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Les petits fondeurs de cloches du Bassigny


(Une biographie des petits fondeurs du Bassigny ayant travaillé en Belgique)


Une cloche Pierre Boitel. Photo : Irpa.

Cet article met un point final sur "l'enquête campanaire", si l'on peut l'appeler de la sorte, au sujet des fondeurs du Bassigny ayant réalisé une ou des cloches en Belgique (selon les frontières actuelles). Nous nous sommes attachés jusqu'à présent à décrire les fondeurs les plus imposants : les Régnault, Habert, Deforest, Gaulard, etc. Ils sont relativement nombreux, une trentaine.

A côté de ça, une foule de petits fondeurs se sont promenés en Belgique de manière tout à fait épisodique. On trouve les concernant des registres de fonte de une, deux, voire quelques cloches. Ces fondeurs sont nombreux, ils sont 28. Cet article ne prétend nullement classer ces fondeurs comme mineurs d'un point de vue général - certains ont eu une production volumineuse en France. En cet article, le sujet est volontairement restreint à la question : que s'est-il passé lors des campagnes en Belgique ?

D'après le Recib, qui par la triste force des choses devient le seul document de référence en la matière, les fondeurs dont nous parlons ici sont listés ci-dessous. Ils sont :
* ANTOINE Antoine, de Robécourt.
* ANTOINE Nicolas II, de Robécourt.
* BOITEL Pierre, d'Illoud.
* BOULANGER Nicolas, peut-être de Colombey-Lez-Choiseul.
* BROCHARD Aumond, [Nous est inconnu].
* BROCHARD Jean, de Doncourt ou Levécourt.
* COCHOIS Dominique, de Champigneulles.
* DELESPINE François, de Doncourt.
* DELESPINE Nicolas, de Doncourt.
* DELVAULX Nicolas, [Nous est inconnu].
* DEPOISSON Jean, de Levécourt.
* DUBOIS Joseph, de Maisoncelles.
* DUBOIS François-Anathase, de Damblain.
* FREMY Mammès, [Nous est inconnu].
* GARNIER François 2, de Levécourt.
* GOUVENOT Claude, [Nous est inconnu].
* HUMBLOT Claude, [Nous est inconnu].
* LOISEAU Claude-François, de Robécourt.
* MICHELIN Pierre, de Lanques ou Levécourt (?).
* MILLOT René, de Vrécourt.
* MORLET Jean, [Nous est inconnu].
* RACLE François, de Damblain.
* RENAUD Claude, de Goncourt.
* SEUROT Antoine, de Levécourt.
* THOUVENEL Pierre.
* THOUVENEL Nicolas Bonnaventure.
* CHAPELLE Jean II, de Damblain ou Outremecourt.
* CHAPELLE Nicolas.

***

* ANTOINE Antoine
Fondeur provenant de Robécourt, né en 1784 et décédé en 1845.
Connu en Belgique sous deux biais, la fonte de la cloche de Morialmé avec Claude-François LOISEAU, et une série de campagnes avec son père Nicolas II ANTOINE. Vu les dates de fonte, entre cinq et dix campagnes sont réalisées, s'étalant de 1803 à 1821. La quasi-totalité est identifiée sous le terme ANTOINE Nicolas & Fils.

Antoine ANTOINE est le fils de Nicolas II ANTOINE. Il se marie avec Marguerite-Catherine LOISEAU, c'est ainsi qu'il deviendra le beau-frère de Claude-François LOISEAU. Cela débouchera sur la constitution d'une société nommée ANTOINE-LOISEAU. Antoine ANTOINE est un fondeur exclusivement itinérant. Sa carrière de fondeur durera une quarantaine d'années.

Notons qu'Antoine ANTOINE a collaboré avec Joseph DROUOT, bien que cela ne débouche sur aucune cloche en Belgique. Il aurait aussi accompagné les campagnes de Pierre COURTEAUX. En comptant les réalisations d'ANTOINE Nicolas & Fils, cela correspond à 19 cloches. Ces réalisations sont très méconnues en Belgique étant donné qu'il n'en reste plus aucune existante à ce jour.

