Cette page est un inventaire
campanaire de l'unité pastorale de Berloz-Faimes-Geer.
Cet inventaire a été intégralement réalisé
par Pascale Boudart.
Malgré un inventaire RECIB qui se complète peu à
peu, il nous est souvent difficile de savoir ce qui existe réellement
dans les clochers. Pascale Boudart a réalisé dans ses
promenades campanaires un travail exceptionnel et de grande valeur.
L'unité pastorale
dont nous évoquons ici quelques traits campanaires comprend les
églises suivantes :
Commune de Faimes : Aineffe, Borlez, Saive-Celles, Celles, Les Waleffes,
Viemme. Il n'y a pas d'église dans le village de Faimes.
Commune de Berloz : village de Berloz, Corswarem, Crenwick, Rosoux.
Commune de Geer : village de Geer, Boëlhe, Darion, Hollogne-Sur-Geer,
Lens-Saint-Servais, Omal. Le village de Ligney ne fait pas partie de
l'unité.
Étant donné qu'il s'agit d'un inventaire de campanographie, les données sont volontairement techniques. Si vous souhaitez obtenir des informations sur les fondeurs mentionnés ou effectuer un voyage campanaire plus léger, je vous conseille de vous rediriger vers la racine du site.
Nous allons passer en revue le patrimoine campanaire de chacune de ces églises.
La cloche inaccessible
d'Aineffe.
** Aineffe, oratoire
Saint-Sulpice
Cet édifice possède une cloche, dont nous ne savons rien.
Notons que l'IRPA y inventorie une cloche anonyme, non photographiée,
datant de 1644. A cette période là et dans ce secteur
géographique, il ne serait nullement étonnant que nous
ayons affaire à une cloche Grongnart.
Ce bâtiment appartient à l'administration communale. La bâtisse mérite l'attention que le propriétaire lui porte. Elle aura une vocation de salle de fêtes et autres événements lorsqu'elle sera entièrement rénovée, mais il n'y a actuellement aucune activité du côté des travaux.
Une échelle solide permet de monter à un étage supérieur. Une fois les pieds posés sur une dalle de béton, nous sommes hélas face à une pièce dénuée de tout moyen d'accéder à la cloche, perchée sur un beffroi greffé dans les parois de l'édifice. Elle doit bien se trouver à huit mètres au dessus de la plateforme.
Notre échelle télescopique nous permet uniquement de nous hisser sur une charpente intermédiaire. Cette dernière est en bon état et permettrait la construction d'un plancher sur lequel, un jour peut-être, une échelle pourra être posée afin d'approcher la cloche. Au rez-de-chaussée se trouve l'ancien joug en bois. La cloche est aujourd'hui maintenue par un joug en métal soudé, la roue de volée est métallique.
Une cloche Grongnart laisserait bien évidemment rêveur...
La cloche Gaulard
à Borlez, fameusement ébréchée.
** Borlez, église
Saint-Pierre
Cette église comporte deux cloches, une Causard de 1846 et une
Gaulard de 1858.
Il s'agit d'une église bien tenue qui reçoit de nombreux mariages et environ cent personnes à la messe mensuelle. Un escalier en bois prolonge celui en pierres de taille, monté en colimaçon et un peu usé. Le tout mène dans une large pièce assez propre et inutilisée, située sous les campanes. Une échelle conduit dans le clocher. Dans cette partie de la bâtisse, le plancher est partiel, guère épais, mais suffisant en vue des déplacements.
Cloche 1 : Gaulard, 1858. Diamètre : 84 cm. L'inscription n'est pas aisée à décrypter.
Déterminer qui des Gaulard est venu fondre est un exercice rarement aisé. Il s'agit ici probablement d'une cloche provenant des Ets Gaulard de Liège, et donc du fondeur Augustin Gaulard, accompagné de son fils Charles Gaulard.
Cette cloche est très abimée. Elle possède un énorme éclat à la pince. De ce fait, sa sonorité est franchement affectée. Cette cloche, enlevée par les allemands en 1943, est photographiée de la sorte par Joseph De Beer. Est-ce une dégradation que les Van Campenhout ont infligé à l'objet, ou la cloche était-elle déjà dégradée ? Nul ne sait y répondre.
Les cloches Gaulard sont en principe des objets de bonne qualité. Elles ne sont pas d'une grande originalité, mais restent pour autant très soignées. Ici, la panse est striée de petites lignes informes, en relief. Nous estimons que ce sont des traces de retrait de la terre. C'est sans importance, cela n'affecte que l'aspect de la panse. De nos jours, ces défauts sont meulés. Dans le même ordre d'idée, signalons qu'il lui manque deux anses, pour cause de dégradation. C'est donc une fameuse rescapée... Il est envisageable de penser que cette cloche est fêlée.
Le rinceau sommital comporte une jolie frise d'angelots. Cela fait penser à certains travaux agréables du fondeur ALJ Van Aerschodt.
Cloche 2 : Causard Père et Fils, 1846. Diamètre : 70 cm. Inscription : PATRONUS PRIORIS CAMPANA ST PETRUS POTTERIORIS B V MARIA FABRICA. Elle a été récemment tournée, mais réinstallée sur une position déjà utilisée précédemment. Elle possède un nouveau battant.
La cloche Chaudoir
de Saive.
Détail
sur la signature du fondeur François Chaudoir.
** Saive-Celles, chapelle
~ église Saint-Lambert
Cette église comporte
une cloche, une François Chaudoir non datée (estimation
+/- 1785)
L'église Saint-Lambert de Celles est une chapelle (assez grande) qui a été désacralisée. A peine entré dans l'édifice, des traces au sol nous indiquent la présence de pigeons au cour de la bâtisse. Nous ouvrons la porte qui donne sur un escalier en colimaçon reposant sur un axe central en acier. Les marches sont en bois, dont seule la première est cassée.
Une fois arrivé sur le premier palier, nous voyons dans le jubé de très nombreux débris de plâtras tombés du plafond, dont les lattis sont apparents sur plus d'un mètre cinquante de long et partiellement affaissés.
