Cette page concerne le fort d'Émines, localisé sur les communes d'Émines et de Saint-Marc. Il s'agit d'un des neuf forts situé dans la position défensive de Namur, dont nous faisons l'inventaire au fil de petits documentaires ciblés. Ces forts sont tous victimes d'un vandalisme qualifiable d'extrême. Celui d'Émines, partiellement protégé, visitable, est le bâtiment le moins dégradé de tous.
Il fut cependant la cible d'un massacre en novembre 2015, où les auteurs d'une rave-party ont tagué de partout, laissé des tonnes de déchets et réalisé des feux. Certaines des installations touristiques sont détruites. Comment peuvent-ils imaginer être encore bien accueillis après ça ?
Le fort a été érigé entre 1888 et 1892 (d'après le portail d'entrée), à une date exacte qui nous est inconnue. Tout comme les autres forts, l'architecte était le général Henri Alexis Brialmont. On retrouve dans toute la position fortifiée de Namur un schéma de construction relativement semblable, avec la constitution d'un vaste triangle dans les bois.
Commun à tous les forts, la construction est réalisée en béton non armé. Le béton était coffré dans des tôles ondulées. Dans une section non visitable du fort d'Émines, on trouve un vaste couloir esthétique où les tôles ondulées, rouillées, sont pendantes et attendent de tomber.
Au cours de l'invasion allemande de 1914, le fort est pris durant le mois d'août. Il ne résiste guère, tout comme les autres positions. Assez peu dégradé, il n'est pourtant pas réarmé lors de la seconde guerre mondiale. Cela provoque un aspect historique intéressant, il ne subit que peu de modifications est dès lors, il est un archétype de ce que fut l'architecture militaire de la première guerre mondiale. Seuls deux bunkers sont ajoutés, ce qui en fin de compte nous le montrerons est assez externe à l'ensemble architectural.
Ce documentaire fut réalisé lors d'un tournage de l'émission 109. Mes vifs remerciements à Benjamin Sougné, d'Infor Jeunes Namur, ainsi qu'à l'équipe des Jeunes : Bastien Dehalu, Clothilde Mestach, Julien Servais, José Brandt et Rocio Cuadrelli. Avec le concours de la Province de Namur et le Clap! bureau d'accueil des tournage.
L'entrée du fort dans les bois.
Le frontispice comporte encore le nom du fort en moulage ciment.
Près du front de gorge, le fossé est dans un superbe
état.
Ayant été moins rempli de déchets qu'aux autres
forts, il propose donc un bel état de préservation.
Le couloir des locaux d'escarpe. A droite, un éclat de tir.
Le local d'escarpe donnant sur le front de gorge.
Quelle devait être l'angoisse des gars lors des tirs ? C'est
marquant tout de même.
Tous ces locaux d'escarpe étaient les logements des soldats.
En s'enfonçant dans le massif
Le grand couloir qui mène à une coupole. On appelle
ce lieu le couloir de retraîte.
Là aussi a menait à une coupole, mais désormais
dépourvue de son dôme, elle donne au jour.
Dans le massif central.
L'éclairage est tout simple et franchement ça rend les
lieux jolis. Appuyons cette chouette initiative de mettre le fort
en valeur.
Comme on le voit, peu (ou pas d'ailleurs) de couloirs sont massacrés
par les bombardements.
Le silo à charbon.
De retour à l'escarpe, un local plus important.
En fin de compte (et c'est logique) : tout se ressemble.
Au fond du fort non loin d'un coffre flanquant, les lieux servent
d'exposition au sujet des 9 forts du coin.
Le fort accueillait 300 à 400 personnes, qui en temps de guerre
devaient avoir une vie totalement autonome en ce lieu. Dès
lors il y avait une boulangerie, il existe encore un puits...
Nous sonnes désormais au-dessus du fort.
On y trouve des fortins de la seconde guerre mondiale.
Quel curieux appareillage ! C'est joli.
Une vue du fossé depuis le coffre de tête.