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La maison Marie-Louise

Il est à peu près sûr que je n’avais jamais rencontré un tel sanctuaire. La maison a été forcée mais rien de visible na été volé, et surtout-surtout, rien n’a été massacré, retourné, piétiné, souillé, au mépris le plus complet des anciens habitants. Lorsque j’entrouve le volet métallique de la porte fenêtre, il s’arrache une telle épaisseur de toiles d’araignées, je me dis que personne, mais vraiment personne n’y a été depuis des années.

A l’étage, j’ouvre les volets des deux salons, fermés depuis un temps fou, une dizaine d’années sans nul doute. Je laisse ouvert pour aérer. Ca devient formidablement sain, beau, la lumière fait éclater le chatoyant de cette habitation qui soudainement m’apparait comme fragile et précieuse. Au rez-de-chaussée, un portrait sur la télé rappelle la douleur d’une perte d’un être cher : c’était Marie-Louise je le suppose.

Au sein de cette maison, il ne subsiste plus un gramme de factures, de lettres, de photos. Tout a été supprimé dans le moindre détail, cela provoquant qu’il s’en est fallu de très peu pour que je ne sache pas qui étaient les anciens habitants. Parlant d’habitants, je peux encore être dans le doute quant au fait que ce fut potentiellement une résidence secondaire ou bien la petite maison « familiale » d’une grand-mère homonyme, puisqu’il y eut dans la fratrie deux Marie-Louise.

Bref, seule une toute petite pochette n’a pas été ôtée, pourquoi cela restera un mystère. Elle mentionne Alain, chef de cabine chez Air Inter et Marie-Louise. Nous ignorons tout, quand bien même de savoir si elle fut son épouse, sa sœur ou une parente. Ces gens là ont une adresse commune à Toulouse, dans des temps reculés.

Serait-ce la maison de la maman d’Alain ? Qu’est-il arrivé à cette habitation pour qu’elle soit abandonnée de si longue date ? On retrouve les traces jaunes typiques, en poudre autour des objets, des maisons confinées depuis plus de 10 ans. Pourquoi est-ce resté intact, intact de tout vandalisme ? Pourquoi ne fut-ce pas vendu ? Autant de questions restées sans réponses.

Pour toutes ces raisons, j’ai mis des années à publier.

Une partie de la famille est inhumée dans un caveau familial, dans la pente d’un très grand cimetière. Je garde le souvenir d’une maison intense, touchante, mais aussi très fragile.

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