A ce niveau de l'édifice, une échelle "faite maison" est posée avec trop peu de pied en vue d'une ascension en toute sécurité, mais impossible de lui en donner davantage. Une fois dans le clocher, la cloche supposée enlevée (mentionnée par l'IRPA) est bien présente. On dirait presque une ouvre d'art, une peinture surréaliste réalisée par les oiseaux, habitants des lieux.
Elle est signée CHAUDOIR F. mais elle n'est pas datée et ne porte aucun texte. En tentant de faire osciller légèrement la roue de volée, les crissements dénotent que la campane n'est plus utilisée depuis un long moment, malgré la présence de sa corde en bon état. D'ailleurs, si elle devait servir à nouveau, il serait nécessaire de graisser l'axe du joug afin de ne pas forcer l'ensemble de l'instrument.
De nombreuses pelotes de réjection confirme la présence régulière d'un rapace, une chouette sans doute.
Cette cloche pourrait dater de 1785 ou des dates assez proches. L'IRPA la date de 1755, mais c'est impossible, car François Chaudoir n'était pas né en cette année là.
Cloche Bollée
1 à Celles.
Cloche Bollée
2 à Celles.
Cloche Bollée
3 à Celles.
Détail
épigraphique sur une cloche Bollée.
La cloche ALJ
Van Aerschodt.
La réparation
de fortune sur la fêlure.
** Celles, église
Sainte Madelberte
Cette église comporte quatre cloches, trois Bollée de
1987 et une ALJ Van Aerschodt de 1846. Cette dernière est en
exposition. Seule les Bollée sont fonctionnelles.
Cloche 1 : Dominique Bollée, 1987. Diamètre : 127 cm. Inscription : JE ME NOMME MARIE - J'AI POUR PARRAIN LA PAROISSE DE CELLES - QUE TA PAIX SEIGNEUR SOIT TOUJOURS NOTRE PARTAGE - JE REMPLACE PHILIPPE-MARIE ENLEVEE LORS DE LA 2ième GEURRE MONDIALE EN 1943. Note : MI BEMOL. Poids : 1230 kg.
Cloche 2 : Dominique Bollée, 1987. Diamètre : 113 cm. Inscription : JE ME NOMME JEAN-PAUL - PAROISSE SAINTE MADELBERTE A CELLES FAIMES - PARRAIN LES PAROISSES DE BORLEZ AINEFFE LES WALEFFES ET VIEMME - MAITRE D'OUVRE BUREAU JF A LIEGE. Note : FA. Poids : 943 Kg.
Cloche 3 : Dominique
Bollée, 1987. Diamètre : 98 cm. Inscription : JE ME NOMME
MARTIN - PAROISSE SAINTE MADELBERTE A CELLES FAIMES - J'AI POUR PARRAIN
LA PAROISSE SAINT-LAMBERT D'AMBIERLE FRANCE - MAITRE D'OUVRE BUREAU
JF A LIEGE.
Cloche 4 : ALJ Van Aerschodt, 1846. Diamètre : 100 cm. Inscription : DNO JAMOULLE MAGISTRATA ONERE FABRICA REFINDITA FUI DNO BOUSSEMART PATRINO ET DNA JAMOULLE MARTINA HENRICA BAPTISATA FIN ALJ VAN AERSCHODT. Cette cloche est exposée à l'entrée de l'édifice.
Quel plaisir de monter dans ce clocher ! Que ce soit l'église elle-même ou la partie campanaire - et bien qu'une nouvelle peinture soit prévue et attendue avec impatience - ça fait presque mal au cour en pensant aux autres paroisses. Le "miracle" financier provient pour beaucoup d'une rente du placement d'une antenne GSM il y plus ou moins 10 ans. La tour de l'édifice étant imposante, la volumineuse armoire ne gène en rien le fonctionnement des cloches. L'armoire est un étage en dessous.
Trois cloches se trouvent ainsi alignées dans cette tour carrée dans laquelle on arrive par un escalier de bois soigné, en colimaçon, suivi par deux escaliers successifs, sains eux aussi. La chambre des campanes dispose aussi d'un petit escalier solide et assez raide qui permet de monter sur le beffroi et d'un autre pour monter jusqu'à la charpente.
Ce clocher et ce qu'il recèle sont d'une extrême propreté et un grillage fort bien posé empêche toute nuisance de volatiles. Le tout ayant été rénové et bien protégé, moutons, moteurs de volée et roues sont comme neufs. Le fabricien en prend grand soin.
Les trois cloches ont été installées en même temps, sont signées Bollée d'Orléans et portent la date de 1987. Le seul petit bémol de cet ensemble en parfait état, c'est peut-être la qualité des cloches. Une multitude de petites et moyennes bulles sont présentes sur la surface des trois instruments.
Les bulles sont le signe d'une microporosité. Cela peut provenir de diverses raisons, et il faut voir la cloche à la loupe afin de déterminer. Les raisons envisageables sont une humidité de la chape. Lors de la coulée, les gaz se libèrent dans le métal en fusion. Aussi, ça peut être une mauvaise combustion air-mazout (si Bollée travaillait en injection mazout). Alors, les gaz de mauvaise combustion se mélangent avec le bronze. Pour ces dernières, les bulles prennent une teinte plus sombre. Donc il faut différencier bulle d'air et bulle d'oxydation. Aussi, ça peut être une question de bronze pas assez chauffé, il existe alors des parties de bronze insuffisamment liquides, mélangées à du bronze liquide. Lors de la rétractation, ça produit des tensions qui induisent des zonages de bulles, mais qui ne sont pas rondes. Il faut dès lors évoquer plutôt des micro-craquelures, qui peuvent donner l'impression de bullage, mais les "trous" sont alors carrés, triangulaires, ou disons avec des angles.
Quelle que soit la source de ces bulles, c'est de toute façon un défaut métallurgique important.
Une quatrième cloche, de A.L.J. Van Aerschodt datée de 1846 est exposée dans l'entrée de l'édifice, posée sur des pilasses de bois. Elle était fêlée et une réparation avait été tentée, sans résultat.
