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Il s'agit d'un reportage de 2005 sur les parties souterraines des ardoisières de Trélazé.
Merci à monsieur Stéphane Ducruet pour le suivi administratif du reportage. Merci à monsieur Joël Delanoë pour le guidage dans l'ardoisière. Correction partielle au texte : Mélanie Gaborieau. Le reportage a été réalisé par Vincent Tchorski, Sandy de Wilde, François Marchand et Juliette Fraisse. Toutefois, les droits d'utilisation et de reproduction appartiennent aux Ardoisières d'Angers. Merci de ne pas utiliser ces images sans l'accord du Directeur Commercial. Ardoisières d'Angers, 56 Rue Albert Camus, BP148, 49800, Trélazé.
La visite commence aux Fresnais, nous démarrons la journée sur place à 6h20, ce qui est quelque-peu éprouvant. Joël Delanoë nous amène au parking du personnel, où nous pouvons nous préparer. Le matériel est conséquent. Outre les bottes coquées, nous portons une réserve d'oxygène, une Oldham, un casque, un fluo, plus tout le matériel habituel. Ca fait un sacré attirail et c'est lourd à porter. Nous commençons la descente. Nous empruntons une descenderie à camions, entièrement asphaltée à son début (car ce sont les secteurs les plus humides). Nous empruntons cette piste en 4x4. Le premier arrêt est à un atelier mécanique. C'est à cet endroit que les premières réparations machines s'effectuent. Si le travail est trop complexe, alors ça remonte au jour.
Ensuite, nous visitons les chantiers. Le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est très différent de Martelange. Je ne ferai pas de narration technique parce que c'est très bien fait ailleurs. Je me contenterai d'une description de l'environnement de travail.
Les ouvriers sont beaucoup moins nombreux que ce que je me l'imaginais. Ils travaillent pour la plupart avec des chargeurs ou foreurs énormes, soumises à des rudes conditions d'exploitation. Ces machines sont pour beaucoup adaptées en profondeur. C'est-à-dire qu'elles sont retravaillées pour s'adapter parfaitement à l'ardoisière. Ainsi, on observe des dumpers surbaissés pouvant accueillir des blocs énormes, des jumbos adaptés en scie circulaire, etc. Cette personnalisation du matériel laisse assez pantois, parce qu'on se retrouve avec une machine inconnue, dont l'adaptation est ingénieuse.
Les chambres sont le théâtre d'un va et vient continu de chargeurs, de dumpers et de jumbos de perforation. Il faut bien prêter attention où l'on met les pieds, parce que les monstres rugissent et jaillissent de nulle part et partout en même temps. Etant donné leur puissance démesurée et le confinement de la chambre, et malgré un aérage conséquent, il y a deux protections mises en ouvre pour les ouvriers et les visiteurs : premièrement un filtrage des gaz d'échappement, deuxièmement un masque à porter par toute personne présente dans la chambre. Ceci lutte notamment les risques de silicose (beaucoup de poussières d'ardoises et de résidus de combustion des diesels). Les ouvriers portent aussi une protection auditive. Cela se révèle très utile aux postes de perforation, vu que les jumbos sont des appareils faisant un bruit épouvantable, riche en percussions violentes et en grincements stridents.
Après avoir vu le jumbo à l'ouvre, nous rendons visite aux ouvriers faisant le métier le plus difficile de l'ardoisière. Ces deux hommes sont dans une cage et ils forent un puits. Au marteau-piqueur, ils attaquent le puits en hauteur. Ca signifie donc que le remblai leur dégringole dessus avant de toucher terre. Bien entendu, la cage est blindée. En attendant, c'est un univers de travail dur et très bruyant. J'admire ces ouvriers.
Nous terminons la visite par l'exhaure. Ils n'ont quasiment pas d'eau, donc il s'agit d'une pompe minuscule. Le lieu a un double intérêt. En soulevant la porte avec difficultés, on remarquera bien que c'est par là que se fait le retour d'air vicié (tout au fond, inaccessible). Il y a un courant d'air terrible ! L'autre intérêt, c'est la présence d'une barque. C'est atypique, joli et. champêtre !
Ressortis au jour, nous allons manger avec les ouvriers, au local de cantine. Après manger, nous partons aux Grands Carreaux, deuxième site d'extraction. En ce lieu, pas de descenderie comme aux Fresnais, c'est un puits. Nous faisons les photos des entrée / sortie du personnel. A l'entrée, les visages sont durs. Les ouvriers se préparent à leur journée de travail. Le départ se fait à l'heure pile, à la minute près. Tout le monde s'engouffre dans la cage en même temps. A la remontée, c'est assez différent. Les ouvriers nous font la hola. Ils sont contents de retrouver le jour. La mine est ce mélange de passion et de répulsion, cette attirance et ce refus. C'est ça qui est beau. A chaque fois sous terre, nous avons rencontré des gens passionnés. Pourtant, il s'agit d'un métier difficile, où il faut combattre la dureté du coeur de la terre.
La visite s'arrête ici pour aujourd'hui (nous irons voir le fond demain). De ce fait, nous partons visiter les friches environnantes. Ce n'est pas un terme très adapté, parce que les lieux sont soit récupérés pour d'autres activités (Petits Carreaux), soit partie intégrante des sites ardoisiers (Puits 3 Monthibert), soit reconvertis en chemins de promenade (vieux fonds). Après avoir fait une tournée des anciens chevalements, nous irons aux Vieux Fonds où restent d'anciens bâtiments pour le moins inexpliqués - dernière page de photos, Trélazé 10. Nous pensons qu'il s'agit d'anciens bâtiments ardoisiers ayant abrité des machines à vapeur. La cheminée pyramidale pourrait être un four, bien que la probabilité la plus forte soit une banale cheminée...
Trélazé, Les Fresnais
Au
dessus de la descenderie, une des artères centrales de Trélazé.
Le paysage est marqué par l'ardoise.
Dans
la mine, on circule avec un 4x4 qui résiste bien aux dures épreuves
des pistes difficiles.
Au
début de la visite, nous passons au réfectoire pour prendre les
derniers équipements,
bouchons pour les oreilles et masques respiratoires.
L'atelier de réparation du fond
Voici
l'atelier de réparation du fond. C'est ici qu'on remet en service des machines
abîmées. Les réparations demandant des équipements
spécifiques sont réalisées au jour.
Présentement,
cette machine avait une panne très difficile, demandant une pièce
de rechange loin d'être évidente à mettre en place. Elle est
donc repartie au jour.
Les
machines des chambres sont équipées de chaînes, c'est parce
que les sols sont arrosés d'eau afin d'éviter la poussière.
De ce fait, il y a de la boue.
Ca,
c'est un dumper qui a été customisé. Sa benne est devenue
toute plate. Ca a l'avantage de pouvoir charger des blocs énormes, sans
pour autant avoir une hauteur qui ne passe pas dans les galeries.
Autre
matériel customisé, ce jumbo. A la place de la tête de perforation,
les ouvriers ont placé une scie circulaire. Cela permet les découpes
à grande hauteur, sans que ça devienne dangereux pour autant,
puisque
le bras télescopique permet d'éloigner le personnel de la lame.
Petit
aperçu d'un recoin de l'atelier.