Tchorski
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La cokerie de la Providence (5/11)

 


Les citernes d'eau de ville.


Elles ont souffert de la corrosion jusqu'à en devenir des oeuvres d'art.


On croirait des impacts de balle !


Le curieux local vert près des citernes.


L'eau de ville est écrite ici EVIL ce qui bien sûr ne manque pas d'interpeller. Attention, présence d'un gros !


Le lavabo du diable.


Le diable se cache sous la toiture ! Si ce genre de canalisation est aussi bien identifié, c'est dans l
but de la différencier de toutes les conduites de produits chimiques divers et variés.


Vue sur les fours.


Et toujours la tour à charbon centrale et omniprésente.


Il y a du travail les gars...


Plus personne n'en doute.


Que de tristesse dans cet abandon.


Mon pauvre, qu'es-tu venu faire dans cette désolation ?

La section Energie

A mon sens il s'agit de la partie la plus compliquée de la cokerie au niveau des processus mis en oeuvre, en cela deux raisons : 1) parce que ce sont des méthodes plutôt liées à la centrale thermique à défaut de cokéfaction. Soyons honnête, nous n'y connaissons rien. Et donc 2), parce que la centrale est vaste, il existe de nombreux procédés, et signalons pour terminer que nous n'avons eu accès qu'à la moitié de la centrale. Sincèrement ça n'aide pas. De ce fait nous donnerons les grandes lignes du fonctionnement d'une telle centrale, sans rentrer dans les détails de fonctionnement spécifique à cette cokerie même.

Nous avons ici affaire, en tout cas à une centrale vapeur. Nous n'avons pu accéder qu'à une seule moitié de l'usine, la seconde moitié étant conservée sous cocon.

Dans une cokerie, la vapeur a une importance capitale du fait de la multiplicité de ses utilisations et du principe même de récupération de certains composants du gaz, en particulier le benzol, pour lequel est appliqué le steaming, c'est-à-dire l'entraînement par la vapeur d'eau d'injection dans la colonne de distillation (voir le chapitre sur l'usine à benzols).

Les principales utilisations de la vapeur sont :
- L'agent moteur pour les extracteurs de gaz, dit turbo-extracteurs. Dans cette cokerie, notons de surcroît que cette vapeur fait tourner des turbo-alternateurs qui fournissent l'électricité nécessaire à la marche des installations (et précisons que c'est justement, et tristement !, la partie qui n'a pu être documentée ici).
- Le réchauffage de l'huile benzolée avant distillation.
- La déshydratation du goudron.
- Le réchauffage des saturateurs, des condenseurs finaux.
- L'injection dans les colonnes de distillation.
- Le chauffage des bureaux.
La plus importante des fonctions est l'alimentation d'une turbine d'extracteur générateur de courant.


De l'autre côté de la route de Mons se trouve l'assez petite tour de refroidissement. Les tours aéroréfrigérantes ont pour fonction d'évacuer vers le milieu extérieur la chaleur issue de systèmes de refroidissement en faisant circuler de l'eau chaude dans un flux d'air. C'est un échangeur de chaleur entre l'eau et l'air ambiant. C'est donc la tour qui permettait de refroidir les eaux de la centrale énergie.


La centrale énergie est ce bâtiment, elle est à front de la route de Mons.


Juste à côté de la centrale se trouve cette petite installation. La cokerie traite ses résidus de cyanures libre (CN-) et thiocyanate (SCN-) à l'aide de l'hypochlorite de sodium (eau de Javel). On détruit alors les cyanures par oxydation. Plusieurs types de réaction peuvent intervenir et pour éviter la formation de chlorure de cyanogène intermédiaire, très toxique, il faut utiliser un large excès d'hypochlorite. Si on va jusqu'au bout du processus d'oxydation, il se forme du carbonate et de l'azote.


Le pourtour de la centrale comporte un étrange couloir qui ne mène à ... rien... Bizarre.


L'intérieur de la centrale énergie.


Le rez-de-chaussée comporte une multitude de chaudières. Bon alors, cours théorique. Allez, encore un peu de courage, ce n'est pas fini ;-)

On trouve une multitude d'énormes chaudières dans cette usine. Pourquoi ? Une chaudière est un appareil qui permet de transformer l'eau en vapeur saturée ou surchauffée. La base est une chambre de combustion dans laquelle se produit la combustion du ou des combustibles. Le combustible peut être solide (charbon, lignite, coke, etc), liquide (fuel, goudrons), gazeux (gaz de fours à coke). Ce petit rappel de ce qu'est une chaudière peut paraître superfétatoire, mais je trouve qu'au sein de processus aussi compliqués, quelques bases ne font pas de mal.

Or dans une cokerie, les fours produisent du gaz et en pratique, et bien du gaz on en produit beaucoup beaucoup beaucoup. Réinjecter le gaz en gaz pauvre dans les fours n'est pas suffisant. Du coup, comme on se doute quand même qu'on ne va pas produire du coke dans le but d'alimenter des chaudières sur le site, et bien simplement on va utiliser le gaz. Pas mal, non ?

Du coup donc qu'est-ce qu'on va observer dans l'établissement qui nous intéresse ? Tout du moins disons, dans la partie qui a pu être visitée ?
- Des tuyaux d'amenée de gaz.
- Des chaudières en pagaille.
- Des tuyaux d'eau en pagaille aussi, traversant les chaudières. Le but est de réchauffer l'eau, puis de la transformer en vapeur.
Dans la partie annexe non visitée, la vapeur alimente des turbo-générateurs.


Une large partie de cette usine intermédiaire est composée de caillebotis, ce qui au vu de l'usure, la rend épouvantablement dangereuse. Les caillebotis ont une durée de vie limitée et rompent sans prévenir.


Cette partie de l'usine a subi moins de dégradations car il n'y a rien à voler (tant mieux).


En montant dans la structure, on remarque immédiatement le problème, les tuyaux sont inévitablement calorifugés avec de l'amiante. Quelque part on pouvait s'en douter.


Les paysages de centrales sont toujours complexes.

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