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L'unité pastorale Sainte-Marie Mehaigne



Cette page est un inventaire campanaire de l'unité pastorale Sainte-Marie Mehaigne.
Cet inventaire a été intégralement réalisé par Pascale Boudart.
Malgré un inventaire RECIB qui se complète peu à peu, il nous est souvent difficile de savoir ce qui existe réellement dans les clochers. Pascale Boudart a réalisé dans ses promenades campanaires un travail exceptionnel et de grande valeur.

L'unité pastorale dont nous évoquons ici quelques traits campanaires comprend les églises suivantes :
Commune de Braives : village de Braives, Avennes, Ciplet, Fallais, Fumal, Latinne, Tourinne-la-Chaussée, Ville-en-Hesbaye.
Commune de Wasseiges : village de Wasseiges, Ambresin, Moxhe, Meeffe.
Commune d'Hannut : Avin, Merdorp.

D'office, on constate un assemblement géographique un peu hétéroclite, ne tenant en tout cas nullement compte des limites administratives fixées par la fusion des communes de 1977 à 1983. L'association ou union de villages d'une unité pastorale n'est pas nécessairement logique d'un point de vue géographique. Parfois éloignés, certains fabriciens s'étonnent eux-mêmes de leur rattachement à cette unité pastorale. Cela peut engendrer des difficultés au curé, devant assurer sa tâche sur des sites aussi éloignés que nombreux. De même, il faut citer la difficulté qu'éprouvent les paroissiens qui souhaitent assister à un office régulier, car il a souvent lieu une seule fois par mois au sein de leur propre paroisse.

Étant donné qu'il s'agit d'un inventaire de campanographie, les données sont volontairement techniques. Si vous souhaitez obtenir des informations sur les fondeurs mentionnés ou effectuer un voyage campanaire plus light, je vous conseille de vous rediriger vers la racine du site.

Braives est une petite entité située en région wallonne, dans la province de Liège. La commune compte presque 6000 habitants. Elle est marquée par un environnement rural, elle est traversée par la Méhaigne. Cette commune se rattache géographiquement à la région naturelle de la Hesbaye.

Wasseiges est une plus petite commune, située à l'ouest de Braives. Elle compte environ 2700 habitants. Le village d'Acosse, entité de Wasseiges et seul manquant de cette commune, fait partie d'une autre unité pastorale. Les villages d'Avin et de Merdorp sont tous deux près de Braives et Wasseiges.

Nous allons passer en revue le patrimoine campanaire de chacune de ces églises.


Une cloche ALJ Van Aerschodt à Braives.

** Braives, église Notre-Dame de la Nativité
Le clocher contient trois cloches ALJ Van Aesrchodt de 1855 et 1872. Le patrimoine campanaire est d'emblée classique et correspond aux grandes dominantes lovanistes de l'époque. Ces cloches auraient été dissimulée à l'occupant Allemand par l'enfouissement dans les caniveaux de l'ancienne sucrerie de Braives, puis récupérées après la fin du conflit.

Cloche 1 - Andreas Van Aerschodt de 1855. Diamètre : 117 cm.
Inscription : A.L.J. VAN AERSCHODT MAJOR. PARRAINS : J.B.J. DE GRADY ET A.M.J. DE WOOT DE TRIXHE.
Elle possède une décoration néo-gothique de faible relief et très classique dans l'art d'ALJ Van Aerschodt (voire même une épigraphie standardisée).

Cloche 2 - Andreas Van Aerschodt de 1855. Diamètre : 103 cm.
Inscription : A.L.J. VAN AERSCHODT MAJOR. PARRAINS : J.B.J. DE GRADY ET A.M.J. DE WOOT DE TRIXHE.
Le style épigraphique est exactement le même que la cloche 1.

Cloche 3 - Andreas Van Aerschodt de 1872. Diamètre : 95 cm.
Inscription : A.L.J. VANAERSCHODT AINE SUCCESSEUR DE A.L. VANDENGHEYN M'A FONDUE A LOUVAIN EN 1872. Parrains : Lucienne Paillet et C.E. de Woot de Trixhe.
Le style épigraphique est proche des cloches 1 et 2, à savoir une décoration néo-gothique. La nuance est que les effigies sont plus grandes, cela peut se justifier du fait que la cloche est de plus petite taille.


Une cloche Adrien Causard à Avennes.

