1638, et une pour les Riches Claires
de Bruxelles la même année.
VAN LUDEKE Jan
Fondeur médiéval. Il serait connu pour avoir
aidé Jan Van Roosbeke à Gent (Gand) lors de
la coulée de la klokke Roeland, datant de
1314. Toutefois, nous pouvons douter de la
chose. Il ne serait pas étonnant qu’il soit
l’évêque ayant chapeauté la coulée.
VAN OBERGHE Jean
Fondeur médiéval. Il réalise 5 cloches au
beffroi communal d’Ath en 1481. Hormis cela,
nous ne savons rien du personnage.
VAN ORQUE Jean
Fondeur de cloches originaire de Tournai, dont
la période d’activité s’est étendue de 1532 à
1576. Son nom s’orthographie aussi Van Orc,
Van Horc, Van Horcque. A notre sens, il s’agit
non pas d’un fondeur en tant que tel, mais un
bon débrouillard réalisant des clochettes et des
petits travaux de fonderie.
VAN RIE Léon
Horloger originaire de Quaregnon et bien
connu dans le domaine de l’horlogerie (XXème
siècle), notamment par ses collaborations
régulières et fructueuses avec Marcel Michiels
Junior. Van Rie n’est aucunement connu
comme fondeur. Toutefois, de régulières
polémiques le citent comme fondeur. Bien des
témoignages concordants finissent par faire
penser que c’est fondé.
VAN ROOSBEKE Jan
Fondeur médiéval. Auteur de la klokke
Roeland à Gent, magnifique cloche datant de
1314. L’art campanaire de ce fondeur est très
abouti. Hormis cette prestigieuse cloche, nous
ne savons rien de ce personnage.
VAN SPIERE Jan
Originaire d’Oudenaarde. Il réalise le clavier du
carillon en 1510. Il pourrait aussi avoir travaillé
à l’installation de marteaux et de battants.
Nous l’avons considéré comme fondeur de
cloches à tort.
VAN THIENEN Renier
Fondeur médiéval. Auteur d’un grand
chandelier en 1483 et de splendides statues
religieuses en 1476. Il est à considérer comme
un sculpteur de très grand talent, mais pas
comme un fondeur de cloches.
VAN TRIEPAS N.
Fondeur mentionné par l'IRPA, qui lui connait
une clochette réalisée en 1696 et actuellement
conservée à Turnhout. Nous voyons en lui
plutôt un habile forgeron, voire un batteur de
metail, mais probablement pas un réel fondeur
de cloches.
VAN WICK Jan
Fondeur mentionné par l'IRPA, qui lui connait
une clochette réalisée en 1581 et actuellement
conservée à Antwerpen. Il serait originaire de
Malines (Mechelen). Nous voyons en lui un
habile fondeur de petits instruments, mais
probablement pas un réel fondeur de cloches.
VISCRE Arnoul
Il ne s'agit pas d'un fondeur. C'est une erreur
de l'Irpa. La cloche visée par ce nom est une
Marc LE SERRE. De ce fait, ce nom d’artisan
est évacué du REFOND.
VOEGELE André
Est un fondeur de cloches français, dont la
société est en activité. Il est basé à
Strasbourg-Koenigshoffen. Il est un
descendant d’une dynastie d'installateurs
campanaires bas-rhinois, il représente la
quatrième génération de travailleurs de la
cloche. La société Voegelé en tant que telle a
été fondée par Auguste Voegelé en 1908 à
Koenigshoffen, l’atelier est installé dans une
maison à colombages typique d’Alsace. En
Alsace dans les années 1920, c'étaient surtout
les Causard-Dury qui fournissaient la plupart
des clochers de la région. Elle occupait le
créneau dans lequel s'était distinguée
auparavant la fonderie Jean-Louis Edel.
Aujourd'hui, c’est la fonderie Voegelé qui
occupe le haut de la place. Il fond de nouvelles
cloches et rénove certains systèmes
campanaires : restauration et électrification de
cloches, construction de beffrois et de
carillons, création et restauration d'horloge
d'édifice et de cadrans. Par exemple, à la
cathédrale de Strasbourg, la cloche mi bémol 3
s'est fêlée au printemps 2006 et a été refondue
par ses soins. Il a aussi largement participé au
campanile du Mas Rillier à La Dombes, l'un
des plus précieux carillons d'Europe. Il
perpétue également la tradition des fondeurs
itinérants, il lui arrive de fondre des cloches au
pied des tours. L’épigraphie de ses cloches est
souvent particulière, ce qui nous fait dire
qu’André Voegelé est un artisan d’art.
Les VON TRIER
Cet article est un document sur les fondeurs
de cloche Gregor et Heinrich VON TRIER.
L'ortographe est comme bien souvent très
variable. Pour le nom, il est relevé : VON
TRIER, VAN TRIER, DE TRÈVES, DE
TREVERIS, DE TREVERENSIS. La seule
orthographe correcte est Von Trier. Les autres
noms relèvent de flamandisation, de
francisation, de latinisation. Aucune de ces
variantes ne représente la réalité, bien que les
auteurs eux-mêmes l'utilisent ! Du côté des
prénoms, l'on relève : Grogor, Grégorius,
Grégoire, Heinrich, Henri, Henricus, Hendrick.
Les versions allemandes, si connues, sont
probablement les seules bonnes. Quant à ce
point, nous ne pouvons avancer aucune
affirmation.
Les trois fondeurs qui nous intéressent sont
Gregor I et II Von Trier et Heinrich II Von Trier.
Quant à les nommer, nous sommes
perpétuellement hésitants entre les versions
latines (les plus fréquentes en épigraphie) et
les versions allemandes, probablement les
plus justes.
Les Von Trier sont des fondeurs de cloches
médiévaux. Ils ont fondu des bourdons très
conséquents pour l'époque considérée. Leurs
cloches sont la plupart du temps « vieillies ».
Cette description assez impropre correspond
au minimum à Gregor I, Gregor II et Heinrich I.
Ce sont des cloches qui ont un aspect et un
profil très peu évolués par rapport aux
techniques de l’époque. Elles sont un aspect
de cloches de début 1400, tandis que Geert
Van Wou et Peter I Vanden Ghein faisaient
déjà des merveilles à la même époque. Le
profil des Von Trier est rude, austère,
dépouillé. Les épigraphies sont toutes en
textura quadrata, ne possédant aucune
fioriture, aucun style, aucune fantaisie. On
retrouve même des décorations d’anses au
cordon, comme au 14ème siècle. Les Von
Trier réalisaient donc des cloches « en retard »
par rapport à leur époque. Ils utilisaient
probablement de vieilles matrices et des
techniques ancestrales. Cela n’empêche pas
ces cloches d’être de très bonne qualité. Il faut
simplement s’attendre à des profils ascétiques.
D’énormes confusions existent de manière
incessante quant aux cloches Gregor 1 et 2,
Heinrich 1 et 2. C’est sans mentionner les
mélanges dans les Jan 1 à 4. Il est certain que
notre texte est au même titre touffu de
confusion(s), des efforts sont réalisés afin que
ça soit le moins possible le cas. Au même titre
que les Vanden Gheyn, dès qu’une dynastie
comporte des prénoms identiques, ça devient
la croix et la bannière – déjà que sans ça, ce
n’est pas forcément facile ! Le dictionnaire des
facteurs d'instruments de musique les connait
très peu, voire pas du tout (simples citation,
confusion).
Il n’est pas rare de rencontrer de courtes
citations évoquant de manière diffuse que ces
fondeurs réalisaient aussi des canons. Cela
n’a rien d’anachronique. Les Von Trier auraient
eu à ce titre des contacts réguliers avec
Alessandro Farnese (Alexandre Farnèse), qui
essaya même de les attirer en Espagne. En
1589, nous retrouvons Jan III Von Trier à
Lisbonne, à la direction d’une fonderie de
canons.
Les commandes de cloches se profilent très
essentiellement en Rhénanie. Les exportations
ne sont pas rares : duché de Limbourg,
Principauté de Liège, duché de Luxembourg,
Gueldre et Utrecht. Rien en France. Il est
évoqué, pour l’ensemble de la dynastie, 200
cloches existantes. Lors de grands troubles de
l’époque, les Von Trier s’expatrient à
Nijmegen, Zevenaar, Huissen, Middelburg et
Liège.
Les Von Trier représentent une dynastie de
fondeurs. Ils ont un actif assez similaire aux
Vanden Gheyn en Belgique (période d'activité,
pratique commerciale). Leur actif se situe très
essentiellement en Allemagne. Leur présence
en Belgique est entièrement accessoire au
sein de leur pratique commerciale. En
Belgique se trouvent une dizaine de cloches
tout au plus, sur base d'estimations. C'est
complètement anecdotique lorsque l'on
considère la lignée de cette famille. Ce n'est
pas pour autant une erreur de parcours, c'est
simplement que ça possède un intérêt d'un
point de vue belge, mais très peu (si ce n'est
pas) lorsque l'on considère la lignée dans son
entièreté.
Quel contexte historique ?
A cette époque là, nous sommes dans les
Pays-Bas espagnols. La Belgique du territoire
actuel est distincte de l’Allemagne du territoire
actuel. On se rend compte que Gregor noue
des relations commerciales avec le duché de
Luxembourg, la Principauté de Liège, le duché
de Limbourg. Ce sont essentiellement les
contrées proches de l’électorat de Trier qui
sont concernées. Dans cette période
historiquement fort perturbée (guerres
incessantes), il existe donc une relation
commerciale entre le Saint-Empire
d’Allemagne et les Pays-Bas espagnols.
Notons que ça a une importance non
négligeable. Les Von Trier sont à quelques
petites exception près, les seuls fondeurs
allemands à s’être commercialement implantés
en Belgique, que ce soit de Trier ou de
Aachen. En cette époque, l’influence
commerciale de la France et des Pays-Bas
(territoire actuel) étaient encore fortement
prédominante.
Qui sont les Von Trier et qui a été actif en
Belgique ?
La dynastie des Von Trier est bien connue,
dans le sens où elle a été étudiée avec
beaucoup de rigueur en Allemagne.
De ce que nous comprenons, les Von Trier
sont les suivants :
* Gregor I VON TRIER et Gregor II VON
TRIER, nous intéressant.
* Peter I VON TRIER, Peter II VON TRIER,
Peter III VON TRIER, Peter IV VON TRIER,
Petrus V VON TRIER.
* Christoph VON TRIER, Christoffel VON
TRIER (meme fondeur).
* Johan un seul N VON TRIER.
* Jan I VON TRIER, Jan II VON TRIER, Jan III
VON TRIER, Johann IV VON TRIER, VAN
TRIER, VON TREER.
* Franz VON TRIER, Franziskus VON TRIER.
* Jakob VON TRIER.
* Heinrich I VON TRIER et Heinrich II VON
TRIER, le premier nous intéressant.
Nous estimons (devinons ?) que Johann et Jan
VON TRIER sont les mêmes fondeurs. Il s’agit
simplement du réel prénom allemand et d’une
version néerlandaise du prénom.
En Belgique ont été actifs :
* Gregor I VON TRIER, sous très haute
réserves. C’est une estimation uniquement
basée sur la date.
* Gregor II VON TRIER.
* Heinrich I VON TRIER, bien que ses travaux
furent apparemment peu nombreux.
* Jan I VON TRIER, sous réserves.
* Jan II VON TRIER, sous réserves.
* Jan / Johann IV VON TRIER.
Au sujet des travaux des « Jan », toutes les
cloches ont disparu, sauf surprise d’inventaire.
Il n’existe plus de cloche visible à ce jour.
Considérant ce fait et considérant les réserves
émises quant aux bonnes identifications, nous
ferons quasiment l’impasse sur la biographie
de ces fondeurs.
Les biographies des Von Trier
VON TRIER Gregor 1
Une cloche connue en Belgique, unique
représentante d’ailleurs, Andrimont sur le
territoire de Dison.
Dates de naissance et de décès inconnues, il
aurait une activité de fondeur s’étalant de 1486
à 1514. L’Allemagne quant à elle évoque une
période plus large (et probablement adaptée)
allant de 1472 à 1518. Il existe des cloches
datant de 1424. Soit elles se réfèrent à un
Grégorius Zéro, si l’on puis dire, soit il s’agit de
probables erreurs de lecture, le numéro 2 et le
numéro 8 étant proche en quadrata. Notons à
décharge que la plupart des cloches de cette
époque sont notées en chiffres romains (M
CCCC XX IIII) et il n’y aurait là aucune
confusion possible. Il existe des cloches de
1530. Elles nous paraissent tardives et se
rapprochent assez probablement de fontes
d’un Jan Von Trier.
Nombreuses cloches sont connues en
Allemagne. Assez étonnament, on peut aussi
le retrouver nommé : Gorgus von Aichen,
c'est-à-dire Grégoire d'Aix-La-Chapelle.
