Voici une visite urbex d'une ancienne tour abandonnée en plein centre de Bruxelles. Exceptionnel, il n'y avait qu'une ville comme ça pour générer un tel lieu urbex. Le documentaire date de 2002. La tour a été démolie en 2004.
Compte-rendu d'impressions de l'époque - J'aperçois par hasard une tour semblant abandonnée (plus de trente étages). Après une dizaine de minutes de prospection, je trouve enfin un moyen pour rentrer (par les parkings souterrains). L'intérieur est chouette, beaucoup de tuyaux. En fait, c'est la tour où résidait il y a quelques années la loterie nationale. Chaufferie, eau potable, adoucisseur, gaz, ventilation, électricité, c'est tout neuf et imposant. Je mitraille (des dizaines de photos). Les étages supérieurs sont moins intéressants (juste le -1 et le 0), ensuite, il y a une grille. Le seul passage possible est l'escalier de secours, tout le reste est non fonctionnel ou obstrué. Je rentre à la maison enchanté de la visite, une bonne impression.
6 avril - Beau samedi. Réveil la tête dans le q à 10 heures, dans le train à 10h30 ! En fait, ça faisait trop longtemps que j'attendais ça, je pars me taper la tour d'Ursel. J'avais trouvé il y a quinze jours un moyen de rentrer, mais des grilles m'interdisaient le passage aux étages supérieurs. A 11h00, je suis sur place. C'est en plein centre de Bruxelles, près de la gare centrale, la gare la plus fréquentée de la capitale. En fait, on rentre par le -2, la grille se trouve entre le 0 et le 1. J'arrive à la dézober au bout d'un bon quart d'heure. Alors commence l'ascension. Entre le 4 et le 5, nouvelle grille. Putain ! Celle ci se contourne très facilement par un accès pompier. L'ascension continue alors, jusqu'au 28. Une cote sur une poutre m'apprend que je suis à 80 mètres de haut. Je tombe direct sur l'accès au toit. Et là. Pétard c'est beau, je me marre tout seul tellement je suis content ! Une vue exceptionnelle sur Bruxelles. Je sais pas si c'est évident d'imaginer quel bonheur une telle visite peut donner.
La tour Eiffel, c'est cool, mais c'est autorisé. Là, j'ai une tour entière pour moi tout seul, y'a personne et c'est interdit. La présence sur ce toit est une jouissance très grande, c'est un instant de bonheur comme il en tombe rarement. Encore mieux quand je constate qu'il y a tellement de vent qu'il faut ramper sur ce putain de toit, surtout à voir qu'il n'y a aucun garde corps. La vue est phénoménale, je précise que Bruxelles est une ville bâtie sur une plaine. Du coup, il n'y a pas d'obstacle, on voit à des kilomètres, il est même possible de voir nettement la campagne derrière la banlieue. C'est l'un des points les plus haut de la ville. En équivalent, il y a la tour Fortis et la tour Belgacom. D'ici, je dépasse la cathédrale (elle est à 30 mètres de là, on perçoit tous les détails), la tour de la grand place est allègrement dépassée. Dépasse par contre le signal TV d'Etterbeek. En bas, on voit les toits de centraal (bâtiment Horta), la cité administrative, la tour noordstation. Les vues en plongée sont plus que vertigineuses et c'est en repartant que je me rends compte que j'ai mal au ventre (stress certainement !) Je mitraille dans tous les sens, les tours de Sint Peeters Leeuw sont étrangement visibles, la voie ferrée structure le paysage, un canard passe complètement emporté par le vent (on voit qu'il est déporté !) Il y a deux relais GSM. Ce sont des grands trépieds portant un espèce de bazar rectangulaire. J'imagine que je me tape un bon tas de radiations pas du tout nocives pour la santé !
A la redescente, je visite tous les
étages. Ils sont relativement vides. Le tag SHIFT62 est fait au rouleau
de peinture blanche, il fait deux mètres de haut. Les vitres sont quelquefois
cassées, des morceaux de verre ne demandent qu'à tomber, c'est vraiment
incroyable le danger que représente cette tour ! Comme tout est démantelé,
on voit comment sont fixées les fenêtres, c'est dérisoire.
Les 20 étages en dessous du toit sont peu intéressants. Le bordel
ne recommence que vers le 6. Des fardes, des papiers, des cartons, rien de bien
intéressant. Finalement, il n'y a que les étages enterrés
qui soient passionnants, à cause du chaos de tuyaux, de chaudières,
de machines. Je n'ai rencontré personne. C'est la première fois
que je fais une exploration urbaine de cette envergure et franchement, je suis
enchanté ! Je redescends par un escalier roulant qui tombe sur une obturation
assez conséquente. Le seul accès possible est la chatière
que je viens de faire. Elle est de taille restreinte, c'est d'un assez bon niveau
j'avoue (faut expirer à fond pour passer). Mais ça peut s'arranger.