** Avennes, église Saint-Martin
L'église comporte trois cloches, dont la sonnerie est manuelle. Les volants sont équipés de cordes. Les cloches ne sont utilisées que dans le cas d'appel à la messe. Il n'existe aucun tintement horaire et autre utilisation civile. Le clocher est propre mais les cloches sont a contrario couvertes d'anciennes traces de guano. De ce fait, la lecture des épigraphies est difficile. Ces cloches ne sont quasiment plus utilisées à ce jour.

Ces trois cloches sont toutes des Causard-Slégers. Bien que le clocher soit en bon état, l'accès aux lieux est difficile, par le biais d'une échelle de grande taille et très lourde.

Cloche 1 - Firme Causard de Tellin. 1961. Diamètre : 112 cm.
Il s'agit vraisemblablement d'une cloche de dommages de guerre, émanant du fondeur Georges II Slégers.
L'épigraphie est pour ainsi dire indéchiffrable. La dédicace comporte le fragment : JE ME NOMME LOUISE CLOTILDE + un texte faisant référence à « APRILIS 1944 ». Comme souvent sur les cloches Slégers, le texte se trouve sur le côté bâti, ce rendant la lecture de la dédicace malaisée.

Cloche 2 - Firme Causard de Tellin. 1869. Diamètre : 103 cm.
Nous estimons qu'il s'agit d'une Adrien Causard vu l'estampille de la cloche 2. La frise est à feuilles de lauriers.

Cloche 3 - Firme Causard de Tellin. 1869. Diamètre : 90 cm.
La cloche possède une estampille --- Causard Père et Fils, à Tellin (Belgique). Fonderie à Diekirch Grand Duché de Lux. --- De ce fait, nous estimons qu'il s'agit d'une cloche Adrien Causard.

Cette cloche est fortement usée à son point de frappe, il a été conseillé de la faire tourner. Vu que les frais inhérents à ce travail sortent des budgets de la fabrique d'église, il a été proposé plus simplement de sonner les autres cloches car elles ne servent pratiquement plus. C'est un bon compromis car elles sont moins abîmées.

Dans son ensemble, cet établissement est représentatif d'un point de vue campanaire des réalisations de la firme Causard en diverses époques.


Une cloche ALJ Van Aerschodt à Ciplet.

** Ciplet, église Saint-Maurice
L'église comporte trois cloches, montées en rétro-mitigé. Dans le clocher, ces cloches sont disposées en spirale. Les trois cloches sont citées comme « enlevées durant la guerre » dans le fichier de l'IRPA. Elles sont donc de retour dans leur village d'origine. Bien que les lieux soient d'accès aisé, les cloches, elles, ne le sont pas nécessairement. Il n'a donc pas été possible de lire de manière claire les inscriptions reprises sur les cloches.

Cloche 1 - ALJ Van Aerschodt, 1886. Diamètre : 93 cm.
Parrains : Ferdinand et Henriette Gonne.

Cloche 2 - Jean Bodri, 1594. Diamètre : 81 cm.
Elle est aussi répertoriée sous le nom de fondeur Joannes Bodri. C'est de toute évidence une cloche possédant une valeur patrimoniale certaine. Une attention toute particulière doit exister à son sujet. Etant celle qui est placée le plus en hauteur, elle se trouve simplement inaccessible, d'où une description assez brève.
Inscription : BODRI * SIPPLET.

Cloche 3 - ALJ Van Aerschodt, 1886. Diamètre : 72 cm.
Parrains : Alexandre Granville et Constance de Marneffe.
Inscription partielle : A.L.J. VAN AERSCHODT successeur de A.L. VANDENGHEYN de Louvain (traduit du latin).

Si les cloches Van Aerschodt sont fréquentes (voire même plus que fréquentes), il n'en va pas de même pour la cloche Bodri, qui est un instrument très rare. Il serait donc louable que cette cloche soit nettoyée, mise en valeur par le biais de panneaux touristiques, et protégée administrativement parlant.


La cloche Joannes Bodri / Jean Bodri à Fallais.


Détail sur le blason.

** Fallais, église Assomption de Notre-Dame
L'église comporte deux cloches. La cloche Jean Bodri est de même qu'à Ciplet très rare. Elle est un de ces introuvables vestiges connus de ce fondeur : 11 cloches en littérature, dont seules 6 sont connues en RECIB comme existantes en 2014 [dont deux sur Braives].