* ANTOINE Nicolas II
Fondeur provenant de Robécourt, né en 1747 et décédé à date inconnue.
En première noces, il a trois enfants, dont Antoine ANTOINE, fondeur de cloches. En seconde noces, il a une fille, Marie-Thérèse ANTOINE, qui se marie avec Pierre COURTEAUX. Antoine ANTOINE est donc le demi-frère du fondeur Pierre COURTEAUX.

De ce fondeur, nous ne savons rien.

* LOISEAU Claude-François
Fondeur provenant de Robécourt, né le 30 mai 1789 et décédé le 20 avril 1843.
Il ne se doutait certainement pas qu'il serait suivi d'un Claude François plus célèbre que lui !

Beau-frère d'Antoine ANTOINE, il prend son écolage en matières campanaires auprès de ce fondeur à peine âgé de 5 ans de plus que lui. A partir de 1809, les collaborations deviennent fructueuses. Deux jeunes gens de 20 et 25 ans parcourent la Belgique à la recherche de commandes. De Claude-François LOISEAU exclusivement, il est connu deux cloches en Belgique. Ce sont des cloches à l'épigraphie proche de celle de Courteaux. Ce sont des cloches honnêtes, simples et franches.

* BOITEL Pierre
Fondeur provenant d'Illoud, tout petit village mais grand fournisseur de fondeurs en campagne(s) en Belgique.
Né le 4 novembre 1765 et décédé le 24 mars 1851 à l'âge respectable de 85 ans. Berthelé mentionne mars, Ronot mai. Mars est exact vu l'acte de décès enregistré : à deux heures de l'après-midi, François HUMBLOT maire, décédé à son domicile à l'âge de 85 ans. Fils de Claude BOITEL et d'Elisabeth CHEVRESSON. Il se marie avec Jeanne MICHELIN le 18 janvier 1803. Actif comme fondeur jusqu'à ses 70 ans. Il travaille essentiellement en France, mais aussi au Luxembourg et dans les régions rhénanes voisines.

Ses cloches connues en Belgique sont au nombre de 4. Deux sont exécutées seules, deux autres le sont avec François DUBOIS et Claude RENAUD. Les épigraphies sont fort soignées. Les anses comportent une feuille stylisée. Après son décès, son neveu DUBOIS-DUFOUR prend sa succession.


La signature de Pierre Boitel sur son acte de mariage.

* RENAUD Claude
Fondeur provenant de Goncourt, petit village du Bassigny, et d'ailleurs seul fondeur connu en ce village, ce qui est rare concernant le Bassigny. Né le 21 janvier 1786 et décédé le 22 mars 1863. Fils d'Henri RENAUD et de Jeanne ROLLET. Il se marie le 18 novembre 1811 avec Anne JULLIOT.

Berthelé le décrit comme réalisant de nombreuses campagnes en Allemagne. Il était surnommé "l'abbé Sieyès" ; nous ignorons si cela a quelque chose à voir avec Emmanuel-Joseph SIEYÈS. Au sujet de Claude RENAUD, Berthelé le situe systématiquement à Doncourt, ce qui est une erreur. Les actes nous renseignent une vie à Goncourt.

Quasiment inconnu en Recib, on le rencontre lors d'une campagne à Burg-Reuland, avec Pierre BOITEL, François DUBOIS. Serait-ce parce qu'il parlait allemand ? Nous l'ignorons. De ce fondeur discret, nous ne savons rien d'autre.

A ce sujet, Francis ROBIN nous précise :

Claude RENAUD, Berthelé le situe systématiquement à Doncourt, ce qui est une erreur. Les actes nous renseignent une vie à Goncourt.

Mais une cousine affirmait que nos ancêtres Claude Re(g)nauld de Doncourt étaient aussi maîtres fondeurs, comme l’affirme sa page sur généanet.

