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Exploration campanaire, la cloche de Saint-André-Lachamp

Voici une exploration campanaire du clocher de Saint-André-Lachamp, petite commune de la Cévenne d’Ardèche ancrée dans les premiers contreforts de la montagne ardéchoise. Un grand merci à Luc Parmentier d’avoir permis la visite et au service technique de la mairie pour l’accès au clocher. L'église est isolée dans des terres verdoyantes. Construite à la fois en granite et en schiste, elle a un aspect curieux, à la fois austère et rassurant.

C’est un clocher exigeant au vu de son accessibilité ! Il faut faire grimper une échelle sur la tribune, pour ensuite atteindre une petite trappe en hauteur. La cloche est dans un clocher peigne qui comme à Coucouron ou Ailhon, possède un porche. C’est un endroit duquel on ne va pas tous les jours.

La cloche date de 1726. Elle n'est pas signée (mais sera toutefois identifiée ci-après).

Elle possède la dédicace + (main) Ste ANDREA ORA PRO NOBIS IN CYMBALIS BENE SONANTIBVS + (main) 1726 + (main) LAVDETVR DOMINVS IOSEPH FABRE PRIEVR et sur la robe, de part et d'autre, deux médaillons IHS entourés de rayons de soleil.

On peut traduire de la sorte : SAINT ANDRÉ PRIEZ POUR NOUS, SUR LES CYMBALES BIEN SONNANTES + 1726 + LE SEIGNEUR SERA LOUÉ  - JOSEPH FABRE PRIEUR. Tout en notant que la locution IN CYMBALIS BENE SONANTIBUS est courante sur les cloches de cette période.

Au vu de l'absolue similitude avec la cloche 1716 de Joyeuse,
1) Les médaillons IHS identiques, ensoleillés ;
2) Le 7 qui a sa hampe très pointue ;
3) La manie de tout décorer avec des palmes d'acanthe découpées dans des pentagones saillants de cire, voire même des découpes desdites cires (résumé, il ne possède qu’une seule matrice).
Il s'agit d'une Jean ou Jacques MILLARD et Jean-Baptiste CHAUCHARD.

On trouve trace de fondeur Millard en Tarn-et-Garonne. On trouve trace d'une dynastie Chauchard, originaire du Mans, et ensuite implantée en Bassigny à Bourmont-entre-Meuse-et-Mouzon.

Peut-on prétendre que c’est uniquement une Millard ? Non. Nous n’avons que pour unique référence la cloche de Joyeuse. Nous ne retrouvons pas trace d’instrument identique voire même comparable ailleurs. Quant au prénom ? La cloche de Joyeuse est signée I MILLARD. De ce fait, nous en sommes réduits aux déductions.

Peut-on prétendre que c’est uniquement une Chauchard ? Non pour la même raison. Il reste toutefois que certains éléments font penser à un ambulant du Bassigny : décoration sobre, profil lorrain léger, fortes marques de balayage de la potée sur la fausse cloche, absence de ponçage. Cependant, aucun de ces éléments n’est un facteur d’identification strict, loin de là d’ailleurs.

Elle chante un La(3) légèrement altéré vers le La#. Elle pèse 340 à 350 kg. Elle sonne une fois par an à la Saint-André. L'entretien est fait par Paccard et elle est commandée par un boîtier Harmony en sacristie. Au vu de son point d'usure, elle sera tournée d'un quart de tour.

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