Cloche 1 - ALJ Van Aerschodt, 1871. Diamètre : 92 cm.
La décoration est d'un grand classicisme. C'est à ce point d'un aspect quelconque que cet instrument se démarque du travail habituel d'ALJ Van Aerschodt. La frise est banale. Le seul élément qui vient rompre la monotonie est une assez grande effigie au centre de la robe.

Cloche 2 - Jean Bodri, 1596. Diamètre : 61 cm.
Assez petite cloche de facture renaissance. Le profil est austère. La robe possède une section droite sur toute la faussure. La pince s'évase peu. C'est en quelques points comparable avec un profil Medardus Waghevens.
La cloche est marquée des armes de Bourgogne et de l'inscription : BON RENON GAIGNE DUR. ME FECIT JOES BODRI A. D. MVC LXXXXVI. On ne sait pourquoi cette cloche est attribuée à Marie de Bourgogne, morte un siècle plus tôt.

Les anses sont petites et resserrées autour de l'anse mère. Les deux frises de décoration sont austères, elles enserrent une dédicace en lettres romaines. Les frises sont une végétation stylisée de faible taille et de style gothique.


Système de tribolage à Fumal.

** Fumal, église Saint-Martin
Ces cloches ont la particularité d'être dans un montage rétro-mitigé inhabituel, elles possèdent une longue agraphe et un battant court. Elles sont lourdement équilibrées avec des moutons imposants. Ces cloches ont été dissimulées à l'occupant par les habitants durant la guerre et remises en place par la suite.

Cloche 1 - Adrien et Firmin Causard, 1894. Diamètre : 97,5 cm.
La décoration est typique des cloches Slégers, avec des remplages gothiques et de nombreuses effigies. La dédicace comporte un chronogramme.
Signature : FONDERIES DE F ET A CAUSARD à TELLIN (Belgique) . A COLMAR (Alsace).

Cloche 2 - Pierre-Henri Michel, 1864. Diamètre : 77,5 cm.
Inscription partielle : FAITE A MOULINS PAR HENRI MICHEL EN 1864.
La décoration est assez sobre, comportant des rinceaux plutôt proches graphiquement des travaux des Causard ; il n'y a toutefois pas de frise végétale à la pince. Sur le bas de la robe figure l'estampille de Pierre-Henri Michel. Les effigies ne manquent pas d'être jolies.
Ces rinceaux peuvent être également confondus avec ceux des cloches Beullens ou Michaux. Malgré tout, les travaux de Michel sont nettement plus soignés.
Les traces de troussage sont très nettement visibles, ce qui donne un certain charme à l'objet contrairement à des cloches archi-sablées et polies.

Philippe Slégers ajoute : Le fondeur Henry Michel a succédé à son père chez le baron de Rosée à Moulins (Anhée) et quand il est mort, c'est Hyppolite Causard qui devient le fondeur attitré. Tant les Michel que les Causard ont eu comme maître l'illustre Perrin-Martin du Bassigny.

Les deux cloches sont uniquement sonnées lors d'enterrements et manuellement par deux systèmes distincts, volant et corde pour la volée traditionnelle et un système séparé supplémentaire qui ramène le battant sur la cloche. Concernant ce second système, chaque cloche possède sous son battant une étrange planche en bois. D'après l'analyse de Philippe Slégers, il s'agit d'une installation de tribolage. C'est donc une installation traditionnelle et bien particulière de coptée campanaire.

Il écrit à ce sujet : Il s'agit ici à Fumal d'une technique semblable à celle du beffroi de Namur, sans doute réalisée par le forgeron du coin. Anciennement on appelait cela « triboler » et depuis quelques années j'entends parler de « coptée » ; (ce sont les orthodoxes qui coptent comme à Chevetogne). A midi le sonneur montait dans ses cloches et tribolait pour annoncer, par exemple, qu'il fallait quitter les champs et revenir dîner. On disait quand j'étais gamin « triboler aux canadas » pour dire : annoncer midi.

De ses deux mains, il tirait sur la corde pour que la cloche ne sonne que d'un coté et avec son pied il appuyait sur la planche qui actionnait le battant de l'autre cloche. Moyennant un système connu de conventions de sonneries, les gens savaient pourquoi on sonnait. Avec 2 cloches, il y a moyen de faire pas mal de variations. On trouve encore des restes de ce type d'installation dans divers clochers, comme à la cathédrale de Liège. Pour rappel, chaque année, le dimanche le plus proche du 10 octobre, des volontaires montent dans le clocher de la cathédrale de Malmedy pour aller « triboler ».


