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Exploration campanaire, les cloches de Vallon-Pont-d'Arc

Voici une exploration campanaire de l'église de Vallon-Pont-d'Arc. Je remercie vivement les services techniques de la mairie pour l’accueil si chaleureux. En ce très joli village, l'église comporte deux cloches de volée placées dans des baies ouvertes, ainsi qu'une cloche de timbre placée un étage au-dessus.

L’église comporte une incroyable concentration de difficultés en ce qui concerne l’étude des cloches, ce qui réduit ce reportage à la portion congrue. On y relève en effet :
- Les cloches sont accrochées en hauteur, dans des baies en contrejour. Un grillage empêche de les approcher ou de les percher. Impossible de lire les dédicaces et de prendre des photos de détails des épigraphies.
- A l’étage, la cloche ancienne est accrochée en hauteur. L’environnement est constitué de 6 antennes gsm fonctionnant à plein tube. On ne peut vraiment pas rester longuement à cause des radiations.
Cela engendre donc une documentation réduite. Il reste que par chance et expérience, l’essentiel a été collecté : fondeur, date, note. Reste à préciser que le gestionnaire n’est pas en faute (comme à Chandolas), loin de là et au contraire : le grillage empêche les volatiles de dégrader. Ces mesures de précaution bien compréhensibles sont simplement une configuration difficile pour nous.

Les deux cloches de volée sont des Paccard datant de 1935. Elles sonnent Sol(3) et Do(4) et pèsent respectivement 530 et 210 kilogrammes en sonnerie rétrograde. La cloche de timbre est une Meironet de 1781. Les Paccard ont des décorations standardisées, qui à ce titre sont entièrement identiques à Chambonas et Lanas, notamment dans les figures placées sur le haut de faussure.

C’est donc une sacrée surprise de trouver une Meironet, car c’est un instrument à la fois rare et estimable. Le nombre de cloches Meironet en Ardèche est très faible : Vernon, Chassiers, Saint-Alban-Auriolles. Il est à noter que ce fondeur local – a priori Largentière – a essaimé dans une large part de l’ancien diocèse d’Uzès, ce notamment pour toutes les anonymes qu’on lui suspecte, et il y en a nombre.

La cloche Meironet n’échappe pas à ses caractéristiques habituelles, à savoir une épigraphie démontrant une absence de ponçage et une métallurgie de très faible qualité ; de même on constate la présence de lignes d’incurvation sur les anses. Elle entre pleinement dans la période de production, pour l’instant bornée à 1775 (avec Valeton) à 1782. Faits saillants cependant, sur les mots Noble et Nobis, le jambage du B s’incurve vers la gauche sur la partie basse. Cette spécificité, pour l’instant unique, permettrait de pratiquer de la reconnaissance sur des objets non identifiés.

Le passage à Vallon a permis de documenter la cloche de Salavas, présentée en fin de reportage. Celle-ci est déposée, et présentée devant l’église dans un petit jardin. La suspension est dans un état totalement catastrophique, mais louons la commune de l’avoir préservée et mise en exposition.

Il s’agit d’une Baudouin frères fondeurs à Alès, datant de 1848. Elle dénote comme il se doit ses N à l’envers dans l’épigraphie. Assez tardive dans la production de la fonderie, elle possède une métallurgie plutôt qualitative, ce qui confirme que ces deux fondeurs ont réellement progressé au fil des ans, tandis que les Lainville du Bassigny n’ont produit que désastre du début à la fin.

La dédicace est la suivante : (ligne 1) SIT NOMEN DOMINI BENEDICM EX HOC NUNC ET USQUE IN SECULUM (ligne 2 ) JE  MAPPELLE MARIE THERESE JE SUIS DE LEGLISE CATHOLIQUE DE SALAVAS (ligne3 ) DIOCESE DE VIVIERS Mr REY CURE

Salavas

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