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La maison abandonnée de Mamie Tricot (1/2)
La photo précieuse de l'habitante de cette maison.
Voici la visite d'une maison abandonnée, située dans un tout petit hameau isolé. Nous sommes remplis d'une très grande allégresse par rapport à ce documentaire, qualitatif, mais aussi déstabilisés. Le lieu est fragile, intact, poignant. En entrant dans ces locaux abandonnés depuis quelques années, nous ressentons sans fard la présence de notre merveilleuse petite grand-mère. Nous pourrions l'appeler Mamie Tricot, tant elle prenait visiblement soin de ses enfants et petits-enfants. Trainent des manuels de tissage, de crochet, des centaines de tricots. Je vous invite à une visite en douceur, que nous effectuons avec respect. C'est le mieux que nous puissions faire afin d'honorer la mémoire de cette habitante ; nous nous sentons redevables de cela.
La maison est petite et d'un mobilier plutôt frustre. Le rez-de-chaussée est constitué par une cuisine assez sommaire. À côté est accessible un salon, dans lequel de nombreux jeux d'enfants sont présents et bien rangés. Dans les armoires se trouvent des conserves de blettes et de haricots. C'est tout simplement incroyable. À l'étage, la chambre de petite Mamie Tricot. A côté se trouve une ancienne chambre d'enfant plus ou moins désaffectée. En ce qui concerne notre petite mamie, nous avons deviné que sa maman s'appelait Emma. Elle a eu deux petites-filles. Emma est décédée en 2005, notre habitante en 2021. Les deux se trouvent dans un grand tombeau familial au cimetière du hameau.
Au sein de cette toute petite habitation, on retrouve une myriade de documents. Elle était conservatrice. C'est magnifiquement rangé, ordonné, conservé avec soin. Que peut-on répertorier ? Des centaines de cartes postales, dont certaines datent de la Première Guerre mondiale. Aussi, on trouve des cahiers d'école, de nombreux textes religieux, des dessins en provenance des enfants, des photos aussi bien anciennes que récentes. De multiples signes révèlent qu'elle était croyante. Il s'agissait d'une petite agricultrice, il a été en effet possible de retrouver la liste d'une vingtaine de vaches, mentionnant leur prénom.
Faut-il voir en la disparition de notre adorable mamie le ravage du Covid ? Nous l'ignorons et ne pouvons que le supposer. Quant au fait que la maison soit laissée dans un état pétrifié, absolument intouché, pourquoi ? Cette vérité nous échappe et à la fois ne nous appartient pas. D'ailleurs rien ne nous appartient. Nous sommes transcripteurs, gardons une mémoire de passage. Bien au-delà de l'urbex, il s'agit de mettre en valeur un destin banal ; c'est ce qui nous est précieux.
La maison du fond est vide.
La maison de Mamie Tricot.
Abandonné aux mouches, qui maculent le lustre.
La cuisine.
Une photo d'une petite-enfant.
Mamie Tricot au centre. Ce détail faisait partie d'une grande photo.
Le temps s'est arrêté.
Le buis des Rameaux.
La cafétière encore sur la table.
Encore sa petite-fille.
Nous supposons la communion des petits-enfants. Elle est au rang central, deuxième depuis la droite.
Le locataire des lieux.
Nous supposons qu'elle est à droite.
Le salon.
Un petit mot de Caroline.
Guide complet des travaux à l'aiguille. La robe est posée sur la chaise.