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Exploration campanaire, les cloches de Rosières


Photographies : Bénédicte et Vincent. Récit documentaire : Killian et Vincent.

En un seul commentaire, je crois bien qu’il n’y a que moi pour pondre des histoires pareilles ! Retour en anecdotes sur l’ubuesque.

C’est une église que je fréquente régulièrement avec ma petite Ava. C’est un lieu extrêmement calme, il n’y a personne en quelque moment que ce soit. Nous adorons nous installer à la table tout à gauche, laquelle est équipée de vieux feutres pour faire des dessins. Aussi, elle aime se cacher dans le confessionnal et chuchoter "bagane", c'est-à-dire du haut de ses 2 ans : cabane. Bref, un lieu radicalement calme, accueillant, pour lequel nous n’avons jamais croisé âme qui vive.

Elle aime les églises. C’est depuis une bonne année que j’ai remarqué – promenant la petite – que la porte du clocher est ouverte. Du coup, profitant de sa sieste, je vais vite voir si l’escalier monte effectivement aux cloches. Verdict : oui ! Du coup, monter ultérieurement (demain ?) pour un reportage sera possible. Quelle bonne nouvelle.

Lorsque je descends (et pourtant combien ce fut bref !), une personne âgée est devant la porte du clocher. Oh tiens une seconde personne ! L’une part, remplacée par une troisième. Mais mazette, c’est quoi ce bazar ? Une dame papote dans l’entrée, une seconde signe un document. C’est dans son dos que je m’esquive en toute discrétion. Ouf !

La réalité nous la saurons plus tard en promenant le chien, c’était un enterrement rassemblant un sacré paquet de monde. Et il a fallu que je débarque en plein là-dedans ! Incorrigible...

Récit de l'exploration campanaire du coup. La cloche horaire. CL1, la plus grosse. Elle est en mode de volée rétro-lancé, ce qui est peu fréquent. Nous ne l’avons jamais connue en volée, elle est électrifiée mais déprogrammée. Elle est de très bonne facture. Elle possède sur la robe une figure de Saint-Martin de Tours de qualité excellente. De l’autre face un Christ en croix. Elle date de 1930. Il s’agit d’une PACCARD numérotée 523. Le joug arqué est de leur fabrique.

Une cloche désaffectée. CL2, la moyenne. Elle ne sonne jamais, d’aucune manière. Il s’agit d’une cloche de Pierre DECHARME. Sa facture est mauvaise. Elle date de 1830.

La cloche de volée. CL3, la plus petite. Elle est en lancé franc. Elle sonne l’angélus et tinte en alternance pour le glas. Il s’agit d’une cloche de Pierre DECHARME de même. Sa facture est de médiocre à mauvais. Elle date de 1832.

Qui était Pierre DECHARME ? Il s’agit d’un petit fondeur itinérant originaire du Bassigny lorrain en Haute-Marne, comme un nombre immense de ses compagnons. Il provient de la grande ville campanaire de Breuvannes. On le voit en campagne en Auvergne durant les années 1830, 1832 et 1834. Il écume très essentiellement la Loire. Auparavant il fond accompagné, en Ardèche, en 1821 et se voit originaire de Bassoncourt, village voisin.

Les cloches DECHARME sont peu répandues du fait que ce fut un fondeur peu prolixe ; elles ne sont pas rares pour autant. Pour ce qui est du Bassigny où tout un chacun s'improvisait fondeur, nul étonnement. L'entretien est réalisé par Bodet.

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