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Charles Maitrot, fondeur de cloches

 


Une décoration de cloche Maitrot. Photo : Irpa.

MAITROT Charles

Il n'est pas évident de dresser une biographie de Charles Maitrot, les documents le concernant sont en nombre limité. De plus, les enregistrements d'actes sont difficiles à exploiter, du fait que plusieurs homonymes (bucheron, fermier), possèdent les mêmes noms en mêmes lieux.

Charles Maitrot est né à Thol-Les-Millières le 7 décembre 1848 et décédé à date inconnue, après 1891. Dans le cadre des fondeurs du Bassigny, il est assez tardif.

Il est le fils de François-Martin Maitrot et de Marguerite-Désirée Perrin. Il effectue son apprentissage auprès de son oncle Honoré Perrin-Robinet. Plusieurs collaborations auront lieu. En 1873, il coule les premières cloches en son nom propre. Notons que trois cloches, localisées à Pussemange en Belgique, sont de beaux témoignages en tant que démarrage d'une activité de fondeur. Ces cloches comportent la dédicace : PERRIN ET MAITROT A MEZIERES CHARLEVILLE. Elles ont été coulées à Mohon, dans l'atelier de Perrin-Robinet. Elles pèsent 873, 603 et 440 kg.

En 1874, il s'expatrie. Nul ne sait s'il s'agit d'une campagne sans retour au pays ou d'un départ volontairement définitif. Quoi qu'il en soit, il sera présent deux ans à Muno, en Belgique, d'où il réalise les principales cloches qui lui sont connues en ce pays. Par la suite, on le retrouve à Blombay en Ardennes. Ces déplacements sont assez limités (70 km). Plus tard et toujours en saut de puce, il sera domicilié à Charleville, avant d'être à nouveau enregistré à Blombay.

Berthelé évoque qu'à Charleville, il est marié. Nous n'avons retrouvé aucun acte à ce sujet. Notons qu'il est identifié comme étant Defoin-Maitrot dans le fonds De Beer. Nous n'identifions pas l'identité de ce "Defoin".

La dernière activité qui lui est connue est 1891. Le lieu de son décès est Blombay. Joseph Berthelé précise le concernant : N'a eu, en somme, comme fondeur de cloches opérant à son compte, qu'une carrière assez courte. Henry Ronot le considère plus comme un expatrié qu'un réel fondeur du Bassigny, d'où il n'aura finalement, qu'un rapport d'origine.

Les cloches de Maitrot, peu nombreuses, sont difficiles à caractériser. Pour ce qui est connu, c'est de grande qualité, notamment de belles frises végétales fleuries. L'art campanaire est extrêmement similaire aux Drouot, ce qui n'est nullement étonnant étant donné qu'il est le neveu de Joseph Drouot.

En RECIB, les cloches qui lui sont connues sont : Martilly (1873), Pussemange (1873), Lambermont (1874), Muno (1874), Florenville (1875), Mabompré (1891). Avec 13 cloches, ce n'est pas le fondeur le plus prolixe de la Belgique ! En France, les cloches qui lui sont connues sont : Aubigny-les-Pothées (1877), Adon (1882), Bourg-Fidèle (date non connue), Etalle (date non connue).

Deux périodes se dessinent : une de 3 ans au démarrage de l'activité, assez nette, puis une activité éparse et malingre jusqu'en 1891. On ne peut pas qualifier ce fondeur de professionnel à temps complet.


Une vue de Thol-Les-Millières. Photo : Google.

 

A proximité de Thol se trouve le village de Lanques-Sur-Rognon, où nous allons brièvement décrire le seul petit fondeur qui nous y intéresse.


Une vue de Lanques. Photo : Google.

Lanques-Sur-Rognon n'est pas un village de fondeurs, au contraire de Breuvannes ou Doncourt. Henry Ronot y répertorie seulement quatre fondeurs. La faible dimension du village joue évidemment en défaveur (plus ou moins 220 habitants). Le nombre de fondeurs est malgré tout un ratio faible. A noter, ce village se trouve légèrement à l'écart, à l'ouest, des grands centres campanaires actuellement connus. Dans ces quatre fondeurs, un seul nous intéresse. Il s'agit de Toussaint AUBERTIN, qui a effectué une ou des campagnes en Belgique.

** AUBERTIN Toussaint
Inconnu du DFIM, ainsi que de Berthelé, nous nous basons sur Henry Ronot ainsi que des recherches de Maurice Thouvenin. Toussaint AUBERTIN est né vers 1649 et décédé le 11 janvier 1738. Son lieu de naissance n'est pas connu vu que les registres paroissiaux de Lanques ne sont pas antérieurs à 1683. Il décède à Lanques, où il fut inhumé. Il se marie le 8 janvier 1686, avec Marie Dufour. Il a 6 enfants, dont aucun ne sera fondeur, sauf méconnaissance de la question.

Les travaux en Belgique sont limités :
RECIB : Froyennes (1679), Oudenaarde (1690, avec Jean Aubertin), Warcoing (1679).
En France sont enregistrés : Vielmanay (1676), Epineuil (1677), Roubaix (1679), Tourcoing (1686), Messigny-et-Vantoux (1695), Prémeaux-Prissey (1695), Chaumont (1701).

Les enregistrements font ressortir les données suivantes : Des collaborations régulières ont eu lieu avec Jean Aubertin, fondeur de métail à Perrusse. Les liens de parenté entre Jean et Toussaint ne sont pas connus. De Jean à ce titre, il n'est rien connu. Ces enregistrements témoignent aussi d'une campagne en Bourgogne, de deux en Belgique, d'une dans le Nord de la France, groupée avec la Belgique.

Les Aubertin n'étaient probablement pas des fondeurs majeurs.

 

Bibliographie
-Dictionnaire des facteurs d'instruments de musique en Wallonie, Malou Haine, Nicolas Meeùs.
-Dictionnaire des fondeurs de cloches du Bassigny, Henry Ronot.
-Base de données de l'IRPA reprenant le fonds De Beer.
-Joseph Berthelé, Mélanges, Campanographie ancienne et moderne. 1906. Belgique et Prusse rhénane.

-Maurice Thouvenin, relevés généalogiques sur les fondeurs du Bassigny. Edité au profit des chercheurs.

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