La cloche ALJ Van Aerschodt est bien surprenante. Non pas qu'elle soit soudée (ceci arrive de temps à autres, ils tentaient le coup), mais surtout qu'elle ait été polie (mais non sablée). Il s'agit du travail d'un professionnel. Je ne suis pas trop pour, car pour moi une cloche ancienne doit rester ancienne. Mais honnêtement, le travail est très qualitatif. Ça nous fait un peu... une cloche Van Aerschodt sortie de l'atelier. Étonnant, rare, c'est un beau travail et félicitations au gestionnaire pour le bon suivi !
Notons qu'il existe trois
cloches, mentionnées comme enlevées par les allemands
en 1943 :
- Une François Chaudoir de 1748. Cette date, mentionnée
par l'IRPA, est parfaitement incohérente car il n'était
pas encore né, et loin de là.
- Une ALJ Van Aerschodt de 1862.
- Une François Sergeys de 1909.
Aucune de ces trois cloches n'est présente en clocher ou en nef.
Elles ne sont probablement pas revenues de Hambourg.
Les Waleffes,
une des cloches Causard.
** Les Waleffes, église
Saint-Georges
Cette église comporte trois cloches, dont deux sont des Causard
de 1911 et une est de Van Aerschodt, datée de 1855.
Après l'ascension d'un escalier de bois, propre mais usé par le temps, deux échelles de meunier, assez larges et relativement récentes, mènent au clocher. La protection contre les volatiles est posée en façade du bâtiment. Bien que cela gâche un peu l'aspect de l'édifice, ce procédé reste sans conteste le plus efficient.
Le clocher était propre mais hélas peu spacieux. Il faut ramper dans le but de passer d'un côté à l'autre des instruments. La seconde cloche signée Causard, datée de 1911, remplace par refonte une cloche de 1663, émanant des fondeurs Plumère.
Cloche 1 : Causard,
1911. Diamètre : 123 cm. Inscription : IN HONOREM SANCTI HUBERTI.
- SUSCEPERUNT LUDOVICUS DE POTESTA ET + ELISABETH DE POTESTA DE WALEFFE.
- HUBERTUS DE JARDIN PASTOR.
Cloche 2 : Causard, 1911. Diamètre : 109 cm. Inscription : IN HONOREM S:S. CAROLI ET MAGDALENAE SUSCEPERUNT CAROLUS CARTUYVELS ET MAGDALENA BAR. HUBERTUS DEJARDIN PASTOR. A DOM. MARIA DE CHEVALIER, MONASTERII VALLIS N-D. DATA, A CLAUDIO PLUMERE REFUSA ANNO 1663, AB A : CAUSARD REFUSA IN TELLIN ANNO 1911.
Cloche 3 : ALJ Van Aerschodt, 1855. Diamètre : 87 cm. Inscription : DEDIEE A LA Ste VIERGE MARIE, ET St GEORGES. PARRAIN MONSIEUR LOUIS MR. BARON DE POTESTA, SEIGNEUR DE WALEFFE ET MARRAINE MADAME M.L. SOPHIE DE BEX SON EPOUSE.
L'IRPA mentionne deux cloches
enlevées par les allemands en 1943 :
- Une Claude Plumère de 1663. Donc refondue par les Causard.
- Une ALJ Van Aerschodt de 1853.
La seconde donnée est étrange car l'église ne possède
aucune cloche de dommages de guerre. Les 3 cloches présentes
datent d'avant guerre. Il y a donc de quoi sérieusement mettre
en doute le fait que cette cloche ait été présente.
Il pourrait simplement s'agir de la cloche 3, à savoir la ALJ
Van Aerschodt de 1855.
Une cloche Georges
II Slégers à Viemme.
** Viemme, église
Notre-Dame
Cette église comporte deux cloches, qui sont toutes deux émanant
du fondeur Georges II Slégers.
Cloche 1 : Georges
II Slégers, 1952. Diamètre : 83 cm. Inscription : JE M'APPELLE
MARIE-AGNES - J'AI ETE COMMANDEE EN 1951 PAR Mr L'ABBE HUBIN, ET FONDUE
EN 1952 SOUS LE PASTORAT DE Mr L'ABBE JUNGBLUTH , POUR LA PAROISSE DE
VIEMME. - MON PARRAIN EST ARMAND JAMOULLE - MA MARRAINE EST MARIETTE
JAMOTTE.
Cloche 2 : Georges II Slégers, 1954. Diamètre : 76 cm. Inscription : JE M'APPELLE MARIE - JE REMPLACE LA CLOCHE FONDUE EN 1681 ET FELEE EN 1954 SOUS LE PASTORAT DE L'ABBE JUNGBLUTH VIEMME 1954.
L'édifice dispose d'une voute à berceau renversé lambrissé. Après avoir gravi un escalier de bois ancien, la première chose qui attire l'attention, c'est la démesure dans les moyens mis en ouvre afin d'atteindre le clocher, non pas en vue de rejoindre les campanes, mais bien parce que le site dispose d'une sirène d'alarme Seveso, auquel il est indispensable de pourvoir accéder aisément. Un jeu d'échelles et de passerelle a été installé à titre gracieux.
Les deux cloches émanent du fondeur Georges II Slégers. Une des roues est fortement abîmée. La cloche de 1952 pourrait provenir d'un remplacement en dommages de guerre. La seconde, fondue en 1954, provient d'un remplacement suite à une fêlure. Il est intéressant de lire sur la dédicace qu'il s'agissait d'une cloche de 1681. Cette cloche a été refondue, ce qui est évidemment une grande perte à déplorer.
Cette cloche est enregistrée comme ayant été une Roch Grongnart. Cependant, la date est incohérente en vue de cette attribution. La source d'attribution provenant de l'IRPA, nous pouvons émettre de très grands doutes à ce sujet. Notons qu'un deuxième enlèvement en 1943 est mentionné : une cloche ALJ Van Aerschodt de 1853.
Une cloche Séverin
Van Aerschodt à Berloz.
** Berloz, église
Saint-Lambert
Cette église comporte trois cloches, qui sont toutes trois de
Séverin Van Aerschodt.
