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Jan Zeelstman


Une cloche de Jan Zeelstman. Photo : IRPA.

Jan ZEELSTMAN fut un fondeur de cloches médiéval, basé à Malines (Mechelen).

Jan ZEELSTMAN est connu sous de très multiples variations orthographiques, dont les principales sont ZELSTMAN, SELSTMAN, ZAMAN, SELTMAN, CELETMAN, Jan et Jean. Le nom Jan ZEELSTMAN est le plus répandu. Comme nombre de fondeurs médiévaux, il n'est connu que par des actes d'état civil et ses réalisations. C'est faible, mais déjà fort intéressant. Zeelstman est un fondeur emblématique concernant le 15ème siècle en Flandre - bien que relativement peu connu des campanologues. Né aux environs de 1410, décédé aux environs de 1475.

Il est né à Vessem, un village de la commune néerlandaise d'Eersel, dans la province du Brabant-Septentrional, à une dizaine de kilomètres à l'ouest d'Eindhoven. Il serait possible de dire qu'il s'agit d'un fondeur néerlandais, mais à l'époque, nous étions dans les Pays-Bas bourguignons. Les frontières d'aujourd'hui n'ont aucun sens. Il est éventuellement possible de dire (vu les dédicaces des cloches) que Jan Zeelstman était d'expression néerlandophone.

Van Doerslaer fixe sa naissance aux environs de 1410. Nous citons l'ouvrage L'ancienne industrie du cuivre à Malines : Fils naturel de Henri Zeelstman et de Elisabeth Ackermans, il se maria en 1435 ; sa naissance peut donc être fixée vers 1410. Son père Henri Zeelstman est fréquemment cité dans les archives de Malines, il était donc lié à la ville de Malines bien que domicilié à Vessem. La famille Zeelstman jouissait à cette époque là d'une situation aisée.

Il se marie en 1435 avec Ida De Greve, provenant de Loën, un village situé entre Wonck et Lixhe, en région liégeoise. Nous ne savons pas si à cette date, il est déjà fondeur, nous pouvons fort bien imaginer qu'il s'agit de la période de son établissement. D'Ida De Greve, il aura deux enfants, Elisabeth Zeelstman et Jeanne Zeelstman. Cette seconde est décédée en bas-âge. En secondes noces, avec Clémence De Becker, il aura une fille dont nous ne connaissons pas le prénom.

Nous ne savons pas de qui il tire son enseignement campanaire. Certains ont imaginé que cela provenait de son père. Cela semble douteux, car nul document ne mentionne un fondeur de cloches Henri Zeelstman.

Quoiqu'il en soit, il progresse probablement à une vitesse fulgurante. Actif en 1439 comme fondeur, en 1441, il est admis dans la corporation des forgerons et qualifié de Meester. Cela signifie qu'à cette date, il n'était déjà plus un débutant. Ses cloches font parties des meilleures de l'époque. Elles ont déjà un profil gothique fort évolué pour l'époque.

En 1441, il migre vers Malines (Mechelen), où il s'installe à proximité de la Dyle. Son atelier se situe Waterstraatje, une impasse démarrant de Hanswijckstraat. Aujourd'hui, l'impasse située au n°37 Hanswijckstraat n'existe plus.

En 1449, son père décède. A cette date, quelques opérations immobilières sont réalisées.

Les travaux de Jan Zeelstman sont nombreux et de très bonne qualité. Par rapport à ses contemporains, il attache une attention toute particulière à la qualité du bronze. Cela explique que nombre de cloches existent encore à ce jour. Au contraire de Peter I Van Den Ghein, les cloches de Zeelstman sont très sobres, voire austère. Nulles autres décorations que des cordons et des dédicaces en textura quadrata.

La liste de ses travaux est la suivante :

1435 - Hoogeloon, Sint-Pancratius - 1 cloche. Pays-Bas, à côté de Vessem.
1439 - Temse - 2 cloches. 7 à 8000 livres.
1442 - Eindhout, Kerk Sint-Lambertus - 1 cloche.
1442 - Westerhoven, Sint-Servatiuskerk (Pays-Bas) - 1 cloche. « Servaes is mijn naam, mijn geluyt zij Gode bequaem. Jan Zeelstman maekte mij MCCCCXLII ».
1443 - Diest, église Saint-Sulpice - 1 cloche.
1443 - Zonhoven, Sint-Quintinus - 1 cloche
1444 - Duffel, Sint-Martinustoren - 1 cloche. « Merten is minen naeme, Min gheluut si Ghode bequaeme, Jan Zeelstman maecte mi int jaar 1444 ».
1445 - Hoogstraten - Il obtient un contrat afin de refondre toutes les cloches de la commune. Le nombre nous est inconnu. Une cloche encore existante à ce jour date de 1444.
1445 - Kleine Brogel - 1 cloche. Provient de Westerhoven.
1446 - Leuven - 1 cloche. 6000 livres. Initialement placée à Saint-Michel, puis déplacée à Sainte-Gertrude.
1456 - Enghien - 1 cloche pour Saint-Nicolas. Fondeur nommé Jean Zaman (?)
1457 - Mechelen, Sint Romboutstoren - 1 cloche.
1457 - Aalst, Belfort - 1 cloche. Similitudes existantes avec la précédente. S'agit-il de la même cloche ?
1457 - Diest - 3 petites cloches.
1458 - Weelde - 1 cloche. A priori 1220 kg. refondue par Michiels SR en 1901.
Le musée des beaux arts de Bruxelles possède une cloche de 1460, identifiée Jan Zeelstman sous réserves.
1462 - Mijnsheerenland, 1 cloche. Pays-Bas.
1465 - 's-Gravenpolder (gemeente Borsele), 1 cloche. Pays-Bas.

André Lehr borne la carrière campanaire de Jan Zeelstman de cette manière : Zijn oudst bekende klok dateert uit 1435, zijn laatste uit 1465. La première cloche serait celle de Hoogeloon aux Pays-Bas. Cela a quelque chose de logique, étant donné que ça se situe à deux pas de son lieu de naissance : Vessem. La dernière cloche, datant de 1465, serait celle de 's-Gravenpolder. En 1462, il fond pour Mijnsheerenland aux Pays-Bas. Aurait-il quitté Mechelen à la fin de sa carrière afin de se rendre aux Pays-Bas ? Nul ne sait y répondre.

Il décède à date inconnue, avant 1475.

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