Originaire de Trier (Trèves), ce qui n’est que
pure supposition, nous le trouvons localisé à
Aachen (Aix-La-Chapelle) en 1492. Il est décrit
actif comme maître-fondeur entre 1501 et
1512. Nous insistons sur le fait qu’il n’est
aucunement établi que les Von Trier
proviennent de Trier.
VON TRIER Gregor 2
Quasiment aucune cloche connue en
Allemagne (c’est plus qu’étonnant). Quelques
cloches assez représentatives connues en
Belgique.
Dates de naissance et de décès inconnues, il
aurait une activité de fondeur s’étalant de 1558
à 1574. Vu l’assez faible nombre de fontes,
cette période pourrait se trouver élargie. Il
serait décédé avant 1580.
Il est connue la livraison d’une cloche à
Havelange en 1546, par un « Grégoire De
Trèves ». Nous ne possédons aucune
indication quant à savoir s’il s’agit ici de notre
fondeur. Il en est de même pour Marneffe en
1549. Actif au Val-Saint-Lambert de Seraing
en 1561.
D'après le DFIM, aurait été actif à Rocourt-
Lez-Landen en 1573. Nous ne connaissons
pas cette ville, nous supposons que cela fait
partie de 3400 Landen. Quand-est-ce que ces
francisations de noms flamands seront bannies
?!! Cette cloche a été refondue en 1924. Elle
portait l'inscription : SACTE (sic) GABRIEL
ORA PRO NOBIS, GREGORIUS
TREVERENSIS ME FECIT ANNO XVCLXXIII.
En réalité, nous nous rendons bien compte
que le DFIM n'identifie pas Von Trier...
VON TRIER Heinrich 1
Né en 1520 à Aachen et décédé en 1598 à
Middelburg (nl). Une cloche connue en
Belgique, datant de 1551. Il s’expatrie aux
Pays-Bas considérant les importants troubles
religieux de l’époque.
Il aurait livré une cloche en 1555 à Maastricht
(Pays-Bas). Actif à Olzheim (Allemagne) en
1555 aussi.
VON TRIER Heinrich 2
Dates de naissance et de décès inconnues.
Aucune cloche présente en Belgique.
Quelques instruments connus en Allemagne,
bornant une période allant de 1653 à 1657.
Nous citons ce fondeur, non actif en Belgique
à notre connaissance actuelle, uniquement
pour signaler son existence et sa période
d’activité postérieure à Heinrich 1.
VON TRIER Jan ou Johann
Jan II est actif en Belgique en 1523, 1526,
1531 et 1533. Jan IV ou plus souvent Johann
IV est actif en 1620. Jan II aurait livré un
carillon à la cathédrale Saint-Lambert de Liège
en 1525. Il aurait aussi livré deux cloches en
même lieu en 1533. Il s’établit à Liège en
1534.
Quels sont les travaux connus ?
*** En Belgique :
Tilff, Gregor II Von Trier, 1574. Disparue.
Saint-Séverin, Gregor II Von Trier, 1560.
Disparue.
Hermalle-Sous-Argenteau, Gregor II Von Trier,
1574. Disparue.
Andrimont, Gregor I Von trier, 1497. Présente.
Hoeselt, Gregor II Von Trier, 1573. Disparue.
Liège (Saint-Pholien), Gregor II Von Trier,
1558. Disparue.
Ellignies-Sainte-Anne, Heinrich I Von Trier,
1551. Présente.
Hasselt, Sint Quintinuskathedraal, Jan II Von
Trier, 1526 + 1531. Disparues.
Schönberg, Sankt-Vith, Johann IV Von Trier,
1620. Disparue.
Virton, Jan II Von Trier, 1523. Disparue.
* GREGOR I
Düren (de), 1424. La date semble être à
prendre avec certaines précautions, vu qu’elle
est trop ancienne.
Aachen, Sankt-Michael (de), 1424.
Identification de Gregorius sous réserves,
l'auteur principal serait Johan Von Trier.
Aldenhoven (de), 1486.
Baesweiler (de), 1486.
Stolberg (de), 1493.
Gangelt (de), 1495.
Selfkant (de), 1495.
Erkelenz (de), 1496. LAMBERTUS HEISCHEN
ICH, IN DIE ERE GOTZ LUDEN ICH,
GREGORIUS VAN TRIER GOUS MICH
ANNO DOMINI MCCCCXCVI.
Niederzier (de), 1498.
Heimbach (de), 1499.
Hückelhoven (de), 1499.
Eschweiler (de), +/- 1500 + 1530 sous réserve
de bonne identification.
Hellenthal (de), +/- 1500.
Aachen, Sankt-Jakob (de), 1502.
Merzenich (de), 1503.
Aachen-Burtscheid, 1503.
Aachen, Sankt-Michael (de), 1504.
Elsdorf (de), 1504.
Manderfeld (de), 1504 + 1512. Deux cloches
dont l'épigraphie est la suivante : SANCTA
ANNA, SANCTE LAMBERTHE HEISCHEN
YCH – DIE LEVENROFEN YCH – DIE
DODEN BEKLAGEN YCH – GREGORIUS
VAN TRIER GOIS MYCH – ANNO DOMINI
MVCIIII. + S. MARIA S; ANTHONIUS S;
SEBASTIANUS HEISCHEN ICH – TSO DEN
DIENST GOTS LUDEN ICH - DEN DUVEL
VERDRYVEN ICH + GREGORIUS VAN
TRIER GOIS MICH ANNO DOMINI MVCXII.
Linnich (de) 1504 + 1513.
Nettersheim (de), 1505.
Dahlem (de et pas Dalhem be), 1508 + 1511.
Jülich (de), 1508.
Niederzier (de), 1509.
Merzenich (de), 1510.
Nettersheim (de), 1510.
Marmagen (de), 1510. - GREGORIUS VON
TRIER GOUS MICH ANNO DNI MCVCV.
Geilenkirchen (de), 1511.
Immendorf, 1511.
Prummern (de), 1511.
Kall (de), 1513 + 1514.
* GREGOR II
Mühltal, Odenwald (de), 1572.
* PETER I
Hoensbrook (nl), 1414.
Aachen, Sankt-Jakob (de), 1401.
* JOHAN (un seul N)
Heinberg (de), 1434.
* JAN I
Frelenberg (de), 1522.
Aachen, Sankt-Adalbert (de), 1535.
Erkelenz (de), 1535.
Aachen, Marienstift (de), 1535.
* JAN II
Lessenich (de), 1532. STEPHANI HEYSCHEN
ICH IN DYE EHRE GOTZ LVDEN ICH DEN
DONRE VERDRYVEN ICH JAN VAN TRYER
GOVS MYCH ANO XXXII.
* HEINRICH I
Lorch (de), 1559.
Delft (nl), 1570.
Groningen (nl), 1577.
Gorinchem (de), 1581.
* HEINRICH 2
Brüggen (de), 1653 + 1657.
Nettetal (de), 1657.
* PETER II
Montabaur (de), 1578.
Sonsbeck (de), 1619.
Bergen (nl), 1616.
Helden (nl) 1616.
* PETER III
Rees (de), 1641 + 1646.
Apeldoorn (nl), 1648.
* JOHANN IV
Ueden (de), 1650.
Kaarst (de), 1651.
Dinslaken (de), 1654
* PETER IV
Haldern (de), 1678.
Kleve (de), 1679.
Geldern (de), 1680.
Gladbach (de), 1693.
* JAN III
Aachen, Sankt-Peter (de), 1582.
* FRANZ
Aachen, Sankt-Jakob (de), 1640.
Aachen, Dom, (de), 1659.
Aachen Burtscheid, (de), 1659.
Aachen Burtscheid, (de), 1672.
* JAKOB
Urmond (nl), 1688.
Nideggen (de), 1700.
*** En France : aucune cloche répertoriée.
*** Au Luxembourg : la situation, probablement
intéressante, nous est inconnue.
VOUCET Jehan
Ou éventuellement, Voucet Jean. Auteur d’une
cloche à la chapelle de Revogne (Beauraing)
en 1502. Nous ne savons rien du personnage.
La cloche est encore existante à ce jour.
VRANE Jan
Fondeur médiéval. Connu pour avoir réalisé
une cloche à Geraardsbergen, Sint-
Bartholomeuskerk, en 1428. Cette cloche est
encore existante.
WAGHEVENS
Les fondeurs du nom de Waghevens furent
des ouvriers de très grande réputation. Moins
connus et moins emblématiques que les
Vanden Gheyn, ils produisirent pour des
périodes comparables des travaux de très
grande qualité. Ils furent basés à Mechelen
(Malines). L'activité campanaire des
Waghevens s'étend sur une période large : de
1462 à 1574.
La dynastie comporte : Henri Waghevens,
Simon Waghevens, Pierre Waghevens,
Georges I Waghevens, Gilles Waghevens,
Georges II Waghevens, Jean Waghevens,
Jacques Waghevens, Corneille Waghevens,
Médard Waghevens. Nous estimons que tous
ces noms sont des adaptations de noms qui en
réalité étaient néerlandophones. Nous
pensons que les bonnes orthographes sont
respectivement : Henricus Waghevens, Simon
Waghevens, Peter Waghevens, Georgius I
Waghevens, Gieles Waghevens, Georgius II
Waghevens, Jan Waghevens, Jacob
Waghevens, Cornelis Waghevens, Medardus
Waghevens. La lignée est assez facile à
analyser du fait qu’il existe peu de confusions
sur des prénoms identiques. Les variations
orthographiques connues sont Whaghevens,
Waghevents, Whagemans, Waeghevens,
Wagevens.
WAGHEVENS Henricus
Serait né entre 1420 et 1425 et décédé en
1483. Floruit 1462-1481. Il peut être nommé de
temps à autre Magister Henrikus. Il serait le
fondateur de la fonderie Waghevens. Il est
premier fondeur du nom à nous être connu.
L’information comme quoi il est le fondateur
est à mettre au conditionnel, dans le sens où
des Waghevens nous sont déjà connus à
Mechelen en 1383. Sans nul doute étaient-ils
fondeurs. Mais en ces temps reculés, quels
étaient les travaux ? c’était probablement
relativement limité. Quoi qu’il en soit, les
Waghevens ont très rapidement bénéficié
d’une situation sociale aisée, vu le nombre de
biens immobiliers dont ils font l’acquisition. Ils
sont souvent nommés comme jurés.
Il s’installe tout d’abord à Nonnenstraat, à
Mechelen. Dès 1465, il quitte ce bien
immobilier afin de s’installer à la porte des
Vaches, ce que nous ne localisons pas. Les
textes anciens précisent encore que cela se
trouve près des remparts, il s’agissait d’une
propriété assez vaste, dont Henricus devient
acquéreur en 1470.
En premières noces avec Marguerite Machiels,
à une date antérieure à 1470, il a quatre
enfants : Simon, Henricus, Jan et Amelberge.
De ce mariage, seul Simon sera fondeur de
cloches. Les textes laissent à penser que
Simon est majeur en 1470, tandis que les trois
autres sont encore mineurs. Le 1er avril 1470,
Henricus se trouve en seconde noces avec
Marguerite Van Belle. Deux enfants naissent
de cette union : Georgius et Peter. Ils sont
initiés au métier de saintier. Henricus décède
visiblement dans l’année 1483, vu les actes de
succession existants à cette date.
Ses cloches sont des travaux de grande
qualité. Les épigraphies sont consciencieuses.
A noter que, comme dans bien des cloches
Waghevens, le décor n’occupe que le cerveau.
Les robes sont laissées vierges. Cela en
donne des cloches assez austères. De ces
cloches se trouvent aux Pays-Bas et en
Allemagne.
WAGHEVENS Simon
Serait né aux alentours de 1448, décédé en
1538. Fils de Henricus Waghevens. Floruit
1483-1526. Il peut être nommé parfois Meester
Simon.
En 1485, il acquiert une maison à Sint-
Katelijnestraat, elle était nommée 't Bylken.
C’était en cette époque un nom commun afin
de désigner une taverne. En 1492, il étend sa
propriété en devenant acquéreur d’une maison
contigüe, appelée 't Reepken. En 1501, il
modifie encore ses propriétés, en élargissant
le domaine vers Heembeemd. Cela se situe
toujours au nord-ouest de Mechelen intra-
muros. Une partie de ses bâtiments est
revendue en 1502. Cela témoigne d’une
certaine effervescence et d’une volonté
d’adapter les ateliers à la production. De tous
ces bâtiments, il ne reste plus aucune trace
aujourd’hui.
Il se marie avec Elisabeth Neels à une date qui
ne nous est pas connue, de date antérieure ou
égale à 1497. De cette union, il a une fille
unique : Cathelijne. En 1512, Simon
Waghevens vend la fonderie à son frère
Georgius I. Il continue dès lors son activité de
manière itinérante. Les motivations ne nous
sont pas connues. Tout du moins savons-nous
que Simon ne possède pas de successeur
masculin. Les activités campanaires sont
connues jusqu’en 1521 à Brugge. Après, sa
trace est perdue. Il décède en 1538. La date
est connue vu les type de paiements effectués
à son compte, un à lui-même, un autre à sa
veuve.
