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Alexius Julien, fondeur de cloches lorrain, émigré à Weert (Nl) et Lier (Be)
A regarder de plus près l'histoire de l'art de la fonte des cloches, il est toujours curieux d'observer que nombreux sont les fondeurs de cloches ayant travaillé au 17ème siècle aux Pays-Bas et en Allemagne de l'Ouest. Dans la première moitié du siècle, la plupart d'entre eux ont été obligés de quitter leur patrie de manière permanente, sans doute en partie dû au fait que la Lorraine a été ravagée par les horreurs de la guerre de Trente Ans (1618-1648).
Toutefois en dehors de cela, ils furent aussi contraints de partir pour des raisons économiques. Avec autant de fondeurs de cloches dans une zone géographique relativement petite, l’emploi était impossible à trouver. Les fondeurs lorrains sont donc devenus des fondeurs de cloches itinérants. Une communauté fort soudée a pu se former. De nombreuses archives mènent à leurs noms et de nombreux tours possèdent encore le son de leurs cloches.
Cependant, la plupart de leurs œuvres ne sont pas la preuve frappante d'un grand talent artistique. Très peu de fondeurs lorrains ont aussi réussi à sortir du lot. Les plus célèbres d'entre-eux sont les frères François et Pieter Hemony, de Levécourt (désormais departement de la Haute-Marne). Au cours de la période 1642- 1680, ils travaillèrent à Zutphen, Gand et Amsterdam. Ils ont fourni de nombreuses sonneries et carillons, purs et sonores. Notre récit ne concerne pas ces maîtres-fondeurs, mais Alexius Jullien, un fondeur lorrain qui a tenté de surmonter la médiocrité, mais sans jamais réellement y arriver.
La plupart des fondeurs lorrains ont été presque tout le temps en voyage. La réalisation d'une généalogie des familles est généralement très compliquée. Cela fait souvent appel à des découvertes accidentelles dans diverses archives. Cette barrière est aussi applicable dans la reconstitution des générations les plus anciennes des Jullien. Nous savons seulement qu’il existait un certain Nicolas Jullien en 1667 à Damblain (Haute-Marne), aussi en 1669 et 1682.
Il a vécu à Breuvannes. Certes, déjà en 1634 un fondeur avec exactement le même nom était présent à Ozieres (Haute-Marne), mais compte tenu de l’écart de date, il ne semble pas probable que ce fut le même. Nicolas Jullien fut sans doute fondeur de cloches, même s’il ne devrait probablement pas avoir une activité forte. Quand sa fille Marie Jullien se marie le 29 Novembre 1688 à Damblain, le mariage est célébré par Jean-François Petit, de la commune proche de Montigny-le-Roi. Nicolas est alors dénommé « maître-fondeur de metail ». Nous déduisons qu’il était un fondeur qui, quand l'occasion se présentait, réalisait ça et là quelques cloches. Cela correspond au fait que nous ne connaissons que deux cloches de lui.
En 1686, il coule une cloche pour Hellimer, ensuite installée à Ancerville (1755). Plus tard, en 1688, il fond pour Ubbergen, une commune de Gueldre. C’était une cloche de 311 kg, qui a malheureusement été perdue lors des vols de cloches par les allemands en 1943. Il est bien sûr peu probable de croire que l'ensemble de son oeuvre se limite à ces deux cloches et ce d'autant plus du fait qu'il a travaillé en 1682 avec le fondeur de cloches aussi originaire de Damblain : Claude Vouillemot. Ce dernier était un fondeur qui en cette époque était fort apprécié, il bénéficia de plus de publicité que Nicolas Jullien.
Bien que la preuve absolue n’existe nullement, il peut néanmoins être considéré avec une grande probabilité qu’Alexius était le fils de Nicolas. D’une part déjà selon les analyses de Van Beurden considérant que Marie Jullien était une soeur d’Alexius, mais aussi du fait que les Jullien ont toujours entretenu d'excellentes relations avec les Petit, une circonstance que confirme le mariage de Marie Jullien par Jean-François Petit. Cette affirmation n’est certainement pas étrange. Nous relevons par exemple qu’Alexius Jullien était présent au baptême de l'un des petits-enfants de Marie et que ce petit-fils a même été nommé d'après lui.
Alexius Jullien est né à Champigneulles (HauteMarne). Cela ressort clairement d’un acte existant à Weert, cette donnée est mentionnée à son mariage en 1693. Son âge n'y est pas mentionné. Si nous estimons sa date de naissance, cela ne peut se trouver dans les limbes. Une estimation raisonnable est possible. Si l'on considère à savoir, que ses premières cloches datent de 1689 et sa dernière en 1733, un an avant sa mort, alors il est logique de supposer qu'il a commencé très jeune avec des cloches de coulée.
Pour cette raison, il semble probable qu'il soit né vers 1670. Il doit avoir appris très tôt le métier de son père, et peut-être même qu’il fut relativement isolé du reste du monde. De ces faits, envisager qu’il ait fondu dès très jeune n’est pas si particulier. Il fondit dès 1689, indépendamment plusieurs petites autres cloches coulées pour des villages néerlandais du Brabant : Handel (commune de Gemert) et Mortel (commune d’Udenhout). En outre, il ne semble pas improbable qu'il soit venu s'établir en Brabant en cette période. L'année d'avant, il était avec son père Nicolas aux Pays-Bas. Nous ne connaissons aucune autre information utile, une archive découverte accidentellement pourrait nous dire quand et où son père Nicolas est mort.
Avec son établissement commercial permanent dans notre région, Alexius Jullien n'a pas encore trouvé sa résidence fixe. À savoir qu’en 1691, il apparaît avec son frère Joseph, ils s’établissent temporairement à Maaseik. En cette année, ils coulent pour l'église paroissiale de cette ville, une ou des cloches, qui, malheureusement, n'existent plus. Était-ce un travail de contenu exceptionnel ? Y avait-il d'autres causes en jeu lorsque le magistrat de Weert, compétent dans l’espagnole Gueldre en mai 1692, a conclu un accord de non-recevoir à l’encontre de « Alexius et Josephus Julien, frères, natifs de Lorraine, aujourd’hui en travaux lucratifs au sein de Maeseijck »
Y eut-il lieu de refondre trois lourdes cloches destinées à Saint-Martin de Maaseik ? Tandis qu’Alexius et Josephus ont ainsi signé un contrat les engageant tous deux, le travail a en réalité été réalisé par Alexius, alors que Josephus travaille la même année sur une cloche pour l’église de Veen dans le territoire d’Heusden. La coopération prévue semble avoir pris fin à cette occasion, et ce durablement. Finalement, les deux frères ont toujours travaillé de façon indépendante. Alexius s’investit aux Pays-Bas et Josephus, en dehors de la cloche pour Veen, s’installe en Allemagne. Sa première cloche date de 1687, fondue à Schrozberg, Wurtemberg.
Sa dernière cloche connue se trouvait également en Allemagne, Michelbach an der Bilz en 1696, dans le sud du Pays. Entre ces années, nous trouvons quelques autres cloches dont une sonnerie disparue à ce jour, pour Wiessensteig en 1694, encore une fois dans la même région, menée avec un autre fondeur lorrain, Jean Rosier. Cependant, retournons à Alexius Jullien. A Weert, le contrat stipulait que les trois cloches réalisées devaient être « convenir de manière abondante de sorte que sa résonance soit meilleure ». Le magistrat avait fixé la somme de 300 florins en vue de la rémunération, dont cinquante immédiatement délivrables, nécessaires en vue du séjour à Weert. En outre, la ville paierait le métal supplémentaire à six schellings par livre de métal « soit pour le même prix qu’ils l’avaient dernièrement acheté à Bas-Weert ».