Dans une église fraichement repeinte d'une couleur très chaude pour le lieu et fortement rénovée pour l'anniversaire de ses 400 ans, l'ascension débute par un escalier en bois. Arrivé à hauteur du jubé, une pièce spacieuse est séparée en deux par des bâches temporaires qui isolent du reste de la bâtisse. A l'arrière de ce voilage, une succession de deux petites échelles en acier et bien fixées mènent au clocher, fermé par une trappe assez étanche. Il n'y a pas de trace de présence de pigeons.
Dans la salle des campanes, le beffroi massif en croisillons fort serrés donne peu de facilité pour s'y introduire et accéder aux cloches. Le sol est parsemé de débris, ferrailles, morceaux d'anciennes roues en bois, retirés au fil du temps et laissés sur place. Tout doit être enjambé en prenant garde de ne pas chuter. C'est ainsi que sont trouvés les poids, leurs câbles et les poulies, appartenant à une ancienne horloge disparue depuis fort longtemps déjà.
Les trois cloches sont du fondeur Sevrinus Van Aerschodt et toutes datées de 1877. Il n'y a rien à signaler de particulier concernant ces cloches, fort semblables hormis les textes. L'épigraphie n'est pas toujours aisée à déchiffrer.
Cloche 3 : Séverin
Van Aerschodt, 1877. Diamètre : 120 cm. Inscription partielle
: STUS LAMBERTUS M.P. PATRONUS - PATRINUS FRANCIUS DENUOZ SENIOL (sans
certitude) - MATRINA VICTORINA PIRLET SPONSA DUPONT - SUB PAROCHO Q.J.
DONEUX 1877.
Cloche 2 : Séverin Van Aerschodt, 1877. Diamètre : 105 cm. Inscription partielle : IMAGO BEATRE MARIAE VIRG - PATRINUS CAROLUS FRANCISIUS DENUOZ HGM (sans certitude) - MATRINA HENRICA BOLLY - SUB PAROCHO Q.J. DONEUX 1877.
Cloche 1 : Séverin Van Aerschodt, 1877. Diamètre : 91 cm. Inscription partielle : IMAGO ST JOSEPH - PATRINUS EUGENIUS DUPONT - MATRINA LAMBERTA LAVIGNE - SUB PAROCHO Q.J. DONEUX 1877.
Une cloche Félix
Van Aerschodt à Corswarem.
** Corswarem, église
Saint-Victor
Cette église comporte deux cloches, une Félix Van
Aerschodt de 1903 et une Marcel Michiels Junior de 1950.
Cloche 1 : Marcel
Michiels Junior, 1950. Diamètre : 123 cm. Inscription : ME FUDIT
MICHIELS JR TORNACI - PIO XII REGNATE - PATRINO, PAQUES JOSEPHO. - MATRINOQUE,
MEDATS ROSA - CORSWAREMII PONITA SUM. - PAROCHUS, RENARD LUDOVICUS -
AEDITUI STASSEN JOSEPHUS - PAQUES JOSEPHUS KINDERMANS AMANDUS - DE JENEFFE
JULIANUS ET JADOUL ALOYSIUS.
Cloche 2 : Félix Van Aerschodt, 1903. Diamètre
: 93 cm. Inscription : JE M'APPELLE MARIE DE LOURDES LEONIE - MON PARRAIN
EST LOUIS JADOUL - MA MARRAINE LEONIE GRISAR - LE REVEREND HENRI COUNE,
CURE JOSEPH VANDENGHOER, PRESIDENT THEOPHILE JACQUEMIN, ADRIEN ENGLEBERT,
HUBERT GROTTEUX, LOUIS JADOUL, ALPHONSE DERWA, MEMBRES DU CONSEIL DE
FABRIQUE.
Un escalier en bois, très étroit et en colimaçon, mène à un palier où une porte donne sur un court escalier, assez raide et au plafond bas. Un fois arrivé dans la salle des campanes, un plancher très récent invite à circuler sans retenue. Une échelle en aluminium est présente afin de se hisser au-dessus des cloches. Le beffroi massif, chevillé, est en bon état.
Les cloches sont assez propres et au sol, des brindilles nous informent que des oiseaux rapaces et/ou des choucas doivent séjourner dans le clocher, relativement propre malgré tout. Pas de pigeons en vue malgré les fins grillages. Ils n'ont pas encore trouvé l'ouverture.
Deux cloches sont installées : une Félix Van Aerschodt de 1903 et l'autre, une Michiels JR de 1950 (chiffres romains). Cette église abrite également deux pierres funéraires, posées à la verticale, qui dateraient du XIVème siècle.
L'IRPA mentionne une Félix Van Aesrchodt de 1903, supplémentaire, enlevée par les allemands en 1943.
La cloche Petit
& Fritsen de Crenwick.
** Crenwick, église
Saint-Laurent
Cette église comporte
une seule cloche, une Petit & Fritsen de 1990.
Cloche 1 : Petit & Fritsen. Date : 1990. Diamètre : 67 cm. Inscription : PHILIPPUS-MARIA - LORENZO ADELFRIDUS - PETIT & FRITSEN. AARLE-RIXTEL, HOLLAND 7311.
L'église Saint-Laurent de Crenwick a été fortement endommagée en 1989, par un incendie. Elle fut restaurée immédiatement. Elle a de ce fait reçu un toute nouvelle cloche à cette occasion.
Une fois arrivé dans le jubé, une trappe découpée dans le haut plafond et écartée des murs permet l'accès au clocher. C'est avec une extrême précision que nous devons, à plusieurs personnes, guider l'échelle double afin de soulever la petite porte et prendre nos appuis. En effet, à l'arrière de cette ouverture se trouve un grand vitrail, d'où la prudence requise en vue de cette opération. Une fois là-haut, aucun soucis particulier. Le beffroi métallique qui surplombe l'accès prend peu d'espace ce qui permet de contourner la campane dans la salle. Des grillages, bien posés, empêchent l'accès aux volatiles.
La cloche est signée Petit & Fritsen et elle est datée de 1990. Elle possède une frise végétale. Cette cloche est "enfermée" dans un petit beffroi entièrement métallique.
La cloche Jan
Zeelstman de Rosoux.
Toutes les photos
suivantes, détails sur les épigraphies.
** Rosoux, église
Saint-Maurice
Cette église comporte deux cloches, une Jan Zeelstman de
1454 et une Causard de 1950.
