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L'usine Ruby

Cette urbex correspond à une ancienne fabrique de tissus et produits hygiéniques. Elle est à ce jour reprise par une association d'airsoft. Il s'avère que sur les plans industriel et urbex, c'est un endroit qui possède peu d'intérêt.

L'établissement a ouvert en 1897 et a fermé en 1993, pour presque un siècle d'une activité tout à fait changeante, et pas forcément toujours dans une grande forme économique ; c'est en tout cas un lieu sombre et morbide.

Au tout début de son histoire, cette usine fonctionnait sur le modèle d'un pensionnat. Des jeunes filles de 12 à 13 ans travaillaient en soit-disant formation jusqu'à 16 ans, sous la surveillance de soeurs religieuses. Elles avaient la plupart du temps des difficultés à en sortir. La vie de ces orphelines était rythmée par le travail et les offices religieux, il s'agissait ni plus ni moins d'un bagne.

En 1897, face à une crise économique majeure et une inondation conséquente des locaux, l'installation est revendue à la famille Ruby, qui perpétue la vocation de bagne. Il est observé une certaine forme de prospérité, le site embauche jusque 300 personnes.

Une grève massive en 1906 dans le secteur de la soie laisse à penser qu'une éradication de la situation de bagne serait faite en cette période.

La seconde guerre mondiale entraine des difficultés conséquentes, avec le bombardement de certains locaux. Par la suite et dans la période de reconstruction, c'est une étape de forte prospérité. 370 personnes sont embauchées, la production est diversifiée.

En 1968, la concurrence est rude sur le front des produits d'hygiène féminine et de soins infantiles. Le site est racheté par L'Oréal, avec des innovations faites sur les couches jetables. Cependant Pampers prend une part de marché dominante. La situation ne cesse de se dégrader, jusqu'en 1987.

Dès lors, en 1989, il est opéré une cession vers un groupe américain, lequel prend assez rapidement la décision de transférer l'ensemble des activités dans le département de la Marne, ce qui entraine la fermeture définitive du site en 1993.

Les lieux sont alors abandonnés. A tel point qu'en 2015 a eu lieu le traditionnel incendie, ravageant une part non négligeable de rez-de-chaussée, la pollution qui va avec. Aujourd'hui, une association d'airsoft occupe l'ensemble des locaux, sans qu'il n'y ait de projet urbanistique plus précis qui émerge.

La chapelle destinée aux jeunes bagnardes existe toujours. Elle est fermée mais conservées telle quelle.

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