Il fut un fondeur assez prolixe, mais sa
production nous est mal connue. En effet, la
plupart de ses cloches sont disparues à ce
jour. Ce fondeur de la lignée Waghevens est
réputé avoir été le meilleur de tous d’un point
de vue qualitatif.
WAGHEVENS Peter
Né nécessairement après 1470, du second
mariage de Henricus Waghevens et donc fils
de Henricus Waghevens. Il n’était pas majeur
en 1483, vu les actes rédigés lors du décès de
son père. Par contre, en 1494, il est
nécessairement majeur puisqu’il fait
l’acquisition d’un bien immobilier,
Hanswijkstraat. Il quitte le nord de Mechelen
afin de s’installer tout à fait au sud près de la
Dyle, dans un quartier où bien d’autres
fondeurs sont implantés, dont Jan I Van Den
Eynde et Jan Zeelstman. Tout ça est très lié
puisque nous lui connaissons un mariage avec
Cecile Jancoppens, qui est la sœur de Jan I
Van Den Eynde. En réalité, nous pensons qu’il
s’installe surtout comme ouvrier au sein de la
fonderie Van Den Eynde en 1494, car en 1505,
on voit notre Peter Waghevens acquérir lesdits
locaux, après le décès de son patron. Son
activité campanaire est très prolixe durant les
premières années d’installation. En 1526, il est
nommé juré de la corporation des forgerons.
De son union avec Cecile Jancoppens, ou
Cecile Van Den Eynde, naissent de nombreux
enfants. Nous connaissons : Marguerite
(Margriet), Barbe (Barbara), Jacques (Jacob),
Corneille (Cornelis), Claire (Clara), Georges
(Georgius), Catherine (Cathelijn ou Katelijn).
Au sein de cette lignée, Jacob, Georgius et
Cornelis furent fondeur de cloches.
Floruit 1499 à 15. Ses travaux sont reconnus
comme étant de très bonne qualité. Les
cloches sont très austères, avec le plus
souvent pour décoration une seule ligne de
dédicace en quadrata au cerveau. Les formes
sont épurées. Aussi, bien que l’expression ne
soit pas totalement adaptée, les profils sont
antiques. C’est-à-dire que les profils utilisés
sont franchement anciens pour un début
16ème siècle (c’est pour ainsi dire quasiment
un pain de sucre). Cela renforce
indéniablement le sentiment d’austérité qui se
dégage de ces formes. En quelques cloches
toutefois figurent de beaux blasons.
Il décède en 1537, avant le 11 avril, vu les
actes de succession existants.
WAGHEVENS Georgius I
Né après 1470, décédé avant 1524. Fils de
Henricus Waghevens. Il est né tout comme
Peter après 1470, du second mariage de
Henricus Waghevens. Plus jeune que Simon, il
ne s’installe pas dans la fonderie de Simon
dans les années qui ensuivirent le départ de ce
dernier. De ce fait, Georgius I devait être
encore relativement jeune en 1485. Floruit
1497-1524.
Les premières mentions de Georgius en tant
que fondeur datent de 1497, où il fond des
mortiers et des instruments campanaires tels
que des battants ou des marteaux. La
première cloche qu’on lui connait date de
1511. Nous savons de même qu’il reprend la
fonderie nommée ‘t Bilken en 1512. Elle
appartenait auparavant à Simon Waghevens,
comme évoqué. Vu la prospérité de ses
affaires campanaires, il se réalise alors
exactement les même actions immobilières
qu’avec Simon Waghevens. En 1514, les
locaux qui étaient appelés ‘t Reepken sont
rachetés à nouveau. En 1517 et 1518, les
acquisitions continuent bon train, puisqu’à
nouveau, des propriétés sont achetées ay
Heembemd. Le nord de Mechelen devient un
véritable fief Waghevens. Le n°100 Sint-
Katelijnestraat est assez interpelant. Ce
bâtiment ancien porterait-il encore quelques
traces de cette fonderie du passé ? Si le bas
de l’habitation est ravagé (ancienne pizzeria),
le haut pose franchement question, surtout au
vu des chaînages.
Il se marie à la fin du 15ème siècle, mais à
date inconnue, avec Claire Van Wilre. De cette
union, il eut 6 enfants : Peter, Henricus, Jos,
Medardus et Jan. Les deux derniers,
Medardus et Jan, seront fondeurs de cloches.
Claire Van Wilre décède avant le 14 mai 1511.
Georgius I se marie en seconde noces en
1512 avec Elisabeth Van Mechelen. De cette
union nait Cathelijn en 1520. Nous pouvons
supposer que le nom Van Mechelen est un
surnom. Cette personne s’appelle
probablement Elisabeth Wouters. Il décède
avant le 20 décembre 1524.
Sa production campanaire est assez grande
en quantité. Il se distingue de ses
prédécesseurs par des cloches gothiques fort
soignées, possédant une décoration
envahissante. Certaines cloches sont
fameusement armoriées, presque toute la
hauteur de la panse. Ses travaux sont plutôt
réputés. Travaillant partiellement en itinérance,
il se distingue aussi des autres par le fait de
ses déplacements à l’étranger. On retrouve de
ses cloches aux Pays-Bas, Allemagne, Italie et
Danemark. Une qualité indéniable est
l’abandon progressif du pain de sucre, afin
d’aller vers le beau profil gothique. Un fait
assez amusant, un nombre non négligeable de
ses cloches possède une figure de Saint-
Georges, faisant immanquablement référence
à son prénom.
WAGHEVENS Gieles
Fondeur de cloches du nom de Waghevens et
dont la filiation nous est inconnue. Fl 1514.
Mentionné dans un acte de Mechelen à ladite
date, au sujet de la livraison d’une cloche de
754 livres. Il serait envisageable de penser
qu’il s’agit d’une erreur de lecture. En effet,
nous ignorons tout d’un tel fondeur, ce qui peut
paraitre un peu étonnant vu la profusion de
documentation concernant les autres fondeurs
du nom.
WAGHEVENS Georgius II
Fils de Peter Waghevens et de Cecile Van Den
Eynde. A distinguer de son homonyme et
oncle Georges I Waghevens. Il nait à la fin du
15ème siècle, sans que la date ne nous soit
connue. Cette date doit tout de même être
assez précoce considérant qu’il est veuf de
Dorothée Van Haeght (Doortje Van Haacht).
De cette union, il eut un fils, Michel.
Très peu connu au sein du Recib, seulement
deux cloches en 1527 à destination de Diest, il
apparait être en premier lieu un assistant de
Peter Waghevens. Plus tard, qualifié de
Meester Georgius, il travaille en indépendance,
mais les commandes sont visiblement peu
nombreuses. Il décède en 1529.
WAGHEVENS Medardus
Fils de Georgius I Waghevens et de Claire Van
Wilre. Il serait né entre 1490 et 1495. Floruit
1515-1557. Nous lui soupçonnons une activité
campanaire riche, en itinérance, avant 1524.
C’est à cette date que nous commençons à
mieux visualiser son parcours, étant donné
qu’il reprend la fonderie au décès de son père.
Sa fonderie était située Sint-Katelijnestraat, en
face de la propriété ‘t Bylken. Aujourd’hui, il
subsiste en ce lieu une étonnante maison
d’apparence médiévale, De Alruin, Sint-
Katelijnestraat 115. Cette maison est appelée
« Huis der Waghevens ». Autant dire que nous
sommes là en plein dans le passionnant, nous
avons un reliquat du passé à peine connu !
Cette maison s’appelait dans le passé de
Gulden Cop, c'est-à-dire la tête d’or. Il se
marie en 1526 avec Christine Snyers (ou
Snyders, variation orthographique). Il n’a pas
d’enfant de cette union.
En 1547, Medardus est nommé juré au sein de
la corporation des forgerons. Il fondait aussi
des mortiers. Il décède le 23 octobre 1557.
Son activité campanaire est très prolixe. On
liste une quantité importante de fournitures. Ce
n’est pas pour autant le fondeur malinois de la
lignée que nous retrouvons le plus en clochers.
Il exporte relativement peu à l’étranger, mais
de ses cloches se retrouvent toutefois en
France et aux Pays-Bas. Il utilise un profil
gothique de qualité, assez primitif, et ses
cloches sont finement ornementées. Elles ne
sont pas follement originales mais restent des
travaux fort qualitatifs.
WAGHEVENS Jan
Fils de Georgius I Waghevens. Avec son
prénom passe-partout, il fait partie des
fondeurs de la lignée que nous ne connaissons
que moins bien. Date de naissance inconnue,
il est majeur en 1525. Van Doorslaer estime
que sa naissance se situerait vers 1504. Floruit
1534-1566. Il aurait exercé son métier en tant
que fondeur ambulant, étant donné que les
archives restent muettes quant à un atelier de
fonderie à Mechelen. Nous ignorons s’il fut
marié. Il décède à date inconnue, peu après
1566.
Ses cloches, de profil gothique, sont
relativement nombreuses en comparaison à la
maigreur des documents biographiques. Elles
ont une décoration de qualité, reprenant des
thématiques assez proches des cloches de
Medardus. Les dédicaces restent en quadrata.
WAGHEVENS Jacob
Fils de Peter Waghevens. Nous manquons de
documentation à son sujet. Il est né avant
1500, à date nous restant inconnue. Il décède
en 1574. Il est le dernier fondeur connu de la
lignée des Waghevens. Avant 1528, nous
pensons qu’il travaille dans l’atelier de son
père, Peter, en tant qu’apprenti. C’est à ce
moment que Jacob effectue son apprentissage
campanaire. En 1528, Peter lui cède un
immeuble, Sint-Katelijnestraat, afin d’établir le
bâtiment comme local de fonderie. Floruit
1530-1570, ce qui constitue indéniablement
une période assez longue. Le nombre de
cloches n’est franchement pas négligeable,
étant donné qu’il se trouve dans le lot des
carillons de grande réputation. Cette réputation
était d’autant accrue que le carillon n’était
encore qu’un phénomène peu connue en cette
époque. Waghevens était précurseur des
Hemony, ces derniers ayant perfectionné
l’ouvrage à l’extrême.
Au niveau des liens familiaux, Jacob
Waghevens était le grand-oncle d’Adriaan
Steylaert. Il fut nommé juré au sein de la
corporation des forgerons. Reconnu des autres
fondeurs, il put aussi bénéficier d’un nom
largement établi au sein du monde
campanaire. Ces aspects de reconnaissance
ne sont pas sans ombres. En effet, Jacob
Waghevens fut aussi connu pour des
défaillances techniques et financières. Il eut les
pires difficultés du monde à livrer certains
ouvrages, dont Brugge. Il semblerait malgré
tout que l’ensemble des commandes fut
honoré sans déchéance.
WAGHEVENS Cornelis
Fils de Peter Waghevens. Date de naissance
et de décès complètement inconnues. Il se
marie avec Anne Van De Kerckhove. Il quitte
Mechelen et s’installe à Antwerpen en 1531.
On connait quelques-uns de ses travaux, dont
principalement une collaboration avec jacob,
lors de la coulée du carillon de Ieper en 1544.
Pour le peu qu’on connait, floruit 1530-1544.
Ses cloches sont des profils gothiques de
bonne qualité et richement décorés. A noter, il
est le seul du nom de Waghevens à avoir
réalisé des canons, aucun des autres fondeurs
ne fut admis à fondre des armes. Il est décédé
après 1544 à date inconnue.
Les Waghevens sont des fondeurs majeurs.
Indisctinctement, ils totalisent 255 cloches en
RECIB (inventaire des cloches en Belgique).
Cela ne tient nullement compte des cloches
réalisées à l’étranger, qui peuvent être
nombreuses aussi. A savoir, 255 cloches
médiévales connues en détails, c’est tout de
même assez rare. Le fait mérite donc d’être
signalé.
WALTERUS
Cité par la VBV. A fondu une cloche en 1480 à
Halle. Cette cloche est toujours existante à ce
jour. Nous ne savons strictement rien de ce
fondeur.
WAUTHY Charles
Né à Aniche (France) en 1871, il est le fils d’un
fondeur de fonte industrielle et de pièces de
précision. Dès son enfance, il baigne dans
l’ambiance des lueurs orangées des fonderies
de métal. Une longue interruption sera celle du
service militaire (1888-1889). A peine de
retour, il terminera ses études en 1890 ; il
sortira avec distinction dans les premiers de sa
promotion. A peine diplômé, il retournera à
l’atelier de fonderie de son père.
Cette usine provient de celle de l'actif de
Charles II Drouot, alors installé dans un
faubourg de Douai : Sin-Le-Noble. En 1901,
alors que ce dernier décède, Charles Wauthy
se trouve à la tête d’un outil de production
réputé. La première cloche produite dans les
ateliers sera le bourdon de l'église Saint-Pierre
de Douai. Quant aux premières productions en
grand nombre, elles seront livrées en 1902.