En plus des coûts existants en vue de monter les cloches à la tour, le magistrat donnerait « deux hommes, deux jours et quatre hommes un jour, comme aide, sans affecter les revenus des fondeurs, dans le but de préparer l’emplacement destiné à la coulée, et fournir la tourbe, le bois, les briques réfractaires, l’argile, et le tout afférent dont les fondeurs pourraient avoir besoin ».
Les Jullien pour leur part étaient loin de régler l’affaire, il s’en fut des dégâts, des abus et des fautes (lors de la coulée). En outre, une garantie de six ans fut demandée. Si une ou plusieurs fissures apparaissaient sur les cloches dans ce délai, ou s’il était démontré un autre défaut grave, ils étaient obligés de refondre l’ouvrage à leurs frais. Tout cela représentait des dispositions très communes, qui ont également été utilisées un peu partout ailleurs.
Déjà à partir du 17 mai 1692, les vieilles cloches de la tour sont réduites en morceaux, tandis que peu après, peut-être à Weert, à Vogelsbleek, la refonte est effectuée. Le 9 Septembre, enfin, les nouvelles cloches sont consacrées lors d’un événement festif au château, un concert « eyn gelagh » a lieu. Bien que le contrat soit précis, les poids des cloches nouvellement fondues n’est pas mentionné. Nous pouvons déduire qu’il s’agit d’une des cloches toujours suspendues dans la tour de Saint-Martin. La plus lourde cloche provenant de Jullien, encore existante à ce jour, a un diamètre de 147 cm. Et par conséquent, son poids est d'environ 2000 kg. La décoration de la robe de cette cloche se compose d'une représentation de la mort avec deux figures humaines, peut-être Adam et Eve. Par ailleurs, ce n'est pas une ornementation exceptionnelle, et a fortiori puisque le relief n'est que très faible, c’est une faible performance en matière de représentation. Néanmoins, ce serait l'un des principaux ornements d’Alexius Jullien, qu’il continua à utiliser sur ses cloches pour de nombreuses années, durant son installation à Lier notamment.
Les deux cloches restantes d’Alexius Jullien ont été remplacées par d'autres dans le passé. La plus petite des trois probablement en 1763-1764. La moyenne, qui est d'environ 1400 kg est refondue en 1912. Cette dernière avait le haut des anses représentant une grenouille ou un crapaud. Si l’on réalise une empreinte de grenouille sur le modèle de la cloche au cours de la formation des moules, la matière est consommée au cours de la combustion et laisse derrière son empreinte dans la forme. En réalité cependant, la forme d’une grenouille a été sculptée délibérément : l'empreinte d'une grenouille en posture de natation par exemple. On peut ainsi en trouver sur les anses de la cloche Jullien de 1696 à la tour de SintOedenrode (Ned. Br.).
C'était peut-être une habitude lorraine. Le fait s’observe sur une cloche datant de 1642, réalisée par les frères Johannes et Mamertus Formica (Frémy). L'hypothèse semble donc raisonnable de s'attendre à ce que nous devions voir ici la trace d'une superstition, afin d'assurer le succès de la coulée. Jullien fut ici chanceux.
Il semble probable que ces livraisons majeures à Weert furent un tournant significatif dans la vie d'Alexius Jullien, à la fois sur le plan professionnel mais aussi bien dans sa vie personnelle. En effet, il se trouve qu’il figure le 16 mai 1693 au sein d’un certificat de loyauté, émanant des « Bourgmestre, Echevins et Conseillers de la Ville, et la gloire de Weert ». Nous lisons entre autres choses qu'il était devenu bourgeois de la ville. Nous apprenons aussi qu'il avait réalisé des cloches depuis Weert pour Gerdingen (Limbourg belge), disparues depuis longtemps, et une autre pour Roggel (Limbourg néerlandais), qui en 1965 a été refondue.
Peu de temps avant la publication du certificat de satisfaction, Alexius Jullien s'est marié à Weert avec Elisabetha Ververs. Le 5 Avril 1693, ce mariage nous enseigne, comme nous l'avons mentionné, qu'il est né à Champigneulles et qu'en outre, il vivait à Weert depuis 1692. D'autre part, l'origine de sa femme n’est pas évoquée. De ce mariage sont nés quatre enfants à Weert qui donc ont été baptisés dans la religion des parents. Le fils aîné, qui est né le 7 Février 1694, a été nommé Nicolas, apparemment d’après son grand-père, une preuve de plus qu’Alexius Jullien était le fils de Nicolas. Le 26 Septembre 1695, Antonius Godefridus naît. Puis le 28 Août 1698, Hermannus naît, décédé l'année suivante, le 7 Février. Le plus jeune enfant était Joannes, né le 26 Décembre 1699.
Tout cela montre qu’Alexius Jullien s’était établi à Weert de manière définitive dès 1692. Cependant, ce n'est pas un moyen de déterminer qu’il possédait une fonderie de cloches en cet endroit, où toutes les cloches étaient coulées. Au contraire, il faut en déduire qu'il a beaucoup voyagé, essentiellement de par les documents disponibles. On sait par exemple qu’en 1696, il était à Oirschot (Ned. Brabant). Il y réalisa quatre cloches, peut-être dans la chapelle de la Vierge où une restauration récente mis à jour des restes de fours de cloches et une fonderie primitive. Ces quatre cloches étaient-elles toutes destinées à Oirschot ? Cela peut être mis en doute. Seulement pour environ 1700 kg. de pesant de cloche, nous possédons la certitude. Il faut aussi noter que le campanile à proximité Sint-Oedenrode possédait encore environ 2000 kg de bronze en provenance de Jullien, une cloche de 1696, alors que dans la même année, il se trouvait en deux autres endroits, là aussi pour des cloches. Ce ne sera pas la dernière fois que la cloche de la chapelle a été remplacée. En 1735 et en 1750, on trouve Jean Petit à Oirschot pour des coulées de cloche.
Tous ces actes de fondeur de cloches nous sont confirmés, et parfois cela à juste titre, car les cloches ont une bonne sonorité, comme celles de Sint-Oedenrode. Cependant, la finition extérieure et en particulier l'ornementation laissent plus d’une fois à désirer. La cloche de Roggel a été déterminée de la sorte, par exemple, celles de Sint-Oedenrode ne sont pas beaucoup mieux. Dans l'élaboration des décors, nous voyons peu de feuilles d'acanthe galbées, des filets de taille excessive. Une ligne de texte est ensuivie par une autre ligne, le texte est repoussé, apparemment parce qu'il n'y avait pas assez de place pour plus long. Alexius Jullien avait poursuivi les habitudes, comme son père Nicolas, son frère Joseph et le fondeur lorrain Jan Frémy, de traiter de la sorte.
