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Exploration campanaire, les cloches de Burzet

Voici une exploration campanaire du clocher de Burzet. Cette commune entre pleinement dans le cadre de l’inventaire des cloches en Ardèche, que nous menons depuis 2 ans, car les cloches ont une importance forte au sein de la commune : un des clochers les plus forts de l’Ardèche (avec L’Espéron, Lachapelle-Graillouse, Coucouron), mais aussi une tour de l’horloge très emblématique. Nous répertorions 6 cloches pour ce village, c’est beaucoup.

L’église de Burzet possède un clocher peigne de très grande dimension, ce qui en fait un monument majeur de l’Ardèche. 4 cloches sont alignées dans un peigne sur banquette, tandis qu’une cinquième (et grosse) surplombe le tout dans un arc plein-cintre. L’accès au clocher est réalisé par la tribune et un escalier.

Du point de vue du profil campanaire, il est vrai qu’en ce secteur de transition, nous pouvions tout rencontrer et partions sans idée préconçue. On y trouve une Pierre Decharme I de 1828 et 4 Burdin Aîné de 1853.

La cloche Decharme est assez grande et correspond à un style épigraphique un peu moins habituel : celle des productions de Decharme Père. En effet, sont beaucoup plus répandues (et d’ailleurs médiocres) les Decharme Fils. Ici en l’occurrence, on trouve une épigraphie certes sobre, mais en tout cas qualitative. Le fils n’ébarbait jamais.

Decharme I correspond tout à fait aux travaux itinérants des fondeurs du Bassigny, à savoir une épigraphie qualifiable de minime, ne serait-ce que dans la simple réalité factuelle que les matrices étaient transportées en charrette. Du coup, le décor ne correspond pas au luxe que l’on peut avoir en fonderie, ne citant par exemple que les Paccard.

La caractéristique est la croix christique parsemée de rameaux d’olivier, un décor que l’on retrouve à Saint-Maurice d’Ibie, à Sablières, à Rochecolombe. Aussi, des fleurs de lys dans des médaillons carrés. Cela peut volontiers provoquer une confusion avec Valeton, mais nous insistons sur l’absolue incompatibilité des dates.

Les Burdin sont au nombre de quatre, dont la plus grosse cloche, sommitale. Elles correspondent à des travaux de Burdin fils aîné, sur le décor standardisé appelé « à stries ». On y découvre un travail que l’on sait remarquable, dont notamment les rinceaux au cerveau composés d’angelots.

La cloche sommitale n’est pas sonnée, la corde est d’ailleurs sectionnée. En effet, d’un poids trop important pour la structure, elle faisait tanguer le clocher peigne, menaçant extrêmement sérieusement la stabilité de l’édifice. Du coup, elle a été déconnectée. On comprend aisément, un tel montage représente une hérésie et un manque de savoir-faire. La situation de ce jour ne comporte plus de danger.

La Decharme n’est pas sonnée, du coup, seules les 3 petites Burdin sont actionnées en volée. Elles possèdent des volants en bois. C’est un aspect absolument unique, elles sont tractées avec des chaînes en caoutchouc, crantées. Cela permet de conserver le volant en bois, tout en ne dégradant pas avec une chaîne.

Le patrimoine campanaire est donc relativement commun pour une église si ancienne et appréciable, il reste que ce sont des instruments de très bonne qualité.

La cloche de l'horloge

La tour de l’horloge a été équipée par Odobey-Cadet. Nous n’identifions pas le fondeur car il y avait trop de vent ce jour là. On sait que la tour a été construite en 1906, sur une longue histoire d’ailleurs bien décrite par Ma Bastide. La cloche étonne par son curieux chapeau en acier. C’est extrêmement caractéristique et unique.

La panse possède une dédicace dans un médaillon rectangulaire. On sait qu’Odobey-Cadet signait certaines cloches, mais il n’avait pas la capacité de fondeur : il sous-traitait. Dans un premier immédiat, nous n’en savons pas plus quant à cette cloche.

La cloche de Péreyres

Localisée dans un peigne, cette cloche a été documentée en drone. Il s’agit d’une Burdin fils aîné, sur modèle à stries, datant de plus ou moins 1855. Cela correspond à sa période d’activité à Burzet.

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