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L'usine des schistes bitumineux

Nous avons reçu les photos d'un voyageur et nous en avons fait la synthèse historique.

Ce documentaire a été long à produire (et surtout très fortement reporté) étant donné que j’avais fait trois erreurs stratégiques dès le jour de la visite : je m’étais trompé de commune faute à un panneau mal placé, j’avais estimé que la structure du fond était un chevalement, je n’ai pas (du tout du tout) compris si c’était en activité ou abandonné.

Aujourd’hui  toutes ces questions sont résolues.

Il s’agit d’une mine et d’une usine de traitement. La mine était à ciel ouvert en deux gîtes distincts, près de l’église. L’usine se trouve à 1,5 km de ces gîtes. La visite que je propose à ce jour est non pas celle d’une mine souterraine avec son chevalement, mais de l’usine de traitement du minerai. Grosse confusion donc.

On y exploitait du schiste carbo-bitumineux, dans le but de fabriquer un produit d’un nom de patois local : le noir d’Auvergne. Au contraire des mines de bitume que l’on peut connaître, applications dans les brais ou dans la parfumerie, ici le produit fini était uniquement un « colorant ».

Je fais citation (1898) : Il a mélangé la graisse de suintine avec du noir de fumée ou du noir d’Auvergne dans la proportion de 5 à 6 grammes de noir par 100 grammes de graisse. Ce mélange se fait facilement. Le cuir, frotté avec une petite quantité de cette graisse noire et brossé, acquiert une teinte mate à reflets légèrement luisants, n'ayant pas l’aspect gras du cirage.

Les schistes extraits étaient acheminés avec un seul camion (très petite mine) et subissaient une carbonisation en fours à vase clos. Ces schistes bitumeux étaient aussi appelés aussi noir animal mais surtout du tripoli. Peut-être s’agissait-il du nom d’une marque.

L’usine a été bâtie entre 1863 et 1865. Elle a fermé fin 1963.

Par la suite et rapidement, les lieux ont été utilisés aux fins de stockage et de vente de carrelage. Il ne subsiste plus une seule trace de cela. Après cette utilisation, les lieux ont été rachetés par une personne hollandaise de Breda nommée Mattheus. Il a été réalisé une forte activité de brocante, au moins à partir de 2010-2011. Cela est stoppé à ce jour, mais il subsiste toutefois de nombreux matériels ainsi que le portail d’entrée, sculpté « brocante », noyé dans une végétation de ronces.

Alors voilà dans la campagne très reculée, tout est ouvert. Vous n’imaginez pas qu’on va fermer les maisons comme en ville ! Bref pour nous, ça parait normal. Lors de ma visite sur place, j’ai été à peu près incapable de déterminer la frontière entre l’utilisation et l’abandon. Du coup, l’accès au site industriel est totalement libre. Toutefois, est-ce réellement abandonné ? Difficile à dire, mais donc oui à mon estime c'est abandonné. Il n’y a aucune utilisation des lieux.

C’est un endroit franchement reculé – tout ça est fort positif car il n'est à déplorer aucune dégradation. Partons donc en visite de l'usine et de la maison de direction.

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