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La maison Jean
Cette habitation marque la très grande hésitation qui peut nous toucher lorsque l’on visite avec empathie. Bon nombre de personnes s’en foutraient totalement, y allant sans vergogne. En visitant ce lieu, je me suis posé la question : est-ce abandonné ?
Tous les signaux sont au vert. C’est une habitation trouvée par hasard, je circulais sur cet écart en pleine ruralité, mon œil a été attiré par la bâtisse délabrée. Que puis-je constater sur place ? C’est grand ouvert partout, la cour est une jungle, la bâtisse est une ruine, il n’y a plus de courant ni de signe de vie. Il s’y trouve un Linky, énième preuve qu’ils ont été t’en coller dans des ruines, des granges, des usines désaffectées, j’ai tout vu.
Oui mais en ce petit hameau où tout se révèle une vie solidaire de quelques familles, ne serait-ce pas une ancienne maison, celle d’un ancêtre, que l’on garde ne sachant trop qu’en faire, fabuleuse indivision ou qu’en sais-je ? Bref un lieu pas si abandonné que ça ? Le doute sera de toute façon en presque tous les lieux ; ce qui me pousse à en parler est l’absence de témoignage familial (photos, lettres), le fait que c’est en ruines et grand ouvert.
Il s’agissait de la maison d’un foyer familial, que l’on devine sans peine comme étant agriculteurs. On trouve quelques fragments de papiers au nom d’Auguste, un ancêtre de la maison. Plus près de nous, des cahiers d’école de Jean. C’est une bâtisse qui fut belle, grande et audacieuse. Aujourd’hui elle vacille en certains espaces prêts à l’implosion. Affres de l’âge, ça souffre fort.
La famille est inhumée dans un très beau caveau familial au cimetière de la ville, éloigné du hameau.