Cette activité perdurera jusqu'en 1908, où peu
à peu, les commandes s’estompent, le conflit
mondial s’annonce. L'usine Wauthy sera dès
lors entièrement détruite durant la première
guerre mondiale. L'activité ne reprendra qu'en
1919.
Suite aux dommages de guerre, l'activité sera
intense afin de repeupler les clochers. En effet,
les cloches sont régulièrement victimes de vol
de la part de l’occupant ou des ministères à la
guerre, dans le but de constituer du métal
d’artillerie. Afin de repeupler les clochers, la
production ira jusqu'à 280 tonnes de coulées
par an, pour des pays variés : Canada,
Argentine, Japon, Mexique, etc.
Malheureusement, les cloches de cette
période sont décriées. Elles sont régulièrement
d'une qualité sonore faible, parfois même
déplorable, tout particulièrement en ce qui
concerne les carillons. L'activité battra
cependant plein régime jusqu'en 1933.
Charles Wauthy décède en 1929. L’activité de
la fonderie perdure tout de même après lui.
Dès 1933, il est toutefois observé un déclin de
l’activité. Les commanditaires se tournent peu
à peu vers d’autres fondeurs, dont la qualité
musicale est indéniable (les Paccard
principalement, mais aussi Gillett & Johnston).
L’avènement de la seconde guerre mondiale
mettra un terme définitif à la production. La
dernière cloche sortie de l’atelier date de 1939.
Il est actuellement connu de Wauthy 213
cloches de sonnerie en France et 7 carillons.
Ses productions sont très majoritairement
situées dans le Nord et le pas-De Calais.
Quelques cloches existent en Ardennes,
Moselle, Somme et Bretagne. De nombreuses
exportations ont eu lieu, donnant lieu parfois à
des voyages étonnants. La cloche la plus
imposante sortie des ateliers est le gros
bourdon de Saint-Omer, il pèse 5841 kg.
La sépulture de la famille Wauthy est toujours
visible. C’est une tombe modeste, située dans
l’ancien cimetière autour de l’église de Sin-Le-
Noble.
WEGEWART Kiliaan
Mentionné dans le Bulletin du Cercle
archéologique, littéraire et artistique de
Malines, 1913. Serait aussi nommé Kiliaen
WEGEWAERT, actif en 1627 à Kampen (NL),
1626 à De Wolden (NL) et 1637 en fin
d'activité. Nous ne lui connaissons aucune
cloche en RECIB.
WESPIN Jean
Cité par la VBV comme ayant fondu une
cloche a Roeselare en 1687. Ce fondeur serait
originaire de Lille. Nous n'en trouvons aucune
trace.
WESPIN LE JEUNE Perpète
Fondeur de l'époque renaissance. Des
variations orthographiques existent sur le
prénom : Perpète, Perpère. Nous ne savons
pas véritablement s'il s'agit d'un prénom, mais
tout le laisse à penser. Ce fondeur est actif à
Lesse en 1678. L'abbaye de Lesse écrit : "En
1678, un contrat fut signé avec Perpète
Wespin le Jeune, concernant la fonte d’une
cloche de 217 livres, au prix de 23 patars la
livre. Ce ne fut qu’en juin 1683 qu’elle fut
suspendue au clocher de l’abbaye. Ce retard
semble imputable aux temps de guerre d’alors,
avec les incursions continuelles de troupes. La
cloche baptisée Saint-Norbert s’étant fêlée, fut
réparée en décembre 1693". Nous pouvons
dès lors supposer que cette cloche est de
mauvaise qualité.
Nous ne pouvons déterminer si notre fondeur
Perpète Wespin a un lien quelconque avec le
fondeur français Jean Wespin. Notons dans le
même ordre d'idée que Levache est marié
avec Marie Rénaux, fille de Jeanne de Wespin.
Nous ne possédons aucune idée sur les
éventuels liens familiaux. Une famille Wespin,
notable et bien implantée, était localisée à
"Dinant-Sur-Meuse" en cette époque. Vu que
notre fondeur est nommé le jeune, nous
pouvons extrapoler qu'il y eut un "le vieux", et
donc un père des mêmes nom-prénom.
Cependant, nous n'en avons aucune trace
bibliographique.
WIJTS Boudewijn
Cité par l'IRPA, pour une cloche réalisée en
1576 à Sint-Walburga de Brugge. A signé
WYTS en épigraphie. C'est une assez belle
cloche, mais de facture banale. Un homonype
était chirurgien à la même période. Y aurait-il
confusion entre un mécène et un fondeur ?
Nous ne savons rien de plus.
WOESLEVENS Joris
Fondeur médiéval répertorié par l'IRPA. Cet
organisme ne lui connait pas de cloche, mais
seulement des fragments de cloches
comportant des blasons, très jolis de surcroît.
Datation : de 1401 à 1500. Comment cela fut-il
attribué à ce fondeur, grand mystère... L'un
des fragments comporte le mot Joris en
quadrata. Fondeur a priori originaire de
Malines (Mechelen). Fragments conservés à
Hoogstraten. Le DFIM confirme l'orthographe
du nom. De ce fondeur, nous ne connaissons
rien.
WIERINCK
Ces fondeurs sont originaires d’Overmere
(Berlare). Nous ne savons strictement rien à
leur sujet, ce qui est assez décevant. La
famille comporte WIERINCK Constant-Jozef,WIERINCK Frans, WIERINCK Jan-Baptist.
Jan-Baptist et Frans sont probablement frères,
Constant-Jozef est probablement fils de l’un
des deux. Frans est parfois nommé Francus
en version latinisée. Leur période d’activité
semble se borner depuis 1760 (Pays-Bas) –
1777 (Belgique) à 1823. Il existe des fontes
allant jusqu’en 1875, nous ne comprenons pas
ces dates, qui nous semble être fantaisistes.
Les travaux qui nous sont connus sont :
Mespelare (1650, date que nous ne
comprenons pas mais pourtant bien réelle),
Massemen (1777), Lembeke (1777),
Breendonk (1779), Gent (1788, en musée),
Bassevelde (1782), Vlekkem (1783), Oosterklo
(1783), Watervliet (1804), Lede (1814),
Schoonaarde (1823), Kalken (non datée), Sint-
Kruis-Winkel (non datée).
WITLOCKX Guillaume
Nom francisé de Willem Witlockx. Le nom de
famille peut faire l’objet d’un certain nombre de
fautes d’orthographe peu importantes :
Witlocx, Witlock, Witockx, Vitlockx. D’une
manière générale, cela ne porte pas à
confusion. Fondeur anversois, nous ignorons
sa date de naissance. Il est né à proximité de
‘s Hertogenbosch, sans que le nom du village
ne nous soit connu. Floruit 1705-1733. Il
possède un parcours professionnel un peu
erratique. Il débute sa carrière en tant que
domestique, où il exerce le métier durant 9
ans. Le pauvre homme n’était pas exploité au
meilleur de ses capacités, vu la très bonne
qualité de ses réalisations campanaires
futures. Par la suite, il devient tourneur sur
bois, il produit des statues (dont de l’ivoire et
de la corne). Ensuite, il s’installe en tant que
facteur d’instruments de musique. Cette
activité existe de manière certaine dans
l’année 1679. Dans le cadre de son
commerce, il est amené à vivre de manière
semi-itinérante. Il voyage beaucoup puis au
cours de ses pérégrinations, il décide de
s’installer au sein de la ville d’Antwerpen
(Anvers).
Ses premiers contacts avec le milieu
campanaire datent de plus ou moins 1705. Il
collabore notamment avec Alexis Jullien dans
le cadre de l’installation du carillon de Lier. Ce
n’est pas pour autant que Witlockx est fondeur.
Il effectue sa formation campanaire au sein de
l’atelier du réputé Melchior De Haze. Nul ne
sait quel fut l’instant clé où Witlockx fondit ses
propres cloches. Tout du moins, on sait
qu’après la mort de De Haze, Witlockx
s’installe à son propre compte. Il existe
certainement un délai, car De Haze est décédé
en 1697. On sait que ce n’est guère avant
1705 que les activités campanaires débutent
véritablement. Witlockx était probablement un
ouvrier au sein de l’atelier de De haze, les
années 1697-1705 furent probablement celles
de beaucoup de questionnements et
d’apprentissages.
Les premiers travaux conséquents qu’on lui
connait sont le renouvellement du carillon de la
ville d’Ath en 1715. Les cloches provenant de
Henricus Waghevens datant de 1482 étaient
jugées insuffisantes. La fonte des nombreuses
cloches furent exécutées. Ce fut avec une
certaine qualité, mais au grand ennui du
fondeur, il fut constaté un décalage d’un demi-
ton concernant ce qui était désiré au niveau de
certaines cloches. Un nouvel accord fut conclu
avec le magistrat. Par le biais de la refonte des
cloches anciennes, le tout fut rendu
harmonieux. Ce carillon disparut en 1717 sous
la colère d’un orage.
En 1714, il est mis en concurrence avec Jan-
Albert De Grave et Claes Noorden, au sujet
d’un carillon à Bruxelles. Nombreuses
littératures attribuent ce carillon à Witlockx,
voire même le DFIM attribue à De Haze
(décédé depuis 17 ans). En réalité, ce sont
bien les deux fondeurs hollandais qui réalisent
ce carillon. A ce titre, Witlockx pouvait s’en
estimer bienheureux, car quelques années
plus tard, la petite tour-campanile s’effondre
sous le poids du carillon.
En 1718, il livre une cloche de 21.000 livres à
Brugge (Bruges). Des désaccords graves ont
existé quant au poids et à la qualité de cette
cloche, jusqu’à ce que le litige soit tranché par
la justice ; Brugge est déboutée. Cette cloche
disparait lors d’un incendie ravageur en 1741.
En 1723, Witlockx est nommé directeur de la
fonderie royale d’artillerie de Mechelen
(Malines). En 1730, il réalise un carillon très
réputé, à la cathédrale de Mafra au Portugal.
Cet instrument étrange est un travail qualitatif,
il existe encore à ce jour.
Guillaume Witlockx décède au cours de
l’année 1733, sans que l’on ne connaisse la
date exacte. De manière étonnante, on sait
qu’il décède loin de sa patrie, puisqu’il s’agit du
Bengale en Inde. Il est enterré là-bas. Il part
sans successeur pour sa fonderie
d’Antwerpen. Joris Du Mery en reprend plus ou
moins l’actif, sans pour autant être réellement
un successeur. Witlockx est un fondeur
majeur. Ses cloches sont très soignées. Elles
comportent des médaillons de très bonne
qualité.
ZAMAN Jean, A réalisé une cloche
pour une église à Enghien, en 1456. Il s’agit
vraissemblablement de Jan Zeelstman.
ZEELSTMAN Jan
Est un fondeur de cloches médiéval, basé à
Malines (Mechelen).
Jan ZEELSTMAN est connu sous de très
multiples variations orthographiques, dont les
principales sont ZELSTMAN, SELSTMAN,
ZAMAN, SELTMAN, CELETMAN, Jan et Jean.
Le nom Jan ZEELSTMAN est le plus répandu.
Comme nombre de fondeurs médiévaux, il
n'est connu que par des actes d'état civil et ses
réalisations. C'est faible, mais déjà fort
intéressant. Zeelstman est un fondeur
emblématique concernant le 15ème siècle en
Flandre - bien que relativement peu connu des
campanologues. Né aux environs de 1410,
décédé aux environs de 1475.
Il est né à Vessem, un village de la commune
néerlandaise d'Eersel, dans la province du
Brabant-Septentrional, à une dizaine de
kilomètres à l'ouest d'Eindhoven. Il serait
possible de dire qu'il s'agit d'un fondeur
néerlandais, mais à l'époque, nous étions dans
les Pays-Bas bourguignons. Les frontières
d'aujourd'hui n'ont aucun sens. Il est
éventuellement possible de dire (vu les
dédicaces des cloches) que Jan Zeelstman
était d'expression néerlandophone.
Van Doerslaer fixe sa naissance aux environs
de 1410. Nous citons l'ouvrage L'ancienne
industrie du cuivre à Malines : Fils naturel de
Henri Zeelstman et de Elisabeth Ackermans, il
se maria en 1435 ; sa naissance peut donc
être fixée vers 1410. Son père Henri
Zeelstman est fréquemment cité dans les
archives de Malines, il était donc lié à la ville
de Malines bien que domicilié à Vessem. La
famille Zeelstman jouissait à cette époque là
d'une situation aisée.
Il se marie en 1435 avec Ida De Greve,
provenant de Loën, un village situé entre
Wonck et Lixhe, en région liégeoise. Nous ne
savons pas si à cette date, il est déjà fondeur,
nous pouvons fort bien imaginer qu'il s'agit de
la période de son établissement. D'Ida De
Greve, il aura deux enfants, Elisabeth
Zeelstman et Jeanne Zeelstman. Cette
seconde est décédée en bas-âge. En
secondes noces, avec Clémence De Becker, il
aura une fille dont nous ne connaissons pas le
prénom.
