Voici une exploration urbex du château Miranda, aussi appelé château de Noisy, localisé à Celles, sous-commune de Houyet, Belgique. Ce documentaire date de 2005 et figure parmi les explorations primitives de ce lieu. L'ancien château Miranda, également connu sous le nom de château de Noisy, est un château néogothique qui se trouvait à Celles, dans la commune de Houyet en Belgique. Son histoire est fascinante, mêlant splendeur, déclin, et une fin controversée.
Construction et premières années (XIXe - XXe siècles)
La construction du château Miranda a été entamée en 1866 par la famille Liedekerke-Beaufort. L'architecte anglais Edward Milner a conçu les plans initiaux. L'objectif était de remplacer le château de Vêves, également propriété de la famille, et de créer une résidence d'été majestueuse. Cependant, Milner est décédé avant l'achèvement des travaux. C'est l'architecte français Pelchner qui a repris le projet et l'a achevé en 1907. Il a notamment ajouté l'élément le plus emblématique du château : une tour centrale de 67 mètres de haut, surmontée d'une horloge. Le château est devenu la résidence d'été de la famille Liedekerke-Beaufort et a été utilisé comme colonie de vacances pour le personnel des chemins de fer belges après la Seconde Guerre mondiale.
Déclin et abandon (années 1990 - 2010)
Le déclin du château a commencé dans les années 1990. Après avoir été utilisé comme centre de vacances, il a été abandonné en 1991. Les raisons de cet abandon sont multiples : un incendie, une infestation par la mérule (un champignon dévastateur pour le bois), et un coût d'entretien jugé trop élevé. La famille propriétaire a alors refusé les offres de rachat et les propositions de restauration, arguant d'un budget trop important et des problèmes de sécurité liés aux visites non autorisées.
Le château Miranda, avec son allure de conte de fées en ruine, est alors devenu un lieu mythique pour les amateurs d'exploration urbaine (urbex) du monde entier. Ses façades de briques et de pierres, ses escaliers majestueux et ses couloirs dévastés ont fait de lui l'un des lieux abandonnés les plus photographiés de Belgique. En 2013, la Tribune de Genève l'a même classé parmi les quarante plus beaux lieux oubliés du monde.
Démolition controversée (2016-2017)
Malgré de nombreux appels à sa sauvegarde, des pétitions et des actions en justice, le permis de démolition a été délivré en 2015. La démolition a commencé fin 2016, suscitant une forte polémique. Les travaux ont été émaillés de plusieurs incidents et d'interruptions, mais le processus a été mené à terme. En octobre 2017, la tour centrale, symbole du château, a été abattue, marquant la fin définitive de l'édifice. Seules les écuries et les fondations de la tour subsistent aujourd'hui, marquant la disparition de ce joyau architectural.
Une démolition scandaleuse et controversée
Les controverses entourant la démolition de l'ancien château Miranda ont été vives et ont mobilisé de nombreux acteurs. Le conflit a opposé le propriétaire du château à des associations de sauvegarde du patrimoine, des passionnés et des citoyens.
L'argument principal du comte de Liedekerke-Beaufort, propriétaire du site, était la question de la sécurité publique. Il expliquait que l'état de dégradation du château, combiné à l'afflux de visiteurs non autorisés (urbexeurs), rendait le lieu extrêmement dangereux. Ces intrusions sauvages auraient même conduit à l'agression de son garde-chasse. Le propriétaire a donc présenté la démolition comme une solution incontournable pour éviter un drame.
De l'autre côté, un comité de sauvegarde du château a vu le jour. Ses membres et leurs sympathisants ont organisé des manifestations, lancé des pétitions et intenté des actions en justice pour s'opposer au permis de démolition. Leurs arguments étaient multiples.
La valeur patrimoniale et historique du château : ils considéraient le bâtiment comme un trésor de l'architecture néogothique en Wallonie, une ruine romantique qui aurait dû être préservée.
Le potentiel de restauration : bien que le coût de la restauration ait été estimé à des millions d'euros, des projets alternatifs ont été proposés, comme la transformation en hôtel de luxe ou en lieu de tournage. L'idée de le démonter et de le remonter ailleurs, notamment en Chine ou en Espagne, a même été évoquée, bien que ces initiatives n'aient jamais abouti.
Le refus du propriétaire de considérer d'autres options : de nombreux détracteurs ont reproché au comte son obstination et son refus d'ouvrir le dialogue, de vendre le château ou de le sécuriser autrement qu'en le détruisant, par exemple en murant les entrées.
Malgré les recours juridiques qui ont momentanément suspendu les travaux et les nombreuses actions citoyennes, le permis de démolition a été confirmé. La démolition, entamée en 2016, a été menée à terme, marquant la fin de l'une des plus belles pages de l'histoire du patrimoine wallon et laissant un sentiment de gâchis chez beaucoup de ses admirateurs.
Ce qui était autrefois un imposant château néogothique n'est plus qu'un terrain presque entièrement rasé. Seules les anciennes écuries ont été conservées. Le reste du site est une plaine de gravats où seules les fondations de la tour centrale subsistent. Le lieu, qui avait acquis une renommée mondiale pour sa beauté en ruine, a été effacé du paysage, laissant derrière lui une immense frustration pour les passionnés de patrimoine et d'exploration urbaine.
Toute
cette pierre de taille, ces beaux créneaux, sont à l'abandon.
Une
toute petite partie du château a brûlé. C'est peut-être
ce qui a précipité sa fermeture.
Le
centre du château possède une grande tour. Sur des photos anciennes,
on se rend compte qu'il s'agit d'un ajout. Ca n'existait pas à une certaine
époque.
Les
toitures sont en bien piteux état.
Tout
autour, il n'y a rien que la forêt et les champs. Mis à part les
cris incessants et désagréables des faisans, il n'y a aucun trouble
de voisinage.
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