Tchorski
Accueil - Urbex minier - Urbex industriel - Urbex religieux - Paysages sonores - Contact & achat - Politique de confidentialité

Exploration campanaire, les cloches de Saint-Sauveur-de-Cruzières

Voici une visite campanaire du clocher de Saint-Sauveur-de-Cruzières. Un très grand merci à la municipalité pour l’accueil, en particulier Christophe Champetier. En ce clocher, on y trouve une configuration totalement inhabituelle pour l’Ardèche.

La chambre, vaste et bien ordonnée, comporte deux cloches, une Odobey-Cadet de 1886 et une Longhon de 1738.

Seule une cloche sonne en volée, il s’agit de la Longhon. Une seule cloche est tintée pour les heures, il s’agit de la Odobey-Cadet. Au tout départ, j’ai été étonné que le montage de la cloche récente soit entièrement fait (et nickel, mais sans moteur), or cette cloche n’a pas de battant.

La réponse arrive sans tarder : ces deux cloches ont exactement la même note, un Ré#(4) pour un poids approximatif de 125 kilogrammes. On y devine tellement les demandes du conseil municipal de l’époque, mécontent de Longhon : Monsieur Odobey, remplacez nous la cloche ancienne à l’identique !

L’épigraphie de la cloche récente est la suivante : L. D. ODOBEY-CADET HORLOGER-MECANICIEN A MOREZ JURA 1886.

C’est la seule cloche actuellement répertoriée en Ardèche. Elle a une qualité métallurgique bonne et une épigraphie, bien que discrète, de très bonne qualité.

Note biographique : Louis-Delphin Odobey (1827 – 1906), parfois aussi appelé Delphin Odobey, crée en 1858 à Morez, Jura, ce qui deviendra l'une des plus importantes maisons d'horlogerie d'édifice de France. La société est ensuite reprise par trois de ses fils, Victor, Jules et Albert. Ce dernier reste seul avant de la céder à son tour à son fils Georges, qui devra arrêter l'entreprise en 1964.

L’épigraphie de la cloche ancienne est catastrophique, sans détour. Le fondeur a disposé une quantité hallucinante de chanvre dans sa chape, ce qui provoque que la dédicace est à peine lisible. Les cires sont déformées, des lettres sont manquantes. Pour autant, le profil en léger donne une musicalité plutôt honorable.

La lecture.
(ligne 1) + PEGNANTE MARIA ORA PRO NOBIS LCO P(à l’envers)VASI AERA VERBERANS
(ligne 2) NO PRIORE IACO O GAVTILR (??) ANNO DNI DIR IVNI 1738
(ligne 3) LONGHON FONDEVR DV PVY

Un essai de transcription.
(ligne 1) + MARIA ORA PRO NOBIS VOCO QUASI ou PUASI AERA VERBERANS
Marie, Enceinte, Priez pour nous. Au lieu de me reposer, je bats l’air. Très curieuse locution, que l’on pourrait éventuellement rapprocher des « je chante les joies, je pleure les morts », ce serait une évocation du rôle religieux et sonore de la cloche.

(ligne 2) Peu ou prou illisible. On y devine assez vraisemblablement (RECEPI A) DNO PRIORE IACOBO GAUTIER. Les mots entre parenthèses n’existent strictement pas, mais sont en quelque sorte indispensables : J’ai été reçue la veille de par Jacob Gauthier. ANNO DOMINI DIES IUNIUS 1738. Un jour de juin de l’année 1738.

De lecture facilitée, cela nous donne la dédicace complète suivante : Marie, Vierge parturiente, Priez pour nous. Moi cloche de cette église, au lieu de me reposer, j’emplis l’air de mes sonorités. J’ai été reçue de par Jacob Gauthier, un jour de juin de l’année 1738. Faite par Longhon, fondeur de cloches au Puy-en-Velay. Ce qui n’est bien évidemment pas, comme on le voit, la transcription littérale.

Le fondeur Longhon est entièrement inconnu, il s’avère toutefois que c’est un patronyme de ce secteur en cette période.

Voilà donc une sacrée surprise pour ce clocher et si cela devait s’avérer une formalité, ce n’en fut pas du tout le cas !

Saint-André-de-Cruzières

Documenté en drone. Le clocher contient une Burdin Aîné datant de 1894. Une petite cloche est présente à l'arrière du côté toiture.

Bessas

Documenté en drone. Le clocher contient une cloche estimée soit Gédéon Morel, soit Oronce Reynaud, datant de 1870 plus ou moins. Ils utilisaient les mêmes matrices. Une petite cloche est présente à droite du côté toiture.

ACCUEIL