Nous ne savons pas de qui il tire son
enseignement campanaire. Certains ont
imaginé que cela provenait de son père. Cela
semble douteux, car nul document ne
mentionne un fondeur de cloches Henri
Zeelstman.
Quoiqu'il en soit, il progresse probablement à
une vitesse fulgurante. Actif en 1439 comme
fondeur, en 1441, il est admis dans la
corporation des forgerons et qualifié de
Meester. Cela signifie qu'à cette date, il n'était
déjà plus un débutant. Ses cloches font parties
des meilleures de l'époque. Elles ont déjà un
profil gothique fort évolué pour l'époque.
En 1441, il migre vers Malines (Mechelen), où
il s'installe à proximité de la Dyle. Son atelier
se situe Waterstraatje, une impasse démarrant
de Hanswijckstraat. Aujourd'hui, l'impasse
située au n°37 Hanswijckstraat n'existe plus.
En 1449, son père décède. A cette date,
quelques opérations immobilières sont
réalisées.
Les travaux de Jan Zeelstman sont nombreux
et de très bonne qualité. Par rapport à ses
contemporains, il attache une attention toute
particulière à la qualité du bronze. Cela
explique que nombre de cloches existent
encore à ce jour. Au contraire de Peter I
Vanden Ghein, les cloches de Zeelstman sont
très sobres, voire austère. Nulles autres
décorations que des cordons et des dédicaces
en textura quadrata.
La liste de ses travaux est la suivante :
1435 - Hoogeloon, Sint-Pancratius - 1 cloche.
Pays-Bas, à côté de Vessem.
1439 - Temse - 2 cloches. 7 à 8000 livres.
1442 - Eindhout, Kerk Sint-Lambertus - 1
cloche.
1442 - Westerhoven, Sint-Servatiuskerk (Pays-
Bas) - 1 cloche. « Servaes is mijn naam, mijn
geluyt zij Gode bequaem. Jan Zeelstman
maekte mij MCCCCXLII ».
1443 - Diest, église Saint-Sulpice - 1 cloche.
1443 - Zonhoven, Sint-Quintinus - 1 cloche
1444 - Duffel, Sint-Martinustoren - 1 cloche. «
Merten is minen naeme, Min gheluut si Ghode
bequaeme, Jan Zeelstman maecte mi int jaar
1444 ».
1445 - Hoogstraten - Il obtient un contrat afin
de refondre toutes les cloches de la commune.
Le nombre nous est inconnu. Une cloche
encore existante à ce jour date de 1444.
1445 - Kleine Brogel - 1 cloche. Provient de
Westerhoven.
1446 - Leuven - 1 cloche. 6000 livres.
Initialement placée à Saint-Michel, puis
déplacée à Sainte-Gertrude.
1456 - Enghien - 1 cloche pour Saint-Nicolas.
Fondeur nommé Jean Zaman (?)
1457 - Mechelen, Sint Romboutstoren - 1
cloche.
1457 - Aalst, Belfort - 1 cloche. Similitudes
existantes avec la précédente. S'agit-il de la
même cloche ?
1457 - Diest - 3 petites cloches.
1458 - Weelde - 1 cloche. A priori 1220 kg.
refondue par Michiels SR en 1901.
Le musée des beaux arts de Bruxelles
possède une cloche de 1460, identifiée Jan
Zeelstman sous réserves.
1462 - Mijnsheerenland, 1 cloche. Pays-Bas.
1465 - 's-Gravenpolder (gemeente Borsele), 1
cloche. Pays-Bas.
André Lehr borne la carrière campanaire de
Jan Zeelstman de cette manière : Zijn oudst
bekende klok dateert uit 1435, zijn laatste uit
1465. La première cloche serait celle de
Hoogeloon aux Pays-Bas. Cela a quelque
chose de logique, étant donné que ça se situe
à deux pas de son lieu de naissance : Vessem.
La dernière cloche, datant de 1465, serait celle
de 's-Gravenpolder. En 1462, il fond pour
Mijnsheerenland aux Pays-Bas. Aurait-il quitté
Mechelen à la fin de sa carrière afin de se
rendre aux Pays-Bas ? Nul ne sait y répondre.
Il décède à date inconnue, avant 1475.
ZIL (fonderie)
Il s'agit d'une fonderie de cloches russe. Ils
fournissent 11 cloches au monastère de
Chevetogne en 2011. Ces cloches orthodoxes
sont insérées au sein d'un carillon copté
comme dans le rite orthodoxe russe. Ces
cloches ont des décorations extraordinaires !
La firme s'appelle AMO-ZIL. C'est
une usine, qui produit essentiellement des
poids-lourds industriels, tels des véhicules de
chantier. La délicatesse des cloches et la
brutalité des chantiers est difficilement
compatible, et pourtant, ça marche...
L'entreprise est implantée au sud de Moscou.
ANNEXE 1
Le REFOND. Cette liste établit les noms des fondeurs ayant réalisé seul au moins une cloche en Belgique.
A
- Allio Adrien
- Antoine Nicolas & fils (Bassigny)
- Antoine Antoine (Bassigny)
- Aubertin Jean, d'Aubertin (Bassigny)
- Aubertin Toussaint, d'Aubertin (Bassigny)
- Aubrix (lié à Lombard)
B
- Bachin Colart
- De Backer Josse
- Barbasan Joseph
- Barbieux Clément
- Barbieux François
- Barbieux Jean-Baptiste
- Bastien Jules Nicolas James (Bassigny)
- De Baure Jean
- Bauwens-Goossens (alias de P&F en Be) (Pays-Bas)
- Bechault [nous est inconnu]
- Beduwe Joseph (Allemagne)
- Berghes Gil
- Bernaerts Henri
- Bernard Anthoine, Bernard Antoin (Bassigny)
- Bernard André II (Bassigny)
- Bernard Pierre (Bassigny)
- Bertout Jacques
- Beullens Alfons, Beullens Alphonse
- Billoquin Guillaume
- Binamé Louis
- Binamé Nicolas
- Blampain Joachim
- Blampain Michel
- (Les) Blanpain Louis
- (Les) Blanpain Jean-Baptiste
- de Blecki Egide (1324)
- Der Bochumer Verein, (Bochum, Allemagne)
- Bodouche Jean
- Bodri Joannes, Bodri Jean
- Boileaume Nicolas
- Boitel Pierre (Bassigny)
- Bollée Ernest-Sylvain (France)
- Bollée Dominique (France)
- Bollée Louis (France)
- Both Thomas
- Boudart Thibaut, Bout d'Art
- Boulanger Nicolas (Bassigny)
- Bourlet Jean, Bourlet Ioanne (Fr, De)
- Bouvrie Petrus, Pierre Bouverie
- Briot François (France)
- Brochard Aumond (Bassigny)
- Brochard Jean, Brocquaert Joannes (Bassigny)
- Brondel (Charles ?)
- Buytendyck Gérard
C
- Cachet Bodart
- Caluwe L. I. (nous est inconnu)
- Cambron Alexius
- Cambron Toussaint
- Caudrelier Denysot
- Causard Hippolyte
- Causard Charles (Bassigny)
- Causard Firmin
- Cauthals Bartholomeus
- Cauthals Jan
- Cavillier (pas de détail sur lequel)
- Chaboteau Jean (Bassigny)
- Chaboteau Nicolas (Bassigny)
- Chapelle Jean II (Bassigny)
- Chapelle Nicolas III (Bassigny)
- Chapuy Matthieu, Chappius Mathieu
- Chaudoir Joseph
- Chaudoir François
- Chevalier Thomas
- Chevalier Jacques
- Chevresson Nicolas Ier (Bassigny)
- Chevresson Nicolas II (Bassigny)
- Chevresson Joseph (Bassigny)
- Chevresson Jean-Baptiste (Bassigny)
- Ciegeler Hans, Ciegeler Henri, Ciegeler Heinrich (Allemagne)
- De Clerck Jacobus
- De Clerck Peeter
- De Clerck Jean
- Cochois Dominique (Bassigny)
- De Cock Ignatius, De Cock Ignace
- Collin Pierre, François et Jean
- Courteaux Pierre (Bassigny)
- Courteaux Antoine (Bassigny)
- Crockaert Philippe [incertain]
- De Croisilles Robin, ou Robins De Croisilles
- De Croisilles Jacques
- Cronen Jean
D
- Daems Jan Frans, Daems Jean-Baptiste
- Debefve Gilles I
- Debefve Jean
- Debefve Gilles II
- Deboisses Pierre (1235)
- Dechange Joseph
- Delapaix François (Bassigny)
- Delapaix Edme (Bassigny)
- Delapaix Gottfried (Bassigny)
- Delapaix Jean II (Bassigny)
- De La Chaire, H.B. [nous est inconnu]
- Delcourt Florent, aussi Delecourt (France)
- Delcourt Nicolas, aussi Delecourt (France)
- Delcourt Jean, aussi Delecourt (France)
- Delecroix Michel, aussi De Le Croix
- Delespine François (Bassigny)
- Delespine Nicolas (Bassigny)
- Devaulx Nicolas (Bassigny)
- Depoisson Jean (Bassigny)
- Dietrich Paul
- Meester Pierre van Dormeyde
- Dormois frères
- Drouot Clément I (Bassigny)
- Drouot Clément II (Bassigny)
- Drouot Jean-Baptiste (Bassigny)
- Drouot Paul (France)
- Drouot Joseph (Bassigny)
- Dubois Claude (Bassigny)
- Dubois Nicolas (Bassigny)
- Dubois Joseph-François (Bassigny)
- Dubois François-Athanase (Bassigny)
- Duvivier Nicolas (et Morice Louis) (France)
E
- Edel Louis (France)
- Eijsbouts (Pays-Bas)
- Engels Pierre
- Ericx Arnold
F
- Falise Jean
- Feraille Joseph
- Feraille Jacques
- Fievet Dominique
- Flincon François-Bernard-Joseph
- Florent Jean
- De Franchimont Servais
- Fransquin Lambert
- Fransquin Pierre
- Franssen Johannes (Allemagne)
- Fremy Mammès (Bassigny)
- Fronmage Nicolas
G
- Ganard Félix
- Garnier François II (Bassigny)
- Gaulard Charles (Bassigny)
- Gaulard Jean-Baptiste-Nicolas (Bassigny)
- Gaulard Augustin (Bassigny)
- Gaulard François-Alexandre (Bassigny)
- Gillett & Johnston (Angleterre)
- Gonthier Joseph
- Goury Mathieu
- Goussel Frères, fonderie de Metz
- Gouvenot Claude (Bassigny)
- De Grave Jan-Albert
- Grongnart Jean I, Grognart Jean I.
- Grongnart Jean II, Grognart Jean II.
- Grongnart Paul
- Grongnart Roch, Rochus, Grognart Roch
- Grongnart Henri, Henricus
- Guldenborch Thierry
- Fonderie Gulliet-Fils à Lyon (France)
- Gury Nicolas et Jean-Baptiste (Bassigny) (Roy & Gury).
H
- Habert Clément, Habert-Bastien, dit Clémentin (Bassigny)
- Hannot Antoine
- Hazaert Jean
- De Haze Melchior
- Du Hem Johannes, Du Hem Jehan
- Du Hem Gérard
- Du Hem Guillaume, Willelm
- Hémery Antoine-Joseph
- Hemony François (Pays-Bas)
- Hemony Pieter (Pays-Bas)
- Heuwin Isaïe, Herwin, Zewyn Isaïe
- Heuwin Blaise, Zewyn Blaise
- Heuwin Jean, Samyn Jean, Sahuwyn Jan
- Hoerken Jan
- Hoerken Willem
- Holtzer Jacob (France)
- Horacantus (firme Be de Eijsbouts)
- Houzeau Jean
- Huart Joannes Jacobus, Huart Johannes Jacob
- Humblot Claude, Humbelot Claude, Humbert Claude (Bassigny)
- Meester Godwart van Hyntim, De Hintens Godefridus, De Hyntham.
I
- Ingles Pierre
J
- Jacquier De Rosée, le Baron de
- Jacquot Jean, Jaco Jean, Jacob Jean, Jacqot, Iaco, Iacquot, Demartin Jean (Bassigny) (Même personne)
- Janssens Cornelis
- Jérôme & Cie, Dutôt et Cie, Dutôt D. (France)
- Joris Charles, Carolus Joris
- Joris Joseph
- Josès Colard
- Jugle Pierre
- Jullien Alexius, Jullien Alexis (Bassigny)
- Jullien Joseph (Bassigny)
K
- Kaeiwas Wouter, Quaecywas Gauthier
- De Kausaert Pierre
- De Koudenberghe Egidius
L
- Lagasse Nicolas
- Lainville François (Bassigny)
- Lainville Louis (Bassigny)
- Lainville Antoine (Bassigny)
- Laloé Etienne et Ambroise, ou Lalolé
- Langue Maximilien [nous est inconnu]
- Lecocq Jean
- De Leenknecht Van Harelbeke Daniël
- De Leenknecht Van Harelbeke Michiel
- De Leenknecht Van Harelbeke Jan II
- Le Fever Johannes
- Lefebvre Hendrick
- Legay Jean
- Legrand Mathias
- Legrand François I
- Legrand François II
- Legros Martin
- Legros Nicolas
- Legros Pierre
- Lejoncque Gilles-Joseph (campaniste ?)
