Les Vans, le Bourdaric souterrain
Ce documentaire concerne une incursion qui devait être faite depuis des lustres : la visite de la rivière souterraine Bourdaric, à Les Vans en Ardèche-sud. Honnêtement, ça ne casse pas trois pattes à un canard, mais reste que, à l’instar de bien d’autres rivières souterraines documentées ici, ça a son petit charme, ce n’est pas inutile. Le Bourdaric est un affluent du Chassezac, affluent de l’Ardèche, affluent du Rhône. La longueur souterraine avoisine 950 mètres. Allez, trêve de bavardage et descendons sous terre.
L’embouchure amont se situe sous la rue du Quai, sous la maison médicale. Ensuite et entièrement en souterrain, il passe sous le rond-point, devant l’office du tourisme, devant la Petite Boulange, devant le Crédit Agricole (et donc le long de l’avenue Fernand Nadal), le long du rond-point de la Clairette. L’embouchure aval se trouve à proximité immédiate de Carrefour.
Le Bourdaric alimente les fontaines des Vans. C’est de la sorte qu’il se trouve deux réseaux de ruisseaux, formant des affluents souterrains. Nous n’en connaissons pas les noms. Ceux-ci sinuent avec une hauteur de plafond assez bas. Tout laisse à penser qu’au moins un des deux rejoint le petit théâtre de la rue du Couvent, ainsi que son lavoir. Une porte en acier se situe à droite du théâtre et laisse visiblement accès au réseau souterrain, éventuellement indépendant. Le ruisseau de Barre se déverse dans le Bourdaric, proche du Carrefour, quant à lui dans une grosse buse située en hauteur.
Les deux extrémités du Bourdaric, côté maison médicale et Carrefour, n’ont aucun intérêt. Ce sont de grosses galeries en béton, modernes et insipides. La partie du centre-ville est nettement plus intéressante, étant de construction plus ancienne. On y distingue la formation de l'arche d'un ancien pont.
Avant 1810, la rivière serpentait dans Les Vans et se trouvait franchie par des multiples ponts. La couverture du Bourdaric date de cette époque, du maire Jauffre puis du maire Colomb. La rivière a été couverte en centre-ville afin de gagner de la place. Il a été mis en place durant cette période un ingénieux système permettant d’alimenter les fontaines de la ville. A ce jour malheureusement, les systèmes sont perdus et les fontaines alimentées par des pompes. Les travaux de couverture ont duré 40 ans.
La dérivation des eaux a également servi à alimenter les moulins à olives, les tanneries, filatures et jardins. Des travaux postérieurs ont eu lieu afin d’assainir. Dès lors, l’on voit que tous les rejets d’eaux usées (nombreux !), ont été repris dans un collecteur. Il subsiste quelques rejets dégueulasses.
Il a été évoqué que, lors d'une crue, Hubert Froment a dû évacuer des blocs titanesques de la galerie. Cela aurait été réalisé au tire-fort et palplanches.
Nous vous proposons dès à présent la visite de cette galerie, bien solitaire et agréable !
Dans la vidéo, de 3:03 à 3:45, on voit distinctement Ratatouille la Fripouille, qui se trouve quelque peu embêté de ma présence !