Soudure rocambolesque à Latinne.

** Latinne, église Saint-Désiré
L'édifice contient trois cloches. Ces cloches furent offertes par le chapitre de la cathédrale de Liège. On y trouve deux cloches de sonnerie Joseph Thomas Dawir et une cloche de chour. Une seule cloche de sonnerie est fonctionnelle, l'autre est fêlée et inutilisée. Les cloches de Joseph Thomas sont rares. Il s'agit d'un fondeur hutois, pour lequel la plupart du temps le patronyme Dawir est ajouté. Plusieurs hypothèses existent quant à ce patronyme supplémentaire. Durant longtemps, ce fondeur était identifié comme étant Thomas DAWIR, ce qui était faux et cela a mis en déroute pas mal de recherches.

Cloche 1 - Joseph Thomas Dawir, 1723.
La décoration est fort sobre, avec deux rinceaux végétaux formant des frises proches d'un bandeau fleurdelysé. Les rinceaux entourent une dédicace en lettres romaines.

Afin de pérenniser l'objet, la cloche a été tournée d'un huitième de tour.

Cloche 2 - Joseph Thomas Dawir, 1723.
Fêlée. Soudée très maladroitement avec une plaque boulonnée au sein de l'airain. Réparation bien entendu inefficace. Un autre endroit où il est possible de voir un infructueux travail de réparation de la sorte, c'est sur une cloche Van Aerschodt dans le cloître de la collégiale de Nivelles. On sent que c'est plein de bonne volonté, car c'est quand même déjà un sacré travail de placer une plaque comme cela. Ça ne pouvait vraiment pas marcher. Une réparation de cloche fêlée, c'est un travail difficile et aventureux.

Cloche de choeur - Diamètre plus ou moins 40 cm.

Bien que les cloches Dawir soient d'une qualité épigraphique modeste - on sent là quasiment le travail d'un itinérant en campagne, ce qui n'est pourtant pas le cas car ce fondeur était sédentaire - ces objets sont à protéger à deux titres : l'ancienneté et la rareté.


L'estampille du fondeur Joseph Thomas Dawir à Tourinne.

** Tourinne-la-Chaussée, église Saint-Pierre
Cette église est de style architectural néo-roman, construite à partir de 1867, à l'emplacement d'une église plus ancienne menaçant ruine. Le premier édifice date de 1715. Le clocher contient 2 cloches très intéressantes.

Cloche 1 - Joseph Thomas Dawir, 1717. Diamètre : 84 cm.
Cette cloche ne semble plus être utilisée à ce jour. Signée Josephus Thomas Dawir. Les rinceaux sont à palmettes, d'une facture soignée mais banale.

L'estampille présente sur cette cloche est très intéressante. C'est une estampille composée d'un blason et d'un court texte de signature, descriptif. C'est intéressant de voir la localisation, fondeur à Huy. Ça conforte ce qu'on sait déjà à ce sujet.

Le vocabulaire lié à l'héraldique est difficile. On a ici sur cette cloche un écu avec un lion rampant. Une barre en pièce. Un champ comportant une étoile à 6 branches et une fleur de lys. L'étoile est le symbole du judaïsme. La fleur de lys est archi-fréquente. L'héraldique est ici banale. Elle ne comporte pas de couleurs (stylisée par des hachures). Ça ne représente aucune ville connue. C'est donc bien une estampille du fondeur.

Une hypothèse aventureuse est à faire concernant ce blason. Les femmes ne pouvaient pas signer les cloches en cette époque, d'où le fait que les cloches Marie Causard sont signées Georges 1 Slégers, pour ne prendre qu'un seul exemple, bien que postérieur à la cloche Dawir. Or, indiscutablement, le blason ovale est réservé aux femmes. Joseph Thomas Dawir est-il (elle ?) une femme ? Grande question... Il serait aventureux de le prétendre, mais il serait lacunaire de ne rien dire à ce sujet.

Cloche 2 - Rochus Grongnart, 1637. Diamètre : 80 cm.
C'est une cloche fort rare et tout comme la cloche 1, un élément de valeur qu'il convient de protéger. Sonne les demi-heures et les heures de manière automatisée. Les rinceaux sont végétaux. Ils restent assez difficiles à caractériser étant donné que la cloche est partiellement recouverte de guano.