Le nom de marque de la fonderie, par exemple celui de Sint-Oedenrode, est la croix suivie de : « ALEXIUS IVLLIEN HEFT MYN GEGOTEN ANNO 1696 », dans laquelle chaque mot est placé sous le précédent et le tout est entouré par des feuilles d'acanthe. Ce type de panneau se trouve dans toutes sortes de variations sur la plupart des cloches Jullien. Malgré tout cela, Alexius Jullien avait certainement gagné en notoriété au sujet de son travail, parce qu'il fut invité en 1698 à la Grande Église de Eindhoven, afin de couler deux cloches. La plus lourde pesait environ 6000 Livres. Les deux cloches sont maintenant disparues depuis longtemps. La plus grande a été fissurée à peine trente ans plus tard. En 1766, elle a été vendue au prix du métal de cloche. Le métal de la cloche est vendu en 1766. Avec le gain, on a pavé la route entre les deux ponts à la ‘porte de Stratum’, à Eindhoven. La route était utilisable correctement en été mais en hiver, elle était dans un état dangereux. Il n’est pas connu si Alexius Jullien a coulé, dans le même ensemble de fonte que les cloches d'Eindhoven, des cloches pour les communes environnantes. Chose étonnante, la commune de Waarle, au sud d'Eindhoven, avait jusqu’en 1943 une cloche Jullien qui datait aussi de 1698.
Ce n'est de toute manière pas l'intention de notre propos. De donner le détail sur toutes les cloches fondues par Alexius Jullien, l’histoire serait trop monotone. Nous nous limitons à la plus intéressante. Le 22 mai 1700, par exemple, un contrat lie les pasteurs, les marguilliers, les magistrats et les jurés de Baarlo (Limbourg Néerlandais) dans le cadre d’un accord avec la fondeur, en vue d’une refonte.
Ils s’engagent à aider Jullien dans le cadre du démontage de leur cloche la plus grande et de celle la plus petite. Il sera aussi aidé dans la fragmentation des anciennes cloches. En outre, les nouvelles cloches devraient être livrées à l'arrière de la tour, destinée à porter les nouvelles cloches. Baarlo de son côté assurerait la fourniture des fragments de cloches vers Someren (Ned. Brabant, juste au nord de Weert), ou dans un lieu dont le nom n’est malheureusement plus lisible dans le contrat. La coulée ne pouvait donc pas avoir lieu dans Baarlo. Il est intéressant de constater que l'après-midi du 8 Juillet 1700, à trois heures, à Someren au sein du terrain de Margareta, veuve de Willem van Stercksel, le célèbre M. Alexius Jullien a fondu deux cloches. C'est dans ce document qu’il est encore inscrit que la fonte avait duré cinq heures, selon aucun souhait contraire du fondeur.
Par conséquent, la coulée fut un succès. Depuis, nous savons que ces cloches elles-mêmes n'étaient probablement pas destinées à Someren, on peut à juste titre se demander si elles n’étaient destinées à Baarlo. Une autre hypothèse semble peu probable. En effet, pas plus tard que deux mois après, Jullien reçoit le 6 septembre un paiement initial pour son travail. Dans la même année 1700, Alexius Jullien voyage pour la première fois vraiment loin de la maison, pour couler quelques cloches, à savoir Balen (Antwerpen). Ce qui est étrange cependant, c’est que les cloches ne sont pas seulement signées de son nom, mais aussi de celui d'un certain F. Cnapen, en conséquence un compagnon de coulée temporaire. Qui était ce F. Cnapen, rien à ce jour n'est prouvé car on ne sait même pas dans quelle direction son origine doit être recherchée, éventuellement une relation familiale. Au baptême du fils aîné de Nicolas Jullien, les témoins étaient Hermannus Knapen et une certaine Catharina, peut-être une soeur ou sa femme.
Dans cette conviction, nous sommes fortifiés quand le 12 Avril 1705, Alexius Jullien se remarie à Weert, avec Elizabeth Knapen. Vu la dérogation qui lui est accordée, notamment en terme de divorce, il semblerait que sa première femme soit décédée peu de temps auparavant le mariage avec sa seconde épouse. Ce F. Cnapen était peut-être le frère de sa nouvelle épouse. Ce mariage laisse à penser qu’il serait resté sans enfant. Alexius Jullien effectue un règlement financier le 11 avril auprès du notaire J.B. de Bal, provenant de Weert. Le contenu n'est pas connu, par ailleurs, puisque les minutes des notaires de Weert ne sont pas conservées avant 1801.
Le fait de cette dispense de divorce dans le jugement et le très rapide remariage indique probablement que Jullien s’est senti plus ou moins obligé de se remarier, en vue d’assurer la garde de ses enfants, qui serait autrement restés entièrement seuls durant ses absences fréquentes. En effet, nous considérons cela comme une explication d’autant plus précisée lorsque la Cour de l'évêque de Roermond, le 11 avril, donne la même réponse clémente à la demande envoyée par Jullien. Tout cela, d'ailleurs, se confirme puisque dans la même période en 1703, il se met à commencer la plus grande œuvre de sa carrière, à savoir le carillon de Sint-Gummarustoren à Lier. D'autre part, il sera prouvé par la suite qu'il a nettement sous-estimé le travail et il a dû rester beaucoup plus longtemps qu'il ne l'avait imaginé. Était-ce la raison principale pour laquelle il déménage sa famille à Lier peu de temps après son second mariage, quittant définitivement Weert ? Certes, nous ne possédons aucunement une preuve absolue de ce changement de résidence. Les recherches au sein des livres bourgeoises de Lier sont peu concluantes, Alexius Jullien jamais été inscrit en tant que Bourgeois de la ville. Cependant, force est de constater que depuis 1705, à Weert plus rien ne trasparait au sujet de Jullien. Tout est dès lors migré vers Lier. Ses activités de fondeur de cloches sont ainsi déplacées assez fortement vers l’ouest.
Incidemment, plusieurs arguments sont mis en avant afin d’expliquer les causes du déménagement. Peut-être avant tout, c’était que les possibilités de trouver du travail dans les environs de Weert devenaient peu à peu moindres et il se trouva quasiment forcé de quitter la ville. Sur cette base, il est à noter qu’en 1700, il se trouvait encore un autre fondeur de cloches lorrain à Weert, en particulier Jan Frémy. Ce dernier, qui selon son mariage en 1702, est né à Vrecourt (Vosges) le 28 juin 1670. Il s’est marié avec Gertrudis Hertcamps. Entre autres témoins était présent son frère Claude Frémy. Jan Frémy était donc un fils de Mamertus Frémy, qui avait vécu dans Winterswijk pendant un certain temps, et donc un cousin des célèbres fondeurs de cloches François et Pieter Hemony. En 1679, Jan Frémy semblait loger à Woensel (Eindhoven). Là, il eut quatre enfants parmi lesquels devinrent plus tard des fondeurs de cloches : Francis (né en 1684) et Dominique (né en 1685). En 1686, il a fondu le carillon de l'hôtel de ville d'Eindhoven. Toutefois par la suite, sa position sociale s’est lentement mais sûrement détériorée, malgré qu’il ait fondu beaucoup de cloches, en particulier en Frise orientale.
Après avoir été remarié avec Josina Janssen, il a eu deux enfants. En 1700, il semblerait que sa propriété, appelée « De Clock », est revendue au profit du remboursement d’une dette. A la suite de cela, il s’installe à Weert, car le 27 Novembre 1702, il y épouse WiIhelmina Horstiens. Il décède à Weert le 26 Octobre 1705. Dans le registre des décès, il est noté « fusor companarum expertissimus ». Il fut de ce fait un fondeur de cloches très reconnu.