Résumé :

Claude Renauld né le 31/12/1701 à Doncourt, maître Fondeur de Cloches
x le 18/01/1724 à Doncourt
Élisabeth Martin née le 02/10/1695 à Doncourt (source MMA)
> Claude RENAULD, 19/12/1725 - 28/07/1791 - Doncourt Maître Fondeur de Cloches - Cultivateur
x 18/04/1758 à la chapelle des Gouttes Fresnoy (source MMA)
Michèle BARRAT 2/04/1738 à Breuvannes - 20/09/1787 - Doncourt
>> Jean Claude RENAULD 31/12/1760 - 16/03/1843 - Doncourt
x 8/01/1787, Doncourt
>> Catherine SUDRE, née le 16/02/1763 - 22/04/1843 à Doncourt ...

Suite à des échanges réticulaires, ma cousine m’a envoyé l’acte de mariage de Claude Regnauld fils, maître fondeur, de Doncourt (cf. PJ ci-après).Tout le monde a donc raison : vous-même, Berthelé et ma cousine : il y a trois Claude Re(g)nauld fondeurs de cloche dans le Bassigny.


Une vue de Goncourt. Photo : Google.

* DUBOIS François-Anathase
Fondeur provenant de Damblain, né le 9 septembre 1744 et décédé le 3 janvier 1817. Est connu comme ayant réalisé une campagne commune avec Pierre BOITEL et Claude RENAUD. Les dates mentionnées sont 1793 et 1798. Nous imaginons qu'un problème de lecture affecte ces données, il s'agit probablement de 1793, les numéros 3 étant parfois difficiles à lire. Connu sous le prénom seul de François et non François-Anathase. L'analyse ne laisse que peu de doutes quant à un doublon (le François DUBOIS de Damblain né en 1693 est décédé en 1756).

Fils de Nicolas II DUBOIS, fondeur et frère de Joseph-François DUBOIS, fondeur. Ses travaux campanaires semblent largement appréciés. Il est qualifié de Maître-Fondeur. Ses travaux se retrouvent dans les départements voisins, mais partent aussi jusqu'en Suisse.

Non évoqué par Berthelé, nous ne saurons que très peu de ce fondeur.

* DUBOIS Joseph
Fondeur provenant de Maisoncelles, né le 19 janvier 1784 et décédé le 10 avril 1846. Beau-frère de Pierre BOITEL d'Illoud.
Lors de ses campagnes, il favorise les départs vers l'Allemagne, en compagnie de Pierre BOITEL. Très peu connu en tant que fondeur, il semble avoir eu une activité limitée. Il accompagne BOITEL et RENAUD dans une (ou deux) campagne(s) vers Burg-Reuland.
Maire de Maisoncelles de 1831 à 1846.


Les signatures de Joseph Dubois et Pierre Boitel.

* FREMY Mammès
Ou "Mammes" sans accent. Fondeur originaire du Bassigny nous étant très peu connu. Il serait nommé, d'après André Lehr, Mamertus Fremy, ou dans la version latinisée, Formica Fremy. Son nom peut prendre la forme Frimigey. Il est cousin germain des frères Hemony. Cela pourrait expliquer pourquoi l'on retrouve des productions des Fremy aux Pays-Bas, notamment Amsterdam. En effet, nous y connaissons Claudius, Claudy, Claude Fremy, proche des fondeurs Hemony.

Une source douteuse (Wikipedia), mentionne que Claude Fremy (1646-1699) et Mammès Fremy, beaucoup plus compétent (1651-1684), cousins au second degré des Hemony, étaient élèves au sein de la fonderie Hemony.

Mammès serait actif en tant que fondeur dans le milieu du XVIIè siècle, serait décédé en 1669 d'après André Lehr. En Belgique, serait connu pour une cloche à Niel en 1713. Problème de datation ou de bonne identification ? Rien n'est aussi peu évident. En effet, Mammès a trois enfants : Jean II, Claude et Mammès II, tous trois fondeurs de cloches.

De ce fait, il est préférable de dire que nous ne savons rien de ce fondeur, d'autant plus que nous ne possédons aucun acte.