7 avril - C'était prévu la
tour près du botanique mais quelques changements de programme sont venus
tout chambouler. En fait, re-tour d'Ursel au matin parce qu'il faut en profiter.
La tour de Madou, ça attendra, elle a de toute façon l'air
moins intéressante. Par rapport à hier, la visite s'est faite avec
sérénité. Je suis un grand habitué, eheh ! En fait,
il n'y avait pas de vent en haut, faut dire que ça change toute l'ambiance
! Mais ça reste quand même fortement vertigineux. Dans les invitations
que j'ai lancé pour visiter ça (vraiment peu de monde), il y aurait
Oxynelle qui répondrait présent. On verra bien. J'espère
que j'arriverai à en faire profiter. De la tour, je ramène encore
une fois plein de brols ! Des pictogrammes danger de mort, des sorties de secours,
un immense plan de Bruxelles sur un tableau (génial dans le train !), bref,
une belle journée. A noter la découverte d'un truc que j'avais loupé,
la cage d'ascenseur qui est phénoménale. C'est vertigineux et c'est
carrément comme dans les films d'horreur des années 50 ! Sinon,
en corrections, il y a trois relais GSM en haut et une tour de plus qui dépasse
: le crédit à l'industrie. Ce fut un week end bon bol d'air.
15 avril - C'est reparti pour un tour du côté de la tour d'Ursel. Ce soir, rendez-vous avec h2o et catafille. Il y a également Christophe. Sa présence est inattendue et j'en suis bien content. Nous prenons d'abord un peu de bouffe puis nous grimpons. Seul détail, j'ai complètement oublié de prendre une lampe. Du coup, nous grimpons au briquet, ce qui est digne de cataglauques minables. Enfin, c'est pas la mort non plus. Rien ou presque n'a changé. Par contre, à chaque fois que j'y vais, je trouve de nouvelles choses ! Cette fois ci, des grilles remplies avec les noms et adresses. Egalement quelques plaques émaillées bien jolies. Ces visites sont à chaque fois intéressantes, je ne me lasse vraiment pas d'y retourner. Nous constatons que les câbles d'alimentation des antennes GSM sont sectionnés. Sinon, lâcher un bazar dans la cage d'ascenseur, c'est vraiment terrible ! Ca met un bon bout de temps à s'éclater !
16 avril - Tour d'Ursel, encore et encore ! Cette fois ci, c'est Gaëlle et Sandy qui viennent visiter. La visite se passe bien. Au niveau des découvertes (nouvelles), pas grand chose sinon que les emballages d'autocollants ont des bouchons qui conviennent parfaitement aux boites du chat :) Le collage de h2o interpelle les deux visiteuses ! Au détour d'un couloir, je trouve un plan de la tour, une liste du personnel avec affectation des bureaux (y'a les noms et tout et tout).
Restait également un billet
d'avion, des tickets restaurant.
Des milliers de grilles remplies,
des gagnants et des perdants. Des autocollants, il traînait vraiment plein
de bazars.
Des milliers de non-remplies
aussi. Aujourd'hui, tout cela est détruit.
Nog heel even en de Lottotoren is er niet meer. De drieëntwintig verdiepingen tellende blauwe toren van de architecten Robert Goffaux en Charles Heywang overleeft zijn veertigste verjaardag niet. Aan het handje van twee ervaren urban explorers begaven we ons in de illegaliteit en gingen we het pand voor een uurtje kraken. Allemaal ter lering en herinnering van het nageslacht.
Aan de Sint-Goedelekathedraal hebben we afspraak met Subito en Presto (laten we onze twee begeleiders, die anoniem wensten te blijven, zo noemen). Die afspraak werd gemaakt via het internet, waarop Subito en Presto beiden onafhankelijk van elkaar actief zijn. Subito heeft zijn schuilnaam gestolen want hij is te laat. Hij probeerde nog tevergeefs een kompaan te bereiken. Subito en Presto noemen zichzelf amateurs in de industriële archeologie. In steden in gans Europa bezoeken ze leegstaande gebouwen, torens en ondergrondse ruimten die verwaarloosd zijn en dreigen afgebroken te worden. Ze maken op die manier deel uit van een internationaal informeel netwerk van mensen die ongeveer hetzelfde doen. "Het komt er op aan de gebouwen te bezoeken voor ze worden afgebroken," zegt Subito, die al zowat alle leegstaande Brusselse torens en gebouwen heeft bezocht, "de foto's zijn vaak de enige getuigen van zaken die binnenkort niet meer bestaan. Want soms gaat het heel vlug." De website is er dus niet alleen ter informatie van collega's die het ook eens willen proberen, maar ook voor het grote publiek dat eens wil zien hoe sommige gebouw er vanbinnen uitzien. "Sommige stadsbewoners wandelen er elke dag langs, maar ze zijn er nooit binnen geweest."
