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L'unité pastorale de Villers-Le-Bouillet

Cette page est un inventaire campanaire de la petite unité pastorale de Villers-Le-Bouillet.
Cet inventaire a été intégralement réalisé par Pascale Boudart.
Malgré un inventaire RECIB qui se complète peu à peu, il nous est souvent difficile de savoir ce qui existe réellement dans les clochers. Pascale Boudart a réalisé dans ses promenades campanaires un travail exceptionnel et de grande valeur.

L'unité pastorale dont nous évoquons ici quelques traits campanaires comprend les églises suivantes :
Commune de Villers-Le-Bouillet : Village de Villers-Le-Bouillet, Dreye, Fize-Fontaine, Vaux-et-Borset, Vieux-Waleffe, Warnant. Il sera brièvement évoqué le lieu-dit de Halbosart. Warnant-Dreye formait une commune à part entière avant la fusion des communes et le rattachement à Villers-Le-Bouillet. Etant donné qu'il y a deux villages et deux églises, nous évoqueront les lieux séparément. Les limites administratives sont peu importantes en ce qui concerne les recherches campanaires.
Le groupement géographique des églises est lié aux limites administratives de la commune de Villers-Le-Bouillet.

Étant donné qu'il s'agit d'un inventaire de campanographie, les données sont volontairement techniques. Si vous souhaitez obtenir des informations sur les fondeurs mentionnés ou effectuer un voyage campanaire plus light, je vous conseille de vous rediriger vers la racine du site.

Nous allons passer en revue le patrimoine campanaire de chacune de ces églises.


Le clocher de Villers-Le-Bouillet.


Détail sur la signature : Pirlet Flémalle.

** Villers-Le-Bouillet, église Saint-Martin
Cette église comporte trois cloches : deux Cornille-Havard de 1950 et 1983, une Michiels JR de 1937.

L'église est un petit édifice massif en assez bon état. Au départ du jubé, on accède au clocher par un vieil escalier de bois. Là-haut, les cloches sont accrochées à plus de trois mètres du sol sur un beffroi en bon état. L'ensemble ne permet pas particulièrement de se rapprocher des trois campanes qui nous surplombent allègrement. La salle des cloches est assez propre et seuls quelques cadavres récents de pigeons en plus d'une chouette effraie prouvent que les lieux sont rarement occupés.

Cloche 1 - Marcel Michiels Junior, 1937. Diamètre 92 cm. inscription : Je fus baptisée par Monseigneur Simenon Reverendissime Vicaire General - A Villers le Bouillet le 25 juillet 1937. La décoration de cette cloche Michiels est tout à fait standardisée (type frise d'angelots). Malgré cet aspect là, il faut bien témoigner que l'épigraphie est d'une exécution parfaite.

Cloche 2 - Cornille-Havard, 1950. Diamètre : 76 cm. Inscription : Je m'appelle Marie Jeanne - Je sonne les joies et les peines des enfants de Villers.

Cloche 3 - Cornille-Havard, datée du 15/10/1983. Diamètre 67 cm. Diamètre : 67 cm. Inscription : Je m'appelle Marie-Françoise - De ma voie cristalline J'évoque le matin blanc D'une âme encore divine Chère au cour de maman. Cette cloche pèse d'après registre de fonderie le poids de 177 kg.

Les deux cloches Cornille sont de décoration modeste, mais le soin apporté à l'épigraphie est très grand. Le rinceau sommital, végétal, est classique dans l'art des Cornille. Vu l'épigraphie placée en pince, encartée entre deux cordons - ce qui est somme toute plutôt rare et assez spécifique, nous pensons que les deux cloches Cornille ont été fondues à la même date.

Il est indiqué "Pirlet Flémalle" en nom de fondeur concernant les deux cloches Cornille. Il s'agit d'une série de cloches émanant du Campaniste Marq-Pirlet. La société est à ce jour toujours active, et basée à Saint-Georges sur Meuse. Le fonctionnement le plus plausible est que Pirlet recevait la commande, s'occupait d'un nombre important d'étapes, et la coulée était opérée chez Cornille, à Villedieu-les-Poêles. Ces collaborations semblent s'échelonner de 1983 à 1988. Nous supposons que la cloche 2 date de 1983.


Une cloche Séverin Van Aerschodt à Dreye.


Détail sur l'effigie, où ça a manqué de place.

