La papeterie PDL
Nous avons reçu les photos d'un voyageur et nous en avons fait la synthèse historique.
Ce petit reportage concerne une ancienne papeterie abandonnée. Elle ne possède plus de vestiges industriels, mais il est encore possible de voir de beaux alignements de bâtiments. À ce jour, les lieux sont partiellement réaffectés ainsi que réellement menacés. Toute la partie avant et la quasi-totalité du pourtour sont réaffectés en tant que logement. La cheminée quant à elle, se trouvant dans un périmètre de bâtiment classé, ne peut pas être démolie. En ce qui concerne toute la partie centrale de l'usine, abandonnée, dégradée et en vacance de propriétaire (procédure d'expropriation et préemption en cours), des rumeurs vont bon train quant à une démolition partielle voire même totale. Nous avons été accueillis et guidés par un riverain, que nous remercions. En effet, la géométrie complexe des lieux ne laisse pas apparaître que l'on peut prendre connaissance de cette usine : habitations, hauts murs, etc. L'entièreté du voisinage a vue sur l'ensemble industriel, lequel à connu d'innombrables strates de vandalisme. C'est grâce à lui que nous pouvons vous offrir ces photos.
Cette papeterie a une histoire relativement mouvementée, comme bon nombre de sites industriels. Elle a été établie par les frères Lumière, qui voyaient en la présence du fleuve et de la rivière attenants une très bonne opportunité pour obtenir de l'eau pure. C'est dès lors ce qui a mené à la constitution de cette papeterie en fin du 19e siècle. Les premiers travaux consistèrent à la création de papier couché, destiné à l'impression photographique. Avec l'émergence de la première guerre mondiale ainsi que de nombreux soucis économiques, l'entreprise est en balance. C'est d'ailleurs le cas de l'ensemble de l'industrie française.
Par la suite, au gré de projets de réhabilitation, l'usine se convertit vers la conception de papier chiffon. Peu après, on retrouve Hachette. Le groupe a la direction exclusive de l'établissement ; il fait imprimer du papier glacé à destination des manuels scolaires. C'est une période par laquelle l'entreprise voit son apogée industrielle. Le déclin réapparaît sans trop tarder malgré tout, Hachette se détourne. L'entreprise guide sa destinée vers la création des emballages des cigarettes Gauloises, les fameux papiers bleus que l'on connaît si bien. Pour terminer, l'entreprise créé des sacs en papier destinés au commerce, puis inévitablement arrive la faillite.
Hormis l'industrie papetière, quelques petites activités ont lieu, telles la création d'ULM, mais cela ne permet pas de faire tourner l'entièreté du site. Dès lors, les projets de reconversion vers du logement fleurissent, ce qui mène à une certaine forme de réussite car c'est joli. En ce qui concerne notre visite, ce n'est bien évidemment pas la septième merveille du monde, mais les volumes restent jolis, agréables, calmes à parcourir. Je vous invite donc à cette petite promenade réalisée un beau jour de printemps.
Un corridor de l'usine montre les entrées de bâtiments, tous alignés en long.
Certains espaces ont des toitures en piteux état.
La cheminée. L'usine au pied permettait de brûler les déchets papetiers.
Voici un premier bâtiment. Ca fait bunker !
Joli jeu de lumière.
Les aspects changent à chaque volume architectural.
La nature regagne ses droits.
La section de la motrice vapeur. Les jets d'huile sont une oeuvre d'art !
Un autre bâtiment, épuré, très propre.
30 mai 1961, gelée nationale.
J'ai perdu mon âne, ma Lisette dessus !
Espace bleu de méthylène.
Les rez-de-chaussée sont moins jolis.
Sauf ce bloc électrique.
Reflet sur l'abandon.
Au revoir l'usine et encore merci pour l'accueil.