
Ce reportage date de 2001, d'où la qualité des photos de l'époque, absolument incomparable avec ce que l'on fait aujourd'hui.
Ce documentaire concerne l'ancienne carrière souterraine de gypse de Pisseloup, également connue sous le nom de carrière des Potences, à Citry (77730). Difficile d’appeler ça un reportage, si tant est qu’à l’époque, on faisait 4 photos argentiques et c’était déjà beaucoup. L’on pourra dire simplement que cela retrace ce que pouvait représenter une période ; tout change très vite comme on le sait.
On accédait au site souterrain par deux entrées. L’une était située dans la ferme de la Fontaine d’Ain. C’était la descenderie principale, qui permettait aux ouvriers de travailler. De l’autre côté, vers le toponyme Pisseloup, la sortie permettait de rejoindre le jour dans un vallon, et d’extraire le matériau vers l’usine.
A ce jour, cette sortie est encombrée par un effondrement généralisé, qui provoque l’apparition d’une mare profonde et extrêmement désagréable, car assez logiquement boueuse, vaseuse, et infestée de toutes sortes de larves aquatiques tout à fait normales pour un site forestier.
On accédait à l’époque à une galerie de roulage, fortement étayée, ce qui justifie qu’elle a subsisté. Comme partout ailleurs dans le gypse, les quartiers d’exploitation sont majoritairement effondrés. Les Potences se résument donc à la subsistance d’une galerie de roulage, qui d’ailleurs se révèle être dans un état effrayant, ce qui est plus que commun dans le gypse. Les quartiers sont plutôt cubiques, à défaut de la forme commune du trapèze. Ils révèlent deux périodes distinctes d’exploitation.
Le nom des Potences est à vrai dire quelque peu curieux, car il correspond à un toponyme localisé à l’ouest. La carrière est surtout connue, en tout cas à l’époque, sous les dénominations de Plâtrières de Pisseloup, à Citry comme à Pavant. Dès lors, il ne serait nullement étonnant que le nom des Potences relève d’un vocable cataphile de l’époque, ce qui en soi ne dérange personne.
L'exploitation de cette carrière souterraine de gypse aurait débuté vers 1880 et s'est poursuivie jusque dans la seconde moitié du XXe siècle, notamment avec la fermeture de la plâtrière de Pisseloup à Pavant (localisée dans le département limitrophe de l’Aisne) vers 1970.
L'usine à plâtre des Potences est mentionnée en activité en 1902. Une longue voie étroite est construite en cette date pour relier la carrière, site d’extraction, à la plâtrière, usine de traitement.
La carrière exploitait le gypse de la première masse (dit gypse du Ludien), même si cette masse est signalée comme étant trop fracturée par les infiltrations par endroit. L'exploitation se faisait probablement selon la technique des piliers tournés, si l’on en suit la récurrence des carrières de gypse dans le bassin parisien, mais bref, tout étant assez majoritairement effondré, nous n’en saurons guère plus. Le gros pic d’exploitation semble se situer vers 1925.
Le site est remarquable pour le matériel qui y subsiste, ainsi que pour un aspect général esthétique. Le gypse s’avère aussi dangereux que joli. De nombreuses consolidations des galeries sont visibles, souvent signées et datées entre 1916 et 1938 (avec une forte concentration autour de 1925), preuve des efforts constants pour sécuriser l'exploitation. On trouve aussi de nombreuses portions de voies étroites (écartement d'environ 65 cm), avec traverses en bois, aiguillages et plaques tournantes.
Historiquement, deux plâtrières étaient reliées à cette carrière : celle de Pisseloup et celle du Villaré.
Le compte-rendu de l’époque en 2001 : La galerie d'entrée est inondée. Le passage dans l'eau est désagréable car la mare qui s’est formée déborde très largement dans les extérieurs. L’eau est logiquement infestée de sangsues, moustiques et larves peu avenantes. Rien de bien étonnant, au demeurant l’eau passe largement au-dessus des wadders, l’immersion est inévitable.
Après un long travers-banc d'approche, la carrière se dessine. Les galeries sont plutôt rectilignes, on voit la lumière de l’ancienne descenderie jusque très loin, mais le site est de mauvaise tenue – ce n’est en aucun cas une surprise. Par endroits, on observe des décollements de voûtes inquiétants.
La carrière a une exploitation marquée par la présence d’une galerie collectrice de 600 mètres, structurant fortement la visite, des zones de piliers tournés qui tombent en morceaux, une descenderie en mauvais état mais esthétique, les restes d'une deuxième descenderie, de nombreux puits à eaux avec un système de drainage, des passages en voie étroite et deux écuries.
Cette exploitation répond aux besoins absolument considérables de plâtre de la ville de Paris. On remarque en effet que de nombreuses cloisons intérieures des appartements sont plâtrées, ce qui constitue une particularité architecturale locale. D’ores et déjà, je m’excuse auprès de vous pour la qualité des photos. L’époque reculée du reportage est faite de cela.

Dans les quartiers de piliers tournés, quelquefois les quartiers sont magnifiques
et très propres.

Un effondrement. Dans ces fontis instables, l'évolution est régulière. Ce n'est pas rassurant.

On trouve à quelques endroits
des sacs de nitramite, ce qu'ils utilisaient pour les tirs.



La galerie de la poisse, une inscription d'époque. C'est pour marquer la mémoire
d'un accident ou des difficultés de creusement ?


Le fond du site, qui peut se trouver relaivement inondé en certaines périodes.



Dans l'écurie, le reste d'un licol de cheval. Ce n'est pas tous les jours
qu'on voit ça.

VINCENT TCHORSKI - ISTORIJA I NASLEDIE TCHORSKI - OGRN 1034205029395
E-mail : tchorski@gmail.com
Tchorski, Vesennyaya Ulitsa 24-26, Kemerovo, Russie, 650000
Accueil Tchorski - Contact & achat - Politique de confidentialité