** Dreye, église Saint-Pierre
Cette église comporte deux cloches : deux Séverin Van Aerschodt de 1889.

L'édifice est actuellement dans un état de dégradation relativement avancé mais, fort heureusement, il va faire l'objet de lourds travaux de rénovation. L'église sera sablée et rejointoyée. Dans cette bâtisse, deux grandes échelles neuves en aluminium permettent de monter au clocher.

Par contre, il ne faut pas se fier à un plancher qui, par-dessous, nous montre clairement que le seul chevron, qui maintient encore en suspension quelques planches, est désolidarisé des poutres maîtresses et flotte littéralement. Une fois là-haut, en escaladant le beffroi, aucun souci particulier n'est à signaler. Des grillages bien positionnés empêchent l'incursion des volatiles. De ce fait, les campanes sont bien préservées des salissures, elles sont même étonnamment propres pour leur âge. Elles sont toutes deux de Van Aerschodt et une seule sert encore, elle est électrifiée. La deuxième est toutefois en ordre de fonctionnement, une corde permet de l'actionner.

Cloche 1 - Séverin Van Aerschodt, 1889. Diamètre : 69 cm. Inscription : SOPHIE, ALEXIS. ISIDORE ET LOUISE CHARLIER ONT FAIT CE DON GENEREUX A DREIJE CETTE CLOCHE RESTE TOUJOURS DEDIEE AU DIVIN SAUVEUR. Chronogramme.

Cloche 2 - Séverin Van Aerschodt, 1889. Diamètre : 55 cm. Inscription : GLORIEUX SAINTS, BENISSEZ LES NOCES D'AUGUSTE MAGNEE AVEC ROSALIE ROUFFART. Chronogramme.

Ces deux cloches ont des décorations comparables, mais pas identiques. Il s'agit de décors gothiques assez massifs. Aucune des deux cloches ne manque de soins. A noter, les godrons placés sur les anses, qui de leur style si particulier permet de déterminer immédiatement qu'il s'agit d'une cloche émanant des ateliers Van Aerschodt.

Un aspect assez particulier et rarement rencontré, c'est celui de la petite cloche. Vu les matrices à sa disposition, le fondeur a légèrement manqué de place. Du coup, la grande effigie se trouve quelque peu encastrée dans les rinceaux. Ce n'est pas spécialement une erreur ni un manque de soins. Simplement, il est possible de se rendre compte que le fondeur a dû manoeuvrer avec ses cires et se retrouver quand même un peu embêté par le manque d'espace disponible.


La cloche Plumère à Fize-Fontaine.

** Fize-Fontaine, église Saint-Lambert
Cette église comporte deux cloches et une cloche de choeur : une Joseph Plumère de 1685, une Eijsbouts de 1998, une Séverin Van Aerschodt de 1872.

Le bâtiment est en très mauvais état. Une fois un premier vieil escalier franchi, la suite laisse des hésitations quant à monter plus haut. Les cordes des campanes pendent au dessus d'un plancher vermoulu fortement affaibli. Les plafonds sont en lambeaux à l'étage et dans les cages d'escaliers. Aucune porte ne condamne l'accès au clocher et les marches étaient entièrement dissimulées sous un épais manteau de fientes qu'il a fallu dégager en vue de parvenir à gravir ce que ressemblait à une montagne de débris.

Deux cloches sont présentes dont une seule sert encore, une Eijsbouts. En ce qui concerne la seconde, le battant est absent et la campane est truffée d'énormes éclats. Une troisième cloche se trouve dans le chour de l'église, elle porte le nom du fondeur S. Van Aerschodt. Elle aurait été acquise aux environs de 1980 grâce à la vente de clochettes aux paroissiens.

Cloche 1 - Joseph Plumère, 1685. Diamètre : 84 cm. Inscription : PIA VIRGO VIRGINUM REF VNDITVR HONORI TVO HAEC NOLA. Chronogramme. N'est plus utilisée, absence du battant. Identification uniquement sur épigraphie, donc sous réserves. Identification basée sur une comparaison avec la cloche de Mehaigne.

Cloche 2 - Eijsbouts, 1998. Diamètre : 60 cm. Inscription : Mon nom est Evelyne-Marie. Marie Désire Peters. Anne-Marie Warnier. Dédiée A St Christophe Patron de Fize Fontaine. Il s'agit d'une cloche au décor standardisée, avec le rinceau de fuite en Egypte.