* GOUVENOT Claude
Nous connaissons extrêmement peu ce fondeur. Il pourrait s’agir de Claude GOUVENOT « le jeune ». Né le 9 février 1705 à Romain-sur-Meuse. Décédé le 25 mars 1777 en même lieu, à l’âge de 72 ans. De parents : Claude GOUVENOT « l’aîné » et Jeanne BERNARD. Marié avec Anne MOREL en 1732. Importante campagne en Pas-de-Calais, en compagnie de Pierre GUILLEMIN et Raymond GOUVENOT ; Accessoirement aussi avec Charles BAUDOUIN.

Son filleul Claude Gouvenot « Junior » est né en 1736. Il ne peut convenir à notre recherche. En effet, en Recib, nous ne connaissons Gouvenot que dans le cadre d’une seule cloche : Deftinge en 1736. A distinguer aussi de Claude Gouvenot « l’ancien », 1630-1691 et Claude Gouvenot « l’aîné », 1670-1750.

* BOULANGER Nicolas
Il est connu comme ayant travaillé à Tournai en 1740, avec Nicolas DUBOIS, fondeur de Damblain. Nous ne gardons pas trace de ce passage en Belgique. En effet, il ne lui est connu aucune cloche inventoriée à l'heure actuelle. De ce fait, nous nous bornerons à citer qu'il s'agit d'un fondeur de Colombey-Lès-Choiseul, né en 1692 et décédé en 1770.

Les THOUVENEL
Concernant les Thouvenel ayant réalisé une ou des cloches en Belgique, ils sont mal connus et des surprises peuvent exister. Il nous est connu des enregistrements de Maurice Thouvenel : THOUVENEL Ignace Joseph, THOUVENEL Jean, THOUVENEL Jean-François, THOUVENEL Michel, THOUVENEL Nicolas-Bonnaventure et THOUVENEL Pierre. Henry RONOT connaît quant à lui : THOUVENEL Jean 1, THOUVENEL Jean 2, THOUVENEL Jean-François.

A priori, seuls deux fondeurs nous intéressent ici : THOUVENEL Nicolas Bonaventure d'Outremécourt et THOUVENEL Pierre.

* THOUVENEL Pierre
Nous ne possédons strictement aucune trace biographique le concernant.

Nous lui attribuons :
- Arendonk, en 1806, avec Louis-François REGNAULT et Clément II DROUOT.
- Gingelom, Mielen-Boven-Aalst, en 1810, avec Louis-François REGNAULT et Clément HABERT.
- Lessines, en 1811, avec Louis-François REGNAULT et Clément HABERT.
- Verviers, en 1810, avec Louis-François REGNAULT.
- Jodoigne, en 1812.

* THOUVENEL Nicolas-Bonnaventure
Nous ne possédons quasiment aucune trace biographique le concernant.
S'il s'agit de la bonne personne, nous localisons dans les actes qu'il serait fils de Joseph SIMON, fondeur de cloches, et Marguerite CHEVRESSON. Il se marie le 4 mars 1788 à Illoud, avec Jeanne SIMON.

Nous lui attribuons :
- Mechelen (Malines), en 1807, avec Clément II DROUOT.
- Tienen, Oplinter, en 1808.


La signature de Nicolas Thouvenel.

* DELESPINE François et Nicolas.
Tous deux originaires de Doncourt. Ces deux frères ont une production de bonne réputation, ils fondent pour des cathédrales, quelquefois des cloches de tonnage relativement important. Actifs dans le milieu du XVIIè siècle, ils agissent assez tôt dans le Bassigny. Ils peuvent être considérés comme des précurseurs. Leur nom peut s'orthographier DE L'ESPINE, DE LESPINE.

Ils partent régulièrement en campagne avec un certain Nicolas CHABOTEAU, que nous pensons pouvoir inclure dans la liste des fondeurs du Bassigny. Toutefois, nous ne possédons strictement aucune information le concernant, pas même un acte. En France, ils collaborent aussi avec François MICHELIN. En France, ils sont connus pour 7 cloches, s'étalant de 1633 à 1664. Cette période est parfaitement concordante avec les activités en Belgique (1628-1643).