Nous mentionnons tout cela dans le détail parce que Jan Frémy était un formidable concurrent pour Alexius Jullien, même du temps où il vivait encore à Woensel. Certes, il existait la possibilité de mettre au point des zones d’influence ou dirons-nous d’activité, l’un à l’égard de l’autre. Chacun se localise de préférence à un rendez-vous, mais comment cela pouvait exister, en tout cas pour le très productif Jan Frémy ? Alexius Jullien n’était autre qu’une barrière. Par conséquent, même si la présence de ces projets de fontes pour Jullien a été cruciale afin de s'installer ailleurs, cela ne signifie pas que son départ de Weert a eu lieu avant le 26 Octobre 1705. Après tout, à cette date Frémy est mort.
Les travaux sur le carillon de Lier n’étaient certainement pas les premiers efforts d'Alexius Jullien en matière de conception de carillon. En 1702, il avait déjà monté l’instrument de Steenokkerzeel (Braband flamand), une cloche refondue et une cloche ajoutée avec un ton plus haut, tout en élargissant avec quatre nouvelles petites cloches. Tout cela a été fait sur les conseils de Paulus Nijs, carillonneur de Saint-Nicolas à Bruxelles. Ces cloches furent rapidement refondues, plus précisément en 1735, par le frère cellite Pieter van den Gheyn de Louvain, lorsqu’il fondit un carillon presque entièrement nouveau. Il faut supposer que le travail de Jullien donna malgré tout pleine satisfaction, car peu de temps après, il obtenut les contrats pour faire la Sint-Gummarustoren de Lier un carillon où Paulus Nijs fut de nouveau impliqué en tant que consultant. La ville n'avait pas sans raison décidé d'acheter un nouveau carillon.
En effet, le 2 Septembre 1702, la foudre s’est abattue sur la tour et le carillon fut lamentablement détruit. La ville ne fut pas découragée, déjà dans l'année suivante le fondeur commençait à couler un nouveau carillon. Salvator est la plus grosse cloche de ce carillon et on peut y lire la dédicace suivante : ICK EN 'T HEEL CLOCKENSPEL IN 'T JAER VAN DRIJ EN VIER WIERDT BIJ ALEXIVS JVLLIEN GEGHOTEN IN LIER. Si l’on en croit la chronique de cette dédicace, le travail fut débuté en l'année 1703, tandis qu'une autre mention indique ailleurs ANNO 1704. On pourrait en conclure qu’Alexius Jullien avait déjà commencé à couler ce carillon en 1703 et qu'il avait l'intention d’en finir ainsi. Ce fut toutefois complété dans l'année qui suit.
Toutefois, au sujet de finir le carillon dans l’année, l’histoire nous démontre que cela fut un vain espoir. La plupart des cloches devaient être fondues plus tard, dans les années 1705, 1706 et 1707. On peut trouver dans le jeu de carillon une cloche de 1703, mais elle a été produite par Joannes Franciscus Daems. Avec grand intérêt, on se rend compte que le même réglage a été utilisé avant et après, même par Alexius Jullien, notamment du point de vue ornementation : une scène où la mort poursuit deux personnes. Evidemment, il existe une certaine relation entre les deux fondeurs dans un seul même ensemble, bien qu'il puisse être utilisé davantage de décorations. Nous ne déterminons aucune information complémentaire.
L'achèvement rapide du carillon n’avait donc pas eu lieu. En quelques mots d’explication, une des raisons peut être trouvée dans le fait que cela devait être un carillon particulièrement lourd. Par exemple, Salvator a un diamètre de 178 cm, ce qui est grand, et dans la littérature, généralement, il est mentionné un poids de 5600 kg. Celui-ci est sans aucun doute grandement exagéré, car en réalité, il ne dépassera pas 4000 kg. malgré tout le respect pour la technicité que l’on doit appliquer à une grosse cloche de la sorte. Comment cette déclaration peut-elle sembler plausible à première vue ? Beaucoup plus tard, ce qui suit va démontrer la véritable cause de l'évolution du carillon, soit l'incapacité d'Alexius Jullien à accorder et réaliser une cloche de sonorité recherchée. Il ne se distingue d'ailleurs en rien de son collègue lorrain. Au contraire, ces fondeurs étaient essentiellement et seulement de forts gros fondeurs de cloches.
Ils fabriquaient des cloches qui répondaient à la demande faite en premier lieu, à savoir un objet qui émettait un son comme un appel. Le problème de second ordre était l’accordage du bruit sonore, un sujet qui a été à peine effleuré. Les fondeurs de carillon des Pays-Bas ont non seulement servi à former des cloches d’appel, mais ont également été tenus d’accorder les notes des cloches voulues. Au sein d’une série de cloches qui forment un carillon, il fallait être en mesure d'identifier les notes, de jouer une mélodie reconnaissable. En premier lieu, il est nécessaire d’être en mesure de suivre une mélodie.
Une cloche de carillon possédant des partiels clairs ne peut être atteinte que par un respect scrupuleux d’un modèle, avec une variation d'épaisseur de paroi très précise le long de la robe. Pendant le formage des profils et le moulage, puis la coulée, des phénomènes imprévisibles peuvent arriver.
La cloche réelle peut être différente au modèle espéré ; en d'autres termes, s’il existe des défauts sur le partiel d'une telle cloche, cela peut avoir une influence sur lui-même, mais aussi par rapport aux l'autres. Ce n’est jamais identiquement impur. Pour cette raison, depuis le 17ème siècle, le profil est systématiquement conçu légèrement plus épais que le profil idéal, afin de se permettre de le corriger par la suite, afin d'obtenir le son parfait. Si l’on désire corriger un partiel particulier, on vient rogner de l'épaisseur de la paroi, par l’intermédiaire d’un tour Cette opération n’est faite que si elle est strictement nécessaire. Cependant, la connaissance de combien il faut rogner dans la paroi d'une cloche et dans quel endroit il faut modifier a été toujours considéré comme un secret, même dans le vingtième siècle.
Dans le passé, l’accordage d'une cloche était maîtrisé par peu de fondeurs puissants, citons les frères Hemony du 17ème siècle, à Anvers le fondeur Melchior de Haze, et au moment de la coulée de Jullien, Willem Witlockx, résidant également à Anvers. De cette situation naissent des hypothèses peu discutables : au sujet du travail à mener sur le carillon de Lier, Alexius Jullien est allé bien au-delà de son pouvoir de fondeur lorrain, « gros fabricant de cloches » qui n'avait jamais été en contact avec la théorie de réaliser un carillon entier. Il ne pouvait deviner comment une cloche de jeu devait être accordée.
Compte tenu de l'inscription de Salvator, on peut supposer que Jullien avait déjà un grand nombre de cloches fondues en 1704, qui malgré tout seront rejetées. Quoi qu’il en soit, le travail devait être exécuté et le carillon devait être fondu ! La solution a été trouvée, ce qui est unique dans l'histoire du carillon. Alexius Jullien se mettrait à fondre les cloches et qu'elles seraient réutilisées par le fondeur de carillon Willem Witlockx d'Anvers. Le 4 Septembre 1705 fut passé un acte « obligeant à la terminaison de fonte du carillon », entre les gardiens de la ville d'une part, le notaire FJ. Verreycken, Alexius Jullien et Willem Witlockx. C'est un document remarquable, car nous lisons le fait que pour obtenir les expertises de Willem Witlockx, une somme de 2000 florins fut remise au-dessus du coût de la coulée en elle-même, fournie par Alexius Jullien.
