Cette page est une courte visite d'une carrière souterraine fort connue, localisée en région parisienne. Le réseau est absolument gigantesque et même avec le plan, ça parait comme étant un peu scabreux. Dans le kilomètre qui entoure l'entrée, c'est très tagué, ce qui provoque un désintérêt assez marqué du lieu. Rien n'est épargné et c'est démoralisant. Cette souillure est accompagnée de déchets ainsi qu'une jungle de bouteilles de bière et de vin. Bref comme tant de lieux, ça a vécu sans souci de 1700 et des brouettes à 2000, et notre époque veut que ce soit désormais foutu.
Les photos se concentrent sur les secteurs qui ne sont pas trop touchés par le vandalisme. A savoir que très visiblement, de nombreuses inscriptions anciennes ont été ratées, mais force de désintérêt, nous n'avons guère poussé les investigations plus loin ; à ce titre ça ne donne même pas envie de revenir afin de compléter. Les guignolos qui détruisent tout de cette manière sont extrêmement démotivants.
Peu à peu les plus fatigués n'ont pas tagué - c'est trop loin pour eux - et ça prend graduellement de l'intérêt, même si malheureusement ça nous fait arriver dans les quartiers modernes taillés à la haveuse.
Après un repas de midi assez bref au bar des taupes, nous reprenons la marche, cette fois-ci plein sud. Il y a tant de bouteilles au sol, déchets dégueulasses, qu'on appellera logiquement ce lieu la creute des bouteilles. Il s'ensuit de longues dissertations théoriques (et pratiques) sur l'éclatement latéral ou frontal, à double rotation ou en long tir, de bouteilles de Tuborg, Heineken et autres Desperados de merde. L'expertise n'y est pas encore !
La masse visitée n'offre pas de meilleure orientation et on tourne assez sévèrement. Il s'y cache un recoin de champi en sacs assez sympa. De l'ancienne usine allemande, il ne reste rien, si ce n'est une constellation de graffitis tous plus disgracieux que les autres. Trop connu égale trop merdique. C'est donc sur une certaine déception qu'on se voit dehors alors qu'il est seulement 16 heures. Au vu du plan je m'y serais vu jusqu'à 22 heures, mais que nenni. Allez, je concentre ci-dessous les photos des lieux les moins souillés et les mets à disposition. C'est tout de même déjà pas mal après tout.
Le sport local ayant consister à brûler de la voiture
laisse de lourdes balafres.
En quelques recoins il subsiste des gravures émanant de l'occupant
allemand.
Si l'on fait abstraction de nombreux quartiers démolis, certaines
galeries offrent encore un paysage de qualité.
C'est une exploitation ancienne, dont les plus vieux quartiers datés
par inscriptions remontent au 17ème siècle.
On n'y trouve pas de hagues et bourrages, au contraire de la creute
C95 qui est pour ainsi dire quasiment attenante. Les remblais sont
uniquement stockés sur les côtés, selon les nécessités.
En hauteur sur les parois, ça et là se trouvent des
inscriptions.
Notez la présence de ce beau petit chat à droite !
Dans le même secteur, un visage à l'apparence de personnage
napoléonien.
La vache lèche un personnage. Curieuse inscription à
la flamme.
Alexandre Beldame en 1853. Il a signé en de nombreux endroits
de la carrière.
Rares sont les secteurs épargnés par le vandalisme,
mais ici c'est joli.
Au nord-ouest se trouve un bref quartier exploité à
la haveuse. C'est le secteur moderne.
Une des galeries principales, offrant une grosse autoroute.
Un camion de champignonniste.
Plusieurs inscriptions témoignent de l'existence de caves à
champignons.
On trouve d'ailleurs à quelques pas cette champi en sacs.
Préservée car isolée, elle est fort jolie.
Par contre, elle n'est pas très étendue. Tout au plus
elle se concentre sur une dizaine de galeries.
Gravure d'un blason autrichien, avec la mention de la Carinthie (Kärnten).
L'héraldique est touchante de vérité car le hachurage
mentionne le rouge. C'est une belle gravure.
Une inscription à la flamme qui possède un style de
1914.
A la mémoire de ma grand-mère adorée Paulette
Ledoux, née Krasi, en 1919 le 17 juin. Elle vécu 97
années. Cette émouvante inscription est signée
T.B. Elle est localisée dans un coin archi-isolé de
la carrière. Il s'agit de Paulette Krasi, fille de Paul Krasi
et Marie Desboutin, née le 17 juin 1919 et décédée
le 27 février 2017. Elle avait pour demi-frère Joseph
Hanon. Domiciliée dans une ville voisine de la carrière,
son nom est parfois orthographié Krasy. Nous n'avons pas retrouvé
l'auteur T.B.