* François est né à date inconnue (début XVIIème siècle) et décédé aux alentours de 1676.
Il se marie avec Anne BRETON.

* Nicolas est né à date inconnue. Fils De François Delespine, de Graffigny-Chemin. En principe, frère de François Delespine. Serait décédé après 1683. Il se marie le 15 février 1649 avec Anne DHOUÉ. Cela pose question car il devait être marié avec Nicole DELAPAIX, le 18 janvier 1643. Il existe deux actes contradictoires. En ce second acte, il fut marié par Nicolas GAY, curé de Liffol, frère de Anne DHOUÉ. Une question reste donc ouverte.

Nous leur attribuons :
- Avelgem, Kerkhove, 1643. A deux.
- Brugge, 1643. A deux.
- Gent, 1628. François DELESPINE et Nicolas CHABOTEAU.
- Ieper, Boezinge, 1639. Nicolas DELESPINE.
- Roeselare, 1631. Nicolas CHABOTEAU, François DELESPINE.
- Tielt, 1640. A deux.
- Irchonwelz, 1642. Nicolas seul.

* CHABOTEAU Nicolas & Jean
Fondeurs actifs dans la première moitié du XVIIè siècle, avec les Delespine. Ils pourraient être originaires du Bassigny, nous n'en avons toutefois aucune trace. A ne pas confondre avec le Jean (Jehan) Chaboteau originaire d'Orléans, dont les réalisations sont toutes de début 1500.


Une vue de Doncourt. Photo : Google.

* HUMBLOT Claude
Nous ne savons rien de ce fondeur, dont les variations de nom sont Claude HUMBLOT, Claude HUMBELOT et Claude HUMBERT. Pour chacune des variations, il y a une foule d'actes... En Belgique, il est connu pour deux cloches bien identifiées, délimitant une période de 1661 à 1667. En France, les enregistrements sont plus flous. La période est bornée à 1641 à 1661. Henry Ronot l'identifie sous le nom Claude Humbert, de Levécourt. Les enregistrements de cloches réalisées semblent concordants.

Selon les informations de Herman Swinnen : Dans un inventaire des clochers de l'église de Rotselaar, réalisé en 1735, la première cloche était coulée par Humblot en 1679, donc quelques années plus tard que 1667. L'ouvrage décrit : Eerst met permissie vanden eerw heere pastoor van Rotselaer op den voors (chreve) klocktoren bevonden eene gescheurde klocke waer op in eenen ronden randt stonden dese woorden ende letteren beginnende aen een teecken van een handt : Sti Petre et anthoni orate pro nobis door liberaletijdt vande gemeijnten heet mij doen gieten sr a.v. panhuijssen meijer sluitende bij forme van een cruijsken. Item op die voors (chreve) klocke stonden alnoch leeger in een ronde dese woorden en letteren beginnende met forme van een handt: c.d.m.i.h.p.i.v.p.g.f.i.v.t. schepenen g.d.p. wvf borgemr deser baenderije van rotselaer, Claudius Humblot me fecit sluitende insgelijckx met forme van een cruijs. Item op die voors (chreve) clocke stondt al noch leeger dese letteren i .. a° 1679.

La deuxième cloche était de la même année, sans que le nom de l'auteur ne figure sur la cloche. Il est assez probable que Claude Humblot en était le fondeur.

* SEUROT Antoine
Fondeur originaire de Levécourt. Aurait été actif en 1616. En procès avec Jean et François SIMON, fondeurs de cloches de Damblain. Connu pour une cloche à Liège en 1618, avec Nicolas III, Jean II et Didier CHAPELLE. Connu en France pour une cloche dans l'Oise. Probablement un lien familial avec Blaise SEUROT de Levécourt. A priori il est aussi lié aux SEUROT de Clermont-Ferrand et Brioude (dont Blaise SEUROT de Clermont, postérieur, Claude SEUROT, François SEUROT et Jacques SEUROT).