Subito en Presto hebben dit soort dingen dus al eerder gedaan. Dat maakt het al heel wat minder spannend, maar we doen toch alsof. Voor Presto is het trouwens wel zijn eerste keer in de Lotto-toren. Maar om die binnen te dringen heb je eigenlijk niet veel nodig. Niets eigenlijk, behalve een zaklamp voor de donkere stukjes. Subito heeft ook een fluorescerende vest aangetrokken om argwanende voorbijgangers aan de ingang te doen geloven dat hij hier thuishoort. Subito denkt dat de ingang nu misschien wat beter zal afgesloten zijn sinds de politie er een paar weken geleden het lijk van een dakloze is komen weghalen. Maar onder het improvisoire Herashekje dat de benedenverdieping afsluit kruipen zal het moeilijkste onderdeel blijken te zijn van heel de expeditie. Om ongewenste bezoekers weg te houden heeft men de trappen naar de eerste verdieping vernietigd, maar er staat nu een gewone ladder in de plaats.
Als het de eerste keer is bereiden Subito en Presto hun bezoekjes aan leegstaande gebouwen wel meestal goed op voorhand voor. Momenteel bestudeert Subito de plannen van de Financietoren om er snel zijn weg te vinden als het helemaal komt leeg te staan. Wat ook kan helpen is een bezoekje langs de voordeur op het moment dat de toren nog bevolkt is. Met een of andere smoes kom je gemakkelijk te weten waar zich precies de nooduitgangen en de trapzalen bevinden. "Die voorstudie doen we vooral om zo weinig mogelijk doorgangen te moeten forceren," zegt Presto. "Want iets afbreken is eigenlijk niet te bedoeling. We willen niemand nodeloos alarmeren."
De Lottotoren moest in 1962 "het hoogste en meest moderne hotel van Europa" worden. Hoewel hij zijn naam kreeg als onderkomen van de Nationale Loterij heeft hij ook een tijd als hotel gefungeerd. En in zijn nadagen heeft hij die functie in zekere zin opnieuw gekregen. De Lottotoren is een tijdlang een hotel voor krakers geweest, dat blijkt duidelijk op de eerste verdiepingen. Daar is een enorme ravage aangebracht. Deze krakers hadden duidelijk niet voor elke activiteit een apart kamertje gereserveerd. Ze hebben duidelijk gebruikt gemaakt van de zee van ruimte die hen ter beschikking stond door telkens een kamer te bevuilen en die dan weer te verlaten. Overal, maar dan ook overal, liggen uitwerpselen. Meestal in het midden van de vloer. Die is voor de rest bezaaid met karton, papier en lege drankflessen. Het is op de beesten af.
Voor de echte urban explorer komt het er dus eigenlijk op aan de krakers voor te zijn. Zij bederven de pret. Als je als eerste in een leegstand gebouw binnenraakt geeft dat de grootste kick. Echt leeg staan zo'n gebouwen immers nooit. Vaak stoot je op voorwerpen die je best nog kan gebruiken. Soms op zaken die zelfs enige waarde hebben. In de Lottotoren was dat minder het geval. De ingevulde lottobiljetten van winnaars die de krakers in het rond gesmeten hebben, zijn jaren geleden al verzilverd. En aan de reclamefolders en stickers van nevenproducten Baraka en Joker, heb je ook al niet veel. Wat Presto wel graag doet is aan de hand van de grondplannen, personeelslijsten, oude postkaarten van collega's op vakantie enzovoort het leven in de Lottototoren reconstrueren. Als je al die classeurs en ongebruikte paperclipdoosjes ziet liggen is het inderdaad niet moeilijk om die De Collega-sfeer in een Brussels overheidsbedrijf in de jaren tachtig terug op te roepen.
Wat nog leuk is, is spelletjes spelen. Want die grote leegstaande oppervlaktes (de hogere verdiepingen zijn wel opgeruimd) werken toch inspirerend. Enkele gigantische rollen papier uitrollen over een hele verdieping, verstrekt een kinderlijk plezier. Een andere topper in de Lottotoren is het laten vallen van een zwaar voorwerp in de liftkoker van op de bovenste verdieping. Het duurt ettelijke seconden voor je het voorwerp op het dak van de liftkooi hoort neerploffen. Maar misschien heeft dat toch iets weg van vandalenstreken. Wat Subito en Presto ook vaak doen is op willekeurige plaatsentekens achterlaten voor elkaar. Verwijzingen naar hun website, dat soort dingen.
Op de hogere verdiepingen zijn verschillende vensters met graffiti beschilderd, maar voor de rest valt er niet zoveel te beleven. Na een lange klim op de brandtrap bereiken we het dak. Het is misschien niet hetzelfde als de top van de Everest bereiken, maar toch, het heeft iets. De Lottotoren is een van de meest centraal gelegen torens en je hebt er dus in alle windrichtingen zeer goed zicht. Van het Atomium tot het Europees parlement. Je kan er ook gewoon afspringen als je wil, omdat je de lotto weer niet gewonnen hebt bijvoorbeeld.