- Le Vache Nicolas, Levache Nicolas
- Le Vache Pierre, Levache Pierre
- Lavallois F.
- Lavallois, Lavalloys Adam et Jehan
- Lienart Constantin
- Loiseau Claude-François (Bassigny)
- Lombard (Montignies-Sur-Roc)
- Lovinfosse Jean-François
M
- Mabilon Johannes (Allemagne)
- Mabilon Glockengießerei (Allemagne)
- Magret Simon, Maigret
- Magret Dominique, Maigret
- Maitrot Charles, Defoin-Maitrot (Bassigny)
- Maldeuret Jean
- Marchand Jehan
- Marcy Claude, Murcy Claude, Claudius Du Murcies
- Marichal Claude
- Fonderie Pontificia Marinelli di Agnone (Italie).
- Marquebreucq Léopold
- Marquebreucq Gustave
- Mattagne Pierre
- Meire Louis
- Melliaert Pachier, Melliart Paschasius, Paschier
- Du Mery Georges, Dumery Georges, Joris
- Du Mery Guillaume
- Du Mery Jacques, Dumery Jacques
- Michaux Omer
- Michel de Gand, Lemaire Michel, Maistre Michiel (Tournai)
- Michel Joseph (Bassigny)
- Michel Pierre-Henri (Bassigny)
- Michelin Pierre (Bassigny)
- Michiels Marcel JR
- Michiels Marcel SR
- Millot René (Bassigny)
- Moer Jaspar
- Moer Gobelinus
- Moer Willem, Wilhelmus
- Moer Jan
- Du Mollin Josse
- Monaux Pierre, Monaux Frères
- Morlet Jean (Bassigny)
- Morlet Joseph (Bassigny)
- Maître Gérard (Liège), Gérard de Liège
- Maître Jean de Liège, magister Johannis de Leodio, Jan uit Luik
- Maître Jacques (Liège)
- Maistre Jehan le clocghieteur (Leuven)
- Muissart Eustache
N
- Natalis (Trier) [nous est inconnu] (Allemagne)
- Noorden Claes
P
- Paccard (France)
- Pauwels Jan
- Pauwels Johannes (Joannes)
- Peeters Petrus
- Peermans Jean
- Perdry Adrien
- Perner glockengießerei, Passau
- Perrin Charles (Bassigny)
- Perrin Joseph I (Bassigny)
- Perrin Joseph II (Bassigny)
- Perrin Honoré (Bassigny)
- Perseaux (lié à Lombard)
- Petit & Fritsen (Pays-Bas)
- Petit Alexius & Petit Henricus (ancêtre P&F) (Pays-Bas) (Bassigny)
- Petitfour Adam (supposé Bassigny)
- Petitfour Paul-François (Bassigny)
- Petitfourt Hippolyte (Jean-Baptiste) (Bassigny)
- Pireit Johan
- Place Jacques-François
- Place Arnould, De La Place Arnould
- Plumere Joseph, Plumeret, Plumerel (Bassigny, Huy)
- Plumere Claude, Plumeret, Plumerel (Bassigny, Huy)
- Plumere Jean, Plumeret, Plumerel (Bassigny, Huy)
- Plumere Georges, Plumeret, Plumerel (Bassigny, Huy)
- Pluvinage père & fils, Pluvinage Edmond
- Polard Adolphe
- Pont Du Roy Thierry
- Poppenruyter Hans
R
- Racle François (Bassigny)
- Regnault Antoine, Regnaud Antoine (Bassigny)
- Regnault Louis-François (Bassigny)
- Remy Pierre
- Renaud Claude (Bassigny)
- Renier, Renerus, Meester Renierus, De Clocghietere Renier, Renerus clocghietere.
- Richet Louis (France)
- Ritter Pierre
- Roelans David
- Roelans Etienne
- Roelans Ignace
- Roelans Jean
- Roelans Nicolas
- Roelans Alexis-Julien
- De Roesbeke Albert, Albert Van Roesbeke, Van Roesebeek
- Romulus Henri
- De Roussillon Henri
- Roy Joseph-Hubert (Bassigny) (Roy & Gury)
S
- Sagon Jacques, Sagen Jacques
- Sawerain Antoine, Scaverin Antoine
- Scaille Denis, Scaille Dionysius
- Scaille Jean
- Schlaert Adriaen
- Seiguier Jean-Baptiste
- Ser Jean I
- Ser Jean II
- Ser Marc, Le Serre Marc
- Sergeys Constant, Dominique-Constant
- Sergeys François, Fernand-François, Frans
- Sergeys Jacques
- Seurot Antoine (Bassigny)
- Simon Joseph (Bassigny)
- Simon Louis (Bassigny)
- Simon Nicolas (Bassigny)
- Sithof Jean
- Sithof Albert
- Slégers Georges Ier
- Slégers Georges II
- Slouck Henri (dit Slouck de Dortmund)
- Smets Jourdain
- Steylaert Adrien, Steilaert Adriaen
T
- Tabolet Lambert
- Tastenoe Henri
- Teirlinck, G. I.
- Ter Steghe Jean
- Thomas Joseph (Dawir)
- Thouvenel Pierre (Bassigny)
- Thouvenel Nicolas Bonnaventure (Bassigny)
- De Tollenaere M.
- Tordeur Thomas
- Tordeur Jean
U
- Urbain (Lille)
V
- Van Aerschodt Andreas, ALJ Van Aerschodt
- Van Aerschodt Séverin
- Van Aerschodt Félix
- Van Aerschodt Alphonse
- Van Bergen, Heiligerlee (Pays-Bas)
- Van Campenhout Nicolas
- Van Casbroec Jean
- Van Castren Gillis
- Van Dale Denis-Joseph
- Van De Put Jacques
- Van Den Bronche Antoine
- Van Den Eynde Jan I, Jacques, alias Jan Coppens, Jacques Jancoppens, Coppen Jacop Jan, Van Eynde Jan
- Van Den Eynde Jan II, alias Johannes A Fine
- Van Den Eynde Pierre
- Vanden Ghein Wilhem, ou Guillaume
- Vanden Ghein Peter [I]
- Vanden Gheyn Peter [II], Petrus Vanden Ghein
- Vanden Gheyn Peter [III]
- Vanden Gheyn Peter [IV], Peeter Vanden Ghein
- Vanden Gheyn Peter [V]
- Vanden Gheyn Andreas Frans
- Vanden Gheyn Andreas Josephus
- Vanden Gheyn Andreas Lodewijk
- Vanden Ghein Jan [I]
- Vanden Gheyn Jan [II]
- Vanden Gheyn Jan [III], Vanden Gheyn Hans (même fondeur)
- Van De Wyele Jean
- Van Der Linden Pierre
- Vanderlinden Joannes
- Van Der Putten Johannes
- Van Dormen Peter
- Van Espen Felix
- Van Geyseghem Victor
- Van Goes Jan (?) (prénom J.)
- Van Habost Marcel
- Van Halle Gherardt
- Van Kerssevoort Jean, Van Kersservoort Jan
- Van Laer N. et B.
- Van Laer Jan
- Van Laerebeque Jacob
- Van Ludeke Jan
- Van Oberghe Jean
- Van Orque Jean
- Van Roosbeke Jan
- Van Thienen Renier
- Van Triepas, N.
- Van Wick Jan
- Voegelé André (France)
- Von Trier Heinrich I, Henricus (Allemagne)
- Von Trier Gregor I, Gregorius (Allemagne)
- Von Trier Gregor II, Gregorius (Allemagne)
- Von Trier Jan I (Allemagne)
- Von Trier Jan II (Allemagne)
- Von Trier Johann IV (Allemagne)
- Voucet Jehan
- Vrane Jan
W
- Waghevens Hendrik, Waeghevens Hendrikus, Waghevents, Waghemans
- Waghevens Georgius I, Waeghevens Georges I
- Waghevens Georgius II, Waeghevens Georges II
- Waghevens Jacob
- Waghevens Medardus, Waeghevens Medard
- Waghevens Henri
- Waghevens Simon
- Waghevens Jean
- Waghevens Corneille, Wagevens Cornelis
- Walterus (fondeur médiéval)
- Wegewart Kiliaan
- Meester Jorys (Antwerpen), Jorys vander Weenhagen
- Wespin Jean
- Wespin le Jeune Perpète, Perpète Wespin le Jeune
- Wierinck Constant-Jozef
- Wierinck Frans
- Wierinck Jan Baptist
- Wijts Boudewijn
- Witlockx Guillaume, Witlockx Guillelmus
- Woeslevens Joris
Z
- Zeelstman Jan, Selstman Jan, Zaman Jean, Selstcam
Jean
- Fonderie Zil (Russie)
ANNEXE 2
TABLEAU SYNTHÉTIQUE DE CLASSEMENT DES FONDEURS.
Cette table permet de manière franchement simplifiée de savoir à qui on a affaire.
Les fondeurs majeurs
BARBIEUX Clément, BARBIEUX François, BARBIEUX Jean-Baptiste, BEULLENS Alfons, CAUSARD
Hippolyte, CAUSARD Firmin, CHAUDOIR Joseph, CHAUDOIR François, DE CLERCK Jacobus, DE
CLERCK Peeter, DE CLERCK Jean, GRONGNART Jean I, GRONGNART Jean II, GRONGNART
Paul, GRONGNART Roch, GRONGNART Henri, DE HAZE Melchior, le Baron de JACQUIER DE
ROSEE, HOERKEN Jan, HOERKEN Willem, LEGROS Martin, LEGROS Nicolas, LEVACHE Nicolas,
LEVACHE Pierre, DU MERY Joris, MICHAUX Omer, MICHIELS Marcel JR, MICHIELS Marcel SR,
MOER Jaspar, MOER Gobelinus, MOER Willem, SLEGERS Georges I, SLEGERS Georges II,
SERGEYS Constant, SERGEYS François, SERGEYS Jacques, SERRE Jean I, SERRE Jean II,
SERRE Marc, VAN AERSCHODT Andreas ALJ, VAN AERSCHODT Séverin, VAN AERSCHODT
Félix, VANDEN GHEIN Wilhem, VANDEN GHEIN Peter I, VANDEN GHEIN Jan I, VANDEN GHEIN
Jan II, VANDEN GHEIN Jan III, VANDEN GHEYN Peter II, VANDEN GHEYN Peter III, VANDEN
GHEYN Peter IV, VANDEN GHEYN Peter V, VANDEN GHEYN Andreas Frans, VANDEN GHEYN
Andreas Josephus, VANDEN GHEYN Andreas Lodewijk, WAGHEVENS Hendrik, WAGHEVENS
Georgius I, WAGHEVENS Georgius II, WAGHEVENS Jacob, WAGHEVENS Medardus,
WAGHEVENS Henri, WAGHEVENS Simon, WAGHEVENS Jean, WAGHEVENS Corneille,
WITLOCKX Guillaume.
Les fondeurs mineurs
ALLIO Adrien, AUBRIX (lié à Lombard), BARBASAN Joseph, BINAME Louis, BINAME Nicolas,
BODRI Jean, BOUVERIE Pierre, CAUTHALS Bartholomeus, CAUTHALS Jan, CHAPUY Matthieu,
CHEVALIER Thomas, CHEVALIER Jacques, COLLIN Pierre, COLLIN François, COLLIN Jean,
DAEMS Jan-Frans, DAWIR Thomas, DEBEFVE Gilles I, DEBEFVE Jean, DEBEFVE Gilles II,
DECHANGE Joseph, ERICX Arnold, FERAILLE Joseph, FERAILLE Jacques, FLINCON François-
Bernard-Joseph, GANARD Félix, GONTHIER Joseph, GOURY Mathieu, GULDENBORCH Thierry,
HAZAERT Jean, DU HEM Johannes, DU HEM Gérard, HUART Johannes-Jacob, JORIS Charles,
JORIS Joseph, JUGLE Pierre, JULLIEN Alexius, JULLIEN Joseph, LALOE Etienne, LALOE Ambroise,
LAVALLOIS F., LAVALLOIS Adam, LAVALLOIS Jehan, LEFEBVRE Hendrick, LOMBARD,
LOVINFOSSE Jean-François, MARQUEBREUCQ Léopold, MARQUEBREUCQ Gustave,
MELLIAERT Paschier, DU MERY Guillaume, DU MERY Jacques, MOER Jan MURCY Claude,
PERDRY Adrien, PERSEAUX (lié à Lombard), PLACE Jacques-François, PLACE Arnould, ROELANS
David, ROELANS Etienne, ROELANS Ignace, ROELANS Jean, ROELANS Nicolas, ROELANS
Alexis-Julien, SAWERAIN Antoine, SCAILLE Denis, SCAILLE Jean, SITHOF Jean, SITHOF Albert,
STEYLAERT Adrien, TABOLET Lambert, TORDEUR Thomas, TORDEUR Jean, VAN AERSCHODT
Alphonse, VAN DALE Denis-Joseph, VAN DEN EYNDE Pierre, VAN DER LINDEN Pierre, VAN
HALLE Gherardt, VAN LAER N., VAN LAER B., VAN LAER Jan, VAN LAEREBEQUE Jacob,
WIERINCK Constant-Jozef, WIERINCK Frans, WIERINCK Jan-Baptist.
