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Les exploitations minières de Segré (4/4)

 

Quelques mots à propos de ces vestiges ardoisiers

Réveil assez tôt, ou plutôt nuit blanche (?), le temps est d'une belle pourriture. Nous partons pour la descenderie de l'Oudon, située au carrefour de l'Europe à Segré. La mine (de fer) est noyée au bout de 10 mètres. Il n'y a donc aucune visite de possible. Un peu plus haut, le chevalement est très joli, possédant lui aussi ses molettes. Durant 2 minutes, on profitera des seuls instants de soleil de la journée.

Ensuite vers Nyoiseau, nous continuons notre recherche segréenne. A La Bénastrie, François se dirige vers la Mine et se fait accoster par le Maire, fort sympathique au demeurant. Le carreau est dans les broussailles et les bois. Il comporte encore un transformateur électrique et un puits. Ce puis en question a une structure étrange et peu compréhensible. François en a fait un schéma.

Ensuite, nous passons à P11, La Martinière, toujours de la mine de fer. Il reste un bâtiment minier, occupé par une entreprise de maçonnerie. Juste un peu plus loin, à La Chapelle Aux Pies, ça deviendra très intéressant. A P04, on trouve un terril complètement recouvert de mousses. Ca donne un paysage bizarre et agréable. Tout est vert et spongieux. Après quelques recherches, nous localiserons un ancien puits de mine et quelques vieilles installations. Le puits n'est plus accessible, il faudrait de la désobstruction. Les galeries font moins de 20 centimètres de hauteur.

A P02, très proche de Misengrain, on trouvera un peu par hasard le chevalement signalé par Guy Sieffert la veille. Par commodité, on appellera ce puits "La Chapelle Aux Pies". La structure comporte encore ses belles et grandes molettes. Des travaux de nivellement aux alentours ont rendu le terrain très boueux, c'est crasseux-collant. D'en haut, on a une belle vue sur les alentours. C'est un très beau vestige, qui mérite une conservation et une mise en valeur - Apparement, ce serait prévu par les autorités locales.
Juste à côté, à P03 (La Forêt), il ne reste qu'un tas de pierres.

De l'autre côté de la route (P06 P07 P08 et P09), c'est un ensemble de sites que j'appellerai par commodité "Bel-Air", étant donné que c'est proche du lieu-dit. Il reste un important patrimoine de bâtiments ardoisiers, mais ils sont pour la plupart sans grande valeur architecturale. Seul le P09 est intéressant, pour sa charpente, mais le bâtiment menace franchement de s'effondrer. Je précise que c'est sans risque, puisque situé tout au fond d'un lieu désaffecté.

Nous terminerons le secteur de Segré par P14, La Pleurouze. C'est un site en pleine forêt. Il reste les ruines d'un important bâtiment ardoisier, et un puits, accessible. Le chevalement n'existe plus. Le puits s'accède par deux galeries horizontales, de 1m50 de hauteur, muraillées en ardoise. Le puits a été obturé par un murage de parpaings. Derrière, ça sent le H2S, c'est donc dangereux. Le puis est noyé au bout d'une quinzaine de mètres. A l'intérieur, il y a une armature en bois et une très importante brume, donc on ne voit pas grand chose. Ce puits est rond, et la structure des parois est en béton, ou similaire.

Nous prendrons un repas agréable, juste à côté du bois, sous quelques timides rayons de soleil.

L'étape suivante, c'est à La Pouëze, un village situé environ une vingtaine de kilomètres au sud de Segré. C'est un important site d'extraction d'ardoise, surtout à ciel ouvert. Les verdoux, hottoués en patois, sont omniprésents. On remarquera pourtant la présence d'une fosse, et d'un rare chevalement en bois. Il n'a rien à voir avec la structure du chevalement en bois de Gargas. Il est bien plus grand, et surtout à l'air libre. De ce fait, les montants sont colonisés par le lierre et on observe de nombreux points de pourriture. Sans travaux de réhabilitation, ses jours sont comptés, surtout en cas de tempête.

C'en est fini pour Segré et alentours. Je signale que nous n'aurons pas été à Renazé. D'après les études que j'avais faites, j'avais remarqué qu'il s'agissait d'exploitations à ciel ouvert, et non du souterrain.

C'est ainsi que nous filons vers Trélazé. Il nous reste quelques heures pour visiter le musée, où on nous réserve un accueil fort sympathique. Nous assistons à la fin d'une démonstration de fendage. Le musée comporte pas mal de matériel et un beau patrimoine de vestiges ardoisiers. Il est dommage que les machines ne soient pas mieux conservées, tout du moins abrités de la pluie. D'après les documents, les mineurs ne seraient pas protégés par Sainte-Barbe mais par Saint-Lézin, ce qui sera/serait contredit ensuite par les mineurs de Trélazé.

Pour terminer la journée, nous partons en repérage pour localiser le carreau des Fresnais, lieu où nous avons rendez-vous le lendemain matin. Nous irons aux Frênaies, où siège un très beau chevalement, mais ce n'est manifestement pas le bon endroit. Nous prenons un repas au point de vue situé juste à côté, sans grand intérêt ce lieu d'ailleurs. Ensuite, et un peu par hasard, nous localiserons enfin les Fresnais, grâce aux panneaux dispersés aux rond-points.

Nuit noire d'encre au F1 de Saint-Barthélémy, trouvé du premier coup par hasard.

 

La descenderie de l'Oudon (Segré).


La descenderie comporte des poutrelles à son ouverture. C'est forcément une installation postérieure. Au fond, on tombe très rapidement sur du noyage.


Le cheminement des berlines se faisait sur un funiculaire aujourd'hui conservé dans un parc.


L'ancien bâtiment de la machine d'extraction.

Le chevalement en bois de La Pouëze.


Un vestige rare et menacé, la structure est en bois, étayée d'acier aux jointures.


Les échelles de câble sont en fait des guide câble, utilisés lors du remplacement des câbles
d'extraction, pour éviter qu'ils ne tombent une fois décrochés.


Détail sur une des jointures. On y enfonce le doigt sans difficultés. Il est temps d'agir !


La sonnerie du chevalement, permettant les signaux de descente et remontée.


La cage.

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