Cloche de choeur - Séverin Van Aerschodt, 1872. Offerte grâce aux dons des paroissiens aux environs de 1980. Diamètre : 48,5 cm. Inscription : Confréries de la Ste Vierge et de St Hubert - Mathieu Destexhe, Président du Conseil de Fabrique 1872. Le décor est un remplage gothique, un peu envahissant vu la taille de la cloche, mais très soigné. A noter : un rinceau supérieur en croisillons, qui permet de déterminer systématiquement qu'il s'agit d'une cloche des ateliers Van Aerschodt.


Détail des rinceaux à Fize-Fontaine.


Les rinceaux Plumère identifiés à Mehaigne.

La cloche de 1685 a d'abord été caractérisée comme étant anonyme. En effet, elle n'est pas signée.

Au tout départ, la frise de fruits faisait penser à du Chevresson. Ce n'est pas le cas pour diverses raisons. Vu le lieu (le liégeois), il fallait en priorité analyser les possibilités que ce soit une cloche émanant des Chaudoir ou des Plumère. Les recherches furent menées prioritairement par là.

A notre opinion, la cloche ici présente est une oeuvre émanant des Plumère / Plumerel / Plumeret, et plus particulièrement de Joseph Plumère. Il existe une forte similitude entre une cloche "PLUMERE Joseph et THOMAS Joseph" située à Mehaigne et celle de Fize-Fontaine. Ci-dessous deux aperçus.

La frise est fort semblable, voire même identique.
Utilisation de palmette en frise basse.
Utilisation de chronogramme en signature.
On sait de même que les Plumère n'étaient pas avares en blasons ou larges effigies.

Il n'est pas possible que cela soit Joseph Thomas, car la date est trop précoce le concernant.

Vu cette identification sur épigraphie, nous estimons que la cloche Plumère est à protéger en raison de son ancienneté et de sa rareté. Elle est à inscrire sur la liste des patrimoines exceptionnels. Un nettoyage ne lui ferait pas de mal.


La cloche Georges II Slégers à Vaux-et-Borset.

** Vaux-et-Borset, église Saint-Nicolas
Cette église comporte deux cloches : une Séverin Van Aerschodt de 1887 et une Georges II Slégers de 1958.

L'église est d'un intérieur riche en marbres et récemment rénovée. Le clocher a de même été nettoyé il y a quelques années et des grillages contre les volatiles ont été soigneusement installés.

Après un escalier de bois en colimaçon, une première échelle massive mène à l'étage supérieur. Une seconde, en aluminium, conduit au clocher. Là-haut se trouvent deux cloches actionnées à la corde, une du fondeur G. Slegers et l'autre de Sevrinus Van Aerschodt. Le battant de cette dernière est fixé à l'aide d'un "écrou papillon". Un double système de marteau frappant la pince par dessous la cloche est présent à l'intersection des deux campanes. Ce dispositif est incomplet.

Cloche 1 - Georges II Slégers, 1958. Diamètre : 96 cm. Elle est réputée peser 572 kg d'après le registre de fonderie. Cette cloche possède un décor standardisé.

Cloche 2 - Séverin Van Aerschodt, 1887. Diamètre : 85 cm.

L'IRPA mentionne une cloche enlevée par l'occupant allemand en 1943. Il s'agit de l'objet 10113955 en numérotation IRPA et A-VIII-461 selon la numérotation allemande. Elle pesait 580 kg. Pour l'instant, cette cloche reste caractérisée comme anonyme. Les causes sont qu'aucune épigraphie n'est existante. Les anses sont assez spéciales, mais nous ne les reconnaissons pas. La cloche est étrangement datée dans un créneau allant de 1834 à 1866. Sur quelle base ?

Le 19ème siècle est probable vu le profil. Il ne s'agit en tout cas nullement d'une cloche Van Aerschodt et encore moins une compagne de la cloche 2 de 1887. Cette cloche restera donc anonyme, car nous ne possédons aucun indice supplémentaire.

** Vieux-Waleffe, église Saint-Lambert
Cette église comporte deux cloches : une Causard de 1882 et une Sergeys de 1957.

En montant l'escalier de bois fortement vieilli et en colimaçon, le sol du premier étage n'augure rien de bon. Une ancienne porte est déposée au sol, probablement en vue de consolider le plancher. Ledit plancher est faible et la salle exigüe. C'est donc en rampant qu'il a été possible de passer d'un côté à l'autre des cloches. Il n'existe qu'un petit espace devant et derrière, puis c'est tout.