Les itinérants du Bassigny lorrain
ANTOINE Antoine, ANTOINE Nicolas, AUBERTIN Toussaint, AUBERTIN Jean, BAGUE Philippe-
Guillaume, BASTIEN Jules-Nicolas-James, BERNARD Pierre, BERNARD André II, BERNARD
Anthoine, BOITEL Pierre, BOULANGER Nicolas, BROCHARD Jean, BROCHARD Aumond,
CAUSARD Charles, CHABOTEAU Nicolas, CHAPELLE Nicolas III, CHAPELLE Jean II, CHAPELLE
Didier, CHEVRESSON Joseph-Nicolas, CHEVRESSON Nicolas I, CHEVRESSON Nicolas II,
CHEVRESSON Joseph, CHEVRESSON Jean-Baptiste, COCHOIS Dominique, COURTEAUX Pierre,
COURTEAUX Joseph-Nicolas, DEFOREST Claude, DELAPAIX François, DELAPAIX Jean II,
DELAPAIX Edme, DELAPAIX Estienne, DELESPINE François, DELESPINE Nicolas, DEPOISSON
Jean, DROUOT Jean-Baptiste, DROUOT Joseph, DROUOT Charles, DROUOT Clément-Vital,
DROUOT Clément II, DROUOT Paul-Denis, DUBOIS Joseph-François, DUBOIS François-Athanase,
FARNIER Arthur-Xavier-Alexis, GARNIER François II, GAULARD Jean-Baptiste-Nicolas, GAULARD
Charles, GAULARD François-Alexandre, GOUVENOT Claude, GUILLEMIN Pierre, GURY Nicolas,
GURY Jean-Baptiste, HABERT Clément, HEMERY Antoine-Joseph, HUMBLOT Claude, JACQUOT
Jean, LAINVILLE Louis, LAINVILLE François, LAINVILLE Antoine, LOISEAU Claude-François,
MAITROT Charles, MICHEL Martin, MICHEL Joseph-Henri, MICHEL Pierre-Henry, MICHELIN Pierre,
MILLOT René, MORLET Jean, MORLET Joseph, PERRIN Charles-Honoré, PERRIN Charles,
PERRIN Joseph II, PETIT Jean-François, PETITFOUR Paul-François, PETITFOUR Jean-Baptiste,
PETITFOUR Adam, PLUMERE Claude, PLUMERE Joseph, PLUMERE Jean, PLUMERE Georges,
RACLE François, REGNAULT Antoine I, REGNAULT Louis-François, REGNAUD Étienne-Louis-
François, RENAUD Claude, ROY Joseph-Hubert, SEUROT Antoine, SIMON Joseph, SIMON Louis,
THOUVENEL Pierre, THOUVENEL Nicolas-Bonnaventure.
Les français (autres que Bassigny)
BLAMPAIN Joachim, BLAMPAIN Michel, LES BLAMPAIN Louis, LES BLAMPAIN Jean-Baptiste,
BOLLEE Ernest-Sylvain, BOLLEE Dominique, BOLLEE Louis, BRIOT François, CAMBRON Alexis,
CAMBRON Toussaint, DELCOURT Florent, DELCOURT Nicolas, DELCOURT Jean, DORMOIS
frères, DUVIVIERS Nicolas, EDEL Louis, FIEVET Dominique, GOUSSEL Frères, HEUWIN Isaïe,
HEUWIN Blaise, HEUWIN Jean, JEROME & Cie (Dutôt et Cie), DE KAUSAERT Pierre, LEGAY Jean,
MONAUX Frères, MORICE Louis, PACCARD, RICHET Louis, SAGON Jacques, URBAIN, Fonderie
GULLIET-FILS, HOLTZER Jacob, VOEGELE André.
Les hollandais
BAUWENS-GOOSSENS, EIJSBOUTS, FREMY Mammès, DE GRAVE Jan-Albert, HEMONY
François, HEMONY Pieter, HORACANTUS, KAEIWAS Wouter, NOORDEN Claes, PETIT &
FRITSEN, PETIT Alexius, PETIT Henricus, TER STEGHE Jan, VAN BERGEN, WEGEWART Kiliaan.
Les allemands
BEDUWE Joseph, DER BOCHUMER VEREIN, BOURLET Johann, CIEGELER Heinrich, CRONEN
Johann, FRANSSEN Johannes, MABILLON Johannes, MABILON (firme), NATALIS, PERNER (firme),
SLOUCK Henri, VON TRIER Heinrich I, VON TRIER Gregor I, VON TRIER Gregor II, VON TRIER Jan
I, VON TRIER Jan II, VON TRIER Johann IV.
Les luxembourgeois : DIETRICH Paul, RITTER Pierre. L'anglais : GILLETT & JOHNSTON.
L'italien : Pontificie MARINELLI di Agnone. Le russe : ZIL.
Les campanistes, occasionnels campanaires : MATTAGNE Pierre, MEIRE Louis (horloger), Abbé
MOLITOR, PEERMANS Jean, PIREIT Johan, POIGNARD Charles, TASTENOE Henri, TEIRLINCK,
G. I., DE TOLLENAERE M., VAN CAMPENHOUT Nicolas, VAN ESPEN Félix (sculpteur), VAN
GEYSEGHEM Victor (campanologue), VAN HABOST Marcel, VAN SPIERE Jan.
Les fondeurs médiévaux
BACHIN Colart, DE CROISILLES Robins, DE CROISILLES Jacques, FALISE Jean, GERARD de
Liège, JEAN de Liège (magister Johannis de Leodio), Maître JACQUES de Liège, Meester Godwart
van HYNTIM, WESPIN Jean, WESPIN le Jeune Perpète, Meester Pierre van DORMEYDE, DE
LEENKNECHT Van Harelbeke Daniël, DE LEENKNECHT Van Harelbeke Michiel, DE LEENKNECHT
Van Harelbeke Jan II, WALTERUS, RENERUS clocghietere, VAN THIENEN Renier, DE ROESBEKE
Albert, VAN ROOSBEKE Jan, MICHEL DE GAND (LEMAIRE Michel), Maistre JEHAN le clocghieteur,
Jorys VANDER WEENHAGEN, VAN LUDEKE Jan, DE BLECKI Egide, BUYTENDYCK Gérard,
CACHET Bodart, DE KOUDENBERGHE Egidius, DEBOISSES Pierre, MAGRET Simon, MAGRET
Dominique, MARCHAND Jehan, PONT DU ROY Thierry, DE ROUSSILLON Henri, VAN CASBROEK
Jean, VAN CASTREN Gillis, VAN DEN EYNDE Jan I, VAN DEN EYNDE Jan II alias JOHANNES A
FINE, VAN DORMEN Peter, VAN GOES Jan, VAN KERSSERVOORT Jan, VAN OBERGHE Jean,
VRANE Jan, WOESLEVENS Joris, ZEELSTMAN Jan.
Les batteurs de cuivre, occasionnels campanaires
ANTEUNIS Jan, DE BACKER Josse, BERGHES Gil, BERNAERTS Henri, BILLOQUIN Guillaume,
BOILEAUME Nicolas, BOTH Thomas, CALUWÉ Louis-Jean, CAUDRELIER Denysot, DELECROIX
Michel, FRANSQUIN Lambert, FRANSQUIN Pierre, INGLES Pierre, JOSÈS Colard, LANGUE
Maximilien, LECOCQ Jean, LEGRAND Matthias, LEGRAND François I, LEGRAND François II,
MALDEURET Jean, POPPENRUYTER Hans, SMETS Jourdain, VAN DE WYELE Jean, VAN ORQUE
Jean, VAN TRIEPAS N., VAN WICK Jan.
Ceux dont on ne sait rien
DE BAURE Jean, BECHAULT, BERTOUT Jacques, BODOUCHE Jean, BRONDEL, DE COCK
Ignatius, CROCKAERT Philippe, DE LA CHAIRE, H.B., FLORENT Jean, DE FRANCHIMONT Servais,
FRONMAGE Nicolas, JANSSENS Cornelis, LAGASSE Nicolas, LE FEVER Johannes, LIENART
Constantin, HANNOT Antoine, MARICHAL Claude, DU MOLLIN Josse, PAUWELS Jan, PAUWELS
Johannes, PEETERS Petrus, PLUVINAGE Edmond, POLARD Adolphe, REMY Pierre, ROMULUS
Henri, SEIGUIER Jean-Baptiste, SCHLAERT Adriaen, VAN DEN BRONCHE Antoine, VAN DE PUTE
Jacques, VANDERLINDEN Joannes, VAN DER PUTTEN Johannes, VOUCET Jehan, WIJTS
Boudewijn.
