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Le bouveau

Ce documentaire date de 2003. Les photos d'époque, toutes d'une assez faible qualité, ont été remplacées au fil d'une investigation réalisée à la fin de l'année 2017 et en début 2018. Cet ensemble de pages a subi une rénovation complète au vu de la médiocrité des clichés de l'époque. Cette page concerne une mine d'anthracite située en Belgique ; elle ne sera pas localisée au vu du danger inhérent à un tel type de lieu, qu'on ne peut pas spécialement qualifier comme étant remarquablement stable.

A défaut d'être une véritable mine, c'est surtout un bouveau de belle qualité, qui menait à un puits d'extraction. Si l'on doit définir, une mine est spécifiquement dédiée à de l'exploitation d'un minerai (en l'occurrence sur cette concession, de l'anthracite). Un bouveau est un terme minier qui caractérise une galerie de circulation. En ce lieu notre situation est simple. Le puits de grande profondeur débouchait dans un endroit peu avenant au jour. De ce fait, une recette de puits interne à la mine a été construite, permettant au matériaux de sortir directement sur le carreau. Notre galerie ici présente, c'est ainsi cela, une galerie qui recevait les matériaux en tête de puits, les berlines ressortaient au jour à l'horizontale.

L'entrée était en 2003 un cavage masqué dans la végétation, recouvert de branches et totalement indécelable pour qui ne le connaît pas. En se faufilant dans cet accès malaisé, on arrivait dans une galerie de roulage cintrée. A ce jour l'entrée est une grosse doline d'effondrement, instable et peu agréable.

En 2003 nous en donnions la description suivante : il y a de nombreux effondrements, au bout de quelques mètres la circulation d'air devient catastrophique. La visite est intéressante mais extrêmement dangereuse à cause du niveau d'oxygène très bas. On y trouve entre autre deux berlines, un objet ressemblant à une tonne à eau, des rails, les restes d'une recette de puits, une belle veine d'anthracite visible derrière les cintrages, noire, luisante, presque graisseuse, un cabestan du fait que les berlines étaient tirées par câbles. Ce lieu est envahi de Co2. La respiration est anormale après la première chatière et la situation est extrêmement dangereuse après la seconde chatière. C'est une galerie malsaine. Au niveau de l'ancienne recette du puits actuellement comblée, il reste une berline et quelques cintres.

Cette description déjà peu avenante s'est en certains aspects aggravée en 2017. Nous avons mené des investigations sur place suite à un affaissement constaté en surface. La situation d'instabilité notamment est encore pire. La première chatière est effondrée sur une longueur avoisinant les 5 mètres. Le creusement amène une situation instable, la chatière est amenée à se refermer naturellement en quelques jours. L'air cependant était globalement bon lors de nos deux passages sur place.

Nous proposons dès lors ci-dessous les dernières photos du site souterrain. La galerie sombre dès aujourd'hui dans l'oubli le plus complet. Il n'est pas longuement nécessaire de faire un dessin quant à l'état de ce site souterrain, la glauquitude va témoigner d'elle-même.


Que les choses soient dites tout de suite, ce n'est guère avenant.


Le gros tas de terre du fond correspond au puits comblé. Au-dessus du puits se trouvait le chevalement, à ce jour détruit. C'est ce genre d'obstruction qui entraîne que les galeries s'aèrent mal et c'est la cause des problèmes de nappes de Co2 dans les points bas ou clos ou peu ventilés.


Cette galerie passe en dessous d'une route à grande circulation. Au sol un cabestan.
Les berlines étaient tirées avec des câbles. Cet appareillage était destiné à gérer la courbe.


Les venues d'eau donnent un aspect glauque à cette galerie.


Afin de gérer la courbe, encore un cabestan.


Une jolie bifurcation dont l'aspect est typique des bouveaux en anthracite.


Une galerie plongeante. Elle permettait de rejoindre les niveaux inférieurs, lesquels sont à ce jour devenus inaccessibles. Le bas de cette galerie est effondré. A noter qu'en tant que point bas de la mine actuelle, le niveau d'oxygène est anormalement bas et l'air se trouve chargé de Co2. Lors de notre passage, le niveau était à peine acceptable. En certaines périodes, cela doit simplement être mortel.


Au-dessus de la galerie plongeante.


Une jolie galerie latérale.


Une autre galerie plongeante, complètement pleine.


La voie principale, en bon état à ce niveau.


Au fond, on voit bien que les effondrements sont très peu avenants.


Le fond de la mine, un simple front de taille sur un garage. Logique puisque rien n'a été exploité en ce niveau.


En contrejour au sein de la glauquie. On a bien envie de sortir et retrouver le soleil !


Au vu de sa vocation de communication, le bouveau est fort étayé avec les cintres. C'est chose logique, c'est une galerie principale. En plus les terrains encaissants sont d'extrême mauvaise qualité.


Malgré une belle balafre de buée, mais soit, c'est comme ça, je ne l'avais pas vu sur place... Ici c'est la chatière. Elle donne une impression positive, mais un mètre cinquante après l'étroiture, c'est un désastre.


Je donne beaucoup de photos afin de garder une mémoire des lieux, car le moins qu'on puisse dire, ce n'est pas tous les jours qu'on va là-dedans.


Les tuyaux d'air comprimés étaient attachés avec des chaînes, la rouille a rongé et ça s'est effondré.


Au fond, c'est un superbe terrier de renard.


Il subsiste un baquet, peut-être un vestige de berline.


Au fond c'est le jour, une doline d'effondrement.


Au presque même endroit qu'une photo de 2003. Les lieux n'ont guère changé à ce niveau.


C'est un adieu à la mine, car elle est bel et bien condamnée.

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