Le beffroi est usé par le temps mais l'endroit a été nettoyé il y a peu. La protection contre les volatiles n'est pas parfaite mais elle réduit bien les nuisances. Les cordes de volée sont retirées mais rien ne semble entraver le fonctionnement des campanes. Aucun problème n'est visible, les cordes sont simplement retirées. Les cloches quant à elles sont en bon état général.

Cloche 1 - François Sergeys, 1957. Diamètre : 93 cm. Inscription : THERESIA (nom de la cloche) - CHEVALIER H DE MENTEN DE HORNE PARRAIN - CAROLINE DUMONT DE CHASSART MARRAINE. Le décor est très représentatif des travaux de François Sergeys, à savoir strict et très soigné. cette cloche est réputée peser 478 kg d'après le registre de fonderie Sergeys.

Cloche 2 - Firmin et Adrien Causard, 1882. Diamètre : 80 cm. Inscription : SUNPTIBUS HUJUS ECCLESIAE FABRICE ET HABITANTIUM LOGE - VOCOR LAMBERTINA ME SUCCEPERUNT BARO PAULUS MISSON ET ISABELLA DE FONTBARE EX. FUMAL - THEOPHILUS LELOUX PASTOR IN VIEUX-WALEFFE. Le décor est néo-gothique. Cette cloche ne possède pas le typisme des cloches Causard, à savoir que les anses ne sont pas décorées du gaufrage Causard. Le rinceau néo-gothique est souligné par 8 lignes de cordons, ce qui est peu fréquent. Le décor est de grande qualité, ce y compris une frise sur le cerveau.

Le registre de fonderie Causard-Slégers mentionne deux cloches datant de 1882, d'un poids de 495,5 kg et de 328,5 kg. L'irpa mentionne une cloche Causard-Slégers datant de 1882, enlevée par l'occupant allemand en 1943. Une seconde information consiste à la refonte de ladite cloche Causard en 1960 par la fonderie Sergeys. Tout cela constitue des données un peu troubles.

Nous supposons que la cloche de 495,5 kg a été enlevée en 1943. Elle serait revenue de Hambourg , mais en trop mauvais état. Elle aurait été dès lors refondue en 1957 (et non 1960, qui serait une date approximée). D'un poids initial de 495,5 kg à un poids de nouvelle cloche de 478 kg, cette supposition apparait comme plausible.


Une cloche Andreas Van Aerschodt à Warnant.

** Warnant, église Saint-Remy
Cette église comporte deux cloches : deux Andreas (ALJ) Van Aerschodt de 1860.

Il s'agit d'une église comportant une tour imposante, en assez bon état général, toutefois défraichie à l'intérieur. Un escalier de pierre en colimaçon mène à l'étage où un premier plancher neuf est disposé, surmonté d'une échelle bien stable en aluminium. Une fois cette échelle escaladée, il s'offre un deuxième plancher très récent, mais partiel, dans une salle des cloches qui aurait pu abriter un carillon tant elle est spacieuse. Des grillages placés à l'extérieur des parois de la tour empêchent toute intrusion des volatiles.

Concernant les cloches, les moteurs de volée sont neufs et les roues et moutons en métal viennent d'être repeints. Elles sont toutes deux de A.L.J. Van Aerschodt, datées de 1860 et disposent de peu de texte. Une des cloches aurait été enterrée devant l'église sous les seuils afin de la soustraire à l'occupant durant la dernière guerre. Le gros éclat sur sa pince en est peut-être une conséquence. La seconde campane a aussi un gros éclat mais c'est le seul sur le pourtour de la pince.

Cloche 1 - Andreas (ALJ) Van Aerschodt, 1860. Diamètre : 102 cm. Signée : A.L.J. Van Aerschodt Major successor Vandengheyn.

Cloche 2 - Andreas (ALJ) Van Aerschodt, 1860. Diamètre : 92,5 cm. Signée : A.L.J. Van Aerschodt Major successor Vandengheyn.

Ces cloches sont assez difficiles à caractériser vu la saleté et l'aspect sombre du clocher. Les décors semblent être à passementeries, et bien entendu, d'un aspect soigné, comme c'est toujours le cas concernant les objets sortant des ateliers Van Aerschodt.

Conclusion

La cloche suivante est à protéger pour cause d'ancienneté :
* Fize-Fontaine, cloche 1 - Joseph Plumère, 1685.

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