Ce documentaire concerne ce que nous appelons le troisième voutement de la Senne. Cette dénomination nous est propre dans le sens où nous sommes les seuls à nous intéresser à la Senne / Zenne de manière globale et au-delà de toutes les frontières régionales et linguistiques. Dès lors, nous complétons un documentaire existant sur la Senne souterraine (disponible ici) et nous sommes désormais à Vilvoorde en pleine terra incognita.
La Senne débute son parcours en Région Wallonne. Elle connait un premier voutement en région de Bruxelles Capitale. Elle entre à Anderlecht et ressort à la rue du Rupel, 1000 Bruxelles. La longueur est de 6500 mètres. Elle repart immédiatement en souterrain à la Rampe du Lion, 1000 Bruxelles, et ressort à l'incinérateur de Neder-Over-Hembeek. C'est le second voutement, qui a une longueur de 3300 mètres. Ces deux voutements ont la particularité d'être très impraticables et très dangereux. Notre documentaire de 2008 expose largement ces questions.
Notre parcours de ce jour concerne le troisième voutement, cette fois-ci en région flamande, qui débute à Havenstraat, 1800 Vilvoorde et ressort aux alentours de Slachthuisstraat, 1800 Vilvoorde. La longueur est de 1430 mètres. La Senne est donc une incroyable rivière qui cumule 11,2 km de pertuis souterrains. C'est du jamais vu ! Cette rivière très capricieuse a été dominée par l'homme dans ses dernières extrémités. C'est de la sorte qu'elle fut incroyablement polluée, détournée, voutée, re-détournée, etc. Une bien triste histoire en somme. A Vilvoorde, l'urbanisation industrielle galopante du bord de canal fut probablement en cause de ces voutements. Dans le reste de Bruxelles, nous devinons qu'il s'agit d'une question d'hygiène, puisque la rivière reçoit des égouts.
Le pertuis localisé à Vilvoorde, que nous allons visiter en cette page, est totalement sans intérêt. Le seul avantage nous concernant est de clôturer l'investigation menée dans la Senne. C'est un pertuis bétonné, extrêmement monotone, qui daterait de 1979 d'après la maigre documentation que nous avons pu récolter à ce sujet. De grandes bâches sont tendues aux entrées et sorties afin d'empêcher les volatiles d'entrer.
Il existe dans le kanaalpark une mise en valeur d'une ancienne partie de la Senne, appelée parfois la vieille Senne, et qui propose un aspect bucolique d'un cours d'eau sans courant, comportant quelques nénuphars. Le parcours souterrain quant à lui reçoit un petit affluent sans nom, à proximité de Correctiedreef.
Vous pouvez écouter
la Senne ci-dessous :
Le premier enregistrement est très particulier. A la sortie de la Senne, des mouettes nagent à contre-courant. Elles piochent dans le cours d'eau des petites choses qu'elles mangent. L'ambiance est celle d'une certaine compétition, donc ça se bagarre ferme pour qui aura la meilleure pioche. Les deux autres ambiances sonores sont des instants sales dans la rivière.
Voici l'aspect du pertuis. C'est très monotone et bétonné.
D'importantes brumes limitent la visibilité.
Ce pertuis est longé par un petit canal de décharge.
A gauche de la photo se trouve un mur. Et bien derrière, c'est
encore un pertuis, strictement identique. Le voutement de la Senne
à Vilvorde est donc doublé, ce qui est une constante
dans tout Bruxelles.
Ca tourne pas mal tout le long étant donné que ça
suit un ancien parcours sinueux de méandres. Notons toutefois
que la Senne a été redressée et ce n'est plus
là le lit d'origine.
Les photos sont tout à fait médiocres mais avec toute
cette brume, ce n'est pas évident de faire mieux.
Il n'y aurait pas tous ces moustiques, on croirait presque que c'est
propre ! Pourtant là-encore, quelle
odeur épouvantable peut avoir cette rivière polluée...
En vue de curer, il est possible de faire des vannages depuis la surface.
Voici une vue d'ensemble, c'est quasiment invariable tout le long,
y compris en ce qui concerne la
fabuleuse densité en araignées !
En cette courte section, peut-être un marécage, ce fut
réalisé par palplanches et pieux emboués.
Cela fait une intéressante variation graphique, mais ça
ne dure guère !
Etant donné que seul un éclairage latéral est
possible, que c'est dur à mettre en valeur !
Ici en étiage, le cours d'eau n'est pas impressionnant, mais
des traces de crues démontrent que ce fut quasiment en charge
en certaines périodes chargées.
Vers le haut. Surtout ne toucher à rien, eurgh !
Nous abordons le dernier tournant.
Et du coup nous voici à la sortie !