
Voici un reportage sur l'ancienne usine SAFEA, qui était localisée à Houdeng-Goegnies, une ancienne commune rattachée à La Louvière, Belgique. Ce documentaire date du mois d'août 2005. La démolition de cette usine a débuté en novembre 2005.
L'usine dite Saféa était une des friches majeures de Belgique. Située en face de l'Usine Duferco Boël, elle est aujourd'hui démolie. La Spaque y entretient un chantier de dépolution (amiante, mercure), ainsi qu'une destruction générale des installations industrielles. Une tentative de classement de la tour de refroidissement a été tentée, mais c'est resté sans succès. L'usine a été créée en 1929 par les Usines Gustave Boël (UGB), une entreprise sidérurgique majeure de la région, en partenariat avec l'Union Chimique Belge (UCB). Elle s'est implantée rue Tout-y-Faut, en bordure du canal du Centre, sur un terrain de 28 hectares.
C'est une usine où l'on fabriquait de l'engrais à partir des gaz excédentaires de la cokerie. Il y a bien longtemps, il y avait juste à côté une usine de production de coke. Il y a peu de temps encore, il y avait aussi un haut fourneau, directement dépendant de l'approvisionnement en coke. Dans la folie de destruction dont sont pris les politiques et promoteurs, tout cela fait partie du passé. Le process de carbonisation du charbon vers le coke produisait une quantité non négligeable d'ammoniaque en tant que sous-produit. Ce sous-produit participait à un process complexe, menant à la fabrication d'engrais azotés. Dans les années 1930, elle s'est également chargée de l'épuration des gaz bruts issus de ces fours.

Cette usine a une histoire chargée. Ayant longtemps fait partie à parts égales à UCB et UGB, elle mit plusieurs années avant de démarrer. En effet, à peine construite, elle se vit interdite de production, en vue du respect des quotas imposés alors par le cartel de l'Europe. Après déblocage, elle fut enfin lancée à plein régime. Seulement, en 1940, les Allemands s'en emparèrent. Ils ont longtemps tenté d'adapter l'outil de fabrication à la production d'azote liquide, nécessaire pour leurs armées, mais diverses actions de sabotage empêchèrent la mise au point du procédé final.
Après 40 ans de fonctionnement, l'usine a été abandonnée en 1978. Une partie des installations a été reconvertie pour la production d'oxygène jusqu'en 1992, mais le site a ensuite été abandonné.
Malgré le temps, les lieux sont encore en très bon état. La présence d'un gardien a permis d'éviter les traditionnels pillages réalisés par les ferrailleurs, comme cela a pu être observé à la cokerie d'Anderlues, ou le massacre par les visiteurs, comme cela pouvait s'observer à la clinique Sainte Elisabeth d'Uccle. C'est une très vaste usine où seuls quelques chemins de ronde sont entretenus. Autrement, c'est une jungle dense et verdoyante. La végétation a même réussi à coloniser l'intérieur de certains bâtiments. Dans l'une des gigantesques pièces, perpétuellement humide, le sol est intégralement recouvert de mousses et de scolopendres (fougère très fine). On est dans un haut lieu de pollution, et pourtant, on se croirait dans une ancienne jungle oubliée. Les photos parlent d'elles-mêmes, c'est un des rares lieux à avoir un regard aussi vert.
Une locomotive à vapeur (SA01) de l'usine, utilisée pour le transport interne, a été transférée en 1978 au chemin de fer à vapeur des 3 Vallées (CFV3V) à Mariembourg, où elle a été arrêtée en 2006. En 2017, la spaque y a inauguré la plus grande centrale solaire au sol de Wallonie, avec 3844 panneaux sur 4 hectares, produisant environ 1 MW d'énergie.

Ce qu'on pourrait appeler "la porte de l'usine". Même si en réalité,
ce n'est pas l'entrée officielle, on s'en doute, c'est une jolie manière
d'introduire le sujet.

L'un des grands halls de stockage. Ils étaient sans doute destinés
au stockage des matières premières et/ou des produits finis.

L'usine possédait sa propre imprimerie pour l'étiquetage des sacs
et l'indication de la marque.

La rotative est encore intacte, personne n'est venu la massacrer. Elle possède
encore sur le rouleau un lettrage "Nitrate d'ammoniaque".






Dans un étage de l'usine, un bâtiment au sol poudreux et dont l'affectation
est inconnue, la présence d'un engrenage cassé en deux.


Un petit pont roulant.

Les sous-sols de ce bâtiment sont en très mauvais état. L'enlèvement
des machines a entraîné la défonce de certains paliers. Le
fond baigne dans un mètre d'eau.

Les toilettes pour Bernard ;-)

Un autre bâtiment, présentant quelques réservoirs volumineux
et décrépis.

Au dessus de ces cuves, des dizaines de vannes, commandant l'arrêt ou l'arrivée
d'on ne sait quoi.



Dans un autre bâtiment, ne possédant pratiquement pas de sol, le
crochet d'un pont roulant.

Du fait de la dangerosité des produits et les risques encourus, tous les
bâtiments de cette usine sont éparpillés sur un site immense,
séparés les uns des autres par une distance de sécurité.


Le sol de cette grande salle est presque entièrement colonisé par
la mousse. Ca en fait un paysage tout vert, une jungle oubliée.


Un reste de moteur, au milieu des scolopendres.

Une balance, rouillant au fil du temps, attendant la colonisation des mousses
et lichens.






Dans cet endroit, tout est vert, même les établis.

Certaines armoires auraient besoin d'un peu de maintenance ;-)

Le cadran d'un instrument de mesure (qui donne envie d'aller chez Carette).




Une vanne, projetant son ombre sur des machines semblant increvables.

Un manomètre protégé d'éventuels coups.

Des pièces de rechange, qui ne serviront jamais.

Une machine Crepelle, fabriquée à Lille.




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