Les Grongnart sont des fondeurs anciens dont les travaux sont raisonnablement répartis dans un nombre non négligeable de clochers de Wallonie. Les travaux de Roch Rongnart sont rares et estimables comme représentatifs du XVIIème siècle.

** Wasseiges, église Saint-Martin
L'église comporte 3 cloches.

Cloche 1 - Nicolas Chevresson, 1749.
Cette cloche était jusqu'alors caractérisée comme étant anonyme. Cependant je reconnais bien le rinceau situé au sommet de la cloche. Ces framboises (ou fruits similaires) sont typiques de l'art des Chevresson. Il s'agit donc d'une Nicolas Chevresson. Vu la date, il est fort probable que cette cloche ait été fondue dans la campagne commune qui fut menée avec Claude De Forest.
Inscription : SANCTI PETRE ET MARTINE ORATE PRO NOBIS WASSEIGES 1749.

Cloche 2 - François Sergeys, 1948.
Parrains : Pierre Renard et Anna Detraux épouse de Joseph Delleuse.
Inscription : 1914 IN MEMORIAM BELGII DEFENSORUM 1940 (...)

Cloche 3 - Petit & Fritsen, 1954.
Parrains : Fernand Delleuse et Alice Dohet-Rappe. Elle est numérotée 2047. Le numéro 2047 signifie que c'était la 2047ème cloche de la firme, les P&F sont toutes numérotées.

Les deux cloches Van Aerschodt de 1886 ont été enlevées en 1943 et ne sont plus présentes en clocher.

Plusieurs fabriciens ont signalé que l'église de Wasseiges était vouée à la fermeture, voire même la disparition, pour une raison que nous ignorons. Ce lieu de culte est assez peu entretenu et, d'après les dires de l'accueillant, par faute de mauvais conseils et par manque d'investissements.

Le clocher est assez aisé d'accès bien que les pigeons s'y soient installés et qu'une bonne couche de fiente s'y trouve par endroit. Rien n'est fait pour les dissuader. Des nichoirs ont été installés pour les chauves souris et des ouvertures ont été laissées béantes afin de leur livrer passage, alors que des systèmes de trémies existent et pourraient être placés pour ces visiteurs particuliers.


Une cloche André-Charles Van Aerschodt à Ambresin.


Détail sur son décor.


Détail sur le splendide décor d'une cloche Séverin Van Aerschodt.

** Ambresin, église Saint-Martin
Cette église comporte deux cloches. L'accès au clocher est difficile. Il faut poser une échelle double sur un palier en surplomb d'un escalier secondaire précaire. Une fois passée une trappe à soulever, un plancher troué, vermoulu et partiellement affaissé est présent en guise d'accueil. Heureusement, quelques chevrons mènent à un escalier plus robuste qui conduit au clocher. Deux cloches sont présentes et fonctionnelles, bien que peu utilisées. Ces cloches sont tout à fait typiques de l'art des Van Aerschodt.

Cloche 1 - André-Charles Van Aerschodt, 1897. Diamètre : 95 cm.

Cloche 2 - Séverin Van Aerschodt, 1858. Diamètre : 76 cm.

La signature de la première cloche est : A et F Van Aerschodt. C'est très inusuel. F, on pense à Félix. Ce serait dans ses toutes premières cloches, si ce n'est la première (d'une très longue lignée). Rien ne permet de l'affirmer toutefois, surtout qu'il lui est enregistré un début d'activité en 1898. Ici on est un an avant. A, qui est-ce ? Probablement le maître-fondeur ? Le RECIB répond aux interrogations, il s'agit de André-Charles Van Aerschodt, fils d'ALJ Van Aerschodt. De toute certitude, une rareté parmi les raretés... Il est connu 13 cloches de ce fondeur en RECIB, dont seules 2 sont connues comme existantes en présence attestée, en 2014. C'est donc un élément tout à fait exceptionnel.

** Ville-En-Hesbaye, église de l'Annonciation
Le clocher est dans un état de dégradation très avancé. C'est à ce point qu'un signalement a été fait en vue de décrire un "patrimoine en péril". Les cloches sont de ce fait inaccessible. D'après documentation, le clocher contient les trois cloches listées ci-dessous. Cela semble refléter la réalité car trois campanes sont accrochées.