Cloche 1 : Georges II Slégers, 1950. Diamètre : 98 cm. Inscription : JE M'APPELLE JULES - JE REMPLACE MA SOUR CHARLOTTE ENLEVEE PAR L'AUDITORAT ALLEMAND DURANT L'OCCUPATION 1940-1944 - MON PARRAIN EST JULES GOFFIN - MA MARRAINE xxx ROBERT. Le prénom de la marraine est incompréhensible.
Cloche 2 : Jan Zeelstman, 1454. Diamètre : 79 cm. Inscription : MAURICIUS ES MYN NAME - GHEMAECHT INT JAER ONS HEREN IN M CCCC L IIII. Traduction : Maurice est mon nom. J'ai été fondue en l'an de grâce 1454.
L'ascension se fait par deux escaliers successifs de bois en colimaçon dont les marches penchent vers l'axe central et sont fortement usées, signe d'un passage fréquent. C'est toujours assez déstabilisant de marcher penché. Dans la salle sous les campanes, une vieille échelle de bois permet de se hisser au clocher. Le plancher n'est pas solide mais cela devient usuel au cours des visites campanaires. Les petites poutres par dessous, espacées d'environ 40cm, suffisent à assurer les pas. Un grillage assez bien installé protège les lieux.
La cloche Jan Zeelstman fait partie du top 20 des plus anciennes de Wallonie et du top 50 des plus anciennes de Belgique.
Les éléments
qui nous font identifier cette cloche comme étant une Jan Zeelstman
sont ci-dessous.
- L'organisation spatiale du décor n'est pas trop un indice.
Elles sont beaucoup réalisées de cette manière
en cette époque. Les indices sont :
- Même type de lettrage.
- Même type de petites fleurs, mais je n'ai pas retrouvé
la fleur strictement identique vu le faible nombre de cloches Zeelstman
connues, ou bien les médiocres photos de ce qui est connu.
- Même type de vieux flamand avec notamment, l'utilisation quasiment
systématique du mot ghemaect au lieu de ghegoten.
- Même type de ons heeren, bien que ça soit fréquent,
mais c'est un indice complémentaire.
- Même marquage des ans par la lettre CCCC, qui possède
une forme particulière.
- Même forme de lettre Y dans le mot MYN.
- Exactement les mêmes anses à cordons.
- Date pleinement concordante.
Cet ensemble fait identifier l'objet à une Zeelstman avec une probabilité de 19/20. C'est bien entendu une cloche exceptionnelle.
L'IRPA mentionne une cloche enlevée par les allemands en 1943 : une anonyme de 1846. En reconnaissance sur épigraphie, nous n'identifions pas le fondeur. Le travail épigraphique fait penser à des travaux fort simples (mais soignés) d'un fondeur du Bassigny.
La cloche Jean
Bodri de Geer.
La signature
du fondeur.
La cloche 2 de
Geer.
Le décor
de cette cloche, notamment la frise sommitale.
** Geer, église
Saint-Hubert
Cette église comporte
deux cloches, une Jean Bodri de 1599 et une seconde cloche datant de
1691. Au sujet de cette seconde cloche, nous ne la caractérisons
pas comme étant une anonyme, mais son identification précise
laisse quelques questions non résolues.
Cloche 1 : Jean Bodri, 1599. Diamètre : 67,5 cm. Inscription : ORA PRO NOBIS R DNS IOES STREELLE FLONEN SCTE HVBERTE A° D 1599 ABBAS ME FIERT CVRAVIT ME FECIT IOES BODRI. L'identification de Jean Bodri ne laisse aucun doute.
Cloche 2 : Joseph Plumère et / ou Edme De La Paix, 1691. Diamètre : 60 cm. Inscription : PASTORE PETRO ROVSSE COMVNITAS DE GEER - CHTISTO. DIVA VIRGINI MATRI ET SANCTO HVBERTO. Elle est fortement usée à l'ancien endroit de la frappe du battant mais tournée depuis.
Le récit de Pascale concernant la visite : Dans cet édifice, après avoir gravi deux vieux escaliers en bois, nous arrivons sous la salle des cloches. Un très ancien système de soufflet d'orgue est dissimulé sous un amoncellement de choses et d'autres. Le tout menace de s'effondrer par la surcharge. A ce même niveau de la bâtisse, une échelle en aluminium permet de monter dans le clocher.
Nous avons été surpris de ce que nous avons vu là-haut. En fait, plutôt que de mieux protéger les abat-sons avec du grillage, ils ont opté pour la mise en cage des campanes. Comme un pigeonnier avec un petit toit en bois, mais pour les cloches. Une petite trappe dans le bas de cette cage permet d'accéder aux instruments.
Sur place se trouvent une cloche du fondeur Ioes Bodri et date de 1599 ; L'autre ne porte pas de nom du fondeur. Elle est datée de 1691. Cette dernière dispose d'une estampille dans laquelle est représentée une petite cloche.
L'étape de l'analyse : Le cas de la cloche de 1691 laisse perplexe, même avec du recul.
A vrai dire, sans se poser spécialement de question, vu la frise très spécifique, j'aurais immédiatement attribué cette réalisation à Joseph Plumère. Les dates autant que les lieux sont pleinement concordants. Il est actif dans le pourtour de Huy et sa période d'activité est en pleine effervescence dans les années qui précèdent et dépassent 1691. A vrai dire, il n'y a pas spécialement de question à se poser.
Seul embuche de taille, l'estampille. Philippe Slégers l'attribue à Edme De La Paix. La prise d'appui afin de reconnaître cette estampille est la cloche de Vergnies. Cette attribution n'est absolument pas dénuée de sens.
Serait-ce une cloche Edme De La Paix ? (le prénom est Edme et non Edmé). Pourquoi pas... Analyser n'est pas évident, car il (ils) est (sont) très peu connus. Il y a deux Edme Delapaix. J'hésite d'ailleurs perpétuellement entre Delapaix et De La Paix, il y a les deux variantes dans les registres. Il existe un Delapaix décédé en 1674, donc il ne nous intéresse pas. Celui qui nous intéresse provient de Doncourt. Les Plumère sont de La Mothe.
