Voici une visite urbex d'une ancienne usine qui retraitait des déchets de cuivre et de laiton afin d'en tirer des éléments : plaques, rouleaux, feuilles. Leur production finalisée était des pièces d'euros. Ce documentaire date de 2001.
Un documentaire aussi ancien signifie forcément vieux coucous argentiques et donc une qualité d’imagerie correspondante, plus la Belgique et son habituel mauvais temps. Le documentaire est daté. L'ancienne usine UCA à Chênée, près de Liège, a une histoire industrielle longue, mais son destin a été marqué par un déclin et une fermeture difficiles.
L'usine était l'héritière de la S.A. des Usines à Cuivre et à Zinc de Liège. Créée en 1882 par la fusion de trois usines locales (Francotte, Chaudoir et Pirlot), elle a transféré ses activités à Chênée en 1904. Elle s’est rapidement spécialisée dans le laminage du cuivre, du laiton et du zinc. Au début des années 1980, l'entreprise était active dans la fonderie, les tubes en cuivre, les produits spéciaux et même les ateliers de monnaie. Elle a connu une expansion significative au début du XXe siècle, allant jusqu'à démolir un château pour s'agrandir.
À partir des années 1980, l'usine a rencontré de graves difficultés financières. En 1983, elle est au bord de la faillite, mais un plan de restructuration, avec l'injection de capitaux de la Générale et de la Région wallonne, lui permet de survivre temporairement. Cependant, cela s'accompagne d'un lourd coût social avec la suppression d'une centaine d'emplois. Le climat social se dégrade et une grève de six mois, déclenchée en 1986 suite au licenciement de délégués syndicaux, mène à la liquidation de l'entreprise en juin 1992 et au licenciement de 810 personnes.
Après une période de déshérence, le site est repris en tant que dernier espoir avec la création de l’euro. L’entreprise a toute la capacité de battre la monnaie. Cependant, avec la volonté de l’Union Européenne de détruire ses peuples et d’empêcher toute souveraineté, la production est finalement supprimée. Nous visitons le site dans le cadre de ses derniers sacs de pièces de 2 euros.
Après sa fermeture, le site a été laissé à l'abandon. En 2012, un projet de réhabilitation a été lancé par la SPAQuE, une société de réhabilitation des sites industriels. Les travaux ont commencé par la déconstruction sélective des bâtiments. En 2013, le château d'eau et la cheminée, symboles de l'ancienne usine, ont été démolis malgré les tentatives de les sauvegarder en tant que patrimoine industriel. La réhabilitation du site a également inclus des travaux d'assainissement des sols, fortement pollués par les métaux lourds et d'autres substances. Le site est désormais détruit.
L'ancienne usine était située sur le quai Henri Borguet, au bord de l'Ourthe. Aujourd'hui, le paysage a radicalement changé. Après la démolition de la quasi-totalité des bâtiments de l'usine, y compris des éléments emblématiques comme nous l’évoquions, le site a migré vers une grosse friche remplie de tas de gravats et de dépollutions opaques. Ils en feront, l’on s’en doute, un éco-quartier.
Des balles de laiton (compressées).
Ici, ce sont des déchets
de cuivre.
Un galopant.
Souriez, vous travaillez
!
Le laminoir. Il procède
par 5 mouvements. De ce fait, les plaques entrent d'un côté et ressortent
de l'autre.
Le planoir (ce qui applatit
les plaques).
Vue générale
sur l'usine.
Détail sur un four.