Cloche 1 - Séverin Van Aerschodt, 1866. Diamètre : 120 cm.
Réputée provenir conjointement de Séverin Van Aerschodt et de Félix Van Espen, ce qui est plausible. Cloche nommée Marie. Figures de la Vierge, Saint-Pierre, Saint-Paul, Saint-Barthélemy, Saint-Roch et Saint-Jean l'Evangéliste. Parrains : Richard Heptia et Louise Beguin, veuve Renard.

Cloche 2 - Félix Van Aerschodt, 1902. Diamètre : 100 cm.
Réputée provenir de Félix Van Aerschodt. Figure de Vierge à l'Enfant et de Saint-Joseph. Parrains : Lambertine Louise Sylvie Renard et Louis Heptia.

Cloche 3 - Joseph Simon, 1778. Diamètre : 95 cm.
Réputée être de Joseph et Nicolas Simon. En décor : Christ en croix entouré d'anges. Cloche offerte par le doyen Leca du Chapitre Saint-Paul, à Liège.

Pascale Boudart évoque : Par les trouées, on peut observer deux des cloches avec leur roue de bois, munies d'ergots métalliques au moins pour une. [...] Trois cordes descendent du « plancher ». La personne qui m'a ouvert les accès m'a dit qu'une seule des cloches était encore utilisée.

La cloche Simon est indiscutablement un élément qu'il conviendrait d'analyser et probablement protéger au titre de son ancienneté. Malheureusement, l'état des lieux n'est pas favorable à un espoir démentiel à ce sujet...


Une cloche Jacques Sergeys à Moxhe.

** Moxhe, église Saint-Gangulphe
Cette église comporte trois cloches. Le clocher est rénové et dans un très bon état, autant le plancher que l'escalier. Les volants et les tinteurs sont de même entièrement neufs. Les trois cloches présentes sont bien identifiées. Par contre, toutes les cloches enlevées en 1943 ou non localisées sont mal identifiées.

Cloche 1 - Jacques Sergeys, 1959. 807 kg. Diamètre : 124 cm.
Inscription partielle : MON NOM EST VICTOIRE (.) NEE EN 1874 FELEE EN 1918 REFONDUE EN 1922 SOUVENIR AUX SOLDATS DE 1914-1918 (.)

Cloche 2 - Jacques Sergeys, 1959. 1205 kg. Diamètre : 109 cm.
Inscription partielle : MON NOM EST ERNESTINE (.) NEE EN 1874 (.)

Cloche 3 - Adrien Causard, 1874. 578 kg. Diamètre : 97 cm.

Les cloches non localisées sont les suivantes :

Cloche 0 - Adrien Causard, 1871. Non localisée.
Cloche 0 - Adrien Causard, 1874. 1208 kg. Enlevée en 1943.
Cloche 0 - Adrien Causard, 1874. 844 kg. Enlevée en 1943.
Cloche 0 - Causard-Slégers, 1882. 984 kg. Non localisée.
Cloche 0 - Constant Sergeys, 1922. Enlevée en 1943.

On y relève trois cloches Adrien Causard de 1871 et 1874. La cloche de 1871 est une donnée en provenance de l'IRPA. Il est probable qu'il s'agit d'une confusion et mauvaise datation. Il s'agit sans nul doute d'une des deux cloches de 1874, et donc un enregistrement doublon. La sonnerie initiale de Moxhe était vraisemblablement « trois cloches Adrien Causard de 1874 ». Deux ont été enlevées par l'occupant allemand, ce qui correspond à une situation tout à fait classique.

La cloche Causard-Slégers de 1882 n'est pas du tout identifiée. Nous ne savons déterminer s'il s'agit d'un enregistrement réel, d'une erreur de lieu ou de datation. L'enregistrement semble plausible étant donné qu'il figure à la fois dans le registre Causard-Slégers et dans l'IRPA.

La cloche Constant Sergeys était aux côtés des cloches Adrien Causard de 1874. Elle a été enlevée en 1943 et remplacée en 1959 par deux cloches de dommages de guerre. Quatre cloches avant guerre, cela fait une sonnerie imposante pour un si petit édifice. Moxhe possède donc une histoire campanaire bien particulière.


Une cloche Séverin Van Aerschodt à Merdorp.