Une collaboration possible
?
Oui. Mais les Delapaix sont des fondeurs si peu connus que je n'ai même
pas osé en ébaucher une biographie. En tout cas, les périodes
sont concordantes. Disons qu'Edme est actif une vingtaine d'années
avant, et décédé en 1694, mais honnêtement,
ça reste possible.
Les problèmes qui
émergent :
D'une part les Delapaix n'ont pas ce style là.
D'autre part, les cloches Delapaix ont 'oui' une frise de fruits et
'oui' une frise de palmettes, mais il manque la fleur en motif répétitif
entre les végétaux. La confusion est aisée, la
nuance est faible, mais il existe cette différence.
Je reviens à l'estampille. Celle des Plumère, je ne la connais pas. Il semblerait que ce soit un motif ovale barré d'une barre horizontale assez large. Il est impossible de prétendre qu'il s'agit de cela avec certitude. Mais surtout, des estampilles avec une cloche, malheureusement, il y en a des dizaines de semblables. Les fondeurs du Bassigny, assez peu originaux, en étaient friands.
Je dois dire que 'oui', l'estampille de Geer et l'estampille des Delapaix, ce sont des identités visuelles très comparables. Sans mentir, ça se ressemble. Mais l'une est rectangulaire, l'autre ovale. Quelque part pour une signature, c'est-à-dire une apposition d'un sceau toujours identique, la différence est significative.
Je ne me permettrais pas d'affirmer et d'attribuer. Considérant ce que j'ai exposé, je trouve qu'il y a des questions à se poser, et en tout cas, je n'y vois pas une cloche uniquement Delapaix. Je vais de ce fait avancer avec certaines précautions. Serait-ce une estampille Plumère ? Je n'oserais l'affirmer. Serait-ce une collaboration Delapaix et Plumère ? Je n'en ai aucune idée. Tout cela est pleinement concordant et de l'ordre du possible.
Il faut de toute manière voir dans cette cloche ces noms de fondeurs comme des possibilités. Aucune porte n'est entièrement fermée. De ce fait, j'attribue la cloche à : Joseph Plumère et / ou Edme De La Paix, la date de 1691 est quant à elle claire et indiscutable.
La cloche Gregor
II Von Trier de Boëlhe.
Détail
sur la datation.
L'étrange
boule mise en place (système pas terrible).
** Boëlhe, église
Saint-Lambert
Cette église comporte deux cloches, une Eijsbouts de 1964
et une Gregor II Von Trier de 1575.
Cloche 1 : Eijsbouts,
1964. Diamètre 97,5 cm. Inscription : EN 1849 , LA FAMILLE COSYNS
M'AVAIT OFFERTE - EN 1943, JE DEVINS DU BRONZE A CANON - EN 1964, ME
REVOICI PARMI VOUS. - NESTOR DORMAL ET ANNE-MARIE CHAVEE M'ONT PATRONNEE
AU NOM DE TOUTE LA PAROISSE DE BOÊLHE.
Cloche 2 : Gregor II Von Trier, 1575. Diamètre : 87 cm. Inscription : GREGORIVS TREVRENSIS ME FECIT ANNO XV c LXXV SANCTA MARIA ORA PRO NOBIS. Notons que l'IRPA connaissait l'instrument et l'attribuait (l'attribue) à Grégoire Marin, un fondeur qui n'existe pas. Celle cloche n'est plus utilisée à ce jour.
L'église Saint-Lambert de Boëlhe tombe en désuétude, faute de moyens et les campanes ne résonnent plus depuis plus de vingt ans. Après le décès du dernier curé de l'époque, les campanes ont encore été sonnées quelques fois et ensuite, plus personne ne s'est engagé à prendre la relève. Dans le même registre, l'orgue est abandonné depuis plus de 40 ans, semble-t-il.
Le premier escalier est encourageant. Il est bâti en sections épaisses de dalles funéraires et il est en colimaçon. Il ne faut pas longtemps pour qu'il y ait à déchanter mais il y avait eu un avertissement : il y a des risques qu'il ne fasse pas très propre.
Une fois sur un premier palier à hauteur de l'orgue condamné dans le jubé, les fientes de pigeons sont déjà en vue. Après avoir gravi plusieurs échelles de meunier vermoulues et recouvertes de déjections, nous nous hissons sur le beffroi car il n'y a plus de plancher mais juste quelques poutres fortement rongées. Un pigeon nous survole parfois et nous déconcentre alors que nous faisons le funambule d'un côté à l'autre des campanes. Elles sont au nombre de deux.
Une cloche Gregor II Von
Trier, ce n'est pas fort fréquent.
Le concernant, il est plus souvent connu comme utilisant une police
de caractère en textura quadrata épaisse, une écriture
massive, gothique, imposante... Comme quoi l'homme est capable de bien
des surprises. Le texte comporte la mention XVc comme 15ème siècle,
mais c'est un petit C, en hauteur. Je n'ai aucune explication quant
à cette mention.
Le battant possède une boule de frappe particulière. C'est un losange dont le haut frappe la pince. Ce n'est ni esthétique ni particulièrement recommandable. Le losange sert de chasse. Disons que je trouve l'angle d'attaque un peu pointu. Cela n'a pas d'importance car la cloche n'est plus sonnée.
C'est une cloche très sobre dans son aspect décoratif. Elle a un intérêt patrimonial fort pour sa rareté et son ancienneté, mais elle ne possède pas de fioriture. Elle est simple, presque dénudée. En cela, il n'est pas possible de dire qu'elle est belle. Elle est en fait simple et rude.
Signalons deux cloches n'étant plus présentes en clocher :
- Une cloche de : DROUOT Clément II, REGNAULT Etienne, LAINVILLE François, datant de 1846 dans les registres. Nous pensons qu'il y a légère confusion dans la datation sur la Eijsbouts, la date 1849 serait une mésaventure du saintier lors de la conception des cires. Entre un 6 et un 9, on a vite fait une erreur. Autant le registre de Maurice Thouvenin et Joseph De Beer la datent de 1846. Serait-ce Eijsbouts qui par inadvertance a inversé ce chiffre ?