ANALYSE DU FONDS REFOND
Liminaire
Le REFOND 1 est l’inventaire des fondeurs de cloches, de toute nationalité, ayant réalisé seul au moins une cloche en Belgique. Le RECIB 2 est l’inventaire des cloches en Belgique, existantes ou disparues. Introduction Le REFOND est terminé. Cette phrase a de quoi faire sourire tant on peut savoir à quel point ces recherches ne s’achèvent jamais. Selon des termes un peu moins prétentieux, il serait possible de dire que le REFOND est arrêté à un moment précis, un moment clé, gelé le temps d’être analysé. Ce moment clé, c’est qu’en principe, il n’y aura plus de nouvel apport de masse. Le RECIB et le REFOND ont totalisé jusqu’à présent environ 2500 heures de travail. Ce travail de dépouillement d’archives ne tient nullement compte du temps qu’ont passé les très multiples écrivains à décrire la vie des fondeurs, celui des campanologues à monter aux clochers, etc. Somme toute, le travail cumulatif est donc énorme. Le REFOND a été réalisé en collationnant toutes les données du RECIB, à savoir : qui est le fondeur ? A la suite de ça, la vie de chaque fondeur a été analysée au crible fin. Le but a été de déterminer de nombreux points, pris comme une analyse systémique : 1) Existe-t-il ? Les données de l’IRPA ont généré de nombreuses fantasmagories de fondeurs purement fictifs. 2) L’orthographe de son nom est-elle bonne ? Les francisations de noms néerlandophones ont généré des sources d’erreurs innombrables 3 . 3) Est-il doublon ? Des personnages comme Jan II Van Den Eynde et Johannes A Fine sont... les mêmes ! Juste un peu schizophrénique... 4) Est-il fondeur ? Même en des temps proches de nous (20 ème siècle), nous avons eu des campanologues sérieux qui inventoriaient des gens comme fondeurs alors qu’ils sont : campaniste (fréquent), carillonneur, sculpteur. Plus dur à trier, ils sont batteurs de cuivre, nous y reviendront. Après avoir passé au crible un grand nombre de données, nous estimons que nous sommes arrivés à un point où aucun fondeur, qu’il soit majeur ou mineur, ne sera ajouté. Les seuls ajouts qui pourront exister sont de trois ordres : 1) La venue d’un nouveau fondeur, comme ce put être le cas de Pontificia Marinelli di Agnone en 2002, Perner glockengießerei en 2009, ZIL en 2011, Voegelé en 2012. 2) La découverte qu’un batteur de cuivre était (en fait) (réellement) fondeur. 3) Une heureuse découverte en clocher. Mais ne nous faisons plus trop d’illusions... Ces recherches ont permis d’arrêter la liste des fondeurs à 416. Ces recherches ont permis de monter le RECIB à 16.220 cloches en fin 2013, date de clôture de ce texte. Ces recherches ont permis de constituer le DFC. Il s’agit du dictionnaire des fondeurs de cloches. Ces recherches ne sont soutenues par aucun organisme public. Elles ne font l’objet d’aucune organisation associative, formelle ou informelle. Elles ne font l’objet d’aucune validation scientifique organisée. Elles n’intéressent personne. Ces quelques phrases permettent d’éliminer d’office tout sentiment présomptueux quant aux travaux réalisés. 1 Registre des fondeurs. 2 RÉpertoire des Cloches Identifiée en Belgique. 3 Claes Noorden était décrit comme étant Nicolas Du Nord. Bon courage pour s’y retrouver... C’est réalisé « pour » la connaissance du campanaire et c’est déjà pas mal. Les apports du REFOND quant aux fondeurs médiévaux Le REFOND totalise : 45 fondeurs médiévaux et 26 batteurs occasionnels. Par fondeur médiéval, on entend un floruit exclusivement non dépassant de l’année 1500. Quant aux batteurs, il fut compté tous les batteurs de cuivre qui ont cette activité régulière mais qui furent un jour ou l’autre amenés à réaliser une cloche. Quels sont les enseignements ? 1) La cloche la plus ancienne fondue en Belgique date de 1235 4 . Cette connaissance est médiocre par rapport à la France d’une part, mais surtout par rapport à l’Allemagne, où l’on remonte avec facilité jusqu’en 1090 ; la date est même 1040 en Italie, bien que les données les concernant soient plus floues. Des travaux intenses doivent être menés concernant ces cloches anciennes. Seul le « Goet ende wael gheraect » (Van-Loon Van De Moosdijk) est une étude suffisante 5 . Déplorons que ce soient les hollandais qui l’aient faite en s’intéressant à nos cloches. Nous ne sommes même pas capables de le faire, triste situation... 2) Les fondeurs médiévaux représentent 17% du refond. C’est beaucoup. Nous nous attendions à moins. Ces fondeurs ont le plus souvent une production qui ne leur permet pas de vivre du métier. La plupart ont des métiers additionnels ; d’où d’ailleurs la très grande difficulté à trier. Ils sont dinandier, batteur de cuivre, batteur de laiton, orfèvre, forgeron, étainier (estainer), fondeur d’artillerie, sculpteur, ferronier. Les plus réputés prennent la direction de la corporation des forgerons, d’autres de la corporation des febvres. Les plus grands deviennent « eswardeur », soit un juré de la corporation. 3) Les tris entre batteurs et fondeurs sont sujet à caution. Nombreux sont ceux qui ont eu des parcours professionnels agités. Pour un certain nombre de batteurs (environ 30), ils furent exclus du Refond faute de données fiables. 4) Les médiévaux sont souvent nommés par leur prénom et leur provenance : Robins de Croisilles, Jan uit Luik. Parfois, cela cache un vrai nom : Michel de Gand est en fait Michel Lemaire. La plupart sont qualifiés de Maître : Maistre Jacques, Magister Johannis, Meester Renerus. Les corrélations n’ont pas posé de grandes difficultés. 5) Nous n’avons pas localisé de fonte monastique (1050 à 1250). Cela a existé en France et en Allemagne. Jugeons donc acquis que cela a existé en Belgique. Malheureusement donc, nous n’avons localisé aucune trace. 1200 voit un démarrage très lent. 1300 est lent, principalement marqué par la dinanderie. La véritable effervescence se situe dans la période 1400-1450. Elle se situe à Gent (Gand), Tournai, Liège. Elle sera suivie d’Antwerpen (Anvers) et de Mechelen (Malines). Tous les autres centres sont secondaires. Cette période est très fortement empreinte des fondeurs flamands 6 . Les apports du REFOND quant aux fondeurs majeurs Cette liste ne comporte aucune surprise, tous ces fondeurs sont bien connus en Belgique. 4 Maître Pierre Deboisses. 5 Sous la direction d’André Lehr. 6 Bien que ça n’ait aucun sens de parler de la sorte... car cela fait référénce à des frontières qui étaient inexistantes. Ils proviennent de ‘s Hertogenbosch par exemple, qui est un grand centre (Van Hyntem, Moer, Hoernken, Van Wou). Signalons uniquement que le classement comporte quelque chose d’un peu arbitraire. En effet, si des Causard, Van Aerschodt et Michiels sont majeurs par la qualité et le nombre, d’autres se trouvent dans des zones un peu plus intermédiaires, discutables, voire floues. C’est le cas des Le Serre, majeurs par la qualitéL Mais que dire des Legros, classés en mineurs. Selon les points de vue (notamment et surtout géographiques), ils peuvent être classés comme majeurs et ce ne serait pas une faute. Sachons donc juste que la situation est en partie arbitraire, c’est compréhensible – il faut bien un semblant de classement. Au niveau du nombre de cloches fondues, ces fondeurs majeurs sont écrasants. D’une manière générale, on observe assez peu de ségrégation linguistique. Les fondeurs vont un peu partoutL sauf dans une période plus récente. Les Van Aerschodt et les Michiels ont beaucoup fondu en Flandre, les Causard beaucoup en Wallonie. Considérant le nombre de cloches respectifs, allant par plusieurs milliers, il est nécessaire d’en parler. Cette ségrégation n’est pas exclusive, c’est une tendance. Les apports du REFOND quant aux fondeurs mineurs Cette liste est assez hétéroclite. Elle l’est : * en fiabilité de l’information car certains fondeurs sont peu connus. * en quantité d’information. En quelques fondeurs, cela donne un peu l’impression de comparer des pommes et des poires. Il y a des contextes fort différents, entre le fondeur mineur parce qu’il a peu fondu mais qui prend part dans une large dynastie, le fondeur mineur presque médiéval, le fondeur mineur qui a coulé une seule cloche et dans le fond, on se demande pourquoiL Là encore, il y a un manque probable de cohérence. Il est évident que classer n’a rien d’évident mais qu’en définitive, il faut tout de même le faire. Les campanistes et les fondeurs occasionnels Cette liste comporte une liste de gens qui sont très mal connus. Ce sont des fondeurs qui proviennent de profils professionnels variés et qui au cours de leur cursus, ont fondu une cloche ou plus, de manière certaine. Aussi étonnant que ça soit, ils sont tout de même assez nombreux. Ils sont campaniste, horloger, ferronnier, orfèvre, sculpteur, etcL Bien qu’ils soient peu connus, ceux pour lesquels nous disposons d’informations font preuve le plus souvent de parcours assez originaux. Ceux dont on ne sait rien Ils sont malheureusement nombreux. Cités par l’IRPA ou des textes anciens, nous ne possédons pas la moindre information les concernant. De cette liste ont été purgées le plus possible d’erreurs, et de manière non limitative : * Les erreurs de noms, lorsqu’un fondeur connu est nommé d’une manière tout à fait ubuesque. * Les erreurs de fonction, comme par exemple lorsqu’un horloger est décrit comme étant un incroyable fondeur de cloches, majeur et influent (sans exagérationL) * Les fondeurs étrangers qui en réalité n’ont rien réalisé en Belgique. Ces actions permettent déjà d’établir un tri sévère. Il est évident que des erreurs existent encore, car les tris sont éminemment difficiles à faire. Il est (relativement) facile de décrire quelque chose qui existe, il est nettement plus ardu de prouver que quelque chose n’existe pas. Les apports du REFOND quant aux fondeurs étrangers C’est à ce stade que les apports du Refond sont les plus intéressants. Les fondeurs ont été classés par leur origine. Ce classement a pris un aspect de suprématie par rapport aux caractères : majeur / mineur, médiéval, etc. c’est un choix, ce n’est pas indiscutable. En même temps, c’est aussi bien réversible que réalisable de manière complémentaire. Les données sont très franchement discutables vu que les frontières de l’époque ont beaucoup changé. Nous ne tenons nullement compte des Pays-Bas espagnols, autrichiens, de la principauté de Liège, etc. De ce fait, on est en totale abstraction, ce d’autant plus que les fondeurs ont pas mal migré au cours de leur existence. Il est tenu compte des frontières actuelles. Il est honnête de reprocher qu’il ne s’agit de rien d’autre que d’une vue de l’esprit. Nous estimons qu’elle est tout de même très intéressante. Ainsi donc, par rapport aux fondeurs strictement belges (je le répète, on est dans l’abstraction), les fondeurs étrangers proviennent de : France : 122, soit 29% Dont Bassigny : 89, soit 21% Dont le reste : 33, soit 8% Allemagne : 17, soit 4% Pays-Bas : 15, soit 3,6% Luxembourg : 2, soit 0,5% Angleterre : 1, soit 0,25% Italie : 1, soit 0,25% Russie : 1, soit 0,25% Que retenir de cette liste ? * La Russie, l’Italie, le Luxembourg, ce sont des cas particuliers. * L’Angleterre, il s’agit d’une firme qui a pas mal exporté. * L’Allemagne : assez étonnant dans le fond, car jusqu’ici, il était transmis en tradition orale que l’Allemagne a eu une tendance à très peu exporter. L’argument choc, c’est l’obstacle linguistique. Nous ne nous attendions pas à avoir une présence de 17 fondeurs. Ces données sont à minorer dans le sens où ils sont tous des fondeurs mineurs en nombre de cloches (certains sont très réputés en matière de qualité). Ils occupent principalement la section germanophone de la Wallonie, mais aussi de manière éparse quelques villages surprenants. Dans l’ensemble, si l’on doit conclure, il est tout de même vrai de dire que : vu le nombre de fondeurs en Allemagne, vu leur influence énorme, vu l’énorme nombre de cloches fondues, au final tout conjugué, cela fait relativement peu de cloches en Belgique. * Les Pays-Bas : le nombre de fondeurs est finalement peu élevé. C’est un grand étonnement car nous aurions estimé cette valeur à facilement le double, vu les accords commerciaux datant du temps des Pays-Bas espagnols et autrichiens. Certains fondeurs (Eijsbouts, Petit & Fritsen) sont très influents en matière du nombre de cloches fondues. En même temps, c’est la sphère d’influence de deux fondeurs majeurs. La donnée est donc un peu étonnante et pas forcément explicable en détails. * La France a eu une influence majeure, reprenant pas loin du tiers des fondeurs. Cette donnée est touffue et mérite d’être analysée ; en un certain sens c’est normal puisque cela reprend quasiment un tiers du Refond. 8% des fondeurs proviennent de toute la France. Si dans les temps reculés, ils sont surtout frontaliers (Nord, Pas-de-Calais, Ardennes), la tendance est à la dispersion à la révolution industrielle, les chemins de fer aidant. Là encore, nous ne déterminons pas pourquoi les Pays-Bas peinent à atteindre 4% alors que la France est à 8%. Ce n’est nullement le cas d’un régime linguistique préférentiel, puisque le Refond est collaboratif. Là où une valeur saute aux yeux de manière exacerbée, c’est celle des fondeurs du Bassigny. En nombre de fondeurs – qui est à ne pas confondre avec le nombre de cloches – nous sommes à 21%. Un cinquième des fondeurs auxquels on a affaire proviennent du Bassigny. Nous savions que c’était élevé, mais dire que c’était à ce point làL C’est en cet endroit que la phrase d’Henry Ronot prend en quelque sorte de la force : les fondeurs du Bassigny, un rayonnement sur l’Europe. C’est visiblement le cas ! En tout cas, la Belgique en est un témoignage. Elle n’en fut pas le seul territoire, loin s’en faut. Les fondeurs du Bassigny ont pris pour cible la France, la Belgique et l’Allemagne. En cette dernière, on les retrouve beaucoup en Rhénanie, Palatinat, Westphalie, Eifel et Ruhr. Assez étonnamment, ils ont très peu migré vers les Pays-Bas. Peut-être cela fut à cause du protestantisme. En Belgique, déjà d’une part le nombre de fondeurs est important. Il est à noter que le nombre de cloches est tout de même relativement considérable. Quant à l’aspect majeur / mineur, il y eut dans les fondeurs du Bassigny des lignées franchement majeures : les Drouot, Causard, Perrin, Delapaix, Regnault, etc. Bref, l’apport est important à nombreux points de vue. La valeur de 21% est tout de même un peu gonflée du fait qu’en certaines campagnes, les fondeurs sont venus à cinq dans le but de couler une cloche. Cet aspect fausse un peu les comptages. * En guise de conclusion, presque 38% des fondeurs sont étrangers à la Belgique des frontières actuelles. C’est une valeur extraordinairement élevée. Comment est-ce que cela s’explique ? - Le territoire est petit, c’est normal. - Il est un grand carrefour commercial en diverses époques. - Il est majoritairement catholique en certaines époques, au contraire des Pays-Bas, en certaines périodes protestant. Donc beaucoup de cloches, beaucoup de fondeurs, beaucoup de brassage d’informations, du passage, un territoire commercial à explorer. - Les frontières ont été bouleversées. La même étude qui considèrerait l’entièreté des Pays-Bas espagnols et la principauté de Liège (ce qui a un sens géographique) aurait un résultat sensiblement différent. * Il est à considérer que : Les Pays-Bas unifiés + principauté de Liège formaient un territoire commercial relativement uni et concret sur les 17 provinces (Pays-Bas + Belgique). Les territoires germanophones ont eu une histoire fortement chamboulée par les guerres et les pillages, ont fait partie de la France puis de l’Allemagne. Le Bassigny a eu une influence majeure. Le tout démontre bien à quel point les données sont complexes et qu’il est nécessaire de relativiser. Au moins, le Refond est une première étude de caractérisation du genre en Belgique. Elle existe à l’état embryonnaire aux Pays-Bas, elle est fort développée en Allemagne et en France. Tout ceci est à considérer comme un point de départ. Le Refond n’a plus varié de plus de 5% depuis mi-2012. La liste est stabilisée depuis un an et demi à date de cette rédaction. Nous espérons que cette liste est représentative et fidèle. Seule la campanographie pourrait un tant soit peu changer la donne en matière d’inventaire. L’engouement du public existe peu (si ce n’est pas). On l’espère, pourtant.