* DEPOISSON Jean
Fondeur originaire de Levécourt. Aurait été actif en 1618, avec avec Nicolas III, Jean II et Didier CHAPELLE. A priori, il fait partie de la même équipe qu'Antoine SEUROT. A fondu avec les CHAPELLE à Anderlecht en 1618, à Liège la même année. Ce fondeur nous semble être un aidant et non un indépendant installé.

* MICHELIN Pierre
Il nous est totalement inconnu. Il travaille à Malmedy en 1657. Il est connu comme actif en 1657 et 1671, associé avec Jean BOURLET.

* BROCHARD Jean
Ou plutôt, probablement Jehan BROCHARD, originaire de La Mothe, et actif avec les Plumère.
Connu pour une cloche en RECIB : La ville de Peer en 1641, avec Antoine REGNAULT (La Mothe) et René MILLOT (Vrécourt). Il se déplace vers Doncourt lors de son mariage avec Anne COLLIN. Il est décédé avant 1685. En France, il est pour ainsi dire le seul BROCHARD connu.

* BROCHARD Aumond
Nous ne connaissons rien de ce fondeur.
Il est répertorié en RECIB à Beverst en 1626, à Forest en 1627. Il est identifié en même année et même lieu (Forest), sous le nom : Edmond BROCHARD, avec Louis BROCHARD.

* GARNIER François II
Fondeur originaire de Romain-Sur-Meuse. Né en 1749 et décédé en 1833. Il fait partie d'une assez importante lignée de fondeurs. Il quitte le Bassigny en 1809 et s'installe à Saint-Omer. Quelques années plus tard, il déménage vers Etaples, en 1816. Attention à ne pas confondre avec François GARNIER de Levécourt (XVIIè siècle).

Il collabore régulièrement avec Clément 1 et François DROUOT, Charles BAUDOIN, François GORLIER et Jean-Baptiste DROUOT. Il est le beau-frère de Clément DROUOT, par sa soeur Anne GARNIER, mariée à Drouot.

Nous lui attribuons :
- Ath, Ligne, 1807, avec Clément I DROUOT.
- Velaine, 1803.
- Wasmes, 1804.
- Frasnes-lez-Anvaing, Hacquegnies, date non connue.
- Papignies, 1803.
- Chapelle-à-Wattines, 1804.
- Esplechin, 1806.
- Mourcourt, 1803.
- Thimougies, 1803.
Visiblement, les campagnes en Belgique se sont bornées à 1803-1806, puis une petite promenade en 1807. Cette période a été fort courte, vu la carrière de l'auteur.

* RACLE François I
Fondeur originaire de Damblain, fils de Nicolas I RACLE. Date de naissance et de décès inconnus. Il se marie avec Catherine BRIOT. Il est le beau-père de Claude VOILLOT.
Il participe à une coulée de 20 cloches à Liège en 1621, avec Nicolas III et Jean CHAPELLE. En 1618, il se trouve en procès avec Antoine REGNAULT et Nicolas BROCHARD. En 1628, il est en procès avec François CHEVILLOT.

* DELVAULX Nicolas
Il nous est totalement inconnu, nous pensons qu'il s'agit d'une faute d'orthographe.

* MILLOT René
Il est le seul fondeur connu originaire de Vrécourt, actif dans la première moitié du XVIIè siècle. Actif en France en tant que fondeur en 1619, 1622 et 1640. Berthelé le nomme René MILLION, cela semble être une erreur d'appréciation. En Belgique, actif à Peer en 1641, avec Antoine REGNAULT et Jean BROCHARD.


Une vue de Champigneulles-en-Bassigny. Photo : Google.

* COCHOIS Dominique
Les Cochois sont une dynastie de fondeurs de cloches, originaire essentiellement du petit village de Champigneulles-en-Bassigny. S'ils ont eu une influence non négligeable sur le patrimoine campanaire français, le parcours en Belgique de Dominique est anecdotique. En effet, nous lui attribuons les deux réalisations suivantes, sans que d'autres cloches COCHOIS existent :
- Anlier, date non connue, en compagnie de Jean-Baptiste CHEVRESSON.
- Carlsbourg en 1818.