- Une Séverin Van Aerschodt, datant de 1857, pour laquelle nous ne disposons d'aucune trace, sinon de l'enlèvement des allemands.
Le grand désastre à Darion.
** Darion, église
Saint-Martin
Cette église comporte deux cloches Georges II Slégers
de 1946. Il a été enlevé en 1943 deux ALJ Van Aerschodt,
de 1846 et 1852.
Cloche 1 : Georges II Slégers, 1964. Diamètre 112 cm. Inscription : Fondue en 1846 par Van Aerschodt-Vandenghyn Louvain / Enlevée par les allemands en 1944 / Revenue de Hambourg en 1945 / Refondue par Slegers-Causard de Tellin en 1946 / P. KEMPENEERS- Curé / Ma mission : Appeler les fidèles à prier pour les défunts / Parrain Mr Hubert * ?* Delarge Ligrel (ou Ligrey) Marraine Mme Venart Dubois Evrard Ligrel (ou Ligrey).
Cloche 2 : Georges II Slégers, 1946. Diamètre : 88 cm. Inscription : Fondue en 1946 par Slegers-Causard Tellin / Je remplace ma sour infortunée fondue à Louvain en 1852 / Enlevée par les allemands en 1943 et n'est plus revenue / P. KEMPENEERS- Curé / Parrain Mr Venart Dubois Dalbert Ligrel (ou Ligrey) Marraine Mme Louis Perette Orban Ligrel (ou Ligrey).
Cette bâtisse a profité, il y a quelques années déjà, d'un franc rafraichissement à l'intérieur et c'est plaisir à voir. La suite n'est pas aussi réjouissante, hélas et serait à classer comme partie d'édifice en péril. Sitôt entrés dans l'église, une forte odeur de fiente nous prend au nez et à la gorge. La propreté et le soin apportés à la partie utilisée de l'église contrastent drastiquement avec la tour. L'escalier en colimaçon en pierre de taille nous mène deux étages plus haut et il est souillé dès le départ.
Jusqu'au jubé, nous montons sans encombre (par habitude) mais pour l'accès au second palier, cela se complique et ressemble à une montagne de fientes masquant complètement les marches. C'est en fait le point le plus critique des lieux et on se demande comment le plancher résiste, il est véritablement dangereux, vu par le dessous. Il est maculé lui aussi et cela le rend d'autant plus hasardeux. Nous ne nous risquons même pas d'y poser les pieds et longeons le mur pour accéder au reste du bâtiment moins abîmé. L'ascension se poursuit sur une échelle de meunier vermoulue démunie de rampe, mais c'est assez courant. Les marches sont épaisses et acceptent facilement notre poids. Une fois dans la salle des cloches, on en remet une couche. Environ 25cm d'excréments tassés et, de-ci de-là, des oufs, des jeunes pigeons et des adultes (une quinzaine) qui régulièrement nous survolent et aussi des cadavres. Le tout rend les lieux dangereux par la dissimulation partielle d'anciennes pièces d'horlogerie et de systèmes de sonnerie fixés au sol ou greffés au beffroi. Le tout est néanmoins soutenu par d'épaisses poutres en bon état.
Enfin, on en vient au but de notre ascension, les cloches. En adéquation avec le fichier IRPA, les deux instruments sont effectivement du fondeur Slegers-Causard et datent de 1946. Après les avoir dégagées succinctement des souillures moites qui les enduisaient, nous avons relevé comme nous pouvions les textes et autres renseignements utiles. Ces instruments sont peu utilisés.
Frise de la cloche
Chaudoir à Hollogne-Sur-Geer.
Le médaillon
de la Chaudoir.
Belle cloche
André-Louis-Jean Van Aerschodt à Hollogne-Sur-Geer.
** Hollogne-Sur-Geer,
église Saint-Brice
Cette église comporte trois cloches, une Chaudoir de 1790, une
ALJ Van Aerschodt de 1864 et une troisième cloche anonyme. Cette
dernière est haut perchée. Il pourrait s'agir d'une JBN
Gaulard & Lainville de 1843.
Cloche 1 : ALJ Van Aerschodt, 1864. Diamètre : 108 cm. Inscription : BTAE M.V. SUB TITULO DAAE ANGILORUM DEDICATA / STUS BRICTIUS EPISO HIJUS ECCLESIAE PATRONUS STUS HUBERTUS STUS ROCHUS STA BARBARA / F.L.J. CONSTANT PASTOR SUCCEPTORES SUNT TH. NAVEAU M.E. DELAHAULT / ME FUDIT 1864 A.L.J. VAN AERSCHODT SUCCESSOR VANDENGHEYN.
Cloche 2 : François
Chaudoir, 1790. Diamètre : 101 cm. Inscription : Aucune, sauf
le nom Chaudoir avec un A inversé. Elle possède un médaillon
avec un aigle. Chose assez rare méritant d'être signalée,
l'aigle est de profil. Au sommet de la cloche se trouve une frise discrète.
Cloche 3 : Anonyme.
Elle est haut perchée et totalement inaccessible. Le registre
de Maurice Thouvenin établit qu'il y eut une cloche à
Hollogne-Sur-Geer, émanant des fondeurs Jean-Baptiste-Nicolas
Gaulard et les frères Lainville. La date de fonte : 1852. La
décor de la cloche présente n'a rien de bien contradictoire
avec cette hypothèse de fondeurs. Nous pouvons estimer que l'attribution
est probable.
Au sujet de l'édifice, Pascale Boudart nous relate la description suivante : Dans cette bâtisse bien tenue, l'accès au clocher est rendu fort difficile. Des travaux ont été exécutés afin de mettre en valeur 4 pilasses (d'origine) de soutien de l'édifice. Pour ce faire, le jubé a été supprimé et par là même, l'escalier qui menait au clocher.
Un nouvel escalier a été construit, il est constitué de marches décalées qui permettent un tracé plus court mais bien plus raide. Une fois arrivés à l'étage, un escalier escamotable léger permet la poursuite de l'ascension. Cet élément passé, un long cheminement sur une passerelle de bois et directement sous la toiture nous conduit à une ouverture étroite dans un mur. Nous nous hissons sur les voutes en briques du chour de l'église et grimpons sur une dernière poutre avant de parcourir, en sens inverse, les combles peu spacieux.