Ce dernier fournirait dès lors un bon accord de tons, comme parfaitement adapté à un jeu de carillon, tout cela en connaissance des conditions de réalisation des cloches influent sur l’accordage, à savoir la teneur en humidité, en poussières. L’accord des partiels doit être parfaitement accordé depuis la fondamentale jusqu’à la quinte. Au détriment de l'ancien carillon et des nouvelles cloches en attente, « Jullien et Witlockx refondraient aussi longtemps que nécessaire, jusqu'à ce que le jeu soit jugé raisonnable par les hommes de leur milieu ».
Seulement après le carillon sera approuvé. A nouveau que tirer de tout cela ? Cela laisse un goût que Jullien avait accepté, alors que non seulement apparemment, déjà il était incapable de fondre correctement, mais par ailleurs Witlockx ne voulait pas prendre de risque avec ses cloches, sachant que seules les cloches bien proportionnées permettent un accordage correct. Witlockx pouvait d'ailleurs se permettre ce luxe, parce que, après la mort de Claes Noorden d'Amsterdam en 1716, il était à l'époque le seul bon fondeur de carillon aux Pays-Bas.
Bien que l'accord stipule que l'ensemble des travaux doit être achevé d’ici la prochaine Saint-Jean, soit le 24 Juin 1706, la réalité sera un an plus tard. En outre, compte tenu du fait que le jeu actuel comporte huit cloches de 1707, il faut supposer qu’Alexius Jullien s’est tenu au délai, mais vu l'accord de refonte avec Witlockx, plusieurs cloches ont été reprises pour une nouvelle fonte. Si de toute évidence, il n’était pas maître dans la conception d'un bon ensemble de cloches de carillon, tous les problèmes prennent cependant fin. Le carillon est approuvé le 7 Juillet 1707 par le précité Paulus Nijs et carillonneur de Lier Joannes Franciscus van Dyck. Il est remarquable d’aborder en détail les fines nuances de leur jugement et la générosité avec laquelle ils ont abordé ce travail. D'une part parce qu'ils ont écrit « le même jeu a une tonalité louable, il est confortable, possède un bon accord et agréable pour un joueur de carillon », mais d'autre part, ils n'ont pas manqué de mentionner que quelques cloches « ne sont pas dans leur ton et ne sont pas accordées avec la plus parfaite des précisions ». Apparemment, les juges n'ont pas pris leur travail à la légère, car ils ont conclu leur rapport en notant que (traduction approximative) « Ainsi ne fut jamais fondu un instrument devenu dans un si haut état de perfection ». Ces paroles ont peut être été mises en doute par la suite, parce que les deux séries livrées en 1719 et 1732 furent aussi réalisées par Jullien. Apparemment, une fut ultérieurement mise à la place de l’autre.
Comme cela peut se comprendre, le magistrat était très heureux que le travail soit finalement achevé. Cela se manifesta également par le fait que le 12 Juillet 1707, moins d'une semaine plus tard, Alexius Jullien recevait un travail, qu'il alors acquiter avec talent, un tambour de carillon de plus de 3100 Livres. Cet beau tambour fut mis en place en 1712 par Henricus Joltrain, horloger à Anvers, et il en acheva le montage. Pas moins de 22.120 trous ont été forés dans le tambour afin d’insérer les marqueurs de tonalité. Après l'achèvement du carillon, le jeu a été élargi avec au moins deux cloches, en 1709 et 1715. L’expansion a été poursuivie dans les années 1761-1764 par Andreas Jozef van den Gheyn de Louvain, et enfin à nouveau dans notre siècle, de sorte que le nombre total de cloches de jeu est arrivé à 44.
D'autre part, dans le cours du temps, plusieurs cloches Jullien ont été refondues. Si l’on considère l’entièreté du carillon seulement 26 cloches restantes sont issues de sa main, il y en eut plus, à savoir 6 en 1704, 6 en 1705, 7 en 1706, 8 en 1707, une en 1709, une à partir de 1715, une en 1719 et une en 1732. A considérer ce carillon situé dans la Sint-Gummarustoren, on remarque une cloche 27, émanant peut-être de Jullien, à savoir une cloche de 1713. Malgré le nombre réduit de cloches originales restantes, on peut encore parler d'un véritable carillon Jullien.
Malheureusement, le son des cloches est altéré de par la pollution de l'air et cette dégradation a de plus en raison de la sonorité de cet instrument. Une remise en état soignée, à mener lors de la prochaine restauration de la tour, est donc fortement recommandé. Une restauration en outre qui serait le point de départ de maintenir pratiquement toutes les cloches Jullien, d’enlever tous les ajouts, et de remplacer par des cloches de style sonnantes comme celles coulées par Alexius Jullien et Willem Witlockx C'est alors seulement avec cet ensemble homogène que l’on pourrait s'attendre à quelque chose qui possèderait un timbre homogène, ce qui n’est certainement pas le cas de nos jours. Il serait dans le même ordre fortement recommandé non seulement de rétablir en état de marche le dispositif mécanique, mais aussi et surtout le magnifique tambour de jeu, comme une pierre angulaire digne de ce seul monument que nous possédons d'Alexius Jullien !
A Lier, notre fondeur a été très pris par les travaux de carillon. Pourtant, deux cloches sont démarrées depuis Lier. En cette année, il coule Erps (Kortenberg, Brabant) deux cloches avec des poids d'environ 1100 et 900 kg. Plusieurs années successives, il semble encore avoir été engagé dans des coulées, exclusivement dans ce type de cloches. Un point culminant de cette période a sans doute été la coulée d’une sonnerie lourde de cinq cloches pour la cathédrale Saint-Christophe à Roermond, dans les années 1713 à 1714. La plus grosse cloche pesait pas moins d'environ 7500 Livres, elle est donc comparable à la cloche Salvator de Lier. Malheureusement, nous ne savons pas grand chose des cloches Jullien de Roermond. Lors du violent incendie qui s’est déclaré dans la soirée du 20 mai 1892, anéantissant tour et église, ces cloches ont été totalement détruites.
Pendant ce temps les enfants Jullien avaient presque atteint l'âge auquel ils auraient à choisir un métier. Du fils aîné toutefois, nous ne savons rien. Dans un acte du 12 Juillet 1719, il n’est plus mentionné dans le détail, il semble probable qu'il soit mort précocement. Au sujet du plus jeune des fils Joannes, né en 1699, nous sommes mieux informés. Le 28 Février 1722 est passé un accord avec Joannes et les tuteurs du cloître Wilhelmieten de Huijbergen (Ned. Br.). Cet accord porte sur les conditions où Joannes Jullien serait adoptée comme un moine. Il y mourut le 10 Avril, 1740, la douzième année de son sacerdoce. En outre, nous savons encore qu’à Someren, Peter était présent le 28 Février 1728, au baptême de Catharina Elisabeth Petit, fille de Joseph Petit, et donc petite-fille de JeanFrançois Petit et Marie Jullien. Seul le second fils, qui à sa naissance en 1695 a reçu le nom d’Antonius Godefridus, abrégé Godefroy, s’est engagé dans le milieu des fondeurs de cloches. En 1717, nous savons que des cloches sont fondues à Oosterholt et Posterholt, dans le Limbourg néerlandais, sont réalisées en collaboration avec Jean Petit.
L'année suivante, de nouveau sont fabriquées deux cloches, pour la maison des cloches de Gemert (Brabant Néerlandais). Il ne semble pas y avoir d’autres cloches réalisées par Godefroy. Cependant, il est encore mentionné comme ayant participé à une fonte importante, son compagnon était Jean Petit. Les fondeurs ont dédicacé l'une des cloches de Gemert de cette manière : VAN GODEFROY JULLIEN EN JEAN PETIT BEN ICK HIER GEMAECKT. A l’aube de ses premières cloches, Jean Petit devait avoir 22 ou 23 ans, il ne pouvait certainement pas être beaucoup plus âgé.
