Une cloche de
Jacques Feraille. Photo : IRPA.
FERAILLE Jacques
Fondeur de cloches établi à Namur. Les dates de naissance et de décès sont inconnus. Il est actif en tant que fondeur local au moins de 1698 à 1725. Il est parfois enregistré en tant que Jacques Ferraille (2R), c'est une faute d'orthographe.
A possédé un frère nommé Joseph FERAILLE. Ce dernier aurait été fondeur aussi étant donné qu'il participe à la fonte de la bancloque destinée à la tour de la collégiale Saint-Pierre-au-Château. Il est cité que tous deux sont maître-fondeurs. Cela témoigne donc d'un savoir faire établi et d'une réputation. Pourquoi n'avons-nous pas enregistré Joseph FERAILLE en tant que fondeur dans le Refond. La réponse est simple, nous n'avons aucune référence bibliographique comme quoi il a signé une cloche. Nous estimons probable qu'il n'ait participé aux réalisations qu'en tant que manoeuvre aidant durant les opérations difficiles.
De Joseph Feraille, il est connu deux chandeliers destinés à l'église Saint-Loup de Namur, datant de 1677. Cette datation (de l'IRPA) nous parait totalement anachronique.
La ville de Namur commande cette bancloque le 9 avril 1698. Il s'agit d'une refonte de la cloche de Jean Falise, qui avait été réalisée en 1371. Cette cloche a été détruite lors du siège de Namur en 1746 (et non 1795 cité erronément dans le DFIM). Lors de cette opération de coulée, ils réalisèrent aussi une petite cloche pour le carillon. Pour ce travail, ils reçurent 160 patacons (« patagon ») : monnaie en argent, écu liégeois valant 8 escalins.
La relation familiale entre Joseph et Jacques est traditionnellement établie comme frères. C'est en tout cas ce qu'on lit à peu près partout. Toutefois, cela n'est pas clairement établi. Le DFIM apporte la nuance comme quoi il peut s'agir de père et fils. Cette nuance est fondée, car de ces deux personnes, il n'existe pas d'acte d'état civil connu.
Les cloches que nous connaissons de Jacques Feraille sont : Namur, bancloque (1698) ; Namur, carillon (1698) ; Bonlez (1698) ; Lathuy (1713) ; Grand-Leez (1718) ; Bioul (1722) ; Fontaine l'Evêque (1725).
La cloche de Bioul mérite une attention particulière. Enlevée en 1943 par les allemands, on possède malgré tout le détail de son inscription. Elle est la suivante : (cloche est éventuellement un mot manquant ?) DECIMALE APPARTENANT AU VILLAGE DE BIOUL. JACK FERAILLE M'A FAIT. PHILIPPE II ROI D'ESPAGNE M'A FAIT FAIRE L'AN 1586. PHILIPPE V M'A FAIT REFONDRE L'AN 1722. Cette cloche a longtemps été enregistrée comme datant de 1586 et étant de Jacques Feraille. C'est un anachronisme et une simple erreur. Elle date de 1722. L'orthographe Jack nous étonne beaucoup, étant donné que le K était très peu utilisé à l'époque.
La cloche de Grand-Leez existe encore. Elle possède parait-il une inscription en latin. Sa traduction est : Le très révérend et très noble Seigneur Bernard de la Perle abbé de Floreffe s'occupa de la fonte de cette cloche pour l'église de Grand-Leez, pendant le pastorat du vénérable Seigneur Edwige Lambollon suivant le canon de la règle de l'abbaye de Floreffe. Jacques Feraille me fabriqua en l'an 1718.
Il est très probablement à ajouter à la liste une cloche pour Jambes en 1713. En effet, il existe un contrat entre la ville et Jacques Feraille, dont l'archive est nommée : 24 novembre 1713. Acte du notaire Borge contenant accord entre la communauté de Jambes et le sieur Jacques Feraille, fondeur de cloches à Namur, pour la fourniture d'une cloche pesant environ six cents livres, à livrer pour la Noël suivant. Cette archive n'existe plus de nos jours.
Les cloches de Jacques Feraille ne manquent pas de soins. Elles possède souvent un rinceau sommital, généralement végétal. Par contre, l'orthographe est désastreuse et certaines lettres sont à l'envers. Quoi qu'il en soit, ce sont de belles cloches.
Bibliographie
- Dictionnaire des facteurs d'instruments de musique en Wallonie, Malou
Haine, Nicolas Meeùs.
- Jean-Louis Antoine, Ce que les lieux disent, cloches et carillons
de Namur.
- Site grand-leez-petit-leez.be, partie 'le clocher'.
- Stanislas Bormans, Cartulaire des petites communes, analyse des pièces.