Freinés à chaque poutre inclinée de la charpente, nous nous infiltrons à la manière de spéléologues dans ces cavités sombres érigées par la main de l'homme. Nos sacs nous gênent et nous devons les pousser devant nous à chaque enjambée. Enfin, après un dernier virage à angle droit, nous arrivons enfin à destination. Un imposant beffroi se trouve devant nous et ses larges croisillons nous permettent le passage. Pas de trace de pigeons grâce au treillis rigide posé aux endroits adéquats. Par contre, vu la difficulté des accès, tous les matériaux démontés au fil du temps sont restés soit accolés aux murs, soit posés au sol et il faut une fois de plus tout enjamber et rester vigilants.
Trois campanes sont présentes mais seules deux disposeront d'une fiche technique détaillée. La troisième se situe en hauteur et peu accessible.
Une cloche ALJ
Van Aerschodt à Lens-Saint-Servais.
** Lens-Saint-Servais,
église Saint-Servais
Cette église comporte deux cloches, à savoir deux ALJ
Van Aerschodt de 1857 et 1865.
Cloche 1 : ALJ Van
Aerschodt, 1857. Diamètre : 90 cm. Inscription : PARRAIN - Mr
le baron Auguste de Tornaco Seigneur de Lens St Servais. - La marraine
Mme la comtesse Douairière de Berlaymont née baronne Sidonie
de Tornaco. - ANO MDCCCLVII. ME FUDIT A.L.J. Van Aerschodt Major Successor
A.L. Vandengheyn.
Cloche 2 : ALJ Van
Aerschodt, 1865. Diamètre : 80 cm. Inscription : SALVATORE MUNDI
MISERERE NOBIS.
RD DNO G. GALAND PASTORE - A.L.J. Van Aerschodt Major Successor A L
Vandengheyn.
L'église Saint-Servais à Lens-Saint-Servais est entièrement fermée au public depuis deux ans (2013, au minimum). Malgré l'abandon temporaire de cette église, le clocher est relativement épargné par la dégradation. Les cloches sont étonnement propres.
Avec un peu de mal, nous parvenons à tourner l'antique clé de la grande et vielle porte d'entrée. Une fois à l'intérieur, un escalier de chêne fortement usé mais stable nous mène au premier étage. Ensuite, une succession de deux échelles de meunier vermoulues nous conduisent au clocher. Une traverse métallique qui supporte le moteur de volée d'une des cloches surplombe les dernières marches de l'escalier rendant le passage à la salle délicat. Le beffroi soufre de l'usure du temps. Il semble stable mais est fortement rongé par endroits.
Deux cloches A.L.J. Van Aerschodt sont présentes. Il y a déjà un long moment sans doute qu'elles ne sont plus utilisées car les battants sont rouillés sur tout leur pourtour à l'endroit de la frappe. Des entretiens sont réalisés de temps à autre.
Une cloche Causard à Omal.
** Omal, église
Saint-Lambert
Cette église comporte deux cloches, il s'agit de deux Causard-Slégers.
Cloche 1 : Georges II Slégers. 1950. Diamètre : 95 cm. Inscription : JE M'APPELLE MARIE, ARTHUR, ISABELLE. LA REVOLUTION FRANCAISE M'EMPORTA. EN 1896, JE REVINS. EN 1943, JE PARTIS EN EXIL. L'ANNEE SAINTE 1950 ME REVIT. + J'AI POUR PARRAIN : Mr ARTHUR RASQUIN-ORBAN - J'AI POUR MARRAINE : Mme ISABELLE, MARIE, JOSEPH RIA RONGY. - J'AI ETE BAPTISEE SOUS LE PASTORAT DE Mr L'ABBE ANTOINE HANUSET.
Cloche 2 : Georges 1er Slégers, Marie Causard. 1893. Diamètre : 78 cm. Inscription : HORTERISIA LAMBERTIRA DALLEMAGNE-WATRIN. MATRINA - JOSEPHUS LEURQUIN.BURGIMAGISTER. PATRINUS. HUBERTUS DEJARDIN. PAROCHUS. - IN EXSECRATA INV ASIONE LIQUATA, SAECULARE SILENTIUM DIRE TENUI. Elle est datée à l'aide d'un chronogramme.
L'église Saint-Lambert d'Omal est un édifice très sobrement orné, mais couvert d'un plafond joliment peint. Un escalier en colimaçon mène au clocher. Ses marches sont en bois et son axe central, en métal. Arrivé au dernier petit palier, une porte assez hermétique donne accès à la chambre des cloches.
Dans ce clocher, le beffroi est central. Il est possible de partiellement le contourner, mais l'espace immédiat autour des campanes est plutôt exigu. Il est envisageable que ces cloches ne soient plus sonnées pour le moment. Il y a incertitude à ce sujet.
Les abat-son sont partiellement fermés par un assemblage de planches posées ça et là complété par du "grillage" fin. Le tout est totalement insuffisant afin d'empêcher, ne fusse qu'un pigeonneau, de s'introduire dans l'enceinte. Une très large ouverture se retrouve d'ailleurs sans aucune protection, le treillis étant complètement rabattu.
L'IRPA mentionne deux cloches enlevées par les allemands en 1943, à savoir deux Causard de 1895 et 1897.
Conclusion :
Les cloches suivantes sont
à protéger pour cause d'ancienneté :
* Saive, cloche Chaudoir, +/- 1785, à datation approximative.
* Rosoux - Cloche 2 - Jan Zeelstman, 1454. Cloche exceptionnelle.
* Geer - Cloche 1 - Jean Bodri, 1599. Cloche rare.
* Geer - Cloche 2 - Joseph Plumère et / ou Edme De La Paix, 1691.
* Boëlhe - Cloche 2 - Gregor II Von Trier, 1575. Patrimoine en
péril.
Les deux cloches suivantes
seraient à identifier formellement :
* Hollogne-sur-Geer - une cloche de François Chaudoir de 1790.
* Aineffe - une cloche actuellement anonyme de 1644.