Il ne peut exister de confusion avec Jean-François Petit, qui à Damblain était déjà marié en 1688 avec Marie Jullien. Par conséquent, il est peut-être un fils de ce couple, peut-être le même qui est décédé le 11 Novembre 1768 à Someren, qui d’après Van Beurden est considéré comme un frère de Joseph Petit. Ce dernier fait semble probable, car après avoir travaillé avec Godefroy Jullien, Jean et Joseph Petit furent des compagnons temporaires de coulées, notamment au début des années vingt du 18ème siècle. Ceci pris finalement fin lorsque l’étendue commerciale se déplaça principalement en Allemagne de l'Ouest.
Joseph Petit était probablement un fils de Marie Jullien, même si l’assertion reste incertaine. Joseph est cité le 27 Janvier 1720 à Nederweert (Limbourg Néerlandais) dans le cadre d’une dispense dans un appel réalisé avec Joanna Maria Guns, avec qui il est marié. Il loge avec sa femme dans une maison appelée « De Donek », une possession de sa mère qui a été créé à Someren. Alexius Jullien est le parrain et homonyme de leur fils Alexius Petit, né en cet endroit le 24 Août 1720.
En outre, il résulte de tout cela que les Petits sont arrivés aux Pays-Bas vers 1716, peut-être sur proposition de leur oncle Alexius. Tout cela semble assez justifié, car nous trouvons les premières cloches des Petit aux Pays-Bas, après cette année précitée. Plus en avant, une déclaration de Joseph Petit témoigne de l'exactitude de cette déclaration. Le 23 Octobre 1720, il fut en effet impliqué dans une rixte avec le dirigeant d’Asten, Jan van Riet. Cette échaufourée fut très vive, à tel point que Van Riet estimait devoir administrer à Petit un coup de grâce digne à le faire tomber de sa chaise (…) En l’occurrence, il y eut aussi un conflit avec les échevins d’Asten.
Lors de ce conflit, Petit n’a pas plu à l’opinion publique. Il était considéré comme « un vagabond, un calomniateur, le capitaine d’une équipe de médisants et un voyou ». C’était d’autant dommageable qu’il « faisait partie d’une famille au nom irréprochable, sa personnalité est reconnue (sans évoquer une quelconque gloire), de bonne conduite et de comportement irréprochable ». A la suite de cela, Van Riet évoqua la manière dont il fut brutalisé et il mit clairement en évidence les conséquences d’un tel acte. Non sans excitation, il s’écria : « Je percerais ce dignitaire de la ville diabolique comme j'ai fait avec vous ». Petit fut ensuite confronté aux conséquences juridiques possibles de ces décisions, il ajouta à ce terme : « Alors, je repartirai servir la couronne de France ». Il n'était évidemment pas aux Pays-Bas depuis longtemps, une conclusion que les faits mentionnés ci-dessus confortent.
Au cours de la même époque où tout cela s'est passé, il semble y avoir une certaine quantité de mouvements de capitaux, cela a un intérêt pour nous. La famille d’Alexius Jullien traverse une période de difficultés. Apparemment les problèmes sont si intenses que le 12 Juillet 1719, les échevins de Lier effectuent une déclaration. Nous y lisons que s’élève entre Godefroy et Joannes Jullien : « une rente de trois mille florins, capital disponible en monnaie tant que le comparant est habitant de cette ville », sous la condition que les sommes seraient reversées en héritage vers « Anthoni Julien, aussi leur fils, demeurant et vivant près de Venray (Limbourg Néerlandais), en terre de Liège (?) ». Était-ce un enfant provenant d’un second mariage ?
Nous ne sommes pas en mesure de l’établir. Il résulte de cette déclaration mentionnée supra que sa femme Elizabeth Knapen était encore en vie. Peu de temps après, elle dut mourir, car le 2 avril 1720, Alexius Jullien se marie pour la troisième fois. Cette fois-ci, avec Maria de Merix provenant de Lier. On peut supposer que ce mariage est resté sans enfant. Les fontes de cloches furent poursuivies sans relâche par Alexius Jullien, même si, depuis les cloches Roermond et en dehors des carillons mentionnés, plus aucun travail important d'Alexius Jullien n’est réellement connu.
Il reste uniquement reconnu pour sa livraison du carillon de Lier. Le 22 Août 1722, le magistrat d’Eindhoven lui écrivit une lettre très aimable, lui demandant la refonte du carillon existant, mentionnant « aussi vite que possible, le plus tôt sera le mieux », et demandant de pouvoir en discuter. Ce jeu ancien fut fondu en 1686 par Jan Frémy, lorsqu’il vivait à Eindhoven, une fonte qui n’avait que peu donné de satisfaction sur le long terme. Le 27 Août, Jullien est apparu lors d'une réunion avec la municipalité, dans laquelle il fut évoqué la réalisation d'un carillon composé de 20 ou 24 cloches. Ce travail a été commandé. Quant à la performance musicale, le fondeur s’est engagé avec un expert en la matière. La livraison devait être faite endéans les trois mois. Cela semble avoir bien été le cas car le carillon en question était approuvé dans l'année suivante par Jacobus Zeemans, organiste et carillonneur de Breda, consultant-expert connu en son temps.
Malheureusement, deux petites cloches durent être rejetées car « pas en accord avec le reste de la sonnerie et les autres cloches ». Dans le même temps, Zeeman a proposé d’augmenter le carillon, car celui-ci possède peu de cloches de basses. Bien des années plus tard, l’inspection finale du carillon aura lieu. Une réunion municipale a lieu le 2 mai 1726, car Zeeman signale que la nouvelle sonnerie de cloches n’est « pas en ordre de service ». Il fut convenu que le carillon pourrait être amélioré. Ce fut la cause du fait que lorsqu’à Breda durant l’année 1723, un carillon est souhaité, les consultations de fondeurs ne donnent pas une commande à Jullien mais à Witlockx.
Est-il possible que ce dernier ait été recommandé par Zeeman, impliqué dans la conception du carillon de Breda ? Cela est loin d’être impossible. Même si les travaux de Jullien à Eindhoven sont encore évoqués, même si ce n'est pas clair dans les documents, il parait concevable de dire que Witlockx était la préférence naturelle de Zeeman. Néanmoins, le carillon d’Eindhoven réalisé par Jullien fut d’un excellent service durant plus de 145 ans, car après que ce carillon ait été remplacé en 1867 par un produit de qualité inférieure au cours du 19ème siècle, il fut rapidement établi que le précédent était beaucoup mieux et beaucoup plus sonore. Il est logique de supposer que le carillon d’Alexius Jullien, fabriqué en 1723-1724 un peu au sud d’Eindhoven, à l’abbaye Norbertine de Postel en capitale du Brabant, était le résultat direct de sa livraison à Eindhoven. Nous sommes mal informés à propos de l'origine de ce carillon. Nous savons seulement que les 25 cloches ont été basées sur environ 250 kg de métal.
