Quelques
mots à propos de cette usine abandonnée
Située à La Louvière,
cette usine n'existe plus aujourd'hui. Inscrit à l'inventaire de la Spaque,
cet atelier a été mis dans les priorités des démolitions,
au même titre que la Saféa. Ils y ont signalé une pollution
importante suite à des sondages réalisés par SGS des Isnes,
bureau de géologie ; cette pollution n'est pas flagrante lors de la visite,
en tout cas à première vue.
Il s'agissait d'une petite usine remarquablement préservée. Tout a été laissé sur place lors de la fermeture, semble-t'il en décembre 1994 - janvier 1995. Ce lieu a été épargné en grande partie des visiteurs, des ferrailleurs et des vandales. Pas un seul tag, très peu de vol d'outillages. Il est bien dommage que tout cela soit parti à la démolition - une fois de plus - mais des actions ont été entreprises afin de préserver certains matériels de grande valeur patrimoniale.
La famille Boël possédait un vaste panel d'usines : de la fabrique d'acier (encore en fonctionnement à Duferco La Louvière en face de la Saféa) jusqu'à la brasserie, aujourd'hui totalement reconvertie. La boulonnerie s'inscrivait dans cette démarche de concentration horizontale de l'industrie. On fabriquait en cet endroit de la boulonnerie sur mesure pour un vaste panel de clients, une diversité allant de l'Etat Belge à la Malaisie. On ne retrouve par contre aucune activité de visserie ou de pointerie.
L'usine
est divisée en quatre parties distinctes :
-Une salle de chaudrons tournants,
où l'on chauffait à blanc les pièces à forger.
-Une
salle de presses à vis, où l'on forgeait les boulons et les écrous.
-Une
salle de filetage, où l'on taillait les embouts de boulons ou les intérieurs
d'écrous.
-Des lieux de manutention et d'entretien : stockage, administration,
maintenance des machines.
Les trois
quart des photos ont été faites par Les Astres.
Pour
entrer dans les lieux, suivez le guide !
La salle des fileteuses
Cette
usine est une jungle de machines. Voici les fileteuses, servant à faire
les pas de vis des boulons.
Chaque
machine est photographiée dans tous les sens un peu à outrance,
mais il faut dire d'une part que ce matériel est rare car ancien et préservé,
et d'autre part, nous sommes arrivés une semaine avant la démolition.
Nous
avons préféré en faire trop que trop peu.
Chaque
machine, abandonnée depuis 10 ans, fonctionne encore à merveille.
C'est
dire la qualité du matériel qui était présent à
cet endroit.
Il y a peu de manivelles gripées, ça tourne, ça
bouge, ça fonctionne.
Le
roulage des filets est l'une des étapes les plus délicates et fondamentales
du process de boulonnerie.
Cela doit être fait avec grande précision,
sinon on obtient du grippage ou de la corrosion. Les machines à rouler
sont les outils qui doivent être à la pointe du progrès. Bien
évidemment sur ces photos, il s'agit de matériel ancien, ne représentant
pas la technique actuelle de boulonnerie où tout est automatique et contrôlé
au laser.
Toute
cette jungle de machines était reliée à des arbres de transmission.
A chaque fois, des courroies un peu entremêlées témoignent
de l'enchevêtrement et la complexité du fonctionnement.
Certains
arbres traversant toute la pièce comportaient jusqu'à 33 roues à
rayons.
Les
roues situées aux extrémités - les plus grandes - étaient
reliées à un moteur.
Pas de machines à vapeur, tout fonctionnait
à l'électricité.
On trouve beaucoup de moteurs et une
belle salle électrique.
Dans
les bacs de certaines machines, la rouille a formé des bains sympathiques
et colorés.
Si
l'on retrouve peu de vestiges de la production, le tout ayant dû partir
à bon prix vers les derniers clients, il reste à quelques endroits
de petits amoncellements d'écrous usés par le temps.