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Exploration campanaire, les cloches d'Orgnac L'Aven

Voici une exploration campanaire du clocher d’Orgnac L’Aven, une commune située dans l’extrémité sud de l’Ardèche et enclavée au cœur du département du Gard. Un très grand merci à la municipalité pour l’accueil sur place. L’église comporte deux clochers, ce qui est globalement rare pour le département de l’Ardèche.

Les cloches ne sonnent plus en volée du fait d’une fragilisation de l’édifice : c’est ce qu’a conseillé l’entreprise Bodet Campanaire. Des désordres sont visibles au niveau des tours, cela reste toutefois peu intense. Au vu de la structure aérienne et légère des clochers, considérant le poids important de la grande cloche, cette décision apparaît comme pleinement justifiée, quand bien même le rétrograde dégage peu d’énergie.

On accède aux deux clochers par un vestibule existant dans le comble, lequel a un aspect saisissant du fait que l’on voit la coupole du dôme. Depuis le comble, on accède aux deux clochers par des petites trappes.

La grande cloche est une Cornille-Havard datant de 1981. Assez curieusement, elle mentionne en faussure le nom du campaniste, Poitevin à Alès. Elle est montée en rétrograde à joug arqué. Elle chante un Mi(3) pour un poids estimé de 920 kilogrammes.

Sa très longue dédicace est la suivante :
(côté clocher) FONDUE EN 1903
MONSIEUR PEYTEL CURE
J’AI EU POUR PARRAIN Mr CASIMIR RIEU
ET POUR MARRAINE Mme MARIE MOULIN
PUISSENT-ILS ET TOUS CEUX QUI M’ENTENDENT
CHANTER DANS L’ETERNITE LES LOUANGES ET LA GLOIRE
QUE JE CHANTE DANS LE TEMPS
POITEVIN ALES
(côté vide) REFONDUE EN 1981
S.S. JEAN PAUL II PAPE
Mgr JEAN HERMIL EVEQUE DE VIVIERS
Mr H MALARTRE CURE
Mr BARNOUIN ANDRE MAIRE D’ORGNAC L’AVEN
PAR LA MUNICIPALITE ET L’ENSEMBLE DE LA PAROISSE
ET NOMMEE MARIE-PIERRE
J’ANNONCE LES EVENEMENTS HEUREUX ET DOULOUREUX
JE CHANTE LA JOIE L’UNION ET LA PAIX
CORNILLE HAVARD VILLEDIEU

La petite cloche est une Baudouin Père et Fils. Elle chante un Si(3) pour un poids estimé de 260 kilogrammes. Conformément à toutes leurs fontes, la métallurgie est médiocre. Il s’avère toutefois qu’ils démontrent une certaine réussite dans l’épigraphie, ce qui est peu courant les concernant. Là encore c’est surprenant, la musicalité est bonne. Comme quoi l’on peut être un artiste graphique médiocre mais être un bon fondeur.

La dédicace est la suivante :
VOCE MEA AD DOMINI CLAMAVI JE MAPPELLE MARIE CESARIE
MA MARRAINE DAME SILVIE MARTIN MON PARRAIN Mr CASIMIR RIEU
Mr PLACIDE LOUCHE CURE
BAUDOUIN PÈRE ET FILS FONDEURS A ALAIS 1845

Les Cornille sont très peu répandues en Ardèche. L’on en connaît qu’une seule à Chauzon. Il est clair que du côté de l’aire d’influence, ça commence à faire loin pour eux. C’est une très agréable découverte.

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