Les moines ne purent bénéficier que de courts instants de plaisir, car à la fin du 18ème siècle, pendant la domination française, le carillon dut être transporté en sécurité. Il fut enterré chez un certain Hendrik van den Broeck, domicilié à Weebosch (commune de Bergeijk), un hameau voisin. Il ne reviendra jamais à Postel, car en 1835 il sera été vendu à la ville de Helmond, il sera ensuite accroché dans la tour de Saint-Lambert de ladite ville. Après la seconde guerre mondiale, le carillon est gravement tombé en désuétude, de sorte que, en 1953 a lieu une restauration. Plusieurs petites cloches sont remplacées par de nouvelles, de sorte que les 25 cloches d'origine sont remplacées par sept autres. Malgré ce petit ensemble de cloches, il est possible de considérer cet instrument comme un carillon charmant.
Le carillon de Postel fut le dernier à être fabriqué par Alexius Jullien. Il s'agissait de sa troisième mission en tant que fondeur de carillon. A moins peut-être, éventuellement la quatrième. En effet, il nous est connu qu’en 1717 ou peu de temps après, le monastère de la Chartreuse de Lier avait acheté un carillon qui avait déjà disparu à la fin du 18ème siècle. Ce carillon comportait 34 cloches. Le fondeur nous est toujours inconnu, mais il est bien évident de supposer que les moines avaient ordonné la fonte de leurs cloches à Jullien, comme étant habitant de la ville.
Toutefois, aucun élément de preuve n’est à notre disposition. En cette période plus particulièrement, Alexius Jullien a commencé à effectuer une recherche en vue d’obtenir un compagnon permanent. Malgré les âges concordants, ce ne seront pas, comme nous l'avons vu, ses fils. En 1727, il a coulé une cloche avec Gulielmus van Everbroeck. Cette cloche pesait 215 kg, elle était destinée à l’église Sint-Willibrord de Kleine-Zundert (commune de Zundert, Brabant Néerlandais). Cette cloche porte très clairement le cachet de Jullien, il s’agit de la même décoration. La frise utilisée est celle dans laquelle les deux hommes sont poursuivis par la mort. Au sujet de ce Van Everbroeck et qui il était, nous ne comprenons pas très bien. Il était peut-être un fondeur occasionnel. Nous savons qu’il fondit une cloche destinée à l’hôtel de ville de Wouw, un hameau situé près de Zundert.
Il faut supposer que la coopération avec ce fondeur ne fut pas du plus probant. Deux cloches sont réalisées en 1729 et en 1731, il semblerait que les compagnons aidants étaient Ignatius en Stephanus Roelant. A la première date mentionnée, deux voire trois cloches sont fondues pour l’église de la Chapelle à Bruxelles.
En 1731, une cloche de 1376 kg est fondue, elle est destinée à la cathédrale Saint-Michel de Bruxelles. Cette cloche avait une puissance sonore très faible et une sonorité peu éloquente, c’est pourquoi elle a été refondue en 1959. Malgré que Jullien fût le fondeur le plus âgé, s’était-il basé sur les deux compagnons fondeurs du nom de Roelant ? Ce ne serait pas improbable.
Au fur et à mesure, tout devient de plus en plus calme autour de la personnalité d'Alexius Jullien. En 1732, seules deux cloches sont connues de lui, cette fois-ci réalisées par lui seul. L'une était destinée à Geel (Anvers) et l'autre était une refonte d’une cloche du carillon de Lier. En 1733 enfin, il réalisa son dernier travail de fondeur.
Dans l'histoire de cette dernière mission, nous lisons que Jan de Hondt, horloger à Anvers, estimait que le tambour de Malines, que Willem Witlockx avait fait (ce dernier est décédé en 1733), était une magnifique pièce. C'était particulièrement approprié pour le carillon de la cathédrale Saint-Rombaut. Alexius Jullien, fut recommandé par Jan de Hondt, afin de couler ce tambour. Ce tout nouvel accord a été daté du 7 Juillet 1733. Il prévoyait, entre autres, que le laiton serait mis à disposition par la ville et que la ville pourrait contribuer à construire un four et fournir le bois avec lequel le four doit être alimenté.
Les coûts évoqués étaient de cinq suivers (cents) par Livre de métal à mettre en œuvre afin d’obtenir l’objet complet. Une fois coulé, le tambour devait être en ordre de marche afin d’être percé de nombreux trous carrés, à savoir parfaitement lisses et sans boursouflures intérieures, permettant ainsi de composer la chanson à jouer sur l’ensemble de cloches. Ensuite, le tambour serait inséré par Jan de Hondt dans un cadre de fer, construit à cette fin, puis relié aux cloches de la tour. Tout laisse à penser que le travail de Jullien fut un succès, car déjà le 3 septembre 1733, le nouveau tambour de carillon est utilisé à Malines. Avec Jan de Hondt toutefois, le juge fut moins heureux. Durant de nombreuses années, la tâche de mettre les cliquets ne fut pas exécutée. Seulement en 1737, le nouveau tambour pourrait être mis en service.
Durant ce temps, d'autres questions furent également été examinées. Le carillonneur de la ville, Jan Joseph Colfs avait en effet proposé de remplir à nouveau les piliers de fer du cadre dans lequel le tambour devait être placé initialement. Dans un premier temps, cela n’était pas ressenti comme nécessaire, mais lorsque Colfs a plaidé encore une fois vigoureusement afin de faire pencher la balance, à ce moment-là le magistrat a pourtant cédé. Afin de compléter le travail mené par Alexius Jullien, Jan de Hondt fit appel au fondeur de cloches Joris du Mery, beau-frère de Hondt. Le magistrat demanda d'allumer le feu du four d’une voix pour le moins trainante.
Le fondeur Georges du Mery, que nous venons de rencontrer à cette occasion, avait déjà travaillé avec Alexius Jullien, en 1733, lors de la coulée de sa dernière cloche en date, réalisée pour Grobbendonk (Anvers). L'année précédente, un deuxième compagnon de Jullien avait été un certain J.F. Moons. Avancer que celui-ci est le même personnage que le Moons français, qui en 1740 coula la deuxième cloche du carillon de Lier, serait assez compréhensible, mais jusqu’à présent, cette assertion n’a pu être établie. La cloche en question, la cloche Notre-Dame, noble cloche parmi d’autres, avec un poids de 2500 kg, a été de nouveau refondue en 1781 par l'Anversois Joannes Huart.
En contraste avec les travaux de Moons, le jeune Du Mery deviendra un excellent fondeur et la notoriété sera acquise de loin par ses carillons remarquables, datant des années 1742-48, notamment pour le Halletoren de Bruges. Compte tenu de ses compétences particulières en matière de conception de carillon, il allait être amené à abandonner sa ville. Jamais plus il ne quitterait Bruges. Avant cela, il vivait avec sa femme Maria de Hondt à Anvers, où il a été enregistré le 21 mars 1736 en tant que citoyen de la ville. Etait-il un élève d'Alexius Jullien ? Cela ne semble en aucun cas improbable. Son beau-frère Jan de Hondt connaissait bien Alexius Jullien. Ils ont tous les deux travaillé ensemble de nombreuses années à Eindhoven. Du Mery serait éventuellement entré en contact avec le milieu des cloches par sa femme, et se serait trouvé tellement séduit qu'il en aurait choisi sa profession.
Alexius Jullien était à cette date d'ores et déjà décédé. Il est mort à Lier le 11 décembre 1734. Deux ans plus tôt, il venait de se marier pour une quatrième, à savoir le 17 Février 1733 avec Maria Stobbaerts. Dans l’acte de mariage, la description a été ainsi faite « cum disp. in 2 bannis ». Le décès d’Alexius Jullien marque la fin d’une certaine période. Non pas parce qu'il ait été un de ces fondeur de carillon exceptionnel et un fondeur compétent, mais plutôt parce qu'il appartenait au premier groupe de fondeurs élevé dans l'art des frères François et Pieter Hemony, art que Melchior de Haze a continué. Le plus brillant élève de ce groupe, Claes Noorden, était déjà décédé en 1716 à Amsterdam.
