Cette
fois-ci, nous sommes au côté opposé de l'aqueduc, à
Théléville. Je pense que je suis dans le faux en parlant d'extrémité,
car d'après mes sources, il y aurait encore des ouvrages à Berchères-la-Maingot.
Ici, nous sommes au bout de ce qui s'appelle Les Terrasses. Ce souterrain, à
Théléville, est caché dans la forêt.
Je
ne sais en expliquer l'affectation. Je vais décrire ce qui est présent
sur place.
A
l'entrée, il y a une vieille porte pourrissante, toute moussue. Elle est
très belle.
Elle servait probablement de porte d'entrée de ce
souterrain il y a bien longtemps.
Derrière cette grille, c'est une galerie de 40 mètres
de long. Au bout, on voit de la lumière, c'est un puits. Ce puits,
on le verra juste après. On remarque que cette galerie est maçonnée
en brique, ce qui semble être le standard de l'époque de
construction. L'intérêt, c'est par rapport à ailleurs,
elle est bien conservée.
Airy-Hugues Millet nous précise à ce titre : Les briquettes ne sont pas assemblées à la chaux blanche, mais une matière colorée brun/jaunatre et craquant/friable. C'était chose très courante dans la region, c'est en fait un assemblage à la "terre crue" comme on le décrit de nos jours, autrement dit de la terre argileuse du coin et potentiellement un peu additivée de chaux pour en augmenter la dureté et la durabilité. Cette technique d'assemblage est voisine des constructions en bauge de la region (equivalent au torchis mais dans lequel les brins de pailles sont moins coupé en longueur notamment, et la bauge étant alors simplement "entassée" sans forcément avoir une structure bois, comme les colombage normand comblés au torchis).
Voici
le débouché du puits. Il est solidement protégé.
Ce
puits est parfaitement ovoïde et très large. Il fait 10 mètres
de profondeur.
Je n'ai absolument aucune idée de la fonction de ce vide.
Ca
reste un mystère complet pour moi. Serait-ce un siphon ?
Depuis ce puits, nous allons suivre l'aqueduc jusqu'à Maintenon
(8 kilomètres). C'est un immense remblai, qui devait servir d'assise
à la rivière. Ce remblai fait en moyenne 60 mètres
de large et donc, 8 km de long. Il est bordé de belles prairies,
ou bien de mares. Les 40000 ouvriers du Roi ont déplacé
les terres immédiatement attenantes. De ce fait, comme il y a
des trous, cela s'est rempli d'eau. Sur cette photo, le remblai est
à droite. C'est très boisé et donc invisible.
Comme
le remblai forme une véritable barrière. On trouve un souterrain
de 100 mètres de long, qui traverse perpendiculairement la longue ligne
de remblai. Ce souterrain est caché dans la végétation. Il
devait permettre le passage de troupeaux.
On voit que c'était maçonné de briques, mais c'est
très dégradé.
Voici la dernière photo de ce souterrain.
Plus loin, à l'extrémité du remblai, non loin de
la Garenne, il existe un autre siphon.