** Merdorp, église Saint-Remy
Cette église comporte trois cloches. Elles sont d'un accès difficile vu l'état plus que délabré des lieux. On accède au clocher par un escalier vermoulu et rapiécé qui mène lui-même à une échelle fortement usée aux marches malingres. Une fois arrivé à proximité des cloches, le plancher est partiel ou inexistant. Des plaques de mélaminé sont déposées en dessous de deux des campanes sur un plancher incertain. La troisième se trouve au dessus de l'ouverture, un plancher pourri et partiel rempli le reste de l'espace. Le mieux est de ne pas peser de tout son poids sur les plaques de fortune et de conserver les pieds sur le beffroi abîmé.

Cloche 1 - Marcel Michiels JR, 1950. Diamètre : 97 cm.
Inscription partielle : JE M'APPELLE LEONTINE.

Cloche 2 - Marcel Michiels JR, 1950. Diamètre : 85 cm.
Inscription partielle : JE M'APPELLE MARTHE.

Cloche 3 - Séverin Van Aerschodt, 1867. Diamètre : 78 cm.
Inscription partielle : JE M'APPELLE ANNE JOSEPH. A noter que l'IRPA évalue que cet objet est une ALJ Van Aerschodt, alors que le prénom Severinus est très lisible !

Cloche 0 - ALJ Van Aerschodt, 1873. Enlevée en 1943.
Cette cloche correspond bien au style épigraphique d'ALJ Van Aerschodt.

Le patrimoine campanaire est de ce fait relativement commun.


Détail épigraphique sur la cloche Causard de Meeffe.


Détail épigraphique sur la cloche Eijsbouts de Meeffe.

** Meeffe, église Assomption de la Sainte-Vierge
Cette église comporte deux cloches. L'accès au clocher est relativement aisé, il est muni d'un plancher récent. Le beffroi est greffé dans les parois des murs et donc moins facile à escalader mais spacieux et assez propre.

Cloche 1 - Eijsbouts, 1986. Diamètre : 122 cm. Elle possède une épigraphie standardisée « la fuite en
Egypte ». Nous ne savons pas déterminer s'il s'agit d'un dossier de dommages de guerre ou d'une simple nouvelle cloche ajoutée à la Causard. L'épigraphie fait penser à un remplacement subsidié. La cloche Dechange est manifestement citée.
Inscription : JE M'APPELLE MARIE - JE REMPLACE MON AINEE INSTALLEE EN 1741 ET ENLEVEE EN 1944.

Cloche 2 - Adrien Causard, 1908. 516 kg. Diamètre : 90 cm. Cette cloche possède trois rinceaux végétaux fort soignés : laurier, framboise, laurier.

Cloche 0 - Causard-Slégers, 1902. Enlevée en 1944.
Cloche 0 - Joseph Dechange, 1741. Enlevée en 1944.


La cloche Joseph Dechange. Photo IRPA.


Détail sur l'estampille de ce fondeur.

Au sujet des cloches enlevées en 1944, plusieurs remarques sont à faire.
1) La cloche de 1902 a été identifiée par l'IRPA. Eventuellement, le numéro deux a été mal lu et il pourrait s'agir d'une cloche de 1908. Nous n'en savons rien. Il s'agit donc d'un objet mal identifié.
2) La cloche Dechange n'est plus présente de manière attestée. C'est infiniment dommage car il s'agit d'une cloche extrêmement rare. L'enlèvement de cette cloche en 1944 anéantit toute chance de trouver un jour une cloche de ce fondeur. Nous annexons ci-dessous la photo du fonds De Beer, en vue de documenter cette cloche. Ce sera malheureusement le seul témoignage existant, il n'y a rien ailleurs. Cette cloche fut fondue en partenariat avec Félix Ganard, dont nous ne savons pour ainsi dire quasiment rien non plus.


Une cloche Causard à Avin-En-Hesbaye.

** Avin-En-Hesbaye, église Saint-Etienne
Cette église comporte trois cloches. Ce sont toutes des cloches émanant de Tellin, le clocher est donc représentatif des différentes étapes de fabrication de cet établissement. Les données sont fort claires concernant les cloches qui sont présentes en clocher. Par contre, concernant les cloches enlevées en 1943 et ou non localisées en clocher, les informations sont floues.