Ensuite, sont arrivés Andreas Frans van den Gheyn décédé en 1732 à Louvain et William Witlockx, décédé à Anvers en 1733. En 1734 mourut Alexius Jullien. C'était la même année qu'un autre fondeur de cloches lorrain, à savoir Antoine Bernard. Un parcours à peu près semblable, mais dans un autre lieu, il tente de créer un carillon en 1732 Hasselt (Limbour Belge) lequel fut fustigé par une réprobation générale. De nouveaux fondeurs de carillon tracent leur route. Les plus importants étaient le susdit Joris du Mery (1699-1784) et Andreas Jozef van den Gheyn (1727- 1790). Ils ont tous deux éminemment porté l'art du carillon et de l’accordage comme étant un art qu’Alexius Jullien a peut-être jamais complètement maîtrisé, mais qui d'autre part, il poursuivait malgré tout inlassablement. Tout au long de sa vie en conséquence, il se distingua de ses collègues lorrains, région de laquelle il avait vu le jour.
Les cloches de ces fondeurs sont :
NICOLAS JULLIEN
1686 - Hellimer (France).
1688 - Beek, gem. Ubbergen (Gueldre), Ned. Herv. Kerk.
ALEXIUS JULLIEN
1689 - Handel, gem. Gemert (Nederlands Brabant).
1689 - Handel, Zusterhuis.
1689 - Mortel, gem. Udenhout (Nederlands Brabant). H. Antonius.
1691 - Maaseik (Limbourg Belge), parochiek.
1692 - Gerdingen (Limbourg Belge).
1692 - Roggel (Nederlands Limburg), H. Petrus.
1692 - Weert (Nederlands Limburg), H. Martinus.
1694 - Lichtenvoorde (Gueldre).
1695 - Beers (Nederlands Brabant), H. Lambertus.
1695 - Gennep (Nederlands Limburg), N.H. Kerk
1695 - Ledeacker, gem. Oploo (Nederlands Brabant). 53 cm. H. Catharina.
1695 - Oeffelt, (Nederlands Brabant). 101 cm.
1696 - Best (Nederlands Brabant). H. Odulphus. 125 cm.
1696 - St.Oedenrode (Nederlands Brabant), Knop, 149 cm.
1696 - Oirschot (Nederlands Brabant), H. Petrus, 139 cm. Oorspronkelijk 4 klokken ?
1698 - Eindhoven (Nederlands Brabant), Gr. Kerk circa 6000 lb
1698 - Waalre (Nederlands Brabant), H. Willibrord. 94 cm.
1698 - Zaltbommel (Gueldre). N.H. Kerk, 129 cm.
1698 - Zaltbommel, Raadhuis ? Dezelfde als vorige ?
1699 - Borgharen (Nederlands Limburg), 68 cm.
1699 - Effeneert-Maaseik (Limbourg Belge) ?
1699 - Leende (Nederlands Brabant). 113 cm. H. Petrus Banden, 106 cm.
1700 - Baarlo, gem. Maasbree (Nederlands Limburg) ? + 2 klokken; alleen archivalisch.
1700 - Balen (Anvers), parochiekerk. Samen met F. Cnapen.
1700 - Balen (Anvers), St. Andreas 120 cm. Samen met F. Cnapen.
1700 - Someren (Nederlands Brabant). + 2 klokken, alleen archivalisch bekend.
1701 - Grathem (Nederlands Limburg), H. Severinus ?
1702 - Steenokkerzeel (Brabant Belge), 69 cm.
1704 - Kozen (Limbourg Belge), Cortenbosch, 700 kg.
1704 - Lier (Anvers), Stadhuis ? uurklok
1704 - 1707 - Lier (Anvers), beiaard oorspronkelijk vermoe St. Gummarus delijk 35 klokken.
1707 - Lier (Anvers) St. Gummarus trommel.
1707 - Erps (Brabant), St. Amandus.
1707 - ltegem (Brabant), St. Guibertus.
1708 - Viersel (Anvers), kerk.
1708 - Lier (Anvers), St. Gummarus.
1708 - Meerhout (Anvers), Grafkapel.
1709 - Olland (Nederlands Brabant), gem. St. Oedenrode, H. Martinus.
1709 - Wilsele (Brabant), Putkapel.
1709 - Antwerpen, St. Andries.
1709 - Oud-Gastel (Nederlands Brabant), H. Laurent.
1710 - Kontich (Anvers), St. Martinus.
1710 - Duffel (Anvers), St. Martinus.
1710 - Duizel, gem. Eersel (Nederlands Brabant). H. Johannes' Geboorte.
1712 - Lier (Anvers), St. Gummarus.
1713 - Swartbroek (Nederlands Limburg).
1713 - Roermond (Nederlands Limburg).
1714 - Laffeld, Kr. Heinsberg (Allemagne), R.K. Kerk.
1715 - Lier (Anvers), St. Gummarus.
1715 - Montfort (Nederlands Limburg), H. Catharina.
1715 - Waterlandkerkje, N.H.Kerk.
1716 - Destelbergen, O.L. Vrouw ter Sneeuw.
1716 - Turnhout (Anvers), Begijnen.
1717 - Tessenderlo (Limbourg Belge), St. Martinus.
1718 - Baal (Brabant), St. Anna.
1719 - Lier (Anvers) St. Gummarus.
1720 - Deurne (Nederlands Brabant), St. Willibrord.
1721 - Meldert (Nederlands Limburg), St. Willibrord. 59 cm.
1722 - Olmen (Anvers), H. Willibrord. 81 cm.
1722 - Eindhoven (Nederlands Brabant), Stadhuis beiaard.
1723 - Helmond (Nederlands Brabant), St. Lambertus.
1724 - Reet (Anvers), Mar. Magdalena
1726 - Oostakker (Oost Vlaanderen), parochie kerk.
1726 - Wortel (Anvers), St. Jan Bapt.
1727 - Klein Zundert, gem. Zundert (Nederlands Brabant), St. Willibrordus.
1728 - Tielrode (Oost Vlaanderen).
1729 - Bruxelles - Brussel, Kapelkerk.
1730 - Borgloon (Limbourg Belge), Gasthuiskap.
1731 - Bruxelles - Brussel, Michielskathedraal.
1732 - Geel, (Anvers), Kapel v. Elsum.
1732 - Lier (Anvers), St. Gummarus.
1733 - Mechelen, St. Rombout beiaard
1733 - Grobbendonk (Anvers).
JOSEPH JULLIEN
1687 - Schrozberg (Allemagne).
1692 - Veen (Nederlands Brabant), Ned. Herv. Kerk 123 cm.
1693 - Drevenack (Düsseldorf), Evang. Kirche.
1694 - Wiesensteig (Allemagne), gelui.
1695 - Stockheid (Heilbronn), 101 cm. (Allemagne).
1696 - Michelbach a.d. Bilz (Allemagne).
GODEFROY JILLIEN & JEAN PETIT
1717 - Oosterholt (Nederlands Limburg).
1717 - Posterholt (Nederlands Limburg).
1718 - Gemert (Nederlands Brabant), Joh. de Doper, 125 cm.
André Lehr