Né le 23 novembre 1756 et décédé le 23 novembre 1842 à l'âge respectable de 86 ans. C'était le jour de son anniversaire. Il est originaire de Champigneulles. Fils de Dominique COCHOIS et de Marie HEURION (l'orthographe Henrion de Ronot est une erreur). Frère des fondeurs Pierre-François I COCHOIS, Jean-Baptiste I COCHOIS et Jean-Nicolas COCHOIS. Il est apprenti chez son oncle Jean-Baptiste I COCHOIS de 1778 à 1780. Il se marie le 23 février 1791 avec Catherine BARRARD. Sa production est assez limitée, les collaborations avec Jean-Baptiste CHEVRESSON sont fréquentes.

* MORLET Jean
A longtemps été enregistré dans le REFOND belge comme Jean-Baptiste MORLET, accompagné d’un Joseph MORLET. C’est faux ! Car vu les cloches enregistré en RECIB, c’est anachronique de 200 ans (rien que ça !!). La personne nous intéressant signe Joannes MORLET, nous supposons qu’il s’agit d’un certain Jean MORLET. Nous n’en connaissons aucun avec précision. Tout juste pouvons nous dire qu’un certain Jean MORLET se marie avec Françoise DOUÉ le 28 janvier 1716. Il demeure à Germainvilliers. Information nous concernant ou pas, nous ne le savons pas…

Nous identifions un Jean MORLET qui travaille systématiquement avec les PLUMERE de La Mothe. A ce Jean MORLET, nous attribuons : Haneffe, 1701. Huy, 1700 et 1709. Sluizen, 1709. Turnhout, 1700.

* CHAPELLE Jean II
Fondeur originaire de Damblain. Né vers 1602. Fils de Nicolas I CHAPELLE. Probablement le frère de Didier CHAPELLE. Il se marie avec Françoise HUMBERT.

Les travaux lui étant attribués en Belgique :
- Fleurus, en 1623. Seul fondeur.
Ainsi que ceux listés avec Nicolas II-III CHAPELLE.

* CHAPELLE Nicolas II et III en même temps
Tout laisse à penser qu'il existe des confusions dans les attributions entre Nicolas II et III, cela peut se comprendre...

Fondeur originaire de Damblain. Né vers 1635, décédé vers 1690. Fils de Jean II CHAPELLE. Il se marie avec Marie THOUVENEL (et non Marthe) en première noces le 22 avril 1659, puis avec Françoise RENARD en secondes noces. Son premier mariage est réalisé à Outremécourt. Il a participé à la réalisation du bourdon Emmanuel de la cathédrale de Paris, avec Florentin LE GUAY.

Dans la seconde partie du XVIIè siècle, il déménage vers Langres, tout en ayant eu une période où il logeait à Paris. On imagine sans trop s'aventurer qu'il est chassé du territoire lors du second siège de la forteresse de La Mothe.

Les travaux lui étant attribués en Belgique :
- Anderlecht, en 1618, avec Jean II CHAPELLE et Jean DEPOISSON.
- Liège, en 1618, avec Jean II CHAPELLE et François RACLE.
- Liège, en 1621, avec Jean II CHAPELLE, Didier CHAPELLE et Antoine SEUROT.
- Visé, en 1625. Seul fondeur.

A savoir qu'il existe des cloches d'Alexius CHAPPEL en Belgique (1683). Cela n'a pas l'air d'être lié à nos CHAPELLE ici présents.


Le premier acte de mariage de Nicolas III Chapelle (au dessus de la croix).

Bibliographie
-Dictionnaire des facteurs d'instruments de musique en Wallonie, Malou Haine, Nicolas Meeùs.
-Dictionnaire des fondeurs de cloches du Bassigny, Henry Ronot.
-Base de données de l'IRPA reprenant le fonds De Beer.
-Centre généalogique de la Haute-Marne.
-Joseph Berthelé, Mélanges, Campanographie ancienne et moderne. 1906. Belgique et Prusse rhénane.
-Maurice Thouvenin, relevés généalogiques sur les fondeurs du Bassigny. Edité au profit des chercheurs.

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