Cloche 1 - Georges II Slégers, 1950. 1310 kg. Diamètre : 129,5 cm.
Inscription : ABLATA AC DIRUTA GERMANORUM RAPINA 1944 / (.) NOMINE MARIAE RESURGO 1949 PAROCHIANORUM GRATIA / ET PATROCINIO MILITUM IN BELLO 1914 - 1918 / UNA CUM INCARCERATIS IN BELLO 1940 - 1945 / QUI OMNES IN BAPTISMATE ME SUSCEPERUNT / PASTORE A GODARD 1920 - 1950 / G. SLEGERS CAUSARD NEPUS TELLINI.

Cloche 2 - Georges II Slégers, 1951. 810 kg. Diamètre : 109 cm.
Inscription : MES ANCETRES M'APPELAIENT ANNE / ENLEVEE PAR LES ALLEMANDS EN 1944 / JE RENAIS SOUS CE NOM ET CELUI DE MA MARRAINE / ANNA PIRON - GILSOUL / AVIN EN HESBAYE 1951.

Cloche 3 - Firmin et Adrien Causard, 1874. 398 kg. Diamètre : 98 cm.
Inscription partielle : PARRAIN MONSIEUR J.B. DE DIEST B(.) D'AVIN / MARRAINE MADAME DE DIEST NEE JOSEPHINE (.) FIRMIN & ADRIEN CAUSARD TELLIN BELGIQUE.

Cloche 0 - Antoine Bernard, 17xx. Disparue.
Cloche 0 - Louis et François Lainville, 1841. Disparue.
Cloche 0 - Causard-Slégers, 1874. 575 kg. Enlevée en 1943.
Cloche 0 - Anonyme, 1908. Enlevée en 1943.
Cloche 0 - Georges II Slégers, 1950. 880 kg. Cloche non localisée.
Cloche 0 - Georges II Slégers, 1950. 640 kg. Cloche non localisée.
Cloche 0 - Georges II Slégers, 1951. 1175 kg. Cloche non localisée.

La cloche d'Antoine Bernard est une donnée IRPA. Elle est datée de 1557. C'est inévitablement faux. Cette cloche date de 17xx. L'erreur de datation n'appelle aucun autre commentaire, si ce n'est qu'on ne sait pas compléter les xx... L'IRPA complète par une cloche Lainville de 1841, que nous ignorions jusqu'ici (intégration récente). Autant la Bernard que la Lainville ne sont plus présentes en clocher, pour une raison que nous ignorons.

La cloche de 1874 est probablement une seconde Firmin et Adrien Causard, enlevée en 1943. La donnée ne fait que peu de doute, ce d'autant plus que cela correspond à une information très classique.


La cloche anonyme de 1908. Photo IRPA.


Détail sur les anses à tête de lion.

La cloche de 1908 est très intéressante et d'un décor fort soigné. Les anses sont particulières, avec une tête de lion. Ca ne fait appel à aucun travail que nous connaissions. De ce fait, cette belle cloche reste anonyme. Il serait fort intéressant de l'attribuer à un fondeur, mais cela dépasse nos capacités. Cette cloche n'est pas similaire à un autre objet à Avin ou proches environs. La photo du fonds De Beer est disponible ci-dessus.

Notons à ce titre que les cloches Cornille-Havard de début 1900 peuvent posséder une tête de lion sur l'anse. Qui sait, ce serait peut-être cela... L'information n'est pas excentrique.

Les trois cloches Georges II Slégers de 1950/1951 sont curieusement non localisées. Nous ne disposons pas d'informations à ce sujet. On dira donc que l'église d'Avin-en-Hesbaye garde bien de nombreux mystères.

Conclusion :

Les cloches suivantes sont à protéger pour cause d'ancienneté :
* Ciplet - Cloche 2 - Jean Bodri, 1594.
* Fallais - Cloche 2 - Jean Bodri, 1596.
* Latinne - Cloche 1 - Joseph Thomas Dawir, 1723.
* Latinne - Cloche 2 - Joseph Thomas Dawir, 1723.
* Tourinne - Cloche 1 - Joseph Thomas Dawir, 1717.
* Tourinne - Cloche 2 - Rochus Grongnart, 1637.
* Wasseiges - Cloche 1 - Nicolas Chevresson, 1749.
* Ville-En-Hesbaye - Cloche 3 - Joseph Simon, 1778.

La cloche suivante est à protéger pour cause de rareté :
* Ambresin - Cloche 1 - André-Charles Van Aerschodt, 1897.

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